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Le vol ne paie pas !

Tandis que les premières lueurs du jour paraissaient sur les rideaux ornant la baie vitrée et tentaient, en vain, de se glisser à l’intérieur de la pièce, il se réveilla et sortit de son lit pour enfiler un costume après s’être lavé. C’était une habitude, pour lui, que de se lever si tôt à tel point qu’il n’envisageait pas une seul instant de rester plus que de coutume dans son lit. C’était une pure perte de temps que de passer son temps libre à trop se reposer. Ainsi donc, sa journée commençait toujours en même temps que le soleil pour se finir bien après l’astre lumineux. Habillé, il quitta la chambre et se dirigea vers la terrasse, qui avait vue sur l’immensité de l’océan, où une servante âgée d’à peine vingt ans, mince d’allure, les cheveux noir et d’un visage aussi peu engageant que celui du descendant de l’illustre famille, lui apporta sur un plateau d’argent frappé aux armoiries des Dark une bouteille et un verre, dans lequel avaient été mis deux glaçons, qu’elle remplit du liquide jaunâtre contenu dans la bouteille lorsqu’elle eut posé le plateau sur la petite table en marbre blanc, près de laquelle était située la chaise où le marine était assis et d’où il contemplait le lever du jour sur cette magnifique étendue d’eau d’un bleu pratiquement azur, avant de le placer en face du jeune homme et ensuite de repartir aussi silencieusement qu’elle était venue. C’était un autre rituel matinal que de siroter sa boisson rafraîchissante en observant l’étoile apparaître à l’horizon progressivement. Il ne s’en lassait pas. L’île sur laquelle se trouvait sa villa de campagne subissait de grandes canicules chaque année à un point qu’il s’avérait nécessaire de mettre quelques glaçons dans une boisson bue à l’aube afin que les vingt-cinq degrés des premières minutes de clarté ne soient pas non plus pénibles. Il était arrivé ici hier dans l’après-midi après avoir terminé la mission qu’on lui avait confié. Puisque son navire était sur West Blue aux environs de ce bout de terre, il n’avait pu se retenir de profiter du luxe de sa demeure située sur les hauteurs et qui surplombait ainsi la ville entière. Il avait alors laissé son équipage aux ordres de la personne la plus gradée après lui en disant qu’ils avaient pour seule consigne de rester sur le bateau pendant qu’il rejoignait la civilisation. Les matelots, habitués à ces pauses d’entre-deux missions, accueillirent avec enthousiasme la nouvelle. Pour eux, cela signifiait pouvoir s’amuser et trinquer toute la nuit sans avoir à se soucier des brimades que pouvaient leur lancer le noble et avec comme unique tâche que tout soit impeccable pour prendre le large le moment venu. Autant dire que c’était la belle vie qui s’offrait à eux pour quelques heures : une vie d’amusement, de détente, de fous rires incontrôlables et de bonnes pintes autour d’une ambiance festive immodérée. Se décontracter à certains moments était primordial si on ne tenait pas à sombrer dans le désespoir à force de côtoyer la mort sans cesse. Tandis qu’ils se préparaient à festoyer en plein milieu de l’après-midi, Showl arriva dans la ville pour rejoindre ensuite son domaine. Ici, très peu de gens connaissaient son visage et aucun ne savait quelque chose de lui en raison de ses rares apparitions fugitives. En soi, c’était une bonne chose, ainsi personne ne venait le déranger chez lui et ses vacances se passaient grâce à cela dans le calme et la sérénité la plus absolue. Si un besoin matériel se faisait sentir malgré le fait que sa propriété soit plus qu’équipée, un simple appel suffisait pour qu’un domestique descende le chercher en ville et le ramène. Aucun problème ne perdurait plus d’une heure au maximum soit le temps d’un petit entraînement de golf sur neuf trous.

Le levé du soleil terminé, ce fut l’heure du repas. Un servant le pria de rejoindre la salle à manger où allait lui être servi sous peu le petit déjeuner. Achevant le peu de liquide jaunâtre resté dans son verre, il fit ensuite ce que l’homme venait de lui dire. La salle à manger se trouvait non loin de la terrasse, à vrai dire elle y était pratiquement adjacente. Il y arriva bien vite et s’assit à sa place habituelle, en bout de table et face au tableau représentant les armoiries de sa famille accroché sur le mur. De suite, plusieurs personnes apportèrent un large choix de nourriture diverse et variée. Toutes les choses qu’il aimait manger au petit déjeuner s’y trouvaient, sans exception, comme d’habitude. Il prit son temps pour goûter aux innombrables denrées présentes et en apprécier chaque saveur. Alors qu’il finissait de boire son thé du matin, la même servante qu’à l’aube vint lui apporter sur un plateau identique au précédent un den-den mushi paraissant vibrer. Le marine reposa son verre sur la table en bois poli et verni, s’essuya la bouche avec une serviette en soie pausée à côté et prit le petit appareil avant de décrocher. Via l’engin, un homme se présenta sous le nom de Toji Arashibourei et de grade de capitaine de la marine d’élite. Soit un officier supérieur à lui. Le haut gradé lui briefa en l’espace de quelques instants les détails d’une nouvelle mission qu’il assignait au noble avant de raccrocher subitement. Le moins que l’on puisse dire était que ses congés ne duraient pas. Hélas, il n’avait guère l’opportunité de refuser cet ordre provenant d’un éminent marine. Il fallait donc qu’il la remplisse dans les plus brefs délais s’il voulait pouvoir continuer à profiter de ce luxe. Reposant l’objet sur le plateau d’argent, il se leva de table sans prononcer un mot et se dirigea vers l’entrée, accompagnée de la domestique. Celle-ci lui ouvrit la porte et le regarda s’en aller d’un pas mesuré sans donner, cependant, l’impression de se hâter. Regagnant en quelques minutes le port d’amarrage, il se dirigea vers le seul navire de la marine présent. Fort heureusement pour les membres de son équipage, tout était impeccable lorsqu’il monta à bord. L’unique chose étrange était que pratiquement tous les matelots dormaient à poings fermés et semblaient ne pas être décidés à se réveiller et ainsi revenir aux dures lois de leur vie de justicier. A la fois énervé et exaspéré de cette attitude, il ordonna aux rares personnes réveillées de sonner la corne de brume tant qu’il se mettait des petits bouchons de cires dans les oreilles. Donnant le signal, un bruit effroyable se répandit sur tout le vaisseau et même sur une bonne partie de l’embarcadère déserte. La suite fut plutôt navrante. En effet, tout ses sous-fifres bondirent hors de leurs lits et se dépêchèrent de rejoindre le pont où se trouvait l’homme aux cheveux noir de jais à une telle allure que plusieurs tentèrent de passer les portes en même temps ce qui créa une cohue à rendre fou n’importe qui. Pressé de prendre le large, il leur ordonna sur un ton ferme de se mettre en rang devant lui immédiatement. Aussitôt, le troupeau parut moins dissipé et en seulement quelques secondes les rangs furent formés et les personnes aux garde-à-vous les formant ne firent plus un seul bruit. Content de voir qu’enfin l’ordre régnait après que le chaos fut passé par là, il annonça à tous que le départ était pour dans un quart d’heure et qu’il ne tolèrerait aucun retard sous peine de châtiment à la hauteur de l’infraction commise. Ceci dit, tous se mirent au travail afin d’être prêt dans les délais imposés.

