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Zombie War - Les sous marins de Zaun

Jin n’avait pas beaucoup fermé l’œil de la nuit et à dire vrai, cela faisait quelques jours qu’il ne trouvait plus le sommeil. S’il avait l’habitude de voyager depuis son départ de son île natale, il ne s’était jamais retrouvé à regretter un emploi. Il ne s’était douté de rien lorsque le capitaine de l’expédition l’avait approché alors qu’il faisait escale sur une île de North Blue. L’homme qui se présentait comme un marchand cherchait à se faire escorter jusqu’à Zaun, ce pour quoi il recrutait des membres d’équipage capables de se battre. Jin n’avait jamais entendu parler de cette île et n’y voyait rien de différent à ses autres séjours sur un navire. L’équipage ne lui avait pas fait bonne impression au premier abord, ressemblant plus à des brigands des montagnes qu’à des marins mais rien d’autre à signaler qu’une apparence repoussante. Cependant depuis quelques jours, leur attitude avait changé. Un malaise avait envahi les matelots. Une tension s’était installé sur le navire. La raison ? L’équipage était proche de rejoindre Zaun. Jin avait appris au cours de la traversée que le climat était actuellement hostile sur l’île, plus que d’habitude.

«-Cap’taine, on approche, qu’est-ce qu’on fait ?
-Est-ce qu’il y a des soldats de la marines au port ?
-Aucun navire de la marine en vue Cap’taine !
-Très bien

Le capitaine semblait soulagé. Jin n'avait posé aucune question sur la nature de la marchandise qu'ils transportaient mais il n'en restait pas moins méfiant et était constamment sur ses gardes. Ce court épisode n'avait pas manqué de renforcer ses soupçons. Quelque chose clochait mais il n’y pouvait rien. S’il révélait ses inquiétudes maintenant, il risquait de se mettre tout le monde à dos et ce n’était pas la meilleure des choses à faire, seul contre tous il n’aurait sûrement aucune chance et même s’il sortait victorieux d’un combat, se retrouver seul sur un navire au milieu d’une mer qu’il ne connaissait pas et sans aucune connaissance en navigation, c’était courir à sa perte. Il prenait son mal en patience en ayant hâte de conclure ce voyage.

Le navire s’était rapproché du port. Ce dernier était plein à craquer et tout le monde semblait agité. Personne ne semblait prêter attention à eux, bien trop occupés à leurs affaires, quelles qu’elles soient. Ils finirent par trouver une place où amarrer le bateau et alors qu’ils se préparaient à décharger la cargaison, le capitaine s’approcha doucement de Jin et posa sa main sur son épaule.

«-J’ai besoin que tu m’accompagnes en ville, j’ai des affaires à régler.
-Vous n’emmenez pas l’un d’eux ? Vous semblez vous connaître depuis un moment, vous ne leur faites pas confiance ?
-Ces crétins ? Ils font bien leur travail mais ils sont bêtes comme leurs pieds.»

Les deux hommes descendirent du bateau et prirent la direction de la ville. Celle-ci avait une allure sinistre comme Jin n’en avait jamais vu. De la ferraille à perte de vue et la fumée qui sortait des cheminées recouvrait le ciel, ne laissant presque pas les rayons du soleil atteindre l’île. Pas une once de verdure ni d’animaux. La nature avait été chassé de cet endroit pour laisser place à des rangées interminables d’usines. Les entrailles de la ville étaient tellement pollués que l’air respiré en devenait presque tangible. Il ne valait mieux ne pas traîner trop longtemps dans ces endroits sans masque.

Arrivés devant une taverne, le capitaine fit signe à Jin d’entrer. A l’intérieur, une dizaine d’hommes étaient attablés au quatre coins de la salle. Tous dévisageaient Jin. Les étrangers n’étaient pas le bienvenu sur cette île et sur cette terre sans foi ni loi il était préférable de ne pas trop attirer l’attention.

«-Allez c’est moi qui régale. Du rhum pour moi ! Et toi Jin, ce sera quoi pour toi ?
-Un jus d’orange, merci.
-Du jus d’orange ? Bahahaha. Allons, comme tu voudras. Un jus d’orange pour le p’tit

Le capitaine, dans le dos de Jin, fit un signe de tête au barman. Ce dernier, à l’abri du regard de Jin, versa une poudre blanche dans son verre avant de le lui servir.

«-Attends moi ici garçon, je reviens dans quelques instants

Le capitaine se dirigea vers le fond de la salle et disparut derrière une porte. Jin sirota son jus d’orange en l’attendant. Peu importe les moqueries, il en avait l’habitude désormais, mais il n’aimait pas l’alcool. Tout à coup, sa vue devint trouble et il commença à perdre l’équilibre. Il tomba de son tabouret, ses membres étaient engourdis, il n’avait plus le contrôle de son corps.

«Désolé l’étranger...» furent les derniers mots qu’il entendit avant de perdre connaissance.
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FLASHBACK

La xénophobie des habitants de cette foutue île était bien fondée. Je ne m’attendais pas à ce que ça se fasse aussi rapidement. A peine temps de fouler cette terre qu’un agent portuaire se met en travers de ma route. 

« Eh, toi l’étranger. Il faut payer une taxe pour conserver son arme. » dit-il en pointant le katana qui est accroché à ma ceinture. 

Avec la fatigue causée par le voyage, je n’ai pas très envie de perdre mon temps avec le premier gus venu, je l’ignore totalement en suivant mon chemin. Je crois qu’il n’a pas apprécié de se faire snober de la sorte, puisqu’il vient m'agripper par le bras pour me dire de m’arrêter. 

« T’as pas compris ce que je viens de te dire ?! Tu dois payer cinq cent milles Berrys sinon je dois le réquisitionner. » 

Non mais je rêve ou quoi ? Il croit vraiment que je vais sortir cette somme ? Et puis, qu’est-ce qui me certifie que ce n’est pas une escroquerie ? Parce que bon, son truc là pue l’arnaque à plein nez. Malheureusement pour lui, il est tombé sur quelqu’un qui avait déjà roulé sa bosse dans le milieu de la pègre, et j’ai engrangé une certaine expérience au fil des années. Alors non, je ne me ferais pas avoir. 

« Je te laisse trois secondes pour retirer ta main. » prononce-je calmement. 

« AHAHAHAHAHAH. Mais qu’est-ce qu’il est marrant, le bourge. Allez, paies. »

« Trois…Deux…Un…» 

Après un premier avertissement non concluant, je passe cette fois-ci aux choses sérieuses. Je refroidi drastiquement la partie du bras que l’homme est toujours en train de saisir, afin de le forcer à le lâcher. Ce qu’il fait immédiatement. 

« Aaarg…Mais c’est quoi ça ?!! » 

C’est le moment idéal pour se faire la malle. Ni une, ni deux, je saisis cette fenêtre de tir pour fuir ce bourbier.  C’est alors que débute une course poursuite entre les dockers et moi. Quatre grands gaillards accompagnés de chiens se mettent à me talonner, avec la ferme intention de venger leur camarade, qui s’est retrouvé avec la main brûlée à cause du froid extrême que je lui ai fait subir. 

C’est bien ma veine, je suis en fuite sans véritablement savoir où aller, fais chier. J’essaie alors tant bien que mal de les semer en changeant régulièrement de trajectoire, un coup je tourne sur une ruelle à droite, puis à gauche, et de nouveau à droite. Au bout d’une dizaine de minutes, je constate qu’ils ne sont plus à mes trousses, aurai-je réussi ? Je laisse exprimer un soupir de soulagement. 

Je sens que mon séjour par ici ne sera pas évident. Parce que s’ils sont tous comme ça avec les gens de l’extérieur, je vais passer mon temps soit à les combattre ou bien à les fuir. Je n’ai pas de temps à perdre avec une telle distraction. 

A présent, je cherche le bâtiment le plus élevé de la ville, et de cette façon j’aurai une vue d’ensemble sur celle-ci. Un bon moyen pour faire un premier repérage mais surtout pour se faire oublier quelque temps. Me voici enfin tout en haut de la structure. Bon… Certes le panorama ne valait pas le détour mais au moins j’avais du temps pour analyser cette cité. 
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Les sous-marins de Zaun
FB

