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Troisième rencontre ; Sous la brise fraiche de Logue Town {Flint Westwood} [Terminé]



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    Logue Town. Là où tout commence et tout se termine. La mythique ville d’East Blue qui a donné naissance au célèbre seigneur des pirates, Gold D. Roger. Un vrai lieu touristique à n’en point douter. Même un centenaire après sa mort, l’on continuait de lui vouer un vrai culte, ce gars là. Son nom faisait toujours frémir même les plus grands personnages. Ses mots faisaient toujours rêver. Sa légende entretenait toujours l’ère de la piraterie qui connaissait une vraie croissance. Petits ou grands, gentils ou mauvais… Tous voulaient renouveler son exploit qui était celui d’atteindre Rough Tell. La dernière ligne de grand Line. Celle qui abritait le joyau de tous les rêves, de tous les fantasmes : Le célèbre trésor du One Piece ! Bien sur, Roger par ses mots, tout juste avant sa mort en plus de ceux de Barbe blanche qui confortaient les dires du premier, causait du tort à long terme au monde entier. S’il était un grand guerrier qui fit trembler toutes les mers, il n’en demeurait pas moins qu’il restait aux yeux d’une multitude de personne, un sale forban complètement détestable. A cause de lui, la marine avait du boulot considérable à fournir, chaque jour que Dieu faisait. A cause de lui, on m’avait envoyé ici, moi pauvre lieutenant qui ne cherchait qu’à profiter tranquillement de sa vie, sans trop de problèmes. En étant marine ? J’pense que c’était pas gagné là…

    D’un autre côté, j’avais fini par relativiser même s’il m’arrivait de maudire Roger, sans pour autant arrêter de l’admirer. Un marine qui admirait un pirate, ça faisait bizarre non ? Et pourtant, et pourtant. Faut dire aussi que même dans nos rangs, on n’était pas tellement des anges. T’as qu’à chercher à voir le comportement du colonel Toji pour comprendre mes états d’âmes et ce que je voulais insinuer par là. Fallait que ça change tout ça. Fallait, ouais. Mais le flemmard que je suis, avec son tout petit grade d’officier, ne se sentait pas l’âme de pouvoir faire quoique ce soit de notable. Bref, nous nous écartions du principal. Pendant un bon moment, moi, marine d’élite, avait été envoyé ici dans le but de prêter mains fortes aux locaux du coin au vu d’une recrudescence alarmante de pirates dans la ville. Pour East Blue, Logue Town était la porte qui menait directement à Grand Line. Déjà, là, c’est tout dire sur la situation invivable des marines qui se retrouvaient malheureusement surmenées. Pas moins de cinq arrestations par jour. D’ailleurs, ça faisait bien une semaine que j’étais arrivé ici. Et durant ce laps de temps, force est d’avouer que malgré mon caractère nonchalant et flemmard, j’avais arrêté pas moins d’une vingtaine de potentiels forbans qui croupissaient dans les cellules de la prison de la ville. C’est vous dire comment ça grisait fortement. Et c’était pas pour m’faire plaisir.

    Parce que d’une manière ou d’une autre, ça signifiait tout un tas de boulots à effectuer. Et moi, j’rimais certainement pas avec boulots. C’était mon totem, comme qui diraient les autochtones des îles isolées de Grand line. Pour dire que j’aimais du tout pas la chose. D’ailleurs, qu’est ce que je faisais là, sur une table, tout seul, entrain de bouffer une glace, alors qu’un jeune gars volait le sac d’une vielle dame devant moi ? La flemme… En plus il faisait trop chaud… Et pis, la glace que j’entamais tranquillement m’faisait un bien fou. Mais après, quand ma mine fatiguée s’tournait vers la vielle dame qui pleurait son sort, mon sang ne fit qu’un tour et je fus obligé de laisser ma glace pour aller à la poursuite du voleur. Le mec qui au bout de deux trois ruelles, s’croyait tirer d’affaire, avait cessé de courir. Dans le même temps, comment une vielle pouvait le rattraper sous cette chaleur écrasante ? Sa décrépitude et le temps qu’il faisait vu qu’on était un lundi après-midi, favorisaient grandement son petit coup qui avec succès, avait marché. Mais c’est sans compter ma présence derrière le type que je me mis à apostropher dans une impasse alors qu’il comptait fouiller ce qu’il avait dérobé. On entendit quelques hurlements atroces pendant une bonne minute et puis plus rien. Et au bout d’un moment, on voyait un grand mec de deux mètres, affublé de sa veste de marine qui pendait sur ses épaules ; qui tirait derrière lui, un corps inerte.

    • Ah ! Vous avez vu ça ? C’est le lieutenant Fenyang !

    • Haaaan ! Il est si grand, si beaaaaauuu.

    Bon, le bémol, c’est qu’on me connaissait parfaitement sur les blues. Et d’une manière ou d’une autre ça me faisait chier grave. Alors que je tirais le corps du jeune à qui je n’avais fait que des chatouilles de la mort qui tue –Trop jeune pour que je le bute ou que je lui fasse du mal- une multitude de groupie m’entoura sans que j’en prenne conscience. Y’avait de belles filles pour sur. Mais j’étais pas d’humeur à draguer, moi qui d’habitude sautait sur le moindre décolleté bien plongeant. C’était pas pourtant de la chair qui manquait, mais c’est que j’avais bien trop envie de terminer ma glace qui devait fondre au vu de l’astre solaire qui tapait fort. Pourquoi moi, hein, pourquoi ? Prenant mon courage a deux mains, j’écourtais ma parlotte avec ces donzelles friandes en diable et je repartis donner le sac à la vielle dame qui me remercia je ne sais combien de fois. Les coups de canne qu’elle donnait au jeune que je trainais par contre, j’aurais pas aimé les encaisser… Pour sur. M’enfin, vu qu’elle nous laissa partir, c’était de bon augure. Trainant le petit qui craignait la prison et je le sentais parfaitement, j’abandonnais donc ma glace et me dirigeait vers le port. Un moment plus tard, j’lavais jeté contre un mur, avant de m’asseoir sur un tonneau, observant rêveusement la mer plus ou moins calme aujourd’hui…

    • Tâches de ne plus voler… T’es bien trop jeune pour t’faire coffrer et ça te ressemble surement pas…

    L’bleu commença à pleurer, avant de me lancer un gros « MERCI » larmoyant. Il prit la poudre d’escampette toujours en larmes et tout de suite après, pendant que moi, j’m’allumais tranquillement une clope. Les jeunes d’aujourd’hui alors… M'enfin. Tout ce que je voulais maintenant, alors que je tirais ma toute première taffe, c'était rester tranquille.



Dernière édition par Alheïri S. Fenyang le Sam 4 Fév 2012 - 22:10, édité 2 fois
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    Logue Town…Grand bled qui mène vers la route de tous les périls. Un endroit où il ne fait en général pas bon vivre pour un pirate. La Marine était là pour arrêter quelques équipages qui se laisseraient tenter par l’aventure Grand Line. Pas de quoi s’inquiéter pour Flint qui n’en était plus un depuis belle lurette, seul son passé le reliait à un primé à 25 000 000 de berrys. Mais bon vu que sa bobine n’était pas vraiment connue et qu’il avait raccroché ce métier, il y a quelques dizaines d’années… C’était la première fois qu’il se rendait dans cette ville. Il paraissait que c’était là que Gold Roger fut exécuté, Flint se rappelait qu’on lui avait parlé d’un échafaud ou le premier seigneur des pirates prononça son discours qui enflamma le monde de la piraterie. Pas de quoi en chier une pendule à quatorze coups ! Enfin, ça c’était l’opinion de Flint, qui n’avait pas vraiment été emballé par cette histoire, c’était plus une anecdote du monde qu’un grand fait qui révolutionna les mers pour toujours. Que Gold Roger soit mort à Logue Town ou à Tombouctou, c’était du pareil au même. Et puis, de tous temps, il y avait eu des pirates et des marins, deux éternelles factions qui se faisaient la guerre dans une sempiternelle routine.

    Flint avait fait escale ici, c’était le seul moyen pour lui de naviguer vers North Blue, quelques informations importantes à ses yeux se situaient là-bas et Logue Town était parfaite pour trouver un navire lui permettant de voyager vers cette Blue. Flint marchait tranquillement dans les rues animées de la ville. Il passait devant toutes sortes d’échoppes, des librairies, des armureries, des boucheries, le pistolero passait devant certaines et ne voyait pas du tout l’utilité de ces dernières. Enfin, ce n’était qu’un détail qui n’entraverait certes pas sa route vers North Blue. Dans ces rues, on pouvait facilement pister le pistolero avec l’odeur de tabac et de nicotine qui se dégageait derrière lui, c’était comme-ci la fumée qui se dégageait de son cigarillo traçait une route menant à son propriétaire. Flint prit la direction du port sans plus s’attarder, le pistolero n’était pas homme à s’ébahir ou même s’extasier devant la grandeur d’une ville. Une personne lambda aurait pris son temps pour visiter la ville, mais le quadra n’était pas une personne ordinaire.

    Quand on ne connaît pas une ville, le problème était qu’on pouvait facilement s’y perdre, et justement Flint tombait nez à nez devant un mur, un bon gros cul de sac quoi ! Le pistolero fit rapidement demi-tour pour emprunter une autre ruelle…Et le résultat fut exactement le même ! Paumé, il l’était mais ça c’était une habitude qui n’a pas changé depuis une trentaine d’années. Flint grommelait dans sa barbe, pestant contre cette ville et ses rues très mal indiquées ! Le problème était simplement que Flint avait la flemme de lire entièrement les pancartes indiquant tel ou tel endroit, il n’avait pas de temps à perdre et justement il en perdait tout autant. Flint arquait un sourcil puis tourna les talons allant où ses pas le menaient. Quelques minutes plus tard, devant lui se dressait le gigantesque échafaud, Flint se demandait quelle vue sur la ville il pouvait bien avoir mais ça, il ne le saurait probablement jamais. Vu qu’il n’avait que ça à foutre, il dévisageait l’échafaud, un beau petit bordel ce truc. Ça devait bien faire dans les trois ou quatre mètres de haut à vue de nez. Toute la structure était faite d’acier tandis que son socle n’était fait que de bois.

    « Il est là ! Arrêtez-le ! Le contre-amiral Voile le veut vivant ! »

    Pendant un court instant, Flint ne cessait de regarder l’échafaud…Et puis…Voile, Voile, Voile…Où avait-il pu entendre ce nom auparavant ? Ah oui c’était juste l’autre type qui l’avait salement amoché l’autre jour…Doucement mais sûrement…Le déclic se fit !

    « Bordel ! »

    Le visage de Flint exprimait la crainte, son cœur battait la mesure de son cou qui se tourna et se retourna pour apercevoir des Marins, des types qui ne valaient pas une once d’attention. Il voulait juste regarder si le fameux Richard A. Voile était dans les parages. Mais…Pas l’ombre d’un type qui ressemblait au souvenir du pistolero. Ce dernier respira un grand coup, soufflant pour s’apaiser. Flint ne souhaitait pas le croiser avant longtemps. Flint éclata de rire, un rire nerveux qui lui fit le plus grand bien, ces foutus Marins lui avaient foutu la frousse.

    Pendant ce temps au QG de Logue Town, une lettre arrivait par le den den mushi télégraphe, un ordre de mission pour le lieutenant Alheïri S. Fenyang du contre-amiral Richard A. Voile :

    Ordre pour le lieutenant Alheïri S. Fenyang,

    Capturez Flint Westwood. Stop. Individu dangereux. Stop. Rescapé des Storm Kaizokudan. Stop. Raison de l’arrestation : pillage, meurtre, barbarie. Stop. Nous le voulons vivant. Stop. Cet homme possède des informations importantes sur Godwin « Storm » Damon. Stop Description de l’individu : sexe masculin, barbu, stetson sur la tête, habits de cowboy, fume le cigare, approximativement quarante ans, se bat avec des armes à feu. Stop.


    Au même moment au port, le lieutenant Alheïri recevait une communication par Den Den Mushi. Pulupulupulup Pulupulupulup gotcha.

    « Lieutenant Fenyang, venez vite à l’échafaud ! Nous requérons votre aide…C’est…C’est…Un véritable CARNAGE !!! Aaaaaaaaarggggggh…. »

    Retournons maintenant auprès de Flint à l’échafaud. Un bref récapitulatif de la situation serait intéressant à fournir. En gros, une vingtaine de Marins blessés ou tués, les dix soldats de Voile avait reçu l’assistance de quelques Marins de la base de Logue Town. Flint fut le seul à rester debout allumant un nouveau cigarillo. Le pistolero grommelait une nouvelle fois dans sa barbe, il venait de s’afficher devant une bonne centaine de personnes qui étaient venu faire du tourisme. Enfin bon, le quadragénaire n’allait pas non plus attendre que le temps passe pour prendre la poudre d’escampette. Flint empruntait des tours et des détours pour ne pas qu’on le retrouve. Puis il rencontrait un homme qui courait dans la direction inverse. Flint se décidait de l’interpeller pour lui demander son chemin.