Le délai pratiquement écoulé, il se dirigea vers la pièce du navigateur afin de lui dire où ils devaient se rendre afin qu’il puisse prendre le bon eternal pose dans l’armoire de ceux de West Blue. Lorsqu’il y arriva, l’homme y était déjà et le salua à son entrée. Ne se préoccupant pas de cela, le sous-lieutenant dit que la destination du jour était l’île de Las Camp. A ces mots, le visage du subordonné se métamorphosa et afficha une peur facilement décelable. Que c’était rébarbatif de voir ces expressions sur les faciès des gens ! Cela avait le don de le mettre de très mauvaise humeur, ce qui n’était guère conseillé. L’héritier des Dark lui demanda alors ce qui lui faisait si peur ainsi que le motif. Son interlocuteur mit du temps à répondre, mais finit par prononcer que tout allait bien après avoir essayé de reprendre contenance. Conscient du mensonge que venait de lui dire le sous-fifre, il concéda à ne pas le punir, cette fois-ci, pour avoir eu une faiblesse et sortit de la salle dans laquelle restait le poltron. Désormais, vu que le quart d’heure venait de s’écouler, tout le monde devait être à son poste et prêt à partir sur la mer qui s’offrait à eux. Lui espérait en finir le plus vite possible afin que son précieux temps ne soit pas gâché par un vol de marchandises orchestré par des personnes, vraisemblablement, malintentionnées. Le voyage, comme il l’avait prévu, ne dura pas plus de quelques heures. Ainsi, le bateau arriva aux environs de sa destination aux environs de midi. Il donna alors l’ordre au navigateur de se rapprocher le plus possible de l’île sans, toutefois, qu’un habitant ne puisse les apercevoir. Cela ne laissait donc comme champ de manœuvre que de se cacher dans une crique environnante. Heureusement, ce n’était pas ce qui manquait par ici. Lorsque l’ancre fut jetée, il réunit l’entièreté de l’équipage afin de donner ses nouvelles directives. Un groupe de dix marines allaient le suivre tandis que les autres resteraient à et veilleraient à ce que rien n’arrive à leur moyen de repli. Parmi les sélectionnés pour l’accompagner figurera un adjudant-chef, deux caporaux, quatre marins première classe et trois marins seconde classe. Afin que la mission soit le plus expéditif possible, il choisit avec soin chacun de ses hommes dont un caporal d’une force physique n’ayant d’égale que sa bêtise, c’est dire si elle était grande, mais particulièrement efficace pour remplir certaines tâches plutôt ennuyantes : Rokusen Tôsû. Quelqu’un d’assez grande taille (2m10), d’une musculature sans pareille et avec un crâne aussi vide extérieurement qu’intérieurement. Cet homme aurait pu être promu à un grade bien plus élevé si Dame Nature avait bien voulu lui faire don d’un cerveau en échange d’un peu de muscle. Mais, le fait qu’il soit particulièrement idiot jouait bien souvent en la faveur du sous-lieutenant qui lui confiait systématiquement les missions où l’ordre était de tuer ou bien d’exterminer des individus pour que la soif de sang du baraqué soit satisfaite et en l’accompagnant dans le but évident de ne pas le laisser aller trop loin dans les massacres. C’est aussi la raison pour laquelle il ne le laisse jamais sur le vaisseau pendant qu’il effectue mission, cela permet d’éviter des pertes inutiles de matelots qui peuvent s’avérer utiles dans certains cas bien précis. Enfin, après qu’il eut choisi les dix marins, il ordonna qu’on mette une barque à l’eau afin qu’il ne soit pas obligé de mouiller son costume pour rejoindre la terre ferme et que chacun enfile une des capes miteuses réservées pour les infiltrations avant de leur distribuer à chacun un den-den mushi portatif. Cela fait, tous prirent place à bord, lui y compris. Désormais, il ne restait plus qu’aux matelots de ramer afin d’arriver sur l’île.

Une demi-heure plus tard, la petite embarcation atteignit le port de l’île. Comme on pouvait s’y attendre après les événements survenus il y a peu, quelques rares personnes étaient présentes dans le port à leur arrivée. Compte tenu de leur apparence, tous furent méfiants alors que le groupe traversait l’embarcadère afin d’arriver dans les quartiers chauds de la ville. Selon les renseignements que lui avait délivré Toji, la boutique à laquelle appartenait la cargaison volée se trouvait quelque part par là et ressemblait à s’y méprendre à un bunker fortifié. Chose qui lui avait semblé étrange pour une boutique, mais assez compréhensible au vue des dangers dont regorgent ces lieux. Au bout de quelques minutes à marcher dans les rues, ils finirent par apercevoir ce qu’ils recherchaient : une sorte de campement militaire antique. Nuls doutes que c’était l’endroit quêté. Accompagné des dix autres marins, il traversa une sorte d’allée emplie de crânes dont il n’était certain de leur provenance. Après quoi, tous entrèrent dans la boutique ressemblant plus à une chambre noire qu’à autre chose. De suite, une immense ombre se profila devant eux pour finalement laisser placer à un homme-poisson d’une hauteur n’ayant d’égale que sa fermeté et sa méfiance envers le groupuscule. Evidemment, des présentations s’imposaient dans ce genre de situations. Il se découvrit alors la tête et présenta une carte d’officier de la marine au gérant qui semblait ne pas en faire grand cas voire même de s’en contreficher éperdument. Ayant su d’avance que cela ne serait pas suffisant, il prit le temps d’expliquer le pourquoi de sa venue à la créature en face de lui pour ensuite l’interroger.

- Je suis ici pour enquêter à propos de la disparition d’une cargaison de vos produits. Aussi, j’aimerais vous poser quelques questions.

- Pour commencer, à quelle heure devait arriver la cargaison ?

- Humph... À quatorze heures trente tapante.

- Y a-t-il une maison abandonnée avec sous-sol dans les environs du port ?

- Humph... Y en a plein du coté sud, un vrai bidonville remplis de faiblards se faisant rejeter par les gangs.

- Une Mafia sévit-elle dans les environs du port ?

- Une mafia ? Humph ! T'as pas vu que la ville était entièrement aux mains des gangs ici ?! Le port tout particulièrement. Humph...

- Enfin, avez-vous des informations à partager au sujet de ce probable vol ?


