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Feu aux poudres

CHAPITRE IV

 

Alday, un Pirate ?



          Twister et Alday ont poursuivit leur voyage à la recherche d’Esra, une vieille connaissance du binôme. Leur récente escale sur Rokade ayant permis d’obtenir le nom de leur prochaine destination. Malheureusement le plus jeune n’a pu quitter le roc indomptable dans les meilleures conditions. Les graves blessures, qu’il a reçues, ont difficilement été soignées par son mentor. D’ailleurs ce dernier ne parvenait pas à fermer les yeux sur les agissements insouciants de son protégé.

          Une mer calme, un soleil rouge levant et un bateau s’approchant du rivage, tel s’ouvrit la page d’une nouvelle aventure. Le duo de brigands pouvait désormais apercevoir les terres du Royaume de Saint Uréa. On était bien loin du tumulte des vagues, propres à la mer Rokadienne. En effet, une belle et douce brise d’air venait bercer les joues de deux hommes épuisés. Twister avait dû assurer la navigation, seul, sans l’aide de son compagnon de route qui était resté inconscient pendant une bonne partie de la traversée. D’ailleurs ce dernier avait trouvé le voyage assez court. Cela s’expliquait simplement par son éveil tardif. Son retour parmi les vivants était peut être dû à l’animation omniprésente sur les terres du royaume. À plusieurs mètres du rivage quiconque pouvait ressentir, cette activité, cette ardeur … cette ferveur émanée du continent. Depuis le nid-de-pie, Alday ne décollait pas les yeux de la côte, intrigué par cette excitation qui pesait tout autour de lui.

⁃ Dis le vieux, tu ressens cette ardeur ?! On dirait que la terre elle-même est en effervescence !!

⁃ C’est parce que la population entière se prépare au Carnaval …

⁃ Carnaval … Quel carnaval ?

⁃ Laisse-moi finir abruti. Ça t’évitera de gaspiller ta salive. Chaque année, a lieu le Carnaval de Saint Uréa, cet évènement, qui réunit toutes les classes sociales de l’île, est peut être le plus attendu de South Blue. Feux d’artifices, spectacles, défilés et parades, bref le paradis pour un voleur avec toutes ces distractions.

⁃ Pourquoi tu m’en as jamais parlé alors ?

⁃ Parceque Saint Uréa est l'une des villes les plus militarisées des Blues et qu’à l’approche du Carnaval, ses forces militaires sont concentrées.

⁃ Tu imagines … tout cet or aux cous et poignets de ces richards !!

⁃ T’as pas écouté un seul mot de ce que je viens dire, soupira le charlatan.

⁃ Rien après paradis, répondit le bouillonnant chapardeur.

          Malgré ses blessures et son besoin primaire de se faire soigner, la seule idée qui dominait les pensées du voleur étaient de profiter de l’événement annuel afin de faire les poches des dispendieux qui seront nombreux. À se demander, s’il avait oublié la raison de leur venue sur l’île. Bien évidemment, que retrouver Esra, restait sa priorité ou plutôt mettre la main sur l’objet mystérieux qu’elle détenait. Cet artéfact serait une clé importante quant à la découverte de la Fontaine de Jouvence. Île militarisée oblige, Twister estima judicieux d’amarrer leur embarcation à l’écart du port principal, loin des regards indiscrets des forces de l’ordre. Pour cela, il décida de se rapprocher au plus près de la Frange : la zone extérieure de l’île où vit la plus grande partie de la population qui est notamment la plus pauvre. Le plan était simple : faire une première reconnaissance des lieux, s’informer sur les polices présentes, les zones fréquentées, la localisation des principales institutions puis revenir sur le bateau afin d’opter pour la meilleure stratégie et mettre la main sur la demoiselle … Enfin, c’était le plan que le charlatan s’apprêtait à partager à son regretté compagnon de route. Compagnon qui avait déjà disparu de l’embarcation.

          Il était difficile de dire avec exactitude à quel moment le voleur avait quitté la grosse barque. Se dandinant sur l’une des routes pavées qui bordent la mer, Alday se demandait quel chemin prendre pour accéder à l’entrée de la ville. Impossible d’ignorer les nombreux grands édifices qui ne permettaient pas de se repérer convenablement. D’ailleurs, la hauteur de certains bâtiments donnait au jeune homme recouvert de bandages, quelques envies d’ascension, qui pourraient par ailleurs aussi lui permettre d’avoir une vue d’ensemble de la zone. Bien évidemment, comme tout blessé qui se respecte, pourquoi prendre les escaliers tranquillement lorsque tu peux sauter et t’agripper aux différentes fenêtres des bâtisses.

⁃ Ça me fera un peu d’échauffement ... d’ailleurs ... j’ai plus besoin de tout ça !

          L’ancien esclave se débarrassa des nombreux bandages qui recouvraient ses blessures, pas encore soignées, avant d’effectuer un premier bond. Il s’accrocha grâce à la force de ses bras au rebord d’un balcon du premier palier d’un grand immeuble. Puis grâce à la force de ses bras, se propulsa au second étage, puis au troisième, et ainsi de suite jusqu’à atteindre le toit de l’immeuble. Il ne lui restait plus qu’une petite traction à effectuer pour terminer son ascension mais avant qu’il ne puisse avoir un visuel sur le dernier niveau du building, d'étranges bruits se faisaient entendre, comme un fin crépitement.

⁃ Encore un petit effort, j’y suis presque. Hein !! qu’est-ce qu-

⁃ FEU !!!!!!

          À peine, le haut du corps remonté par la force de ses biceps que le natif de Rhétalia se prit en pleine poire, ce qui semblait être un pétard ou un mortier, voir même une fusée. Ce dispositif explosif de faible puissance l’était assez pour le faire dégringoler de l’édifice en moins de temps qui lui en avait fallut pour l’escalader.


Dernière édition par Alday le Mar 12 Mai 2020 - 16:53, édité 11 fois
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          Le jeune voleur avait perdu connaissance suite à sa chute de plusieurs mètres. Les blessures qu’il avait ramenées de Rokade étaient encore fraîches et son état toujours fragile. Il ne se réveilla que quelques heures plus tard dans une modeste maison accompagné d’une jeune fille.

- Je suis désolé étranger-san !!!!! Je ne voulais pas blesser avec ma fusée et vous faire tomber de plusieurs étages et vous causer toutes ses graves blessures et-

           Le voleur attrapa la bouche de l’énergique fillette qui agitait les bras dans tous les sens. Ses hurlements irritaient grandement les tympans de l’étranger qui venait tout juste de reprendre ses esprits. Il se mit à examiner la pièce d’un regard et devina assez vite dans quelles conditions vivaient ses hôtes. Un parquet noircit par l’âge. Une couverture en laine ébouriffée par ses nombreux usages le recouvrait, des murs en béton dont aucune peinture n’avait été apposé ainsi que les modestes habits que portaient l’énergumène qui gesticulait pour se libérer de la poigne du voleur.

- je vous pris d’excuser notre fille. On lui a dit sans cesse de ne pas jouer avec les pétards sur les toits.

          Une belle femme venait de pousser la porte de la chambre dans laquelle ils se trouvaient, portant un plateau avec un verre d’eau et un modeste bout de pain.

- Tenez, vous avez besoin de reprendre des forces.

- C’est bon, je vais déjà mieux, merci.

- Dis, dis, étranger-san !!! T’es venu voir le feu d’artifices !!! Vous venez tous le voir !! Prend moi avec toi s’il te plaît !

          Alday, qui n’avait pas encore totalement repris ses esprits, était encore étourdi mais restait captivé par la fougue de cette jeune fille. Son regard révélé une passion et une envie qui lui était familière.

- Tu t’appelles comment ?

- Naya. Allez ! Dis oui stp !!!

- Naya, laisse le monsieur tranquille. Tu  sais très bien que tu ne peux assister au feu d’artifice.

          Les mots durs et cru de sa mère, calmèrent l’ardeur de la fillette.

- Je vous pris d’excuser ma fille.

- Y’a pas de soucis à vouloir assister à un feu d’artifice. Pourquoi elle peut pas assister au lancement ?

- Comme vous avez pu le constater, nous survivons à peine. Le fait est que vous avez refusé ce bout de pain malgré votre état, par pitié ou simple politesse. Le Carnaval est la seule occasion de pouvoir vendre notre poisson à tout le peuple de Saint Uréa et j’ai besoin de ma fille pour m’épauler.

- Nous sommes dans la Frange, si j’ai bien compris.

- Donc vous connaissez la situation de notre pays.

- J’en ai vaguement entendu parler … Naya, c’est ça ? confirma le voleur vers l’enfant qui lui répondu d’un mouvement de la tête. Et si on allait voir le grand feu d’artifice ensemble ?!

         Les yeux de la gamine s’illuminèrent aussitôt. Autant d’émerveillement et de joie dans un regard aussi innocent. Même l’égoïste voleur qu’était Alday ne pouvait rien faire face à cela.

- Mais vous n’avez rien entendu de ce que je viens de dire, rétorqua la mère. Naya ne peut pas -

          La femme arrêta elle-même sa phrase lorsqu’elle vit les nombreux billets que venait de sortir l’étranger. Autant de berry. Jamais les deux Uréaniens n’auraient imaginé voir autant d’argents.

- Je ne sais pas combien vous espérer vous faire en vendant votre poisson mais je suppose qu’avec ça, il y a assez pour pouvoir vous reposer cette année et profiter de l’événement avec votre fille. Maintenant que j’y pense vous avez mentionné « notre fille », « notre poisson ». Comment avez-vous fait pour me transporter jusqu’ici ?

          À peine sa question posée que la réponse se présenta d’elle-même. La porte de la chambre s’ouvrît brusquement faisant trembler les carreaux de la seule fenêtre présente. Un homme, barbu et dégarni fit son apparition en larme avant d’hurler et de prendre le jeune homme blessé dans ses bras :

- IL EST EN VIE !!!! DIEU SOIT LOUÉ. JE ME SUIS FAIT UN SANG D'ENCRE. LORSQUE MA FILLE M’A PARLÉ DE L'ACCIDENT J'AI IMAGINÉ LE PIRE. UN CORPS SI FAIBLE ET MEURTRI, BLESSÉ PAR UNE SIMPLE FILLETTE DE 7 ANS. LA NATURE NE VOUS A PAS GÂTÉ. MAIS N’AYEZ CRAINTE NOUS ALLONS PRENDRE SOIN DE VOUS.

- Papa, papa, arrêtes. Tu l’étouffes !! Regardes ce que le monsieur nous a donné.

          L’excessive et émotif gaillard qui s’avérait être le père de famille, cessa de frotter sa joue contre celle d’Alday pour constater les billets dévoilés par le voleur.

- QUUUOOIII MAIS C'EST QUOI TOUT CE POGNON !!!!!  ON AURAIT DÛ LE DÉPOUILLER ET LE LAISSER POUR MORT- ouille

          Un simple coup de sa femme dans l’abdomen suffit à calmer l’ardeur de son marie. Elle le fit sortir de la pièce et s’excusa auprès du blessé pour la gêne occasionnée. Elle lui expliqua que c’est lui qui a pu transporter Alday jusqu’ici. Le marie se levant chaque jour de bonne heure pour aller pêcher.

- Naya va accompagner ton père stp.

- Oui maman !!

