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Fruit du Hasard | Feat Salem

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Fruit du Hasard
Feat
Salem




Quelques heures auparavant, sur Lynbrook






Galvanisée..

Difficile de retenir ce bras blessé, tremblant d'excitation à la vue d'un affrontement pareil. Comme à chaque fois que tu sortais de ta tanière, de ton ermitage, tu te retrouvais en proie aux circonstances. Si bien souvent celles-ci étaient mauvaises à ton égard, cette fois-ci, tu n'aurais su définir les évènements de cette journée particulière. Ta présence ici n'était là que le fruit du hasard, un aléa imperceptible qui t'avait contrainte à poser les pieds sur cette île en ce jour précisément.

Évidemment, ici, tu n'étais qu'un petit poisson dans un énorme océan. Il t'était facile de passer inaperçu car même si tu avais été porteuse d'une quelconque réputation par le passée, celle-ci n'aurait quand même jamais résonné jusqu'ici. D'autant que tu n'étais plus active depuis suffisamment longtemps pour retomber dans les limbes de l'oublie. Hormis ceux avec qui tu avais déjà pu échanger quelques années auparavant, personne ne se souvenait du nom de Pandore, et c'était une très bonne chose pour toi.

Tu cherchais la tranquillité et pourtant, ce n'était pas sur Lynbrook que tu allais la retrouver. Loin de là même. Comme beaucoup, tu t'étais agglutiné vers l'attraction locale, tandis que son nom était scandé dans chaque ruelle, dans chaque bâtiment, dans chaque esprit.

Même toi, qui t'étais pourtant tenue éloignée de tout ce qui touchait au gouvernement mondiale, n'avait pu t'épargner les hauts-faits légendaires du Vice-Amiral. Si tu t'étais voilée dans l'ombre, préférant te détourner de tes ambitions pour une vie plus simple, ce n'était clairement pas son cas. En tout point, il était opposé à toi, et désormais que tu posais ton unique œil valide sur sa carrure, tu ne pouvais dessiner là qu'un homme formidable.

Un guerrier, qui bien qu'il se tenait fièrement face à un adversaire tout aussi redoutable, paraissait être aussi usé par la vie. Son visage était marqué, parfois par l'usure de l'âge mais aussi par celles de ses responsabilités. Ce n'était là qu'une simple image de lui, une fraction de seconde où tu avais pu tenter de l'analyser avant que la cadence ne s'accélère.

Dans cet endroit, tu n'étais qu'un grain de poussière, ayant l'opportunité d'observer un combat dépassant son existence. Naturellement, même toi, tu ne pouvais rester indifférente à cela. Tes convictions s'étaient ébranlées à chacun de leurs échanges, le son de l'acier se percutant étant suffisant pour faire raisonner ton âme et réveiller tes profonds instincts.

Comme une enfant, tu avais tenté de suivre cet affrontement entre adultes. Comme une enfant, tu ne comprenais pas tout ce qui se déroulait mais tu étais émerveillée. Et cet émerveillement faisait trembler tes muscles, ravivant des blessures que tu pensais éteinte depuis longtemps. La moitié voilé de ton visage te brûlait tandis que ton bras meurtri se perdait en spasme. A cause de cette blessure, il t'était devenu impossible de tenir une lame efficacement et pourtant, tu t'imaginais à la place de ce vice-amiral qui faisait hurler le métal. Un métal pauvre, qui n'avait que peu de valeur, ne faisant que sublimer les qualités de son manieur.

Rester indifférente aurait été une insulte envers la beauté martiale des deux combattants.

Et lorsque celui-ci avait fini par se conclure, tu étais restée présente, tenue suffisamment éloignée à chaque instant pour ne pas être emportée par la brutalité manifeste de l'affrontement. Celui-ci avait ravagé une bonne partie de l'endroit, et seul les plus dégourdis comme toi avait eu la présence de s'en prémunir suffisamment. Pour autant, la saleté avait recouvert par endroit tes vêtements tandis que dans une volonté d'être présentable, tu venais à frotter ceux-ci.

Tu n'avais pas vraiment réfléchit à la suite, ton instinct guerrier que tu avais pourtant tenu silencieux toute ces années, n'ayant su se faire ignorer. Il était passé à l'attaque contre ton grès, guidant tes pas vers le guerrier sorti victorieux, celui qui portait un nom craint à travers toutes les mers. Celui de Fenyang.

- Vice-Amiral...


Tu n'avais pas le temps de te perdre en davantage de paroles que la plupart des marins sur place venaient à tourner les armes vers toi. C'était présomptueux et irréfléchi de ta part et tu ne le savais que trop bien. Mais cette opportunité, cette volonté que tu pensais être éteinte depuis longtemps maintenant. La vie n'était qu'une suite d'évènement et le destin avait essayé depuis bien trop longtemps maintenant de te remettre sur les rails. Désormais, il avait tiré sa dernière carte et il n'allait pas te laisser la gâcher une nouvelle fois.

- Je...


Tu entendais le chargement des fusils, le sifflement de l'air tranché par l'acier dégainé. Tu n'avais absolument aucune chance de t'échapper de l'emprise omnipotente du gouvernement mondial et ce n'était pas là tes intentions. Tu savais cependant qu'un mouvement de trop et c'était là une retraite absolue que l'on viendrait t'administrer. Tu avais perdu le droit de te présenter ainsi devant ces soldats de la justice, et pourtant, tu osais quand même te manifester à eux.

- Je suis Pandore, ancienne soldat de la Marine. Je tenais simplement à vous féliciter de votre combat.  


Cela faisait longtemps que tu ne t'étais pas présentée de la sorte. Et malgré le sérieux de la situation et la fatigue manifeste du Vice-Amiral, tu ne pouvais pas t'empêcher de constater les armes tenues par ses soldats. Le règlement de la Marine avait changé depuis ton départ si bien que certaines armes anciennement non homologuées semblaient être devenues monnaies courantes.

Tu étais une femme bien étrange pour t'arrêter sur ce genre de détail dans une situation pareille tandis que tes mains menaçait de toucher le ciel pour bien démontrer que tu étais totalement inoffensive.




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- « Heeeh ? Pandore ?! »

- « La p’tite effrontée de Shell, là ?! »

- « Celle que le boss pelotait à chaque fois qu’il en avait l’occasion ? »

- « Bande d’enfoirés… J’vous entends hein… »


A l’ouïe de ma voix, les soldats qui chuchotaient entre eux, sursautèrent et tentèrent de reprendre leur sérieux en tenant toujours en joue celle qui venait de se présenter. Certains étaient circonspects, tandis que d’autres louchaient ses formes affriolantes avec du rouge aux joues. A tous égards, l’enfant était devenue une femme, une vraie, avec un charme réel que ne gâchaient aucunement son air presque débraillé et le cache-œil qu’elle arborait. Dans tous les cas, tous étaient perdu sur ce qui devaient être fait. La canarder ? La tenir éloignée ? La laisser passer ? Après tout, qu’est-ce qui prouvait que c’était elle et qu’elle n’était pas passé de l’autre côté ? La traitrise était devenue monnaie courante cette décennie, qu’il était impossible de ne pas être un tant soit peu méfiant. Et puis surtout, les questions qui émergèrent dans l’esprit de tous étaient les suivantes : Qu’est-ce qu’elle avait foutu depuis tout ce temps et qu’est-ce qu’elle fichait dans un trou aussi paumé ?! Autant dire que la tension était palpable et pas qu’un peu. Tous étaient donc dans l’attente de mon ordre. Tous, sauf Meilan qui s’était débarrassé de la tête de Don Lope dans les bras d’un soldat lambda- lequel s’était hâté d’aller le remettre à la division scientifique pour une conservation optimale. La contre-amirale eut un sourire avenant pour la jeune borgne…

- « Tu as bien grandi. Tu es devenue magnifique, Pandore. »

Au ton qu’elle avait employé, tous les soldats baissèrent naturellement leurs armes, sans en avoir pourtant eu l’ordre. Meilan était connue pour son franc-parler. Si elle savait bien évidemment manier l’ironie et le sarcasme, il n’en demeurait pas moins qu’elle le faisait très rarement et qu’elle était généralement directe, franche et donc sincère. Le fait qu’elle complimente la jeune brune était la preuve qu’elle l’avait reconnu… Et qu’il n’y avait rien à craindre. Cela pouvait sembler incroyable, mais tous les soldats de mon équipage connaissaient les mécanismes de fonctionnement de chaque gradé m’entourant, Meilan la première. Bryan, sans ouvrir ses lèvres acquiesça avec un sourire et réussit à faire un signe aux marines de s’écarter du chemin de l’enfant prodige. C’était bien pour définir une personne qui s’était apparemment éloignée depuis un moment maintenant de la marine. Oui, parce qu’il arrivait que nous nous renseignions sur tous ceux qui étaient passés par notre commandement et qui promettaient monts et merveilles : Rachel, Yamamoto, Ethan étaient les plus connus et ceux qui avaient le plus réussi sous mon commandement, mais il existait d’autres personnes comme la jeune femme en qui j’avais énormément misé, parce que croyant ardemment en leur potentiel. Potentiel qui semblait encore là.