À cette dernière question, l’interrogé ne répondit pas, laissant à la place planer un silence pesant. Comme si l’atmosphère de la pièce n’était pas déjà assez lourde comme cela ! Voyant qu’il ne pourrait pas en tirer plus de la part du vendeur, il prit congé et ressortit de cet endroit lugubre en ayant pris soin, au préalable, de remettre sa capuche. Cela dans le but évident de ne pas dévoiler son identité aux possibles personnes les espionnant pour le compte de chefs de gangs de la Mafia. Il valait mieux être prudent par ici, s’il voulait revenir rapidement à sa maison de campagne. Et pour ce faire, la discrétion et la rigueur étaient de mises, voire même imposées par l’ordre de mission puisqu’il aurait de gros problèmes s’il se faisait prendre et en créerait par la même occasion au Gouvernement Mondial en forçant malencontreusement les gens à être bien plus méfiant et aux mafieux d’être plus présents que pour dans l’instant. Ce qui était plutôt difficile dans l’état actuel des choses. Mais bon, il était tout de même préférable de ne pas aggraver les choses et le meilleur moyen pour y arriver était de ne pas faire de grabuge et de n’éveiller aucun soupçon que ce soit sur leur identité ou à propos de leur mission.
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Après être sorti de cet endroit lugubre, la petite troupe revint au port où risquait bien de se dérouler le prochain acte. Enfin, un seul savait exactement comment allait se passer la suite des opérations en ces lieux dangereux et peu accueillants pour des marins. Qu’importe qu’ils fassent partis de la Marine d’élite. En effet, malgré le fait qu’ils aient tous été entrainés à survivre en territoire hostile, on ne pouvait affirmer avec certitude que rien de fâcheux n’allait se produire durant leur séjour ici. Ainsi, tous restaient constamment sur leurs gardes afin qu’aucun n’ait à payer le prix fort de la négligence d’un autre. Un seul faux pas risquait fort de leur coûter cette couverture qui, pour l’instant, leur avait permis d’éviter les quelques problèmes qu’ils auraient pu rencontrer avec des mafieux ou tout autre criminel potentiel. Il valait donc mieux ne pas commettre la moindre erreur au vue des désastreuses conséquences que cela engendrerait. De retour à l’embarcadère, il pivota de suite vers la droite et s’engouffra dans une des nombreuses allées sombres de la ville. Ces rues, aussi inhospitalières que le reste de l’île, ne laissaient planer aucun doute sur la condition de vie des personnes qui habitaient, si l’on peut parler d’habitat, assez proche de ces chemins peu fréquentables et véritables nids à déchets en tout genres que ce soit des simples détritus ou bien des restes de cadavres humains. Pour le sous-lieutenant, ça n’était guère plus effrayant que la tête qu’arboraient ses subordonnés ce matin, mais ceux-ci semblaient être en désaccord avec sa façon de penser au vue de leur teint blême et du fait qu’ils ne cessaient de racler leur gorge à tel point que l’officier en venait à se demander s’il leur restait encore du mucus dans la trachée ou si c’était tout simplement de la salive qu’ils faisaient redescendre jusque dans les bronches. Au bout, un spectacle d’une tout autre ampleur les attendait : les bidonvilles. Effectivement, à côté de ce qui apparaissait sous leurs yeux, les ruelles passées semblaient être emplies de joies et de bonheur. De par et d’autres de ces sortes de sentiers battus s’entassaient dans des sortes de bicoques des familles entières bien souvent composées d’enfants, de parents et même de grands-parents. Cependant, s’il avait fait le déplacement jusqu’ici, ce n’était certainement pas pour s’apitoyer sur le sort de ces gens. Ce n’était pas du tout son genre d’éprouver, ne serait qu’une once de pitié envers qui que ce soit. Pour lui, si ces humains encombrent les lieux et empoisonnent l’air ambiant par leur simple présence ce n’est que parce qu’ils sont trop faibles, trop craintifs, trop vulnérables pour prendre les armes contre le régime de leur pays. De pareils déchets ne méritent même pas la vie. Après tout, à quoi bon vivre si ce n’est pour tenter d’assouvir ses rêves, pour qu’au fond de nos yeux brille même au dernier instant une lueur d’aspiration au bonheur ? Ces personnes si pitoyables ne méritaient même pas qu’il les regarde car se faisant cela signifierait leur mort immédiate. Tout à coup, une grand-mère fortement âgée, vêtue d’un pagne et dégageant une odeur nauséabonde se jeta sur lui et les implora à genoux, ses sous-fifres et lui-même, de l’aider à sortir de cette misère. C’en était trop, il ne parvenait à imaginer que cette dame osait encore se voir dans un miroir après avoir demandé tel service. N’avaient-ils donc aucune fierté, ces marginaux ? N’ayant pas de temps à perdre à écouter une femme, il dégaina d’un geste vif l’un de ses katanas cachés sous sa cape et le planta dans le dos de la misérable à l’endroit où se trouvait son cœur puis rengaina aussitôt l’arme après l’avoir retirée de la plaie béante et continua sa route alors que la vieille succombait au coup porté et vivait ses derniers instants en tant que pauvre. Les autres exclus observèrent la scène, mais ne firent rien, comme impuissants face à ce drame qui venait de se produire.

