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Un atout dans la manche

Voilà que le Fantôme se dirigeait sur les groves 25 à 29 de l'archipel Shabondy. Il venait tout juste de revenir d'un affrontement avec le vice-amiral Fenyang, qui l'avait intercepté par hasard. En effet, Mountbatten était présent sur l'île afin de traquer une cellule révolutionnaire, qui devait s'en prendre à Saint Obéron, d'après les services de renseignement du Gouvernement Mondial. Le dragon céleste souhaitait se rendre à Shabondy pour acheter de nouveaux esclaves, et les larbins de Freeman avaient jugés opportuns de lui tendre un piège. Mais l'information était arrivée aux oreilles du Gorosei, qui avait non seulement dépêché tout un tas de marins, dont Salem, mais qui avait également envoyé le Marijoan, candidat au poste de capitaine corsaire. Celui-ci s'était infiltré à Marijoa et avait retrouvé les Cinq Vénérables au château Pangéa pour négocier son retour dans leur camp. Plus que de la bonne volonté, ils souhaitaient une preuve de sa force et de sa valeur. L'argument n'était pas tombé dans l'oreille d'un sourd.

Shabondy, avec ses bulles hypnotisantes, qui partaient des racines des groves et explosaient dès lors qu'elles atteignaient la cime des arbres, avait donc été le théâtre d'un combat spectaculaire entre le vice-amiral et l'ancien commandant d'élite, alors même qu'ils eurent le même objectif. Un manque de compréhension tout à fait logique et légitime, puisque le Fantôme restait recherché par la Marine. Un laissez-passer écrit de la main de Mint Figura l'avait sauvé d'une arrestation ou d'une mort quasi-certaine. Toutefois, voilà que les deux hommes s'étaient retrouvés amochés par des faits d'armes inutiles, et qui ne ferait que rendre leur tâche plus compliquée à réaliser. Bien évidemment, leur affrontement n'était pas passé inaperçu, si bien que les hors-la-loi de la zone de non-droit s'étaient planqués ou barricadés. Mieux encore, les deux hommes avaient ressenti des mouvements suspects sur les groves 25 à 29 grâce à leur haki de l'observation. Il y avait fort à parier que les révolutionnaires en question s'agitaient de ce côté-là, et ils voulaient en avoir le cœur net.

Le vétéran de Vindex avait quitté son ancien opposant, et se déplaçait à grands coups de geppous pour se rendre sur les lieux. Il survolait plusieurs groves, tous immenses, et dont les différences d'architecture et de conception l'impressionnaient. C'étaient de grands espaces, aménagés par l'homme, et pourtant où la verdure y régnait. Quand ce n'était pas la flore, c'était le bleu paisible de l'océan qui composait le paysage. Quelques navires manœuvraient entre les groves. Beaucoup de bâtiments pirates qui fendaient les flots. Certains avaient le revêtement nécessaire pour plonger dans les abysses pour rejoindre l'Ile des Hommes-Poissons, et s'y rendaient probablement.

À cause de l'étendue des groves, Mount dût se concentrer sur son mantra pour localiser les personnes suspectes qu'il avait repéré plus tôt. Certains semblaient particulièrement puissants, à en juger par leur aura. Il semblait que l'aide du pourfendeur de démons ne serait pas de refus. Ceux-ci avaient un accord : le Fantôme allait en repérage et intervenait seul dans un premier temps. Et s'il avait des informations intéressantes, il possédait dorénavant un den-den pour contacter le vice-amiral. Les suspects s'étaient hâtivement regroupés dans une grande bâtisse grisâtre, aux volets et aux portes fermés. Autour, les autres bâtiments étaient éloignés de plusieurs centaines de mètres. C'était un endroit reculé du grove 27, peu fréquenté et hors des axes principaux. Même pour la zone de non-droit, le lieu paraissait douteux.

Le Fantôme inspectait les lieux. Il ressentait la présence d'une trentaine de personnes. En plus de son invisibilité régulière, il avait activé son invisibilité totale, de sorte d'être indétectable par les plus puissants du groupe. Il observait en silence, et fit le tour du bâtiment. Quatre étages, plus le rez-de-chaussée, composaient ce qui paraissait être une sorte de manoir à moitié abandonné. Des mauvaises herbes poussaient tout autour, plusieurs lierres enveloppaient la roche à de multiples endroits. Néanmoins, la structure semblait suffisamment solide pour pouvoir héberger des hommes. D'ailleurs, et à mesure qu'il inspectait le bâtiment, il entendit des voix, sans pour autant comprendre les paroles. Ça s'agitait à l'intérieur.

Mountbatten fit quelques geppous, et se posa sur le toit en tuiles rouge pâle, tout en faisant attention à ne pas tomber trop fort, de sorte que le bruit puisse les alerter. Puis il empoigna ses deux meitos, l'Amante et Yakikatsu, pour découper un petit trou par lequel il se fraya un chemin. Il prit grand soin de retenir une bonne partie des tuiles ainsi découpées, même si certaines tombèrent un peu plus bas, dans un grand bruit qu'il aurait bien voulu éviter. Il pénétra dans une sorte de grand grenier, sombre, très sombre. À l'intérieur, quelques meubles prenaient la poussière. Plusieurs toiles étaient recouvertes par de grands draps blancs. On n'y voyait presque rien, en dehors du filet de lumière qui s'échappait à présent depuis le trou que venait de faire l'ancien marin. Le parquet en bois grinçait, et dès lors que le Fantôme mit ses pieds dessus, un autre bruit retentit dans le manoir. Celui-ci se gela sur place, et écouta. Apparemment, le léger vacarme créé par son opération n'était pas passé inaperçu. Il entendait des pas dans l'étage du bas se diriger vers sa position. Avec son haki, il repéra trois personnes, qui montaient les escaliers menant au grenier. Avant qu'il n'ouvre la porte, le Fantôme se déplaça avec le plus grand soin jusqu'à être proche de celle-ci, sans pour autant être sur le chemin. Quelques secondes plus tard, deux hommes et une femme surgirent depuis la porte, armées de pistolets.

"- Ça ne me dit rien qui vaille, cette merde…" Dit le premier.

"- Les boss ne stressent pour rien. Allons voir." Dit la deuxième.

Le petit groupe s'avança dans le grenier, tout en laissant la porte ouverte. Ils balayaient du regard toute la pièce en brandissant leurs armes, mais évidemment, ils ne virent personne. Mount, lui, était tapi dans un coin, et observait. Il prit même la peine de contrôler sa respiration. Ils avancèrent jusqu'au trou. Il n'était pas très grand, à peine large pour laisser passer un homme.

"- C'est… Bizarre." Dit l'un des deux hommes, tout de noir vêtu. Il était presque fondu dans la masse obscure du grenier, difficilement repérable.

"- Faut dire que cette fichue maison tombe en ruine. Donc non, c'est pas si bizarre que ça… C'est le passage du temps.

- Tu crois ?

- Ouais. Regarde autour de toi. Puis t'as vu l'état des douches ? Putain… C'est pas une vie que de vivre ici.

- Mouais, t'as peut-être raison. Puis on aurait vu le mec sinon." Conclus la jeune femme, dont la chevelure blonde éclatante scintillait sous le rayon de lumière qui passait à travers le trou.

Pendant ce temps, Mount, lui, avait traversé la porte et arpentait les escaliers. À cause du parquet, il avançait lentement, en allégeant le poids de son pied à chaque nouveau pas. C'était fatigant. D'un autre côté, il s'était souvent entraîné à progresser de la sorte lorsqu'il était encore dans la Marine d'élite. Le Marijoan pénétra dans une autre pièce, d'où provenaient probablement les trois personnes qui scrutaient le grenier. À l'intérieur, deux femmes et deux hommes. Et parmi les hommes, il en reconnut un en particulier. Un quadragénaire aux cheveux poivre et sel, assis sur un vieux fauteuil dans une posture presque majestueuse, accompagné d'un grand sceptre. Aucun doute. C'était Georgy Malinovsky, le cynique. Un atout de la Révolution, une des puissantes personnes que Mountbatten avait détectées plus tôt. Et le voilà qui se tenait à quelques mètres de lui, sans que l'intéressé ne se doute de sa présence.

"- Ils ne sont toujours pas revenus ?" Demanda-t-il à un de ses subordonnés.

"- Non, mais ils ne vont pas tarder. On peut presque les entendre dans le couloir." Répondit une très jeune femme. Elle ne devait même pas être majeure, peut-être dix-sept ans. La Révolution brassait large et recrutait tout ce qui passait sous son coude.

"- Je m'inquiète sûrement pour rien alors…" Clama-t-il, tout en scanna la pièce avec son regard de braise. Ses yeux rouges contrastaient avec son apparence, dominée par le gris sombre et le noir. Son expression était énigmatique. On sentait vite que c'était un grand ponte de la Révolution au premier coup d'œil. Il imposait dans la pièce une sorte de chape de plomb par son charisme, hérité de son expérience extensive au sein de l'organisation. Il jouissait d'un grand respect auprès de ses hommes, et ça se ressentait très vite.

"- Elle en est où, Nina ?

- Elle est en appel avec le DRAGONS, pour avoir la marche à suivre.

- Combien de temps qu'elle y est ?

- Une bonne dizaine de minutes, je dirais." Répondit un vieil homme à sa droite, tout en regardant sa montre. Sa posture suggérait qu'il ne pouvait plus combattre depuis bien des années. Il était bossu et des rides couvraient chaque centimètre de son visage fatigué. Probablement un vieux de la vieille, qui devait apporter à l'opération une expertise quelque part.

Le Fantôme, lui, était parti.

Il croisa le groupe des trois sous-fifres venus inspecter le grenier, et remonta pour sortir de la bâtisse par le même trou qui lui avait permis l'accès. Il décolla avec un geppou, et se mis à une bonne distance du manoir. Puis, il agrippa son den-den et appela le vice-amiral.

BLEBLEBLE. BLEBLEBLE. BLEBLEBLE. COTCHA.

"- Vice-amiral, ici Mountbatten. Présence d'au moins un atout de la Révolution au grove 27. J'attaque." Dit-il, à travers l'escargophone.

Une fois l'appel finit, et en étant sûr que son interlocuteur dispose des informations suffisantes quant à la localisation de la menace, le Fantôme se munit de ses deux sabres et s'approcha du bâtiment. Ensuite, il lança une salve de lames d'air. Dans le même temps, il désactiva son invisibilité totale. Elle lui prenait déjà trop d'énergie. À l'impact, ces dernières coupèrent net la pierre poreuse et de piètres états qui constituaient le manoir. Dès les premières secondes, tout l'endroit tombait en ruine. Les étages supérieurs tombaient, à cause du vide créé par les lames d'air.

Alors qu'il continuait à lancer ses lames d'air, il anticipa la venue de plusieurs ennemis. Le cynique, déjà, fonçait sur le candidat corsaire avec une série de sorus. Une autre personne s'apprêtait à pointer son fusil sur lui et à tirer. Une autre, enfin, sortait des décombres, recouverte de diamant, et le regard mauvais dirigé vers le Marijoan, désormais visible.