- « Hohé, gamine… T’as des cigarettes sur toi, non ? Viens m’en griller une. Ce sera déjà un bon dépar- Kof ! Kof ! Kof ! »

Je me mis à tousser à la suite de ma phrase. Faut croire que même l’ouvrir me faisait souffrir comme jamais. Pourtant, j’avais envie de clope et l’ordre que j’avais énoncé (si tant est que c’était un ordre), était une manière de lui ouvrir mes portes. A mesure que les secondes passaient, j’avais clairement senti à travers mon haki de l’observation que la gosse n’était pas une menace, loin de là même. Il y avait un certain ravissement à voir sentir qu’elle était toujours en vie. Meilan et Bryan comprirent la symbolique derrière ma demande, même s’ils n’approuvaient pas spécialement le fait que je fume dans cet état. Pour autant, ils restèrent silencieux et attendirent de voir la suite des évènements. Du reste, c’est péniblement que je me redressai avant de tourner ma gueule ensanglantée et ouvrir les yeux pour l’observer sous toutes ses coutures. « C-C’est moi où t’as pris des loloches, sale gosse ? Bahahaha ! » Évidemment, il eut autour de moi certains soupirs désespérés, d’autres amusés. Meilan me jeta et regard dépité et se permit de me frapper la nuque pour me réprimander à sa manière. Toujours est-il que ma remarque grivoise fit redescendre la pression d’un cran autour de nous, ce que j’avais souhaité… Ouais, parce qu’au premier coup d’œil, j’avais bien compris que la jeune Pandore avait également douillé à sa manière…

Et j’étais très mal placé pour lui reprocher son absence des rangs, moi qui avais connu deux arrêts qui valaient pratiquement deux ans chacune. Toutefois…

- « Et sinon… Qu’est-ce que tu fous sur cette île pourrie ? T’as de mauvaises fréquentations maintenant ? T'aimes les bars, maintenant ? Et puis quoi ? T’es seulement venue me féliciter ? Juste ça ? Qu’est-ce que tu vas m’offrir alors ? On vient jamais les mains vite quand on veut féliciter quelqu’un… »  Qu’avais-je réussi à enchainer… Alors que ma voix se faisait de plus en plus faible et que je me tenais toujours contre Bryan qui me tenait fermement.
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Fruit du Hasard
Feat
Salem




En Mer - Présent





Un soupir...

Finalement, toi qui pensait être protégée derrière ces années de pause, tu t'étais en réalité totalement fourvoyée. Bien que cela avait été une aubaine afin de déminer une situation épineuse, tu ne pouvais que condamner le fait que ton identité était encore dans certains esprits. Six ans n'avaient pas été suffisants pour effacer tes accomplissements et tes échecs.

On ne pouvait pas fuir éternellement l'inévitable...

Plusieurs heures... C'était ce temps que tu avais accepté de passer sur ce navire qui te rappelait bien trop de souvenirs. Ta formation, ton service en mer... Il t'avait été impossible d'oublier toutes ces choses qui restaient profondément marquées dans la chair. Naturellement, ton corps semblait reprendre son droit sur l'esprit, appréciant cet instant passé ici. Tu étais faites pour te battre et ce, même si tu t'y refusais autant que tu en étais capable.

Venant à te faire interpeller, tu hochais la tête silencieusement alors qu'on te permettait d'entrer dans les quartiers du Vice-Amiral. S'il avait été puissant et implacable lors de son affrontement, sa volonté à battre son adversaire sans s'avantager lui avait coûté quelques blessures ainsi qu'une fatigue évidente. Au détriment de nouvelles cicatrices, il s'était offert une victoire qui ferait grandir encore davantage sa réputation déjà écrasante. Certains portaient leurs blessures avec fiertés, voyant en leurs marques des symboles bien plus pertinents que des quelconques médailles à attacher sur un uniforme d'apparat. Mais toi, tu n'avais jamais su les accepter.

Prenant une nouvelle inspiration, tu rentrais dans ces appartements pour lui faire face et répondre aux questions qui étaient restées sans réponse. Avec Salem hors jeu, c'était Meilan qui t'avait donné l'autorisation de montrer malgré certaines réticences de ceux qui te connaissaient le moins. En laissant traîner tes oreilles, tu avais même pu entendre quelques insultes à ton égard dans les rangs. Certains te pensaient être une traîtresse et tu n'avais pas rétorqué. Évidemment, ton repos avait été fait avec l'accord du Gouvernement Mondial. A aucun moment l'idée de déserter ne t'avait traverser l'esprit. La démission par contre...

- Vice-Amiral... J'entre.  


T'annonçant, tu venais à pénétrer dans la pièce avant de t’asseoir devant l'homme qui n'avait pas perdu un instant avant de se perdre en remarques grivoises. Si par le passé, tu te serais certainement emportée, désormais tu te contentais de lui offrir un sourire sincère. Tu avais beaucoup mûri, et ton esprit avait apprit à s'assouplir pour survivre. Tu étais autrefois connue pour ta rigidité ne laissant place à aucune marge de manœuvre, tu n'aurais pas survécu à l'humiliation si tu n'avais jamais eu l'instinct de changer.

- Tenez. Voyez cela comme votre cadeau.  


D'un autre sourire amusé, tu venais à lui tendre une clope avant de l'allumer. Faisant de même de ton côté, tu t'assurais d'ouvrir la fenêtre menant à l'extérieur afin de ne pas vous étouffer avec la fumée. Il avait beau être blessé, ce ne serait pas une cigarette qui irait l'achever.

- Vous n'avez pas changé.   


Du moins... Pas dans l'essence. Évidemment, il avait prit en âge alors que tu arrivais par endroit à lui trouver quelques cheveux blancs. Si autrefois, il avait la réputation d'être un véritable Apollon, désormais, il avait passé l'âge de ce genre de remarque. La maturité lui allait à merveille, encore plus depuis sa montée en influence. Il inspirait la confiance, bien qu'il n'en restait pas moins Salem. Un personnage parfois excentrique au détriment de ses subordonnées féminines.

- Ma présence n'est qu'un pur concours de circonstances... J'étais venue chercher une variante de légume qu'on ne trouvait que là-bas. Vous voyez... Depuis ma blessure, je n'ai jamais repris mes fonctions.  


Évidemment, tu ne mentais pas. C'était inutile sur toute la ligne, après tout, tu n'avais cherché qu'à le féliciter. Tout ce qui s'était déroulé par la suite et ta présence jusque dans ses quartiers s'était fait au grès des évènements. Tu ne regrettais pour autant pas ce choix de l'avoir approché. Ton corps avait besoin de réponse, il voulait savoir s'il avait encore en lui la flamme, le potentiel d'être ce que tu avais autrefois rêvé d'être.

- Je ne peux plus tenir un sabre comme avant suite. Ma main gauche est devenue tremblante et mon bras imprécis.  

Tu pouvais sans doute tenir une épée et faire quelques mouvements à même d'impressionner les citoyens de ce monde, mais Salem était le meilleur sabreur au monde. Il était bien au courant que même le plus léger des tremblements étaient suffisants pour faire perdre tout impact à son coup. Tu n'avais pas son niveau de maîtrise, et même si tu l'avais rêvé par le passé, cette entaille qui s'étendait sur l'intérieur de ton bras t'empêcherait de l'avoir désormais.

- J'ai préféré m'absenter. Si je ne peux plus être au sommet de ma forme, alors je met en danger la mission et mes partenaires.  


Tu venais à tirer sur ta cigarette, l’œil voguant vers la fenêtre pour se perdre dans l'horizon qu'elle t'offrait. Il y avait aussi ce visage, profondément marqué t'ayant privé d'une partie de ta vision. En bref... Tu avais morflé. Et pas uniquement en apparence. Ton orgueil d'autrefois s'était vu être pulvérisé par la tragédie. Cela expliquait sans doute cette attitude plus nonchalante, plus adaptable que tu avais désormais. Tu n'avais plus les prétentions d'antan.

- Cela vous paraîtra sans doute pathétique mais j'ai cru me voir à nouveau sur un champ de bataille en vous voyant vous battre. Pour dire vrai, je me suis surpris moi même à venir vous voir pour vous féliciter. Je n'avais vraiment aucun autre plan que cela.  


Depuis tout ce temps, tu avais cherché à éviter l'affrontement. Parfois sans succès. Mais ici, tu avais cherché activement à provoquer le destin.




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La maturité revêtait bien des formes. Et chez Pandore, elle semblait être plus que jamais prégnante, tant dans le fond que dans la forme. Physiquement, rien à faire : elle était devenue une bombe quoiqu’on en dise. Avec ses rondeurs affriolantes, sa coupe bien plus courte et son minois ô combien avenant, elle ferait fondre n’importe quel Adell sur ces mers ! Si j’avais un peu moins d’années au compteur, c’est clair que j’aurai tenté ma chance. Mais il n’y avait pas que le physique. Il y avait aussi le mental. En tout point, la jeune dame semblait avoir évolué, grandi. Exit la rigidité et l’assurance naïve d’antan : place à plus de calme, plus de paix interne et aussi paradoxale soit-il, plus de doutes. Et dans son cas, les doutes qu’elle évoquait plus ou moins étaient plus que jamais positifs. C’était comme si elle était une autre personne. Sans nos hakis de l’observation, nul doute que nous l’aurions surement prise pour quelqu’un d’autre… Quoiqu’il y avait toujours son odeur caractéristique, légèrement fruité, qui elle, n’avait point changé. L’attention et l’importance qu’une personne pouvait avoir pour une autre se jouait parfois sur ces petits détails… Et j’étais particulièrement bon pour me rappeler de ces choses-là. Comme quoi, avoir une carrière de dandy-séducteur-queutard avait quand même eu du bon... Si l’on exceptait que j’étais toujours celib’ sans gosse. Tout allait bien au niveau du taf, mais côté cœur, c’était le zéro pointé.