Finalement, ils trouvèrent enfin ce qu’ils cherchaient dans ce coin désolé et repoussant ou plutôt ce que l’héritier des Dark recherchait. Effectivement, on ne pouvait pas vraiment dire que les autres marins avaient leur mot à dire dans les décisions qu’il prenait auquel cas ils risquaient fort d’y laisser la vie. Alors, à défaut de ne pouvoir rien contester ou même suggérer sans encourir la peine capitale, ses subordonnés se contentent de le suivre, en espérant avoir quelques plaisirs comme celui de combattre ou bien de vivre. Le groupe venait juste d’atteindre une petite maison abandonnée comme celles que leur avait décrite le vendeur, la suite allait ainsi pouvoir se mettre en place de façon calme et sereine. Après tout, l’empressement n’a jamais été le complice de la réussite, loin de là même. En effet, même s’il devait avouer qu’il était impatient de rentrer, il se complaisait à tout faire dans un ordre minutieux sans rien omettre afin qu’il n’y ait aucun accroc. Dans sa tête, tout était clair, que ce soit les événements passés ou ceux à venir, tout avait déjà été préconçu par le sous-lieutenant. Rien ne saurait entraver ce plan échafaudé avec soin et dont les ressorts se mettaient en place au fur et à-mesure. Le petit groupuscule entra donc dans la maisonnette sauf deux que l’officier avait chargé de la surveillance du lieu pour éviter toute intrusion ou espionnage indésirable. L’endroit semblait convenir selon le faciès du chef des opérations, si toutefois on considérait un visage impassible comme un avec un sourire. Il suffisait simplement de vérifier que la bicoque possédait un sous-sol, maintenant, et rien de tel que trouver un escalier y conduisant pour s’en assurer. S’engouffrant en premier dans l’étroit couloir sombre, sur lequel donnait les escaliers qu’ils venaient de descendre, il visita ensuite le souterrain afin de s’assurer qu’il était conforme en possédant deux pièces bien distinctes séparées par un mur et une porte. Même s’il devait avouer que l’espace manquait, il chargea ses hommes de faire en sorte que les pièces soient pratiquement vides hormis certaines choses qui devaient y rester. Ce serait bien dommage que l’atmosphère ne convienne pas aux futures actions. Les ordres donnés, il remonta les marches poussiéreuses et branlantes puis sortit du taudis en se dirigeant à nouveau vers le port sans prêter attention aux matelots qui surveillaient les alentours. Seul, il pressa le pas jusqu’à sa destination puis s’arrêta net, lorsqu’il fut arrivé, pour observer la vie quotidienne des gens. C’est alors qu’il remarqua la seule personne dehors en ce moment, un vieil homme sûrement sexagénaire et qui semblait avoir ses lombaires bloqués au vu de sa position fortement voûtée pour un simple balayage. Le marine, toujours caché sous la cape, s’approcha du civil et lui murmura que sa maison lui appartenait, désormais, avant de lui donner un coup de pied dans le ventre puis de rentrer à l’intérieur de la demeure et de refermer la porte. Si tout se passait comme prévu, il ne tarderait pas à y avoir de l’action. Mais, que serait de l’action sans protagonistes ? A cette pensée, il sortit son bras gauche de sous la veste et utilisa le petit escargophone qui y était accroché. Un quart d’heure plus tard, l’entrée de la chaumière fut défoncée et six hommes dont un visiblement craintif pénétrèrent. De suite, les ennuis affluèrent, l’un de ces écervelés demanda d’un ton ferme à Showl qu’il parte sur le champ s’il ne souhaitait pas avoir un corps criblé de blessures en le menaçant d’un revolver certainement chargé. Nullement impressionné par les menaces d’un mafieux, il rétorqua qu’il ne partirait pas seul d’ici. Bien trop simplets, les envoyés de la Mafia du port ne comprirent pas le sens de sa phrase et se contentèrent de sortir tour à tour leurs armes et de se préparer à ouvrir le feu. A un contre cinq, l’issue du combat ne faisait aucun doute.

Soudain, la clarté que l’ouverture de la porte avait apporté à la pièce disparut et laissa place à la pénombre. Interloqués, les mafieux prirent du temps à remarquer que ce changement ne provenait pas d’eux mais plutôt de ce qui était derrière eux et à se retourner pour voir la scène de leur vie. Sous leurs yeux ébahis apparurent alors les silhouettes capées de quatre marines dont le caporal anormalement grand qui laissait entrevoir sur son visage un sourire carnassier. Les secondes suivantes furent assez nébuleuses pour les rescapés. L’héritier des Dark, profitant de la stupéfaction générale, dégaina ses katanas et les planta dans les cœurs de deux agents de la Mafia après s’être rapidement mû près de ses adversaires de ces quelques minutes. Tôsû s’occupa du reste en obligeant les ennemis de la marine à faire la connaissance de son redoutable poing gauche qui envoya valser les trois derniers sans leur laisser le temps de comprendre ni d’analyser calmement la scène. Apeuré, le bossu propriétaire de la maison ne sut que faire devant la défaite de ses renforts et tenta vainement de s’enfuir. Mais, on n’échappe pas à son destin aussi facilement, hélas. Et le destin, qui était de ne pouvoir rien raconter de ce qui venait de se passer ici, fut accompli d’un coup d’arme blanche dans le cœur par le sous-lieutenant qui regarda le vieillard s’écrouler sans éprouver le moindre regret à l’idée d’avoir tué un second civil sur la même journée. Pour lui, c’était des choses qui arrivaient tout comme le fait de tuer des pirates ou des criminels quand l’occasion se présentait. Après cela, le cruel marin donna l’ordre à ses soldats de mettre les capes qu’ils avaient dû apporter, en plus des leurs, sur le trio de criminels et de les emmener jusqu’au repaire. Aux prisonniers, il ne dit que de ne pas chercher à s’enfuir sous peine de mort. De retour à la maisonnette des quartiers pauvres, l’officier vérifia que les pièces du sous-sol avaient été aménagées à sa convenance avant d’ordonner les mafieux y soient conduits et qu’un seul soit laissé, en sa compagnie et en celle du caporal musclé secondé par deux matelots de deuxième classe, ligoté au niveau des cuisses et les mains attachées dans le dos sur une chaise en bois dans la seconde pièce. Cela exécuté, la séance pouvait commencer. Préférant éviter les pertes de temps inutiles, il demanda de suite au ligoté s’il avait des informations au sujet d’une cargaison qui a disparu la veille alors qu’elle devait arriver au port à 14h30 et le prévint que le dire tôt était mieux que tard. L’interrogé réfléchit alors quelques instants avant d’annoncer d’une voix mal-assurée qu’il n’avait pas entendu parler d’un tel fait. Evidemment, il fallait se douter qu’obtenir des informations ne serait pas chose aisée. Il ordonna alors que les deux matelots délient les mains du hors-la-loi et saisissent ensuite les bras d’une main ferme tandis qu’il fit signe au caporal d’approcher avec sa hache. Celui-ci, content de pouvoir enfin intervenir leva alors l’objet au-dessus du bras droit tenu par un des deux subordonnés et abaissa d’un coup vif l’arme jusqu’au sol où elle laissa quelques marques. Du sang gicla alors des membres coupés et se répandit par terre, sur l’arme et sur toutes les surfaces environnantes. En même temps, deux humains crièrent après avoir perdu chacun une partie de son bras. En effet, au dernier moment le criminel avait entrainé vers lui le marine et l’attaque avait donc sectionné aussi le membre droit du marin en plus de celui du captif. En somme, un sacrifice utile.

