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Opération délicate { Damien Reyes } [FB]


    Logue Town, la ville où tout commence et où tout se termine. Gold Roger y est né, et y est mort. Tout pirate digne de ce nom a visité au moins une fois le lieu de sa potence. Son trésor n'a toujours pas été trouvé, mais ce n'était pas cela qui m'intéressait le plus. Il s'agissait plutôt de sa capacité à taper sur les nerfs de la marine. Ma vengeance, voilà ce qui importait. Seulement, je ne pouvais pas me mesurer au gouvernement à moi tout seul. Du moins, pas pour l'instant. Logue Town est une des dernières escales avant Grandline. Il y a donc beaucoup de pirate qui passent par ici. Forcément, il y a aussi beaucoup de marines ici. Et c'était ce dernier point le plus important.

    Qui dit beaucoup de marines dit une base bien gardée. Qui dit une base bien gardée dit une flopée d'informations. Qui dit une flopée d'informations dit la guerre est gagnée car en effet, les informations sont des armes dans ce monde-ci. Seulement, je n'étais pas un as pour les opérations délicates. Jusqu'à maintenant, tous mes plans n'avaient pas marché, bien que je me rattrapai en improvisant. Mais cette fois, tout devait se déroulait sans anicroche ! C'était pour cette raison que je fis appel à un ancien compagnon d'arme.

    Le séraphin, celui qui avait combattu un pacifista à West Blue à mes côtés. Celui qui, d'ailleurs, possède une plus grosse prime que moi. D'après mes souvenirs, il faisait parti de la révolution en plus d'être un combattant hors pair. Et comme on s'était mutuellement sauvé la vie à plusieurs reprises, il était possible qu'il accepte de m'aider. Le seul hic... Comment le contacter ? Ah je sais ! J'avais gardé le contact avec l'un des anciens esclaves, celui qui avait pratiqué les premiers secours sur le séraphin afin de connaître l'avancé de son état. Aux dernières nouvelles, il faisait maintenant parti de la révolution lui aussi. Tout comme les autres ex-esclaves. Je lui avais donc chargé de prendre contact avec le séraphin et de lui donner rendez-vous dans une taverne de Logue Town.

    Les emplumés. Voilà le nom de l'établissement. C'était pour faire un petit clin d’œil à ses pouvoirs. En tout cas, c'était la première fois que je changeai de méthode pour accoster une île. D'habitude je modifiais mon apparence pour passer sans encombre. Mais si je faisais cela, le séraphin ne pouvait pas me reconnaître. Je m'étais donc dissimulé sous une large cape qui me recouvrait de la tête au pied.

    Logue Town ressemblait aux autres villes, à part qu'elle était plus grande que la plupart des villages où j'étais passé auparavant. Ce qui m'étonnait le plus, c'était le grand nombre de patrouille. Toutes les deux rues on tombait sur un petit groupe de marines. Logue Town était si bien gardé ?

    J'arrivais enfin dans la taverne. Mis à part deux soldats qui buvaient durant leur service, tout était normal. Je soupçonnais même l'une ou l'autre personne d'être des pirates à cause de leur manière si rustique... Mais bon, je m'installai au bar. C'était là que le séraphin devait me retrouver. Il ne semblait pas encore être là. En tout cas, heureusement que j'avais opté pour une cape au lieu de mes pouvoirs. Il n'y avait pas une seule rue déserte où j'avais pu reprendre ma véritable forme afin que mon compagnon me reconnaisse. Et un changement d'apparence tape bien plus à l’œil qu'une simple cape. Oh, et encore un clin d’œil : j'avais opté pour la même couleur que les vêtements qui couvraient le séraphin à West Blue... Il ne me manquait plus qu'à l'attendre, ce que je fis autour d'une coupole de saké.
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  • https://www.onepiece-requiem.net/t862-reysondanstis-le-pirate-assoiffe-du-sang-de-la-marine
Il était plutôt rare que je reçoive des nouvelles d'autres Révolutionnaires au cours de mes investigations. Après tout, j'avais assez bien intégré l'équipage de Satoshi et je tentais de limiter les contacts avec mes collègues afin de ne pas trop éveiller les soupçons. Voilà pourquoi le fait que je me fasse contacter sur mon Den Den Mushi blanc par Minos me semblait assez intriguant. Apparemment, un ancien esclave libéré jadis au cours de la bataille qui m'avait opposé au Pacifista avec d'autres guerriers, souhaitait me transmettre quelques informations utiles. Il aurait été plutôt inopportun pour le chef de la section d'espionnage de refuser ce genre de choses.