- « La flamme de la justice brule encore en toi et tu meurs d’envie de reprendre du service, tout simplement. Il n’y a rien de pathétique à ça. Tu crois que tu es la seule à être passée par là ? Kof ! kof ! Kof ! »

Nouvelle quinte de toux, forcément. Si la division scientifique avait réussi à me soigner, il n’en demeurait pas moins que je devais prendre encore un peu plus de repos. J’avais pu récupérer en dormant un peu, mais pour le reste, j’étais encore en convalescence. D’ailleurs, mon équipage prenait la direction d’une base de la marine pour que je reçoive éventuellement des soins plus approfondis, en plus d’autres check-up à vérifier. Faut avouer qu’il m’avait saigné à mort, le bâtard ! Abdomen perforé, main gauche percée… Ouais… Il m’avait pas loupé. « Quand Kiyori m’a fait redescendre sur terre, j’ai pris deux ans à soigner mes blessures, autant physiques que mentales. Je ne croyais presque plus en rien et il y avait même des jours où j’ai voulu lâcher l’affaire, prendre ma retraite et seulement m’occuper de mon orphelinat à Alabasta… » Sur cet aveu, je fermai les yeux et me ressassai de ces moments délicats et douloureux qui faisaient partie de moi, de mon expérience et qui avait également forgé le moi actuel. Ensuite, je portai ma clope à mes lèvres pour tirer dessus longuement. Je me remis à tousser, mais mon corps se réhabituait petit à petit à ingérer de la nicotine. C’était la seule merde qui me collait aux basques depuis mon échec cuisant sur le nouveau monde. Je n’étais plus hanté par les images de l’impératrice mais j’étais toujours autant impacté. Forcément, un combat contre un empereur, ça marque…

- « Mais j’me suis vite rendu compte que j’pouvais pas lutter contre ce brasier qui subsistait en moi. Doit y avoir une part de narcissisme, quelque part. Se prouver qu’on est fort, faire partie des meilleurs, c’est intrinsèque à ma personne… Mais cet égoïsme-là, je le mets au service de la justice et des personnes qui en ont bien besoin. L’art de sublimer un défaut, j’imagine… »

Là encore, nouvelle taf, mais pas de toux cette fois-ci. De quoi me faire du bien et porter un regard à travers le hublot qu’elle avait ouvert. A perte de vue, que de la flotte et un ciel plus que jamais grisonnant. Nous allions surement traverser une tempête… « Est-ce que tu peux fouiller mon minibar et voir si Meilan n’a pas chopé toutes mes bières, s’il te plait ? Tu pourras t’en prendre une si tu veux… » Que lui avais-je demandé en tournant finalement ma gueule vers la sienne avec un sourire légèrement amusé, complice ! La demande sortait de nulle part et le minibar situé à l’opposé de mon lit, à l’autre bout de la pièce la forcerait à se pencher et donc à mettre en valeur son popotin. Avais-je totalement changé ? Sur ce point-là, non ! Mais j’aimais varier le tempo de ce genre de discussion, pour qu’elle ne soit pas linéaire, d’autant plus qu’on avait encore beaucoup de choses à se dire, à se raconter. « Tu m’parlais de légume tout à l’heure et j’suis intrigué ! T’es devenue un cordon bleu ? Assez pour être une bonne femme au foyer ou une mère de famille ? Bwéhéhé ! » Là-dessus, je me marrai comme un con… « AAAAARRRRRGHHHHH !!! » Avant de râler de douleur, en portant une main à mon abdomen à peine cousu. Et bordel que ça faisait mal ! Je serrai mes dents et me laissai tomber sur mes coussins en me tortillant de douleur. Clairement, j’en avais pour des jours-là. Va savoir si je serai prêt à temps si Mountbatten me rappelait…

- « Putain… Qu’est-ce qui m’a pris d’aller le défier, ce type ?! » Ralai-je un bon coup, alors que des sueurs froides perlaient le long de mon visage et qu’il allait falloir m’éponger la gueule…

En fermant les yeux une nouvelle fois, je portai ma cigarette à mes lèvres pour en profiter, ce qui me fit un bien fou. Clairement, je pouvais plus m’en passer. Je revoyais parfois la tronche de Yamiko quand je m’en grillai une, mais bordel, c’était plus fort que moi… « J’pourrais t’aider à reprendre du poil de la bête, mais l’offre s’accompagnera d’une clause on ne peut plus rigide : tu resteras à mes côtés jusqu’à la fin et la démission ne sera plus une option à moins d’une bonne raison comme le mariage ou autre chose qui impacterait ta famille… » Sa famille, huh… ? Maintenant que j’y repensais, je me rendais compte que je ne savais… Rien d’elle. Ni son passé, ni ses hobbies (sauf celui qu’elle avait pour les entrainements au sabre) etc… J’étais plus focalisé sur son potentiel et son cul. Risible. Et c’était encore plus paradoxal de m’en rendre compte maintenant que j’étais moins gentil et moins niais qu’auparavant. Quelle vie… « Mais j’veux pas que tu me répondes maintenant, non. Prends le temps de la réflexion et laisse passer l’exaltation que t’a procuré mon combat contre Di Lope. J’te donne encore quelques heures pour y voir plus clair, le temps qu’on fasse escale à la prochaine île… » Et c’est là que j’me rendis compte… Que j’avais un peu trop débité. Je devais dorénavant lui céder la parole, la laisser s’exprimer ; surtout qu’il me fallait ménager mes efforts. Même en rigolant simplement, je risquais de rouvrir mes blessures…

- « En attendant, j’veux que tu me racontes ce que t’as vécu et appris durant ces six dernières années. Savoir aussi qui t’as foutu dans cet état et aussi… Retire-moi ce bandeau, que j’vois ce qui est arrivé à ton œil. »
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Salem




Pensive...

Bien que teintées de remarques douteuses, le Vice-Amiral partageait sa sagesse à travers des paroles qui ne te laissaient pas indifférentes. S'il ne t'apprenait évidemment pas la vie, entendre de sa bouche des mots que tu t'étais répétée constamment dans ta tête ne pouvait pas te laisser de marbre. Lui aussi avait été blessé, lui aussi avait eu son honneur bafoué. Pour autant, il se tenait au sommet du monde désormais. Certes, dans un état cabossé par le dernier affrontement, mais ce n'était là qu'un état transitoire. Une fois remit sur pieds, il pourrait prétendre à la gloire, à la renommée. Il l'avait mérité en affrontant ses démons et sachant garder la tête haute même dans les moments les plus sombres.

Mais tu n'étais pas lui. Il était fort, un modèle d'excellence tant sur le point de vu martial que mental. Contrairement à toi, il n'avait pas abandonné et avait réussi à se dépasser pour arriver là où il en était aujourd'hui. Ce serait de mentir de penser que son talent avait fait tout le travail. Ce serait même lui manquer de respect de réfuter tout ses efforts pour en arriver là. Mais avais-tu un potentiel similaire au sien qui valait la peine de nager à contre-courant... ? Certainement pas.

Arquant un sourcil, le visage légèrement amusé par sa dernière remarque tu venais à te lever pour te soumettre à sa dernière volonté. Tu étais rouillée certes mais pas idiote et tu avais vu clair dans son jeu sans pour autant t'opposer à lui. A quoi bon. Il avait bien mérité cela, et si tu n'étais pas en service, techniquement lui non plus.

- Je ne dirais pas que je suis une cheffe. Mais il a bien fallut que je m'occupe. 


Saisissant deux rescapées de la vigilance de Meilan, tu lui offrais volonté sa bière et la vue qui allait avec. Pas pour longtemps cependant, toutes les bonnes choses avaient une fin et Salem l'apprenait toujours à ses dépends. Pour autant tu ne cachais pas non plus ton amusement vis à vis de la situation. Celle-ci était grotesque voir absurde. A aucun moment, tu n'avais pensé atterrir ici, rencontrer à nouveau l'une des sommités du gouvernement mondial et papoter avec lui, entre une bouffée de cigarette et une bière dont tu vidais déjà une partie de son contenu.

Marquant un léger temps d'arrêt face à son proposition, tu venais à perdre ton regard dans le sien quelques instants avant de te gratter la tête. Sa proposition résonnait en toi et faisait trembler chaque fibre de ton corps. L'appel du devoir, de la justice, du combat... Tu avais ça dans le sang, qu'importe à quel point tu pouvais le renier. Pour autant, tu n'avais pas passé six ans à te convaincre de l'inverse pour rien. Tu ne pouvais pas ébranler tout tes efforts à trouver la paix intérieur sur un simple coup de tête.

Le Vice-Amiral était doué, mais il ne faisait pas de miracle pour autant. Diminuée, tu étais un fardeau et tu ne le savais que trop bien.