« - Terre ! »
Enfin. Cela faisait maintenant plusieurs semaines qu’Hitoshi avait quitté Skypiéa. Son cœur se serra à l’approche du port industriel de Zaun. Ce port, à l’ouest de l’île, était le principal point d’accès avec celui du sud. La personne que l’ange devait rejoindre se trouvait quelque part sur ces docks. Du moins, il l’espérait. Cet homme lui avait été vivement recommandé par des touristes de passage à Maselfush Island. D’après eux, il se serait spécialisé dans la désintoxication après avoir vu le ravage de la drogue sur son île. Hitoshi, toujours accro aux champignons, avait alors décidé de s’en remettre à cet homme.
« - Terminus ! Tout le monde descend. »
Le jeune ange descendit avec les autres marins, tentant de se fondre dans la masse. S’il ne pouvait pas cacher ses étranges yeux, il avait au moins réussi à dissimuler ses ailes sous une épaisse tunique. Vu les regards qu’on lui lançait, enlever ses bijoux aurait été une bonne idée. Le Skypién n’avait fait que quelques pas avant d’être pris d’une douloureuse quinte de toux. L’air sur Zaun était toxique et ses poumons, habitués à l’air pur de Skypiéa, le suppliaient de ne pas s’éterniser. Hitoshi découvrit avec horreur l’hyper-industrialisation de Zaun. Pas un seul arbre ou centimètre carré d’herbe à l’horizon. Le ciel était gris, saturé de fumée sortant tout juste de hautes cheminées, et les habitants, acclimatés à cette pollution ne se rendaient même plus compte que leurs corps étaient recouverts d’une fine pellicule de suie. Si Skypiéa était une île céleste, Zaun en était une infernale. Il marcha quelques minutes dans le port avant d’arriver devant la maison qu’on lui avait indiquée. Reconnaissable grâce à sa porte en bois jaune, Hitoshi frappa timidement. Des pas lourds se firent entendre avant qu’elle ne s’entrouvre, un œil marron toisant le jeune homme de haut en bas.
« - C’est pour quoi ?
- Bonjour, je m’appelle Hitoshi. Je viens pour rencontrer Monsieur Jeumeuhsuis. »
L’œil vitreux le regarda de nouveau.
« - Connais pas. Vous devez faire erreur. »
La porte commença à se refermer en grinçant faisant paniquer Hitoshi.
« - Fées à voir ! »
Les passants le dévisagèrent tandis que la porte s’arrêta.
« - Crétin ! On va devoir changer le mot de passe maintenant. Entre. »
Le jeune homme pénétra dans la demeure qui semblait complètement laissée à l’abandon. De la poussière se soulevait à chacun de ses pas tandis que des araignées fixaient avec envie sa touffe de cheveux, imaginant toutes les possibilités qui s’offraient à elles. L’homme qui l’avait fait entrer devait mesurer 1 mètre 60 pour (au moins) 120 kilos. Il se déplaçait par petits pas autour d’une table métallique bien trop propre pour cet endroit.
« - Alors. Pourquoi t’es là ? »
Hitoshi respira profondément. C’était l’occasion pour lui de se débarrasser de son addiction une bonne fois pour toutes.
« - Je suis accro à des champignons Skypiéns.
- Tu en as ? »
Fouillant dans sa sacoche en cuir, le jeune homme lui en tendit une poignée.
« - Ils sont forts ? »
L’ange se contenta de lui désigner ses yeux.
« - Ah ! Dam’ bou Diou ! »
L’homme sortit une loupe qu’il pointa sur un champignon jaune.
« - T’es un ange du coup ? T’as des ailes ? »
Hitoshi se contenta d’hocher la tête.
« - Montre. »
À regret, Hitoshi posa sa tunique au sol et laissa ses ailes blanches se déplier dans son dos. L’homme en face de lui semblait fasciné.
« - Tif Argilo va les adorer. Entre ça et tes yeux...
- Pardon ? »
L’homme rangea les champignons dans sa poche tandis qu’il fixa Hitoshi. Un sourire carnassier se dessina entre ses lèvres gercées.
« - Répète le nom du boss et le mot de passe.
- Jeumeuhsuis, fée à voir. »
Hitoshi sentit son cœur faire un raté.
« - Je me suis fait avoir… »
L’homme se mit à rire, secouant son corps comme un flanby tiède retourné dans une assiette. Deux hommes de main bloquaient la sortie. Hitoshi courut en leur direction les paumes en avant. Il les frappa dans l’abdomen de plein fouet, évacuant toute sa rage et sa frustration de s’être fait berner.
« - Cloud-Wave ! »
Les coquillages dans ses mains libérèrent une partie de l’énergie stockée, envoyant valser les deux gorilles qui brisèrent la porte en la percutant. Hitoshi en profita pour récupérer sa tunique et s’enfuir dans les allées du port. Les deux hommes se relevèrent péniblement mais l’ange était déjà loin, maudissant cette île et ses habitants.

KoalaVolant
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« -T’es pas du coin toi »

William continua son chemin sans prêter attention au malotru qui venait de l’interpeller. De toute évidence, pour traîner dans les rues de Zaun ainsi, il ne devait être qu’au plus du menu fretin. Il n’avait pas de temps à perdre avec la petite frappe locale, il était là dans un but bien précis. Notre jeune homme continua à marcher sur le port en restant aux aguets. De loin on eu peut le prendre pour un simple passant mais, un œil aguerri pourrait facilement déceler que le chasseur de prime était en train de tout observer autour de lui. Cela tombait bien, il ne souhaitait pas être discret mais être repéré. Être juste assez discret pour se fondre dans la masse, mais tout de même assez suspect pour attirer l’attention du regard des guetteurs et autres sentinelles du monde de la nuit. Il eut à peine le temps de parcourir une vingtaine de mètres qu’il entendit pour la seconde fois la voix du précédent homme. Cette fois-ci, elle s’était faite bien plus distincte et vindicative. Une fois encore, il fit le choix de l’ignorer à nouveau et hâta le pas en conséquence. Il tourna à droite pour s’éloigner des docks, son but était de toute façon atteint. Il se déplaçait maintenant au pas de course, bien qu’il ne connaissait pas la ville, son entrainement militaire lui permettait en regardant les différents bâtiments d’avoir la certitude de s’enfoncer dans les artères de celle-ci. Les rues se faisaient de plus en plus étroites, de moins en moins éclairées, de moins en moins fréquentées, de vraies coupes-jarets. De rapides coups d’œil dans les vitrines des diverses échoppes et boutiques qui en parsemaient les rues lui permirent de s’assurer qu’il était toujours bien poursuivi. Les suiveurs étaient désormais au nombre de 4. Il avait vu juste, c’étaient des petites frappes, cependant, il pourrait potentiellement en tirer quelque chose.

William augmenta encore la cadence et se mit cette fois-ci à courir dans les rues avant de finalement brusquement tourner dans une ruelle. Il entendait les bruits de pas de courses de ses poursuivants qui poussaient jurons et autres joyeusetés dans la rue tandis qu’ils se rapprochaient essoufflés de la ruelle du jeune homme. Bien que l’atmosphère à Zaun n’était pas des plus lumineuses, il vit nettement se découper l’ombre d’un poursuivant dans le mélange de brouillard et de fumée qui était omniprésent. A peine son pied se posa-t-il dans la ruelle que notre jeune chasseur de primes se jeta sur sa gorge. Il l’attrapa d’une poigne ferme et serra aussitôt pour confirmer son étreinte. Le malheureux poussa un cri guttural qui se termina dans un souffle de douleur ridicule.

« Et bien messieurs, c’est moi que vous cherchez comme ça ? Il suffisait de demander, je me serais arrêté. »

Rapidement rejoins par le reste de sa troupe, celui qui semblait être le chef des larbin pris le temps d’analyser la situation. La ruelle était trop étroite pour se battre de front à 4. De plus, l’un des leurs était déjà complètement immobilisé aussi jugea-t-il judicieux de ne pas partir à l’affrontement immédiatement.

« Mmh, Me semble que j’t’ai demandé plusieurs fois d’t’arrêter.

-Non c’est faux, tu m’as fais remarquer que je n’étais pas du coin. En effet, je ne suis pas de Zaun. D’autres questions ?

-J’suis pas bien sûr qu’tu saisisses la situation. On est 4 et tu n’as personne pour te venir en aide.

-A mon avis, c’est toi qui ne saisis pas bien la situation. Je ne traite pas avec le menu fretin. Emmenez-moi directement à votre chef qu’on gagne du temps » Asséna William avant d’envoyer valser son captif dans les bras des autres larbins d’un geste ample.

« Mmh, t’es bien sûr de toi, mais t’as même plus l’avantage crétin *Ricana le chef de la bande en sortant un poignard de sa manche*

- Je ne le répéterai pas 2 fois, je n’ai pas plus de temps à perdre ici. Je ne traite pas avec la chair à canon * Conclu William d’un ton calme mais ferme * Ah et j’oubliais, si jamais il vous venez l’idée de préparer un sale coup, sachez que je suis avec les « Martico » Même des idiots comme vous devrez savoir ce que cela signifie»

Alors qu’il finissait sa phrase il passa sa main dans son dos et activa le thunderdial caché dans son marteau. Des éclairs se mirent à émaner de l’arme frappant le sol et les murs de la ruelle dans un fracas assourdissant.

« Ne me faite pas me répéter, s’il vous plait »

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« - Dépêchez-vous on va être en retard, ils doivent déjà tous nous attendre pour les derniers préparatifs ! »

Pressant son supérieur pour qu'ils puissent tous deux ne pas prendre de retard sur l'opération qui se jouera prochainement, Yume, Vice-Lieutenante de l'équipage des Hunters, peste le Commandant Seikyuu lui rappelant qu'il est le superviseur de tout ce qui arrivera dans les prochaines heures. Au cœur des ruelles sombres et lugubres de la citée de Zaun, l'épéiste vient à combler ses addictions en achetant à la sauvette une légère dose d'herbe à un malfrat, prétextant le bonheur que c'est d'être sur une île qui se dit neutre et seule juge de ce qui peut s'y trouver. Criminels comme loyaux hommes de lois se côtoient, sans le moindre problème. Car si l'un des deux camps osent dépasser les limites fixées, alors seul le Gouverneur Swain sera maître de leur destin.

Pourtant, désormais, ces fameuses limites n'existent plus au vu de l'assaut lancé par les forces gouvernementales afin de reprendre les droits sur ces terres jugées néfastes par les hauts placés. Car qui dit zone neutre dit un lieu de recueille pour les criminels de ce monde sans ce soucier de l'autorité judiciaire. Et ça, pour les Dragons Célestes, le Gouvernement, la Marine, et ce camé de Seikyuu, c'est impensable.

« - Vous pensez qu'ils vont tous venir en tout cas ?
- Qui ça ?
- Bah ... les intérimaires que vous avez demander pour vous assister durant l'assaut du chantier naval. »

Moment de silence.
Réflexion.
Trou noir.
Flash.
Chasseur de prime.
Flash. Yume dans son lit.
Flash.
Fin de soirée, le nez enfariné.
Flash.
Trou noir.

« - Commandant ? rétorque alors la belle, fixant son supérieur les yeux dans le vide, absorbé par ses propres démons.
- Hum ? ... Ah oui les chasseurs de primes. Ouioui, tout sera pour eux. Les récompenses etc. Bien évidemment.
- Ah ouf, vous m'avez fait peur. Un peu plus et j'pensais qu'vous aviez oubliez l'assaut qui doit se tenir d'ici quelques heures.
- Pffff ! Yume,yume yume ... MOI !? Oublier mon devoir de commandant et zapper que j'dois zigouiller du pirate ? Naaaaaah tu commences à me connaitre maintenant Yume-chan ! Je ne manquerais jamais à mes obligations ! »

Mettant alors ses bras vers l'avant, faisant signe à sa vice-lieutenante de passer devant lui pour qu'elle le guide mais surtout pour zieuter discrètement son fessier légèrement bombé, Seikyuu regarde une nouvelle fois dans le vide, se rendant compte que plus les jours passent et plus son esprit est amorphe. Oubliant la plus part de son existence.

