Au pays des cons..


[Hrp : La quête ]
Une mer rocailleuse dans un paysage salin,
J'bois pour couper ma faim.
J'avance sans lendemain,
Plein de doutes face au prochain matin.

Les jambes lourdes et l'esprit servile,
Seul comme dans un Merville.
Sous la lune qui brille,
J'sais plus quand tout est parti en vrille.

Atmosphère festive,
Dans la fraîcheur d'une heure tardive.
Sursaut d'une émotion positive,
Tuée par l'hallucination gustative.

Mon ventre crie famine,
J'entends déjà sonner ma ruine.
Quelques gouttes, une simple bruine,
Sur ma langue, l'eau ravive ma mine.

Je me sens si las,
Pas si loin, l'au-delà
Je m'allonge à quelques pas.
Attendant le trépas.



Dernière édition par William White le Lun 21 Fév - 12:54, édité 5 fois
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Le ciel est lourd, empli d'un gris de plomb.
Les nuages noirs emplissent l'espace et l'horizon.
Tandis qu'une demeure de bois vétuste se dresse de tout son long,
Sur cet affleurement rocheux qui éreinte mon corps et mes émotions.

Le vent, en pluie fine, bat mon visage.
J'avance péniblement, aidé par un bâton de fortune, affaibli par le temps et l'âge
Que je n'ai pas. Une force éthérique ayant tourné, de ma vie, toutes les pages.
Au pied du perron, je lève la tête et toute la demeure me regarde de ses yeux fenêtrés, grinçante, pliante, sous le poids de son mauvais présage.

Le bruit sourd de mon poing contre la porte.
Une sonnette morte.
Les yeux lourds, je repose ma tête en quelque sorte.
De l'intérieur, m'appelle une voix grave et forte.

L'homme assis, éclairé par un foyer, reste dans son coin sombre.
La danse des flammes éclaire par vagues fugaces l'ombre.
Je le reconnaîs à travers la pénombre.
Mon père. Surpris je reste stoïque. Surpris, il sourit, démesuré, et lève la main frappe et fait résonner ce bruit sourd de timbre cuivré dont mon coeur s'encombre.


- Mauvais fils... Tu n'es plus mon enfant.
Tu magouilles et bois... Charlatan !
Honte. Tes actions, tes actes, toi... Tout ce que tu es, fais, est déshonorant.
Regarde toi... Te savoir de moi est insultant.

Sans voix, il se tourne vers le feu
Dans un rictus malsain avec, en guise d'yeux, deux points vicieux.
Je veux répondre mais ne le peux.
Son regard plongé dans les flammes, immobile comme une marionnette dans son fauteuil, je sens dans mon ventre un creux.

Une voix attire mon attention vers un escalier.
Hésitant, un nouvel appel, je me laisse diriger.
La poussière, le parquet qui gondole et manque de s'écrouler,
J'arrive au premier.
Pas de foyer,

Pas de lumière, seul la lune, par la fenêtre, éclaire.
Face à elle, un blond, mains dans le dos, fixe l'horizon et les éclairs.
Sa tenue bleue et blanche, ses cheveux, sa posture, sa taille, tout me rapproche de lui : mon frère.
Je m'approche et me stoppe quand il se tourne, sa peau rongée par les vers.


- Te voilà donc de l'autre côté de la loi...
Une mouche sort de sa bouche.
Ton avidité, ta faim d'or, c'est toi...
Seul une orbite, encore pleine, m'observe et me touche.
Te rappelles-tu le bruit de la pioche contre le sol froid,
Après avoir transpercé mon foie ?
Il tend vers moi, décharné, des os en guise de fin de bras et pointe mon coeur comme étant la souche.
Voilà le mal qui te ronge, dans l'argent tu as placé ta foi
Au point de tuer ton propre de frère sans aucun émoi...

Il se retourne, le visage déformé par la mort et le plaisir corrompu.
Un silence soutenu.
Je reste, face à son dos, à nu.
Dans un coin, la suite, de nouvelles révélations crues.