          La femme attendue que sa fille soit sortie pour s’adresser à Alday avec froideur.

- Je veux que vous quittiez cette maison dès que possible. Je ne sais pas qui vous êtes ni pourquoi vous nous aidez ainsi mais je suis sûr qu’un affranchi n’a pu obtenir tout cet argent honnêtement. Partez et prenez votre argent avec vous.

- Alors vous savez ...

- J’ai remarqué votre cicatrice durant votre sommeil.

- Vous connaissez la marque des affranchis ?

- J'en ai vaguement entendu parlé, répondit la femme en retroussant sa manche droite dévoilant une marque significative de son passé et en réutilisant la réponse qu'Alday avait employé un peu plus tôt.

- Je suis en voleur en effet et cet argent appartenait à des voleurs.

- Ça n’excuse pas vos actes.

- .....

          Le voleur sortit du lit sans prononcer un mot. Se vêtu et poussa la fenêtre qui donnait sur l’extérieur.

- Je vous remercie pour votre aide mais je ne reprendrai pas l’argent. Si vous n’en voulez pas, brûlez-le, jetez-le, faites-en ce que vous voulez. Mais avant de le faire penser à la réaction de votre fille  lorsqu’elle apprendra qu’elle ne pourra pas réaliser son rêve.


Dernière édition par Alday le Mar 12 Mai 2020 - 16:59, édité 5 fois
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          Les premières heures passaient sur l’île n’étaient pas ce à quoi s’attendait l’apprenti navigateur. Une fusée en plein visage, une chute de plusieurs mètres, un câlin trop collé avec un étranger ... Le voilà qui avançait dans les rues de la Frange à la recherche d’une vieille connaissance.

          Cette succession d’événements n’avaient réussi qu’à lui faire perdre du temps et de l’argent. Il était toujours aussi désorienté sur cette majestueuse île. Que de bâtiments et de bétons. Pas un espace n’était laissé libre. Là où il y avait de la place, un commerce éphémère avait déjà pris possession des lieux avant même que l’on puisse détourner le regard.

- Comment je vais faire pour la trouver dans tout ce bordel ? soupira le voleur.

- Tu cherches quelqu’un, étranger-san ?

- Ouai mais je galère à ... MAIS DEPUIS QUAND TU ME SUIS TOI ??

          Le natif de Rhétalia venait de se faire surprendre par l’apparition de la petite Uréanienne qui l’avait vraisemblablement suivi après son départ.

- Je voulais te remercier mais tu es parti sans prévenir. Mon père ne voulait pas te faire peur. Et encore désolé pour toutes ses blessures.

- Ton père ne m’a pas fait peur !!! Et ne crois pas que c’est toi qui m’a mis dans cet état !!!

          Même le voleur ne savait pas pourquoi il se justifiait auprès de l’innocente Naya. Cela dit, il souhaitait profiter de la présence de la natif du pays pour l’aider à trouver Esra.

- Dis moi, quel est l’endroit où il y’a le plus de monde ?

- Euhhhh, je dirais la place de l’obélisque. On a tous le droit d’y circuler en plus grâce au Carnaval.

- Tout le monde ?

- Bah oui. J’ai pas le droit d’y aller normalement.

- Ah et pourquoi ?

- Maman dit que seul les gens aussi riches que Bandaru-sama peuvent y circuler.

- Ah d'accord et qui est ce Bandaru.

- C'est le monsieur qui nous donne de l'argent à moi et mes parents lorsqu'on fait bien notre travail.

- Ce Bandaru-sama m'a tout l'air d'être une personne généreuse, sourit le voleur. *Ce mec n'hésite pas à faire travailler une gamine pour son compte.* Si j'ai bien compris à l'approche du carnaval, les frontières sont levées. Allons jeter un oeil à cette place, qu'en dis-tu ?

- Youpi, s'exclama la gentille fille.

          Impossible pour l’enfant de refuser d’accompagner l’individu qui venait de lui offrir la possibilité d’assister à l’événement auquel elle a toujours rêvée d’assister. Sur le chemin, les deux en profitèrent pour partager leur rêve respectif. Lorsqu’il s’agissait de faire part de son rêve, le voleur retombait en enfance. À ce moment précis, seul le son de sa voix permettait de déterminer son âge. Ses mimiques, sa manière de s’exprimer ou encore son langage corporel n’étaient pas ceux d’un jeune adulte.

- La fontaine de Jouvence .... mais c’est un mythe. Elle ne peut pas exister. Bwwaaaaaa.

- Quand tu seras trop vieille pour t’exclamer devant tes de pétards et que moi j’aurais pas pris une ride tu regretteras ton rêve, nargua le bandit en tapotant son doigt contre le visage de la petite.

          Perdu dans leur conversation, les deux bambins ne virent pas le temps s’écouler et il fallut une exclamation de la jeune fille pour faire revenir le bandit sur terre.

- Voilà on y est !

          Le duo de rêveur arriva enfin à la place de l’obélisque. L’un des lieux les plus particuliers de Saint Uréa se trouvant dans le quartier inférieur. Apparemment, cet endroit était auparavant une arène dédié aux courses de chars, ou encore d’autres divertissements barbares tels que les combats de gladiateurs ou fauves géants. Il paraît même que certaines représentations théâtrales pouvaient y être joué. Néanmoins ce cirque est progressivement tombé en ruine et seul l'obélisque central, symbole et témoin silencieux, d'un temps lointain est resté. Depuis lors, cet édifice a été restauré et est maintenant le centre d'une grande place qui est maintenant le lieu de rencontre de toute la population Uréanienne. Les commerçants ont su y trouver une zone stratégique pour vendre leurs marchandises. En effet, n’importe qui peut trouver n’importe quoi tantôt qu’il daigne se donner la peine de chercher. La place est ainsi divisée en différents secteurs qui sont en fait des blocs de marchands vendant les mêmes marchandises. Le plus réputé d’entre eux reste le quartier regroupant toute la nourriture de South Blue. Cela dit, il n’y a pas que les cuisiniers qui peuvent prétendre au bonheur. Le quartier des arts, du textiles, des armes, de la maroquinerie … tant de commerces qui font de la place de l'obélisque, une zone d’échanges et de transaction parmi les plus réputés des quatre mers.
          L’ancien cirque a donc laissé place à un quartier complètement aménagé par le Royaume. Celui-ci a repensé l’architecture de la zone en proposant quatre axes majeurs qui permettent aux nombreuses personnes de circuler. Des espaces publics verdoyants et des jardins ont également été créés pour venir égailler l’atmosphère très urbanisée de la ville. Mais qui dit ville moderne ne veut pas forcément signifier que l’esthétique a été négligé au profit du fonctionnel. Le style de l’époque a soigneusement été conservé afin de préserver l’histoire du pays, et cela, grâce à la pâte artistique des nombreux architectes à la renommée inter-maritime. Saint Uréa a su parfaitement aménagé la cité pour accueillir les visiteurs d’aujourd’hui tout en respectant la mémoire des visiteurs d’hier.
          C'est donc ainsi que la place est devenue, au fil des années, un lieu de vie où beaucoup de gens aiment aller traîner pour discuter mais c’est pour cette même raison qu’elle est devenue le terrain de chasse de voleurs parmi les plus aguerris. De ce fait, les autorités locales y sont placées en permanence pour assurer la protection des étals et la sécurité de la population en général. Ce déploiement de soldats n’a bien évidemment pas échappé à Alday qui interrogea donc la petite Naya à ce sujet. Pour lui, la présence des forces de l’ordre était trop prédominante, voir excessive, après avoir fait un rapide devis de la zone. La jeune fille lui expliqua que cela était normal à l’approche du grand Carnaval et que pas plus tard qu’hier une voleuse s’est fait capturé après avoir empoisonné deux officiers. L’utilisation des termes, tels que voleuse ou empoisonné dans un décor qu’est celui de la place de l’obélisque permirent instantanément au natif de Rhétalia de faire le lien avec Esra.

- *Aucun doute, c'est Esra*. Dis-moi Naya. Où les soldats ont-ils amené cette voleuse ?

- Euh surement dans la prison de l’île mais mes parents m’ont interdis d’y aller. Pourquoi toutes ces questions aniki ?

- *Je ne devrais pas la mêler plus que ça à mes histoires. Déjà que sa mère ne me porte pas en estime* Ahahaha juste comme ça, je souhaiterais admirer tous les bâtiments de l’île.

          Tandis que le jeune étranger venait de trouver une nouvelle piste, sa conversation avec Naya fut interrompu par un bruit soudain. Non loin des deux vagabonds, une petite échelle en bois fut renversé emportant dans sa chute un malheureux officier de la marine. Ce dernier était chargé de placarder les nouveaux avis de recherche sur l’un des murs de primes de la ville. De part sa gentillesse naturelle, Naya vint en aide au petit bonhomme tombé de son escabelle et entraîna avec elle le voleur par la même occasion.

- Rien de cassé, soldat-san ?

- Aïaïaïaïaïaïaïaïaïaï , je crois que … j’ai rien de cassé. Oh non, ils vont me renvoyer si je fais pas bien mon boulot. Ah, où avais-je la tête ? Merci pour votre aide je suis marine, une nouvelle recrue de la Gyaku.

- T'es drôle soldat-san, t'as inversé des mots, déclara l’enfant en ricanant.

- Ah ça recommence, quand je m’excuse, je stress … euh … ou l’inverse. Mon aphasie augmente à mesure que mon rythme …

          Alday n’avait que faire de l’état de l’officier. Tout ce qui lui importait, c’était Esra. Et pour mettre la main sur la voleuse, il lui fallait trouver la prison. Tandis que la fillette aidait la nouvelle recrue de la marine à se relever, le regard du voleur se perdait sur le tas d’avis de recherche que le dénommé Gyaku était chargé d’accrocher. Parmi les nombreuses têtes qui recouvraient le sol, une en particulier attira son attention au point de lui avoir fait oublier la raison de sa venue sur l’île.

- *4.000.000 … mort ou vif … Alday le ……*


Dernière édition par Alday le Mar 12 Mai 2020 - 17:13, édité 6 fois
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          Alday s’était séparé de la jeune Naya dans le but de retrouver son vieux comparse. Il préférait cacher la nouvelle qu’il venait d’apprendre à son sujet. Une tête mise à prix mais surtout une affiliation à la piraterie. Voilà qui risquait de sérieusement compromettre le quotidien des deux voleurs. Pour ce qui était du moment présent, le criminel souhaitait établir un plan afin de libérer Esra.