Dernière édition par Mountbatten le Jeu 24 Aoû 2023 - 17:57, édité 1 fois
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- « Quel empressé, celui-là… » Fis-je en soupirant, une fois que Mountbatten raccrocha au bout du fil.

- « Et tu es certain qu’on peut lui faire confiance ? » Me questionna Meilan dubitative.

- « Complètement. Il mentait pas. Et puis il a le sceau du vieux Figura. Même plus haut, ils admettent lui avoir fait un coup de pute… »

Assis sur un tonneau posé sur le pont de mon navire qui contournait tranquillement quelques grooves pour approcher celui où s’effectuerait le plus gros d’une monstrueuse bataille à venir, je laissais une infirmière panser mes blessures à la va-vite. J’avais clairement profité du fait que Mount aille faire de la reconnaissance pour rejoindre mon navire et convier ma flotte à faire le tour du bloc « 20 » pour cueillir ces imbéciles de révolutionnaires. Effectivement, les battre ne faisait pas tout : il fallait soit les tuer, soit les mettre aux fers par la suite ; et j’étais persuadé que mes hommes anticiperaient mes envies lugubres et m’empêcheraient certainement de faire un carnage total. Après tout, ils n’auraient pas non plus tort : on avait toujours besoin de quelques prisonniers à interroger pour remonter jusqu’à de plus gros poissons au cas où. Retrouver par exemple Rafaelo et lui mettre la raclée de sa vie n’était pas une perspective qui me dérangeait, loin de là. Rien que pour ça, je pouvais bien me faire violence et ne pas décapiter tous ceux qu’on croiserait. Une réflexion qui m’arracha un sourire alors que l’infirmière finissait enfin de me bander. C’était vraiment du travail de pro en quelques minutes seulement…

- « Vous ne devriez pas repartir comb- »

Avant même qu’elle ne finisse de formuler un conseil que je sentis venir à des kilomètres, je posai un doigt sur les lèvres pulpeuses de la jeune infirmière pulpeuse auprès de moi, qui, immédiatement, fut toute rouge et toute confuse. Un sourire charmeur de ma part acheva de la terrer dans un mutisme à la fois éloquent et gêné, avant que celle-ci ne s’en aille en courant, toujours aussi timide. Dans un ton léger, j’arborai un sourire mi-amusé et mi-lubrique en matant ses miches rebondir sous ses pas empressés, ce qui eut pour effet d’arracher des soupirs à toutes les officières qui m’entouraient. Si Mereleona fulminait dans son coin, jalouse de la proximité que je pouvais avoir avec d’autres femmes, Meilan, elle, passa une main dans sa chevelure d’un air lasse, tout en tirant sur le mégot coincé entre ses lèvres rehaussées par un rouge à lèvres pétant. Y’avait pas à dire… Même dans pareille circonstance, elle restait une fashion victim. Il n’y avait qu’à voir son crop-top noir, son jeans taille haute à double boutonnage, les talons sur lesquels elle était perchée et son manteau d’officier de la marine agrémenté d’une fourrure rose pour le comprendre… Néanmoins, ce look avait tendance à fourvoyer ses adversaires…

Un mal pour un bien, quoi…

- « Et du coup, qu’est-ce qu’on fait chef ? » Questionna Melvis.

- « Vous restez en retrait et vous observez. Si ça dégénère, vous vous bougez le fion pour venir m’aider. Ils sont pas cons, ils sauront que je serai pas seul, mais leur foutre un coup de pression par ma seule présence suffira certainement à les désorganiser et les éparpiller comme des rats… »

Sur cet ordre, la plupart de mes hommes eurent un sourire, à l’exception de Meilan qui haussa ses épaules en soupirant. A nous deux, nous pouvions vaincre n’importe qui ou presque, mais je voulais d’abord voir à qui nous avions exactement affaire. S’il s’agissait d’un dragon, mettre la vie en jeu de de mes propres hommes n’était pas une option pour moi. C’est là que j’étais bien content que le fantôme soit sur le coup. Ça faisait presque ordure de penser comme ça, surtout qu’il n’avait été une victime d’un système pourri, mais j’étais du genre pragmatique. A penser aux miens d’abord avant tout le reste. Cependant, je ne souhaitais pas une mauvaise fortune au pirate. S’il pouvait laver son honneur en rejoignant les corsaires, grand bien lui fasse. Là-dessus, il avait ma bénédiction. Là-dessus, il aurait également mon appui. « Établissez rapidement un filet autour de la mangrove 27. Meilan, j’compte sur toi pour. Melvis, toi, tu viens avec moi sur le champ de bataille. » Mes braves soldats exécutèrent un garde-à-vous avant que je me lève en ayant cette fois-ci changé d’arme. Plutôt que de me pavaner avec Divinité, c’était maintenant le Shodai Kitetsu, une lame de premier rang qui allait m’accompagner.

- « Si quelque chose se produit, n’hésitez pas à me contacter via escargophone et ne faites pas non plus les héros nobles dans votre coin : si vous ne pouvez pas capturer ceux qui essaieront de s’échapper, tuez-les ! »

- « A vos ordres, vice-amiral ! »


C’est sur cette réponse que j’acquiesçai, que je tapotai l’une des épaules de Meilan, avant de disparaitre aussitôt via une succession de geppos et de sorus, suivi de près par Melvis, mon tireur d’élite qui enchainait les mêmes techniques. Nous ne perdîmes pas de temps pour nous ruer vers les présences très imposantes que nous sentions de loin à travers nos hakis de l’observation respectifs. D’ailleurs, un gros boucan se fit entendre une minute avant notre arrivée. Et, lorsque nous arrêtâmes notre course sur l’une des toitures des bâtisses environnantes et que le rideau de poussière provoqué par l’effondrement d’une bâtisse fut dissipé, nous pûmes apercevoir que Mountbatten se faisait déjà chargé par un atout plutôt bien connu. Cependant, le dernier n’était pas le seul. Deux autres personnes étaient déjà sur pieds. Mais à peine avais-je cligné des yeux que Melvis fut déjà en position de tir et décocha une balle en plein crâne d'une révolutionnaire armée d’un fusil et au beau milieu des ruines. Malheureusement, il se loupa puisque le gros bonhomme en diamant s'interposa et bloqua la balle, avant de nous toiser d’un air farouche. Diamond James dit l’épicurien et la papesse Nina Reizon. Rien que ça ! Faut croire qu'on avait toujours le don de tomber sur des cas.

Un monstre de puissance qui valait pas moins d’un milliard de berrys accompagnée d'une vieille peau de plus de cent millions !

Autant dire qu’on était tombé d’emblée sur de grosses pointures et que ça n’allait pas être une partie de plaisir…

Mais étonnamment… j’avais un sourire. Un sourire de gros porc même.
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Le vice-amiral était arrivé, accompagné d'un sniper. Pendant ce temps, le combat avait déjà été engagé du côté de Mount. En particulier, Georgy Malinovsky, dit le cynique, commençait à se déchaîner sur le Fantôme. Ils se faisaient face, au milieu des décombres du manoir, lacérés au préalable, tandis que l'homme diamant et la papesse se chargeaient des renforts venant de la Marine. Leurs hommes, eux, avaient été décimés ; mais certains tenaient toujours debout. Ils s'occupaient de leurs camarades blessés, et récupéraient leurs armes pour faire face aux trois adversaires qui venaient perturber leurs plans.

"- Alors comme ça, le Fantôme a un quelconque intérêt à taper sur nous… J'aimerais bien savoir pourquoi." Proclama l'atout, à l'intention de Mount, après une première passe d'armes.

"- Je vous laisse en imaginer les raisons." Conclut sèchement son interlocuteur.

"- On ne discutera pas, donc."

Puis, l'air de Malinovsky changea. Il était prêt pour en découdre, et réduire au silence l'impertinent qui venait de saboter la planque de la Révolution. L'officier de haut rang de l'Armée révolutionnaire se tenait debout, inébranlable, avec une expression sévère sur le visage. Ses yeux brillaient d'un sens du devoir, son corps musclé caché sous ses habits sombres, dégageait une confiance tranquille. Ses doigts s'agitaient, des clous commençaient à se matérialiser sur sa peau. L'homme arbora une mine plus sérieuse et plus hostile, et leva lentement ses bras. Mountbatten, lui, attendait de voir. En utilisant son haki de l'observation, il put avoir une prémonition de l'attaque. Lorsque les bras du révolutionnaire formaient un angle droit quasi-parfait avec le sol, celui-ci créa du bout de ses mains une grosse quantité de clou.

Une nuée de clous fut projetée sur le Marijoan, qui activa son invisibilité. Plusieurs centaines, si ce n'étaient des milliers de clous, volaient en sa direction, et couvraient une grande superficie. Que ce soit à gauche ou à droite, toute la zone était saturée. Et l'homme continuait à produire des clous en continu, de sorte que le barrage ne semblait pas avoir de fin que la mort de son ennemi. L'ancien commandant d'élite l'avait heureusement prévu grâce au mantra, et esquiva en lançant une série de sorus. Il passait à droite du barrage et évitait de justesse de se faire empaler par le barrage. Le cynique effectua à son tour un soru pour se replacer, et continua de lancer une autre série de clous depuis sa nouvelle position. Puis, il bougea encore, et encore. Mount enchaînait les esquives, et en profitait pour réduire la distance avec son opposant. Derrière lui, les clous s'amassaient au sol en quantité impressionnante.

Le Haki de l'observation de Malinovski s'embrasait, détectant les subtils changements dans l'air alors que Mountbatten se rapprochait. Il réagit instinctivement, les clous jaillissant de son avant-bras comme des serres mortelles, formant un bouclier juste à temps pour dévier la frappe invisible du Fantôme. Le choc était assourdissant et l'atmosphère chaude de Shabondy crépitait de tension. Malinovsky serra les dents, maintenant son Haki de l'armement pour résister à l'assaut incessant de Mountbatten. Chaque coup de sabre était contré avec précision, et l'assaillant invisible dansait et disparaissait, son geppou et son soru lui permettant de frapper sous des angles imprévisibles.

Mais Malinovsky n'était pas étranger à l'adversité, tout comme son ennemi. Avec un élan de détermination, il reforma ses clous en un fouet mortel qu'il fit claquer dans les airs. La rapidité d'exécution et la taille du fouet surprirent l'ancien commandant d'élite, malgré son haki de l'observation. Mountbatten hurla de douleur lorsque le coup de fouet atteignit sa cible, laissant une traînée de sang dans son sillage. Le Fantôme recula. La douleur se lisant dans son unique œil, alors que son invisibilité s'estompait. Malinovsky saisit l'occasion, utilisant le Soru pour réduire la distance à une vitesse fulgurante. Il lança une rafale de coups de clous, chacun imprégné de Haki de l'armement, fendant l'air comme une tempête mortelle. Les meitos de Mountbatten se déplaçaient avec une frénésie désespérée, parant les attaques de Malinovsky avec une habileté née de la survie, évidemment combinée à sa maîtrise du mantra.