    « Hé gamin ! Je voudrais la direction du port, pourrais-tu m’indiquer le chemin ? »

    Ce que Flint ignorait, c’était que cet homme n’était autre que le lieutenant Alheïri partit à la rescousse de ses hommes. Ce dernier lui indiquait rapidement le chemin avant de reprendre sa route vers l’échafaud. Le pistolero le remercia d’un signe de la main avant de prendre la direction indiquée. Flint était ravi de se trouver dans l’endroit voulu, il n’avait maintenant plus qu’à prendre un navire et partir direction North Blue.
        Mon souhait était peut être en passe de se réaliser, puisque pendant trente bonnes minutes, ce qui était un semblant de record, je n’avais ni reçu d’ordres, ni en entendu d’appel de détresse de la part de quelconque individu dans le coin. Je profitais de la vue qui m’était offerte du tonneau où j’étais assis, pendant que je balançais le mégot de ma troisième cigarette de la journée sur le pavé chaud du débarcadère. Mes bras musclés se croisèrent sur mon torse bien fait et la brise maritime vint à m’ébouriffer la chevelure déjà chaotique. Je frissonnais sous l’action du vent frais et sous l’idée que je pourrais rester tranquille, dans ce coin perdu, jusqu’à très tard le soir. Du moment aussi qu’un docker ne venait pas me chasser du tonneau où j’étais assis, mais là encore, j’me disais bien qu’il n’y avait aucune chance étant donné la longue veste d’officier de la marine, qui pendouillait à mes fortes épaules. Semblerait que la chance me fasse un sourire gros comme ça. Comme quoi, ces purs instants qui, à première vue, pouvaient sembler terriblement insignifiants, constituaient pour moi, une véritable source de bonheur. J’étais simple de nature et je priais toujours pour rester ainsi. Mais alors que je me complaisais dans ma tranquillité, mon escargophone sonna. Pour peu et sur le coup, j’avais voulu le bousiller, mais je me retenais et décrochait plus ou moins calmement, avant de recevoir le message catastrophique qui sonnait un peu comme le glas des personnes à qui je devais apporter mon aide. Putain quoi ! On pouvait jamais rester TRANQUILLE dans cette ville ?!

        Bonne question qui méritait réflexion intense. Malheureusement, je n’avais pas le temps adéquat pour, vu l’urgence de l’affaire sur laquelle j’étais subitement embarqué. Il me fallait donc gazer jusqu’à l’échafaud, histoire de minimiser les dégâts déjà occasionnés ci-possible. Un forban hautement recherché se trouvait au sein de la ville ? Probable, vu comment les pirates se ruaient ces dernières années sur la première partie de Grand Line. Le constat déplorable que je me faisais sur la piraterie me donnait encore plus de tonus dans ma course nouvelle. D’autant plus que la vie de mes collègues était en danger. Raccourci obligeait et je me voyais donc dans l’obligation d’escalader des murs façon Yamakasi et faires vols planés s’il le fallait. Alors que je passais par-dessus une rambarde, j’eus été accosté par un mec un poil plus âgé que moi, qui sentait fort la nicotine. Alors que je fumais moi-même par occasion, je fronçais rapidement le nez, avant de lui indiquer prestement l’endroit. Je n’avais pas eu trop le temps de détailler son visage, hormis sa barbe des trois jours et son costume atypique qui ne passait pas inaperçu, même si on ne voulait pas forcement le regarder. Alors que je me remettais à courir, je lui lançais un dernier regard plein de curiosité qui me montrait qu’il était aussi pressé que moi de rejoindre sa destination finale. Avais-je eu le sentiment qu’il était suspect et plongé dans l’affaire qui m’embrouillait grandement l’esprit ? Pas une seule seconde, je vous assure. Bien que ouais, le type m’avait paru un peu bizarre. J’en avais eu l’intuition. Mais sur le moment, l’affaire primait et je me dépêchais de rejoindre la potence de Roger.

        • Mon dieu…

        Cinq minutes plus tard, j’arrivais à l’échafaud. Et quelle ne fut pas ma surprise, une fois que j’eus à bousculer et me frayer un chemin dans la foule qui s’était formée autour du lieu. Légèrement choqué, j’écarquillais mes yeux et je constatais effectivement le carnage qu’un individu avait favorisé. Mais jusqu’où pouvait aller la barbarie humaine ? Jusqu’où ?! Alors que je grinçais des dents, les poings serrés, j’entendis le gémissement d’un des hommes gravement blessés. Automatiquement et comme par fraternité entre marine, je me jetais sur lui et le prenait dans mes bras sans me soucier de son sang qui me tachait les vêtements. D’une voix presque inaudible, il balbutiait sur le fait qu’il s’agissait d’un genre cow-boy qui avait été responsable de ce massacre. Immédiatement, j’eus une pensée pour l’homme à qui j’avais donné un renseignement, mais elle disparut aussi vite qu’elle était apparue dans ma tête, lorsque je constatais que le soldat dans mes bras pleurait. Il y’a encore cinq ans, j’aurais fondu en larmes, tout comme ces femmes et ces enfants tout autour qui assistaient, impuissants, à l’agonie de ces pauvres marines. Mais depuis, je m’étais forgé un caractère à tout épreuve. Et puis, qu’est ce que les autres pouvaient bien foutre ?! Étais-je le seul dans sur les lieux du crime ?! A peine avais-je développé l’idée qui attisait ma colère, que des bruits de sabots résonnèrent sur le pavé, pas très loin. Un instant plus tard, j’apercevais des médecins accompagnés de quelques hommes de la caserne sur des chevaux. Ils avaient heureusement été prévenus par des civils et sans doute un autre marine qui avait été victime de cette tuerie. Alors que je me relevais, l’un des soldats m’approcha et me tendit un communiqué d’ordre que je dévorais automatiquement…

        • Non… Non… Ce n’est pas… ?!

        Mes yeux s’écarquillèrent d’effroi, pendant que ma bouche restait ouverte sous les lignes du télégraphe. Sous les mines stupéfaites des soldats qui m’entouraient, je relisais encore une fois les lignes de la paperasse qui m’avait été remise. Là, le choc fut brutal. C’est alors que je me remémorais automatiquement de l’homme à qui j’avais fourni de l’aide. J’essayais de ne pas faire de lien avec lui, mais l’évidence était malheureusement de mise. Les descriptions correspondaient parfaitement, son empressement pour rejoindre le port trouvait du sens à mes yeux et mon intuition n’avait pas été vaine. Le putain de connard de sa mère ! Comment avait-il pu ?! Il ne payait rien pour attendre celui-là ! Arrachant avec véhémence d’un soldat que je tenais fermement par les cols, l’information selon laquelle il y avait une multitude de soldats au port, je me hâtais de faire port de mon escargophone pour donner des directives précises au QG de la ville qui n’allait pas non plus tarder à mettre mon pan à exécution. Alors que je me voyais déraper dans une colère aveuglante qui risquait de me couter la peau des fesses, je finis par prendre une grosse bouffé d’air en m’excusant auprès du jeune à qui j’avais fait du tort. Je fonctionnais avec sérénité. Cela devait rester tel quel. Souriant ensuite, je me disais que mon plan n’avait pas de raison de marcher et je recensais le cheval d’un soldat et quelques hommes avec moi, à la vue d’autres secours qui arrivaient soutenir ceux déjà sur place. Westwood avait du sang d’encre à se faire ! J’entrais bientôt en action au nom de ceux qu’il avait froidement flingué !

        Pendant ce temps, au port…

        • … JE RÉPÈTE L’INFORMATION ! AUCUN NAVIRE NE DOIT LEVER L’ENCRE MAINTENANT ! CECI EST UN ORDRE DE LA MARINE, JE RÉPÈTE…

        Les haut-parleurs den den mushi qui parsemaient les différents docks du port transmettaient l’information de façon officielle. Quiconque voulant prendre le large se confronterait à un bombardement hors du commun. Les navigateurs qui chargeaient leurs provisions se stoppèrent automatiquement. Personne n’était assez fou pour outrepasser les limites qu’imposait la marine. Surtout pas dans cette ville. De ce fait donc, le supposé Flint était bloqué dans la ville. Lui aussi avait du avoir ouïe de la nouvelle. Et il semblait être fait comme un rat. En effet, une quarantaine de soldats armés jusqu’aux dents, débarquèrent soudainement dans le port. Ils avaient eu l’information qu’un fugitif était recherché ainsi que son profil. A la vue des marines qui commencèrent à se déployer rapidement, une panique se généralisa. Débandade générale. Les gens se doutaient bien que quelque chose clochaient et commençaient rapidement fuir. Dans cette marée humaine, l’un des soldats vit une silhouette et tira en sa direction sans l’avoir ; tout juste avant d’alerter ses collègues. Il avait aperçu leur homme. Et c’est ainsi qu’une salve d’hommes armés se ruaient vers l’homme qui n’était autre que le Westwood que je cherchais. Le coup de feu n’arrangeait rien au port. Bien au contraire. Tous décampaient se protéger dans le centre-ville pour un bon moment, le temps que les choses se tassent. Pour ma part, je cavalais toujours, à deux minutes du port que je voyais à l’horizon, sur mon destrier. Il allait morfler et ça, je le jurais sur mon honneur de marine !
        Voilà Flint qui se trouvait maintenant à l’endroit où il désirait être. Le port de Logue Town se dressait fièrement devant lui. Des centaines de navires étaient amarrées ici faisant pour la plupart escale avant de repartir vers d’autres horizons. Certains de ces bateaux, quant à eux, étaient là en attendant leurs propriétaires respectifs dans le but d’une pêche prochaine. Il était approximativement une heure de l’après-midi. Cependant, le port commençait à retrouver une effervescence qui semblait habituelle, les pêcheurs et autres promeneurs commencèrent à affluer minutes après minutes. D’autres vaisseaux, plus grands et plus robustes appartenaient, eux, au gouvernement mondial et plus précisément à la Marine. Flint avait souhaité passer inaperçu en cette ville composée d’une horde de marins prêt au combat. Malheureusement pour lui, il se doutait bien que le trouble qu’il avait causé plus tôt n’allait pas arranger ses affaires. Enfin…Il lui fallait faire avec. Flint scrutait les navires à quais, il pensait maintenant à déterminer quelle embarcation serait la plus adéquate pour faire route vers North Blue.

        Évidemment, l’idée de chaparder un navire de la Marine lui vint tout de suite à l’esprit. Ces navires étaient parmi les plus rapides au monde, la traversée pourrait donc s’effectuer en un rien de temps. Le seul hic était la discrétion de ces derniers qui étaient fortement reconnaissables ! Imaginez donc un navire qui contient à l’accoutumée une cinquantaine de soldats transportant cette fois-ci un seul et unique homme à son bord…Pas très folichon n’est-ce pas ? Flint se concentrait maintenant sur les bateaux de pêche qui pullulaient dans le coin. Certes, ce n’était pas le grand luxe, certes ce n’était pas très rapide comme moyen de transports. L’avantage était la quantité astronomique de navires de ce genre sur les Blues. Et puis, cela s’avérerait plus pratique pour le quadragénaire qui ne pipait pas grand-chose à la navigation. L’idée de manœuvrer l’un de ces colosses des mers n’était pas très réjouissante pour lui. Et puis…



        [ oreilles sensibles s'abstenir x) ]

        Un vacarme assourdissant, un bruit à exploser les tympans de n’importe qui s’approcherait de trop près de cette alarme se propageant aux quatre coins de Logue Town. Puisque c’en était bien une ! Les gigantesques den den mushis hauts parleurs gueulaient la sonorité acoustique déplorable à qui voulait bien l’entendre. Enfin, même un sourd aurait pu l’entendre cette putain d’alerte. Celle-ci fut rapidement suivit par la voix d’un seul homme qui beuglait dans l’escargophone haut-parleur intimant l’ordre de ne pas prendre la mer, en résumé de ne pas quitter la ville. La peine serait probablement une lourde sanction infligée par la Marine en personne. Flint allumait rapidement un cigarillo à l’aide de son briquet qu’il venait tout juste de sortir de sa poche. Cette alarme et cette ordre, n’était-ce qu’une simple coïncidence ? Cela semblait naturellement trop beau pour être véridique.