Puisque que le marin perdait autant de sang que le forban, il décida d’agir et ainsi laisser le temps à l’homme de reconsidérer la question posée en se dirigeant calmement vers le matelot, sabre dégainé à la main pour lui dire ses dernières paroles. Franchement, quel gâchis ! Sacrifier une vie pour si peu, il fallait qu’il ne meure pas avant deux voire les trois interrogatoires, mais évidemment l’idiot n’a pas pris au sérieux sa tâche et en ménageant ses efforts, il a signé son arrêt de mort. Tant pis pour lui, il va apprendre que dans la marine d’élite, les faibles n’ont pas leur place tout comme ceux ne prenant pas à cœur les tâches qui leurs sont confiées. Face à face, il lui tint à peu près le même discours que ce qu’il venait de penser avant de lui enfoncer d’un coup sec sa lame dans son cœur puis de la retirer lentement et de s’éloigner en laissant là le corps tomber raide mort au sol, le regard vide. Cela fait, son attention fut refixée sur le captif et sur sa possible réponse. Hélas, ce ne fut pas plus concluant qu’au premier essai. Il décida alors de jouer encore un peu en transperçant le poumon droit de l’homme et de progressivement descendre vers le bas en cassant les côtes.mais, cela n’eut pas l’effet escompté. Soit, c’était inutile de le maintenir en vie plus longtemps. Le mécréant connu donc la même mort que le subordonné à la simple différence qu’il n’y eut pas de dernières paroles. Quelle perte de temps ! Le premier interrogatoire venait d’être un échec, fort heureusement il avait pris ses dispositions et avec encore deux autres au frais, les informations allaient certainement arriver. Mais, avant que n’entre la seconde victime, remettre en état la pièce semblait être une excellente idée pour lui tandis que le sous-fifre restant n’était guère enchanté. Quelques minutes se passèrent le temps que tout soit de nouveau en ordre, que le corps soit déplacé près de celui qui passerait en dernier et qu’on fasse entrer la deuxième personne. Pour elle, ce fut en tout point similaire à la précédente, que ce soit au niveau de la première réponse ou de la façon dont elle était ligotée. Après tout, il n’y avait pas besoin de changer de siège puisque celui-ci était pratiquement intact. La première chose qui différa fut la manière dont la torture se déroula, au lieu de l’amputer d’un membre, une idée bien meilleur lui traversa l’esprit, celle de la faire souffrir un peu plus lentement afin que le troisième sujet comprenne mieux ce qui allait lui arriver lorsqu’il viendrait et ainsi peut-être donnerait-il les informations convoitées. Il s’approcha donc du criminel et d’un geste vif dégaina son katana pour le planter dans le rein droit et ensuite d’agiter un peu la lame vers le haut pour procurer d’autres sensations tandis qu’il reposait la question. Le torturé cria de douleur puis ne fit plus que de légers sursauts pendant que le supplice durait, mais ne dit rien. Cela contrariait un peu plus ses plans, certes il restait encore un autre après celui-ci, cependant c’aurait été un gain de temps considérable s’ils avaient de suite coopéré. Il fit alors signe au hacheur de lui couper les jambes, n’ayant rien d’autre à retirer de ce corps bientôt sans vie. Tandis que l’imposant marin approchait, le criminel sentait accroître sa peur en lui et il commença alors à supplier l’officier de l’épargner en lui promettant de l’aider à trouver ce qu’il désirait, hélas c’était trop tard puisque l’ordre avait été donné. Un violent coup de hache s’abattit quelques instants plus tard et détruisit la chaise en plus de sectionner les deux membres inférieurs ainsi que d’arracher au mafieux un hurlement de douleur. Contre toute attente, l’homme de la mafia essaya de se relever malgré son énergie considérablement diminuée afin d’accomplir une chose lui tenant certainement à cœur. Cela rendait malade le sous-lieutenant que de voir quelqu’un s’attacher obstinément à la vie alors qu’elle tentait sans cesse de le lâcher. Enfin bon, il allait donc falloir qu’il intervienne une nouvelle fois. A nouveau donc, il s’approcha avant de dégainer son arme et d’en transpercer la pompe cardiaque ennemie. Une nouvelle fois, un nettoyage s’imposait et cette fois-ci ce serait supérieur au premier au vue du nombre de dégâts que ce second interrogatoire avait occasionné.

Un bon quart d’heure plus tard, le dernier interrogatoire pouvait enfin débuter et se finir, si possible, sur la révélation des informations en plus de la mort obligatoire du mécréant. Cette fois-ci, une innovation était apparue sur la façon dont l’homme serait attaché. En effet, puisque la chaise en bois avait été démolie auparavant, il avait fallu trouver un autre moyen de s’assurer que le captif ne puisse bouger. Et en ce sens, deux piquets avaient été plantés par monsieur muscle dans le sol et deux sabres de marins dont celui du décédé avaient servis à délimiter les zones sur chaque bout de bois. En plus de cela, des cordes avaient été placées au-dessus et en-dessous de chaque arme blanche et les membres de l’interrogé y avaient été solidement fixés. Au final, cela ressemblait à peu de choses près à la représentation des proportions humaines dans un cercle qu’avait fait un célèbre peintre dont le nom ne lui revenait plus en tête. Mais, qu’importe, place à l’action ! Pour celui-ci, l’attente avait été plus longue que pour les précédents, mais cela avait aussi dû lui permettre de réfléchir un peu à la question en observant les corps inanimés de ses camarades de jeu. Du moins, c’est ce qu’espérait le sous-lieutenant, hélas, la première réponse fut la même que celle qu’avait prononcé les deux autres. Soit, celui-ci n’échapperait pas non plus à la torture, mais d’une façon un peu différente. D’un claquement de doigt, quatre matelots armés d’un fusil entrèrent dans la pièce et se mirent au garde-à-vous devant l’officier au visage toujours impassible, comme à son habitude, avant que tous les quatre se tournent face au jugé et se mettent en joug. Puis, la personne aux cheveux noir de jais ordonna que chacun tire à cinq reprises sur un membre de l’encordé dès qu’un second claquement doigt eut retentit. Etant un quatuor, chacun avait une cible. Comme dit, il claqua une deuxième fois des doigts et cinq fois quatre bruits synchronisés se firent entendre dans le lieu sans compter les cris provoqués par les bruits de tir. Il interrogea alors à nouveau le mafieux, mais celui-ci ne daigna pas répondre et s’entêta dans sa moue. Une bien mauvaise idée en soi. Puisque le forban résistait, on allait augmenter la douleur. Contrairement à avant, ce fut dix fois quatre coups d’arme à feu qui partirent. Le résultat fut plutôt intéressant, avec quinze trous dans chaque membre, la personne de la mafia commençait à ressembler à une passoire géante. Mais, ce ne fut pas suffisant pour faire parler l’homme, une nouvelle fois. Si cela ne suffisait pas, alors augmentons la dose et passons à quinze fois quatre tirs. Un des tireurs se demanda alors s’il était bien nécessaire d’en arriver à cela, une question idiote en soi et d’ailleurs la dernière qu’il put poser. Dans les rangs de l’héritier des Dark, toute contestation était fortement réprimandé comme les hésitations et la punition n’était autre que la mort. Un simple coup de katana dans le cœur par le dos, voilà ce qui arrivait aux désobéissants. Les trois restants, ayant vu la scène, furent tétanisés par la cruauté dont faisait preuve le sous-lieutenant. Hélas, à eux trois, cela ne pouvait plus fonctionner de faire cette sentence au ligoté. Il leur donna donc congé et s’apprêta à faire lui-même souffrir sa victime. De nos jours, si on veut que le travail soit bien fait, on est contraint de le faire soi-même.