Alors que les éclats de soleil éclairaient le visage de son adversaire déterminé, Mountbatten se rendait compte de sa situation périlleuse. Au lieu d'attendre que son adversaire fonçât sur lui, il s'élança, tout en évitant les rafales de clous, ses épées visant le cœur de Malinovsky.

Mais Malinovski fut plus rapide. D'un mouvement subtil, il esquiva et riposta par un coup d'épée formée par des clous en l'espace d'une courte seconde. L'attaque était dévastatrice sur la poitrine de Mountbatten. L'ancien marine et hors-la-loi tomba au sol, son invisibilité dissipée, et ses sabres tombèrent de ses mains pour la deuxième fois de la journée. Malinovsky se tenait debout, victorieux, la respiration haletante et le corps couvert de sueur. Dans la turbulence du jour, il tendit la main à son adversaire tombé au combat.

"Rejoignez-nous", dit Malinovsky avec un regard d'acier. "L'Armée révolutionnaire aurait bien besoin de quelqu'un de votre trempe."

Mountbatten, ensanglanté, leva les yeux. Son regard, porté par son unique œil visible, trahissait sa haine des révolutionnaires. Ceux-ci avaient tué sa fiancée et son meilleur ami sur Vindex, il y a deux ans maintenant. Il ne pouvait pas leur pardonner. Pas encore, en tout cas.

"- Vous ne manquez pas de culot, enfoirés de révos." Répondit-il, avant de balayer la main tendue du cynique avec son avant-bras, qui dissimulait une lame secrète.

Celle-ci entailla sa peau, sans pour autant lui faire perdre sa main. Malinovsky recula de quelques pas, tandis que Mount ramassa ses sabres, et disparut à nouveau.

Complete Stealth.

Il venait d'activer son invisibilité totale ; c'est-à-dire qu'il était à présent indétectable, même avec le haki de l'observation. Il prit le moment d'ausculter ses blessures. Son corps était lacéré à de nombreux endroits, et son torse était transpercé de manière plus profonde. Son sang s'écoulait abondamment sur ses vêtements. De plus, il n'était pas tout frais à cause du combat précédent contre le vice-amiral Fenyang. Clairement, il devait se ressaisir. Malinovsky, lui, prenait une posture défensive, et se protégeait derrière un bouclier de clous qui couvrait tous les angles d'attaque possibles. Un peu plus loin, le Fantôme prit le temps d'observer son allié, qui s'occupait de combattre l'épicurien, tout de diamant vêtu.
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- « Est-ce vraiment une manière de traiter une vieille femme ? »

Malgré la vieillesse, la voix de la papesse se fit entendre alors qu’elle quitta émergea tout juste aux côtés de Diamond James en nous toisant d’un regard presque sévère. Dans une situation normale, il est clair que nous nous serions excusés, Melvis et moi. Sauf qu’à sa phrase, nous échangeâmes un regard surpris pendant un court instant avant d’éclater de rire comme de gros enfoirés ! Sa phrase sonnait bien, mais elle était tellement absurde à l’instant T que le fou rire qui s’en suivit dépassa notre propre volonté de rester sérieux et concentré. Bordel, y’avait pas à dire ! Ces révolutionnaires pouvaient s’avérer très marrant. Notre hilarité fit froncer les sourcils de la papesse qui comprit clairement qu’une discussion ne serait pas à l’ordre du jour. Par contre, le titan en diamant fulmina complètement, déjà qu’il avait été bien énervé par l’apparition inopinée du fantôme. C’était « drôle », mais sans que nous le sachions, Mountbatten et moi partagions une haine commune et identique à l’égard des révolutionnaires. S’il avait perdu sa fiancée à cause d’eux, j’avais moi aussi perdu ma femme enceinte il y a bientôt une décennie de cela. De ce fait, même si j’avais fini par faire mon deuil depuis bien longtemps, le pardon n’était jamais une option face à ces engeances du mal. A mes yeux, un bon révolutionnaire était un révolutionnaire… Mort. A Quelques exceptions près et encore. M’enfin bref… Là, nous avions fort à faire.

- « Désolé, désolé… On vous préviendra la prochaine fois… Si prochaine fois, il y a évidemment ! »

Sur cette phrase taquine que je n’avais pas pu m’empêcher de formuler avec un sourire terriblement railleur, James se recouvra quasi intégralement en diamant et nous chargea comme un buffle. Sa pointe de vitesse nous surprit, surtout pour un colosse de son genre qui faisait au moins une bonne tête que moi. Il devait valoir les trois mètres, le gaillard ! Sans attendre, la papesse se mit en position et nous fusilla également, ce qui nous poussa à esquiver ses balles en sautant du bâtiment dans lequel l’épicurien fonça comme un bulldozer. Inutile de vous décrire la destruction dont il fut coupable. Un coup d’épaule lui avait suffit pour balayer le bâtiment à priori solide et monté sur deux étages. Au niveau de la force brute, force était d’avouer qu’il se posait carrément. Pas pour rien qu’il avait le grade d’atout selon toute vraisemblance… Et ne parlons même pas de cette prime faramineuse dont il pouvait clairement se vanter. Tiens, l’entre autre empaffé de Rafaelo, il avait aussi dépassé le milliard non ? Battre ce diamantaire serait déjà un gros step pour ensuite aller me confronter à l’enfumé et lui faire la peau une bonne fois pour toute. Quoique, lui, oui… Je pourrais juste le démembrer et le foutre en prison, rien que pour le narguer à chaque fois que je passerais le voir. Ce serait une plus grosse humiliation, tiens. Moi, mauvais ? Avec les révolutionnaires, oui. Complètement. Les états d’âmes ? Vraiment rien à foutre pour le coup…

- « Ouaaah ! Détends-toi mon pote. Je vois même pas pourquoi t’es autant empressé d’en finir. T’as une dent contre moi, peut-être ? »

J’avais fini par me réceptionner proprement plus loin, au sol, pendant que le gros bloc de diamant émergeait des décombres qu’il venait de provoquer. Sa gueule affichait clairement une colère presque effrayante, tant et si bien que j’me demandais si je ne lui avais pas fait un truc par le passé… Ce qui m’étonnerait puisque c’était la première fois qu’on se voyait. Plus loin, on pouvait entendre des coups de feu retentir sans discontinuer. La papesse se frottait à Melvis dans un duel de snipers. J’aurai bien voulu voir ça tient, même si je n’allais pas avoir ce luxe avec le titan qui se dressait devant moi et dont la colère me dépassait complètement. Faut croire qu’on avait vraiment touché le gros lot là. Pour essayer de le calmer un peu et surtout pour le jauger sans peine, je déployai une vague de haki royal. Et sans vraiment le vouloir, ladite vague fit tomber comme des mouches d’autres membres de la révolution embusqués çà et là. Ils étaient tellement insignifiants et j’étais tellement concentré sur le type devant moi que je n’avais absolument rien remarqué. Cependant, leur neutralisation ne me fit ni chaud ni froid. Non… Ce qui était le plus important, c’est que le type devant moi n’avait absolument pas bougé d’un poil. Il avait été légèrement surpris et donc « impressionné » au point d’avoir des sueurs froides, mais il finit par se reprendre et resserrer ses poings. Définitivement un vrai dur à cuire. Ça promettait d’être sanglant.

- « Bon allez… Et si on commen- »

Mais même pas le temps de finir ma phrase, que l’autre gros buffle fonça sur moi sans réfléchir. Je pouvais évidemment exécuter un soru, mais je voulais confronter sa force à la mienne. De ce fait, c’est tout sourire que je lui balançai une lame de vent qu’il dégagea d’un coup de de poing vers une bâtisse qui explosa sous mon attaque. Était-ce ce qu’avait ressenti le célèbre Mihawk face à l’illustre commandant Diamond Joz ? Aussitôt, plusieurs sentiments m’assaillirent : le besoin de passer à travers son FDD, une volonté de tuer le révolutionnaire qu’il était et l’impression de passer un nouveau cap si j’en finissais avec lui ! Mais encore une fois, le temps n’était pas à la réflexion. A peine deux à trois secondes après lui avoir balancé une lame de vent, mon meitou rencontra son poing, ce qui engendra une onde de choc d’une violence inouïe qui eut pour effet de balayer tout autour de nous… Ou presque. Mon sourire devint encore plus carnassier, comme si j’étais énivré par l’idée de lui faire la peau. C’était bien la preuve que contre les révolutionnaires, je n’avais plus rien du preux chevalier et fervent défenseur de la justice, non. J’en faisais une affaire personnelle. Dès lors, nous eûmes tous les deux un mouvement de recul suite au coup échangé, avant de reprendre une grosse charge qui nous amena à échanger ensuite une pluie de coups d’une véhémence à n’en point douter ! C’était celui qui allait faiblir en premier qui dégusterait salement…  
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Il n'y avait pas à dire, un combat contre un utilisateur du fruit du démon du diamant, c'était le pied pour un épéiste. Une sorte de défi, de jeu dangereux. Mount regardait Salem au loin, qui se frottait à James. C'était un beau spectacle, pensa-t-il. Pour lui, cependant, les choses s'étaient corsées. Malinovsky attendait patiemment l'arrivée du Fantôme, et il s'était barricadé derrière un bouclier complet de clous. Le Marijoan devait briser ses défenses. Alors, il chargea sur lui, avec une idée dans la tête. À grands coups de sorus, il réduisit la distance entre eux en un claquement de doigts.

Tornade.

Il traversa son adversaire, tout en imprégnant ses deux meitos de haki de l'armement. À l'impact, les clous de l'atout résistèrent, mais finirent par céder. Au cours du mouvement, l'ancien commandant d'élite balançait des lames d'air, de manière à créer une tornade, dont l'épicentre serait le cynique. Pendant l'attaque, ce dernier fut tailladé à plusieurs endroits. Mount avait pénétré sa défense, et labourait son adversaire à l'intérieur même de son périmètre. Lorsqu'il en fut sorti, la tornade en question avait pris forme, et semblait emporter son opposant. Celui-ci perdit l'équilibre et décolla du sol, tandis que Mountbatten lança plusieurs lames d'air dans sa direction.

Georgy se protégea par un autre bouclier de clous, et put dévier chacune des lames d'air. L'instant d'après, il créa une grande quantité de clous autour de lui, alors même qu'il voltigeait dans la tornade. Puis, il les expulsa dans toutes les directions. Mount put les esquiver la majorité à temps grâce à une prémonition du mantra, mais quelques clous vinrent se loger ici et là. Ces fichus bouts de métal lui rappelaient les shrapnels des tirs d'artillerie, du temps de la guerre sur Vindex. Ils avaient été dévastateurs sur ses hommes. C'étaient d'ailleurs les canons révolutionnaires qui avaient tué sa fiancée. Il revoyait encore trop souvent dans ses cauchemars, le corps dévisagé de sa promise, sur une charrette en bois qui évacuait les cadavres de la ligne de front. Lui menait une colonne qui partait à l'assaut. Il ne l'aperçut que quelques instants. Il s'en souvenait toujours, et ne pardonnait pas.