          La tête baissée. Le visage paré d’un léger voile. Une présence quasi nul et une discrétion à faire pâlir les plus grands asociaux du globe. Nul doute qu’Alday ne souhaitait pas attirer l’attention sur lui. Bien que sa mise à prix soit récente, que les autorités n’aient pas remarqué sa présence ou que les chasseurs de primes n’ont pas tous reçu l’information, le voleur préférait jouer la carte de la sécurité. Finis l’escroc incognito ou l’usurpation d’identité. Ce que le natif de Rhétalia redoutait vraiment c’est la réaction de Twister. Ce dernier serait susceptible d’abandonner son protégé afin de garantir la pérennité de ses agissements, et ça, Alday le comprendrait parfaitement. Par ailleurs, comment approcher Esra dans cette situation ? Ses pensées étaient donc scindées en deux. Entre avouer sa découverte à son mentor et l’élaboration d’un plan d’évasion, il lui fallait faire un choix. Et ce choix, il n’avait plus vraiment du temps pour le faire.
          À trop se tortiller l’esprit, le jeune homme ne remarqua pas qu’il était arrivé au niveau de son embarcation. Le silence régnait. Pas un bruissement. Pas un murmure. À croire que cette zone de Saint Uréa était en quarantaine. Une chose était certaine, Twister avait un certain talent pour dénicher les coins paumés des régions dans lesquels il se rendait. En tout cas, le présumé pirate ne souhaitait pas interrompre l’atmosphère très calme qui régnait. Et malgré toute la bonne volonté du voleur pour ne pas se faire remarquer, la voix de son mentor vint casser ce silence déstabilisant dès lors qu’il posa pied. Il était là. Assis sur le pont du navire, le dos posé contre le bord. Ce vieux brigand n’avait vraisemblablement pas quitté le bateau depuis leur arrivée.

- Déjà de retour !

- Waaaa, le vieux croulant, je t’avais pas vu !!

- La ferme … T’as trouvé ce que tu cherchais ?

- Euhhh … on va dire que oui.

          Un léger soupire vint accompagner la prochaine réplique de Twister.

- Tu sais bien que je déteste quand tu approuves uniquement sur le fond mes paroles.

- Eh bien, j’ai pas vraiment trouvé l’astrolabe mais je sais où le trouver.

- Magnifique, s’émerveilla le vieillard avec une expression des moins sincères à faire pâlir les grands noms du septième art.

- T’as vu ça !!! s’exclafa le jeune recherché pour jouer le jeu de son interlocuteur.

- La ferme !!! Dis-moi où se trouve ce truc !

- Eh bien tu te souviens d’Esra ?

- Oui.

- Tu te souviens qu’on est venu ici pour la retrouver.

- Oui

- Et que c’est elle qui détient l’astrolabe.

- Oui, répondu le vieux pour la énième fois sur un ton agacé.

- Et bien elle a été emprisonné.

- Ah bah enfin une bonne nouvelle.

          Contre toute attente, Twister semblait ravi par ce que venait de lui déclarer son protégé. Se faisait-il trop vieux ? Était-il devenu fou ? Ou simplement avait-il mal compris ce que venait de lui annoncer Alday ? Il était certain que ce dernier ne s’attendait pas à ce genre de réponse dénuait de second degré. Il demanda donc à son bienfaiteur si celui-ci avait bien entendu ses propos. Et apparemment tout sembler clair pour lui. Il révéla un journal, surement celui du jour, et l’ouvrit à une page qu’il dévoila au jeune brun. L’avis de recherche d’Alday dans la section pirate était présente. Sa prime. Mort ou Vif. Son portrait. Tout y était. Twister était déjà au courant donc. Il rajouta qu’il ne souhaitait pas savoir où et quand le voleur avait gaffé même s’il était persuadé que tout ça avait un lien avec le Royaume de la Veine. Intrigué le jeune voleur interrogea le plus vieux à le sujet.

- Ce qui est fait est fait. Tu es recherché maintenant. Tu, ou plutôt, nous ne pouvons plus agir impunément. Si Esra est emprisonnée. Ça nous retire une belle épine du pied. Tu n’as plus à te demander comment la délivré.

- Je ne te suis pas. Tu proposes que nous partons ?

- Me dis pas que tu penses toujours à la délivrer ? Tu es un pirate désormais.

- Je ne suis pas un pirate. Qu’est-ce que tu racontes ? Je veux juste mettre la main sur l’astrolabe.

- Dis plutôt que tu veux mettre la main sur cette langue de serpent. Infiltré une prison, qui plus est à Saint Uréa, en temps normal c’est de la folie mais le faire avec sa tête mise à prix … Twister marqua un temps d’arrêt avant de reprendre, C’est terminé.

- Je te demande pas de venir avec moi, lorsque je me trouverais à l’intérieur. Tu n’auras qu’à te posticher dans …

- Tu comprends pas Alday. J’arrête, rétorqua le brigand en coupant nette le voleur dans son élan. Je t’ai suivi dans toutes tes folies, dans tous tes coups mais après ce qui s’est passé sur Rokade, je ne peux plus me permettre de fermer les yeux sur tes agissements et te suivre sans rien dire. Je pense que je ne pourrais jamais te dissuader de mettre ton rêve de côté.. À vrai dire, je comptais déjà te laisser avant notre arrivée sur l’île mais tu as tardé à te réveiller à cause de tes blessures. Je me permets de garder l’argent, c’est le moindre mal pour avoir pris soin de toi durant toutes ces années et puis … tu n’en auras pas besoin là où tu te rends. Je vais pas revenir sur notre long voyage mais on aura passé pas mal de temps ensemble. Prends soin de toi.

          N’importe qui pouvait lire entre ligne et comprendre que Twister disait tout ça dans le but de faciliter son départ. N’importe qui sauf Alday apparemment. Ce dernier pourtant clairvoyant fut sensiblement vexé par les mots de son comparse de longues dates. Cependant il était tellement préoccupé par le fait de garder son calme et paraître indifférent qu’il ne saisissait pas la vérité derrière les paroles de son mentor. Par fierté, ou sur le coup de la frustration, celui-ci décida de quitter les lieux sans un mot, sans un regard, sans un signe envers celui qui lui avait tout donné. Alday, le voleur devenu pirate contre son gré, marchait dorénavant seul avec une seule idée en tête, infiltré la prison de Saint Uréa.


Dernière édition par Alday le Sam 2 Mai 2020 - 1:32, édité 4 fois
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          L’altercation avec Twister n’avait pas laissé tant de séquelles qu’on aurait pu le penser. Alday, à qui on reproche généralement un égoïsme et une condescendance hors du commun, justifia complètement les idées à son encontre. Celui-ci, ne donna presque voir pas du tout d’intérêts à sa dispute avec son mentor. Une seule chose comptait pour lui et c’était la raison de sa venue sur l’île. Cela faisait donc deux jours qu’il errait la nuit dans le but d’obtenir un maximum d’informations sur le pénitencier de la ville.


           Le soleil avait terminé son périple du jour et s’était enfin caché derrière l’horizon comme à son habitude. Cela signifiait qu’il était temps pour Alday de passer à l’action. Enfin, il pouvait désormais sortir de la pénombre où il avait élu domicile durant une partie de la journée pour s’aventurer dans les rues bondées de Saint Uréa. L’absence de lumière du jour couplée à l’excès de trafic favorisait l’immersion parmi les passants. Direction, donc, la prison pour notre cher voleur. Son plan, quoique trop basique pour le qualifier ainsi, était de faire une reconnaissance du bâtiment. Rien de bien compliqué, un établissement pénitentiaire qui occupait tout l’espace sur un terrain carré. Quatre énormes façades formant un bloc de pierre parfaitement cubique étaient bordés par un nombre de rue identique assez large permettant même à trois charrues d’avancer du même pas. Afin de casser la couleur monotone des murs de la prison, des fenêtres étaient présentes afin de permettre aux officiers cloîtrés à l’intérieur de profiter de la douceur du soleil. Bien évidemment, ces brèches étaient protégées par des barres de fer. Aucun être humain normalement constitué, voir même un enfant, ne pouvait y passer la tête. Pour entrer dans la bâtisse, seul deux issues : une porte au nord et une au sud.
          La première constituée l'entrée principale, le point d'accès prohibé pour une personne recherchée. Quiconque empruntait ce passage était soumis à un contrôle en plus du système de vidéo surveillance placé à l’extérieur comme l’intérieur. Chasseurs de primes, officiers, nobles ou simples visiteurs étaient contraint de passer par une vérification. Alday n’était pas forcément au courant de toutes ces inspections mais lorsqu’on découvre la fonctionnalité de la seconde porte on ne s’attarde pas sur les procédures de la première. Celle-ci, situé au sud, n’était pas un point d’entrée à proprement parler mais plutôt un point de sortie. En effet, linges, poubelles, matériels usagés, tout cela quittaient l’établissement lorsque le rideau métallique se lever. Par la suite, des prestataires venaient ramasser la marchandise. Il y avait donc un point d’entrée très sécurisé pour les vivants et un point de sortie à sens unique pour le non-vivant.
          La logique voulait donc que notre voleur empreinte le même chemin que celui des détritus, mais dans le sens inverse. Pour l’aider dans cette tâche, il pouvait compter sur un coup de pouce du destin. Alors qu’il poursuivait son inspection, caché dans le décor, le rideau de la porte sud se leva soudainement. La visibilité était trop mauvaise pour pouvoir discerner le visage des deux individus qui se présentaient à la nuit. Néanmoins, il était aisé de différencier les deux mystérieuses personnes de part leur morphologie totalement opposé l’une de l’autre. L’un était tellement massif et imposant que si Alday pouvait se permettre de faire un commentaire, il le comparerait à une armoire à glace et affirmerait que le second était tellement fluet qu’on pouvait le suspendre à un cintre que l’on rangerait dans cette même armoire. Le plus important n’était bien évidemment pas leur attribut physique mais la conversation qui allait suivre.

- Ça sera ici.

- Tu es certain que ça ne risque rien ?

- Laisse la marchandise ici comme convenu, je me charge du reste. Maintenant file, il ne faut pas éveiller les soupçons.

          Un court échange, certes, mais intriguant. Qui étaient ces deux personnes ? De quel type de marchandise il s’agissait ? Mais surtout, pourquoi leur présence dans un tel endroit devait-elle restait secrète ? Le Natif de Rhétalia était persuadé d’une chose, il tenait certainement, là, son ticket d’entrée pour une visite dans la prison. Pour ce faire, il devait suivre en filature le plus fin des interlocuteurs car le second s’était déjà réfugié à l’intérieur de la forteresse sans qu’il puisse apercevoir un quelconque profil.


Dernière édition par Alday le Sam 2 Mai 2020 - 1:41, édité 5 fois
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          Le traqueur de service avait poursuivit sa filature jusqu'à arriver dans une zone excentrée se trouvant dans la Frange. En effet, le mystérieux individu, qu'il avait surpris plus tôt dans la nuit, l'avait mené jusqu'à un port, a priori, secret. Malgré l'heure tardive, une forte activité animait les lieux.