S'allumant alors une nouvelle cigarette, il se dirige vers le lieu de rendez-vous, pour y passer ses derniers ordres, avant d'envahir le chantier navale.

« - Dans quelle merde j'me suis mis moi encore ... Des chasseurs de primes à nos côtés ? Quelle misère bordel ...  » dit-il à voix basse, totalement dépité par la situation.


Dernière édition par Seikyuu le Lun 18 Juil 2022, 15:25, édité 1 fois
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Il y avait maintenant plusieurs semaines qu'Alisea avait été déployée sur l'île de Zaun avec une partie de son régiment en tant que renforts pour en prendre le contrôle. Elle se serait volontiers passée de cette mission qui l'avait envoyé loin de chez elle, sur une île où si ce n'est pas la population qui essaye de lui faire la peau, ce sera le climat ou encore la topographie de l'île. Alisea venait de passer une semaine entière à taper des rapports sur les arrestations que son bataillon avait fait, la seule chose qu'elle voulait à présent, c'était de décoller ses fesses qui avaient fini par fusionner à sa chaise et aller faire une petite patrouille pour se dégourdir les jambes. La marine avait réquisitionné tout un quartier d'habitations pour y installer un petit centre de commandement, les habitants de ce quartier avaient été envoyés en prison pour diverses et obscure raison. Le sort des personnes envoyées en prison n'avait aucune importance pour Alisea, si le gouvernement lui disait de faire quelque chose, elle le faisait, elle ne toucherait pas sa solde si elle se mettait à remettre en cause les ordres.

Armée de sa paire de ciseaux de taille hors-norme, la lieutenante quitta son bureau de fortune en compagnie d'une dizaine de soldats et partie en direction du centre-ville. Un endroit dans lequel des individus avaient établi un bastion de résistance, mais ce n'était que de la vermine aux yeux d'Alisea, des cafards qu'il lui fallait éradiquer. D'après les rapports envoyés par les troupes dispersées dans la ville, les résistants se cachaient principalement dans les égouts de la ville, il suffisait simplement de trouver une entrée vers ses égouts et d'y faire le ménage.

Après deux longues heures à patrouiller dans le centre-ville, Alisea et sa petite troupe se mirent à suivre un individu masculin au comportement suspect. La filature ne dura que cinq petites minutes, l'individu c'était arrêté devant une plaque en acier au sol d'une ruelle étroite et s'y était engouffré avant de refermer délicatement la plaque derrière lui. Alisea et les soldats attendirent cacher à l'angle de la rue avec le passage en vue quelques instants puis s'approchèrent de la plaque en acier. La lieutenante dégaina son immense paire de ciseaux puis utilisa la pointe pour soulever la plaque en faisant levier, il était hors de question qu'elle pose les mains sur cette chose sale. Une échelle de fortune de quatre mètres se dévoila alors, reposant sur le lit d'une petite rivière d'eau verdâtre et nauséabonde. Alisea ordonna à un des soldats de descendre et de lui dire ce qu'il y avait en dessous. Le marine descendit sans aucune contestation puis annonça ce qui se présentait à lui.

-Madame ! Il y a un long tunnel qui s'étend des deux côtés de l'échelle, je vois aussi qu'il y a plusieurs endroits où le chemin se sépare en deux. Il serait intéressant que nous explorions les lieux, vous en pensez quoi ?

-C'est sale en bas ?

-Oui madame, très, ça sent comme quand je suis de corvée de blanchisserie et que je lave les sous-vêtements. Mais de la même manière on s'y habitue. Il faut aussi éviter de toucher les murs, des trucs visqueux marron en dégouline, il y en a aussi au plafond, on dirait de la merd.....J'EN AI DANS LA BOUCHE !!!

-Mouai, j'ai une idée, vous allez tous dedans, vous vous répartissez des itinéraires tout en restant minimum par deux et vous revenez me faire un rapport au bureau. Pas de prise de risque, vous observez seulement. Si après vous me confirmer qu'il y a de la résistance là-dedans, on fera comme quand on extermine les cafards, on gazera tout en bouchant toutes les autres sorties.

-Vous ne venez pas avec nous madame ?

-Oulala non, moi j'ai.... Plein de paperasse à remplir... Des rapports à écrire et... Et je suis votre supérieure, je vous donne un ordre, vous l'exécutez sinon cour martiale.

Les soldats descendirent tous dans les égouts sous le regard courroucé de leur supérieure qui referma la plaque en acier une fois que le dernier fut descendu.

-Et puis quoi encore, comme si j'allais descendre dans des couloirs ressemblant au colon d'un lépreux. Bon, retour au centre de commandement, une douche et au lit.


Il était hors de question pour la lieutenante de salir ses vêtements avec des déjections humaines, si jamais quelqu'un était amené à lui demander pourquoi elle n'était pas descendue avec les autres, elle dirait simplement que combattre avec son arme dans des endroits exiguë était impossible. Alisea rengaina ses ciseaux dans son dos puis partie discrètement de la zone en direction de son bureau, là où il devait s'être empiler une montagne de paperasse à remplir.

   










    Jin se réveilla au milieu d’une pile de déchets dans une ruelle sombre. Les muscles encore engourdis, il tenta une première fois de se lever mais sans succès. La douleur lui tordit le ventre, il se mit à vomir. La bourse qu’il avait avec lui et qui contenait quelques berrys avait disparu. Le reste de ses affaires se trouvaient toujours sur le bateau sur lequel il était arrivé. Jin craignait que celui-ci ne soit déjà plus à quai, il fallait donc faire vite et revenir au port au plus vite. Il tenta une deuxième fois, cette fois-ci il réussit à se mettre sur ses deux jambes en s’aidant de ses mains et du mur contre lequel il se tenait. Sa tête lui faisait atrocement mal et l’odeur des ordures lui donnaient la nausée. Il ne put s’empêcher de vomir à nouveau.

    Sorti de la ruelle, Jin ne reconnut pas les environs. Retrouver le port ne serait pas une mince affaire, surtout qu’il ne pouvait compter sur l’aide de personne. Il sillonna les rues et ruelles à tâtons à la recherche d’une des artères principales de la ville, qui lui permettrait aisément de rejoindre le port. L’état encore vertigineux  de Jin altérait quelque peu sa perception du temps, les minutes lui semblaient être des heures. Il n’aurais su dire depuis combien de temps il arpentait les rues labyrinthiques de Zaun.

    «Monsieur, les civils n’ont pas le droit de se trouver dans cette zone, vous devez évacuer.»

    Jin se retourna. L’homme qui l’avait interpellé était un soldat de la marine, un autre soldat se tenait à ses cotés, un fusil dans les mains, serré contre sa poitrine. Le jeune chasseur de prime ne comprenait pas ce que faisait la Marine ici ni pourquoi les civils étaient évacués de la zone. Mais cette rencontre tombait à pic ! Ils pourraient sûrement l’aider à retrouver les malfaiteurs qui l’avaient drogué et volé son argent. Il fouilla la poche intérieur de son manteau dans laquelle il avait l’habitude de ranger sa licence. Il poussa un soupir de soulagement lorsque ses doigts rencontrèrent le morceau de papier. Il le montra aux deux soldats.

    «Je suis chasseur de prime. J’ai été victime d’une escroquerie, l’on m’a volé mon argent et peut-être bien le restant de mes affaires.»

    Les deux soldats se regardèrent, tous deux semblaient surpris.

    «Un chasseur de prime ? Ce doit être l’une des personnes que l’on attendait. Chuchota le premier au second, qui acquiesca. Veuillez nous suivre monsieur, je vous amène voir le commandant.»

    Jin accepta, ce dernier pourrait sûrement l’aider, et suivit le soldat. Un contingent de la marine était posté un peu plus loin, légèrement à l’abri des regards, assez pour être discret. Le soldat demanda à Jin de patienter, et s’en alla discuter avec un homme qui semblait être le commandant dont il avait parlé. Une jeune femme se tenait debout à coté de lui. Le soldat fit signe à Jin d’approcher. Il salua ses supérieurs et se retira, laissant Jin seul avec eux.

    «-Bonjour ! Je suis Yume, vice-lieutenante de la Marine et voici le Commandant Seikyuu, en charge des opérations ici.
    -Enchanté, je suis Jin.
    -Vous êtes donc un des chasseurs de prime que le commandant a appelé pour nous aider ?»

    Un silence gênant s’installa, le visage de Jin traduisait sa confusion.

    «-Je ne comprends pas. Je n’ai jamais été en contact avec le Commandant.
    -Oh... Commandant que fait-on ? Commandant ?
    -Il ne semble pas dans son assiette... On a versé de la drogue dans mon verre à mon insu, peut-être que lui aussi ?»
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    FLASHBACK

    « Ceci n’est pas un exercice. Je répète. Ceci n’est pas un exercice. Nous recommandons aux civils de rester cloîtrés chez eux.» 

    Un message diffusé dans les haut-parleurs de la ville.

    Du haut de mon perchoir, j’observais un mouvement de panique au sein même de la population, suite à cette annonce inattendue. D’ailleurs, de quoi s’agissait-il ? Pourquoi la Marine voulait le retranchement des gens ? Ça ne sent vraiment pas bon cette histoire. J’ai vraiment le don de me retrouver dans un sacré merdier où je vais. A force, je vais finir par croire que c’est moi le chat noir. 

    Pour en savoir davantage, je descendis ensuite de ma position pour me fondre dans cette masse prise de panique, les soldats qui étaient sur place faisaient de leur mieux pour la contenir, même si ce n’était pas d’une grande simplicité. L’un d’entre eux, armé de son fusil, se mit à tirer en l’air avec pour espoir de disperser cette marée humaine. Un geste totalement stupide, qui amplifiait d’autant plus l’angoisse déjà présente, pas très futé ce militaire dis donc. 

    Au moment où il s’apprêtait à décocher un second coup de feu, je me suis interposé en maintenant fermement son arme. Il était hors de question qu’il continue à jouer au con. Mon regard noir s’abattait sur ton son être. Dans un premier temps, surpris par ce que je venais de faire, le soldat se débattait pour avoir de nouveau libre accès à son équipement. 