Après quelques échanges de politesse, savoir comment se passait sa vie à la Légion et le remercier encore pour les soins prodigués après la bataille, nous en vînmes finalement à l'essentiel. Selon lui, l'une des personnes ayant participé à cette guerre désirait entrer en contact avec moi dans le but de me proposer quelque chose "d'intéressant". Levant les yeux au ciel, je repensais aux différentes personnes autres que la population m'ayant assisté. Seuls deux individus me revenaient en mémoire. Le premier était l'espèce d'escogriffe totalement inutile à qui je devais toujours quelques marques sur mes côtes et à qui j'aurais bien voulu botter le train. Le second était l'homme qui détenait les pouvoirs du Fruit des Hormones et qui avait su montrer une certaine efficacité, aussi bien en suivant les directives qu'en improvisant de manière particulièrement talentueuse. Entre nous, j'ignorais lequel je désirais le plus revoir : le premier pour lui mettre trois baffes, ou le second pour éviter la hausse de tension que l'autre m'infligerait à sa simple vue.

En définitive, le rendez-vous était fixé dans une taverne au nom plus qu'équivoque. J'affichais un léger sourire amusé en apprenant ce dernier, constatant que ce mystérieux individu ne manquait pas d'humour. Sans doute s'agissait-il de Reyson, car je doutais que l'autre soit capable de tels traits d'esprit. Répondant que je viendrais, je raccrochais en souhaitant bonne continuation à mon interlocuteur au sein de la Légion. Ni une, ni deux, je pris mes affaires et signalais à l'équipage que je m'absentais quelques jours pour cause personnelle. Bien entendu, cela signifiait à Satoshi qu'il s'agissait d'une raison liée à la Révolution, ce qui suffisait pour obtenir son aval. Je laissais néanmoins Gehennos sur le Lady Million, ce dernier étant trop facilement repérable. Ne prenant alors que mon sac à dos et ma guitare, je déployais mes ailes pour m'envoler vers Logue Town.

Atterrissant non loin du port, dans un coin assez reculé pour ne pas me faire remarquer, je mettais mes vêtements qui me caractérisaient comme étant Damien Reyes, et non Re D. John, à savoir mon manteau à capuchon ainsi que mon foulard. Je pouvais alors m'aventurer dans les rues, restant néanmoins prudent. Après tout, j'avais déjà fait du grabuge ici en rencontrant Rafaelo, mieux valait donc éviter de prendre les grandes rues. Je me faufilais dans les allées pour finalement arriver devant la taverne appelée "Les Emplumés". Je ne pus m'empêcher de sourire à nouveau en voyant ce nom. Mais à peine eussè-je porté mon attention sur la porte que le patron sorti en m'agrippant par le bras.


- C'est maintenant que tu arrives ? Ca fait vingt minutes qu'on t'attend ! Dépêche-toi de t'installer et au boulot espèce de saltimbanque !

Ne comprenant pas vraiment ce qui se passait, je me laissais entraîner par le mouvement sans même pouvoir réagir, tiré par le vieillard qui me tenait le bras droit. J'ignorais où il m'emmenait en plus le bougre, me conduisant dans un lieu plutôt sombre en montant quelques marches. Je commençais de plus en plus à craindre pour mon postérieur au passage. Un vieux qui vous entraîne dans un lieu sombre comme ça sans que vous ne compreniez, c'est plutôt tendancieux. J'avais d'ailleurs raison d'avoir peur pour celui-ci, car le quinquagénaire me fila un coup de pied aux fesses pour me pousser sur... scène ? Voilà une entrée plutôt atypique.