Ces souvenirs étaient ravivés par la technique du révolutionnaire. Indirectement, il avait donné une motivation supplémentaire à son adversaire pour le battre. La tornade se calmait progressivement, et Malinovsky redescendait. À ce moment-là, le Fantôme en profita pour bondir sur lui avec des geppous, puis vint loger son sabre sur son avant-bras recouvert de haki, que l'atout avait placé pour se protéger. Le choc fut titanesque, et scinda l'air en deux. Les bulles de Shabondy, qui éclataient paisiblement au niveau de la cime des arbres en temps normal, éclatèrent un peu partout autour d'eux à cause du changement de pression. Les deux hommes se faisaient face dans les airs, se mitraillant du regard.

"- Un enfoiré de pirate qui travaille le Gouvernement Mondial… Tout ce que je déteste." Cria l'atout.

"- Je ne suis pas un pirate. Tes informations sont erronées, Malinovsky !" Répondit l'intéressé, en parlant fort pour couvrir suffisamment le hurlement de la tornade.

Petit à petit, ses sabres traversaient la couche de haki du quadragénaire, et pénétraient sa peau. Celui-ci grimaçait, mais gardait son calme.

"- T'es coincé avec moi, maintenant." Dit-il, avec un sourire narquois.

À ces mots, il produisit des clous avec tout le reste de son corps, et les expulsa en direction du Marijoan. Avertis par son haki de l'observation, il encaissa néanmoins le coup en utilisant le tekkai, et continua à entailler l'avant-bras de l'atout. Puis, d'un coup sec, il déchargea toute sa force sur ses sabres et parvint à trancher net le membre de son ennemi. Ce dernier cria de douleur, et renvoya de plus belle des clous, qui finirent par briser la défense de Mountbatten. Lacéré de clous, il repartit en arrière à l'aide de difficiles geppous. La tornade s'arrêtait, et les deux adversaires se firent face une fois de plus. Les deux étaient bien amochés, et dégoulinaient de sang.

"- Alors si t'es pas un pirate, dis-moi ce que tu es, le Fantôme. Parce que ça n'a aucun sens, ce que tu fais ici !"

Mount leva les yeux vers le haut, avant de soupirer.

"- Des fois, les choses n'ont pas besoin d'avoir du sens." Il rabaissa sa tête pour croiser le regard du révolutionnaire. "Tout ce dont tu dois savoir, c'est que j'ai besoin de rapporter ta tête." Dit-il, accompagné d'un sourire en coin.

"- Si tu veux bavarder, rends-toi, et je te promets de te rendre visite à Impel Down.

- Plutôt crever."

Malinovsky se recouvrit de clous et commença à les lancer dans toutes les directions. Ils ratèrent tous Mount, mais vinrent se loger partout : dans le sol, dans les débris, sur les arbres… Il continua d'en produire pendant plusieurs dizaines de secondes. Le Fantôme esquivait ou contrait les clous avec ses sabres, et alternait. L'intensité augmentait progressivement, rendant trop difficile toute tentative de contre-attaque. Très vite, l'environnement entier était saturé par des clous, figés dans telle ou telle matière. Mountbatten commençait à suer à grosses gouttes. L'effort physique nécessaire pour tenir sa défense devenait de plus en plus important. Cherchait-il à le fatiguer ?

Non, c'était autre chose. Après une bonne minute, tous les clous sortirent du sol et des autres surfaces dans lesquelles ils étaient plantés. Malinovsky continuait de générer des clous, mais cette fois-ci, il les dirigeait uniquement sur son adversaire, tandis que le reste des clous foncèrent sur lui également. C'était une nuée de petits bouts de métal qui se rassemblait en un point, et le Marijoan le savait. Ils s'approchaient à grande vitesse. Lui était fixé par le barrage de clous de l'atout, bloqué.
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Les ondes de choc produites par les coups que nous nous échangeâmes nous protégèrent des nombreux clous de l’autre connard qui se frottait à Mountbatten. J’aurai pu m’intéresser un minimum à leur combat, mais… Non. Je n’avais pas l’envie… Ni le temps d’ailleurs. Surtout le temps. Croire que j’étais devenu assez puissant pour m’inquiéter pour les autres alors que j’avais un monstre de puissance en face de moi serait une grossière erreur de jugement. D’ailleurs, plus les coups s’enchainaient et plus il prenait l’ascendant sur moi, ce qui m’étonna légèrement. Un nouveau coup de haki s’en suivit, mais rien à faire ! L’épicurien n’y était pas sensible, preuve qu’il était doté d’un fort esprit combattif en adéquation avec son corps de titan ! D’ailleurs, il recouvrit ses poings de haki de l’armement et se remit à taper plus fort. Complètement submergé par ses multiples coups de poings venus de nulle part, je les esquivai de justesse grâce à mon haki de l’observation ou les parai avec le plat de ma lame qui était assez solide pour ne pas me lâcher. Une lame de troisième rang aurait surement pu me lâcher. J’eus une pensée fugace pour « Divinité » mon ex-meitou que j’avais légué à ma cousine qui aurait sans doute été brisé par la force presque démoniaque de ce type qui ne déméritait pas sa prime. J’étais réellement tombé sur un gros poisson. Un gros poisson qui usa d’un jeu de jambes façon boxeur pour m’assener un jab.

Un jab qui passa ma défense… Et finit dans un coin de ma tronche au point de me faire reculer de quelques mètres…

- « Putain… » Que j’pestai en crachant une gerbe sanguinolente… Et la molaire qui allait avec.

Autant dire qu’il m’avait pas loupé pour le coup. Mais plutôt que de se marrer, James gardait un air fermé. C’était la première fois que j’avais affaire à un révolutionnaire bien plus déterminé que moi à en finir. Plutôt bizarre. Même l’enfumé de Rafaelo n’avait jamais eu une telle dent contre moi. Flippant… Mais pour autant, plutôt que de me marrer ou de verser dans une colère encore plus intense que la sienne, je passai le dos de ma main de libre sur mes lèvres pour essuyer le coin de mes lèvres, avant de me remettre en garde. Il avait réussi à me tenir en respect dans un certain sens. Si je bougeais n’importe comment, il pouvait m’assener un coup fatal et je n’aurai mes yeux que pour pleurer. Pas question de moisir dans ce lieu infâme… Surtout que j’avais maintenant une plus grande proie de façon générale : Red. Ce dernier m’avait rabaissé à Marineford. C’était pas les quelques dégâts insignifiants que je lui avais infligé qui changerait ce que je considérais comme une humiliation de sa part. A cette pensée, je fronçai les sourcils avant de manier mon épée façon nunchaku autour de moi pour dévier une autre fournée de clous qui venaient de l’autre combat qui faisait rage sur cette groove déjà marquée par un certain carnage. James, lui, n’eut pas besoin de bouger. Sa couverture diamantée le protégeait naturellement des clous. Définitivement, les maudits de la mer avaient la vie presque facile. J’en viendrai presque à regretter mon choix, tiens…

Mais pas le temps de me morfondre puisqu’il me chargea de nouveau en ligne droite, d’une seule impulsion. Sur la défensive dans un premier temps, je finis par user d’un soru pour l’esquiver et ainsi réapparaitre dans son dos. Un mouvement de coupe s’en suivit dans son dos, mais la lame de mon épée glissa carrément sur la surface rugueuse du diamant qui le recouvrait et qu’il avait infusé de haki de l’armement à la dernière seconde. Surpris par cette défense improvisée, je n’eus pas le temps de bouger qu’il se retourna et me décocha un uppercut en pleine gueule. Cet uppercut, je le sentis bien passer puisqu’il me fit décoller du sol, à pas moins d’une quinzaine de mètres, comme si je n’étais rien de plus qu’un vulgaire fétu de paille ! Crachant une nouvelle gerbe de sang et peinant à me stabiliser dans ce vol plané dont il venait de me gratifier, j’écarquillai les yeux lorsque je vis son corps apparaitre de nulle part au-dessus de moi, un peu comme si cette enflure maitrisait le soru, quelque chose dans le genre ! En entrecroisant alors ses doigts de sorte à former un seul poing avec ses deux mains infusées de Haki, James n’attendit point pour m’infliger un violent coup en plein abdomen qui me fit fendre les airs façon boulet de canon ! Inutile de vous dire que mon corps traversa plusieurs bâtiments qui s’effondrèrent sur mon sillage ! Avant que je ne balaye également le corps de Mount et que nous finnisions notre course dans un énième bâtiment…

Bâtiment qui s’effondra sur nous, évidemment. Ça n’aurait pas été drôle, sinon.

Autant dire que le strike de James fut complet. D’une pierre deux coups. Un véritable atout qui n’avait rien à envier aux membres du Dragon…

- « Brillant… » Souffla Malinovsky.

- « Pur hasard, je te cache pas… » Répondit James qui venait de se réceptionner aux côtés de son camarade. « On va aider Nina ? »

Les deux hommes tendirent l’oreille. Ils purent entendre les coups de feu s’enchainer plus loin, preuve que la papesse était encore aux prises avec l’autre marine. Elle semblait éprouver du mal à se débarrasser de son adversaire, preuve qu’elle avait quelqu’un de taille qui lui faisait face. Cette journée risquait donc d’être particulièrement éprouvante pour ces révolutionnaires. Mais bien avant de répondre, le quadragénaire aux cheveux grisés fit usage de son fruit du démon qui avait une plus grande portée que celle de son compagnon à moitié recouvert de diamant. Comme si ma chute et celle de Mount n’avaient pas suffi, il déploya une multitude de clous en direction des débris qui semblaient nous recouvrir pour mieux nous assaillir… Ou plutôt chercher à nous achever ? Toujours est-il que l’attaque fut lancée en notre direction, alors que nous gisions « vraisemblablement » en dessous d’un tas de ruines. L’impact de ses clous fit un grand boucan et un épais écran de poussière se forma autour de la zone où j’étais enseveli avec mon compagnon d’infortune. N’importe quel œil extérieur parierait surement sur le fait que nous avions dégusté comme jamais, Mount et moi. Rien ne pouvait après tout indiquer le contraire. Le travail d’équipe des deux révolutionnaires était quasiment propre, même sans qu’ils ne l’aient prémédité. Du grand art, quasiment. Mais alors que n’importe qui aurait pensé en avoir fini, le cynique eut un soupir.

- « Non… Tu dois le sentir comme moi, ils sont loin d’être morts. Et puis, on parle du fantôme et du pourfendeur de démon. Il est assez surprenant qu’un marine de son calibre se soit associé avec un pirate. Cette histoire est louche… »

- « Tssss… Que de chie- »


Mais à peine avait-il ouvert la bouche pour répondre à son acolyte, que l’homme diamant fut contraint d’utiliser son pouvoir pour dévier une lame de vent venue tout droit des débris à quelques mètres devant eux…

Le combat était loin d’être terminé…
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Cette lame d'air, venant tout droit du Shodai Kitetsu nouvellement acquis par le haut-gradé de la Marine, était une énième preuve de la ténacité des adversaires du jour. Les deux alliés de circonstance sortaient des débris. Ils se redressaient, fiers et déterminés à en finir, même s'ils avaient été malmenés auparavant. Dans ce type de situation, il y avait fort à parier que l'intelligence de combat jouait un grand rôle dans l'issue de l'affrontement. Face à des pouvoirs démoniaques aussi particuliers, il fallait faire preuve d'imagination, et comprendre au plus vite le meilleur moyen de pénétrer la défense de son opposant.