    « Pour qui tu te prends ?!! » 

    « Je ne vais tout de même pas t’apprendre ton travail. » dis-je avec une pointe de sarcasme.

    Le collègue à ses côtés pointa immédiatement son arme sur moi, prêt à ouvrir le feu au moindre de mes mouvements, et si je ne voulais pas crever comme une merde dans cette ville toute aussi merdique, je devais me la jouer fine. 

    « On est du même côté, les gars. Donc du calme. Laissez-moi vous montrer ma carte de chasseur de primes. » 

    Doucement, je lâchais le fusil du premier marin pour saisir le fameux document enfoui dans ma poche. Le temps me semblait long, très long même, parce qu’à tout moment l’autre idiot pouvait me cribler de balles. A la vue de la carte, ces messieurs relâchèrent la pression. Intérieurement je poussais un soupir de soulagement. 

    « Ah bah tiens, vous êtes l’un des chasseurs que le Commandant attendait. »

    « Comment ça ? Qui est à la tête des opérations ? » 

    « Le Commandant Seikyuu nous a ordonné de trouver et d’orienter les chasseurs que l’on pourrait trouver. Venez avec nous, s’il vous plaît. » 

    Ah ouais non là ça n’allait pas le faire du tout. Le pervers de la dernière fois était là aussi, fais chier. J’suis sûr qu'il a quadrillé la zone pour une nouvelle fois retrouver sa vice-lieutenante. Il me dégoûte ce porc. Mobiliser autant de ressources juste pour chercher sa subordonnée, il fallait vraiment être timbré pour faire ça. En plus d’être des bras cassés, les effectifs de la Marine gaspillent allègrement leur énergie pour des choses futiles. A priori je n’avais pas mon mot à dire, seulement acquiescer bêtement. 

    « Que se passe-t-il ? » 

    « Nous ne sommes pas habilités à en parler. » 

    Le contraire m’aurait étonné. Vous êtes que des chiens qui obéissent aveuglément aux ordres de toute façon. 

    Accompagné de ces deux marins, on prit la direction du port et celui-ci semblait bien protégé pour une raison qui m’échappait. Ils finissent par me conduire au poste de commandement, et à ma grande surprise la vice-lieutenante Yume n'est pas portée disparue. Cette dernière semblait s’entretenir avec un jeune homme. Qui était-il ? C’était la dernière de mes préoccupations. 

    « Elle est où cette foutue caméra cachée ? Pourquoi tout est bouclé ? » annonce-je en me grillant une clope avec une grande nonchalance. 
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    Les sous-marins de Zaun
    FB

    L’air pollué irritait la gorge d’Hitoshi tandis que le jeune homme continuait de courir dans les allées sombres et crasseuses du port. À cet instant, il aurait tout donné pour être sur Skypiéa, les doigts de pied en éventail sur une plage céleste, un cocktail de conash à la main. Au lieu de ça il se retrouvait à enjamber des poubelles puantes et à côtoyer des rats galeux.
    « - Monsieur ! Qu’est-ce que vous faîtes là ? »
    Deux marines venaient à sa rencontre, fusils en main.
    « - La zone est interdite, vous êtes sourd ou quoi ? »
    Un sifflement aigu dans les oreilles de l’ange l’empêcha de tout comprendre.
    « - Ah non Gérard regarde cette dégaine. Il doit faire partie des chasseurs de prime. On en a ramassé un autre à quelques rues d’ici. »
    Hitoshi commençait à ressentir des picotements dans les doigts tandis qu’un voile blanc passa devant sa vue. Il connaissait cette sensation par cœur : le manque.
    « - Vous allez bien Monsieur ? »
    Le sifflement s’intensifia tandis que sa respiration devint haletante. Il étouffait dans ces rues étroites dont les murs se mirent à onduler. S’il ne prenait pas de champignons immédiatement il finirait écraser contre ses parois distordues.
    « - Monsieur ? »
    Puis quelqu’un éteignit la lumière et la tête d’Hitoshi frappa lourdement le sol.
    Il se réveilla entouré par les deux marines, assis sur une chaise dans un couloir mal éclairé.
    « - Ah vous nous avez fait peur ! Ça va mieux ? »
    Non ça n’allait pas mieux. Il devait prendre un champignon tout de suite dans sa besace. Sa besace ???
    « - Ah, c’est votre sac que vous cherchez ? Ne vous en faîtes pas il est entre de bonnes mains. On l’a consigné. Vous pourrez le récupérer après la mission. D’ailleurs très belle prise ! Ça fait longtemps que nos collègues des stup’ n’en avaient pas vu une si grosse. Le pirate a qui vous l’avez dérobée devait être un gros bonnet. »
    Les deux marines se regardèrent, impressionnés et impatients de connaître les détails de cet affrontement.
    « - Il leur a fallu l’après-midi entière pour brûler tous ces champignons. »
    Hitoshi faillit s’étouffer.
    « - Heureusement que nous savons que vous êtes un chasseur de prime. Pour n’importe qui d’autre c’était un allé simple pour le Kapharnaum. »
    Visiblement ces deux hommes le confondaient avec un autre, c’était sa chance.
    « - Je peux aller aux toilettes ? Je ne me sens pas bien.
    - Oui bien-sûr ! »
    Ils indiquèrent la porte juste à côté. Une fois seul, Hitoshi baissa son pantalon et y récupéra un champignon. Heureusement qu’il avait toujours une réserve en cas d’urgence. Il mastiqua rapidement en comptant ceux qui lui restaient. Il avait de quoi tenir quelques jours tout au plus. Il regarda autour de lui à la recherche d’une fenêtre ou d’une issue mais la salle était complètement hermétique. Il ressorti en espérant que les marines soient partis, évidemment ce ne fut pas le cas.
    « - Vous avez meilleure mine ! Suivez-nous, on va vous conduire au commandant. »
    Hitoshi songea un instant à les mettre K.O mais il se trouvait dans une sorte d’avant-poste, ce n’était pas une bonne idée. Les marines frappèrent timidement à une porte tandis qu’une voix de femme leur intima d’entrer. Immédiatement une odeur de tabac froid s’insinua dans son nez. Hitoshi crut que cela venait de la pièce mais non, tout portait à croire que l’homme (à l’allure de pervers) assis à un bureau en était l’origine. À côté de lui une belle jeune femme se tenait debout. Hitoshi remarqua un jeune homme blond, mignon, qui semblait lui aussi avoir passé une sale journée.
    « - Commandant, voici l’un des chasseurs de primes que vous avez appelés. »
    Ils le saluèrent et tournèrent les talons en claquant la porte, laissant planer un silence horriblement gênant dans la pièce.
    KoalaVolant
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    La troupe improvisait se déplaçait dans les rues de Zaun depuis quelques minutes quand une alarme résonna :

    « Ceci n’est pas un exercice. Je répète. Ceci n’est pas un exercice. Nous recommandons aux civils de rester cloîtrés chez eux.»

    Ils échangèrent un court instant un regard interrogateur. La situation bien que non verbalisée était tacitement comprise de tous. Ce n’était ni habituel, ni prévu. Qu’est-ce qui pouvait bien pousser le gouverneur Swain a diffusé une telle alarme à travers la ville ? Sûrement quelque chose de dangereux en tout cas. Zaun n’était pas connu pour être une île réglementée à outrance, c’était plus la loi du plus fort, chacun pour soi et Dieu pour tous. Cela dit la troupe resta calme, un flot de civile, artisans et autres petites frappes s’emparèrent rapidement des rues. C’était le moment songea William. Accélérant le pas, il se mêla à la foule et sema rapidement les malfrats qui l’accompagnaient. Tant pis songea-t-il. Il aurait tout le temps de récolter des informations pour l’instant il fallait trouver un endroit relativement sûr. Ne connaissant pas l’île, il reprit le direct des docks. A défaut d’avoir de connexions, il savait qu’ils y trouveraient des gens possédant un semblant de pouvoir.

    Alors qu’il se déplaçait rapidement dans les ruelles en longeant les murs, sa cape grisâtre vissée sur les épaules, il fut alpagué par des soldats en uniforme. La marine sur Zaun pensa-t-il ? Décidément ce n’était pas une journée usuelle.

    « Monsieur les civils sont appelés à se retrancher vers le centre de l’île nous menons une opération actuellement nous devons évacuer la zone

    -Et bien ça tombe bien, je ne suis pas un civil. William, Chasseur de prime de profession *déclara-t-il en sortant sa carte*

    -Ah, vous faites partie de renfort, John, amène le avec les autres, on maintient le contrôle des lieux.

    -Avec plaisir, allons-y .. John * Acheva-t-il avec un rictus. Notre jeune esclave n’avait aucune idée de ce dans quoi il se lançait néanmoins, si la marine menait une opération, il pourrait sûrement y retirer quelques deniers à la clé. Cela n’était pas de trop. Il n’avait eu aucune prise dans ses filets depuis un bout de temps et ses économies rétrécissaient à vue d’œil.

    Le marine l’accompagna jusqu’à ce qui semblait être un QG improvisé. William n’était n’y intimidait ni confiant quant à la situation. Son entraînement militaire le gagnant, il se plaça simplement dans un coin de la pièce et commença à vérifier son équipement tout en écoutant ici et là les bribes de conversation pour essayer de saisir le contexte. Cela était vain, il se rendit rapidement compte qu’il était entouré de subalternes et de chairs à canon, le boss des opérations n’était visiblement pas dans cette pièce. Qu’à cela tienne, les mercenaires comme lui ne sont pas là pour poser des questions, mais pour obéir. C’est ce qu’on lui avait toujours appris et comment il avait toujours agi jusqu’à présent. Petit à petit, la pièce sembla se vider des marines lambdas pour ne plus laisser place qu’à quelques individus. Certains avaient l’air tout aussi perdus que lui, d’autres confiant, et certains carrément paumés. Mais qu’est-ce qui se tramait ici donc, pensa-t-il dans un soupir.

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    L'homme est là.