A petits pas, je grimpe, une à une, m'aidant de la rambarde usée.
Rien ne va dans cette chute inversée.
Une main flétrie par les rides sur la poignée,
L'autre tenant la canne avec fermeté,
Je jette un dernier coup d'œil désolé.
Mon frère, au pied de l'escalier,
Me regarde de sa pupille serrée,
La bouche grande ouverte, prêt à me dévorer.
Sur la première marche, il pose un pied.
J'ouvre et entend une cavalcade effrénée.
Je pousse et referme avec rapidité.
Je ressens le choc de son corps sur le bois gonflé.
Un silence, un silence où j'entends mon cœur stresser.
Un silence finalement coupé par des sanglots hachés.
Dans la pièce, un lit sale dont les draps, tachés de sang sont, au sol, étalés.
Sur la carcasse du sommier,
Un frêle corps blond est allongé, les bras et jambes repliées, le dos gonflant au rythme d'une lamentation étranglée.


- Abondonnée... Tu m'as abandonnée... Ta propre femme.
Jeunes mariés, tu es parti sans état d'âme.
Tu m'as laissée dans une situation infâme.
Tu n'es même pas revenu après le drame..

Je... Aucun son ne sort.
Elle se redresse avec effort.
La maison grince et tremble comme un ressort.
De la poussière et une planche tombent du plafond, c'est tout l'ensemble qui s'écroule du décor.

Son corps à un pas, je sens son odeur fétide.
Ses bras flasques posent sur moi ses mains putrides.
Dans son cou, un trait fin d'où s'échappe un bien triste liquide.
Son teint et le regard livide, elle évoque un infanticide,
Et pose ses lèvres sur les miennes pour un baiser morbide.

La douleur m'empare, un bout de moi entre ses dents.
Croqué, comme un vulgaire morceau de viande, elle rigole en mâchant.
Son rire, petit, s'intensifie, inonde la pièce tandis que je reste tremblant.
Elle se précipite, ses canines claquent dans le vent.
Je la repousse doucement puis violemment. Ses ongles sales me rongent la peau et me lacèrent jusqu'au sang.
Elle s'arrête, pleure et rigole, son visage cachés derrière ses cheveux maintenant blancs.
J'en profite pour partir et trottine jusqu'à l'étage suivant.

Le rire étranglé résonne dans le dernier étage de la bâtisse.
Immobile, je la vois, un filet coule le long de ma jambe... Je pisse.
Au fond de la pièce, derrière le rideau,
Une ombre que je connais trop.
Depuis le commencement dans leurs regards...
Un flash me revient et je revois, enfant, son visage dans mes cauchemars.
Elle ne m'a jamais quitté et ne me quittera jamais.
Oublié, elle a disparu jusqu'à aujourd'hui pour revenir me hanter.
Elle prend toutes les apparences et connaît mes pensées.
Son sourire carnassier,
Ses yeux affamés, deux points noirs cachés dans un brouillard vitreux.
Son corps entier, blanc, vallonné par ses mouvements osseux.
Elle se rapproche désarticulée, par à-coups
Traquant sa proie à pas de loup.

Ses envies sont claires:
Mon esprit et ma chair...

Je sais ce qu'elle hait:
La vérité...



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Dans les bras de Morphée, au bord de l'agonie
Mon cauchemar troublé, par une cacophonie
Perdu et oublié, juste une viande qui cuit
Sur une île désertée, je me réveille surpris.

Autour de moi de l'eau, plongé dans une marmite
Donnant du goût au pot, des morceaux de granite.
Mes habits en lambeaux, je prends vite panique.
Le thermostat très chaud, il faut partir très vite.