L’instant d’après, il s’approcha de sa cible en dégainant un sabre et le planta dans le pied droit de l’encordé. Ceci était juste en guise d’échauffement et pour que le criminel entrevoie une infime partie de ses futures souffrances. La suite fut donc dans le même style, le marine transperçant le deuxième pied puis les mains avant de réitérer sa demande tout en coupant des lamelles de peau de l’un des membres supérieurs au moyen de son arme. C’était assez délectant comme spectacle et surtout cela faisait ressortir le côté inhumain de l’officier ne reculant devant rien pour obtenir ce qu’il désire. Pendant tout ce temps, l’interrogé avait bien évidemment crié à en perdre la voix tant les douleurs étaient fortes. Hélas, il n’était pas au bout de ses surprises s’il ne se décidait pas à parler. Le marin en était pratiquement arrivé à l’os lorsqu’il réalisa que le mafieux était sur le point de craquer. Et pour en arriver à ce stade, rien de tel que de parfaire la torture. L’ordre fut alors donné au hacheur de couper chaque membre de la prochaine victime. Celui-ci s’exécuta volontiers en prenant un malin plaisir à attendre quelques courts moments avant d’abattre son arme sur une partie du corps. Lorsqu’il ne restait plus que la tête à couper, l’homme à l’article de la mort consentit enfin à révéler les informations tant attendues. Il était temps ! Un peu plus longtemps et les renseignements seraient également morts. Fort heureusement la tactique de persuasion a fonctionné à merveille sur le troisième sujet qui n’était autre que le sujet principal, celui qui devait craquer. Et pour ce faire, des cadavres avec divers souffrances étaient parfaits. La personne de la Mafia murmura alors lentement d’une voix haletante que c’étaient des pirates qui avaient volés la cargaison grâce aux informations qu’ils leurs avaient donnés en échange d’une somme d’argent rondelette ainsi que le fait que leur navire était celui le plus loin de ce bidonville dans l’embarcadère et que leur planque se trouvait juste en face avant de succomber à ses blessures. Enfin l’enquête avançait à grands pas. Désormais, ce n’était plus que l’affaire de temps avant que la mission ne soit accomplie et qu’il puisse continuer à se dorer la pilule au soleil. Ayant eu ce qu’il voulait, il sortit de la pièce d’un pas cadencé et demanda à ce que les marines récupèrent leur arme avant de remettre leurs capes et de le suivre. Quand tous furent prêt, il sortit en tête du groupe et fit signe aux deux gardes de le suivre aussi. Ensemble, ils marchèrent jusqu’au port où ils se dirigèrent vers le point le plus éloigné du bidonville où devait se trouver un bateau et plus précisément celui de forbans. Sur la route, l’officier vit qu’on avait volé la barque qu’ils avaient utilisé pour arriver ici, qu’importe. Il réglerait ce détail plus tard.Après plusieurs recherches, ils finirent par le trouver. Une simple goélette arborant un drapeau noir. Ce devait donc être un équipage assez modeste et plutôt serré niveau budget. Il se pouvait que ce soit le motif du délit. Mais, là n’était pas la question. Qui pouvait se préoccuper de la raison d’un vol ? Personne, évidemment ! La seule chose à se soucier était de châtier comme il se doit les responsables. Et pour cela, on pouvait lui faire confiance. Cependant, puisqu’il avait promis de ramener le principal fauteur de trouble à l’homme-poisson, il allait falloir qu’il le laisse en vie.

Pénétrant dans le repaire situé juste derrière après avoir demandé au hacheur de défoncer la porte, des silhouettes indistinctes lui apparurent puis, à la lumière de l’éclairage, il vit plus clairement les mécréants. En tout, ce n’était qu’un petit équipage de vingt membres, soit un combat divertissant. Tous ses ennemis portaient un sabre à la main hormis le capitaine qui était armé de deux pistolets. Vu que les forbans n’étaient guère loin, il valait mieux faire une offensive massive de suite plutôt que d’attendre d’être acculé. Il claqua alors des doigts et les trois tireurs restants firent alors feu sur les pirates. Hélas, l’adversaire le plus coriace avait prévu le coup et ordonna à tous de se jeter dans la bataille tandis qu’il restait de loin pour tirer sur tous les marines environnants. Fort heureusement, le trio armé d’un fusil eut l’effet escompté et tua pas moins de sept flibustiers tandis que les matelots épéistes, les caporaux et l’adjudant-chef se chargeaient du reste. Sa participation fut plutôt des moindres, en effet, il se concentrait plus sur le tireur du camp opposé qui faisait quelques morts dont un caporal et deux marins du trio. Il ne tua donc que deux simples pirates d’un coup de lame dans le cœur et du second des criminels avec qui il put échanger un coup avant de lui faire connaître le même sort funeste. Finalement, il se décida à affronter en combat singulier sa cible alors que les combats commençaient à s’estomper et laisser paraître les quatre marines survivants en plus de lui tandis que seule sa prochaine victime était vivante du côté des hors-la-loi. Tôjû s’en était donné à cœur-joie, dégommant tous ceux se trouvant sur son chemin, en ne laissant que des corps sans vie derrière lui. Aussi bien des marines que des pirates. Après tout, il éprouvait encore quelques difficultés à distinguer les camps dans les batailles. Le sous-lieutenant fondit donc sur sa proie en zigzaguant afin d’éviter les balles jusqu’ä ce qu’il soit au corps à corps. Là, il tenta d’en finir d’un coup, mais se fit bloquer par l’autre combattant qui para la lame avec un revolver tandis qu’il tira avec l’autre dans la seconde épée de l’officier placée devant le ventre. L’échange suivant fut décisif, l’héritier des Dark déplia son bras posé près de son estomac et trancha ainsi celui de l’inconnu alors que le tireur voulait se reculer. Profitant de son avantage grâce à cette attaque, il termina en transperçant le rein droit du voleur qui s’écroula ensuite, le corps animé mais blessé. Se remettant de l’affrontement, il ordonna à l’adjudant-chef de menotter l’instigateur du vol et aux autres de se préparer à partir. Après quoi, il utilisa son den-den mushi portatif pour ordonner à l’équipage d’envoyer une seconde barque avec deux hommes à bord avant de quitter les lieux en prenant soin de réajuster sa cape alors que ses subordonnés faisaient de même pour les leurs ainsi que pour celle mise sur le menotté. Egalement, voyant que les vaincus aimaient l'alcool et avaient des allumettes, il ordonna que deux marins aillent répandre du liquide sur le navire de l'équipage dissous tandis qu'il s'occuperait du final. Ayant pris près de lui le capitaine et l'ayant amené dehors avec un marin en surveillance, il le laissa entre les mains du marins lorsque les deux autres furent revenus et montra une allumette au prisonnier avant de l'allumer et d'aller la jeter sur l'alcool qui était sur le vaisseau. Après quoi il revint et permit au captif d'admirer quelques instants le spectacle avant de reprendre la route.