    Présent au milieu d'une salle dont il ne se rappelle même plus y avoir donné rendez-vous, Seikyuu est posé sur une chaise dont l'assise tressée est à moitié morte, son regard plongé dans le vide. Comment a-t-il pu en arriver là, comment peut-il être le responsable de ce rassemblement ayant pour objectif l'attaque du chantier navale de la ville ? Sa main devant la bouche, il expire une unique fois de manière à sentir brièvement son haleine détectant alors une légère brise alcoolisée. Était-il complétement rincé quand il a donné l'ordre à son unité de parcourir la ville à la recherche de renfort volontaire pour les aider ? Est-il seulement conscient que, peut-être, parmi eux se cachent des ennemis prêts à tuer ses hommes à n'importe quel moment ? Pour le moment, l'homme saoul se contente de prendre conscience du projet dans un premier temps avant quoi que ce soit d'autre.

    Soudain, un flash lui vient, lui essuyant légèrement son front luisant de panique. Son unité et lui-même ont été envoyés en renfort sur l'île de Zaun afin de récupérer des sous-marins appartenant au gouvernement. Bien évidemment, étant le plus gradé accompagné de la seule unité du coin, le voilà responsable de tout ce bazar. Une bonne nouvelle qui ne lui explique toujours pas son coup de folie de ramener des chasseurs de primes leur prêter main-forte. Après tout, ce ne sont que des chiens attirés par la moindre pièce de monnaie. Ils ne valent rien, n'ont aucune valeur juste dans leur cœur ni leur esprit. De simples requins se jure l'impétueux ...

    « - Commandant Seikyuu ! Une note d'un de nos éclaireurs vient de nous parvenir ! » Vient alors un des soldats un bout de papier à la main, tirant son supérieur de ses pensées catastrophiques.

    Dépliant le paperasse, le brun vient alors à lire des mots bien précis: "Hommes de Glutonny présents. Entrain de voler les sous-marins au hangar 3 du chantier naval.". Le corsaire est donc derrière tout ce merdier ? Mais pour quelle raison ? Le junkie n'en a aucune idée ou du moins ne s'en rappelle plus ... Cependant, se frotter aux hommes du corsaires ... Ça pue. Et ça pue fort. Ayant quand même sa conscience du danger, Seikyuu ne sent pas du tout la bataille qui va se jouer prochainement et s'en rend bien compte en voyant la gueule des invités. Et pour le bien de tous, alors qu'ils s'agglutinent face à lui, il en gardera le secret. Possédant tout de même son esprit de marin prêt à tout pour rependre la véritable justice, l'impétueux sait faire la part des choses. Et si la trahison du corsaire est entrain d'être faite, il faut d'abord s'en assurer.

    C'est en prenant appui sur le dossier de sa vieille chaise, qu'il grimpe dessus face à son public, tentant de trouver un certain équilibre sur ce qu'il juge une chaise de merde. S'allumant alors une clope, expirant un épais nuage de fumée sur le premier rang, le commandant racle sa gorge avant d'avoir la voix claire et puissante.

    « Ok alors tout d'abord, j'me présente ! Commandant Seikyuu et voici la vice-lieutenante Yume. » commence t-il, glissant un regard complice à la belle. « Nous serons vos supérieurs et référents lors de cette mission. Ici, le sergent Ruffy vous donne un den-den mushi portable pour que vous puissiez nous communiquer vos positions et les difficultés que vous rencontrerez. Si jamais il y en a. » Tirant une nouvelle latte, il poursuit en direction des chasseurs de primes trouvés au sein de la Zaun. « Nous avons fait appel à vous, chasseurs de primes, pour nous prêter main forte. Mon unité n'étant pas assez nombreuse pour une opération de cette taille. Nous étions malheureusement les seuls disponibles. Semblerait qu'ce soit le bordel un peu partout sur les mers en ce moment. J'me demande bien pourquoi. » Termine-t-il en chuchotant.

    « L'OBJECTIF EST SIMPLE ! Des sous-marins nous appartenant ont été retrouvés au sein du chantier naval M-Boat; on doit les récupérer par TOUS LES MOYENS POSSIBLES ! Je n'ai aucune connaissance de ce qui nous attend par là-bas, mais j'ai eu l'information comme quoi des pirates étaient en ce moment-même sur les lieux. Et soyez sûr que je ne repartirais pas la queue entre les jambes. Ces submersibles partiront avec nous ou la mort viendra nous prendre ! En aucun cas, cette mission se doit d'être un échec. Ou chacun d'entre vous trouvant la mort j'le tuerais ! C'est bien comprit ?! Si nous réussissons, les primes des pirates seront pour vous, je peux vous l'assurer.

    Pour que l'opération soit une réussite, nous allons nous diviser en plusieurs unités. Unité Une, vous serez avec moi en direction du hangar numéro trois. Unité deux, vous prendrez le premier hangar au bout du port. Et unité trois, le hangar numéro deux. EMPAREZ-VOUS DES SOUS-MARINS PAR N'IMPORTE QUELS MOYENS ! La quatrième unité dirigée par le sergent Ruffy sera à bord de notre navire au large des hangars, prêt à faire feu sur tout ce qui en sortira avant que ça ne disparaisse sous l'eau. Alors si ça commence à vous bombarder la gueule, vous n'aurez qu'une chose à faire. Prier !

    Faites en sorte de rester en vie ! Faites en sorte que cette mission soit une réussite ! Faites en sorte que la véritable justice s'impose ! Et surtout, faites en sorte que ces pirates regrettent d'être né !
    » fini Seikyuu montrant sa détermination et sa plus grande haine envers la piraterie.

    Le plan est ficelé et les différentes unités font désormais route vers les différents hangars du chantier naval. Prenant la place de chef de guerre, Seikyuu ne peut s'empêcher de regarder chaque nouveau au sein de son unité décelant une certaine négligence du danger qu'ils pourront rencontrer. Cette mission risque d'être plus mouvementée que prévue ...
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    Assise à son bureau en train de tamponner des dossiers à la vitesse de l'éclair, la jeune femme se rappela soudainement des soldats qui l'avait accompagné la veille en ville. Il s'était passé une journée entière depuis qu'Alisea avait laissé la petite troupe partir inspecter les égouts du centre-ville, depuis elle n'avait eu aucune nouvelle. Elle ne s'inquiéta pas pour eux, mais plutôt pour elle, car si jamais ils étaient retrouvés morts, elle devrait surement en répondre, étant donné que la majorité des personnes présentent dans le campement les avaient vus partir avec elle. Il fallait à présent trouvé un plan pour expliquer pourquoi elle ne les avait pas suivis, hors de question de répondre que c'était à cause de la saleté présente dans les lieux. Alors qu'Alisea était en train de réfléchir à un alibi, la porte s'ouvrit dévoilant une dizaine d'hommes en uniforme de la marine tout sale, c'était le petit bataillon qu'elle avait envoyée en reconnaissance.

    -Ah ! Vous voilà enfin, qu'est-ce qui vous a pris autant de temps ?

    -Nous avons trouv...

    -Stop ! Je me doute que tout celà est intéressant, je n'en doute pas, mais avant de continuer plus loin, allez tous vous laver

    -Mais madame, nous avons récoltés de nombreuses informations, il y a des trucs louche ici.

    -Certes, mais hors de question de subir votre odeur. Vous sentez un cocktail d'excréments, d'urines et de moisissures. L'odeur est si forte, si épaisse, que j'ai l'impression qu'elle va se matérialisée. Donc, à la douche et plus vite que ça, revenez faire votre rapport dans deux heures, s'il y en a un qui sent encore mauvais à son retour, je prends mes ciseaux et je lui retire directement la peau avant de la bruler.

    Les soldats ne répondirent pas, puis partir tous en courant vers leurs quartiers laissant derrière eux une trainée nauséabonde. De nouveau seule, Alisea attrapa une pile de documents prêts à être triés, quand soudain une grande feuille de couleur jaune s'en détacha puis tomba sur le sol. Un papier sur lequel il y avait la date du jour puis un ordre de mission indiquant qu'il y aurait une évacuation de la ville pour permettre à la marine de mener à bien une fouille de certaines zones à risque vers le chantier naval. Un peu plus bas il était écrit qu'elle devait elle-même se rendre en compagnie d'autres marines vers un des hangars de l'immense complexe. Il n'y avait pas plus d'informations, sauf la date d'une réunion présidée par le commandant Seikyuu. Alisea ne connaissait pas ce commandant, elle avait vu son nom apparaitre dans quelques rapports, mais elle ne s'était pas intéressée au sujet.

    La jeune lieutenante attrapa son immense paire de ciseaux puis partie en direction du lieu de rendez-vous au pas de course. On pouvait entendre la sirène stridente qui venait de se déclencher pour inviter les habitants de l'ile à rester chez eux, créant à plusieurs endroits dans la ville des mouvements de paniques dûs aux résidents qui ne comprenaient pas ce qui se passait. Après une quinzaine de minutes de courses, elle arriva sur les lieux où le commandant avait donné rendez-vous à de nombreuses personnes. Ce qui choqua le plus la jeune femme, c'était le fait qu'il n'y ait pas que des marines, une flopée d'intérimaires étaient présent, ce qui l'agaça, car elle détestait faire du travail avec des sous-traitants. Le commandant décrivit la mission qui les attendaient, dangereuse, avec une possibilité d'y rester, donc une mission intéressante. Alisea n'avait plus qu'à espérer à ne pas devoir se coltiner de chasseurs de primes dans son escouade, dans le pire des cas, elle s'arrangerait pour les mettre au-devant des dangers pour s'en débarrasser au plus vite. Une fois le topo de la mission terminée, la lieutenante sortie de la salle en direction de l'unité qui l'accompagnerait.


       



      La réunion menée par le commandant Seikyuu venait de se terminer. Le responsable des opérations avait décidé de séparer l’effectif en trois unités afin de couvrir toute la zone. Jin avait été assigné à la seconde unité. Alors que celle-ci se rassemblait afin d’entamer les derniers préparatifs avant son déploiement, Jin jeta un coup d’œil autour de lui comme pour jauger ses partenaires. Une cinquantaine de soldats de la marine entouraient Jin dont un avait été désigné par le commandant comme responsable de l’unité et se trouvait également dans l’unité un autre chasseur de prime. Jin n’avait pas tant d’expérience en combat et pourtant un simple coup d’œil avait suffit à Jin pour remarquer que les deux chasseurs de primes étaient les plus forts du groupe. La plupart des soldats n’étaient même pas taillés pour le combat. L’homme en charge du groupe fit un signe de la main pour demander le silence.