Un groupe de lapins idiots autour de moi
Pourquoi et comment j'en suis arrivé là ?
Des idées, une certitude : je suis le repas

Des regards inquiets annonçant les cris d'effroi :

-BWAAAAAA...AAAAAAAAAH !
-HAAAAAAAA...AAAAAAAA !
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Dans la panique, Je saute hors du bouillon.
Manque d'énergie, je tombe au sol tel un bouffon.
Trempé de la tête aux pieds, je mache ce qui me semble être du gravier.
Les lapins s'organisent dans un désordre apocalyptico-dramatique.
Sans queue ni tête et bras en l'air,
Ils courent et cris,
Se heurtent entre eux et aux objets,
Se poussent et les poussent,
S'arrêtent un instant...
Puis reprennent leurs criailleries.
Je me redresse pendant ce temps,
Et crache les derniers grains de terre.
L'un d'eux me jette une peluche en mousse.
Je vois la situation de chaos glisser vers problématique.

L'affolement est retombé,
En même temps que le doudou.
Je baragouine quelques mots doux,
Afin de les embobiner.
Une passoire vole dans ma direction.
Je les regarde, ils me regardent, ils regardent leurs armes alors je les regarde aussi avant qu'on se regarde sans un son.
Ce manège dure quelques secondes de trop.
Quelques secondes durant lesquelles un ange passe et se gausse de là-haut.
Mais cet ange n'est ni gardien, ni le mien,
Et a dû se barrer bien loin,
...
Les objets de leurs mains deviennent aériens.
Tant bien que mal je me protège de leur assaut conjoint.

Les pics et les coups pleuvent
Et comme un fleuve
La douleur coule dans mon corps.
Chaque mouvement me demande un effort,
La tête dans un étau,
Je ne sais plus où commence mes maux.
Et je sens mes poings se fermer,
Un sentiment noir grandir dans mon ventre.
Lancinant, il remonte mon foie et pénètre mon coeur.
Colère, voilà comment le dénommer.
Plus rien ne compte, elle est au centre.
De ma gorge s'élève un souhait.
Plus fort, il résonne tel un ordre.
Le temps se stop et semble se tordre.
Plus rien.
Le silence.
Des lapins,
J'ai trouvé la fréquence.

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Acte 2 - scène 1:
Le calme est retombé. Sur une mélodie d'eau bouillante, les protagonistes se regardent les uns après les autres ne sachant que faire, tandis que notre héros se questionne sur la situation, les lapins laissent le vent passer entre leurs deux oreilles.

William : pour lui-même - Cette rage soudaine a calmé leur ardeur, quel sentiment étrange, quelle matrice nouvelle émane de mon âme et de mes mots ?
Je ressens encore l'ivresse d'un pouvoir sur ces sots.
Des milliers de vagues parcourent mon corps, glissent de mon esprit, suintent de mes pores.
Cette sensation nouvelle est immense.
Empli mon être d'une vibration intense.
Une nouvelle puissance, un fameux coup du sort.
Il me faut l'avouer, je ne sais ce qu'il se passe. Est-ce le fruit de mes entraînements pour maîtriser le poing ivre ? Un heureux hasard ou l'expression d'une destinée ?
Je me dois d'espérer rentrer.
Je me dois de gérer mes affaires.
Je ne puis rester dans cet endroit reclus,
Éloigné du monde, sur ce rocher perdu,
Il me faut reprendre la mer. Partir.
J'ai encore tant de choses à faire et à construire, retourner sur Alba, discuter avec les gérants du Cuisino, agrandir la Shishokolatrie.
Agrandir... La... Chocolaterie...
Une idée me vient,
Serai-il possible que ces lapins ?
Peut-être bien.
Essayer n'a jamais été interdit.
Dans ce cas, c'est parti.


Acte 2 - scène 2:
Les lapins ont accepté William et l'ont conduit à leur leader, leur prophète, leur chaman et leur chef. Dans une sorte de cabane de brics et de brocs, tout le monde est réuni. D'un côté, William est assis par terre tandis que de l'autre côté d'une pierre faisant office de table, un lapin orné de plumes, d'un monocle et d'un chapeau petit de forme le regarde les bras croisés.
Une soupe claire avec des grains de cailloux est disposée devant nous dans laquelle flotte quelques mouches