          La nuit battait son plein dans ce district clandestin où le trafic d'armes était omniprésent. Des caisses remplies de sabres, de fusils, des munitions mais également des explosifs, beaucoup d'explosifs. En effet, nombres d'entres elles ne comportaient que des charges. D'ailleurs celles-ci, contrairement aux autres marchandises, n'étaient pas embarquées sur les bateaux mais entreposées à l'écart. Au milieu de ces magouilles, un escroc fort discret restait tapis dans l'ombre. Il ne se posait aucune question quant à toutes ses manigances. Tout cela ne l'intéressait guère. Après tout, est-ce qu'un voleur pouvait apporter son jugement là-dessus ? Alday n'espérait qu'une chose et c'est qu'une quelconque information en lien avec la prison ne soit soufflé à ses oreilles. L'individu qu'il avait suivi jusqu'ici semblait être à la tête de tous ces mercenaires. Qu’est-ce qui lui avait mis la puce à l’oreille ? Et bien, les directives et les coups de gueules que ce maigrelet poussait depuis son arrivée. Uniquement des ordres sans intérêt mais le natif de Rhétalia savait gardé son calme et patienter jusqu’au moment fortin. Il replongea un bref instant dans ses souvenirs et notamment ses premiers pas avec Twister.
          Deux honnêtes voleurs, c’était ceux à quoi aspirer le duo de brigand à l’époque. Le plus jeune avait beaucoup appris durant les années à côtoyer son mentor dans ses aventures et ses coup-bas. Le secret d’un bon vol, selon le maître chapardeur, était l’observation. Regarder, fixer, analyser la moindre information, le quelconque détail ou indice corporel que pouvait montrer la victime. Afin d’entraîner son nouveau disciple dans la voie si pieuse qu’était le vol, Twister lui donnait souvent comme consigne de suivre un individu par jour durant une semaine. Il fallait la surveiller, connaître ses mimiques, ses habitudes, la décrire sans forcément avoir de contact visuel avec celle-ci. Alday se devait de tout retenir car pour un voleur une faute d’appréhension peut être lourde de conséquences. C’est ainsi que commençait le premier cours Précepte Sur Le Chemin Pour Devenir Maître Chapardeur comme le vieux bandit aimait souvent le définir. Des souvenirs refaisaient surfaces et un léger sourire s’affichait sur le visage de l’ancien esclave mais le temps n’était pas à la nostalgie car la cible du présumé pirate engagé une conversation des plus intéressantes.

- Où devons-nous livrer ce soir, Bandaru-san ?

- Vous laisserez trois caisses dont deux remplis de pétards devant la porte sud de la prison avant l’aube. Veillez à bien marquer les caisses de mon emblème. Et pas de retard !

          La chance souriait enfin à Alday. Un horaire, un lieu et même un moyen de transport. Toutes ces informations en une phrase.

- *Excellent. Je n’ai qu’à me faufiler à l’intérieur de l’une de ces caisses et attendre sagement jusqu’à l’aube. Par contre, Bandaru … j’ai l’impression d’avoir déjà entendu ce prénom quelque part. Bref, c’est pas très important.*


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          Sans aucune difficulté, Alday était parvenu aux portes de la prison. Son moyen de locomotion n’était pas des plus confortables mais il avait eu le luxe d’avoir été déposé comme prévu à l’heure convenue. À l’intérieur de sa caisse et privée de toute lumière, il ne lui restait plus qu’à attendre sagement qu’on vienne le chercher.

          Une légende racontait que sur une île très très lointaine, une guerre persistait depuis plusieurs années. Celle-ci opposé les Quatriens aux Latinés qui souhaitaient conquérir leur terre. Cependant le peuple de Quatre ne cédait pas face aux assauts ennemies, notamment grâce aux murailles de son opposant. Après une longue trêve orchestrée par l’inactivité du peuple Latins, un mystérieux et gigantesque escarphone apparu devant les murs de Quatre. Sa carapace était jonchée d’ors et de trésors aux mille couleurs. Croyant à une offrande des Dieux, le peuple de Quatre fit rentré l’escarphone dans l’enceinte de son royaume sans se douter une seule seconde que de nombreux soldats Latins se trouvaient dans sa carapace. Les Quatriens organisèrent alors une grande fête sans se douter à la tombé de la nuit, les Latinés sortiraient de la carapace afin d’ouvrir les portes du royaume et permettre à leur armée de s’introduire.
          Alday ne connaissait pas cette légende et n’avait très certainement pas eu la même idée que les Latinés mais il venait d’effectuer la même ruse de guerre. Il était désormais à l’intérieur de la prison, toujours dans sa boite, toujours sans repère. Après de longues minutes de patience et de silence, il souleva délicatement le couvercle de la caisse, juste assez pour permettre à ses yeux s’observer autres choses que l’absence de lumière dans laquelle il baignait. Son nouvel environnement n’était pas des plus éclairés, en tout cas, il ne l’était pas suffisamment pour permettre à un être humain de s’y déplacer imprudemment. Le natif de Rhétalia s’était retrouvé dans le local d’armes du pénitencier. Une pièce que même certains sous-officiers ne pouvaient pénétrer. Des boulets, des fusils, des épées et même de la dynamite encombraient les caisses. Le voleur se doutait bien que l’objet de sa convoitise ne se trouverait pas ici et se mit donc à arpenter les couloirs du bâtiment d’un pas de velours. Il esquivait facilement le regard des surveillants de nuit. L’heure tardive et le calme quotidien justifiaient du manque d’attention des officiers. Après plusieurs minutes de recherche, le nouvellement mise à prix constata qu’il n’avait croisé aucune cellule, aucun prisonnier. Il y avait peu de chance pour que les criminels soient claustrés dans les étages supérieurs et il arriva rapidement à la conclusion que le bâtiment était beaucoup plus grand qu’il n’y paraissait.
          Le voleur était impatient mais il savait être prudent. Il ignorait jusqu’où pouvait s’enfoncer la prison. De plus, se déplacer à l’aveugle dans cette forteresse, dont il ignorait tout des plans, se solderait forcément par un échec. C’est pourquoi, il décida d’enfiler un uniforme de la marine, qu’il avait piqué au préalable durant ses investigations, et ainsi demandait de l’aide à un collègue. Chance, malheur, karma, malédiction, impossible d’affirmer avec exactitude ce qui guidait les pas d’Alday mais le destin avait souhaité qu’il tombe sur Gyaku, la nouvelle recrue de la marine. Les deux individus s’étaient croisés sur la place de l’Obélisque quelques jours auparavant. Malgré cela, aucun des deux ne reconnut l’autre. Leur première rencontre n’ayant donné lieu à aucun dialogue ni aux moindres échanges de regard.

- Ahhhhh alors toi aussi tu es une nouvelle recrue !! Pas de souci, je vais te montrer le chemin. Moi non plus je n’arrive pas à me repérer par moment.


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          Alday venait donc de rencontrer la nouvelle recrue de la marine en la présence du jeune  Gyaku. Celui-ci lui servait de guide touristique dans le pénitencier de Saint Uréa à un voleur des plus téméraires. Sa mission ; voler une prisonnière dans le but de mettre la main sur l’astrolabe. Cet artefact serait un outil nécessaire pour quiconque souhaite trouver la Fontaine de Jouvence mais dans l’immédiat il se devait de trouver la cellule d’Esra.

          Deux hommes, vêtus de l’uniforme de la marine, arpentaient les couloirs du niveau inférieure de la prison. L’un était fort loquace, un véritable pipelet qui maniait les mots tel un bûcheron maniait une harpe. Cette métaphore s’expliquait par une aphasie excessive de l’individu au grand damne de son interlocuteur. Malgré l’exaspération qui pesait dans l’esprit d’Alday, celui-ci savait garder son calme. Mentir, jouer un rôle ou encore porter un masque étaient quelques-unes des nombreuses cordes de son arc. Ainsi, Gyaku ignorait que sa naïveté et son innocence aidaient un criminel à atteindre son objectif. À chaque fois que le duo passait devant une cellule, l’officier de la marine établissait une courte biographie du prisonnier. L’infiltré, pour se rassurer, demandait si le soldat connaissait également par coeur la fiche d’identité des nouvelles primes. Heureusement pour lui, le marine, affirmait que pour l’instant ses connaissances ne se limitaient qu’aux criminels de cette prison.

- La prochaine que tu vas voir est la dernière arrivée. Il paraît qu’elle a réussi à empoisonner deux officiers avant de se faire prendre. Erza, euh nan, Ezra, ou plutôt Esra. Quelques choses comme ça. Je te déconseille d’approcher des barreaux. Moi elle me fait peur.

          Alday touchait au but. Sa cible était là, cloitrée dans une cellule que le soleil ne pouvait atteindre. De cette manière son visage n’était pas parfaitement visible. Pour ne pas éveiller les soupçons, le voleur poursuivit sa ronde avec son guide. Une fois, qu’il avait changé de secteur, l’individu déguisé en marine s’adressa à son collègue avec un soupçon de panique.

- Oh non mon fusil !! Où est-ce que je l’ai laissé ?!

- Ton fusils ?

- Oui, j’ai dû oublier de le prendre lorsqu’on s’est arrêté pour faire nos lacets. Quel boulet je fais !! Ils vont me virer si je l’égare. Continu sans moi, je vais le chercher, je te rattrape tout de suite.

          Et le voilà partit. À une heure si tardive, les quelques prisonniers qui n’avaient pas encore trouvé sommeil pouvaient remarquer un garde s'hâtait dans les allées du pénitencier jusqu’à s’arrêter devant une cellule précise.

- Et bien, qu’est-ce qui se passe ? Tu veux me rejoindre dans ma cellule.

- La ferme idiote. Fais moins de bruit, on y va.

          Il n’avait peut être pas établis de plan parfait mais il s’était préparé à certains détails. Avant de rencontrer Gyaku, le voleur avait pris soin de se vêtir d’une tenue d’officier mais avait également perdu beaucoup de temps à trouver les clefs des cellules. Le tintement des clefs provoqua un léger pincement au coeur de la prisonnière. Cette dernière avait imaginé de nombreux stratagèmes pour mettre la main sur ce bon de sortie. Cependant, à ce moment précis, ce n’était pas le bruit du métal qui éveilla son esprit mais bien la voix de son interlocuteur. Bien évidemment, elle lui était familière et provoqua un redressement de tête soudain chez la femme.

- Alday !!! Qu’est-ce que tu fais là ??

- Pas le temps d’entrer dans les détails, rétorqua l’affranchi en libérant la dulcinée. Ça fait plusieurs heures que je te cherche.

- Des heures ? Autant de temps pour mettre la main sur moi. Tu dois vraiment t’être rouillé à trop trainer avec ce vieux croulant. D’ailleurs où est-il ? Il ne te colle pas pour une fois ?

- Tais-toi et dis-moi plutôt où tu as mis l’astrolabe ?

- Ah je comprends mieux. Ce n’est pas pour mes beaux yeux que tu es venu.

- Répond vite, on n'a pas de temps à perdre.

          Alday avait raison de s’empresser car les ennuis n’allaient pas tarder à arriver. Libérer une amie à l’insu des soldats étaient une chose évidente mais le faire à l’insu des prisonniers devaient l’être aussi. Voir une collègue de détention quitter sa cellule de cette manière ne pouvait provoquer que de l’envie. En effet, le natif de Rhétalia n’avait pas prêté  attention aux très nombreux figurants qui se mirent à réclamer qu’on les libère. La plupart ne faisaient pas dans la demi-mesure. Ils provoquèrent un brouhaha. Frappant contre les barreaux et hurlant à s’en tordre la voix.

- Oïïïï collègue !!!!! Je suis venu t’aider à chercher … mais qu’est-ce que  ?

          Cerise sur le gâteau. Gyaku venait également de se joindre à la scène et constata qu’Esra n’était plus dans sa cellule. Plus de temps à perdre, le voleur attrapa la nouvelle recrue de la marine d’un bras et agrippa Esra par le poignet puis se mit à courir en direction des étages supérieurs

- Esra !! Où est l’astrolabe ??!!

- Ils m’ont confisqué tout ce que je possédais. Ils doivent très certainement l’avoir rangé quelques part mais impossible de savoir où.

- Dis moi toi !! Où se trouve la pièce des objets saisis ?