Cette fois-ci, le groupe était un peu différent de l’arrivée puisque deux des quatre sous-fifres portaient la cargaison volée sur laquelle une cape avait aussi été mise. La formation était telle que la caisse était cachée par les marines situés autour et par le sous-lieutenant qui ouvrait la marche. De cette façon, le voyage se fit sans encombres jusqu’à la boutique d’El Monstro où il livra l’homme et la cargaison avant de revenir jusqu’au port où il dû attendre quelques instants avant que son moyen de transport ne soit là. De retour à bord de son navire, les choses se gâtèrent à cause des sergents-chefs qui l’interrogèrent sur le faible nombre de personnes revenant de l’île. N’ayant guère de temps à perdre en bavardage inutile, il leur proposa un duel en un contre deux afin que cela soit équitable et dont l’enjeu serait la vie des combattants. Les sous-officiers acceptèrent le challenge et réunirent tout l’équipage sur le pont supérieur du vaisseau où la confrontation allait avoir lieu et où ils espéraient bien faire tomber ce tyran. De son côté, Showl était confiant et n’envisageait pas la mort comme la défaite. Quand le petit monde eut délimité une aire de combat, les deux adversaires comptèrent jusqu’à trois avant de passer à l’offensive chacun avec leur sabre. Bloquant leur coup, il tenta une attaque peu puissante visant à perforer leur rein, mais cela ne fut pas suffisant pour arrêter le duo qui s'était écarté à temps en prévention. La suite fut orchestrée par le sous-lieutenant qui attaqua immédiatement en fondant sur un des deux futurs morts et brandit son sabre en avant qui percuta celui du pauvre subordonné qui recula de quelques mètres face à la puissance du coup porté. N'ayant évidemment pas oublié le deuxième, il déplia en même temps son bras qu'il avait croisé juste avant l'assaut au niveau de son torse et la lame tenta ainsi de trancher un flanc ennemi, mais en vain à cause d'une bonne défense ennemie. Après tout, il ne pouvait pleinement utiliser sa force puisqu'il devait s'occuper de deux adversaires en même temps. Et si le combat durait trop longtemps, cela ne serait pas à son avantage. Hélas, il ne put poursuivre son offensive que celui ayant paré sa deuxième lame mena une contre-offensive consistant à trancher le bras de Showl. Fort heureusement, il put bloquer le coup de justesse avec sa lame, mais un évènement imprévu se mêla. En effet, en faisant cela, il avait relâché la pression qu'il exerçait sur l'autre et celui-ci en profita pour l'attaquer de front. Une stratégie qui s'avéra payante. Effectivement, il se déplaça sur le côté pour éviter le coup mais fut tout de même blessé au niveau du côté droit de son torse. Reculant de quelques mètres en arrière pour reprendre son souffle et réfléchir à une tactique, il remercia sa cage thoracique d'avoir amoindri le choc et se dit qu'il allait devoir tout donné dans le prochain assaut s'il ne souhaitait pas succomber. A peine eut-il pensé cela que les deux adversaires s'élancèrent vers lui, sabres à la main et tentèrent de lui trancher ses épaules. L’homme aux cheveux noir de jais, para les coups de ses deux lames en reculant un peu à cause de l'impact et du fait que ses précédents combats l'avaient affaibli en plus de celui-ci avant de contre-attaquer violemment en repoussant les armes ennemies et en profitant de sa célérité supérieure pour passer leur défense au moyen d'un ultime effort et transpercer leur cœur respectif dans un dernier assaut. Comme il l’avait prévu, cela n’avait pas duré longtemps. Après les avoir regardés s’écrouler, il ordonna qu’on jette leur corps par-dessus bord et qu’on reprenne la route vers sa destination paradisiaque. Pendant ce temps, il se rendit à sa cabine et s’assit dans un fauteuil, le souffle court à cause des divers confrontations, avant de faire son rapport par escargophone à son supérieur Toji en en mentionnant que le fait qu’il avait trouvé les voleurs qui n’étaient autres que des pirates et avait conduit leur chef en plus de la cargaison complète à El Monstro.
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La vermine, si on pouvait en parler ainsi, semblait reculer alors que l’homme à la bure noire progressait dans les ruelles de la cité en deuil. On voyait les pauvres hommes en haillon fermer leurs volets, les femmes gémir et serrer leurs bambins dépenaillés dans leurs bras. Certains tiraient légèrement leur arme du fourreau et arboraient une mine menaçante tandis que d’autres tentaient de provoquer le pieu personnage du regard. Il n’avait pas subi ce dédain tout le long de son trajet, seulement lorsqu’un imprudent avait reconnu, de loin, la qualité de ses insignes et notifié qu’il appartenait à l’Etat Major de la Marine en qualité de Colonel. Un silence de mort régnait ici bas, et il ne venait qu’appuyer les intentions qui avaient poussées le prêtre à venir en ces lieux. S’il savait que cette populace avait peur de lui, il se doutait aussi qu’elle ne ferait rien contre lui, jugulée par cette frayeur, par ce comportement induit par de précédents actes qui lui faisaient horreur. Ce n’était pas de la colère qui animait sa quête, une fois n’était pas coutume, mais une sainte détermination, celle de la purge de ses propres rangs. Il était le bras gauche du Seigneur, le feu du juste. Alexander Aegirson, dit le Paladin Purificateur. Il se devait de pourchasser l’œuvre du démon en tout lieu et en tout temps et les différents rapports qu’il avait reçu en étaient devenus inquiétants. Le U.G.S. Purgatory était en faction de l’autre côté de l’île et il avait insisté sur le fait qu’aucun de ses hommes ne devait venir avec lui. Il était seul à aller au front, car il était là pour réparer une erreur de la Marine, pas pour déclencher un mouvement de panique. Et, enfin, au bout de quelques minutes, un homme lui barra le passage, dégainant un épais katana rouillé. Il semblait fiévreux, et souffrait d’une malnutrition évidente, ça plus une maladie vénérienne, certainement. Le Paladin s’arrêta et salua l’homme d’un signe de la tête. Il s’était dressé entre lui et le cimetière, ce n’était pas un hasard. Il venait ici se recueillir sur la tombe, si elle y était, des marins signalés morts, ainsi que sur celle des deux victimes mentionnées. Cependant, vu la réaction de ces gens, il y avait fort à parier qu’ils avaient souillé les corps des pauvres soldats. Une bouffée de tristesse le submergea alors, tandis que sa rancœur envers l’auteur de ces forfaits augmentait. Il avait reçu trois différents témoignages et venait ici pour en attester la véracité. Il avait, bien entendu, un ordre de mission à délivrer et une sentence à exécuter, mais comme à son habitude, il s’en remettait surtout à son propre jugement pour cela. On lui avait cependant demander de ne pas lever d’arme contre ses frères, il devrait en faire un exemple et traiter cela par le papier et non le sang. C’était une impression de stabilité que la Marine voulait donner, mais rien que la présence de tels rats était infâme aux yeux du prêtre et ne pouvait assurer la pérennité de l’ordre. Il se passa quelques minutes avant que l’homme qui lui barrait la route n’ose prendre la parole, reprenant à chaque instant un peu plus confiance en lui. Il tremblait, mais un feu ardent trônait dans ses pupilles. Cette ville ne vivait donc que dans la peur ?