En levant les yeux, je vis alors une affiche qui annonçait "Sasugay ! Le ninja émo musicien ! En concert aujourd'hui dans votre bar préféré". J'ignorais comment prendre la chose. Certes, masquer mon visage me faisait parfois passer pour une espèce de ninja, mais à dire vrai... je commençais presque à me vexer. Jetant un œil vers le propriétaire, ce dernier semblait s'impatienter et me faisait signe de la main pour que je commence à faire quelque chose. Plutôt pris au dépourvu, je saisi ma guitare pour m'installer sur le tabouret, en face du micro. Bon sang, qu'est-ce que j'allais leur jouer à ces péquenots moi ? Je voulais juste qu'on me foute la paix. J'avais plusieurs heures de vol dans les pattes, pas mal de choses à faire et encore plus de soucis qui me rongeaient le sang. Je n'étais pas vraiment en état de donne un concert. J'en venais même à envier les morts. Eux, au moins, on les laisse se reposer en paix ! Reposer en paix ? Reposer en paix...

Voilà que l'inspiration pointait le bout de son nez au moment où je m'y attendais le moins. Commençant à gratter les cordes de la guitare, je laissais alors ce sentiment, cette volonté d'être tranquille, s'exprimer au travers de la musique. En quelques instants, voilà que je me mettais à le donner ce concert. J'ignorais si Reyson l'avait fait exprès, mais il valait mieux pour lui qu'il ne me le dise pas, car il risquait de se prendre une paire de baffes. Me faire venir le jour où un ninja sous extasie se donne en concert pour que l'on nous confonde... étais-je le seul tordu à penser que c'était un piège ? N'y pensant plus vraiment, je me laissais envahir par la musique. Contrairement à ce que j'aurais pu penser, jouer dans cet endroit m'apaisait assez. Il fallait dire que la chanson avait toujours eu cet effet sur moi, y compris pendant les grands moments de stress.




Jouant la dernière note, je relevais la tête pour voir que finalement, j'avais su capter l'auditoire de manière plutôt surprenante. Parmi les filles de joies et serveuses, les clients, pratiquement tous des rustres, se mirent à applaudir, le spectacle leur ayant visiblement plus. Faisant signe de tête pour les remercier, j'aperçus alors Reyson à l'une des tables. Je serais bien allé le voir maintenant, mais je craignais de me faire alpaguer par le propriétaire si je ne finissais pas le concert. Voilà pourquoi je dus ainsi me donner en spectacle pendant une bonne heure, avant que finalement, on ne me laisse partir. Remettant ma guitare dans mon dos, je me dirigeais alors tout naturellement vers Anstis pour m'asseoir à sa table, commandant un verre de lait vanillé au passage.

- Je pense que tu pardonneras la longue introduction, mais je n'avais pas vraiment prévu ce scénario lorsque j'ai débarqué en ville.

Vidant mon verre d'un seul trait en soulevant légèrement mon foulard, je remis ce dernier en place avant de reporter mon attention sur mon interlocuteur. Vu la manière dont je venais de me faire remarquer, mieux valait aller droit au but et éviter de trop traîner ici. Après tout, ma tête était mise à prix, alors s'éterniser en attendant d'être reconnu n'était pas vraiment une stratégie acceptable.


- J'ai cru comprendre que tu désirais me parler. De quoi s'agit-il ?

Ma voix était assez directe, mais ne témoignait d'aucune animosité, alors que mes iris azurés fixaient l'homme en face de moi. D'après ce que j'avais vu de lui au combat, Reyson était quelqu'un d'assez réfléchi. Aussi pensais-je qu'il n'était pas sûrement le genre de personne à m'inviter pour parler du passé autour d'un verre tout en beurrant les biscottes. En me montrant aussi franc et direct, je lui signalais par la même occasion que mon temps était précieux et que j'étais assez pressé. Néanmoins, je restais curieux de savoir de quoi retournait cette affaire.