        Les docks du port à l’annonce du den den mushi se vidèrent à une allure colossale dans les cris et la panique. Une débandade qui annonça les prémices d’une bataille sanglante entre la Marine et le pirate. Enfin, l’idée de se taper tout une caserne et plusieurs types puissants ne l’enchantait pas le moins du monde. Mais bon à la guerre comme à la guerre disait-on. Flint allait tenter quelques escarmouches rapides pour se débarrasser d’un maximum de soldats, du moins l’idée était là, la pratique allait peut-être se révéler plus corsée ! Il avait abattu une quinzaine de bonhomme, il devait en rester le triple voir le quadruple…Pas gagné…Loin de là. Un genre d’alcool a soixante-dix degré qu’on dégusterait sec sans jamais voir le cul de la bouteille ! Après tout, qui ne tentait rien n’avait rien ! Lui qui avait voulu passer inaperçu…Râpé…Comme du gruyère. Mais, il n’aurait pas imaginé qu’on puisse le faire chier comme cela à peine arrivé dans la ville. Le quadragénaire se demandait également comment le contre-amiral avait pu connaître sa position si facilement, un mystère qu’il aurait adoré éclaircir mais le temps lui manquait cruellement.

        Les docks vidés, Flint décida de prendre à son tour la direction de la ville, il pourrait ainsi se faufiler tranquillement parmi les badauds qui se bousculaient le temps que ça se tasse et qu’on l’oublie un peu. Bah oui, un seul homme qui restait là à attendre au port alors que tout le monde se pressait pour prendre la poudre d’escampette ferait une large tache dans le décor. Pendant ce temps, le gazier du den den mushi haut-parleur continuait sa sempiternelle rengaine, faisant écouter sa merde à qui voulait l’entendre. Flint aurait apprécié lui mettre une belle bastos entre les deux yeux, il n’y manquerait d’ailleurs pas s’il venait à le croiser. Des bruits de pas se faisaient de plus en plus présents, une escouade allait arriver d’une minute à l’autre. A priori, c’était lui que la Marine recherchait activement, sans doute un soldat blessé en avait fait une description. Flint ne devait pas traîner plus longtemps, il écrasait rapidement son cigarillo au sol avant de reprendre sa route vers la ville. Bang ! Une balle siffla sur sa joue droite, lui fournissant un rasage spécial dont il n’avait guère l’habitude. Son propre sang coula en un léger ruissellement sur sa barbe. Le pistolero ne prit même pas la peine de se retourner, il savait qu’un Marin venait de lui tirer dessus. Ses yeux en coin lui montrèrent clairement les vêtements habituels des hommes du gouvernement mondial.

        Cet homme courrait en sa direction lui intimant l’ordre de s’arrêter. Et puis quoi encore ? Se laisser attraper n’était pas envisageable, ce n’était pas un homme seul qui le découragerait. Le bidasse semblait bien confiant, trop confiant même pour se lancer seul dans une capture. Flint se retourna rapidement tout en dégainant. L’expérience lui avait fourni un temps de réaction bien supérieur à la moyenne. Un coup de feu, un deuxième puis un troisième presque simultanément lui permirent de terrasser le pauvre homme et sa probable envie de promotion. Les autres Marins allaient sûrement être attirés par les bruits de l’arme à feu comme des mouches sur une belle grosse merde. Tel fut la pensée du quadra à ce moment-là. Le pistolero tourna les talons, non pas pour prendre ses jambes à son cou mais pour un repli stratégique. Le barbu au stetson n’avait pas encore de plan d’action en tête, enfin pour ça, il faudrait qu’il y réfléchisse. En effet, ça urgeait un peu dans la boutique ! Toutefois, Flint prit son air assuré ne se pressant pas d’un poil, l’envie de se sortir les doigts ne lui avait pas effleuré l’esprit ! Il passa ainsi de ruelles en ruelles, de plus en plus sombre à chaque fois. Le sens extraordinaire du quadragénaire l’avait mené devant un bar répondant au nom de « Gold Roger Bar ». Ce dernier était dans un état déplorable proche de la ruine, l’enseigne qui autrefois devait être fier et droite pendouillait au gré du vent qui passait les rues de temps à autres. Cette pancarte était maintenant rongée par toutes sortes d’insectes y compris des mites.

        Flint poussa la porte grinçante qui menaçait à tout instant de s’écrouler sur le sol. L’intérieur ressemblait en tout point à l’extérieur, une vraie décharge publique ! Pas un client à l’horizon, le silence était total, enfin presque…On pouvait clairement entendre les mouches voler. Seul un homme se tenait assis derrière son comptoir, au premier abord, c’était ce qu’on pouvait penser. En fait, le tavernier était tout simplement trop petit pour discerner autre chose que sa tête ! Le pistolero s’avança d’un pas décidé vers le zinc tout en sortant un cigarillo de son étui. Une fois le rituel habituel accompli, il le coinça entre ses dents. Flint frappa de sa main contre le comptoir avant de faire sa commande.

        « Holà aubergiste ! J’ai grand soif ! Un martini dry au shaker pas à la cuillère ! Mouahahahahahahaha j’déconne, files moi une putain de bière ! »
        « Et une putain de bière qui marche ! Une ! Dis-moi gamin ? Qu’est-ce que tu viens foutre dans un bar paumé comme c’lui là ? En général j’ai jamais un client ! »
        « Bah…J’ai l’droit de siroter une bière nan ? Ok, j’t’explique…J’ai botté le cul de quelques trouffions et maintenant toute la garnison de c’te putain de ville est à mes trousses. J’avais besoin d’un coin tranquille pour passer le temps et m’voilà ! »

        Flint entama une longue conversation avec ce qu’il pouvait qualifier d’ancêtre. Les bières allaient bon train, le rhum quant à lui était subtilement placé entre deux blagues salaces peu racontables pour un jeune public. Ça faisait passer le temps et en plus ça lui permettait de se marrer un grand coup. Le pistolero, au bout d’une demi-heure en avait presque oublié la traque active que menait la Marine à son encontre. Il était maintenant temps de repartir vers de nouvelles aventures, il promettait à l’ancêtre de passer sur sa tombe une fois qu’il reviendrait à Logue Town. Pas qu’il n’aimait pas le vieux, cependant, il n’était guère sur de le revoir avant un bout de temps !

        « Mouahahahahaha, merci pour la gnôle grand père à la revoyure ! ahahahaha…Hein ?... … … … … … … …Et meeeeeeeeeeeerde !!!!! »

        Flint fut arrêté dans ses rires gras et enjoué par quelques militaires forts peu disposés à partager un moment humoristique avec le quadragénaire ! La course reprenait de plus belle…
            La panique totale. C’était des courses effrénées, des cris d’effrois et parfois même des pleurs susceptibles de m’arracher un léger pincement au cœur alors que je cavalais toujours comme un fou. Loin de moi l’idée d’effrayer tous ces gens, mais il aura bien fallu que j’ordonne la fermeture immédiate du port. Ce cafard ne devait en aucun cas m’échapper ! Et puis en toute franchise, je préférais milles fois que tous ces gens se perdent dans des pleurs plutôt que de les voir crever, sous l’arme d’un mec qui constituait un réel danger. Réussir à abattre aussi facilement une salve de marine sans rien encaisser en retour, c’est fort. Très fort. Et je lui tirais mon chapeau. D’autant plus qu’ils s’agissaient de quelques uns de mes hommes, faisons bien de le remarquer. Sans même oublier qu’un contre-amiral voulait sa peau. Le beau dossier quoi. J’avais donc la rage au cœur. Et celle-ci estompait complètement les regrets que je pouvais ressentir face au désarroi de la population fuyante. Intérieurement, je m’excusais volontiers. Mais après, c’est la vengeance qui prime. D’ailleurs, il faisait bien de fuir, ce bonhomme. Parce qu’à la moindre occasion, j’donnais pas cher de sa peau si je dégainais mon meitou devant lui. ‘Façon, même s’il ne crevait pas ou même si je n’arrivais pas à l’faire coffrer comme il méritait, ce vieux couillon n’allait pas s’en sortir indemne, oh que non !

            Sur mon chemin, les gens qui venaient en sens inverse, s’efforçaient de s’écarter très rapidement. C’est pas que je m’en foutais de la population, mais y’avait urgence. Et puis, à l’allure où allait mon cheval, c’était bien normal. Un pur sang qui creusait la distance entre mes hommes et moi. Ils étaient loin en arrière en fait. Mais qu’importe, qu’importe. J’étais assez costaud pour me débrouiller seul si jamais je croisais sur mon chemin, celui que je cherchais ardemment. Dans ma cavale frénétique, mes pensées s’envolèrent vers lui. C’était un beau connard tout de même ! Oser demander sa route à un marine, c’est vraiment culotté de sa part. Et dans toute l’histoire, j’étais le sombre idiot ce qui avait l’art de m’irriter, encore et encore. Il s’était bien foutu de ma gueule. Vraiment. Vous m’direz qu’il n’a pas fait attention à mon uniforme ? Pas moyen. J’étais bien plus corpulent que lui. ‘Fin, dans tous les cas, il aura bien réussi son coup. Indirectement, j’étais ce qu’on pouvait appeler un complice de sa folle de fuite. Je n’avais certes pas été au courant de ce qu’il avait fait, mais je prenais toutes les responsabilités sur mes fortes épaules pour mieux appréhender le combat futur qui nous attendait. Car, j’étais sur d’une chose : Ma promptitude à boucler le port de la ville gâchait toutes ses tentatives de fuites. Il aura beau se cacher dans la ville, il est fait comme un rat !

            Après le dernier saut de mon cheval, je tirais avec force sur les rennes. Il cabra royalement et j’eus un petit sourire : Nous étions vite arrivés à bon port. Mais je constatais très vite que le coin était désert. Terriblement désert. Mis à part les voix criardes qui s’évanouissaient au fil du temps entre les différents bâtiments du centre ville, je n’entendais rien. J’voyais rien d’ailleurs. Mis à part la mer, les bateaux amarrés et un petit groupuscule là bas, à quelques mètres de moi, côté gauche… Hohé… Un petit groupe d'hommes ?! Ma curiosité s’embrasait, mon cœur s’emballait. Je dirigeais alors mon cheval qui commença à trotter tranquillement et fièrement vers le groupuscule. Après quelques clignements d’yeux, j’étais rassuré. Il s’agissait bel et bien des miens. Mais que faisaient-ils dans ce coin ? Se pourrait-il qu’ils avaient réussi à neutraliser le… Nooon… Pas possible ! Mon cœur se mit à battre à tout rompre et la joie m’envahissait. J’entendis derrière moi plusieurs sabots qui martelaient le sol signe de l’arrivée de ceux qui m’suivaient. Sans même leur porter ne serait-ce qu’un seul regard, je descendis en trombe de mon destrier et courut vers les autres marines. Alors que j’arrivais vers eux, ceux-ci s’écartèrent automatiquement avant que je ne constate l’horreur... Récidive. Le bâtard de sa mère ! Encore une fois, il avait abattu un de mes hommes. Et trop c’était trop…

            • Il ne doit pas être bien loin ! Commencez à fouiller toute la zone aux alentours ! EXÉCUTION !

            Mon dernier mot fit frémir tous les hommes autour de moi qui se hâtèrent immédiatement d’exécuter mes ordres. Toujours se méfier de l’eau qui dort. Je n’avais pas pour habitude de céder à la colère, mais quand on me cherchait, on m’trouvait. Sur place, je bouillonnais, ne sachant que faire et complètement impuissant devant le corps du jeune marine qui gisait dans une mare de sang. Je m’abaissais vers lui et refermait ses yeux, avant de lâcher un soupir. C’est pas pour dire mais il allait réussir à abattre tous nos hommes, si ça continuait ainsi. Il me fallait mettre un terme à toute cette histoire. Et très rapidement. L’un de mes hommes se risqua à poser sa main sur mon épaule, tandis que j’observais avec insistance le marine mort ; un peu comme si je voulais le ressusciter. Pour tout vous dire, j’étais presqu’au bord des larmes. Ce marine n’avait que 20 ans… 20 ans… Une vie foutue en l’air par un couillon de je ne sais combien d’années. Tout ce qu'il faisait renforçait ma haine à son égard. Tout compte fait, j’allais peut être assouvir ma vengeance personnelle. S’en prendre à mes hommes, c’est s’en prendre à moi. Au diable les ordres du contre-amiral Richard. Ce dernier n’était qu’une lopette de toutes les façons et je ne l’avais jamais aimé. Un incapable qui ne méritait pas son grade. Piston. L’un des maudits procédés de notre faction…

            20 minutes plus tard…
            • Colonel, colonel ! Un civil nous a confirmé sa position…

            • Bien ! Dites à toutes les unités d’encercler le périmètre, vous y compris !