          Malheureusement Alday n’était pas tombé sur le marine le plus confiant et adroit qui soit. Ce dernier souffrait d’aphasie aigüe et le déclenchement de l’alarme n’allait pas arranger les choses. Pris de panique et de stress, celui-ci, se mit à indiquer le chemin au voleur. Droite / gauche, gauche / droite, une chasse au trésor venait de commençait dans le pire lieu pour un criminel. Au bout de plusieurs secondes, qui paraissaient être des minutes pour Alday, celui-ci ouvrit une porte qui donnait sur …

- Des soldats !!! Mais pourquoi tu m’as mené jusqu’ici !! C’est le chemin vers la sortie !!

- Désolé, désolé, désolé. Je souffre de mots quand je stress. Je mélange les aphasies.

- *Je suis tombé sur le pire guignol de cette prison*

          Alors qu’il regrettait son erreur d’avoir suivi les indications de son otage Alday mit du temps à remarquer deux choses. La première était l’arrivée d’un second groupe de marine dans son dos.

- Bon bah je crois que ta sortie sera pour un autre jour Esra. Esra ?!

          La seconde était la disparition de belle femme. Celle-ci avait a priori profiter de la zizanie et d’un instant d’inattention du voleur pour échapper à sa vigilance. Ce dernier avait tout de suite supposer qu’elle venait de se servir de lui comme d’une diversion pour avoir une chance de s’enfuir.  Encerclé de part et d’autre, les options du voleur venaient clairement de se réduire. Il fallait un miracle pour pouvoir se sortir de cette situation ou simplement sortir de la prison. Malgré cela, le sourire naturel qu’arborait son visage ne semblait diminuer. Il devait avoir une idée derrière la tête. Il lâcha Gyaku puis leva lentement les mains et pris une grande inspiration comme s'il allait dévoiler sa nouvelle technique de combat.

- Je me rends.


Dernière édition par Alday le Sam 2 Mai 2020 - 11:12, édité 2 fois
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          La cellule qu’Esra occupait n’était pas resté libre bien longtemps. Alday y fut enfermé dans les minutes qui suivirent sa reddition. Durant toute la nuit, deux officiers étaient chargés de garder un oeil sur lui jusqu’au petit matin. Isolé, menotté et affamé, le voleur semblait se trouvait dans une situation forte déplaisante.

          Le soleil se levait et sa lumière venait bercer tous les recoins de l’île. Tous, sauf la cellule du dernier prisonnier en date, qui malgré la situation inconfortable dans laquelle il se trouvait, était parvenu à trouver le sommeil. Malheureusement, son somme n’allait pas durer bien longtemps avec l’arrivée de la gradée de la marine Esdeath. Une belle et une grande tenue blanche portait par une femme au visage froid et au regard glacé venait de se présenter devant le voleur. Elle fit signe à ses subordonnées de se retirer tout en lisant le rapport qui avait été fait sur les événements de la nuit.

- Déjà le matin, soupira Alday en entrouvrant les yeux.

- Alday le pirate, tu es venu délivrer ta coéquipière. On peut dire que ta mission a réussi.

- Je ne suis pas un pirate …

- Dans ce cas, comment dois-je t’appeler ? Alday le prince charmant ? Et pourquoi la belle s’est elle enfuit sans toi dans ce cas.

- Elle a donc réussi à s’échapper. Malheureusement, je me suis perdu en chemin. J’ai manqué de chance.

- Donc tu es venu ici sans connaître les plans de ce bâtiment. Depuis quand les membres de Pyramid agissent aussi imprudemment.

          Esdeath espérait déstabiliser son interlocuteur en évoquant le nom de l’organisation secrète dont faisait partie Esra. Cependant Alday n’avait jamais entendu parler de ce groupe. En effet, Twister qui avait enquêter à leur sujet lors de leur passage à Rocade n’avait rien dit à son acolyte. Néanmoins ce dernier comprit vite que la lieutenant-colonelle venait de faire une erreur de jugement. Ce qu’elle prit pour un étonnement chez le jeune homme fut en réalité une courte incompréhension.

- Comment vous savez ?

- Ta tête a été mise a prix après ton passage au Royaume de la Veine, alors que d’autres membres de l’organisation étaient présents sur les lieux. De plus, de nombreux vols ont été signalé dans cette même période. Nous n’avons rien pour vous faire incriminer mais je sais très bien que vous préparez quelques choses.

- Je ne vois pas de quoi vous parlez.

- Bien évidemment. C’est pour cela qu’ils ont envoyé un larbin dont l'avis de recherche risquait de compromettre leurs agissements. J’ai juste besoin de comprendre une chose … pourquoi ton groupe prendrait autant de risques pour seulement l’un de vos membres ?

- Alalalalalalala Esdeath T'as pas fini de torturer nos prisonniers avec tes interrogatoires sans fin. La vrai question c’est « Comment t’as fais pour rentrer gamin ? »

         Un individu de grande carrure et à la voix imposante venait de s’immiscer dans la conversation. Sa tenue, son langage corporel et sa manière de s’exprimer à la lieutenant-colonelle laissait deviner qu’il était, suffisamment voir autant gradé, que la belle jeune femme au teint naturellement pâle.

- Ne viens pas m’interrompre Yotsu.

- Toujours aussi taciturne à ce que je vois. T’inquiètes pas. Ta promotion au rang de colonel est pour bientôt, Super-Trempe t’as à la bonne.

- Tu étais censé lui faire un rapport sur l’évasion de la prison. Qu’a t-elle dit ?

- J’étais justement avec elle. Elle nous laisse gérer ça. Notre bien aimé colonelle Super-Trempe sera occupé à superviser la sécurité du carnaval conjointement avec les forces de Saint Urea, soupira l’individu.

        Alday ne perdu pas une miette du dialogue fait en sa présence. À croire que celui-ci ne représentait plus du tout une menace pour ces officiers. À croire qu’il espérait toujours s’en sortir de cette prison. De plus, il était persuadé d’une chose. L’homme présent devant sa cellule était le même que celui présent la nuit dernière. Une corpulence atypique et assez imposante. Une voix rauque reconnaissable parmi tant d’autres. Notre voleur avait peut-être là le moyen de s’en sortir. Faire du chantage à ennemie pouvait être la solution à ses problèmes. Cependant, il en savait trop peu sur la situation pour abattre ses cartes aussi vite. C’est alors qu’un subordonné vint également son lot d’informations.

- Lieutenant-colonel Yotsu. Lieutenant-colonelle Esdeath. Excusez-moi de vous interrompre dans votre interrogatoire.

- Qui y a t-il ?

- On a constaté la disparition de nombreuses munitions durant cette nuit.

- Oui je sais. On a trouvé la salle d’armements ouverte. Ce prisonnier a très certainement récupérer son fusil la dedans.

- Mais ... il manque bien plus qu’un ....

- J’ai déjà informé la colonelle quant à cette disparition ne vous en faite pas. Quant à toi, on se concentrera sur ton cas une fois le festival terminé.

- Je n’avais pas terminé avec lui, rétorqua la seule femme présente.

- Déstresse Esdeath. C’est pas comme s'il allait s’échapper malgré ce satané sourire qu’il arbore.

- *C’est ce qu’on verra*

          Le natif de Rhetalia semblait serein mais il n’en était rien du tout. Dans sa tête, une multitude de plans impossibles s’établissaient, et si certains semblaient être réalisables malgré le faible pourcentage de réussite, dès lors qu’il prenait en compte l’astrolabe, ceux-ci tombaient tous à zéro pour-cent. Le temps passait, les minutes et les heures s’amenuisaient. Le grand Carnaval approchait très vite. La faim rongeait peu à peu l’esprit du prisonnier. La marine avait décidé de le privé de repas jusqu’à l’événement pour le fatiguer physiquement mais surtout moralement. Et cela fonctionnait. Le criminel avait perdu toute notion de temps. Difficile voir impossible de déterminer avec certitude le moment de la journée. Faisait-il nuit ? Le soleil s’était-il déjà levé ? Sa seule unité de mesure était le nombre de ronde effectuait par l’officier en fonction. Et sachant qu’il s’assoupissait régulièrement de fatigue, impossible pour lui de se baser sur cette seule information.
          
          Deux jour s’étaient écoulés depuis la libération d’Esra. Alday avait quelques peu perdu espoir et jamais son sourire n’avait été aussi bas gardant néanmoins sa forme parabolique immuable.

- Alday le pirate ?

- … Je … ne … suis pas … un pi-rate

          Le présumé pirate leva la tête pour avoir un visuel de son interlocuteur. Des bottes noires, un pantalon bleu foncé puis un gilet blanc sans manches. L'uniforme basique d'un soldat lambda de la Marine. Une casquette en complément de la tenue permettait de cacher une partie du visage. L’individu ouvrit silencieusement la cellule du voleur s’approcha de ce dernier et posa sa main sur l’épaule du détenu.

- Arrête de pioncer. On se tire d’ici.

          Deux voir trois secondes furent nécessaires pour qu’Alday réalise que la personne qui se tenait devant lui était son mentor de toujours et non un représentant des forces de  l’ordre. Au moment où celui-ci allait s’extasier son acolyte lui bloqua la bouche.
      
- TWIST- !!!!


Dernière édition par Alday le Sam 2 Mai 2020 - 11:34, édité 2 fois
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          Twister était donc venu délivrer son compagnon de longue date. Lui aussi avait opté pour la stratégie du déguisement pour se fondre dans la masse. Il retira les menottes et les chaînes qui entravaient les mouvements du voleur et l’aida à se relever puis tout deux prirent la direction de la sortie. L’alarme n’avait toujours pas été déclenché et il leur fallait rester discret pour ne pas finir derrière les barreaux surtout pour l’un d’eux qui venait de retrouver un peu d’espoir.

          Les deux bandits arpentaient les couloirs du pénitencier et avançaient d’un pas léger. L’imposteur braquant un fusil sur le détenu pour ne pas attiser la curiosité des prisonniers encore éveillés. Bien que Twitter sommait à Alday de rester discret, celui-ci, s’interrogeait sur la raison de la venue du vieux.

- Pourquoi t’es ici ? Je pensais que tu n’étais pas censé te mêler de ça ? Tu prends trop de risques pour une opération sans butin à la clef.

- Parle moins fort ……… T’aurais fait la même chose pour moi. À quoi bon chercher une raison.

- ………

           Le natif de Rhétalia savait au plus profond de lui que la venue de Twister symbolisait bien plus qu’une simple amitié. Lui qui avait frôlé la mort à Rokade et avait perdu espoir dans une cellule à Saint Uréa ne devait le salut qu’à cette personne qui lui avait tant donné toutes ces années.

- Comment t'as su que j’étais ici ?

- Esra.

- Comment ça Esra ? Elle est ici ??

- Bien sûr que non. Elle ne prendrait jamais autant de risques pour toi. Elle est venue me trouver et m’a confié ce qui s’est passé l’autre jour.

- Je suis désolé Twister … T'es toujours obligé de me sauver les fesses et-

- On n'est pas encore sorti d’affaires. Ferme la maintenant. On monte au niveau supérieur. On risque de croiser plus de soldat. D’après cette carte, on est encore loin de la sortie.

- T’as une carte !! Fais-moi voir.