      «Je suis le Sergent Jusey, en charge de l’unité numéro deux de cette opération ! Notre objectif est le hangar numéro un, nous devons sécuriser la zone et neutraliser les pirates ! Nous nous séparerons en petits groupes afin d’encercler le bâtiment et de cerner toutes les entrées

      Alors que le sergent continuait d’élaborer son plan, Jin l’interrompit.

      «-Je partirais en éclaireur. Je serais assez rapide pour arriver au hangar avant vous et, par dendenmushi, je pourrais vous informer de la situation.

      -Nous ne savons pas ce qu’il se trouve dans ce hangar, ce serait dangereux d’y aller seul.

      -J’ai pour habitude de travailler seul, et n’allez pas croire que je suis faible.»

      Le sergent soupira de désespoir devant l’entêtement du chasseur de prime.

      «Ne prenez aucun risque, si jamais vous sentez que le danger est trop grand rejoignez immédiatement l’unité et n’intervenez pas tant que je n’ai pas donné le signal.»

      Le sergent donna un Den-den Mushi portable à Jin qui immédiatement se dirigea vers le hangar numéro un. La destination se trouvait à l’autre bout du port, en courant à pleine vitesse Jin gagna le lieu en une dizaine de minutes. Les marines n’auraient fait que le ralentir. Il avait de toutes façons le sentiment qu’il n’avait pas besoin d’eux pour neutraliser les pirates. Il se mit à couvert le temps de reprendre son souffle et en profita pour observer les lieux. Deux pirates gardaient la seule entrée du hangar. Les deux hommes portaient un drôle de chapeau en forme de plante. Jin pouvait s’en occuper mais il alerterait sûrement ceux qui devaient se trouver à l’intérieur. Il remarqua que le toit était en parti composé de vitres. Une échelle permettait d’accéder au toit, et celle-ci se trouvait à l’abri de la vue des deux lascars postés à l’entrée. Une fois grimpé sur le toit du hangar, Jin tenta d’observer ce qu’il se tramait à l’intérieur. L’épaisse couche de poussière qui tapissait les vitres l’empêchait de distinguer en détails ce qu’il s’y déroulait.

      «Deux gardes surveillent l’entrée du hangar. Une échelle mène au toit, où je me trouve actuellement. A l’intérieur je ne vois pas grand chose mais les pirates sont à peine plus nombreux que nous, si nous attaquons par surprise, nous pouvons avoir l’avantage.»

      En attente de la réponse du sergent, Jin maintenait sa position. Il n’avait pas pour habitude de faire équipe et préférait toujours suivre ses propres directives mais la situation ne lui inspirait rien de bon.
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      FLASHBACK

      Enfin de compte, venir dans cette décharge à ciel ouverte qu’est Zaun était une bonne intuition, ô grand jamais je n’aurais pu imaginer ce que je venais d’entendre. La Marine venait de se faire piquer avec aisance leurs submersibles, par une bande de pirates qu’ils n’avaient pas encore identifiés, et en sachant cela je ne pus retenir un sourire amusé. Bien évidemment que cette situation était cocasse, et cela l’était d’autant plus qu’ils avaient besoin du soutien des chasseurs pour récupérer leurs biens. Le désespoir à l’état pur.

      A vrai dire, les aider à saisir leurs navires furtifs me rendait enthousiaste, non pas pour les raisons qu’ils pouvaient s’imaginer. Peut-être que pour service rendu, ils pourraient nous faire don d’au moins un sous-marin, c’était la moindre des choses, vous ne pensez pas ? En tout cas, je ne comptais pas travailler pour des cacahuètes, ni même pour des prunes, ni même pour autre chose qui a une connotation de gratuité. 

      Seikyuu quant à lui paraissait véritablement déterminé, l’ensemble de son discours semblait haranguer ses troupes, tous motivés à suivre les directives de leur supérieurs quitte à y laisser la vie. En faisant abstraction à leur uniforme, on aurait dit une secte. Oui, oui, une secte. Qui serait assez fou pour vouloir mourir pour le compte de ce drogué de Commandant ? Personne. Certainement pas des individus lucides, ce qui n’était pas le cas de ces soldats. 

      Une fois l’organisation des groupes effectuée, je me suis retrouvé dans le peloton qui avait pour cible le hangar numéro, sous les directives du Sergent Jusey. Heureusement qu’il y avait un autre confrère chasseur qui affecté dans ce groupe, sinon je ne sais pas comment j’aurais fait pour supporter tous ces boulets. A première vue, il ne possédait aucune arme visible sur lui, un pratiquant d’art martial peut-être ? Enfin bref, tant qu’il ressortait du lot et qu’il savait se battre, c’est tout ce qui comptait.  

      Ce pauvre officier allait avoir du fil à retordre avec ce blondinet, effectivement, ce dernier préférait oeuvrer en solitaire. Pouvait-on réellement le blâmer pour ça ? Bien sûr que non. J’affichais un sourire amusé en le voyant s’en aller pour jouer les éclaireurs. Belle stratégie gamin. 

      « Jusey, t’as un plan de secours au cas où celui que t’as prévu venait à tomber à l’eau ? »

      « C’est Sergent Jusey. Vous ferez ce que je vous demande de faire, un point c’est tout, compris ? » 

      « Mais oui relax, ça va bien se passer, tu verras. Je vais lui prêter main forte, il en aura certainement besoin, on se dit à tout à l’heure. » 

      A présent équipé d’un matériel de communication, je m’échappais de l’unité pour tenter de rattraper le jeune homme. Devant le fameux lieu qu’il fallait sécuriser, il n’y avait que deux gardes postés à l’entrée, et aucune trace du chasseur. S’est-il fait la malle ou a-t-il réussi à y pénétrer sans éveiller les soupçons ? J’ai un sérieux doute mais j’espérais qu’il avait opté pour la seconde option. En faisant un peu plus attention, je remarquais quelque chose de singulier qui se dégageait des gardes, ces derniers avaient comme une espèce de plantes sur le sommet du crâne. Drôle de style, messieurs…

      « Excusez-moi, je suis à la recherche de mon petit frère, blond et avec une morphologie similaire à la mienne. Vous ne l’auriez pas vu par hasard ? » 

      Les deux individus me jetaient un regard d’ahuris, c’était à se demander s’ils avaient compris ma demande. Encore des idiots, génial. 

      « La règle de bienséance impose que vous devez répondre lorsque l’on vous pose une question. Vous l’avez vu oui ou non ? » 

      Toujours aucune réaction de leur part. Ma patience avait des limites…

      Lassé par ce manque de communication, je n’ai pas hésité à les agresser en prenant soin de les aligner suffisamment fort pour les assommer. La voie était à présent libre, j’ouvris par la suite la porte du hangar pour faire une entrée en grande pompe, après avoir dégainé mon pistolet je me suis mis à tirer dans le tas sans faire aucune distinction. Surpris par cette soudaine intrusion, certains pirates furent touchés, quelques-uns se planquèrent pour éviter d’être l'impact des balles, et d’autres n'hésitèrent pas à ouvrir le feu. Ce qui créait une belle fusillade au sein du hangar. Tout comme eux, je me mis immédiatement à couvert pour ne pas me retrouver en passoire humaine. 

      Sur un moment de lucidité, avec le dendenmushi que l’on m’avait confié, j’appelais le Sergent pour l’informer de la situation. 

      « Dépêchez-vous les gars, vous allez manquer la fête. »

      « C’est des coups de feux que j’entends là ? Bon sang, je vous avais pourtant dit de ne pas prendre d’initiative. » 

      « Tout est sous contrôle, ne t’inquiète pas. » dis-je calmement avant de mettre fin à la communication. 

      Les gus que je pensais avoir neutralisés, pénètrent également la bâtisse et me prennent pour cible. Par instinct de survie, je leur colle quelques balles chacun, peut-être que ça les calmera pour de bon cette fois-ci. 

      Pendant ce temps, l’unité de Jusey faisait de son mieux pour arriver rapidement sur les lieux en à peine quelques minutes, mais qui me paraissaient interminables. Comme initialement prévu, ses hommes et lui entrèrent par les différents accès, cette intervention me soulageait quelque peu. Dans tout ce chaos, quelque chose clochait, parce qu’on avait beau les abattre, les pirates arrivaient tout de même à se relever comme si de rien était. Comment c’était possible ?! 

      Les hostiles avaient bel et bien commencé et j’étais loin de me douter que le second chasseur nous observait du haut des vitres. De sa position il devait avoir une jolie vue d’ensemble de ce qu’il se passait ici bas. 
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      Les sous-marins de Zaun
      FB