            L’un de mes soldats voulut m’demander ce que j’allais faire moi, mais mon regard meurtrier l’en dissuada aussitôt. J’étais assis à même le sol et les regardait chevaucher avant de s’éloigner. Mais bien avant leur départ, l’un d’eux m’avait signalé la position du forban. La fameuse taverne de ce vieux loup. L'idéal pour échafauder un plan que j’avais en tête depuis une dizaine de minutes au moins…

            10 minutes plus tard…

            L’info était juste. Flint Westwood se trouvait bien au Gold Roger Bar ; vielle taverne qui était tenue par une carcasse qui n’avait plus longtemps à vivre. Mes hommes avaient exécutés mon plan. Toute la zone était couverte. Mais dans l’histoire, ils n’allaient pas servir à grand-chose. J’avais perdu bien trop de matelots pour les impliquer dans l’affaire. En fait, j’allais tout simplement les exclure de la mission et procéder moi-même à l’arrêt de ce pirate de pacotille. Le plan que j’avais concocté était un brin cocasse mais assez intéressant pour m’assurer un duel avec ce pistolero de malheur. Il allait gouter et apprécier les bienfaits de mon meitou. Mais en parlant du lascar, celui-ci était maintenant en dehors de la taverne et donc proie à de multiples armes à feu. Intimidation était seulement de mise. L’abattre était une autre paire de manches. Je le sentais, je le savais même. Il voulut courir, s’enfuir, quitter cet endroit qu’il pensait être un refuge certain contre nous. Mais il s’était bien planté, l’bougre ! L’un de mes hommes lui somma de s’arrêter et de lever les mains bien gentiment. Chose qu’il n’allait certainement pas faire. Mais alors qu'un autre allait ouvrir le feu, l’on entendit de loin un effroyable hennissement. Un pur sang galopait à toute vitesse dans la ruelle et menaçait de tout zigouiller. Il sauta le premier groupe de marine avant de se diriger à toute vitesse vers le fugitif…

            • J’vous le reprends bien volontiers, messieurs !

            Le temps qu’ils captent l’affaire, j’m’étais fermement saisi du col de Flint avant de le soulever dans un effort surhumain sur mon cheval qui continua de galoper avant de passer un deuxième bloc de marine. Bien évidemment que j’avais changé le timbre de ma voix pour qu’aucun d’entre eux –Pas même le pirate à qui j’ai déjà parlé- ne puisse me reconnaitre. Cela va de soi que je m’étais aussi déguisé pour faire diversion. Une large cape sombre me recouvrait tandis que j’avais doté mon visage d’un masque de carnaval, un peu comme on pouvait les trouver à Water Seven. Les marines qui reprenaient un peu leurs esprits se mirent à nous fusiller de plusieurs balles mais c’était peine perdue. J’étais déjà loin d’eux avec ma prise et cavalait comme un pro. Mon cheval continua sa folle de course loin du périmètre que j’avais désigné, effrayant les quelques passants qui passaient ça et là. Pour faire forme, je m’étais muni d’un petit pistolet que je n’hésitais pas à user. Les tirs de sommations, ça avait parfois du bon. J’faisais pas de dégâts et la place m’était dégagée pour continuer ma route, pépère. Loin de mes hommes qui n’avaient plus rien à craindre. Loin du port ce qui amenuisait les chances de fuites du gars que je venais de sauver… Si on pouvait dire ça comme ça, vu l’idée de vengeance que je nourrissais…

            Quelques temps plus tard, à la frontière ouest de la ville…


            • Tout doux… tout doux… Voilà, c’est ça... disais-je à l’encontre de mon cheval qui s’calma tranquillement à la lisière d’un petit bois peu fréquenté. T’as du cran pour t’en prendre à la marine alors que t’es pas du coin, toi. Ouais ouais, t’poses pas d’questions… J’ai bien vu tes prouesses et j’ai bien aimé ! C’quoi ton nom ? Lui avais-je demandé le plus naturellement possible. Pouah ! Penser que j’dirais ça un jour… Ça m’filait une grosse envie de gerber. Néanmoins, j’avais bien joué le jeu. J’en étais persuadé. Une certaine suspicion allait naitre de son côté, ça c’est sur. Mais je saurais bien réagir en tant voulu. Ayant fini d’parler, j’descendais le premier et gardait toujours mon déguisement de fortune, avant d’aller caresser la tête d’mon cheval, prenant le soin de tenir les rennes. Ne savait-on jamais. Les forbans se trahissaient entre eux même et cela ne m’étonnerait pas s’il viendrait à avoir l’idée de me bousculer avant de fuir avec mon animal. Aussi étais-je sur le qui-vive. J’avais quand même affaire à un mec plus âgé que moi et j’étais bien loin de pouvoir le berner très longtemps. Comme on le dit si bien, on n’apprend pas la grimace au vieux singe. Même si presque tout semblait jouer en ma faveur : Le lieu désert qui promettait d’être témoin d’un beau combat et mon identité encore floue dans son esprit. La crevure allait en avoir pour son grade…

            Un, deux, trois, cinq, dix, vingt, trente !! Y avait du monde autour de Flint, beaucoup de Marins pour un seul homme. La situation n’était-elle pas très légèrement exagérée ? Allez, Flint avait fait quoi…Une quinzaine de victimes en arrivant à Logue Town ? C’était pas non plus Grand Line à boire ! Rien que de la légitime défense, fallait pas marcher sur ses plates-bandes ni même le faire chier ! Comment allait-il se sortir de ce guêpier ? Il n’en avait pas la moindre idée. Bon, option un : combattre tout ce petit monde et avec un peu de chance s’en sortir sans trop de blessures. L’option deux consistait à courir pour échapper à ces soldats qui en voulaient à sa peau, seulement courir finissait comme le verbe fuir, et ce n’était pas dans le vocabulaire de notre homme ! D’autres options, il n’en avait pas vraiment à l’esprit, la force ne suffirait peut-être pas à faire tomber ces trente gars qui le braquait de leurs armes, une balle, ça pouvait s’esquiver…Trente, cela tenait du véritable miracle, surtout lorsqu’on était à bout portant de ces fusils. Bien sûr, il fallait toujours que ça tombe sur lui et sur personne d’autres, les embrouilles comme celles-là depuis quelques temps, il les accumulait ! Quand pourrait-il être enfin peinard ? Ça c’était pas gagné non plus.

            Logue Town était réputé pour être une des places fortes de la Marine sur les quatre mers, Flint venait tout juste d’apprendre à ses dépens qu’ici le gouvernement mondial ne plaisantait pas. Ce n’était pas pour autant qu’il restait un petit plaisantin, il allait se battre bec et ongle pour se défaire de ces foutus Marins qui lui barraient la route. Ouais, pour lui, la Marine n’était rien d’autre qu’une bande de casse couilles, ni plus ni moins. Flint, en signe de défi prit même le temps de s’allumer un cigarillo au nez et la barbe des trouffions, la preuve qu’il n’avait pas peur de cette tripoté de soldat. Bon, il fallait réfléchir à un plan d’action rapidement. Flint regarda les alentours et la configuration du lieu, son avantage était l’étroitesse, trente marins ne pouvaient pas tous se jeter sur lui ni même tirer dans des conditions optimales. Grimper sur les toits et les tirer comme des lapins pouvait aussi se révéler être une bonne solution. Flint tirait rarement pour blesser mais plus pour tuer, la loi du plus fort prédominait dans ce monde, les traitements de faveur pouvaient se révéler fatals. La gentillesse ne servait à rien, absolument à rien, un jour où l’autre, un poignard vous sera flanqué dans le dos sans ménagement, sans remords, sans regrets, sans pitié. Un marin le somma de se rendre sans résistance, qu’il était cerné, qu’il n’avait plus aucune chance, et lui voulait pas son poing dans la tronche peut-être ?

            Flint allait dégainer lorsqu’un bruit sourd se fit entendre à quelques mètres de là. Sur les pavés, on pouvait clairement entendre le galop d’un canasson qui filait à toute vitesse suivit d’un long hennissement. Un homme sur son dos donnait de grands coups de talons pour faire avancer l’équidé un poil plus vite. Flint fut soulevé du sol par le col de sa chemise. Ce dernier agrippa la main par réflexe pour se redresser dans une pirouette acrobatique se retrouvant derrière l’homme qui venait de le sauver. Flint poserait les questions plus tard, pour l’instant, il fumait tranquillement son cigarillo avec une nonchalance qui était bien digne de lui. Cette petite balade à cheval l’aurait presque rendu nostalgique de la vie sur son île natal, voilà bien longtemps qu’il n’était plus monté sur un canasson. Quelques balles fusaient ici et là, apprendre à tirer il leur faudrait à ces marins de pacotille. Le cheval et son destrier sortirent Flint de Logue Town en un temps presque record ! Mais bon, le pistolero remarqua qu’il n’était pas encore sorti d’affaire, il ne voulait pas sortir de la ville sur un putain d’équidé mais prendre la mer sur un putain de navire ! Voilà la phrase qui résumait parfaitement sa pensée.

            Le quadragénaire ne s’était pas encore intéressé à son « bienfaiteur » qui venait de lui ôter une épine du pied. Flint allait bien entendu le remercier…A sa manière bien entendu. Le canasson une fois arrêté, le pistolero sauta au sol tout en continuant à fumer son cigarillo. Ce dernier commença rapidement à jauger l’homme qu’il avait en face de lui. Un gars qui portait un masque et une espèce de longue cape, c’était louche, trop louche pour être honnête même. A moins qu’il avait peur des représailles de la Marine ou quelque chose dans ce goût-là. Flin écoutait ce que l’étranger avait à lui dire, qu’il avait du cran ? Ouais il en avait…Qu’il ne se pose pas de questions ? Bah si justement, il en avait un bon paquet dans la caboche à ce moment-là. C’était quoi son nom ? Qu’est-ce que ça pouvait bien lui foutre ? Qu’il s’appelle X ou Y n’était pas important.

            « Si tu permets…Non, en fait j’te permets pas…C’est moi qui pose les questions…Qui t’es ? Qu’est-ce que tu fous avec des habits de mardi gras ? Et la plus importante de toute pourquoi tu m’es venu en aide ? Vas pas m’faire croire que tu t’es risqué à t’mouiller rien que pour saluer mon courage…J’ai encore d’autres putain de questions…Est-ce que j’ai demandé à un putain de bon samaritain dans ton genre de venir m’sauver hein ? Est-ce que j’avais l’air de faire une putain de partie de scrabble en me dirigeant vers ce putain de port ?! Et est-ce que j’ai envie de botter ton putain de cul toute de suite ? La putain de réponse est oui ! »

            Il était vrai qu’être sorti de la ville n’allait pas arranger ses affaires…La Marine devait maintenant être en alerte partout en ville alors qu’il aurait été plus souhaitable qu’ils continuent de chercher au port pendant que lui n’y était plus. Le pistolero aurait ainsi bien gentiment attendu la fin de l’alerte. Oui, c’est vrai que le problème de la trentaine de Marins qui étaient devant lui aurait été un problème mais la réaction de Flint aurait été d’en dézinguer un maximum pour se sortir de ce mauvais pas. Le pistolero n’était pas totalement hors de ses gonds, il arrivait encore à se contenir pour ne pas démolir son bienfaiteur. Il n’avait jamais apprécié se faire aider au beau milieu d’un combat, ce n’était pas que sa survie qui était en jeu, son honneur faisait également partie intégrante de ces affrontements. Se faire aider par un tiers était ressenti par le pistolero comme une humiliation.

            Maintenant, il lui fallait entamer une nouvelle partie, sans checkpoint ni sauvegarde ultérieure pour recommencer là où il en était. Nan, il lui fallait tout recommencer à zéro, et ça le mettait vraiment en rogne. North Blue n’aurait plus été vraiment loin à l’heure qu’il était ! Flint soupira tout en recrachant son cigarillo au sol, l’écrasant de son pied. Flint sans prévenir dégainait pour faire rapidement feu. La balle siffla près de l’oreille du bon samaritain, ce n’était pas une attaque mais un simple avertissement. Flint rengainait son arme fumante tout en faisant marche vers le héros du dimanche.