- Bawa !
- Bonjour, Ô grand chef.dis-je levant les yeux au ciel.
- Muh... Baxaxawa ?!
- Je souhaite rejoindre l'île de la nourriture. Sans votre aide, je ne pourrais y arriver. J'ai besoin de bras forts, de manger...
- Bosdana nanaba.
- Je vous pris de m'aider.
- Bosdana nanata.
- Un échange ? Je me frotte le menton en regardant autour de moi.
- Bakana ?
-...
- Awaxaxab ?! Je claque des doigts de surprise et de joie.
- La chocolaterie !
- Bosdanatawa ?
- Je suis directeur d'une chocolaterie sur Shishoku. Si vous travaillez pour moi, vous aurez le droit à tout le chocolat que vous voulez !
- Muh...
- Il n'y a rien ici. Tout est mort. Vous voulez vraiment rester ici ? IMAGINEZ... Touuut le chocolat... Tentative de corruption simple.
- DOQWABAAAAA !
- Parfait ! Je tends la main pour sceller notre accord. Il l'accepte et me montre la soupe.
- Habwa !
- Habwa ?
- Habwa !
- Bon... Comme un pansement... Aller, d'un coup sec... Bordel ça grouille... Sourire forcé... -Oh putain c'est dégueulasse.

Acte 2 - scène 3:
Sur l'îlot désolé, William a pris les choses en main. Seul face à cette armée d'oreilles blanches, il tente d'imposer sa loi et trouver un moyen de partir.
- Pas comme ça !
-Bwa ?
- On met la corde comme ça !
- Bafapala !
- Je répète une dernière fois. On récupère toutes les planches, les plaques et autres objets de votre "village". On les lie ensemble en... faisant... des noeuds de huit. On passe la corde dans le trou, on double et on serre. Simple comme bonjour...
Non ! STOP ! HEY TOI LÀ !

- Bwo ?
- Non, lui !
- Bwoa ?
- Oui toi. Qu'est-ce que j'ai dit ? On mange pas le radeau !
- Bañańa !
- Non ! Pense chocolat !
- Bokolaaaa
- Oui, bokola. Pense bokola !
- BOKOLAAAAAAA
- BOKOLAAAAAAAAAAA
- SILENCE ! Je me pince la base du nez et souffle. - Bordel, ça va être long. Un jeune lapin vient me tirer sur la chemise.
- Bokola ?
- Oui, tu auras tout le bokola que tu veux quand on sera sur Shishoku... Aller. Au travail...
Noooon. Bon. Je répète UNE DERNIÈRE fois...


Acte 2 - scène 4:
Les radeaux, au nombre d'un et demi, sont enfin finis. Le premier accueillera les lapins tandis que le second sera pour William. Le temps n'est cependant pas au rendez-vous. La population Glougloutonne et leur "sauveur" attendent donc face à la mer, sous la pluie.
Ils attendent le lendemain, dans le froid, une soupe tiède dans les mains dans laquelle les gouttes viennent diluer un goût déjà fade. Sans être vu, William a enlevé les quelques insectes mis à l'intérieur. Une fois pas deux le mal de ventre et l'envie de gerber.
Les lapins, quant à eux, sont pleins d'énergies et ne parlent entre eux que de leur futur voyage.
William est anxieux, il sait que le plus dur reste à venir. Le voyage n'est pas sans risques et après, les faire arriver à la chocolaterie sans encombres ne sera pas une partie de plaisir. Les digressions et autres événements aléatoires seront légions. Qu'un lapin s'écarte du chemin entraînant dans sa lubie les autres tel un cheptel de moutons est fort possible.
Le rôle de chien de garde, de berger, ne sied pas bien à notre marchand qui s'endort finalement la boule au ventre, se demandant s'il s'agit d'une bonne idée.


Acte 2 - scène 5:
-Tare Navu !
- Terre en vu ?! Terre-en-vu !!

William sautille sur place manquant de tomber à l'eau. Tous les lapins accélèrent leur vitesse de rame. Les louches, les passoires et autres objets inadaptés qui ont vu leur utilisation première détournée boivent la tasse à un rythme effréné chaotique.
Au loin, le sable.
Derrière le sable, un port.
Derrière le port, une ville.
Derrière la ville, le début des emmerdes.

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