- Je ne peux pas vous reprocher de ne pas être au courant. Ma dernière opération a été un vrai fiasco. Ce n'était pas moi qui la dirigeait mais j'aurais du l'ajourner après avoir senti que quelque chose n'allait pas, qu'importe si mon supérieur pensait le contraire.


Venant à prendre une nouvelle gorgée de la bière spéciale Fenyang, tu venais à déglutir pendant une légère seconde. Il t'était impossible pour toi d'oublier les choses, encore moins les évènements aussi marquant comme ceux de ce jour-là. Qu'importe à quel point tu essayais, tu ne pouvais que te repasser en boucle cette journée.

- Nous avions reçu des informations erronées sur la situation. Cela n'aurait dû être qu'une descente de routine... Mais à peine avions-nous poser un pied à terre que nous étions déjà dans les filets de l'ennemi. On s'est fait massacrer. Ils étaient mieux préparés, mieux armés et plus nombreux. Je me suis retrouvée dans un bourbier impossible et la suite parle d'elle même.


La cicatrice sur ton bras, les tremblements de ta main, le doute dans ta voix... Que des rappels tragiques de ce que tu avais pu subir sur ce champ de bataille. Ta survie n'avait finalement tenu qu'à un peu de chance. Ayant ordonné l'appel de renforts, ceux-ci n'avaient fini par débarquer que plusieurs heures après. En plus de n'avoir pas pu arrêter vos cibles du moment, ton équipage s'était vu décimé au même titre que ton supérieur. Tu étais l'une des rares survivantes, mais tu avais laissé une partie de toi là-bas ce jour là. Une partie que tu ne remplacerais jamais.

- On m'a soignée, on m'a interrogée. On a établit que l’échec de la mission ne tenait pas de ma responsabilité bien que j'en pense toujours le contraire. En échange, on m'a accordé un sursis à durée indéterminée dans mes engagements envers le gouvernement. C'était à peine si je pouvais tenir quelque chose avec ma main gauche et j'ai mis du temps à m'adapter au fait de ne plus percevoir la profondeur. J'aurais préféré mourir en accomplissant mon devoir jusqu'au bout.


Des mots forts mais pourtant honnêtes. En ayant survécu, tu t'étais condamnée à une vie de culpabilité, de honte. Tu t'étais laissée décrépir dans ton coin sans jamais réussi à passer au-delà de la tragédie. Autrefois tu te pensais forte et la vie t'avait apprit à la dure que ce n'était pas le cas. Posant alors une main sur ton cache-œil, tu venais à soupirer pendant un long moment avant de te raviser.

- J'ai passé ces six dernières années à me reconstruire, enfin, j'ai essayé. J'ai d'abord voulu en apprendre davantage sur le monde en l'explorant avant de me raviser et de m'établir sur une petite île des plus calmes dans les blues. Quant à ma blessure... Et bien, il va falloir attendre ma réponse définitive si vous désirez la voir.


Tu bravais sa demande, mais qu'importe. C'était sans doute une énième marque honteuse que tu devais assumer, et tu n'en avais pas encore la foi. Si tu venais à refuser sa proposition, tu préférais qu'il n'ai pas cette image de toi dans son esprit. Celle d'une femme défigurée et meurtrie par la fatalité.




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Yup. Y’avait pas de doute. Si elle se pavanait en mini-jupe, même tous ceux qui la connaissaient pas et qui la traitaient de tous les noms finiraient pas lâcher l’affaire. Une callipyge ne pouvait résolument pas se faire détester. C’était de toute façon le cas avec toutes les meufs haut gradées de l’équipage. A croire que tous les hommes étaient de gros machos qui ne pensaient qu’avec leur service trois pièces moi inclus. J’eus un soupir en me faisant la réflexion que l’âge était vraiment un fléau auquel tous succombaient… Quoique, était-ce vraiment l’âge qui me retenait ? La vérité était que j’aspirais tout simplement à une autre vie et que je n’étais plus disposé à enchainer les conquêtes comme avant. Ma gueule ne s’était pas totalement amochée et il me suffisait d’être on ne peut plus joyeux pour redevenir le Salem d’antan. Mais était-ce possible ? Etait-ce réellement ce à quoi j’aspirais ? Plus j’y repensais et plus j’avais l’impression que nous étions deux gros handicapés de la vie et que le destin l’avait foutu sur ma route pour que je l’aide à se reconstruire elle-même. Ça avait presque l’air d’une vocation, parce que j’étais tombé sur Yamiko comme ça il y a quelques mois, soit par le plus grand des hasards. Peut-être était-ce la vie qui m’envoyait des signaux. Ou peut-être que je me faisais surement des idées sur base de deux coïncidences successives. Va savoir…. P’être que réfléchir dans cet état n’était pas une superbe bonne idée, in fine.

- « Au moins, t’as pas perdu ton cul… » Qu’avais-je fini par dire, non sans le sourire pervers avec. Sourire pervers qui s’effaça rapidement cela dit. « Et de caractère aussi. Ce qui n’est pas une mauvaise chose, finalement. »

Là, mon sourire se fit plus doux, tandis que je coinçai ma clope entre mes lèvres, avant d’ouvrir ma bière rapidement. L’instant d’après, je me mis à boire à grosse gorgées. Le soupir de plaisir qui s’en suivit fut sans commune mesure ! J’avais l’impression de revivre ! Y’avait que comme ça qu’il fallait vivre ! Un peu de cochonneries, tant dans le caractère que dans la bouffe, et puis tout roulait ou presque ! Les privations avaient leurs limites ! « J’aurai jamais cru te voir cloper ou boire de l’alcool. C’est un peu lunaire comme moment, surtout quand j’repense à la gamine que t’étais. J’ai presque l’impression de vivre un rêve éveillé là ! » Sauf que même pas besoin de me pincer pour savoir que j’étais pas en plein songe. Mes blessures me lançaient déjà tellement que le doute n’était pas du tout permis. Une violente bourrasque s’engouffra de force dans ma cabine, à travers le hublot ouvert, preuve que le temps se gâtait à l’extérieur. On pouvait même entendre quelques voix et de nombreux bruits de pas s’activer sur les ponts supérieurs, sans doute pour se préparer à la tempête que nous allions traverser. Grand Line et ses mystères, heh… Heureusement que le cuirassé était sacrément solide et qu’on ne risquait pratiquement rien. Meilan et mes autres hommes de main veillaient au grain. J’étais clairement bien entouré et j’pouvais que remercier le ciel à ce niveau-là. Sans cet équipage, je ne serai pas allé bien loin, oh que non…

- « Culpabiliser pour quelque chose dont on est pas coupable, c’est fort quand même. C’est la preuve que tu es faite pour reprendre les armes. Au nom de la justice, certainement… Mais aussi et surtout pour toi-même. De plus, j'imagine qu’on te l’a déjà dit, mais tu devrais arrêter de t’en vouloir pour ce qui s’est passé. Si t’étais pas à la tête de ton ancienne unité, penser que tu aurais pu ajourner quoique ce soit relève pratiquement de la vanité. L’orgueil, c’est une arme à double tranchant : dans certains cas, ça nous permet de se transcender… Mais dans d’autres, ça peut nous couler totalement… »

Cette fois-ci, point de sourire ou de paroles énoncées plus ou moins chaleureusement. Mon ton avait été on ne peut plus grave et mon regard, plus que jamais sérieux. La voir se complaire dans ce schéma destructeur ne me faisait pas plaisir, pour ne pas dire qu’il m’irritait presque passablement. Mon non-verbal était surtout ce qui le lui faisait sentir, d’autant plus que je laissai un blanc pour que mes paroles imprègnent bien ma psyché. Et puis, l’une des choses qui m’horripilait le plus, c’était les gens à l’égo mal placé. Faut dire qu’ils faisaient écho à l’ancien moi qui s’était cru capable de gérer tout seul une impératrice. Connaitre ses forces tout autant ses limites était la base pour toute personne bien constituée et digne de ce nom. « Tu l’auras compris, je tolère plus ce genre d’éléments. Personnellement, je les vire très rapidement, peu importe à quel point ils sont corrects et talentueux. » Là, c’était un avertissement en amont, pour qu’elle comprenne l’homme que j’étais devenu professionnellement parlant. Comme pour marquer ce petit moment de gravité, le battant du hublot qu’elle avait ouvert frappait claquait contre la coque du bateau sous l’effet du vent qui s’agitait plus que jamais. Et là, il se mit à pleuvoir. Fort. Très fort même. Malgré notre position, des gouttelettes d’eau venaient nous maculer. Mais c’est à ce moment là que je finis par soupirer, hausser les épaules avant de descendre la moitié de ma bière, d’un coup.