            « Si je te reprends à venir chier dans mes bottes, la prochaine fois je ne viserais pas à côté…Estimes-toi heureux d'être encore en vie... »
                Oh ! Mais c’est que le pistolero semblait avoir son honneur piétiné. On dirait bien que j’avais fait fort là. Son laïus me fit sourire grandement ; sourire qu’il ne pouvait apercevoir vu le masque que j’avais arboré. En plus d’être passablement énervé, il semblait également perdu dans un flot de questions qu’il n’avait eu de cesse de poser comme un gamin lors de son premier jour d’école. Si je savais que j’aurais eu l’pouvoir d’embrouiller comme ça un pirate de son calibre, peut être que j’aurais eu l’ingénieuse idée de faire pire que ce que j’avais fait. Mais on n’allait pas s’plaindre hein, il était dans le flou total et c’était un peu ce qui comptait pour moi sur le moment présent. D’autant plus que je n’espérais pas mieux. Fallait par contre que je me mette sur mes gardes, étant donné l’envie qui l’envahissait sur le moment. M’botter le cul, ça m’arrangerait pas du tout. Ayant vu de quoi il était capable -Les décès du centre ville notamment- et sentant que les volutes de fumées de son cigarillo n’arrivaient même pas à détendre les traits de son visage carrément serrés, j’optais pour l’option : Mode défense ON. On n’est jamais trop prudent avec ce genre de type. Mais alors que je comptais prendre la parole pour détendre l’atmosphère et amoindrir un tant soit peu les suspicions qu’il avait au fond de lui-même, j’vis le cigare du mec, tomber au sol et sa main se loger dans la pochette de son arme. Il va pas oser fair…

                PAN !

                Putain… L’enfoiré de mes deux ! Il avait finalement osé ouvrir le feu contre moi. Alors que mon visage se froissa d’une certaine terreur, parce que oui, il avait failli m’buter, je m’attelais à écouter sa dernière phrase d’une oreille très attentive. Une mise en garde très claire. La plaisanterie était mise de côté en effet. Mon cœur battait à la chamade et mes doigts lâchèrent le cheval qui commença à cabrer en hennissant bruyamment. L’forban l’avait effrayé autant que je ne l’étais. Mais très vite, je récupérais mon calme. J’arrêtais de trembler et reculait de quelques pas, l’temps d’assimiler un peu ce qui venait de se passer concrètement. Il était d’une extrême rapidité et d’une précision à en faire pâlir l’illustre « Yassop ». Encore heureux que j’avais un masque sur mon visage, sans quoi, j’me serais vu marqué d’une grosse balafre. Force était de reconnaitre qu’il était très fort et que je jouais dans la cour des grands, avec lui. Pas comme ces autres pirates de pacotille que je rencontrais ça et là et que j’avais le loisir d’arrêter sans trop d’efforts à fournir. Nonobstant, il était bon de noter que mes yeux avaient suivi le geste rapide qu’il avait effectué pour dégainer son arme et tirer vers moi. Je l’avais très facilement retenu. Comment ne pas en être marqué d’ailleurs ? Ses reflexes étaient dorénavant imprimés dans mon esprit et j’avais la possibilité d’anticiper ses prochaines attaques. Bon point, pour moi…

                • Oh… C'est comme ça qu'un pirate sait remercier ? Halala... Vous êtes tous les mêmes… Que de sombres idiots…

                Révélation. Le timbre de ma voix avait changé pour faire place à une intonation un peu sinistre, sombre. Pourquoi avais-je soudainement voulu jouer cartes sur tables ? Très simple ! Parce que je sentais que mon pur sang allait faire des siennes, comme à son habitude, et que l’occasion était complètement inespérée pour ouvrir les hostilités et lui faire découvrir ma véritable identité : Le bruit de la balle tirée avait tellement traumatisé mon cheval, qu’il n’avait de cesse de hennir et de cambrer même lorsque j’adressais la parole au pirate. Il allait certainement fuir. A peine avais-je fini d’causer donc, qu’il se mit à cavaler en direction du bois pour se sauver et ci-possible se calmer. Dans sa course nouvelle et sans crier garde, il chargea violemment le quadragénaire près de lui qui s’trouva propulsé vers ma personne. Pour en rajouter une couche et sans lui laisser le temps de récupérer un quelconque équilibre lors de son envol forcé, je me mis à courir vers Flint, avant de lui assener un gros coup de pied dans le bide, avant de se voir une nouvelle fois propulsé vers une autre direction. Dans une esquive déjà préparée, je sortis alors du champ de course d’mon destrier qui au loin, s’éloigna dans les bois. Il m’avait sacrément aidé sur le coup et je me promettais d’lui fournir une gigantesque botte de foin. ‘Fin, si je réussissais à sortir d’ici indemne, bien que je n’avais pas non plus l’intention d’crever…

                • Gros petit bâtaaaard. On fait moins l’malin, maintenant… ? ♪

                Lui disais-je en chantonnant presque, tandis que les hennissements d’mon animal disparaissaient à mesure qu’il s’enfonçait dans les bois. Pour l’inciter à s’relever, je dégainais le petit pistolet dont je m’étais muni et vidait tranquillement mon chargeur vers sa personne, manquant même de le blesser vu ma maladresse aux armes à feu ; bien que pour tout vous avouer, mon intention n’était pas d’le blesser avec ça, mais de lui faire tâter la lame de mon sabre. Puis, je me débarrassais de mes déguisements superflus, me montrant enfin sous mon vrai jour. Reconnaissait-il mon faciès ? Me connaissait-il de renommé ? Je m’en foutais un peu de tout ça. Une chose est sure, c’est que j’arborais un beau manteau de la marine qui trônait à peine sur mes épaules et qui flottait derrière moi de manière à me conférer un charisme presque inébranlable. Niveau corpulence j’étais bien plus baraqué que l’imbécile. Niveau colère, faut souligner que nous étions au même niveau. « C’est chiant d’le reconnaitre, mais j’dois bien avouer que tu es plutôt coriace dans ton genre. T’imagines mieux pourquoi je t’ai éloigné d’la ville, non ? » S’il ne captait pas un peu la situation, c’est qu’il était un triple idiot et je ne pouvais rien faire pour lui. Par contre je lui montrais un peu mes intentions, en dégainant mon meitou dans un crissement de la lame contre l’fourreau, à en faire glacer le sang de plus d’une personne…

                • Essayes donc d’me tuer comme tu l’faisais si facilement en plein centre ville, ajoutais-je en agitant mon épée façon nunchaku autour de moi. Bretteur contre pistolero ? A suivre…
                Le pistolero n'avait cesse de regarder la réaction du bon samaritain qui se dressait à présent devant lui. Son pas en arrière exprimait clairement le doute et l'effroi. Mais ça ne répondait toujours pas aux précédentes questions qu'il s'était posé plus tôt. Enfin bon, ça Flint n'en avait plus rien à foutre, lui tout ce qu'il souhaitait maintenant, c'était rejoindre North Blue au plus vite...Logue Town était vraiment une ville pourrie...Il n'avait pas pu faire un pas devant l'autre avant de se faire agresser par la Marine. Flint avait voulu passer inaperçu, et pour une fois sans faire de grabuge ! Mais non, il fallait toujours que quelqu'un vienne se mettre en travers de son chemin ! A croire qu'il avait la poisse...Ça c'était sûr, il n'était pas aidé ! Flint dévisagea le bon samaritain qui n'avait pas encore répondu à ses questions...Et puis...Le timbre de voix de l'homme changea...Des sombres idiots ? Qui était le sombre idiot ? Flint ne comprenait pas tellement pourquoi cette réflexion sortait de la bouche de l'homme masqué...

                Pas le temps de faire de plus amples réflexions à ce sujet...Le cheval du bon samaritain n'en faisait plus qu'à sa tête, il se cabrait dans tous les sens avant de charger Flint. Ça les chevaux, Flint en connaissait un rayon, il y en avait plus que d'habitants sur son île natale...Pas difficile de comprendre donc que ce canasson était devenu incontrôlable ! L'expérience du cowboy fit le reste, en effet, un large bond sur le côté lui permit de se sortir des sabots de l'équidé. En revanche, il n'avait guère vu le bon samaritain arrivé sur lui...Ouais, il n'y avait plus de doute, ce type n'était pas là pour le sauver et ses intentions étaient tout autres ! Le coup de poing au ventre lui coupa la respiration l'espace de quelques secondes. Flint fut une nouvelle fois projeter vers l'arrière tout en se courbant en avant pour stopper sa course et déraper sur le sol. Les yeux de Flint fixèrent le bon samaritain dans une expression de rage, les sourcils froncés, les dents serrées. La mélodie jouée par la voix de l'homme masqué quant à elle ne faisait qu'accentuer la colère du pistolero. Ce dernier n'aimait pas être pris pour un vulgaire imbécile.

                Le bon samaritain tira à l'aide de son pistolet, tirant ce qu'il avait en magasin sur Flint. Heureusement pour ce dernier, le maniement des armes à feu n'était pas la spécialité de l'homme masqué, son aptitude était même exécrable. Ce fut un jeu d'enfant d'esquiver les projectiles, encore une fois l'expérience en la matière de Flint parlait. Il arqua un sourcil lorsqu'il vit le bon samaritain dévoiler sa véritable identité...Enfin bon, il se doutait bien que c'était un truc de ce genre. Un homme qui en sauve un autre comme au débotté, ça faisait plutôt louche ! Le pistolero avait déjà eu un certain flair lorsqu'il avait posé toutes ses questions. Ce n'était plus un bon samaritain mais un putain de gradé de la Marine...Une autre paire de manche que ce bonhomme comparé aux troufions au cœur de Logue Town...D'ailleurs...Sa trogne disait quelque chose au quadragénaire...Il l'avait déjà vu quelque part mais il ne souvenait guère où...Bof, c'était pas très important pour lui, après tout un marin est un marin, point barre !

                Notre homme s'alluma un nouveau cigarillo le temps que le type en face de lui finisse de parler...Il l'avait écouté...Un peu du moins. Ouais en gros, il savait pourquoi le Marin l'avait éloigné de la ville, cela en était presque évident. D'ailleurs, le pistolero pensa fermement que la gentillesse de son adversaire allait lui jouer bien des tours. Oui, il était évident qu'il y aurait eu des dommages collatéraux mais le problème était que le Marin venait de perdre la supériorité numérique...Pensait-il vraiment pouvoir venir à bout de Flint, seul et sans aucun renfort ? Le pistolero se fit la réflexion que le gradé était bien trop sûr de lui, un tantinet prétentieux même. Flint crapotait lentement le cigarillo tout en laissant un silence s'installer. Enfin, il vint coincer son pêché mignon entre ses deux rangées de dents.

                « Okay...J'vois l'topo. Mais c'est pas moi qui est venu chercher la merde...On m'attaque, je réplique peu importe la raison. J'sais qui veut me coincer et pourquoi mais ça fait un bail que j'ai raccroché...Mais pourquoi je parle moi ? C'est comme pisser dans un violon. Même si je te dis ce que j'ai à dire, tu vas vouloir m'arrêter ou m'tuer... »

                Flint savait qu'avec la Marine, une fois s'être présenté en grand méchant empêchant la population de dormir sur ses deux oreilles, il n'y avait plus de moyen de les arrêter...Il fallait simplement forcer le passage, les blesser où leur faire manger les pissenlits par la racine. Et le Marin qui était devant lui semblait être du genre à pas laisser filer une proie. Flint restait imperturbable lorsque le bon samaritain sortit son katana...Le quadra n'était certes pas un expert dans ce domaine mais l'arme blanche lui donnait une impression étrange. Il pouvait ressentir toute la soif de sang qui émanait de l'épée, elle n'était pas de celle qu'on voit tous les jours à la ceinture d'un bretteur lambda...Le gradé se sentait puissant, du moins c'était l'impression qu'il donnait au pistolero. Flint répondit du tac au tac.

                « Je vais te renvoyer à ton QG en cercueil express gamin. C'est moi qui payerais tes pompes funèbres, quatre planches miteuses ça te conviendra ? »

                Flint sourit lors de la dernière phrase du gradé, il n'allait pas qu'essayer, il allait transformer l'essai en une mort propre...Ou pas si propre que ça...Puisque le bon samaritain lui laissait la main, Flint n'allait pas s'en priver. Le pistolero sortit sa winchester d'en dessous son long manteau avant de la jeter dans les airs. Pourquoi se désarmait-t-il lui même ? Bonne question...Flint dégaina par la suite ses deux flingues fétiche avant de mitrailler son adversaire d'une pluie de balle. Ce fut au bout d'une poignée de secondes que l'on put apercevoir une oscillation dans les mouvements de poignet du pistolero. Les balles fusèrent tandis que certains projectiles contournèrent le gradé pour prendre une courbe oblique tout en accélérant leur course vers le dos du bon samaritain.