Mount jeta un coup d'œil au sabre qui avait signalé leur riposte. Un beau katana, dont la renommée n'était plus à faire.

"- Pas mal le sabre." Dit-il, avant de lever les yeux vers son propriétaire, avec un léger sourire en coin.

Les deux hommes partageaient le goût des belles armes, et plus particulièrement des sabres de qualité exceptionnelle. De plus, le sabre du vice-amiral était du premier rang… Très rare, très convoité, et d'un raffinement inégalé. Sa garde était l'une des plus belles qu'il ne connaisse. S'il l'avait souvent vu dans des livres, des revues spécialisées… Voir un tel sabre de ses propres yeux était un privilège.

Sa mine s'assombrit cependant, et il s'adressa au cynique.

"- Et pour la dernière fois, Malinovsky. Je ne suis pas un putain de pirate !" Hurla le Fantôme, excédé d'avoir encore été pris pour un sale forban.

Les deux révolutionnaires ne réagirent pas. Soit n'y croyaient-ils pas, soit n'arrivaient-ils pas à faire du sens à toute cette affaire. Il tourna la tête.

"- Bon. On arrête de se laisser mourir, et on y va ?" Demanda-t-il à son partenaire.

Leurs ennemis, eux, ne chômaient pas non plus. James Howard venait tout juste d'initier une charge brutale et rapide, tandis que le cynique générait des clous à ne plus savoir quoi en faire. Puis, il balança une première décharge de clous, semblable à un gigantesque boulet de canon lancé à toute vitesse. Et une deuxième, et une troisième… Tout en lançant ses attaques depuis une position différente à chaque fois, grâce à sa maîtrise du soru. En somme, il saturait toute une zone. Nul ne doute que ces mêmes techniques avaient balayé des divisions entières de la Marine. Et il avait bien calculé son coup, le bougre : ses attaques fonçaient sur Salem et Mount de manière coordonnée avec l'homme-diamant. Elles allaient les impacter au même moment que la charge du buffle.

"- Faut qu'on dégage."

Une prémonition lui indiquait qu'il fallait déguerpir et vite. Alors, les deux hommes s'élancèrent, chacun usant d'une série de sorus, l'un à droite de James, l'autre à gauche. Ils le dépassèrent en un coup d'œil, avant de foncer sur Georgy Malinovsky. Ce dernier continuait à envoyer ses décharges de clous, sans arriver à en toucher un seul, grâce à leur maîtrise du mantra. Tandis que l'épicurien se retournait, il créa une batte massive de clous sur chacun de ses bras, qui grandissaient à vue d'œil, avant d'atteindre plus de vingt mètres de longueur. Ses adversaires, eux, rattrapaient la distance en une fraction de seconde.

Le choc fut dévastateur.

Le grove entier trembla. Les rares oiseaux qui avaient osé s'aventurer aussi près du combat partirent haut dans le ciel. Certains tombèrent, inconscients. Les rares bulles qui avaient subsisté jusqu'ici explosèrent. Les deux lames du Fantôme rencontraient la batte de clou, qui ressemblait à vrai dire à une extension du propre bras de Malinovsky. Ironiquement, il s'occupait du côté gauche, celui-là même où il lui avait sectionné une main. De l'autre, le vice-amiral Fenyang usait malicieusement de son Shodai Kitetsu. Pendant ce temps-là, James revenait à la charge.

La défense du cynique avait beau être bonne, elle ne pouvait pas résister à l'assaut combiné de deux épéistes hors pair. Ils savaient parfaitement où appuyer avec leurs sabres. Ils avaient tous deux une poigne de fer, de sorte que leurs sabres devenaient, eux aussi, une extension de leurs corps. Ils ne faisaient qu'un avec leurs armes. Toute leur force était concentrée en un point précis, et le tranchant des meitos n'avait eux que faire de la solidité toute relative de simples clous en fer. Devant les yeux de l'épicurien, le quadragénaire aux cheveux grisonnants flancha.

Ses battes se brisèrent, et il reçut de plein fouet les trois sabres combinés. Lui, qui était déjà amoché, ne pouvait plus faire long feu. Il avait été grandement affaibli au cours de son combat contre l'ancien commandant d'élite. Face à lui, les sabreurs se tenaient là, au-dessus du sol. Ils finissaient en même temps leur geste de coupe, leurs katanas pointant à présent vers le bas. Plusieurs gerbes de sang jaillirent à toute vitesse du corps de l'idéaliste. Il se savait fini. De multiples points vitaux avaient été touchés. Son visage se figeait, avec une expression mauvaise sur le coin de la bouche. De la rage, peut-être. On pouvait également y lire du regret. Le regret d'avoir failli à son devoir, probablement.

En tout cas, les deux épéistes ne purent s'y arrêter. James était là. Il dégagea Mountbatten en finissant sa charge et, l'instant d'après, assena un uppercut enrobé de haki au pourfendeur de démons. Les deux atterrirent dans des décombres dans deux directions différentes. Et déjà, l'épicurien fonçait à nouveau vers Fenyang, animé par une rage animale digne d'un vrai buffle.
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- « T’AS NON SEULEMENT FAIT ENFERMÉ PEYN MAIS TU VIENS EN PLUS DE BUTER GEORGY ? TU VAS PAYER, ENFOIRÉÉÉÉ !!!! »

Ah… Je comprenais enfin… Alors que je me relevai avec la gueule toute ensanglantée et mes blessures rouvertes (celles que Mount m’avait fait lors de notre précédent combat), je comprenais enfin la haine qu’avait James à mon égard. Il devait être un bon ami de Peyn Aucho, atout de la révolution jadis renommé qui m’avait traqué sur Alabasta pendant l’une de mes convalescences. Tout s’expliquait enfin. Si j’avais été légèrement intrigué par sa rage, tout devenait plus limpide dans mon esprit. D’ailleurs, je n’avais jamais été aussi lucide qu’en cet instant alors que je pissai le sang d’un peu partout. L’air songeur, mes yeux étaient rivés vers le ciel, alors que le diamanté me chargeait une énième fois. Mes oreilles bourdonnaient désagréablement et un mal de crâne parachevait un peu mon état lamentable. Faut dire qu’il cognait fort le bougre ! Un véritable pugiliste, spécialiste de la boxe sans aucun doute. Avec son fruit et le haki, autant dire qu’il était vraiment balèze comme gars. A peu de choses près, Howard James aurait même pu gagner mon respect. Seulement, il n’en demeurait pas moins un révolutionnaire… Et aucun de ces être abjects ne pouvait avoir mon respect, oh que non. De ce fait, c’est totalement sérieux que je tournai enfin ma gueule vers le titan qui avait armé un poing infusé de haki qui promettait de briser définitivement mon pif déjà bien amoché comme il faut. Un vrai boucher, celui-là…

- « Du calme, James. »

Sans esquisser un soru ou même adopter une posture défensive, je mis tout simplement mon meito devant moi, en opposition. Son poing d’un noir obsidien heurta alors… Le vide, engendrant également une onde de choc autour de nous qui souffla bien de choses… Mais là n’était pas le plus important. Ce qui urgeait ou plutôt ce qui était presque marrant à mes yeux, c’était sa sale gueule complètement interloquée devant ma prouesse. Quelques centimètres séparaient son poing de mon sabre et pourtant, le pauvre sentait bien qu’il s’était heurté à quelque chose d’extrêmement dur. Ce quelque chose, c’était tout simplement mon haki de l’armement que j’avais décidé de déployer au niveau maximum. Une armure invisible m’entourait donc. Comprenant de quoi il s’agissait et n’étant pas encore arrivé à ce stade de maitrise, l’épicurien fit deux bonds en arrière et se recouvrit complètement de son haki au point de devenir sombre de la tête aux pieds. Il était résolu à en découdre. « Tu perds ton temps, tu sais… Tu ne pourras plus me toucher… Et puis maintenant, je sens le souffle de ton diamant… » Mais ma phrase prononcée d’un ton las ne le découragea point, puisqu’il bondit encore une fois vers moi avant de décocher une multitude de coups de poings tous aussi dévastateurs les uns que les autres. Sauf que là encore, rien à faire. En bougeant le plat de ma lame à la même vitesse, je parai tous ses coups sans le moindre mal…

- « Il faut généralement du temps à un épéiste pour se faire à une matière à trancher, quelle qu’elle soit. D’habitude, je cou- »

- « TA GUEULE FENYANG ! »


James ne semblait pas disposé à m’écouter. En même temps, il faut dire que le vent semblait tourner en sa défaveur puisqu’il n’arrivait plus à m’atteindre. J’avais plus spécialement envie de déguster ses attaques, moi. Il m’avait pratiquement refait le portrait à lui tout seul. Plutôt fort le diamanté… Mais surement pas assez pour me vaincre en combat singulier, surtout lorsque je devenais « sérieux » après avoir jaugé mes adversaires à mon corps défendant. Du reste, lorsque je décidai de contre-attaquer en assenant un coup de tranche vertical, mon vis-à-vis esquiva plutôt que d’encaisser lui aussi. Il se surprit lui-même à avoir esquivé alors que sa défense était à l’épreuve de bien de choses. Puis, en plongeant ses yeux dans mon regard blasé, il comprit. Son corps avait réagi instinctivement, sous l’effet du haki de l’observation surement. Inconsciemment, le révolutionnaire avait compris. Il avait compris que je pouvais aisément le hacher menu en dépit de son fruit. Cependant, son égo exacerbé par la haine qu’il me portait reprit le dessus. Et, plutôt que de m’attaquer, il assena son poing sur le sol, ce qui occasionna moult craquelures indiquant que ledit sol allait s’affaisser d’un instant à un autre. Usant alors d’un geppou, je me trouvai alors à quelques mètres avant que la terre s’effondre, pile poil où j’étais il y a quelques instants…Et comme si ça ne suffisait pas, James qui s’était aussi rapidement déplacé, alla déterrer une bâtisse à mains nues…

Une bâtisse de deux étages qui devait peser des tonnes… Et qu’il me balança très rapidement à la tronche…

Quelle vie…

Plusieurs personnes auraient esquivé, mais pour ma part, il ne me suffit que d’une grande série de mouvements de coupes pour réduire en charpie la construction encore en plein vol et qui risquait de m’écraser salement. Mes lames de vent avaient été particulièrement efficaces. Profitant du fait que j’ai été occupé avec ma cible, James, lui, fonça vers moi pour une droite bien sentie… Que je parai une énième fois avec le plat de ma lame et mon haki invisible. Mais cette fois-là, l’homme n’eut pas le temps de « reculer pour mieux sauter », puisque du revers de ma lame et d’un coup de tranche précis, je lui sectionnai définitivement la moitié de son avant-bras droit. Le sang gicla alors sur mon armure invisible, coulant même dessus. Le haki, c’était quelque chose. L’épicurien râla de douleur, puis s'évertua à bondir en arrière, la mâchoire fermée. Il couvrit rapidement son moignon d'une couche de diamant à l’aide de son fruit ; mais à peine eut-il stoppé sa violente hémorragie, qu’il put sentir ma lame caresser son torse… Ou plutôt le taillader brutalement au point qu’une autre giclée sanguinolente aspergea le propre visage de son proprio. Cette fois-là, il avait compris que j’avais surpassé son fruit du démon… Et se mit à fuir comme un lâche. Entre sa paluche en moins et son torse salement ouvert et ruisselant de sang, il se fit la réflexion qu’il valait mieux battre en retraite. J’aurai pu le courser, le rattraper et l’achever moi-même…

Mais je ne fis rien de tout ça, préférant rengainer ma lame en soupirant.