- « Aaaaaah ! Rien de tel qu’un bon breuvage pour revivre ! » Qu’avais-je finalement déclaré, nouveau sourire aux lèvres. « Tu peux recommencer à apprendre de ce monde en voguant avec moi. Prendre ton temps pour découvrir des choses, ne pas te calfeutrer dans ton coin. Je ne t’apprendrai rien là-dessus. Tu auras tes sens pour tout expérimenter par toi-même, comme une femme, une vraie. Tu es encore jeune. Il n’est pas trop tard pour actualiser tes objectifs ou tenter de rattraper tes rêves. Servir les rangs de façon fade ne te mènera nulle part, surtout qu’à un certain âge… »

Là, je laissais mes paroles dans le vague en perdant mon regard dans le vague, bien que fixé vers la poitrine de la jeune femme et laissant croire que je la matais ouvertement comme j’avais pu reluquer son séant tout à l’heure. Mon air devint soudainement un peu triste, comme si je me rendais compte que je m’étais plus parlé à elle qu’à moi-même. De quoi m’arracher une grimace, une main dans ma chevelure, avant de tirer une dernière fois sur mon mégot et de le projeter par une pichenette à travers le hublot encore ouvert, étant donné l’absence de cendrier à mes côtés. « Raaaah ! Oublions un peu le côté moralisateur. J’suis pas ton daron, c’est pas à moi de jouer ce rôle. Là où je peux réellement t’aider, c’est au niveau de ta réhabilitation martiale. Ton bras gauche a pris cher, certes, mais il t’en reste un autre. Manier une lame ou une quelconque autre arme ne requiert pas les deux mains. Même si t’es gauchère, tu peux toujours devenir droitière ou ambidextre en un rien de temps. Et puis, si tu ne veux plus entendre parler de l’escrime il existe d’autres arts martiaux qui pourraient t’être utiles. » Là, j’eus un soupir. Je me rendais compte que je venais encore une fois de trop parler, mais qu’importe. J’étais maintenant dans quelque chose de bien plus concret en lui faisant comprendre qu’elle aurait toute monde, toute mon attention. Toutefois, la décision lui revenait : je ne la supplierai pas. Je ne la forcerai pas. Tout dépendait d’elle…

- « J’aime à croire que le hasard fait bien les choses et que t’es venue à nous parce que c’était ton destin, gamine. » Je marquai une pause, avant de lui avancer une autre idée : « Tu peux également passer sur le billard pour ton bras. Soit pour qu’on essaye d’arranger ce qui te gêne, bien que le trauma doit être plus psychologique que physique, soit pour le remplacer par une prothèse. Radical ? Oui, je sais. Mais c’est ça que d’être pragmatique : c’est envisager toutes les possibilités qui s’offre à toi pour que tu sois dans une forme optimale. Tu ne peux plus te cacher derrière ces blessures, ni derrière ces traumatismes. Il est temps d’avancer et donc de faire des choix forts ! »

Un regard pénétrant ponctua le tout… Avant que je ne casse encore un fois cette vibe sérieuse par mes propos grivois :

- « Lève ton gros cul et va refermer le hublot. A ce rythme-là, on va finir trempés ! Et comme déjà dit, je te laisse quand même réfléchir. Même si t'auras qu'une journée grand maximum pour. »
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Salem




Silencieuse...

Tu écoutais le vieil homme dispenser ses leçons avec un air un peu éteint. Ses paroles ne te laissaient pas indifférentes et elles tapaient bien trop justes à ton goût. De l'orgueil ? Très certainement. Tu aurais pu t'étouffer avec plus jeune. Tu te pensais être la meilleur ou du moins être en possibilité de la devenir. Tu avais rejeté la médiocrité au prix d'une montagne d'effort, pensant que ce serait suffisant avec ton talent pour attendre tout les sommets. La chute avait été si violente...

- De la vanité... Je suppose que vous avez raison.


Il l'avait dit lui même, il était passé par les mêmes épreuves. Sans doute qu'il aurait aimé qu'on lui dise ce qu'il était entrain de dire là tout de suite... Tu avais fait l'erreur de penser que tu pouvais régler tout tes problèmes seules, et encore aujourd'hui tu le pensais sans doute. C'était ce qui t'empêchait d'avancer, d'être pragmatique. Après tout, il n'avait pas vraiment tord... Il pouvait t'apprendre à utiliser ton autre bras, il pouvait t'aider à pallier ce mal qui rongeait ta chair.

Si lui en était capable, beaucoup aurait pu l'être aussi si seulement tu t'étais résolue à demander de l'aide. Dans ton orgueil, tu n'avais vu le monde que sous un prisme binaire. Soit tu pouvais devenir la meilleur, soit cela ne servait à rien d'essayer. Peut-être que tu traînais des chaînes depuis bien avant ta blessure et qu'il t'avait fallut ces six ans de convalescence pour finir par t'en rendre compte aujourd'hui.

Venant à boire une dernière gorgée, souriant alors qu'il t'appelait encore gamine. Les temps avaient changé, les mentalités aussi, mais pas ça.

- Bien bien. Je ne vous pensez pas de nature à être effrayé par quelques gouttes.


Tu te retenais de rire tandis que venais à fermer la fenêtre. Effectivement, le temps avait prit une tournure bien étrange mais il n'y avait rien qu'un navire aussi solide du gouvernement mondiale puisse craindre. Sur les mers, celui-ci était le roi, surtout lorsque Salem en était à sa tête.

- Je vais avoir beaucoup à réapprendre. Six ans à ne rien faire, ça rouille.  


Fixant ta main tremblante, tu te mentais évidemment encore à toi même. Si tu devais te confronter aujourd'hui à la Pandore du passé, celle-ci n'aurait sans doute eu aucune chance ne serait-ce que de t'atteindre. Qu'importe ce qu'on pouvait en dire, l'adversité et la culpabilité avaient renforcer ton corps aussi bien que ton mental. Tu étais plus prudente, plus réfléchit, plus à même d’utiliser tes capacités intellectuelles qui se faisaient autrefois dévorer par ta vanité et ta suffisance.

De plus, tu ne t'étais pas ramollie, loin de là même. En passant ta vie seule, tu avais substitué ta rigueur martiale par une autre. Coupant arbre après arbre, te perdant en divers travaux, tu avais fortifié ton corps non pas par des exercices n'ayant aucun sens mais par un effort complet.

-Vous avez toujours le don pour ébranler mes convictions quoi que j'en dise.


Évidemment, tu accordais beaucoup d'importance à l'homme qui souffrait en face de toi. Son rang avait été mérité, il avait été conquis. Sa sagesse, elle avait été gagnée au détriment de plus d'une épreuve à devoir cracher du sang. Malgré sa grossièreté apparente, il était un modèle qu'il était bien plus facile à suivre que d'autres figures de la Marine qui ne t'auraient même pas laissé leur adresser la parole tantôt. Si tu ne pouvais pas vaincre tes démons toute seule, lui pourrait t'aider. C'était l'insulter que prétendre le contraire.

Mais étais-tu prête ?

Étouffant un nouveau soupir, tu venais à te rasseoir sur ta chaise avant de saisir ta bière à nouveau, remarquant avec déception que celle-ci était déjà vide. La conversation n'allait qu'être plus longue désormais et tu ne pourrais pas t'échapper derrière cette geôle de verre.

-Et vous ? Ce n'est pas moi la célébrité du moment, si on doit compter les exploits de quelqu'un, ce sont bien les vôtre. Qu'êtes vous devenu durant ces six dernières années ?  


Si ce n'était ce qui venait de se passer aujourd'hui, tu n'avais évidemment pas pu suivre la carrière du Vice-Amiral.




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- « J’suis juste devenu un vieux con… »

Je répondis du tac au tac, non sans soupirer et non sans m’avachir sur mes nombreux coussins. C’est un regard presque vide qui vivotait sur les éléments qui constituait le plafond d’une cabine de plus en plus sombres, vu les lumières éteintes et le temps bien assombri en dehors. Un temps de chien qui donnait envie de dormir, là où mes hommes devaient cravacher encore un moment sur le pont pour tout mettre en ordre. Que lui dire ? Je ne savais même pas. J’étais pas spécialement doué pour parler de moi, préférant laisser mes actions et autres coups d’éclats me définir. Sur ce point, j’étais étonnement simple, sobre et humble peut-être ? Il m’arrivait bien entendu de l’ouvrir ou mettre mes couilles sur la table pour remettre les pendules à l’heure, mais hormis ça… La réflexion m’arracha un petit rire. C’est qu’elle me posait une colle, quasiment. Difficile de lui répondre concrètement. Difficile de lui répondre honnêtement. L’exercice nécessitait un certain effort mental, bien qu’il s’agissait de ma propre vie. Risible, hein ?

- « Pour être honnête, je n’ai pas spécialement de réponses à t’apporter. Mais si je devais résumer ma vie, je dirais que je suis devenu bien moins prétentieux et exalté qu’auparavant. Un peu plus blasé aussi sur certaines choses, huh ? La justice naïve et profondément humaine que j’exerçais n’est plus. Preuve en est que je viens de tuer un épéiste qui est pourtant apprécié du grand public… Ouais… On peut dire que suis quasiment devenu une machine à tuer… Et que j’expie mes péchés en essayant de faire du social à côté. Mes défaites ont eu du bon dans un sens… Mais elles ont aussi broyé la plupart de mes convictions… »

Ma voix ne fut pas spécialement teintée d’un timbre triste, mais le tableau que je dressais de moi-même était peu reluisant. J’avais fini par apprendre beaucoup de choses en me faisant balloter et fracasser dans tous les sens. Les cicatrices n’étaient pas que physiques : elles étaient aussi mentales. « Enfin… J’ai réussi à ne pas être complètement submergé par les vicissitudes de la vie, donc j’imagine que c’est une preuve de résilience et un motif de fierté… » J’eus un bref sourire avant de vider ma bière à mon tour, puis je me remis à débiter. Décidément, je me faisais vieux… « Le vice-amiral Fenyang Senior m’a dit une fois que la vie est constituée de deux jambes qui font notre équilibre : celle du travail et celle du cadre privé. Si l’une est dysfonctionnelle, il faut savoir tenir sur l’autre temporairement avant de se soigner comme il faut. Cependant, tenir sur une seule jambe ne suffit pas à être heureux ou épanoui. » Les propos de mon paternel résonnaient encore dans ma tête alors qu’il m’avait balancé çà il y a fort longtemps.