                « For a Few Bullets More... »

                Flint rengaina rapidement pour tendre la main vers les cieux attrapant sa winchester au vol, totalement prête à l'emploi ! Trois rapide coups de feu furent tirer à des angles différents. L'un partit dans les airs en une ascension verticale vers le soleil illuminant la terre pour tomber en piquer vers le gradé. La seconde balle fut tout ce qu'il y a de plus simple, un projectile direct sans aucun effet. La troisième fut plus complexe que la précédente, elle a entamé divers zigzags très aléatoires pour une personne lambda pas pour Flint qui visait très précisément la jambe de son adversaire. Le pistolero prit le temps de contempler son œuvre, il ne pensait pas s'être raté dans ses trajectoires qui étaient pour la plupart toujours juste.

                « Allez gamin...Montres-moi ce que tu vaux! »

                Flint décoinça son cigarillo pour tirer ardemment dessus, s'entourant de volutes de fumée grisâtre. Le pistolero savait que c'était loin d'être terminé, un gradé de la Marine était en général beaucoup plus fort qu'un soldat lambda. Et puis, le quadragénaire n'aimait l'assurance du regard du bon samaritain quelques minutes plus tôt. Pour l'heure, Flint se débarrassa de ses pensées pour se concentrer uniquement sur le combat qui avait lieu. Le temps s'égrenait, les secondes étaient précieuses, les aiguilles de l'horloge ne s'arrêterait pas pour lui...Flint n'avait pas toute l'éternité devant lui...Beaucoup de jours défileraient avant qu'il ne puisse enfin débarquer à North Blue. Le bon samaritain était le dernier obstacle sur sa route, et ce n'était pas ce prétentieux qui allait l'arrêter. Flint voulait régler cela vite fait bien fait. Il réfléchirait plus tard au comment entrer une nouvelle fois dans Logue Town sans se faire repérer par toute la garnison du quartier général qui l'attendait probablement de pied ferme !


                Dernière édition par Flint Westwood le Mar 1 Nov 2011 - 7:58, édité 2 fois
                    C’est drôle comme un pirate peut être charmant et très poétique. Quatre planches miteuses ? Sois t’es vraiment pauvre, soit t’es un radin digne de la descendance d’Arpagon, petit Flint. Mais qu’importe, qu’importe. Parce que dans tous les cas, moi j’comptais pas mourir. Pas aujourd’hui, tout du moins. C’est donc le sourire aux lèvres que je l’observais tranquillement sortir son revolver. Il avait trois armes ? C’est un bon point à savoir. Mais à peine avais-je relevé ce fait que le mec lance son pistolet dans les airs. Petit frimeur, va ! J’suivis donc le mouvement et regardais son arme s’envoler, quand j’eus LE déclic salvateur ! La hauteur à laquelle il avait jeté son objet était alarmante, frappante… Sans compter qu’il avait toujours deux autres armes à feu en sa possession et… « PAN ! » L’enfoiréééééé !!! Coup de traitre qui m’couta une blessure par balle à l’avant bras gauche, bien avant que je ne reprenne mes esprits pour dévier habilement les autres projectiles qui fusèrent vers moi. Le bâtard ! Il avait malicieusement profité de mon petit moment d’inattention pour vouloir m’buter froidement. Et la blessure faisait un mal de chien, nom d’un kung-fu dugong ! Tout en repoussant les autres balles à l’aide de la lame de mon meitou, je remarquais très vite les trajectoires anormales de certaines de ses munitions. Me ratait-il par maladresse ? D’après ce que je savais et ce que j’avais pu voir de lui, clair que non… D’ailleurs, n’était-ce pas le sifflement desdites balles que j’entendais derrière moi… ? Ce type… C’est vraiment un as…

                    Malheureusement pour moi, l’heure n’était pas vraiment favorable à l’admiration d’autant plus que j’avais affaire à un pirate… Un forban qui a massacré mes hommes avec toute la mauvaise foi du monde. Sans trop avoir le choix vu ses balles qui menaçaient de me perforer le corps jusqu’à la mort, je misais tout sur ma technique des pas de velours. Me hissant sur la pointe des pieds, je me déplaçais agilement à la manière d’un chat, à tel point que je laissais des images rémanentes derrière moi qui subissait l’impact des balles avant de s’effacer complètement. Je disparaissais d’un seul coup d’un point pour réapparaitre étonnamment à un autre plus éloigné. Je m’amusais à éviter ses petites billes de pacotille si bien même que j’avais un véritable sourire arrogant sur mes lèvres, le pas presque dansant. Je vis même l’une de ses balles revenir lui couper une petite mèche. Pauvre Flint. Il devait avoir la rage d’me voir éviter ses balles et ce d’une facilité déconcertante. En même temps, comment aurait-il pu l’prévoir ? Le truc qui m’fit chier néanmoins, c’était de sentir une douleur au niveau de la jambe. Parmi ces trois dernières balles, celle qui m’fonçait dessus en zig zag avait fini par m’avoir malgré mes déplacements furtifs et quasi silencieux. J’arrêtais mes déplacements donc, et je portais un regard fataliste à l’éraflure que j’avais subie. L’tissu déchiré, le sang qui imbibait une bonne partie de mon pantalon, la blessure qui m’donnait l’impression d’avoir été piqué par de multiples petites aiguilles bien vicieuses… Fait chier…

                    • C’est tout c’que tu avais à me montrer… ? T’es décevant… Et un peu trop sur de toi pour t’arrêter de tirer…

                    Rapides. Mes pas avaient été très très rapides. Car lorsque j’avais fini de parler, je disparaissais de son champ de vision sans laisser de traces pour réapparaitre juste derrière lui en une poignée de secondes. Dans un mouvement précis et très bref, je tranchais la ceinture à laquelle étaient accrochés les étuis de ses pistolets, avant de lui donner un violent coup de pied dans le dos. Inutile d’vous dire qu’il fut projeté à une vitesse ahurissante dans les bois, puisque deux ou trois arbres avaient craqué avant de tomber dans un bruit sourd. Hein que je t’en crée des surprises, vieux couillon… ? Parce que je n’étais pas seulement qu’un pro en matière d’escrime. J’avais aussi une très grande force physique qui me servait beaucoup. A moitié désarmé, le quadragénaire devait bien s’amuser à s’extirper des décombres que j’avais occasionné. Pour ma part, je souriais, bien content de l’avoir eu de cette manière ; avant de grogner suite à la douleur que m’infligeait la balle qui s’était logé dans mon avant-bras gauche. Un fumier… Ce Flint était un gros fumier. Une enflure ! Dans un élan de colère donc, je me mis à bousiller ses deux armes au sol grâce au tranchant de mon épée. Il lui restait quoi, une seule arme nan ? A savoir s’il ne l’avait pas lâché pendant son voyage forcé... Et il avait des chances pour, j’vous jure. Une fois ma besogne terminée, je craquais mon cou et posait ma lame sur mon épaule, les yeux rivés vers les bois. Il en mettait du temps pour revenir à la charge… Ou p’être bien que j’avais occasionné sa fuite qui sait… Vu le désir qu’il avait de quitter l’île…

                    • Tsss…

                    Ce qui m’obligeait à aller le chercher moi-même et en finir avec sa misérable vie. Ce genre de parasites ne méritait pas de vivre. A mes yeux, il n’était qu’un déchet humain, tout simplement. Il avait eu l’imprudence de s’en prendre à quelques uns de mes hommes… La grosse bourde qui allait lui couter la vie. Animé par un amalgame de haine et d’arrogance, je commençais à marcher en direction de l’endroit où je l’avais envoyé. J’avais rengainé mon arme et attrapé la partie atteinte par la balle. C’est pas pour dire, mais j’commençais à perdre beaucoup de sang mine de rien. Il m’fallait vite en finir avec lui et aller me faire soigner. J’arrivais à la lisière de la forêt complètement à découvert. Pourquoi m’cacher et être sur mes gardes ? Il en avait quand même prit pour son grade, l’gars. Et même s’il me tirait dessus, j’aurais au moins le reflexe de dégainer et d’éviter ses balles. Mais comme on n’était jamais trop prudent, je m’armais une nouvelle fois de mon épée avant de rentrer définitivement dans cette petite forêt. Pénombre impressionnante, silence complet. Je fronçais mes sourcils et tendait mes oreilles pour percevoir n’importe quel bruit qui pourrait trahir sa présence. Mais quedal ! J’eus alors la brillante idée de m’approcher d’un des arbres qui était complètement renversé en l’observant minutieusement, relâchant ainsi ma garde. Si son corps avait effectivement traversé deux trois chênes pareils, il devait avoir quelques blessures. Au moins, on était dorénavant à égalité et il n’perdait rien pour attendre…

                    Le gradé n'était pas que fait d'esbroufe finalement, il était fort, rien à voir avec le troufion de base. Celui-là était d'une toute autre trempe, seulement ce n'était pas ça qui allait arrêter Flint. Oh non il lui en faudrait bien plus que ça pour être impressionné. Pour être capable d'éviter ses balles folles, le marin avait quand même gagné un temps soit peu de respect de la part du pistolero. Il allait devoir joué plus serré que ça. A peine pensa-t-il à dégainer que le bon samaritain était déjà sur lui, ses yeux n'avaient pas totalement suivit l'action, il attaquait dans le dos le fourbe ! Enfin, Flint l'avait également fait mais pour lui son action était complètement différente, rien à voir avec ce que le marin venait de faire. Un coup d'épée trancha sa ceinture, Flint grimaça, il avait perdu ses deux flingues dans la bataille. Le pied du bon samaritain frappa violemment propulsant le quadragénaire avec force vers les bois environnant, il serra contre lui sa winchester comme si sa propre vie en dépendait. Un pistolero sans armes à feu ne servait presque à rien dans un combat, Flint le savait parfaitement. Sa winchester l'avait sauvé dans pas mal de situations par le passé, et elle allait peut-être recommencer cette fois encore. Un arbre, deux arbres, trois arbres...Flint ne prit plus la peine de compter après le quatrième, il ne savait déjà plus combien son corps en avait traversé, arrachant les troncs. Le pistolero venait de se casser au minimum trois côtes flottantes, peut-être davantage.

                    Flint réussit tant bien que mal à se réceptionner sur le sol, ainsi ses pieds et ses mains dérapèrent-t-ils sur celui-ci créant un amas de fumée dans son sillage. Le cow-boy parvint finalement à s'arrêter quelques secondes plus tard. Rapidement, Flint examina les lieux, une forêt l'entourait, il nota d'ailleurs la pénombre dans laquelle ces bois se trouvait, cela lui donna une idée...L'expérience de Flint parlait, il savait utiliser n'importe quelle situation à son avantage, une partie de chasse peu orthodoxe allait commencer, une chasse à l'homme, une chasse au marin. Flint rechargea sa winchester, il ne voulait pas manquer de munitions si la situation ne tournait pas à son avantage. Chasseur à l'affût, attentif, il guetta le moindre mouvement de sa proie ; un bon prédateur ne se ruait pas sur sa proie à tout va, non un chasseur savait attendre le moment opportun pour bouger et mordre. Flint savait qu'il allait venir, le marin était également un prédateur, il croyait peut-être avoir porté un coup fatal venant porté le coup de grâce. Attendre, guetter le moment propice, prendre une longue inspiration puis la retenir, se concentrer, le laisser s'avancer...Plus près, encore plus près...

                    Les ombres étaient l'allié du pistolero, dans les fourrés environnantes, il devenait lui même ombre se dissimulant aux yeux du Marin. Le rictus facial de Flint en disait long sur sa satisfaction, ne jamais baisser sa garde face à lui, l'imprudence menait inévitablement à la mort. Un coup de feu partit en direction du bon samaritain, le temps qu'il comprenne d'où provenait le son et le projectile qui le suivit, Flint n'y était plus. Une autre balle fut tiré d'un endroit différent, zigzaguant entre les troncs de chêne pour fuser vers son adversaire. Flint répéta l'opération plusieurs fois, il courra rapidement dans un sens et dans l'autre pour désorienter le gradé mais aussi pour qu'il ne sache pas sa position exacte. Puis Flint posa son long manteau, son stetson et sa winchester à un endroit où le soleil perçait légèrement la pénombre. Il laissa dépassé sa winchester des fourrées, le chapeau au dessus des buissons ; finalement il tira un dernier coup de feu. Ce n'était qu'un appât destiné à duper le gradé, le métal de la winchester brillant au soleil. Il n'avait pas prit le temps de regarder si ses coups avaient fait mouche, seulement il savait que le marin était suffisamment fort pour survivre à ses précédentes manœuvres.