- Calme toi. Je t’ai dis de ne pas agir de manière impulsive. Pourquoi ça t'étonnes ? Me dis pas que t'es venu ici sans.

          Alday arracha la carte des mains du bandit et la décortiqua du regard de fond en comble.

- Dortoirs, nan. Réserves d’armes, nan. Vestiaires, nan. Cantine, nan. Salle de … Twister suit moi !!

- Mais que-

          Le plus vieux fut entrainé par le plus jeune qui n’avait pas bien évidemment pas oublié la raison de sa venue sur un terrain ennemi. En se souvenant bien, Esra lui avait révélé que les objets qu’elle détenait lui avait été confisqué à son entrée dans la prison tout comme son bâton de combat. De plus, lors de sa cavale en compagnie de Gyaku, celui-ci, avait précisé inversé la gauche et la droite en moment de stress. Malgré les nombreuses indications que ce dernier avait données, en ne prenant en compte uniquement la première mauvaise direction, cela permettait de couper la carte en deux. Un seul endroit sur le plan de la prison et dans une zone précise pouvait correspondre à un endroit où stocker des objets en tout genre. Grâce à leur discrétion de voleur, les deux hommes arrivèrent sans encombre à leur objectif ou plutôt l’objectif du jeunot. Devant eux s’étendait des étagères d’artefact en tout genre trier par valeur ou par date d’obtention. L’un fouilla la partie gauche de la pièce, l’autre la partie droite. Des boites remplies de bijoux, des babioles plus ou moins inutiles, des coffres contenant des …

- Un fruit !! s’exclama Alday. J’ai trop faim.

          Lui qui n’avait pas mangé et digéré la moindre chose depuis plus de deux jours ne se fit pas attendre et croqua sans aucune intention de déguster le fruit. Une grosse framboise couleur pourpre de forme ronde constituée de nombreuses sortes de gouttes avec des motifs en tourbillons. Ces dernières avaient une forme particulière semblable à des flammes et un croc semblait déjà avoir été fais. Une étrange tige en forme de tourbillon poussait à son sommet. Quel ne fut pas son dégout en découvrant une saveur immonde. Infecte fruit pour une étrange forme. Il jeta le mets par terre tandis que Twister mettait la main sur l’astrolabe n’assistant pas au petit sketche de son padawan du crime. Néanmoins il n’allait pas pouvoir se satisfaire de leur trouvaille car l’alarme se mit à aussitôt dans tout le bâtiment. La disparition d’Alday était annoncée. Plus une seconde à perdre pour les deux comparses car chaque instant qui passait était du temps donné à la marine pour s’organiser surtout que les deux lieutenants-colonels avaient été alertés. Cette fois-ci c’est Twister qui montrait le chemin et direction une des deux issues de la prison. En parallèle, les forces de l’ordre s’étaient organisées en trois unités. Une dans la prison qui était chargée de débusquer le voleur, une à l’entrée nord mené par Esdeath et la dernière à l’entrée sud mené par Wabishi. Les deux hommes en cavale ne le savaient pas encore mais ils allaient donc forcément tomber sur un lieutenant-colonel et compte tenu l’état de l’ex détenu et les faibles compétences de combat de son sauveur, si un combat devait se produire, nul doute que la marine l’emporterait.

- Tenez vous prêt, il peut sortir à tout moment, hurla Yotsu à ses troupes. * Je suis persuadé que tu vas sortir par ici étant donné que c’est par là que tu es rentré. *

          De l’autre côté, Esdeath avait ses hommes prêts à intervenir. Elle, d’une nature trop prudente et réfléchie, ne s’était pas encore satisfait de l’excuse d’Alday.

- * Il ne peut pas s’être simplement perdu après avoir délivré sa cible. Sa cellule est plus proche de la sortie nord. La logique voudrait qu’il choisisse cette issue. Pourtant il a été capturé proche de la sortie sud. Pourquoi j'ai ce doute … * Restez vigilant !! On ne sait pas de quoi il est capable. Ne vous fier pas à sa prime. Alday le pirate ne doit pas s’échapper.

          Une chose était sûre, Esdeath avait bien raison de croire qu’Alday lui avait menti et en même qui écouterait un criminel sur parole. Néanmoins, elle aurait dû suivre son instinct jusqu’au bout car la porte qui fut littéralement détruite par le poing du voleur fut celle au sud. Cependant plutôt que de garder le fugitif en joue, les soldats baissèrent tous leur fusil sur ordre de leur supérieur.

- Enfoiré, ronchonna Yotsu.

- Ne tirez pas par pitié !!!

          Twister nous offrit l’une de ses plus belles prestations, des larmes, des cris, de la morve. Tout d’un parfait otage innocent. De quoi faire hésiter les représentants de la justice. Malheureusement pour lui son cinéma ne semblait pas convaincre le gradé de la marine qui leva son pistolet dans leur direction.

- Tu ne vas rien lui faire. Pas vrai pirate ?

- Je ne suis pas un putin de pirate ? s'énerva Alday.

- Je vous en supplie ne l'énerver pas !!! * Oï oï oï, t'emballes pas tu vas finir par appuyer sur la gâchette sans le vouloir *

- Je ne pense pas que tu sois du genre à tirer dans le dos d’un innocent surtout si c’est grâce à lui que tu as pu t’échapper.

          Yotsu n’était pas forcément très intelligent mais il n’était pas crédule. Comment le prisonnier aurait-il pu s’échapper sans une aide extérieure ? Esdeath et lui s’était déjà mis d’accord dès le signalement de son évasion qu’il n’avait pu le faire seul. Très bonne déduction de leur part mais il n’avait pas anticipé le nombre d’alliés qui allaient intervenir dans le sauvetage du beau brun. Dès lors que le lieutenant-colonel eu finis sa phrase qu’une pléthore d’explosions survinrent tout autour de ses troupes. Ces dernières étaient ridicules et semblaient sans danger mais remplirent leur fonction. Distraire les ennemies, et Alday par la même occasion, qui se prit une détonation en pleine poire puis fut tiré de force par son ami. En effet, Twister profita de l’apparition d’un écran de fumée pour disparaitre aux yeux de tous. Malheureusement dans la confusion le voleur fit tomber l’astrolabe, et face à l’obligation de rester silencieux, ne put prévenir Twister de sa maladresse.


Dernière édition par Alday le Mar 12 Mai 2020 - 17:31, édité 5 fois
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          Dans une tentative téméraire de venir en aide à son acolyte, Twister avait donc infiltré la prison de Saint Uréa en ayant revêtu l’uniforme de la marine tout comme Alday quelques jours plus tôt. Néanmoins le plan du plus vieux était légèrement plus élaboré et était à l’origine de ces multiples détonations sur les troupes ennemies. Pour le jeune homme, tout n’était pas clair mais il se contentait de suivre Twister sans poser de question.

          Le duo de brigand était parvenu à se jouer des troupes ennemies. Une fois l’écran de fumée levée, les deux fuyards en profitèrent pour se cacher dans un décor soigneusement mis en place par Twister. Celui-ci situé dans une ruelle très proche de la prison était tout ce qu’il a de plus naturel. Plutôt que de courir avec la marine à leur trousse, les voleurs choisirent de laisser l’agitation et donc les forces de l’ordre s’éloigner de l’épicentre. La journée n’était pas prête de finir de sitôt et la présence de la lumière du soleil n’était pas en leur faveur.

          Une fois l’effervescence autour de la prison éloignée, la paire de chapardeurs sortit de son trou et empruntait les espaces les moins visibles. Le vieux était toujours aux commandes et il semblait avoir un lieu bien spécifique où se rendre. À mesure que les rues défilaient, que les trottoirs se resserraient et que l’éclairage artificiel diminuait, Alday se remémorait peu à peu de la zone où ils se rendaient. Il s’agissait sans nul doute de la Frange, partie de l’île qu'il avait eue l'occasion de visiter lors de son arrivé dans le royaume.

- De retour parmi nous.

          La vipère pourpre venait de faire son apparition, elle qui avait laissé Alday service d'appât pour pouvoir s'échapper.

- C ‘était donc toi …

- Tu m'en veux pas de m'être servi de toi ?

- Non. T'aurais pu mieux viser.

- Chouette, s'émerveilla la belle demoiselle en ignorant la seconde phrase exprimer par le vaurien.

          Bien sûr sa question était tout à fait rhétorique. Autant que sa joie assimilée à celle d'une fille innocente. Esra connaissait le caractère du voleur qui n'était pas du genre rancunier. De plus, celui-ci était parfaitement consciente qu'à aucun moment il était convenu que lui et la jeune femme fassent équipe. Sans oublier que sa seule raison de son intrusion dans la prison était l'astrolabe.

- T'en a mis du temps à agir.

- Ah tu es là toi. Qu'est-ce que tu racontes ? Mes explosions se sont produites au moment fortin. Tu devrais me remercier et arrêter de tirer cette tronche lorsque je suis dans les parages.

- Où est-ce que tu nous emmènes ? ronchonna le margoulin.

- Dans un lieu où on ne viendra pas nous embêter.

          Les deux accompagnants du natif de Rhétalia avait orchestré cela ensemble depuis le début. La voleuse était venue informer Twister sur l'emprisonnement de son acolyte. Un plan accroc, c'était ce qu'il semblait s'être passé. Nonobstant, ce petit groupe de malhonnêtes se dirigeait vers une planque choisie par la belle. Après quelques minutes de marche et un bâtiment peu étranger, une voix amicale se fit entendre derrière une porte.

- ÉTRANGER-NEESAN !! Waouh t'es tout chaud.

- N-Na-Naya ?!

          La petite fille sauta dans les bras du pendard qui ne comprenait pas d’où pouvait venir autant d'enthousiasme. Il était, en réalité, accueilli par toute la famille qui sommèrent au trio de rentrer au plus vite. La mère de Naya était également satisfaite du retour du Rhétalien bien qu’ils ne se soient pas quittés en très bon terme. Cela s’expliquait par l’acceptation de l’argent offert par le jeune homme.
          Pendant qu’Alday se reposait dans une pièce à part, Twister, lui, était parti discuté avec la jeune Naya qui mangeait un repas plus copieux qu’à l’accoutumé

- Dis-moi, fillette. Comment se fait-il que tu connaisses Alday ?

- C’est moi qui lui ai causé de toutes ses blessures, sans faire exprès. Je lui ai lancé un gros pétard dans la tête puis plouf.

- Ah je vois, je vois. *C’est pourtant Esra qui nous a mené ici. Pas Alday* La jolie dame était avec vous à ce moment-là ?

- Pas du tout. Alday-niisan la cherchait justement mais elle avait eu des problèmes avec les soldats.

- Ah bon ?

- Oui mais lorsque je suis tombé sur elle dans la rue, elle allait bien. Je lui ai dit qu’Alday-niisan la cherchait justement.

- Je te remercie fillette, exprima le vieux en souriant. Je te laisse finir ton repas. * Esra est censé être venue me voir directement après avoir été délivré mais elle a eu le temps de rencontrer cette petite avant moi … elle semble également connaître la famille … et elle a surement dû voler les petits mortiers à la fillette. Il y’a quelques chose qui cloche .... Pourquoi m’avoir menti ?*

          Tout le monde était réuni dans la pièce à vivre de la maison. Propres, rassasiés et reposés, chacun discutait d’un sujet plaisant pour se changer les idées. Tous sauf un. Celui-ci savait qu’il allait passer pour le rabat-joie de service.