- « Je suis quasiment devenu un bourreau de travail parce que ma vie sentimentale est un désastre. A un certain âge, collectionner les amantes n’a plus aucun sens… Alors, voilà le dernier sermon du vieux con. T’en fais pas, je te bassinerais plus avec mes morales à deux balles ! »

J’eus un petit rire avant de jeter ma canette vers une corbeille à l’autre bout de la pièce. Le lancer fut impeccable puisque ladite canette atterrit pile dans la cible. Mes yeux, eux, étaient rivés vers la jeune femme avec un éclat de mélancolie que je n’arrivais pas à camoufler… Pour peu qu’elle soit assez observatrice : « Reprendre du service est une chose, mais avoir une vie privée épanouie est tout aussi important. Je ne sais pas de quel bord tu te trouves, mais trouve toi un ou une partenaire. Chérie-le, protège-le, partage-lui tes douleurs et tes craintes et si tel est ton désir, fonde un foyer, une famille nucléaire. Parfois, ce dont on a besoin pour revenir gonflée et à bloc et garder son humanité pour exceller dans le travail qu’on effectue, c’est de ça : d’une famille. » Là-dessus, je tournai ma gueule une nouvelle fois vers le plafond, avant de redresser finalement mon torse. Je transpirais à grosses gouttes sans savoir pourquoi. Peut-être était-ce la fatigue ou les effets des médocs qu’on m’avait filé ? Ou la bière ? Ouais, tout était possible, finalement.

« Et si c’est déjà le cas, si tu files déjà le parfait bonheur avec quelqu’un, peut-être que démissionner serait finalement la solution qui t’apaiserait. Faire le bien autour de toi et dans ton entourage immédiat, c’est peut-être pas aussi clinquant que devenir une membre émérite de l’amirauté, mais c’est tout aussi noble, surtout si on a quelqu’un à chérir et qui nous aime en retour. Parfois, une vie simple est tout à fait correcte aussi. »

Mes propos étaient peut-être paradoxaux, surtout que je l’enjoignais tout à l’heure à revenir dans les rangs, mais j’étais persuadé qu’elle avait saisi la nuance. Je laissai donc un blanc s’installer tout en ouvrant mes paumes bander pour les observer. Une vie de famille m’aurait peut-être empêché de sombrer comme je l’avais fait auparavant. « Désolé… Finalement, je n’ai pas beaucoup parlé de moi, mais tu l’auras compris, je suis pas très doué pour ça. Et puis ça fait fanfaron, quelque part. Celle dont on doit parler, c’est toi, pas moi. T’as encore tellement de choses à faire et à accomplir, même à petite échelle… » Qu’il s’agisse de revenir dans les rangs ou d’être une femme au foyer, il y avait à faire. Elle avait encore le temps de profiter de sa jeunesse et de ne pas s’enliser dans les regrets comme je le faisais moi. De mon côté, je n’avais plus que ça comme aspiration : devenir un parangon de la justice, que ce soit en étant le meilleur bretteur ou en devenant amiral. Mais ces titres pompeux et cette notoriété ne faisaient pas tout. Voilà ce que je voulais lui faire comprendre…

- « Est-ce que tu peux m’éponger s’il te plait ? Il y a tout le nécessaire sur ma commode, là… » Il lui suffisait juste de contourner mon lit et c’était bon. « Si t’as peur de faire l’infirmière surtout avec ton bras, appelle-en une. Et puis j’veux pas monopoliser ton temps, tu dois encore réfléchir à ton avenir que tu peux toujours sauver et rattraper… » Qu’avais-je dit, assis sur mon lit, les yeux clos et le sourire aux lèvres.

Parce que voilà, je le pensais très sincèrement.
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Feat
Salem




Un vieux con...

Tu riais pendant quelques secondes sans pour autant te montrer ouvertement irrespectueuse. Le Vice-Amiral n'avait pas attendu d'être vieux pour se perdre dans ce genre de manière. Même s'il y avait des différences flagrantes dans son comportement, il était resté fidèle à lui même. Une version améliorée qui avait su canaliser ses déboires pour marcher vers le succès et la gloire.

Il avait beau essayer de te faire comprendre que le grade, la gloire, la renommée ne faisaient pas tout et pourtant... Aujourd'hui, il avait tué pour se trouver une place au sommet. Il avait tué alors qu'il le clamait haut et fort que sa victime avait été aimée, admirée, chérie de son vivant. Pourtant elle était morte, tuée de sa main. Cela n'avait pas été un massacre non, cela avait été un duel au sommet et les deux parties savaient dans quoi ils s'étaient engagés. Tu ne pleurais pas la mort de cet épéiste de génie.

Mais tu étais forcée de constater que pour ceux ayant ça dans le sang comme lui et toi, il vous fallait un objectif à atteindre, un sommet à conquérir.

- Malheureusement, je crois être aussi douée que vous pour me trouver un partenaire de vie. Je suppose que nous ne sommes pas fait pour éternellement nous satisfaire dans la médiocrité d'une vie paisible.


Car il le disait lui même. Il avait traversé les mers, franchis des frontières interdites. Il avait l'influence et les possibilités nécessaires pour charmer n'importe quelle femme de ce monde. Et pourtant, il n'avait pas trouvé son bonheurs en celles-ci. La réponse venait peut-être de lui plus que des autres. Le Vice-Amiral Fenyang avait consacré sa vie à la marine, et peut-être que sa seule partenaire avec qui il resterait fidèle, c'était elle.

Pour autant, tu te situais dans le même cas. Si tu cherchais péniblement à lutter contre tes instincts, c'était car tu ne pouvais pas non plus te satisfaire de la tranquillité. Tu avais beau la brandir comme un idéal de vie, tu devais à chaque fois te justifier à toi-même. Le bonheur ne se justifiait pas, et s'il le demandait, alors ce n'était là qu'une tromperie. Peut-être que tu te refusais à ton devoir simplement par peur de l'échec, par peur d'attester par toi même ton incapacité à progresser.

- Ma famille est au point mort. Mes parents sont vivants, mais j'ai jamais pris la peine de les revoir depuis que je me suis engagée. Je n'ai jamais été trop mielleuse à ce niveau vous voyez.

Tu disais cela avec une pointe de légèreté. Sans doute que lorsque tu aurais quinze ans de plus, l'âge du Vice-Amiral, tu tiendrais le même discours que lui. Mais tu étais encore jeune, beaucoup trop pour comprendre l'importance d'avoir des êtres chers à ses côtés. La maturité ne peut pas forcément remplacer l'expérience.

- Vous épongez ? Je vais plutôt laisser faire votre infirmière attitrée. Je suis sur que vous pourrez lui rappeler l'importance de toutes ces choses que l'on vient de se dire.


Cette fois-ci, tu rigolais un peu plus. Il était vraiment devenu un vieil homme moralisateur. Difficile de se l'imaginer ainsi lorsque tu avais encore l'image de ce séducteur des mers. Évidemment, il avait beau prétendre le contraire, ses instincts de prédateur étaient toujours présents, mais il avait évolué. Toi aussi d'ailleurs. En quelques minutes, il t'avait vu fumer, boire et rigoler devant lui.

Allant jusqu'à la porte de sa chambre, tu ouvrais celle-ci avant d'appeler une infirmière. D'un léger signe de la tête, tu venais à quitter ses appartements temporairement tandis que tu venais à te poser dans un coin de couloir, la clope toujours au bec.

- Bon sang...


Il avait vu en toi comme dans un livre ouvert et ses paroles avaient transpercé tout tes faux semblants.