      Dans quelle galère Hitoshi venait-il (encore) de s'embarquer ?
      Le laïus dégoulinant d'encouragements servis par ce commandant pervers mettait clairement en lumière la dangerosité de la mission. Cela ressemblait davantage à une façon de se dédouaner de leur future mort. Peut-être que l'ange aurait dû tout de suite avouer qu'il n'était pas chasseur de primes. Il avait pris peur lorsque les marines avaient parlé de la prison Kapharnaum mais au moins ce n'était pas la mort (au sens propre comme au figuré). Ses ailes frétillèrent d'angoisse à l'idée de ne pas survivre à l'opération. Il était question d'une récompense mais qui peut se targuer d'être riche une fois dans l'autre monde ? Pour être tout à fait honnête, la seule chose qui empêcha Hitoshi de se dénoncer pour échapper au combat fut la vitesse à laquelle les événements se déroulèrent. Il n'était qu'un jeune Skypién après tout et nourrissait le rêve de vivre vieux. Très très vieux de préférence.
      Le voici donc à courir dans des couloirs nauséabonds et répugnants, accompagné d'une marine avec des ciseaux géants et d'un mystérieux jeune homme à la peau sombre. La marine, prénommée Aliséa, semblait détester ce genre d'endroit malpropre. Plusieurs fois Hitoshi la surprit à retenir sa respiration. Le Skypién avait peur de les ralentir et qu'ils ne remettent en cause ses compétences mais à sa grande surprise il parvenait parfaitement à maintenir le rythme. Les longues heures d'entraînement sur les plages célestes avaient porté leurs conaches. Malgré cette situation anxiogène pour Hitoshi, le jeune homme était très impatient de découvrir à quoi pouvait bien ressembler un sous-marin : cette machine pouvant soi-disant naviguer sous l'eau.
      Hangar numéro 3 ! Enfin ! Le numéro rouillé était indiqué sur une lourde porte métallique. Par souci de discrétion les trois compères avaient devancé le reste de l'escouade.
      " - Parfait, c'est ici !"
      Il regarda tour à tour Aliséa et William qui étaient jusqu'à présent restés silencieux.
      " - Bon. On fait quoi maintenant ?"
      À peine le jeune homme eut-il fini sa phrase que la lourde porte grinça. Quelqu'un ou quelque chose allait sortir d'une seconde à l'autre !
      KoalaVolant
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      Le debrief de la mission avait été assez court et précis. Ils allaient travailler en collaboration avec le commandant Seikyuu et la vice-lieutenante Yume. Nul besoin de préciser que William n’avait jamais entendu parler ni de l’un ni de l’autre, d’ailleurs, même s’il était de nature docile il n’appréciait pas beaucoup le ton sur lequel communiquait cet homme. Il débordait la nonchalance et détonnait clairement avec l’entraînement presque militaire auquel avait biberonné notre jeune chasseur de prime. Cependant, s’il y avait une chose qu’il avait appris c’est que les personnalités exubérantes comme ce commandant devait souvent redoubler d’effort pour obtenir les mêmes résultats. Autrement dit s’il avait atteint ce poste avec en étant un tel électron libre c’est qu’il devait bien avoir une utilité quelconque. La mission du jour était donc un simili sauvetage de submersibles sur un font de boucherie pirate. Grosso modo il fallait allait là-bas, zigouiller tout ce qui bouge et s’assurer qu’aucun sous-marine ne décolle. L’instinct de William lui chuchotait à l’oreille que la simple immobilisation d’un entrepôt ou d’un chantier naval ne nécessitait pas un tel déploiement de force. Quand bien même des pirates avaient jetés leur dévolu dessus, il eu suffit de faire intervenir le gouverneur de l’île Swain qui avait pour réputation de régner d’une main de fer sur ses terres. Non, la subtilité du brief et de cette mission pouvait être résumé par une phrase subtilement placée par le marine « Nous ne savons pas ce qui nous attends là-bas » De toute évidence il y avait une autre entité qui tirait les ficelles en coulisse. Une entité tierce assez influente pour tenir le gouverneur Swain en respect. Tout cela devenait intriguant. D’ailleurs, pourquoi envoyer un commandant avec un effectif si réduit pour gérer une crise majeure ? La marine avait été débordé par la situation, impuissante ou prise de vitesse, quelque en fusse la raison cela n’annonçait rien de bon

      Ils furent répartis en 3
      unités pour mener une action simultanée sur tous les hangars. Une fois son groupe rejoins l’un des chasseurs de prime qui accompagnait le groupe décida de prendre les devant et se la jouer éclaireur. William décida de fermer la marche. Il avait longuement réfléchis à la situation et ses conclusions lui intimaient de rester prudent. Après de longue minute silencieuse de marche ils arrivèrent enfin sur les dits-lieux. L’assaut pouvait enfin démarrer. William réajusta calmement son équipement et s’accouda à un mur.

      « Je suis en position à l’extérieur. Il semblerait que l’assaut ai déjà démarré. Je reste en observation pour vous informer de la situation. Renforts, fuyards, effectifs, je vous fais le topo rapidement »

      Dit-il en s’adressant dans le Den-Den Mushi qu’on leur avait confié. William était formé au tactique de guérilla militaire, il était capable d’endosser plusieurs rôles dans cet assaut et n’avait pas peur de se retrouver dans la mêlée. Cependant il ne connaissait pas ses coéquipiers de bataille et encore moins de quoi l’ennemi était capable. Il décida donc d’opter pour l’option la plus prudente. Laisser la chair à canon ouvrir les voies. Après tout, on envoie rarement sa dame au suicide aux échecs non ?
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      « Hommes de la Justice ! Suivez-moi ! »

      La ferveur embrasant son cœur, l'impétueux embarque une poignée d'hommes avec lui afin de se diriger vers le troisième et dernier hangar, au bout du port. Ainsi, s'ils arrivent à vaincre l'ennemi et à s'emparer du submersible, l'unité du commandant pourra revenir sur ses pas et prêter mains-fortes aux unités des second et premier hangars. Brûlant d'un feu ardent, prêt à exécuter n'importe quel pirate venant à lui, Seikyuu assombrit son regard en voyant son passé ressurgir comme à chacun de ses contacts avec une ou plusieurs vermines appartenant à la piraterie. Sa jeune cadette, tuée de sang-froid par un taré, ne peut l'empêcher de lui provoquer un spasme soudain, l'obligeant à fermer les yeux un centième de seconde, faisant bouillonner ses pulsions meurtrières.

      Le pas lourd, traversant le port de toute part, c'est très vite que la jambe noire arrive à hauteur de la troisième zone visée par l'offensive en cours. Mais sans se rendre compte des premiers combats menés par ses hommes, le commandant remarque au loin, face à la porte arborant un énorme chiffre trois peint sur son fer, une armée de pirate les attends.

      Gonflant les poumons d'une haine sans précédent à leur encontre, l'impétueux éveil la force mentale de ses soldats.

      « Aujourd'hui n'est pas le jour où vous périrez ! Pour la justice et l'ordre, vous abattrez ces anarchistes et rétablirez l'équilibre de ce monde ! Avec moi soldat ! »

      Survolant les premiers ennemis d'un simple geppou sous les cris de courage de ses hommes, Seikyuu retomber au beau milieu d'un groupe de pirate affichant un teint blafard. Et sans prendre en compte cet aspect commun à chaque néfaste lui faisant face, le commandant, fumant inévitablement son brun d'herbe parfumé, commence à mettre des pieds bouches dans tous les sens. Son unité, portant sabres ou armes à feu, rentre physiquement dans les carcasses adverses venant à démarrer les hostilités.

      « Ne laissez aucun survivant ! Tuez-les tous ! »

      Ainsi, le fracas des sabres et des fusils vient à chanter au sein du port, ornementant cette bataille d'une douce mélodie plaisant à l'homme ne vivant que pour ça ; tuer du pirate. Et à l'image d'un fauve enragé, l'impétueux vient à dévaster une première salve d'hommes, affichant un sourire satisfait. Quand soudain, un fameux détail lui sauta aux yeux.

      Tous, sans exception, portaient une sorte de plante sur le dessus du crâne. Ayant reçu une attaque mortelle, l'armée de pirate se relève, comme si de rien n'était. Stupéfait de voir autant de résistance, celui qui ne cesse de prendre les choses au sérieux sourit. Il sourit malicieusement. Férocement. Passant du fauve assoiffé de sang à l'inhumain.

      « Intéressant ... On va pouvoir s'amuser héhéhé »

      Que les choses sérieuses commencent. Le féroce entre en scène.
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      L'heure du départ sonna enfin, tout le monde c'était réparti entre les différentes escouades, mêlant chasseurs de prime et marines. Alisea et son groupe se mirent alors en route en direction du lieu de leur objectif, elle décida de prendre les devants et de se placer en tête du cortège, non pas pour la gloire, mais à cause de sa petite taille qui l'empêchait de voir quoi que ce soit devant elle, lors de déplacement en groupe. Sur son côté droit se trouvait des chasseurs de primes, un qui avait l'air confiant et l'autre qui avait l'air aussi perdu qu'un citoyen désirant faire des démarches administratives. Elle décida de ne pas leur prêter attention, mais resta tout de même sur ses gardes dans l'idée où l'un deux se déciderait à les trahir. Le groupe traversa le centre-ville nauséabond déserté par les citoyens qui avaient été mis à l'écart par le gouvernement puis entra dans la zone du chantier naval. On pouvait voir au loin les immenses hangars surplombants les lieux, c'était leurs cibles, il ne restait plus qu'à identifier celle qui était assignée à son escouade. Alisea remarqua que des numéros étaient peints sur chacun des bâtiments, il ne restait plus qu'à repérer le bon et à y faire le ménage.

      L'escouade arriva enfin au pied de l'immense hangar, aucun bruit n'en sortait, ce qui était inquiétant du point de vue de la lieutenante. Le seul son que l'on pouvait entendre était celui du vent qui faisait vibrer les immenses câbles en acier des grues du chantier. Sans faire attention, Alisea avait devancé le peloton en compagnie des chasseurs de primes, dont celui qui avait l'air d'un touriste. Il demanda ce qu'il fallait faire, une question à laquelle la jeune femme ne s'attendait pas, mais avant même d'avoir eu le temps de répondre, une porte située face à eux, surement destiné au personnel, s'ouvrit lentement en grinçant. Un homme en sorti, habillé d'une veste en lambeaux et au teint livide. Il avait dans les mains un pistolet qu'il pointa en direction de Alisea qui en un instant envoya un coup avec le plat du pied dans la porte à moitié ouverte. La porte lourde en acier se claqua sur la moitié du corps de l'homme, le son de plusieurs os cassé se fit entendre puis l'homme tomba à genoux au sol sans émettre le moindre cri.


      -Bon, un de moins. Attendons les autres avant de rentrer là-dedans. Je pense qu'il faut que l'on commence par...

      L'homme écrasé par la porte était en train de se relever, il n'était pas mort, pire il avait une de ses côtes qui ressortait de son torse à présent sans que cela ait l'air de le gêner. Alisea dégaina son immense paire de ciseaux de son dos puis la fit claquer au niveau du cou du pirate en une fraction de secondes. La tête de l'homme se détacha du corps puis roula au sol, il y avait à son sommet une sorte de petite fleur hideuse aux racines nécrosées. La jeune femme attendit de voir si le reste du corps se mettrait de nouveau à bouger, mais rien ne se passa. La jeune femme regarda dans l'ouverture de la porte puis remarqua au loin une horde de pirate qui se ruaient vers eux, tous avec la même fleur sur la tête. Alisea prise de panique, attrapa la poignée de la porte puis la referma tout en la verrouillant avec le verrou extérieur. Quelques secondes plus tard le reste de l'escouade arriva, Alisea leur fit un topo rapide des dernières minutes puis eu une idée. Malgré la horde de pirate déchainé à l'intérieur du hangar qui, à présent étaient en train de taper sur la porte pour essayer de l'ouvrir, la mission était tout de même d'y entrer.