Après tout, James fuyait vers la position de Mountbatten qui aurait surement à cœur de se venger de la charge qu’il lui avait infligé tout à l’heure…
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Prendre une charge de l'épicurien de plein fouet était synonyme de mort pour une bonne majorité de gens. L'énergie cinétique pure, combinée au fruit du démon et au haki du diamanté, garantissait un aller simple vers le cercueil. Le Fantôme avait survécu, mais il était sévèrement amoché. Entre son combat avec le cynique et la charge de Howard, il était lacéré sur la totalité de son corps. Il gisait dans les décombres, et se relevait péniblement. Au loin, il voyait l'affrontement se poursuivre entre le vice-amiral et l'atout. Heureusement pour lui, Salem opposait une résistance farouche, et reprit même le dessus. Sa maîtrise du haki de l'armement était non seulement impressionnante, mais eut même pour finalité de faire fuir l'amateur de boxe.

Mount empoignait ses sabres fermement, et se remit en marche. Quelques débris tombèrent de son corps : des bouts de bois, un peu de terre, beaucoup de poussière. Il craqua même son cou pour retrouver sa vitalité habituelle, et marchait en direction du révolutionnaire, courant pour sa vie face au pourfendeur de démons. Celui-ci, d'ailleurs, semblait en avoir fini avec lui. L'homme au fruit du diamant avait perdu son avant-bras droit, et était gravement atteint au niveau du torse. Et par-dessus tout ça, la fatigue et le stress constituaient un mélange dangereux et propice aux erreurs bêtes. Dans un tel combat, le premier à perdre son sang-froid était souvent le premier à tomber. Pendant ces quelques instants, James paraissait être une bête traquée par un chasseur, estropiée et craintive. Rien à voir avec le monstre de puissance confiant qu'il était quelques minutes auparavant.

Ses pas se rapprochaient. Au loin, les derniers coups de feu retentissaient, puis plus rien. Signe, peut-être, que la papesse venait, elle aussi, de montrer des signes de faiblesse. Tant mieux, se disait l'ancien commandant d'élite. La vermine révolutionnaire devait être exterminée sans vergogne, sans aucune pitié. Ils n'en avaient eu aucune pour ses êtres chers : aussi ne devaient-ils pas en attendre de sa part. Dès lors, la pensée d'achever un gris au bord du gouffre revigorait le vétéran de Vindex. Une vengeance, aussi stupide soit-elle, faisait toujours du bien. Il n'y avait pas une once de haine dans l'œil unique du Marijoan. Plutôt, un plaisir froid et, à bien des égards, cruel. Toutefois, la mission était la mission. Pas de place aux sentiments. Encore moins à la pitié.

Alors, il chargea son adversaire, avec un Assaut éclair, le traversant en un instant, et maniant ses deux sabres au travers du corps diamanté. Recouvertes de haki de l'armement, ses armes avaient beaucoup plus de mal à percer la défense de Howard. Sa technique, misant plus sur la vitesse d'exécution que la force de frappe, eut donc du mal à faire un quelconque dégât significatif sur sa cible. Mais ça avait eu l'avantage de rajouter un effet de stress supplémentaire. Aussi ne s'arrêta-t-il pas, préférant continuer sa route vers les quais du grove 27.

Mountbatten restait donc positionné dans son dos, et effectua une série de sorus pour rester dans son sillage, avant d'attaquer à nouveau. Une fois la distance rattrapée, il sauta dans les airs, avant de se positionner à l'horizontale du sol, afin de pouvoir se propulser grâce au geppou. Là, il croisa ses sabres, recouverts d'un noir absolu. L'instant d'après, il entaillait le dos de diamant de James. Au début, ses deux meitos ne perçaient que très difficilement sa défense. Mais l'épicurien continuait à courir ; alors, Mount redoublait de geppous, si bien que sa vitesse dans les airs dépassait la vitesse au sol de son ennemi. Face à la pression, ses sabres entaillaient de plus en plus profondément l'atout, percèrent sa couche de diamants. Lorsqu'il finit son mouvement de coupe en X, la vitesse du Fantôme avait largement excédé celle du révolutionnaire, si bien que celui-ci trébucha et tomba face contre terre.

Sans perdre un seul instant, le Marijoan, situé au-dessus de lui, monta un peu plus haut dans les airs, avant de se rediriger vers le sol, Yakikatsu et l'Amante pointée vers son opposant. James Howard se redressait très laborieusement, à cause de son amputation récente. Il prenait même beaucoup de temps. Il était bien trop lent, d'autant plus que son adversaire basait son style de combat sur la vitesse et la furtivité.

L'inévitable arriva. Mount chargeait sur sa proie, tel un aigle volant en piqué vers une bête atrophiée. Il fendait le vent, et de forts courants d'air se créèrent à son passage. L'épicurien ne pouvait pas esquiver, alors il rassemblait ses dernières forces pour recouvrir ses diamants d'un ultime haki de l'armement. Ses yeux trahissaient, eux aussi, et comme son collègue, la rage de risquer à son devoir. Les deux meitos du Fantôme tapèrent avec fracas la défense de James Howard. L'angle était favorable, aussi ses sabres se plantèrent quasi instantanément dans la peau dure de l'atout. Il hurla de douleur, et du sang jaillit à toute vitesse depuis les nouvelles plaies. Il s'ajoutait aux fluides déjà émis par son corps à cause de ses précédentes blessures. Il était recouvert presque intégralement de rouge. L'homme tenait bien la douleur. Il avait été habitué à des combats très durs, mais celui-ci s'avérait au-dessus de ses forces.

Il s'écroula sous les coups combinés du marin et du candidat corsaire.

L'épicurien suivait le cynique dans la tombe. Ses yeux, hantés par une rage animale, devinrent plus calmes, plus sereins. Son expression se décrispait, et son corps chuta gracieusement. Il eut quelques spasmes incontrôlés, avant que son corps ne lâche complètement.

Au loin, déjà, les hommes de Salem rappliquaient pour quadriller la zone, et cueillir les révolutionnaires restants. Enfin, quels révolutionnaires, au final ? La grande majorité, voire l'intégralité, avait été mise hors combat par l'affrontement entre les quatre hommes. Du reste, le sniper sous les ordres du vice-amiral semblait s'en être sorti.

Ce jour-là marquait un énorme coup dur pour l'Armée révolutionnaire. L'attentat, si bien ficelé et organisé, contre Saint Obéron n'allait pas avoir lieu. Ce qui devait être un coup d'éclat, un succès éclatant, s'était transformé en un échec cuisant, coutant la vie à près de trois atouts et de plusieurs dizaines de révolutionnaires notables, ainsi que d'une centaine de sous-fifres.
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Melvis s’en était sorti… Mais avec l’aide de Meilan, mon bras droit. Cette dernière avait fini par rappliquer sur le terrain pour mettre encore un peu plus de pressions sur la vieille Papesse qui n’avait pas pu tenir la distance. Entre la force de mes deux éléments, leur supériorité numérique et sa propre vieillesse, force est de constater qu’elle fut bien obligée de capituler. Elle essaya même de se donner la mort, mais Meilan l’en empêcha. Il faut dire que c’était l’une des rares personnes de mon équipage à ne pas tuer systématiquement les révolutionnaires qu’elle croisait. C’était donc la raison pour laquelle la papesse était toujours en vie, couverte de blessures et de sang. Autour de nous, le groove avait pris un sacré coup, encore une fois. Partiellement détruite, il ne restait plus que des ruines. Du reste, je pouvais dorénavant sentir des fuites un peu partout. Après tout, sur cette groove, il n’y avait pas que des révolutionnaires, mais aussi quelques pirates et brigands en tout genre. Un beau capharnaüm et pas qu’un peu d’ailleurs. Mais soit. Là n’était pas le plus important. Le plus important était qu’un de mes contacts dans la suite du fameux dragon céleste me contacta pour m’assurer que tout allait bien de leur côté. Pas spécialement une nouvelle que je voulais savoir. Les dragons célestes, je m’en fichais un peu, on va pas mentir. Tout ce qui m’importait clairement, c’était la mort des révolutionnaires et rien d’autre…

C’est sur ces états d’âmes que je raccrochai. Mais mon escargophone sonna une nouvelle fois… C’était Meilan à l’appareil.

- « On a rassemblé la plupart des révolutionnaires encore en vie. »

- « Parfait. Sur le pont de mon navire, tous, sans exception. Dis aussi à quelques membres de venir récupérer les corps du cynique et de l’épicurien. Ce sont deux atouts dont les têtes feront de bons trophées de guerre. Demande aussi à quelques toubibs de venir rafistoler Mountbatten. Il est dans un sale état comme moi. Je te donne les coordonnées exactes. »

- « Très bien. On a aussi autre chose… Un document intriguant que t’aimerais peut-être consulter par toi-même… »


Il ne m’en fallut pas plus pour puiser dans mes dernières forces pour foncer vers mon navire. A coups de sorus, j’arrivai en moins de cinq minutes vers une partie de ma flotte où des révolutionnaires étaient parqués sur les ponts des navires comme du bétail. A genoux et menottés, certains chialaient tandis que d’autres grognaient de colère devant leur impuissance. C’était ça que d’être à la botte d’une faction aussi chaotique que la leur. Ne m’occupant pas de ces gens dans un premier temps, je m’approchai dans un premier temps de Meilan qui était debout aux côtés de la vieille Nina Reizon. Cette dernière, mal en point était carrément couchée sur le dos et avait du mal à respirer. Quelques-uns de ses membres étaient troués, comme s’ils avaient été perforés par des balles. L’œuvre de Melvis dont on pansait les blessures un peu plus loin. Faut croire que lui aussi avait douillé contre la vieille chouette qui avait sans aucun doute de bons restes. En parlant toujours cette sorcière, cette dernière avait le bras droit manquant. Nettement tranché. Surement grâce à Meilan qui, en me voyant me tendit des papiers. Une carte de West Blue et des annotations… Étaient-ce des planques de leur faction ? Très bonne question qui méritait réponse. Alors, sans attendre une seule seconde, je dégainai ma lame et la plantai illico presto dans la main restante de Nina. Cette dernière hurla de douleur et gigota dans tous les sens…