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La tempête avait déchainé les océans, si bien que le navire dût finalement faire un grand détour pour continuer à se rendre sur… Marineford. De ce fait, nous fîmes non pas un seul jour, mais bel et bien trois jours plein en mer. Ce laps de temps me permit de me reposer correctement ; d’autant plus que lorsque mon infirmière avait vu les vestiges d’alcool et senti les relents de cigarette, elle en informa le médecin en chef qui ne se priva pas d’interdire formellement toute autre visite, tout en me bourrant de sédatif pour me forcer au repos. J’avais donc passé toute la traversée enfermée à dormir et à me remettre du plus gros de mes blessures. Ce n’est qu’au troisième jour que le toubib stoppa le traitement en voyant que je reprenais des couleurs et que j’étais déjà en meilleure forme. Les gros combattants avaient ce truc pour se remettre bien plus rapidement que les individus normaux. Une aubaine pour un combattant de ma trempe qui ne pouvait pas infiniment rester sur la touche, bien que l’on me préconisa pas moins d’un mois de repos. Ouais… Un putain de mois. Pas dit que je respecterais ce laps de temps selon les retours de Mountbatten. Dès qu’il donnait signe de vie, c’était partie pour une chasse aux revos, guéri ou pas…

C’est donc au petit matin du quatrième jour que j’étais debout sur le pont, adossé à un mur, avec pour appui l’un de mes meitos en guise de canne, clope au bec. Il était encore très tôt et il faisait même très frais, mais j’avais eu l’envie de me dégourdir un peu les jambes après avoir été sonné pendant deux jours non-stop par des toubibs un peu trop zélés. Pour la clope ? Je l’avais taxé à des mousses qui jouaient aux cartes et que j’avais surpris une vingtaine de minutes plus tôt. A l’horizon se dressait la gigantesque porte de la justice qui donnait sur Marineford. Un édifice aussi immense qu’intriguant. Pourquoi Marineford ? Parce que c’était ma maison et que je voulais revoir jusqu’où les constructions avaient avancé.  En dépit du fait qu’elle avait partiellement détruire, la base semblait rester fonctionnelle. L’idée était donc de s’y poser pendant un temps et d’attendre des nouvelles de Mountbatten pour ensuite reprendre le boulot. En attendant, l’idée était de rester en stand-by. Entre la précédente bataille, ma mission sur karantane, celle sur shabondy et mon combat récent contre Don Lope, il fallait avouer que j’avais beaucoup taffé…

Et que l’heure était aux vacances…

Aux vacances, mais aussi à l’introspection. Il fallait se poser, penser à la suite, envisager l’avenir. Maintenant que Tetsuda était mort, une place était libre. Est-ce qu’elle me revenait de plein droit ? Certainement pas. Est-ce que j’avais néanmoins des arguments pour prétendre à ce grade ? Très clairement ! Les vice-amiraux et autres colonels d’élites ne devaient pas être en reste pour bien se faire voir par Kenora et les cinq doyens. J’eus un petit rire en y repensant, avant de hausser les épaules et de rajuster mon gigantesque manteau d’officier qui surplombait… Un pyjama orange complet qui me tenait bien chaud en dépit de la fraicheur ambiante. L’océan était de nouveau calme et dans un peu plus d’une heure, nous allions surement accoster. C’est d’ailleurs après cette estimation que je me rappelai l’invité en me demandant si elle avait pu réfléchir. Deux jours en plus, ça avait dû suffire amplement pour qu’elle arrête une décision. Qu’importe la voie que prenait, je la respecterai. Après tout, une vie de civile, ça avait aussi son lot d’avantage que j’me disais. En revanche, j’allais devoir demander à un bateau sortant de la transporter ailleurs…

Au moins jusqu’à Water Seven pour qu’elle puisse se démerder par la suite…


Dernière édition par Alheïri S. Fenyang le Mar 19 Sep 2023 - 12:20, édité 1 fois
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Salem




Deux jours...

Assez de temps pour réfléchir, sans doute. Assez de temps pour vaincre une peur qui s'était renforcée avec les années ? Pas forcément. Appuyé contre le bastingage du navire, tu fixais la mer qui s'était calmée depuis longtemps maintenant. Tu n'avais pas eu besoin de t'activer, de rejoindre la routine des soldats sur ce bateau car tu étais ici en tant qu'invitée et rien d'autre. Du moins... Pour le moment. Sa proposition, elle résonnait toujours en toi sans jamais perdre en force. Dans ce hasard malencontreux, le destin t'avait mit face à un choix cornélien, un dilemme qui n'aurait su rester sans réponse.

Soit tu avançais la tête haute, soit tu tirais un trait définitif sur cette vie. Tu ne pouvais plus faire attendre les autres, tu ne pouvais plus te faire attendre toi même. Ta vie avait été mise en pause dans l'espoir de ne jamais avoir à la reprendre. Fixant cette main qui tremblait, tu repensais à ses mots.

Pourquoi être fataliste ? Ces mers regorgeaient de secrets et de trésors. Des miracles, ils s'en produisaient chaque jour, et seuls les plus fous étaient capable des les saisir. Pourquoi tu ne te permettrais pas d'être folle à ton tour ? De croquer le destin à pleine dent et de sourire une bonne fois pour toute face à l'incertitude de ton avenir. Compliquée de te laisser aller à l'inconnu pour toi qui avait toujours mit un sérieux manifeste à toujours tout planifier. Bien que naturellement, tu avais fini par perdre cette habitude hors des rangs.

Deux jours...

Tu ne pouvais plus faire attendre le Vice-Amiral. Heureusement pour toi,sa phase de repos avait prit plus de temps qu'escompté. Bien qu'il sortirait de son affrontement très certainement grandit, il fallait lui laisser le temps de se reconstruire. Un peu comme toi finalement. Venant à tirer une nouvelle fois sur ta clope, sans doute pour soulager l'anxiété qui parcourait ta chair, tu regardais du coin de l’œil les marins s'activer à droite et à gauche. Cette rigueur martiale, cette cohésion de groupe... Que tu le veuilles ou non, cela te manquait.

Le navire était gigantesque, et c'était bien plus tard que tu venais à apercevoir Salem. Tu ne pouvais pas le faire tourner en rond inévitablement, vous alliez bientôt arriver à destination et une fois le pied à terre, se serait trop tard pour toi de reculer sur ta décision.

Alors tu marchais, ne sachant pas encore ce que tu allais dire, espérant que les choses se fassent d'elle même. Si ta raison l'emportait sur ton instinct, alors tu refuserais sa proposition. Si c'était l'inverse, alors tu n'aurais plus le choix que de fouler à nouveaux les champs de bataille de ce monde.

- Vice-Amiral. Déjà remit de vos blessures ?


Fixant l'homme en question, tu venais à arquer un sourcil face à sa dégaine. C'était bien là le seul être humain à utiliser un objet d'une valeur inestimable comme canne. Bon sang... Il n'avait pas daigné s'en servir pendant son combat et maintenant il reléguait ce trésor des mers à un rôle de support. Si tu avais été cette arme, tu te serais sans doute sentie plus qu'insultée. Enfin... C'était là le plus grand bretteur au monde qui la manipulait. Elle ferait avec.

- Désolée de vous avoir fait attendre, j'ai préféré vous laisser vous reposer en compagnie de vos infirmières.


Un léger sourire en coin, tu gardais celui-ci malgré le sérieux de la situation. Tu jouais ta vie sur tes prochaines paroles et même si tu dramatisais un peu, tu accordais une grande importance à cet instant précis. Vivre ou survivre, tel était ton choix.

- Vous savez, je pensais pas vous trouver là-bas. Je pensais pas non plus me retrouver à embarquer sur votre navire. Et je pensais encore moins qu'on aurait ce genre de discussion vous et moi. Depuis mon accident, j'ai pris conscience que beaucoup de choses m'échappent qu'importe ma volonté de tout contrôler. J'ai été arrogante par le passé, de penser que j'étais en mesure de tout régler par moi-même. Et je serais encore arrogante si je prétendais être certaines de ce que je vais vous dire et de ce que cela aura comme implications.


Tu marquais une pause... Tirant une nouvelle fois sur ta clope que tu avais coincé à ton bec, tu regardais une dernière fois les soldats s'agiter, vociférer quelques ordres pour faire tourner cet immense navire.

- J'en sais rien de ce qu'il va se passer par la suite. Mais j'aimerais continuer à vos côtés, reprendre là où j'ai laissé ma vie d'antan.


Tu l'avais dis comme ça, sans aucune prétention, tandis que tu avais baissé le voile de tout les faux semblants. Tu en crevais d'envie mais l'inconnu te terrifiait au plus profond. Désormais, il fallait l'affronter. Qu'importe que tu puisses un jour vaincre ta blessure ou pallier à celle-ci. Être la meilleur ne voulait pas forcément dire être la plus forte mais être capable de se relever qu'importe les épreuves. Et à ce niveau là, Salem avait énormément à t'apprendre.

- Si votre proposition tiens toujours, j'aimerais l'accepter, même si cela doit dire que vous allez devoir me supporter.


Tu rigolais de manière franche, sans retenue cette fois-ci. Tu en avais bien besoin pour cracher cette boule d'émotion que tu avais dans la gorge. Tu venais de faire ton premier pas vers l'inconnu. Le premier d'une longue série.





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- « Tu crois vraiment que tu m’as fait attendre ? Ces zinzins de la scientifique m’ont sonné avec des sédatifs tout le long du voyage, j’ai rien compris à ma vie… » Qu’avais-je rétorqué sous un ton monocorde, bien conscient qu’elle me taquinait, pourtant.