      -Ceux avec des explosifs, on en colle sur toute la porte, puis on s'éloigne avant de la faire sauter. N'oubliez pas d'en poser sur les gonds. On va leur envoyer la grosse porte en acier dans la tronche et se frayer un chemin.

      Une dizaine de soldats se mirent à accrocher des explosifs sur toute la porte puis tout le groupe se recula. Le signal de la détonation fut donné quelques secondes plus tard. L'explosion souffla la porte à l'intérieur du couloir derrière elle, réduisant en charpie tous les individus se trouvant dans celui-ci. Une fois la poussière et la fumée dissipée, Alisea jeta un œil dans le couloir, il était rempli de morceaux de pirates fleuris et écraser contre les murs. Certains bougeaient encore, mais pas assez pour être une menace. Devant cette scène, Alisea se mit à réfléchir à une future carrière de peintre en bâtiments.

      -Maintenant, prenons ce bâtiment et cherchons les sous-marins, n'oubliez pas de transmettre à intervalle régulier au QG votre progression et vos découvertes.

      Puis la lieutenante se lança en courant dans le couloir suivi du reste de la troupe.

         








        Toujours perché sur le toit, Jin attendait patiemment les renforts. Ceux ci arrivèrent plus vite que prévu. Bien qu’il ne percevait pas grand chose, Jin remarqua que les pirates s’étaient agités tout à coup. Bien qu’il ne s’agissait que de l’autre chasseur de primes présent dans le groupe, Jin pensait que tout le peloton de la marine était arrivé sur les lieux. Une conversation se déclencha, le confrère de Jin semblait demander de l’aide au sergent.

        « Tout est sous contrôle, ne t’inquiète pas. »

        Comprenant ainsi que l’homme en costume avait agi seul également, mais que lui n’avait pas prévu de rester discret, attirant ainsi sur lui la colère des pirates, il chercha à le rejoindre pour lui apporter son aide. Dans un premier temps, il pensa à briser une vitre pour sauter à l’intérieur du hangar. C’était le moyen le plus rapide d’y arriver. A l’intérieur du hangar. Et à la morgue. Un rapide coup d’œil aux alentours, rien d’autre que l’échelle par laquelle il était monté. Trop long, tant pis. Il n’avait pas le choix que de briser la vitre et de sauter, en priant pour ne pas mourir de la chute. Mourir ? Jin fit une rapide analyse de la situation de nouveau. Même s’il survivait à cette chute, en bas, ils seraient deux contre soixante. Il avait déjà affronté des ennemis, mais pas autant, pas en même temps. Et ceux-ci devaient être forts. A deux, avaient-ils une chance ? Jin resta tétanisé pendant de longues secondes, laissant son allié seul contre tous. Le bruit que firent le sergent Jusey et ses hommes en arrivant sur les lieux firent reprendre ses esprits à Jin. Des cris et des coups de feu dans tous les sens. Des hommes tombaient à terre, terrorisant une fois de plus Jin. Il savait que tôt ou tard, sa peur de la Mort l’entraverait dans ses fonctions de chasseur de primes. Mais ses alliés étaient en danger, il fallait qu’il agisse.

        Alors qu’il s’apprêtait à descendre, Jin remarqua quelque chose d’étrange. Des pirates qui étaient tombés au sol suite à la pluie de balles, se relevèrent. Comment était-ce possible ?

        Plus le temps de tergiverser, Jin avait déjà passé trop de temps à ne rien faire. D’un coup de pied, il fit voler le verre en éclat et se laissa chuter. Par chance, pour lui, il atterrit sur un pirate ennemi. Le corps du malheureux s’écrasa contre le sol, tous les os du corps fracturés, il était mort sur le coup.

        L’ennemi eut le temps d’encercler Jin pendant qu’il récupérait de sa chute tumultueuse. Il se jetèrent sur lui mais d’une tornade simiesque il repoussa ses adversaires. Un coup de sabre lui avait légèrement entaillé le bras gauche, mais il avait réussi à se dégager. Ses coups de pieds avaient mis à terre les pirates, mais ne les avaient pas assommés. Pour éviter d’être encerclé de nouveau Jin fit un bond pour rejoindre ses alliés. Mais à peine après avoir ses pieds du sol, il s’écroula tête la première contre le sol.

        «Hoy qu’est-ce que tu fous ?!»

        Le visage ensanglanté, Jin se retourna. Le pirate qui avait amorti sa chute lui tenait la cheville. Sa colonne vertébrale devait être brisée, comment pouvait-il encore être vivant ?
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        FLASHBACK

        Une bataille enivrante. 

        Chaque camp, aussi bien chez les pirates que les marins, se livrent dans une joute sanglante de part et d’autre. Le son des balles, des armes blanches se frottant les unes les autres, raisonnent dans cette vaste pièce. Sans même évoquer les hurlements des deux factions belligérantes. Un véritable carnage. La scène révèle les atrocités que peut commettre l’espèce humaine. Chacun se donne à coeur joie pour attenter à la vie du groupuscule adverse. 

        Leur tirer dessus est une perte de temps et d’énergie, ces forbans arrivent à se relever par je ne sais quel miracle, comme si une immunité leur avait été transmise. En plus d'une dizaine d’années à naviguer sur les mers, c’est bien la première fois que j’assiste à un pareil spectacle, qui est fort conconcertant en somme. Aucun d’entre nous n’était préparé à affronter des individus immortels. Est-ce que la Marine était au courant de ce fait ? Si oui, ont-ils volontairement omis de transmettre cette information, dans le but de ne pas décourager les troupes ? 

         Vils cachottiers qu’ils sont, cette alternative ne me surprendrait guère, au vue de leurs fâcheuses manies à toujours vouloir dissimuler les choses sous le tapis.  Enfin bref, si l’on s’extirpe de ce guêpier, des comptes seront demandés auprès du responsable des opérations : le Commandant Seikyuu. Franchement, il n’a pas honte d’envoyer ses hommes au casse-pipe ? Quelle indignité.  

        Optant pour une nouvelle stratégie, je range mon flingue pour laisser place à ma lame, de cette façon je peux aisément extérioriser mes pulsions meurtrières. Évidemment qu’affronter des types qui se relèvent sans cesse ça finit par taper sur les nerfs. Et cette fois-ci les bienfaits de la nicotine ne me seraient d’aucune utilité, mis à part intensifier ma frustration et ma rage. Fort dommage que les marins n’avaient pas cette soif de vaincre.

        Plus le combat s’éternisait et plus notre camp s’épuisait. Pour le moment, personne n’avait réussi à trouver le point faible de ces raclures de hippies à fleur. On avait beau les cogner à mains nues, leur tirer dessus voire même les trancher, absolument rien ne fonctionnait. On ne fera pas long feu à ce rythme là, c’est même sûr et certain. 

        « VERGLAS ! » 

        Avec beaucoup de détermination, j'abat le sabre contre le sol, ce qui le fait craqueler sur cinq bons mètres, en laissant apparaître des plaques de verglas. Si ces salopards on ne pouvait pas les tuer, au moins les déséquilibrer pourrait nous redonner l’avantage. En espérant que ces idiots de soldats ne marchent pas dessus. Une ribambelle de chutes en cascade se produit sous mon regard narquois. C’est quelque peu satisfaisant de les voir perdre leurs appuis.

        Jaillissant dans mes angles morts, un duo de morts-vivants saute sur moi pour ensuite venir me plaquer au sol. En plus de me faire lâchement agressé, je me débats comme je peux sans recourir au sabre, qui a été lâché lors de la chute. Il est vraiment temps d’employer des moyens peu conventionnels pour me défaire d’eux. 

        Malgré leur supériorité numérique, je m'efforçais à me battre comme un diable, en usant d'astuces dont j’étais le seul à en avoir le secret. Pour ne pas créer de jaloux, ils avaient droit aux doigts gelés plantés dans les yeux, puis dans l'enchaînement j'agrippais tous deux leur gorge, la serrant avec hargne. Peu à peu cette partie là de leur corps changeait de couleur, conséquence naturelle du froid instense qu’ils subissaient. A l’instar d’un prédateur, j’attendais de ne plus ressentir leur pouls afin de connaître le moment exact pour retirer mes dextres glaciales de leur cou.  

        Après ce double homicide de sang-froid  - sans mauvais jeu de mot - je récupère le katana. J’avais certes réussi à les mettre hors d’état de nuire pendant un temps, mais ce combat au sol avait tout de même laissé quelques traces, notamment sur mon visage et mes vêtements tachés de sang. 

        « Et merde…Faudra de nouveau repasser chez le teinturier… » dis-je en marmonnant. 

        Puis, à cet instant mes yeux se posèrent sur le second chasseur qui nous accompagnait. Et ce dernier semblait être en mauvaise posture. Alors comment ça il n’avait pas détalé la queue entre les jambes ? Le voir ici était d'autant plus choquant.  Afin de rallier sa position, je sabrais tous les déchets se trouvant sur le passage, sans avoir la moindre pitié pour leur sort. Ces quelques secondes pouvaient sembler interminables pour le blondinet au sol. Comme un chevalier venant délivrer la princesse, je n’hésita pas un seul instant à sectionner la main qui retenait le jeune chasseur. 

        « Ce n’est absolument pas le moment de faire une sieste. Tu pourras te prélasser une fois mort. » bah quoi ? C’est les seuls mots encourageants que j’ai pu trouver.

        Une main tendue pour l’aider à se remettre sur pieds. 

        Pendant ce temps, un mystérieux individu en hauteur sur une structure métallique, accompagné d’une poignée d’hommes, trois ou bien quatre tout au plus. Pour le moment ce groupe assistait au combat sans pour autant lever le moindre petit doigt, comme s’ils attendaient quelqu’un ou quelque chose. Mais quoi donc ? 

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