« On ne veut pas de toi ici, Marine. Tu ne nous apporté que du malheur, et des morts ! » réussit à proférer le souffreteux.

D’un geste, le Paladin lui ôta son arme et l’attira contre lui, avec une vitesse insoupçonnée pour un tel colosse. La ville, qui s’était levée pour admirer le courage d’un de ses hommes, retint alors son souffle, comme si une mesquine peur s’était insinuée dans chacun de leur geste du quotidien mais qu’ils n’avaient pas le courage d’agir en conséquence. Alexander serra l’homme fort contre lui, cherchant par là à lui prodiguer un peu de la grâce que le Seigneur lui avait accordé. Il n’avait crainte de la maladie ou de la mort lorsque les pauvres gens souffraient. Il était certes un soldat, mais un homme de Dieu avant tout.

« C’est un criminel qui vous a attaqué en ces jours sombres, mais nullement un homme de la Marine telle qu'elle devrait être. »
expliqua-t-il, relâchant l’homme de son étreinte.

Le comportement d’Alexander devait leur sembler totalement incohérent, mais il adhérait à sa logique propre et ses intentions étaient fondamentalement bonnes.

« Je viens ici pour me recueillir sur la tombe des hommes qu’il a tué, que ce fût justifié ou non. Trois hommes, courageux, trois des siens ont osé élever la voix contre cette injustice. Prouvez-moi que ma quête est juste, et je partirais sur le champ châtier ce meurtrier. Montrez-moi les lieux où il a massacré et torturé des hommes, dont certains qui étaient nôtres. »
demanda-t-il, s’attendant à ce que la foule s’exécute.

La peur était cependant trop ancrée, mais la vision de cet homme à l’aura si pure et à l’innocence flagrante, qui marquait un profond contraste avec ses ambitions purificatrices, les chamboula. Pouvaient-ils y croire ? Non, certainement pas dans une ville aussi noire, mais le geste de Showl avait contraint les gangs à se terrer dans les égouts, ce qui avait détruit le maigre commerce qui régnaient encore là et réduit la ville à néant. Plus de commerce, plus rien. C’en était fini de la vie de ces gens, mais bien évidemment, le Paladin ne pouvait souffrir cela. Il les inspecta d’un regard désolé, puis une gamine sembla s’échapper de la foule et indiqua à Alexander une maison bien à l’écart. Elle se recroquevilla aussitôt sous le regard inquisiteur de sa mère, mais le prêtre s’approchait déjà d’elle, alors qu’elle frémissait de peur. Il s’agenouilla alors, et lui posa une main attendrie sur la tête.

« L’innocence de vos enfants est votre bien le plus précieux, veillez à ne pas perdre cela, à ne pas les éduquer dans la haine et la violence ou un jour, ils deviendront comme ce meurtrier. » lâcha-t-il, sur un ton dur.

Il se releva alors et tira d’un des nombreux replis de sa bure une colossale bourse et la posa dans les bras de la gamine.

« Le Gouvernement ne peut officiellement vous dédommager de la valeur des vies que vous avez perdues, ou encore de ce que tout ceci a engendré. Selon mes différents rapports, les commerces illégaux assuraient une certaine cohésion. Mais avec cet argent, vous pouvez vous reconstruire sous la tutelle de la Marine. Je laisserai une garnison en état afin que tout se passe dans l’ordre, prenez ceci comme une promesse d’un avenir meilleur. Que le Saint Père veille sur vous, mes agneaux. Je sais que cinq cent mille berrys sont peu, comparés à ce dont vous auriez réellement besoin mais bientôt, des cendres de cette cité émergera une fière ville dont vous pourrez vous enorgueillir. Sachez que le moment venu, vous serez tous égaux sous le regard du Seigneur. » fit le prêtre, sur un ton plus cérémonieux que formel.

Les gens ne comprenaient pas réellement ce qu’il se passait sous leurs yeux, lorsque le prêtre saisit un Den Den mushi de sa bure et appela ses hommes à venir rétablir l’ordre. Bientôt, une centaine de Marines se tiendraient là, dispensant secours et aide à ces pauvres gens en réparation aux torts causés par cet infâme pêcheur. Mais ils verraient que les intentions de la Marine, du moins du Colonel Aegirson étaient pures et penchées vers leur bien être. Il ne restait plus qu’à aller chercher la preuve de la mort de ces hommes, pour confirmer le témoignage, et si possible récupérer leurs plaques. Après avoir accompli cette lourde besogne, le Père se mettrait en route et pourchasserait Showl afin de lui faire payer ses crimes et lui annoncer la sentence de la Commission de Discipline. Il échappait cependant de peu à la Cour martiale pure et dure. Le lieu de ses forfaits était encore imprégné du sang des morts, et il y régnait une épouvantable odeur de charogne. À tel point que le Colonel du poser une main devant sa bouche pour retenir un haut le cœur. Il distinguait là plusieurs cadavres. Ainsi les citoyens n’avaient pas eu le cran de bouger ces morts, et avaient préféré nier cette histoire. C’était une preuve honteuse de leur reddition. Ils avaient renoncé à se battre, mais Alexander espérait les aider à se relever. Bientôt d’autres renforts viendraient aider cette ville à renaître mais sa mission n’était pas celle là, elle ne laissait augurer aucune paix. Il reconnut rapidement l’uniforme et préleva ce qu’il était venu chercher, afin d’honorer les états de services des tombés au combat. Il ôta ensuite sa veste et s’affaira. Il fallait offrir à tous ces morts une sépulture décente.

Ce fut une marée grouillante de badauds en piteux état qui suivit le départ de leur bienfaiteur d’un œil à la fois étonné et passionné. Il leur avait adressé une messe de deux heures en l’honneur de la parole de Dieu, et des disparus ainsi qu’à propos de l’espoir. Il avait le compte rendu et à présent, il devait contacter ses supérieurs pour leur attester de l’état des choses. Sa mission prenait bien son chemin, et la ville serait en état d’ici quelques jours, ainsi il pourrait la laisser entre les mains d’une garnison potable et sortir un peu d’ordre de ce foutu chaos. Il regagna ainsi seul l’U.G.S. Purgatory et son Den Den Mushi sécurisé.