
Le temps était compté. Il fallait que je fasse vite ma valise pour partir de chez moi. Mes parents, biens, évidemment, refusaient que je parte de notre demeure familiale où régnait la paix, et l’amour. Malgré tout, j’étais bien décidé à me lancer à l'aventure, enrichir ma vie. Une quête spirituelle ? Non, je dirais plus de la connerie. Sous-vêtements, robe, talons hauts, voilà l’essentiel pour, selon moi, se lancer dans ce périple. J'avais hâte de connaître l'aventure, mais une certaine angoisse me tirailler aussi. Je sentais une douleur dans le ventre que jamais je n'avais connue auparavant. J'avais comme une boule, qui me gênait, comme si celle-ci prenait toute la place dans mon ventre. C’était étrange, et cette sensation s’accompagnait d’un problème mécanique : l'envie de chier. Après cet interlude musical, je prenais ma valise de voyage et partais enfin à l'aventure. La porte claquait derrière moi, et comme dans les livres que j'avais lues, je pris une profonde inspiration. Nan, je déconne, je me grillais une clope. Comme pour surmonter ma peur, je prenais de grande bouffée de cigarette. Je pris ma valise et pris la direction du port. Le son de mes chaussures claquait au sol dans la nuit. Ou plutôt du matin. J'aimais cette heure entre la fin de la nuit et le début du matin. Ça avait l'air d’être, une heure, idéale pour pouvoir se tirer discrètement. Je n'avais laissé qu’une lettre sur la table qui racontait les conneries habituelles, du pourquoi je suis partie, qu’ils allaient me manquaient, etc. Un peu ennuyeux, je vous l’accorde.
Une fois arrivée au port, je regardais tous les pêcheurs qui embarquaient sur leurs navires, pour ramener les différentes denrées qu’ils avaient au préalable récoltées. Avec les maigres économies que j'avais pu voler, je pris de quoi mangé et une bouteille d'eau ainsi qu’un billet pour l’île voisine. Je regardais une dernière fois les boutiques qui jonchaient le quai. Pas de souvenirs qui remontaient en tête, pas de nostalgie, je m’en fichais presque de quitter cette île. Je savais que ça n'allait pas être simple la vie désormais, mais je voulais vraiment parcourir le monde. Il fallait attendre que quelques secondes pour que je me fasse siffler par des hommes visiblement en rut. L’embarquement ne se ferait que dans deux heures. Les premières lueurs du jour faisaient leur apparition. C’était un spectacle fabuleux avant que ce moment cesse par l’arrivée d'un pêcheur m'a foi peu ragoûtant.
-Salut mademoiselle, ca te dirait une petite virée sur les mers avec mon gros bateau ?
- Désolé, j’ai déjà pris un billet pour l’île voisine peut-être une prochaine fois.
- Allez fait pas ta princesse et monte, j'te dis !
Un pot de colle ce gars. Je fis mon plus beau sourire et lui balança un coup de pied bien placé dans son entrejambe. Il s’effondrait sur le sol et se tenait les parties intimes. Ses compagnons se moquèrent de lui, et je voyais que ses veines gonflaient de façon disproportionnées sur son visage. Il devait être dans un état de rage et je reprenais mon chemin un peu plus rapidement. Je voulais m'éloigner pour ne pas être victime de représailles. Je me réfugiais sous le porche d’un magasin comme-ci celui-ci allait me garder de toutes violences.