La révélation


Whiskey Peak – Année 1627

Maintenant arrivée depuis plusieurs jours dans cette ville dénotant tellement avec son ancienne prison, la jeune femme aux cheveux blancs commençait à reprendre pied, à reprendre petit à petit goût à une vie qu’elle n’avait jamais vraiment essayé. Dès son plus jeune âge elle avait été jetée dans l’enfer glacé, là où les pires être humains étaient réunis… Et ici, elle ne pensait pas uniquement aux pirates ou hors-la-loi.

Vêtue de façon très pauvre, elle pouvait dénoter parmi la population parfois aisée qui peuplait la cité. Cependant, elle n’était pas la seule à souffrir de ce fléau qu’était la pauvreté, et ce fut donc pour cette raison que personne ne s’inquiétait plus que ça de voir une adolescente avec des cheveux aussi sales, ou des vêtements rapiécés. Le regard des autres ne l’inconfortait pas le moins du monde, ayant appris à se débrouiller par elle-même au sein de Jotunheim, elle ne cherchait clairement pas à se faire apprécier ou bien voir. Elle errait seule, sans but précis, tentant de découvrir les subtilités qu’offrait ce monde qu’elle ne connaissait que trop peu.

Ayant trouvé refuge au niveau d’un des quartiers excentrés de la ville, elle y avait laissé le seul objet qui comptait à ses yeux, son livre. Ce bouquin, abîmé de toute part, elle le connaissait par cœur. Pourtant, et bien qu’il soit rattaché à la seule partie dont elle se souvienne ; et pas en bien croyez-moi ; elle y portait une attache sentimentale qu’elle ne saurait expliquer. Ce fut donc ces raisons qui la poussèrent à le mettre en lieu sûr, ainsi que la lance qu’elle avait dérobé à un garde avant de s’enfuir ; se doutant que ce genre d’arme était produit en chaîne et qu’elle se ferait donc vite remarquer avec une lance appartenant à une force armée dont elle ne faisait pas partie.

Tout ça pour dire qu’elle pouvait donc se balader tranquillement sans risque de se faire arrêter sur son aspect physique ni ses possessions, même si elle aimait dissimuler son visage le plus souvent car cela la protégeait des regards un peu trop curieux, et surtout d’une éventuelle reconnaissance de la part des forces de la Marine. Bref, toujours étant qu’elle se baladait tranquillement dans la rue dans un des quartiers proches de la rue commerçante la plus fréquentée, lorsque la scène se déroula. Au loin, elle entendit des bruits, des exclamations pour être plus précis. Elle se rapprocha alors et pu alors admirer à quel point les humains pouvaient parfois être détestables.

Devant elle se tenait un homme richement habillé qui se tenait au-dessus d’une marchande de bracelets qui semblait des plus apeurés. L’homme prétendait qu’il venait de se faire arnaquer et que le bracelet qu’elle tentait de lui vendre n’était que de la camelote et que cela ne valait pas le prix demandé ; qui représentait, précisons-le, des miettes pour la fortune de cet homme si méprisable.

Non content de l’avoir poussée par terre, il donna aussi un grand coup de pieds dans son étal qui s’affaissa et laissa tomber toute sa marchandise au sol dans un fracas épouvantable. La commerçante, en pleurs, s’efforçait de ramasser sa marchandise tandis que l’homme était désormais parti, tout fier de son action en sifflotant… Tout ça sous les yeux d’April qui venait de le sentir la frôler, ne la remarquant même pas sous son air si supérieur.

Elle, était restée stoïque, n’en croyant pas ses yeux. Bien qu’aucun mot ne sortît de sa bouche, tout son corps lui dictait de se révolter, mais elle ne savait malheureusement pas quoi faire. Cependant, elle ne pouvait rester là, les bras croisés, alors qu’une femme sans défense s’était retrouvée agressée par un homme se prétendant meilleur car il avait plus d’argent… Grave erreur.


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< Pardon, monsieur… Je ne vous avais pas vu… >

< Idiote… Regarde où tu vas la prochaine fois la traînée !! >
S’énerva-t-il tandis qu’April se pliait en deux devant lui comme pour s’excuser, tout le malheur du monde se voyant sur son visage. Et tandis que le riche venait de reprendre son allure, menton levé, comme si cela lui donnait une certaine fierté d’avoir encore une nouvelle fois parlé comme à un chien à une jeune femme dont l’ensemble des habits ne servirait même pas à acheter les lacets de ses chaussures.

Sauf que lorsque la jeune Marble D. April se releva, un sourire mesquin était affiché sur son visage. Elle marcha quelques mètres avant d’aller dans une ruelle un peu moins fréquentée et plongea alors sa main sous sa cape pour en retirer une bourse remplie de berrys. Cet « accident » n’en était pas vraiment un, et elle venait de faire payer à cet homme l’affront qu’il avait fait à cette marchande.

Un sentiment bizarre s’empara alors de la jeune femme, une sensation qu’elle ne connaissait pas… De la fierté venait de naître dans le cœur de notre ancienne prisonnière pour la première fois de sa vie.
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