      Bon, voilà déjà quelques minutes que j'attendais le révolutionnaire. Avait-il été retardé par je ne sais quoi ? Heureusement qu'il y avait le saké pour faire passer le temps. Tiens, quelqu'un monta sur scène. Un spectacle ? L'attente passera d'autant plus vite. Je souris en observant le musicien prendre sa guitare. Mais mon sourire ne dura pas éternellement, une légère grimace vint rapidement le remplacer. Si je n'avais pas cette capuche sur la tête, tout le monde se serait moqué de la tronche que je tirais en ce moment. L'artiste sur scène... C'était le séraphin que j'attendais ! J'avais une forte envie de me lever afin de le chercher par la peau du postérieur ! Mais avouez que ce n'était ni l'endroit ni le moment pour se laisser emporter ainsi. Du moins, c'était le meilleur moyen pour tout foutre en l'air.

      Tout compte fait, ça se passait plutôt bien. J'étais étonné des talents du révolutionnaire lorsqu'il entama la première musique. Je souris une fois fini, m'attendant à ce qu'il vienne me rejoindre. Mais non, il en commença une autre. Avait-il fait exprès ? Avait-il besoin d'argent pour faire un concert dans un moment pareil ? Les deux premières chansons ça allait, mais au bout de la dixième je commençais un peu à en avoir marre. Sans les trois-quatre coupole de saké je n'aurais pas tenu tout ce temps. Je n'étais pas du genre patient. Oh, et heureusement que je tenais bien l'alcool. Imaginez l'élaboration d'un plan alors qu'on est saoul. C'est comme se présenter menotté devant le chef d'une base marine. Mais bon, cela ne devrait pas suffire pour altérer mon état, j'en avais déjà bu bien plus par le passé.

      La fin du concert, enfin. Le musicien me rejoignit à ma table et n'avait pas prévu tout ce scénario d'après lui. Un mensonge ou la vérité ? Dans tout les cas je voulais plutôt partir sur de bonnes bases. Un ancien compagnon comme lui, fort et courageux... J'étais content de voir qu'il s'était rétabli de la bataille. Je me rappelai encore du corps fracturé de partout gisant au milieu d'un cratère... Mais bon, laissons là les souvenirs et revenons en au présent. Nous avons assez perdu de temps ! Afin d'être sûr que personne d'autre nous entende, je lui chuchotais discrètement ma proposition.

      " Tu fais parti de la révolution si ma mémoire est bonne. Et comme tu le sais, les informations sont très utiles pour gagner une guerre. Je te propose d'obtenir celles de la base marine présente sur cette île. Logue Town est l'un des endroits le mieux protégé d'East Blue. Imagine donc ce que peut renfermer les murs de la base ! "

      Je fis une légère pause afin de laisser le séraphin imaginer tout ce qu'il pourrait faire avec cette mine d'information. Il fallait bien que ma proposition soit alléchante aux yeux de la révolution, sinon jamais il n'accepterait. Pour ma part, l'idée de faire du tort à la marine était suffisante. Je repris donc :

      " Bien sûr, il ne s'agit pas de foncer tête baissé et de tout détruire afin de dépouiller leur cadavre par la suite. Je n'ai pas envie de revoir l'un de ces pacifistas... Tu te souviens de mes pouvoirs n'est-ce pas ? J'ai la capacité de changer l'apparence des gens... Si on arrivait à éliminer le chef de la base, on pourrait prendre sa place facilement. Et c'est pour cela que j'ai besoin de toi. Tu es fort, brillant, et tu peux sans doute acquérir de l'aide d'autres révolutionnaires. Je peux copier le physique de la cible, mais pas son mental. Il nous faudrait connaître son train de vie, sa façon de penser, de se comporter, ... tout ! Sans cela, nous ne pourrons rester à la tête de cette base et nous ne pourrons obtenir des informations en continue... "

      Comme pour lui rappeler mon pouvoir, je lui montrais discrètement une main dont les doigts étaient pointus comme des seringues. Le séraphin n'avait sans doute pas oublié ceci, je l'avais piqué à plusieurs reprises lors de la bataille. Maintenant, il fallait savoir s'il était courageux ou non. Vu qu'il avait combattu pour des étrangers afin de les libérer au péril de sa vie, je pensais que ma proposition l'intéresserait. Mais qui sait, allait-il me traiter de suicidaire et partir ensuite ? Je ne le connaissais que par le combat, pas en dehors. Et peut-être que le face à face avec la mort l'avait rendu plus lâche. J'allais bientôt le savoir.

      " Qu'en dis-tu ? "
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