- « C’est quoi ces trucs sur West Blue là… ? Tu nous éclaires un peu la vieille ? »

Cette dernière se mit à se marrer en guise de réponse, ce qui me fit tiquer. Faut croire qu’elle n’avait pas peur de crever pour la cause et que je perdrai surement mon temps à essayer de la torturer. Puis, c’était pas spécialement mon rayon, la torture. On peut pas tout savoir faire, hein. Alors, sans attendre, je retirai ma lame de sa main et j’me tournai vers les nombreux révolutionnaires captifs avant d’aller en choisir un au pif pour le décapiter sans attendre ! « Alors, vieille peau ? T’as des choses à avouer ? » Cette dernière se mit à grogner en me voyant faire, mais ne pipa mot. Alors, j’en décapitai un deuxième, puis un troisième et ainsi de suite… Au bout du dixième, Nina craqua mentalement et gueule : « C’EST BON ! C’EST BON ! ARRÊTE ! S-sous notre ancien QG, il… Il y a un bunker… Tu auras d-des… » Et sans pouvoir finir sa phrase, elle tomba dans les pommes. Trop de fatigue. Trop de sang perdu. Et surement un gros craquage émotionnel. Autant le dire, elle était au bord de la mort. Pestant devant son évanouissement alors que ses hommes pleuraient, je fis par tomber sur mes fesses, à bout de force avant de soupirer, puis je fis usage de mon den-den-mushi pour appeler quelqu’un qui saurait surement se montrer utile, même s’il était tout autant amoché que moi. Tant qu’à faire, autant l’utiliser pour qu’il prouve sa valeur, non ? Qui sait ce que nous réservait le sous-sol dont la papesse parlait ? Si ça se trouvait, c’était un piège…

Quitte à sacrifier quelqu’un si jamais… Il valait mieux que ce soit le pirate qui n’en était pas un. J’étais un enfoiré ? Certes. Mais le destin était ainsi fait. Je n’allais pas l’épargner et envoyer mes hommes dans ce qui pouvait être une exploration périlleuse. La justice à la cool n’excluait pas le pragmatisme. Nous n’étions pas dans un monde de bisounours. Je le savais. Il le savait. Nous le savions pertinemment. Puis, quand on prenait le bon côté des choses, c’était une manière à moi de lui donner d’autres chances de faire ses preuves, encore et encore. « Mount ? Je t’ai envoyé des soigneurs… Mais j’ai une autre tâche à te confier… Parait qu’il y a un sous-sol sous leur bâtiment que t’as détruit qui recèle quelques infos croustillantes. J’sais pas ce que tu vas trouver là-bas, mais j’te laisse la main pour chercher. Commence quand tu te sens prêt. On a un peu de temps devant nous maintenant… » Et sans même attendre sa réponse, je raccrochai. Pas besoin d’échange. Soit il acceptait et s’y pliait volontiers, soit il lâchait l’affaire et faisait une croix sur son éventuel titre de corsaire. Ma bonté était déjà à son paroxysme sur le moment ; même si je compatissais dans un certain sens à sa situation. De plus, avec sa maitrise du sabre, il n’aurait aucun mal à déblayer les ruines pour se frayer un chemin jusqu’au fameux sous-sol. J’espérais même que le fameux sous-sol ne lui pète pas à la gueule quand même, au cas où…

Avant de me souvenir qu’il avait un haki de l’observation plus développé que le mien, ce qui le sauverait surement si jamais…

C’était définitivement le bon homme pour une mission pareille, tout compte fait.
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Il n'y avait pas à dire, les médecins de combat formés par la Marine étaient parmi les plus efficaces du monde. Voilà que le Fantôme était bardé de bandages en tous genres, sous lesquels quelques crèmes et liquides avaient été appliqués sur ses nombreuses plaies. L'équipe envoyée par le vice-amiral était composée de sept personnes : deux médecins et cinq infirmiers, aux profils relativement homogènes. Ils travaillaient en silence, s'échangeaient des regards. Soigner un primé sous les ordres express de leur supérieur n'était jamais arrivé avant, et ça se voyait. Ils étaient gênés, mal à l'aise. Et dire que dans un autre monde, les choses auraient été plus naturelles… Mount n'aurait jamais été trahi par le Gouvernement Mondial, et il serait encore commandant d'élite, voire plus.

Le grove 27 avait été le théâtre d'un affrontement titanesque, qui avait laissé sa marque sur l'environnement. De multiples bâtiments avaient été détruits. Des ruines jonchaient tous les coins du champ de bataille, agrémentées des clous de Georgy Malinovsky. Les corps sans vie des révolutionnaires étaient lentement pris en charge par les hommes de Salem, tandis que d'autres étaient capturés vivants. Parmi eux, la papesse, qui avait livré une information intéressante.

Une fois remis sur pied, le Marijoan remercia l'équipe médicale, avant de partir pour les décombres du manoir, ancienne planque de l'Armée révolutionnaire sur l'archipel Shabondy. Quelques marins avaient rejoint le lieu, mais ils s'écartèrent au passage du Fantôme. Courtoisie de Fenyang, probablement. En tout cas, c'était ce que Mountbatten pensait.

Il pénétrait dans ce qui restait de la bâtisse. Les étages supérieurs s'étaient effondrés sur le rez-de-chaussée. L'amas de briques, de verre et de bois formait une jungle de débris difficilement pénétrable. Chaque recoin était obstrué par un obstacle différent. Pour avancer, le vétéran de Vindex n'avait pas d'autres choix que de faire sévir sa lame sur les matériaux. Il coupait net et sans bavure tout ce qui se trouvait devant lui, pour se frayer un chemin. Les poutres et les murs étaient coupés dans une ligne droite parfaite. On aurait pu croire que c'était même le travail d'un charpentier ou d'un maçon talentueux.

L'odeur du sang et de la poudre créait un mélange amer, couplé au goût de la poussière. Mount ne connaissait que trop bien cette sensation. Sept mois de guerre sur Vindex avaient presque ancré ces goûts et ces odeurs dans son corps. Le pire, peut-être, c'était le parfum complexe et horrible des cadavres en décomposition. Les révolutionnaires, dont les corps étaient encore enfouis sous les décombres, n'étaient pas encore à ce stade. Comparé à un cadavre gisant là depuis une ou deux semaines, ils sentaient même très bon.

Après plusieurs minutes d'exploration, il trouva enfin l'entrée d'une cave. Rien de bien secret, rien de grandiloquent. Une simple trappe en bois, à moitié détruite par une énorme poutre. Le Marijoan descendait les marches, en prenant des précautions pour ne pas causer l'effondrement des escaliers sous son pied. Toute la bâtisse avait été fortement fragilisée, y compris le sous-sol. À l'intérieur, une forte odeur de renfermé le saisit d'un seul coup. L'air était difficilement respirable, et il n'y voyait pas grand-chose. Si les escaliers étaient à moitié illuminés par les rares rayons de soleil qui osaient s'aventurer à travers les débris du rez-de-chaussée, le reste du sous-sol était plongé dans une obscurité peu rassurante. Toutefois, il trouva une lanterne brisée sur le sol, qui contenait une chandelle. Pour l'allumer, il se saisit de son meito Yakikatsu, et le frotta à une plaque de métal suffisamment vite pour produire des étincelles. En approchant la chandelle, la tige s'embrasa, et permit d'effacer un peu d'obscurité à la pièce.

Devant lui se trouvait une grande salle. À en juger par les nombreuses chaises et l'immense table, c'était une salle de réunion. Beaucoup d'objets se trouvaient au sol, des suites des tremblements dus au combat. En progressant dans la pièce, Mount illuminait aussi les murs. Quelques posters de propagande révolutionnaire décoraient l'endroit. Des slogans à deux balles étaient accompagnés d'images soit positives, décrivant une utopie, soit négatives, décriant les excès autoritaires et les inégalités du régime du Gouvernement Mondial. Le Fantôme était d'ailleurs plutôt raccord avec ces derniers, lui-même étant victime. Il balayait ces pensées d'un revers de la main. Il avait une mission, et il comptait bien trouver quelque chose d'intéressant dans la plaque de ces vermines.

C'était au bout de la pièce qu'il fut intrigué.

Devant lui se dressait une grande carte du monde. Un planisphère complet, représentait fidèlement la séparation du monde en plusieurs mers, divisé notamment par le continent de Red Line. Une carte de bonne facture, à en juger la qualité du papier et de l'écriture. Mais plus curieuses encore était les annotations en tous genres qui parsemaient la carte. Des épingles pointaient divers lieux sur la carte. Shabondy était au centre, avec une image de Saint Obéron et quelques photographies de lieux, spécifiquement du marché aux esclaves. Il y avait du renseignement sur diverses bases de la Marine de Grand Line. L'œil du Fantôme fut attiré par la base G-9 de la Gueule du Requin. C'était sa base de rattachement quand il servait encore à la 48ème division d'élite. Il y avait passé quelques semaines, avant d'embarquer pour Vindex. Il n'y était pas retourné depuis.

Les post-it indiquaient des estimations plus ou moins précises sur les forces de la Marine. Il y avait aussi plusieurs cercles sur des îles, sans que celles-ci ne soient réputées pour être affiliées à la Révolution. Peut-être une prochaine cible de l'Armée révolutionnaire ?

Surtout, de grandes flèches noires parcouraient une bonne partie de la carte depuis un point non-nommé sur West Blue. Elles arrivaient à Shabondy par divers itinéraires, et avec des dates affichées le long de la flèche. Mount y regardait de plus près, et approchait sa chandelle, dans un silence révélateur. Il commençait à comprendre ce qui se passait devant ses yeux. Les dates étaient récentes, très récentes même : la dernière datait d'hier. C'étaient des cargos révolutionnaires à destination de Shabondy, sans aucun doute… Ils devaient apporter des hommes et des armes pour la planque du grove 27, afin de perpétrer l'attentat tant planifié sur le Dragon Céleste.

Mountbatten se saisit de son escargophone, et contacta son partenaire de circonstance.