- On vous remercie pour votre hospitalité mais nous ne voulons pas vous déranger plus longtemps. Alday, nous devons partir avant l’aube. Nous profiterons de la fatigue accumulée par l’effervescence du Carnaval et de son feu d’artifice.

- À ce propos, j’ai encore une chose à récupérer. J’ai fais tomber l’astrolabe lorsqu’on m’a balancé un pétard dans la gueule.

- Je ne vois pas de quoi tu parles.

- Pauvre enfant, victime d’une jeune fille encore une fois, se désola le père de famille.

- Vous n’y êtes pas du tout ossan !!!!

- Je dois te rappeler que tu es un pirate désormais.

- Pour la énième fois, je ne suis pas pirate.

- Un pirate ??!!! se stupéfia la petite famille.

- Non, non, non pas d'inquiétude. C'est la marine qui fait circuler ce mensonge à mon sujet. Je suis simplement un voleur, rassura le jeune homme d'un innocent sourire.

- * C'est beaucoup mieux *

- Oubli cet astromachin Alday, on met les voiles avant le lever du soleil. Ce n'est qu'une question de temps avant qu'ils trouvent notre bateau. Ta tête et mise à prix, on ne peut perdre plus de temps. Et regarde ton état, tu viens à peine de te reposer

- Mais je sais où le trou-

- Alday.

          Ce n'était pas un regard autoritaire noir de rage qui coupa le mise à prix dans son élan mais plutôt un visage navré et fatigué. À ce moment précis, le présumé pirate se remémora la dispute qui s'était produite sur le pont du navire quelques jours auparavant. Comment le pouvait-il ? Comment pouvait-il le décevoir une nouvelle fois. Après avoir été délivré par cette même personne qui depuis tant d'année s'occupait de lui.

- C'est décidé. Nous partirons à la fin de la nuit.

- Chouette, je vais me reposer dans ce cas, rajouta l'intrusive Esra. Vous n'allez pas me laisser seule sur cette île, fit-elle en s'adressant exclusivement au plus vieux dans la pièce qui venait de lui lancer un regard méprisant.

- On verra ça plus tard. Quant à toi-

- Oui, oui, oui je ne bouge pas d'ici.


Dernière édition par Alday le Mar 12 Mai 2020 - 13:53, édité 2 fois
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          Le soleil venait de tirer sa révérence sur Saint Uréa qui se préparait pour l’évènement le plus apprécié par ses habitants. Dès minuit, lorsque la nouvelle journée commencera, un feu d’artifice des plus époustouflants sera lancé en guise d’inauguration. Mais pour l’heure, un voleur insatiable de danger errait dans les rues en quête de l’artefact qui lui avait causé tant de mal depuis son débarquement sur terre.

            Alday avait, pour ainsi dire, fait le mur à l’insu de ses compagnons et hôtes. Il avait une idée en tête et difficile de le dissuader de son objectif. Têtu, égoïste ou téméraire. Nombreux défauts pouvaient le qualifier mais nul ne pouvait remettre en question sa persévérance. S’il était aussi déterminé c’est surtout car il était persuadé de l’emplacement de l’astrolabe. Lors de la perte de celui-ci et pendant leur longue attente caché à proximité de la prison, le criminel avait aperçu l’objet entre les mains du lieutenant-Colonel Yotsu qui le rangea sur lui. Dans le feu de l’action et tandis que les investigations étaient toujours maintenues, il y avait fort à parier pour que l’artefact se trouve encore sur lui. De plus, il avait confirmé auprès de la jeune Naya, l’identité de son patron : Bandaru. Nom mentionnée lors de la filature d’Alday juste avant de s’infiltrer dans la prison. La dernière fois, il n’en était pas très sûr mais grâce à la fillette il était parvenu à faire le lien. Des caisses de munitions qui disparaissent, une conversation secrète entre Wabishi et Bandaru sans oublier les activités inégales de ce dernier qui finançait par la même occasion le feu d’artifice. Pour le natif de Rhétalia, il était fort probable pour que ces deux pourris profitent de l’événement pour agir. Est-ce qu’il voulait interférer dans leur plan ? Bien sûr que non. Il ne sentait pas du tout concerné. Il voulait qu’une chose et c’est pourquoi il avait infiltré le district clandestin de Bandaru.
          L’animation était beaucoup plus importante que la dernière fois et pour cause, certains marines avaient été mobilisé par le lieutenant-colonel. Essentiellement des nouvelles recrues inoffensives à qui on avait dit que leur aide était nécessaire pour le bon déroulement du spectacle pyrotechnique. Quant aux principaux instigateurs de ce trafic, ils se trouvaient à l’écart, dans des quartiers privés. Situé dans une pièce supérieure d’un long bâtiment à seulement deux étages, ils discutaient à propos du bon déroulement de leur opération. Caché dans la pénombre du couloir, Alday les épiait, l’oreille apposé contre la porte.

- Une chance que la colonelle vous ai donnée carte blanche.

- Être affilé à Esdeath n’est pas une bonne chose. C’est une excellente marine, elle se douterait déjà de quelque chose si nous n'étions pas amis de longue date.

- T’as pu préparer les navires ?

- Ouai, j’ai pu dénicher deux caravelles de la marine.

- Seulement deux ? Les plus petits qui plus est …

- Difficile de faire déplacer des navires sans trop éveiller les soupçons. Raaa il fait trop chaud dans tes quartiers, s’agaça le soldat en retirant sa veste.

- Je ne vois pas de quoi tu parles ! Je vais prévenir mes hommes pour les navires.

- Attend-moi, je préfère t'accompagner.

          Une aubaine pour l’espion qui s'hâta vers la pièce à coté afin de ne pas croiser les espionnés qui avaient besoin de prendre l’air. Une fois parti, l’intrus se faufila dans les quartiers de Bandaru où la veste de Yotsu avait été oublié sur une chaise dans un coin. Il inséra sa main dans la poche de gauche.

- Une bouteille d’alcool.

          Il inséra sa main dans la poche de droite.

- Je peux t’aider ?


Dernière édition par Alday le Mar 12 Mai 2020 - 13:08, édité 2 fois
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           Alday avait été pris la main dans le sac ou plutôt la main dans la veste alors qu’il cherchait l’astrolabe. Le lieutenant-colonel Yotsu qui était simplement revenu pour prendre sa veste avait l’agréable surprise de tomber sur le criminel qui lui avait causé quelques soucis plusieurs heures auparavant.

- T’étais pas censé prendre l’air ?

- Il fait plutôt frais dehors. Dis-moi gamin, qui es-tu au juste ?

- Un simple touriste répondit l’étranger.

- Désolé mais ce site n'est pas ouvert au public.

          Le marine coupa net à la conversation et lança les hostilités. Un simple mouvement de bras tel un coup de marteau s’abattait sur le voleur. Cet attaque aurait pu écraser un être humain lambda mais Alday n’en était pas un et parvint à la bloquer en croisant les poignets. Cet offensif permit de constater la différence probante de gabarit. Le représentant des forces de l’ordre était nettement plus imposant et massif que le criminel.

- Désolé, je ne suis pas venu ici pour me battre, ciao.

          Le natif de Rhétalia, comme à son habitude, privilégia la fuite avant même de jauger la puissance de son adversaire. Il ne souhaitait pas perdre plus de temps et risquer de compromettre leur fuite avec Twister. Il se précipita vers le bord de la fenêtre et sauta dans les airs depuis le second étage. Se croyant tirer d’affaire, il négligea la force et les capacités physiques d’un lieutenant-colonel de la marine. Celui-ci bondit également des étages supérieurs et se retrouva rapidement au-dessus du fuyard lui assénant un nouveau coup descendant. Le plus frêle des deux combattants fut envoyé dans le décor et percuta plusieurs caisses prévu pour le transport d’armes. L’impact interpella l’ensemble des figurants sur place et notamment les soldats de la marine. Au milieu de tout ce beau monde, leur supérieur hiérarchique atterrit. Il ordonna à ses troupes de ne pas interférer et de continuer le transport de la marchandise afin de ne pas prendre de retard dans le déroulement du carnaval. Bien sûr la plupart restèrent scotché sur place attendant de voir la suite des évènements.
          Le voleur se releva sans trop de problèmes tapotant légèrement sur ses vêtements pour retirer la poussière. Il retira sa cape et se délaissa de son héka comme à son habitude lorsque son adversaire ne combat pas avec une arme. Yotsu ne lui permit pas de souffler plus longtemps et s’élança une nouvelle fois sur le brigand. Il voulait clairement en finir le plus vite possible. Débuta alors un pur combat de bourrin. Les coups s’échangèrent les poings fusèrent, certains touchaient, d’autres échouaient. L’un était plus rapide l’autre, l’autre plus puissant. L’un esquivait plus aisément, l’autre encaissait sans mal. Au bout de quelques secondes, Alday prit de vitesse le soldat et utilisa sa première technique : Ryu no Dageki. Un coup de poing, plus rapide, plus fort, plus efficace, dont le poignet effectue une rotation pendant que le bras se tend totalement. La puissance de l’attaque fit reculer son opposant sur peu de mètres, celui-ci l’encaissant t’en bien que mal.

- Tu te débrouilles bien malgré les apparences et ton état. Il se pourrait même que tu sois plus puissant que moi mais tu sembles manquer d’expérience. Toi là, rapporte moi tout de suite une bouteille d’alcool, ordonna Yotsu à l’un de ses subordonnés.

- Tout de suite … mais où est-ce que je peux en trouver ?

- Dans mes effets personnels, contente toi de trouver mon gilet militaire. * J’ai malencontreusement brisé la bouteille que ce vaurien a prise dans ma veste * Reprenons.

          Les assauts continuaient de plus belle sans qu’aucun des hommes ne prennent l’ascendant mais comme lors du premier échange l’un d’eux prit de cours l’autre. Cette fois-ci, c’était le mastodonte qui asséna un violent coup au natif de Rhétalia qui fut éjecté sur une plus grande distance que le marine précédemment. L’officier, chargé de retrouver la veste de combat, était déjà de retour. Son chef lui demanda de lui fournir une bouteille rangée dans le compartiment de droite qu’il lui remit sans tarder. Ne pressentant rien de bon, Alday préférait couper court à cette petite entracte tandis que son vis-à-vis s’abreuvait sans crainte. Il prépara son choc du dragon, s’armant de ses deux poings pendant que Yotsu s’essuyait la bouche qui n'arborait pas un sourire des plus sereins.

- Ryu no Shougeki !!!

          Un puissant choc qui projeta violemment le marine sur plusieurs mètres qui fut contraint de poser genoux à terre. Ce dernier avait compris trop tard que son excès de confiance avait joué contre lui. Pour tous les spectateurs, le criminel l’avait simplement touché de plein de fouet.

- * De l’eau, ça avait le goût de l’eau * Toi là, approche. Quel compartiment t’as ouvert ?

- Euh la droite, non la gauche, euh je sais plus. J’inverse-

           Le lieutenant-colonel l’agrippa par le cou et l’envoya valser sur Alday qui intercepta l’officier sans problème. Quel ne fut pas sa surprise de tomber sur un visage familier en la personne de Gyaku, la nouvelle recrue.

- Toi ? ici ?