                    Le quadra allait lui rendre coup pour coup, troncs pour troncs. Flint avait mené le bon samaritain près des arbres brisés, les bras puissants du pistolero en saisirent un pour frapper violemment le flanc du gradé le propulsant sur la droite avec force et violence. Mais, le pistolero ne s'arrêta pas là, non il allait lui rendre ses coups avec les intérêts ! Flint souleva l'arbre cassé en trois, le houppier traînait quelque part tandis que les racines n'avait pas bougé. La coupe du tronc était très impropre dû à la cassure, des pointes intéressantes s'étaient ainsi formé. Le quadragénaire lança cet instrument de mort improvisé vers le bon samaritain qui avait arrêté sa course contre un arbre. Malheureusement pour Flint, son dos le fit souffrir à ce moment précis à cause des différents chocs précédents. Toute sa rage et sa fureur lui permirent de le lancer mais l'intervalle entre son premier et son deuxième coup de tronc allait être un peu plus long que prévu ! Tant pis, si la direction n'était pas parfaite !

                    « Hourrrryaaaaaa ! »

                    Flint se précipita dans une glissade vers son fusil situé dans les fourrés, il avait prit le soin de recharger plus tôt, cela allait lui servir ; trois coups de feu rapides furent tirés en direction du bon samaritain, du tronc et des balles, il ne pourrait probablement pas tout éviter. Les projectiles formèrent un triangle fonçant vers l'arbre où devait normalement se situer l'homme qu'il voulait mettre hors d'état de nuire. Une roulade permit au pistolero de se sortir des fourrés, s'il avait survécu à cet assaut, il ne fallait pas qu'il reste au même endroit, bouger toujours bouger. Ses pas légers et silencieux le menèrent vers un chêne massif où il put se reposer l'espace de quelques secondes pour reprendre son souffle

                    « Hey marin d'eau douce t'es mort ? Si non, bah juste un conseil comme ça...Apprends à ne pas me sous-estimer ! T'es trop sûr de toi ! »

                    Ses paroles prononcées comme des provocations, il bougea de nouveau, sa voix avait dû être entendu et ainsi révéler sa position. Il changea d'endroit une nouvelle fois puis rechargea encore sa winchester. Il allait devoir jouer sans ses flingues fétiches restés en dehors des bois tout au long de ce combat, ces bois étaient un parfait terrain de jeu pour le pistolero. Flint se doutait que son adversaire ne devait pas être dans un très bon état après le premier coup de tronc. Si le reste avait fait mouche, il doutait qu'il ait survécu. Cependant, il ne sous-estima pas le gradé, en effet si ce dernier était aussi résistant que lui, il y avait une probabilité qu'il revienne à la charge. Ses yeux, ses oreilles et son nez étaient aux aguets, attendant le moindre mouvement suspect. Une partie de cache-cache mortel commençait, du moins si le Marin avait survécu...


                        C’est d’un simple geste que j’écartais son énième projectile qui fonçait vers ma personne. Ce mec n’était donc pas mort ?! Pouah ! C’est qu’il a la peau dure, le pistolero. J’y aurais jamais cru moi. Habituellement, les pirates de pacotilles ne se relevaient pas de ce genre d’attaque, mais il semblait avoir retrouvé la forme au point de vouloir m’initier à une partie de cache-cache. C’est dire qu’en plus d’être un connard de la pire espèce, monsieur était lâche… Dire qu’il m’avait bluffé pendant un moment avec ses techniques de tirs… Tous les mêmes quoi… Pfff ! Mais après, je le comprenais un peu. Se faire shooter façon ballon de football et dégringoler contre moult arbres, c’est pas forcement le top et ça inspire une certaine crainte. Mais quand bien même craintif ce que je croyais en effet, l’héritier des Westwood n’en démordait pas moins puisqu’il continuait de tirer à des points différents. J’aurais bien pu utiliser ma technique de déplacements rapides mais ses balles étaient bien trop véloces pour que j’y pense véritablement. Mon meitou faisait alors office de bouclier. J’évitais toutes ses balles qu’il m’envoyait en courant et en effectuant des galipettes parfois même, jusqu’à ce que le calme règne une nouvelle fois en maitre dans ces bois. Mais alors que je jetais un coup d’œil aux alentours histoire de me repérer convenablement, l’inimaginable se produisit…

                        Un tronc sortit de nulle part vint me fouetter le flanc à une vitesse extrêmement fulgurante ; tant et si bien que ce putain de coup me décolla et me fit voler plusieurs mètres, avant que je ne finisse violemment ma course contre un autre arbre qui s’inclina légèrement suite à l’impact véhément. Par la suite, je tombais au sol comme une vulgaire chaussette, les yeux vitreux et la bouche grande ouverte et débitant du sang. Le bâtard ! Il m’avait bien eu ! Pourquoi avais-je relâché ma garde, bon sang ?! Pourquoi ?! Et merdeuuuh ! C’était pas un rien de le dire parce que là, j’étais un peu dans le caca comme on dit. Malgré le gout métallique du sang qui se rependait rapidement dans toute ma bouche, j’essayais à tout prix de me relever. Même si je sentais que j’avais des côtes définitivement fêlées sur le coup, hors de questions de rester à terre comme un vulgaire ver de terre à sa merci, alors ça non ! Il allait payer ce qu’il avait fait aux marines qu’il a buté… Il allait payer ! De ces bois, j’entendais les cris de vengeance des âmes tourmentées par Westwood. J’voyais de loin les femmes de ces pauvres hommes mourir de chagrins, sans compter les pleurs de ces enfants devenus orphelins de père par la faute d’un seul connard ! Des images chagrinantes qui me donnèrent la force de me hisser sur mes deux jambes. Histoire de les venger et d’accomplir justice par la même occasion…

                        Quoi que ça n’allait pas être aussi facile que cela…

                        Parce qu’à peine debout que je vis un gros truc que je n’eus pas le temps d’identifier convenablement. Il fonçait vers moi à vive allure. Je n’eus même pas le temps de réfléchir que déjà je bondissais dans les airs pour éviter cet instrument de torture qui balaya complètement l’arbre derrière moi. Flint avait une si grande force physique ? Impressionnant ce forban… Je l’avais sous-estimé apparemment… A un tel point que je n’eus même pas remarqué les balles qu’il avait tirés vu le bruit assourdissant d’un nouvel arbre qui s’écrasait sinistrement. Si pendant mon saut donc, j’avais cru y échapper complètement, la balle la plus haute qu’il eut à tirer vint s’enfoncer bien profond dans ma jambe gauche déjà éraflée par un précédent projectile. Inutile de vous décrire la douleur inimaginable que j’eus et qui m’irradia tout le pied jusqu’au bas ventre même. De quoi me coller des mois à l’hosto… Dépité et les larmes presqu’aux yeux suite à la douleur du plomb bien incrusté dans ma chair, je finis par tomber dans la poussière qu’engendra la tombée du tronc nouvellement renversé. Perdant du sang comme jamais et malgré ma chute catastrophique qui faillit me rompre en deux la colonne vertébrale -ayant été à au moins 5 mètres du sol pendant le sol- je me redressais tant bien que mal avant de déchirer un gros pan de ma chemise pour l’attacher contre ma plaie. Garrot bénin, mais garrot quand même…

                        *Marine d’eau douce hein… ? Attends de voir petit con*

                        Cette fois, je n’avais pas bronché. A quoi bon de toute façon ? Ma voix n’aurait fait que me trahir et celui-ci m’aurait facilement repéré avant de chercher à me buter froidement comme à son habitude. Le sale psychopathe ! Ce qu’il ne savait pas, c’est que plus on me blessait et plus j’étais dangereux puisque je cherchais à vite en finir en employant donc les grands moyens. S’il avait eut un aperçu de mes déplacements rapides, il allait avoir la surprise de sa vie tout à l’heure. Me relevant tant bien que mal tout prenant appui, j’inspectais le reste de mon corps meurtrit et je pestais contre mes imprudences. Cependant, cela me faisait des expériences en plus ce qui n’était pas non négligeable. Façon, Flint était pour moi un homme mort. Il ne lui restait plus qu’une seule arme et sans doute très peu de munitions. Mais en parlant de chargeur alors que le silence était roi de ces bois, j’entendis un petit métallique de mon ouïe fine… A onze heures de ma position. Sans aucun doute ce salopard qui rechargea son arme. L’erreur qui dévoilait sa position ! Pour en avoir le cœur net et faisant pour le moment abstraction de ma douleur à la jambe, je mis à disparaitre et réapparaitre sur plusieurs endroits, tel un chat qui fouinait le coin. Aucun bruissement ne me trahit. Je ratissais les environs pendant au moins cinq bonnes minutes jusqu’à le voir enfin caché contre un arbre…

                        • C’est pas gentil de me faire faux bond comme ça… T’as peur de te frotter à moi ?

                        Un écho s’en suivit et ma phrase se prolongea pendant cinq à six bonnes secondes dans les environs, un peu partout. Le pauvre ne pouvait donc pas savoir où j’étais et c’était mieux ainsi d’ailleurs. Vu sa dextérité je ne donnais pas cher de ma peau. Camouflé dans le feuillage d’un arbre, j’observais ses petites mimiques avant de sourire puis de grimacer de douleur. Une balle enfoncée dans ma jambe, c’est pas glop j’vous assure. Mais ce n’était pas le moment de parler de ça. De ma poche, je sortis un petit couteau que je lançais dans sa direction pour le décontenancer. Il fut assez rapide mais pas tellement efficace puisque j’avais légèrement loupé mon attaque. Le salopard s’en était sorti avec une grosse estafilade sur la joue gauche. Pffff. Encore un peu et j’aurais pu avoir son front, moi. Conscient qu’il allait me repérer à partir de là, j’fis donc un saut prudent et atterrit au sol tant bien que mal. « T’as longue vie dis donc… Mais tu croyais quand même pas te planquer si longtemps, si ? » Sourire narquois pour l’énerver un peu et le prendre de très haut. Car malgré le fait que je boitais suite à ma blessure, je me mis à marcher vers lui jusqu’à m’arrêter à un certain point, soit à dix ou onze mètres de sa personne. Distance assez préventive, en somme...

                        • T’sais quoi… ? Maintenant que tu es faible… T’es à la merci de la marine. J’ai appelé des unités de marines qui arriveront ici sous peu… Et devine qui est à leur tête… Voile en personne ! Mais de toute façon, j’vais te buter avant qu’il n’vienne, t’vas voir…

                        Je mentais ou plutôt je bluffais si l’on pouvait le dire le moins péjorativement possible. Et ce, histoire de lui flanquer la frousse. S’il avait effectivement eu de la chance dans la ville en tuant les policiers, cette nouvelle devrait le troubler vu que je l’avais considérablement affaibli. Et pour consolider mes dires, un grand bruit se fit entendre tout près, un peu comme si un régiment s’acheminait vers ces bois, ce qui devait être techniquement impossible vu que je n’avais pas usé de mon escargophone au poigné. Ce que je ne savais pourtant pas, c’est que la base pouvait effectivement retracer mon Den Den Mushi. Pauvre Flint. Il semblait bien qu’il y avait un fond de vérité dans le mensonge que j’avais blablaté. Sans trop m’en occuper vu que je ne me doutais de rien, j’agrandis mon sourire moqueur, avant de dandiner sur moi comme un gros alcoolique. Mon visage regardait le sol tandis que mes mains se balançaient de gauche à droite comme s’ils n’avaient plus de tonus. Ce qu’il ne savait pas, c’est que j’adoptais une attaque comme l’illustre capitaine Crow, mais ça, il allait bien vite s’en rendre compte. « Shakushi ! » Tout de suite après ma phrase, je disparus complètement de son champ de vision. D’un seul coup, une deuxième estafilade se forma sur l’autre joue de Flint ! Histoire de le prévenir que la fin était proche… Histoire de lui faire voir que j’avais mit les bouchées doubles.