"- Vice-amiral. J'ai des infos pour toi. Probablement quelque chose de croustillant… Rejoins-moi dans les décombres, ou envoie tes hommes. Mais il faut que quelqu'un voie ça. C'est du lourd."
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- « Bah, t’aurais pu me résumer non ? Et puis d’ailleurs, même si je le voulais, je pourrais surement pas bouger… »

J’eus un sourire un peu ennuyé devant le regard sévère de mon infirmière qui n’était pas prête à me laisser bouger le moindre muscle, alors que j’étais allongé sur une partie du pont, le torse calé contre un bastingage. Autour de moi, mes hommes s’afféraient à parquer le reste des prisonniers dans une cale. On allait surement faire un détour à Marineford ou carrément dans une des prisons du GM pour les refourguer. Il valait mieux parce que clairement, j’étais capable de tous les tuer. Tous à l’exception de la papesse qui recevait des soins. Elle pourrait nous être utile une fois réveillée. Mon petit doigt me disait qu’elle ne nous avait pas tout révélé… Même si la trouvaille de Mountbatten semblait être incroyable et qu’elle m’intriguait quand même. À la suite de mes dires, j’eus un soupir et je fis signe à Meilan, mon bras-droit. Cette dernière, qui avait été récemment promue Contre-amiral, preuve de sa force et de son leadership, ferait surement l’affaire. Sans que je ne pipe un seul mot, elle comprit très clairement là où je voulais en venir et fit signe à son tour à quelques hommes en leur donnant des consignes rapidement. Cinq minutes plus tard, ils quittèrent rapidement le navire pour rejoindre les décombres dans lesquelles se trouvaient le fantôme…

Un quart d'heure suffirt largement à Meilan pour se rendre sur l’ancien champ de bataille avec ses hommes. Lorsqu’elle arriva à destination, lesdits hommes s’occupèrent d’éclairer l’endroit avec différentes lampes pour que les environs puissent être plus visibles. Deux d’entre eux étaient d’ailleurs armés d’escargophones assez spéciaux : Le premier tenait un den den mushi qui lui permit de photographier les environs et tout ce qui se présentaient à lui comme preuve, tandis qu’un autre, le plus grand, lança immédiatement un escaméra qui filmait et retranscrivait le tout sur un écran que j’avais dans l’un des bureaux de mon bateau. Bureau dans lequel je m’étais déplacé sans trop de mal, assis dans un fauteuil dactylo avec une infusion à la main. Sur la table devant moi, mon kung-fu dugong, lui, bourrait de la paperasse qui ne m’était absolument plus utile. Il avait pleurniché pendant deux à trois minutes en me voyant dans un sale état, avant de se rendre compte que je n’étais absolument pas en danger de mort, puis il m’avait foutu quelques coups au crane avant vaquer à ses occupations habituelles : faire sa vie dans son coin en bouffant tout ce qui lui passait sous la main. Y’a des jours comme ça où j’me disais bien que j’aurai juste dû prendre un chien…

- « Alors, qu’est-ce que ça dit selon, toi ? T’as pu déchiffrer ce qui est affiché pendant que mes hommes venaient à toi ? La papesse est pour le moment inconsciente. On peut plus rien tirer d’elle… Et il est pas dit qu’elle veuille de nouveau coopérer une fois qu’elle sera réveillée… »

Vu ce que j’avais fait à ses hommes tout à l’heure, ça paraissait évident ; et de toute évidence, la tactique ne fonctionnerait surement pas une deuxième fois ; à moins que j’y aille plus fort… Mais moi et la torture, ça faisait deux. J’étais bon pour trancher des têtes et mettre au pas, pas pour torturer. Ce genre de pratiques exigeait une certaine minutie et un sadisme dont je n’étais pas doté. J’avais quelques connaissances en dehors de mon équipage qui pourraient surement m’aider dans ce sens, mais le temps pressait peut-être. C’est la raison pour laquelle je demandais l’expertise du pirate, tout en essayant moi-même de décortiquer ce que je voyais sur l’image qui m’était retransmise. Des cartes, des annotations… Rien qui ne me parle sur le moment. Il faut dire que je n’avais pas la tête à réfléchir ou plutôt l’envie de le faire plus que de raison. Meilan, elle, fouillait les environs pour voir s’il n’y avait pas autre chose de moins évident dans les environs qui échapperaient à notre attention. Sait-on jamais. C’était très clairement le bon réflexe à avoir. Elle tomberait peut-être sur une pépite en plus. En attendant, je sirotai mon infusion tout en passant ma main sur la tête de mon animal, aussi attentif tous mes autres hommes de main qui m’entouraient et qui suivaient silencieusement ce qui se passait dans cette espèce de sous-sol secret.
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"- Je dirais que la carte indique pas mal d'informations utiles sur les planques des révolutionnaires… Et c'est surtout ce point sur West Blue qui me fascine. Sur toutes les cartes, il n'y a rien, que de l'océan. Et pourtant, tout indique que plusieurs convois sont partis de ce point pour arriver sur Shabondy… J'ai la forte intuition qu'il y a quelque chose de plus gros derrière ça. Une planque de l'Armée révolutionnaire, au minimum. Et si on a de la chance, leur quartier-général…"

Pendant ce temps-là, ses hommes s'affairaient à documenter le moindre recoin du sous-sol. Le Marijoan se tenait là, au milieu. Il faisait presque tache au milieu d'eux. Ils étaient tous vêtus d'un uniforme parfaitement propre. Lui était tâché de sang à de multiples endroits. L'équipe médicale avait fait un beau travail, mais il ressentait toujours une douleur aigüe, en particulier au torse. Après un échange d'informations avec le vice-amiral, le Fantôme sortit pour regagner la lumière de l'extérieur.

Un paysage de désolation se trouvait devant lui. Le combat avait été particulièrement violent. Il se mit en route en direction du navire du pourfendeur de démons, afin de discuter de la marche à suivre. Il y allait, tout en activant son invisibilité pour ne pas être dérangé inutilement, que ce soit par des marins, des civils ou des hors-la-loi. Se déplacer autant ravivait quelques plaies, sur lesquelles les médecins envoyés par Salem avaient appliqué des pansements.

Une quinzaine de minutes plus tard, le borgne aperçut l'armada amarrée derrière un grove, bien à l'abri. La zone était évidemment épargnée par les stigmates de la bataille, et semblait même idyllique en comparaison du reste du grove 27. Le cuirassé du vice-amiral était tout impressionnant, comme tous les autres bâtiments de la Marine de cet acabit. Il possédait quatre tourelles et une pléthore de canons de bordée. Cela faisait longtemps que l'ancien commandant d'élite n'avait pas mis les pieds sur l'un d'entre eux. Il croisait, sans qu'ils ne le sachent, une multitude de marins, tous très occupés par les suites de l'affrontement, et par la mise en captivité des révolutionnaires encore vivants. Ce tumulte, cette ébullition d'activité, ça l'avait manqué. La vie de militaire de manière générale lui manquait. L'esprit de camaraderie, la cohésion, la perspective d'un but clairement défini, et l'exaltation de la mission… Que de caractéristiques qui étaient absentes de sa carrière actuelle.

Mountbatten repéra son partenaire grâce à son aura, et partit directement pour le pont supérieur où il se situait. Il désactiva son invisibilité progressivement, et se frayait un chemin. Là aussi, les marins s'écartaient. Ils étaient nerveux quant à la présence du Fantôme, et ça se voyait. La plupart d'entre eux s'arrêtaient, et posaient leurs mains sur leurs armes, prêts à dégainer un sabre ou un fusil au moindre faux pas du primé. Puis il croisa le regard de Fenyang, bien occupé avec son cercle proche. Ceux-ci se mirent en retrait à l'arrivée du vétéran de Vindex, avec le consentement de leur supérieur.

"- Vice-amiral. Tu as d'autres infos de ton côté ?" Demanda-t-il.

"- Si tout ceci a le moindre sens, ça veut bel et bien dire que le point sur West Blue est d'une importance capitale pour la Révolution. Je te propose que j'y aille en premier… Avec mon invisibilité, ça me permettra de faire de la reconnaissance sur l'endroit. Et toi, tu pourras appeler des renforts ou non en fonction de ce que je trouve… Mais dans l'idée, tu viendrais déloger la vermine révolutionnaire une fois le renseignement collecté."

"- Puis ça te donnera un argument en plus pour que ta hiérarchie te considère comme le premier sur la liste à la succession des amiraux. Qu'est-ce que t'en dis ?" Finit-il par dire, un sourire en coin.
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- « J’ai pas eu d’autres infos. Les autres révolutionnaires encore en vie ne savent pas grand-chose. Quant à la vieille bique, elle est tout simplement hors-jeu. »

La papesse était inconscience. Si son pronostic vital n’était pas engagé, elle devait recevoir des soins. C’était quelque chose que je n’aurai aucunement permis en temps normal, mais j’étais persuadé que d’autres personnes bien plus expérimentées que moi pouvaient la faire chanter et recueillir des informations concernant tout ce qui était au sous-sol. Quant aux suppositions de Mountbatten, je devais avouer ne pas avoir trouvé mieux. Et puisqu’il se proposait de mettre gentiment la main à la patte, il n’y avait pas de raison que je refuse. C’était la preuve qu’il voulait se racheter et renouer plus ou moins avec le Gouvernement Mondial. J’pouvais clairement le sentir.

J’eus donc un soupir et fermai les yeux pendant un moment, avant de frotter nerveusement l’une de mes tempes. Si West Blue était effectivement le théâtre de mouvements réguliers des révolutionnaires, il n’y avait plus qu’à frapper fort. Et qui disait frapper fort, disait déclencher des moyens colossaux pour mettre à mal cette faction de merde que le fantôme et moi exécrions de toutes nos forces. Là-dessus, je claquai des doigts avec que Melvis ne revienne avec un coffre en bois qu’il tendit à Mountbatten. Ce dernier en l’ouvrant aurait une sacrée surprise… pour le coup, je ne lésinais clairement pas sur les moyens, comme c’était toujours le cas avec les revos.

- « T’as tout ce qu’il faut pour une mission là-bas. Mais j’imagine que tu sais ce que ça signifie. Faudra pas le déclencher n’importe où et n’importe comment… »

L’escargophone dorée qui se trouvait au beau milieu du coffre était surement ce qui avait dû captiver son regard et pas qu’un peu. En tant qu’ancien officier, il devait certainement savoir quelles forces dévastatrices ce den-den-mushi allait immédiatement déployer une fois qu’il aurait enclenché le dispositif en appuyant le bouton. Sur le moment, je n’eus aucun sourire ni même aucun soupir comme à mon habitude. C’était quelque part une faveur que je lui faisais, mais aussi une confiance inimaginable. De toute façon, la moindre gaffe lui barrait l’accès au titre de grand corsaire ; mais j’étais assez confiant sur le fait qu’il reviendrait avec le den-den doré s’il ne trouvait rien.

- « T’as aussi un escargophone blanc, mais au cas où, utilise-le le moins possible. Prends quand même le temps de te reposer en route. Plus qu’à te souhaiter bonne chance, Mountbatten. »

Mon air fut à la fois sérieux et solennel et il en fut de même pour le fameux fantôme qui voulait clairement se racheter une popularité. Tout à son honneur. Je lui tendis un bras pour le saluer et le laissai s’en aller ensuite en faisant usage de son invisibilité. Une fois que je ne sentis plus sa présence, j’eus enfin un gros soupir, avant de rentrer dans ma cabine. Mes hommes de main furent les seuls à savoir que je lui avais filé un escargorphone dorée, mais ne bronchèrent pas. Ils savaient l’action réfléchie, d’autant plus qu’à ce stade-là, il était inutile de discourir. C’est sur cette pensée que nous fîmes cap sur la première base venue pour y disposer les révolutionnaires.

Il n’y avait plus qu’à attendre la suite…
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