          Cependant, le temps n’était pas à la nostalgie car de son côté Yotsu avait finalement mis la main sur sa précieuse bouteille d’alcool qu’il tenait fermement par la seule force de sa bouche. Son corps semblait vacillait légèrement mais contre cela n'était pas un signe de faiblesse. Loin de là. Contre toute attente il se volatilisa pour fondre sur son adversaire qui tenait encore le soldat. Souhaitant le protéger, il se prit un violent coup dans le dos à la place de la nouvelle recrue. Ce dernier fut ensuite éloigner de la zone de combat d’un bon gros coup de pied. Débuta alors le troisième round et celui-ci s'annonça fort déséquilibré par rapport aux premiers. Le mastodonte était devenu extrêmement violents, sa force et sa vitesse avaient nettement augmenter. De plus, ses coups devenaient aussi déséquilibrés que désordonnés, et cela perturbait grandement son opposant qui passait réellement un sale quart d’heure. Alday ne connaissait pas cette technique mais il faisait face à un utilisateur expérimenté de l’homme ivre.

- Cette fois "Hic", je m’assurerai "Hic" personnellement que "Hic" tu moisisses en prison, vulgaire pirate "Hic".


          Alday, très mal en point, voulu surprendre à son tour son ennemie avec un jet de sable dans les yeux et s'enfuir une nouvelle fois dans une tentative désespéré. Malheureusement pour lui, le lieutenant-colonel esquiva de justesse l’attaque du voleur grâce à ses réflexes inhumains et avais déjà prévu son contre. Un coup de poing virulent était porté dans le seul but de mettre fin au combat, voir à la vie du voleur trop épuisé pour éviter quoique ce soit à temps.

- Pour ... la énième ... put** .... de fois.

           Bien que dans l’incapacité d’échapper à l’offensive de son adversaire, Alday était parvenu à la parer, non sans mal. Sa main gauche avait amorti le choc mais pas empêcher un impact avec son crâne. Un fil rouge s’écoulait de son front jusqu’à son nez pour terminer sa chute goute à goute contre le sol. La tension des muscles de son bras droit augmentait drastiquement. Une contraction anormale était visible sur son membre. Le regard noir et vide du voleur n'échappa pas à celui de son adversaire. Subitement il sentit qu'il n'avait plus sa bouteille d'alcool en bouche. Alors qu’il s’était brièvement préoccupé de sa source d'énergie, son opposant préparait sa dernière offensive. Le bras semi-fléchit, le poing serré à la limite du déchirement musculaire et un mouvement de percussion réalisé de bas en haut à destination du menton du gradé. Un uppercut ravageur et ravageur fit décollé le corps massif du soldat qui entama une ascension aérienne. Durant la monté, un crépitement se faisait entendre. C'était un pétard qu'Alday avait mis à la place de la boisson. Les étincelles entrèrent en contact avec le liquide inflammable qui suintait provoquant une faible explosion à bout portant tandis qu’en arrière plan, le feu véritable feu d’artifice était lancé.

- JE NE SUIS PAS UN PIRATE !!!! RYU NO FURAITO !!!!!


Dernière édition par Alday le Mar 12 Mai 2020 - 13:50, édité 2 fois
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          Le combat opposant le voleur Alday au lieutenant-colonelle Yotsu s’était terminé au même moment du lancement du spectacle pyrotechnique. Dans la pénombre, chaque individu présent, marines comme contrebandiers, restaient figé sur place. Toute leur attention était concentrée vers le poing écarlate du voleur qui ne comprenait pas lui-même l’origine de cette capacité.

          La tension du combat redescendait à mesure que la température corporelle du vainqueur diminuait également. Dans les cieux, le spectacle de lumière battait son plein et la population Uréanienne ne se doutait pas une seconde de ce qui tramait dans une zone excentrée de son pays. Attiré par l’animation et les bruits de la bagarre, Bandaru se présenta sur les lieux. Étonné par autant de remue-ménage, quel ne fut pas sa colère lorsqu’il constata qu’une partie des caisses avaient été endommagé.

- Mais que s’est-il passé ici ???

          Alors que certaines personnes prient le ciel pour que celui-ci leur apporte une réponse à leurs questions, le patron de Naya n’eut pas besoin de se prosterner ou de croiser les doigts. Depuis les airs, le corps inerte de Yotsu termina sa chute juste à côté du malfrat qui sursauta de frayeur.

- Yo-Yotsu, tout va bien ?

- C’est toi Bandaru ? Le responsable derrière tout ça ? interrogea Alday en surprenant son interlocuteur qui fit un bond en se retournant.

- Qui t’es toi ?

          Le voleur se passa de mots pour répondre et opta plutôt pour un bon gros crochet sous la joue gauche du faible individu. Au moment de l’envoyer valser, il lui chipa un den den mushi grâce à ses capacités de chapardeur.

          Plusieurs minutes étaient passées depuis la fin du combat et la nuit n’était pas prête de se terminer avec l’arrivée d’un autre lieutenant-colonelle dans la zone clandestine. Esdeath avait, en effet, été prévenu par les soldats de la marine. Ces derniers l’avaient fait sur demande d’Alday après avoir compris être manipulé à des fins malhonnêtes. Gyaku et ses compagnons d’armes, présentèrent à la nouvelle venue, les prisonniers dont faisait parti malheureusement Yotsu, inconscient et ligoté à l’autre tête pensante du réseau.

- Qui a pu mettre le lieutenant-colonel dans cet état ?


- ALDAY !!!! Je savais que je pouvais pas te faire confiance !!! hurla Twister, oubliant par la même occasion sa consigne de rester discret.

          Changement de décor, donc, pour nous retrouver de nouveau chez la famille de la petite Naya où chacun affichait une émotion différente face au retour du jeune homme qui tenait dans sa main le fameux artefact. La colère pour Twister pour ne pas avoir été écouté. La curiosité pour Esra qui se demandait ce qui avait bien pu se passer en son absence. L’inquiétude pour la mère de famille à la vue des blessures du voleur. La désolation pour le père qui pensait qu’Alday s’était encore fait maltraité par une fille. Et la joie pour la petite fille car cela était indirectement lié au fugitif. Elle avait enfin pu admirer un véritable feu d’artifice en compagnie de sa famille et cela grâce à lui.


Dernière édition par Alday le Sam 2 Mai 2020 - 12:25, édité 1 fois
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          L’ascension du soleil en ce jour de fête n’allait pas tarder à débuter tout comme la fuite de l’île pour Alday et ses compagnons. Pour ce faire, ils étaient accompagnés par Naya et son père qui allaient leur servir de guide et les aider à éviter la marine.

          L’heure était venue pour le départ mais avant de s’aventurer dans les rues et de profiter de la veisalgie pesante sur l'île, le mise à prix tenait à laisser un dernier mot à la mère du foyer.

- Permettez lui d'aller à l'école, offrez lui l'opportunité d'avoir l'enfance que je n'ai pas pu avoir. Avec ce que j'ai laissé sur votre matelas vous aurez de quoi investir dans votre commerce.

          Pressé par ses acolytes s'hâta de les rejoindre. Il donna les coordonnées et les indications au père de famille. La veille, trouver un navire dans un port isolé, était la priorité absolue mais grâce à la courte escapade nocturne du voleur, celui-ci, était parvenue à mettre la main sur la localisation de, non pas un mais de, deux navires. En effet, avant l'arrivée d'Esdeath, il avait préalablement pris soin d'interroger un des sous-fifres de Bandaru sur l'emplacement des caravelles de la marine. Lui, ne pouvait rien faire de ces informations mais Naya et son paternel qui connaissaient la Frange comme leurs poches savaient exactement où se rendre.
          Malgré la confiance aveugle qu'avait Twister en son fils spirituel, celui-ci fut tout de même extrêmement soulagé à la vue des bateaux. Bien évidemment qu'une seule des embarcations allait être utiliser et les étrangers se dégrouillèrent d'appareiller. Avant de monter à bord, le père et sa fille avaient une requête à faire.

- Je vous en supplie, faites très attention à lui, fit-il en s'adressant spécialement à Esra.

- Je vais le buter !

- J'y veillerai personnellement.

- Je vais te buter !!

- Il ne faut plus tarder, allons-y.

- Alday-niisan … t'as pu admirer le feu d'artifices et tu rateras encore celui de ce soir, annonça tristement la gamine.

- Ne t'inquiète pas !! Un jour, je reviendrais et non passerons le grand Carnaval ensemble, promit Alday accompagné d'un sourire indémodable.

          L'ancre levé, le bateau entama sa navigation et tandis qu'Alday se disputaient déjà avec Twister à propos de la disparition de berrys dans le sac du plus vieux, la voix de la fillette l'interpella.

- Que fais-tu Naya ?

- J'ai ramené un pétard luminescent pour qu'ils puissent en voir un. ALDAY-NIISAN !!! ALDAY-NIISAN !!

- Attention !!!! Lève un peu plus le bras, s'écria le père.

           Jamais deux sans trois comme dirait un vieux brigand car, malheureusement, le natif de Rhétalia se prit pour la troisième fois depuis son arrivée sur l'île un obus en plein visage. Cerise sur le gâteau, le père de Naya jeta un dernier regard désolé au voleur pour le plus grand fou rire d'Esra et Twister.
          
          Un peu plus tard dans la journée, dans un bâtiment militaire du pays, deux femmes entamèrent une discussion plutôt intéressante.

- Félicitation pour le démantèlement de ce trafic d'armements, lieutenant-colonelle Esdeath.

- Je vous remercie, colonelle Super-Trempe.

- Du nouveau sur ce prisonnier qui s'est échappé ?

- Non aucune. Il doit déjà avoir quitté l'île. Les coordonnées données par Yotsu nous ont permis de deux trouver un navire sur les deux qu'il nous avait entôlé. De plus, la porte de la prison qu'il a détruite en s'échappant malgré son état témoigne de sa force. Yotsu qui en a fait les frais. Il ne semble pas être un perturbateur mais qui sait de quoi il sera capable à l'avenir.

- Comment te sens-tu par rapport à Yotsu ? Il me semble que vous êtes de la même promotion.

- Je n'ai rien à redire. Ceux qui enfreignent les règles sont logés à la même enseigne.

- Soit, je ne comptais pas appuyer sa montée en grade de toute manière. Te concernant j'ai personnellement contacté le QG de la marine.

- À ce propos, je ne souhaite plus prétendre au rang de colonel, mais à celui de commodore.

- Je vois, c'est plutôt inattendu. Peu importe la raison, garde bien en tête que la vie en mer est bien plus tumultueuse que sur terre.

- Oui colonel. * C'est en mer que je mettrai fin à ta cavale, … Alday *


Dernière édition par Alday le Mar 12 Mai 2020 - 13:07, édité 2 fois
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Liste des personnages présents dans ce rp avec leur couleur respective :

- Alday : Le personnage principal
- Twister : Le compagnon de route d'Alday
- Esra : Une vieille connaissance du voleur qui était la raison de leur venu sur l'île
- Naya : La fillette l'ayant aidé à trouver des pistes sur Esra
- La mère de Naya
- Le père de Naya
- Lieutenant-colonelle Esdeath
- Lieutenant-colonel Yotsu
- Gyaku : la nouvelle recrue
- Bandaru : Riche commerçant et chef trafiquant
- Colonelle Super-Trempe
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