                        De grosses entailles apparurent soudainement sur les arbres aux alentours et même que certains tombèrent sans crier garde. Pour tout vous dire, j’avais misé sur la rapidité de mes pas et je taillais tout ce qui était sur mon passage sans vraiment me préoccuper de ce que j’atteignais justement. Un troisième arbre tomba dans un bruit sourd après l’avoir coupé en deux pendant qu’à la seconde qui suivit, l’une des cuisses de Flint portait dorénavant une fine ouverture sur la largeur. Qui est ce qui pouvait m’arrêter ici ? Personne. Nonobstant, le forban avait trois options. Sa première était de tirer dans tous les sens pour essayer de m’avoir mais l’idée était bien trop improbable étant donné ma rapidité accrue comme jamais. La deuxième option était d’essayer de se protéger derrière d’autres arbres mais je pouvais tout aussi bien l’avoir vu que je n’avais malheureusement pas la pleine mesure de cette attaque furtive que j’effectuais. C’était d’ailleurs un peu pour ça que j’étais venu dans les bois. Elle était bien trop meurtrière. Tellement qu’il m’arriva une fois de blesser grièvement l’un de mes hommes pendant une mission. C‘est vous dire… Flint pouvait tenir bon puisqu’après cette technique qui allait à peine durer plus de deux minutes, je n’aurais plus aucune force… Mais ça… Il ne le savait pas vraiment… Ce qui conduirait donc à la troisième option qu’est la fuite… Sa seule chance de ne pas voir ma lame brusquement transpercer son cœur, mais aussi de fuir les hommes qui arrivaient en nombre dans le coin…

                        Spoiler:
                        Peur ? Flint Westwood aurait peur d'un gamin encore en âge de porter des couches culottes ? Il n'y avait aucun risque pour cela. Voilà ce qui faisait probablement toute la différence entre le gunslinger et le gradé de la Marine : l'expérience. Le quadragénaire en avait vu des plus vertes et des plus mûres, mais il faut croire que les jeunes de cette époque soit plein de vantardise. Le petit enfoiré n'était pas très loin de lui, les yeux perçant du pistolero cherchèrent sa cible, où pouvait-il être ? Où donc était-il passé ? Flint continuait de scruter derrière chaque arbre, toujours bien dissimulé derrière l'énorme chêne qui le camouflait...Le gunslinger tenait bien fermement sa winchester entre ses mains histoire de ne pas se laisser prendre de court par le bon samaritain...Au cas où....Juste au cas où...Il n'aurait pas fait bon être désarmé en cet instant critique...L'instinct, l'instinct de regarder dans la bonne direction, un bruissement dans les branchages de cet arbre précis...Un couteau qui vole et qui file droit vers lui...Le cow-boy eut juste le temps d'esquiver d'un mouvement du bassin...Un filet de sang coula sur la joue du gunslinger...Une grimace sur le faciès...Il n'avait pas totalement anticipé l'attaque du bon samaritain...

                        Voilà qu'il faisait une nouvelle apparition, et cette fois-ci devant le pistolero ? Etait-il tout simplement stupide ou bien ? Ce n'était pas une dizaine de mètres et quelques arbres qui pouvaient empêcher le quadragénaire de faire mouche...Bien au contraire...Cependant l'écho de sa voix et les paroles qui furent prononcées empêchèrent le pistolero de tirer...Il lui fallait faire vite...Très vite même...Le quadra ne voulait pas avoir affaire une seconde fois à Voile...Bien sûr si l'information que le bon samaritain était vrai...Pas le temps de jouer à une petite partie de poker en sa compagnie...North Blue n'était plus très loin maintenant ! Seul ce type se dressait en travers de son chemin! Le gradé entama une chorégraphie assez original, Flint avait l'impression de voir un type bourré et sous crack qui se préparait à chanter un refrain pour poivrot....Le gunslinger tira une fois, deux fois, trois fois...Avec des effets divers et variés...Puis le gradé disparut...Où diable était-il passé ? Tel fut la réflexion de notre protagoniste en ce moment même ! Ce dernier avait considérablement augmenté sa vitesse ! Les arbres furent déchiquetés, mordus par des coups de sabre ! Cette attaque était véritablement dangereuse !

                        L'homme au stetson arbora rapidement une garde en croix dans le but de protéger les principaux points vitaux...L'enfoiré était rapide, extrêmement rapide même ! Flint fut lacéré à de multiples reprises, la douleur était vive, intense...Chaque coup le faisant chanceler un peu plus...Il n'allait pas fuir, son attaque devait bien avoir une faille ! Il devait tenir le coup ! Derrière sa garde, Flint essayait de saisir la vitesse du gradé, il n'avait jamais vu un homme aller aussi vite depuis bien longtemps ! Comme dit précédemment le Marin n'était pas fait que d’esbroufe...Il était fort...Véritablement fort ! Les cris de douleur, de souffrance et de rage mêlés se firent entendre dans tout le bois...Et puis... « J'te vois ! »...Finalement après des dizaines et des dizaines de secondes écoulés et autant de coups portés, le quadragénaire avait réussi à s'adapter à la vitesse du bon samaritain ! La main de Flint se tendit sans peur de se la voir découper en morceaux...Il faut bien avouer qu'il n'y avait pas penser sur le coup ! Le gunslinger attrapa le crâne du gradé pour lui porter le coup qui faisait sa marque de fabrique. La tête de son adversaire vint s'écraser lourdement sur le sol dans un bruit assourdissant ! Flint respira quelques secondes dans l'espoir de reprendre son souffle, le petit saligaud lui avait donné beaucoup de fil à retordre...

                        « Ah......Ah...Ah...Enfoiré ! Raclure de merde ! »

                        De colère, le cow-boy lui porta un coup de pied féroce dans l'estomac avant d'en faire de même avec son katana ; l'écartant au loin. Il ne voulait pas prendre le risque que son adversaire le surprenne par un coup qui pourrait lui être fatal...D'ailleurs, Flint se demandait bien comment il n'avait pas été plus sérieusement blessé dans ces assauts répétés. Le gunslinger avait bien une belle entaille qui saignait au niveau du torse, une autre à la cuisse ainsi qu'une dernière se situant sur l'épaule gauche. Mais , il n'y avait pas l'air d'y avoir de dégâts profonds. Flint récupéra son arme, qu'il avait laissé tomber au sol, avant que l'autre zigoto n'émerge...Le quadragénaire reprit son souffle, sa respiration haletante cessait peu à peu, tandis que son rythme cardiaque reprit une activité normale. Bon...Qu'allait-il faire de ce marin d'eau douce ? A moitié groggy, dans l'immédiat, le gradé n'allait pas être une réelle menace...Il allait prendre le risque de le sortir de cette forêt...Flint rangea sa winchester dans son dos tandis que ses mains attrapèrent celles du bon samaritain. Le corps fut ainsi traîné jusqu'à l'extérieur qui n'était pas éloigné...Flint regarda rapidement aux alentours...Pas de Marins à l'horizon...Ses yeux cherchèrent à nouveau du regard...

                        « Ah ! Te voilà ! »

                        Le canasson était en train de brouter l'herbe verte à proximité du bois...Evidemment, un cheval n'allait pas faire son repas dans un bois...Question de logique et de proportion de gazon...Enfin gazon...Pas tellement. Bref, Flint se doutait bien qu'il allait trouver l'équidé quelque part ici. Le pistolero alla rapidement le chercher tout en prenant les mords...Puis un objet, dans un grand sac accroché au cheval, attira l'attention du gunslinger...Une corde ! Parfait, parfait se dit-il alors...Effectivement, c'était très pratique pour attacher quelque chose...Dans le cas présent, quelqu'un. Une troisième chose déclencha cette fois-ci la colère du gunslinger...

                        « Mes flingues ! Enfoiré ! Tu sais combien de temps il m'a fallu pour les fabriquer ?!

                        Un coup de pied dans le ventre suivit par un deuxième. Flint entreprit violemment de faire un saucissonnage de gradé de la Marine ! Avant qu'une idée ne vienne germer dans son esprit. Un large sourire vint illuminer son visage à ce moment là. Il était sûr que le bon samaritain avait sur lui cette longue cape dont il s'était recouvert à leur rencontre. Effectivement, l'étoffe n'était pas loin ! A quelques mètres à peine. Le quadragénaire déchira légèrement l'étoffe pour qu'il soit à sa convenance...Vu l'idée qu'il avait en tête, il n'allait pas gâcher ce qu'il avait sous la main ! Flint fouilla rapidement les affaires du Marin...Bah oui, autant se faire quelques bénéfices avant de partir ce sera toujours utile...

                        « Alors qu'est-ce qu'on a ? Un portefeuille hein ? Intéressant...Combien de ronds ? Pfff...J'croyais que les gars du gouvernement se la coulait douce...Mais t'es fauché mec ! Bon j'prends quand même, histoire de te casser les joyeuses...Et puis ça me permettra peut-être de racheter les composants de mes flingues...Qu'est-ce qu'on a d'autre ? Un escargophone ? Il va rester ici, t'en aura pas besoin...C'est tout ce que t'as ? C'pas ma veine, 'fin bref... »

                        C'est ainsi que Flint enroula le corps du bon samaritain dans un paquet cadeau improvisé ! Emballé, empaqueté, bâillonné c'est pesé ! Le cow-boy serra la corde au maximum pour être sûr que le Marin ne ferait pas trop de geste...L'idée de le tuer sur place avait traversé l'esprit du quadra, cependant le gradé lui était plus utile vivant que mort...Juste au cas où ça tournerait mal à Logue Town, c'est très pratique un otage, apparemment assez prestigieux qui plus est. Flint posa le paquet sur le dos du canasson avant de se mettre en selle ; d'ailleurs ça faisait longtemps qu'il n'avait plus monté un cheval. C'était une sensation qui lui remémorait pas mal de souvenirs. L'équidé mis l'équidé au galop, il voulait rejoindre le port au plus vite...Logue Town n'allait pas lui manquer, pour sûr. La ville n'était plus loin, Flint la voyait se rapprocher au fur et à mesure de son avancée dans la plaine. A quelques dizaines de mètres de sa destination, Flint descendit pour prendre sur son épaule gauche le Marin. Le cheval avait été vu en ville, pas question de se faire repérer à cause de lui, une petite claque sur le derrière et l'étalon reprit une nouvelle chevauchée tout en hennissant. Le plus dur avait été fait, Logue Town ne serait maintenant qu'une formalité...Du moins, le cow-boy l'espérait ! Flint fourra son stetson dans son manteau, histoire qu'on ne la Marine ne le reconnaisse pas tout de suite. N'empêche, le quadragénaire se sentait un peu nu sans son accessoire fétiche...Mais bon, il arriverait bien à s'en passer l'espace d'une dizaine de minutes tout au plus. Pour l'instant, ça passait sans accrocs...Pas de marin à l'horizon...Parfait, parfait...

                        « Hey ! Vous là ! »
                        *Et m...*

                        Flint tressaillit un court instant avant de s'arrêter. Un coup d'oeil en arrière lui permit de distinguer un unique marin qui semblait avoir été interloqué par l'étrangeté du paquet porté...Evidemment que ce n'était pas un chef-d’œuvre ! Flint s'arrêta puis tourna légèrement la tête sans se mettre face au troufion. Vite, il lui fallait trouver un bobard.

                        « Je peux savoir ce que vous transportez ? »
                        « Euh...C'est....C'est...C'est un colis pour un gradé de votre quartier général, je ne me souviens plus de son nom par contre... »
                        « Un gradé ? Ah ! Ça doit être pour le lieutenant Alheïri Fenyang »
                        « Voilà, c'est ça ! Avouez qu'il est assez difficile à retenir ce nom »
                        « Ah je vous crois ! Mais vous n'avez toujours pas répondu à ma question... »
                        « Je vous avoue que moi même je ne le sais pas ! Je viens de loin avec ce colis, mon patron m'a expressément demandé de pas ouvrir le colis avant sa destination finale en main propre »
                        «D'accord, je vois...Mais vu la forme de la chose, ça ne doit pas être banal ! Par contre l'emballage reste à désirer ahahaha. »
                        « Oh vous savez...Chez...Navyssimo, on garantit toujours la qualité du produit arrivé à destination ! Le paquet, c'est superflu tant que le contenu reste en bon état. Navyssimo, c'est l'assurance d'un produit intact ! Navyssimo : la livraison par des pros ! »

                        Flint leva le pouce...

                        « Hmmmph !!! Hmmmphh.... »

                        Sbaaaaf !

                        *Ta gueule !*

                        « C'était quoi ça ?!

                        Flint se racla bruyamment la gorge histoire de faire croire au troufion que c'était de lui dont le bruit provenait...Puis le gunslinger toussa tout aussi bruyamment. Le fait qu'il soit de dos et qu'il n'ait que la moitié du visage vers le marin rendait la chose assez crédible vu que ce dernier ne le voyait pas correctement.

                        « Ah excusez moi, j'avais un chat dans la gorge ! Bon, si vous le permettez, je vais devoir y aller...C'est que ce machin est lourd ! »

                        Sans attendre de réponse ou de consentement, Flint reprit sa route tout en saluant le soldat de la Marine. Le quadragénaire accéléra le pas une fois hors du champ de vision de l'autre olibrius. Le cow-boy se souvenait parfaitement du chemin à prendre pour se diriger vers le port...Il y fut en quelques minutes à peine. Ah ! Qu'il était bon pour notre protagoniste de ne pas avoir eu d'ennuis, il avait juste eu une petite suée tout à l'heure à cause des bruits du gradé empaqueté mais sinon...Ça s'était passé comme sur des roulettes ! Il lui fallait maintenant cacher son colis...Cette petite ruelle serait parfaite ! Le temps qu'on le découvre, le gunslinger serait déjà loin. Peu après, Flint vola un navire de pêche puis mit les voiles, il était temps de prendre la mer, direction North Blue !