Dire que je l’avais complètement oublié pendant un moment ne serait pas totalement un mensonge. C’était déjà un beau début que je me souvienne de nos échanges, non ? Avec mon état, une autre personne aurait surement été dans les vapes depuis longtemps et alitée pendant au moins un mois, qui plus est. Ce qui avait été bien dans mon combat, c’est que je n’avais pas reçu de dommages graves au niveau des membres inférieurs, ce qui me permettait de progresser tranquillement. Je pouvais surement enchainer des sorus. Pratique pour un entrainement avec la bleusaille… Quoiqu’il fallait peut-être que j’attende une bonne semaine, avant de m’amuser à essayer… Surtout loin de la vue des toubibs et autres infirmiers qui n’allaient pas se priver pour me coller au derche. Tu parles d’une vie… Rien que d’y penser, ça me déprimait encore plus. Mais là n’était pas le plus important dans l’échange à venir que j’avais avec la gamine…

- « Si j’me souviens bien, t’étais de l’élite, non ? Je sais même plus quel grade t’avait déjà… » Marmonnais-je en levant les yeux au ciel pendant quelques secondes… « T’es sûre que tu veux pas y retourner ? »

Sur cette question, mes mirettes claires se reposèrent sur le minois de la gamine. Derrière elle, quelques soldats passèrent par là. Si certains continuaient de baver sur son derche (et il y avait de quoi), d’autres l’avaient vraiment mauvaise que de voir une random être chouchouté par leur supérieur. Jalousie quand tu nous tiens. Une tare dans les rangs, mais que pouvait-on y faire ? « J’vais pas te faire un dessin sur comment est la maison, mais tu devras refaire tes preuves pour être acceptée et si jamais tu veux vraiment rester avec moi, comme dit, c’est jusqu’à la mort… » L’ancien Salem, plutôt que d’être aussi direct, l’aurait surement prise dans ses bras pour la féliciter d’avoir pris la bonne décision et tout. L’actuel moi n’était plus tellement dans ces effusions de bons sentiments et posait directement les termes d’une relation de supérieur à subordonné qui ne souffrirait d’aucune espèce d’ambiguïté. Je commandais, elle exécutait, point.

- « Pareil, si tu veux mon aide et être dans mon cercle privé, tu vas également faire office d’assistante de direction. J’aurai aucun remord à te balancer ma paperasse à la gueule si j’en ai marre et tu t’occuperas de toutes mes tâches administratives… Ou presque. La marine, surtout la régulière, c’est pas que fracasser des gueules, mais j’pense que tu le sais déjà puisque tu t’étais barrée à l’élite… »

Sur ces dires, je tirai une nouvelle taffe de ma propre cigarette alors que le vent se levait encore un peu plus. Cette fois-ci, pas de pluie. Ici, c’était juste un climat un brin capricieux mais pas déchainé et heureusement. La flotte, ça va bien deux secondes, que j’me disais. J’avais besoin d’un peu de soleil pour profiter un peu de la vie. Après l’effort, le réconfort comme on dit ! Devant nous, les portes de la justice commencèrent tout doucement à s’ouvrir. Un officier avait dû prévenir la base qu’on débarquait. Parfait. « Et faudra également savoir ce que tu veux comme orientation. Je t’ai proposé pas mal de pistes à explorer, mais la décision te revient… » Mes propositions tenaient toujours, mais je ne lui imposerais rien en ce sens. Qu’elle préfère garder son bras, investir dans un autre art martial à son rythme et s’y épanouir, c’était son choix, mais surtout ses affaires. In fine, ce que je voulais moi, c’était un élément correct… Et efficace.

- « Résilience, persévérance, pas d’égo mal placé même si j’te musèlerais pas pour autant et beaucoup d’efforts sans chouiner. L’échec est tolérable. C’est même un passage sine qua non dans l’évolution. Mais se relever, encore et toujours, c’est la base. Ne rien lâcher, tout donner, quitte à y laisser sa peau sans aucun putain de regrets… » Qu’avais-je dis avec tout le sérieux du monde. « Tu t’en sens capable, Pandore ? »

Cette fois-là, pas de « gamine ». Pas d’infantilisation.
Je parlais à la femme et cette dernière n’avait plus qu’à bien choisir ses mots.
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Fruit du Hasard
Feat
Salem




Sérieuse...

Il ne t'avait pas rabaissé, il ne t'avait pas infantilisé. Si ton choix paraissait n'être fait que sur un coup de tête, il prenait de son côté l'amplitude ce que cela impliquait. Il ne te regardait plus avec cet air étonné mais bel et bien avec l'air qu'on prêtait facilement à un homme de son rang. Il te considérait, te jaugeait, se voulait être certains que c'était là un bon choix que de te permettre de marcher dans son sillage.

Comme tout organisme hiérarchique, celui-ci était aussi solide que le plus faible de ses maillons. Si évidemment tous ne partageaient pas le même potentiel de combat que lui ou toi, la majorité des soldats sur ce beauté s'était dévouée corps et âme pour le Gouvernement, pour pouvoir vivre aux côtés du Vice-Amiral. Leurs intégrités n'étaient nullement remises en question tandis que la tienne était encore à prouver.

- L'élite ne me correspondrait certainement plus. Je n'ai plus ma suffisance et ma fougue d'antan.


Tu souriais. Il était de nature connu que l'élite était les muscles de la marine là où la régulière en était sa colonne vertébrale. S'il était indispensable d'avoir des forces d'interventions puissantes et rapides, tout ceci ne pourrait pas fonctionner sans des fondations solides que représentaient la régulière. Si à l'époque, tu n'avais vu en la régulière que des contraintes, tu percevais cela désormais comme une étape nécessaire à l'accomplissement de tout bon soldat.

Il fallait apprendre à marcher avant d'essayer de courir. Quelque chose qu'on ne finissait par comprendre que par la force des choses.

- Je comprend absolument. J'ai aussi besoin de savoir ce que je vaux désormais. Vous m'avez donné beaucoup de conseils mais je ne suis pas certaine encore sur lesquels je jetterai mon dévolu. Cela fait six ans maintenant que je ne me suis plus posée ce genre de question.


Ta force ? Tu l'avais conservé. Ton endurance aussi. Seule ta technique était rouillée et ta présence légèrement bancale. Sur des missions de routines, cela était bien suffisant, tu l'avais déjà prouvé par le passé lors de tes quelques mauvaises rencontres. Mais être aux côtés de Salem, c'était s'ouvrir à des péripéties qui n'avaient rien d'habituelles. Il te fallait revenir au sommet de ta forme et au plus vite.

- Je n'ai pas oublié mes classes. Je saurai vous décharger de votre paperasse entre deux missions.


A l'inverse de beaucoup, bien que cela pouvait t'ennuyer, tu n'avais aucun crainte à affronter des piles de dossiers. Après tout, tu avais toujours été très appliquée dans ce que tu faisais, et ce n'était là qu'une épreuve comme une autre. Si plus jeune, tu aurais rechigné sans doute à la tâche au bout d'un moment, tu voyais désormais cela comme un moyen de perfectionner ta rigueur, ta concentration. Et puis... S'il y avait bien une chose dans laquelle tu avais progressé en six ans, c'était ta patience. Celle-ci avait atteint des sommets dont seul un ermite pouvait prétendre.

- Je comprend les implications de mon choix. Je sais que certains rêveraient d'avoir la chance de vous parler de la sorte. Je saurai me montrer digne de cette opportunité Vice-Amiral.


Cette fois-ci plus de sourire en coin mais simplement un sérieux qui pouvait rappeler la Pandore d'antan. Même si tu t'engageais sur une voie bien brumeuse, tu n'avais de toute façon rien à perdre si ce n'était cette fausse tranquillité dans laquelle tu t'étais réfugiée tout ce temps.

Pas de famille, pas d'amis... Ta vie avait toujours été dédiée à la Marine.




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Un sourire… Rien qu’un sourire. Je n’eus pas de mots cette fois-ci, moi qui avait été très prolixe depuis qu’elle avait refait son apparition. Il n’y avait plus rien à dire que « Re-bienvenue chez toi », mais cette phrase se concrétisa uniquement par une tape amicale sur l’une de ses épaules, tranquillement. Bien évidemment, je sondai ses intentions pour m’assurer que tout était ok chez elle psychiquement parlant, mais il n’eut rien d’alarmant. Je pouvais non seulement voir, mais aussi sentir qu’elle était vraiment à l’aise avec le fait de revenir sous mes ordres. Dans un certain sens, c’était un peu flatteur… Et puis, si je pouvais en faire la nouvelle Rachel ou le nouveau Yamamoto/Ethan, cela ne pourrait que me faire plaisir. Ce serait la preuve que j’étais un bon maitre et un bon marine en dépit de toutes mes autres tares… C’était aussi la preuve que je me faisais vraiment vieux, ce qui, d’un seul coup, me donna le cafard…

Mais même pas le temps de s’apitoyer sur mon sort, qu’un roi des mers apparut de nulle part, à tribord ! Faut croire que la quille enduite de granit marin n’avait pas suffi à tromper la vigilance de la grosse bestiole qui surplomba aisément notre navire en se redressant et en nous regardant pratiquement avec la bave aux lèvres. Sur le pont, mes hommes, s’ils furent surpris, ne paniquèrent pas une seule seconde. C’était non seulement la preuve qu’ils étaient habitués à ce genre de monstre… Mais qu’ils me faisaient surtout confiance, vu que j’étais déjà sur place, malgré mon état. J’aurai pu demander à une unité de s’en occuper, mais il valait mieux s’en débarrasser rapidement et surtout laisser cette bestiole en vie. Après tout, même si j’étais devenue une machine à tuer, je ne butais pas sans raisons. Le fait qu’une bête de son genre nous cherche des noises voulaient tout simplement dire qu’elle avait la dalle…

Le cours naturel des choses, quoi !

- « ON LE BOMBARDE VICE-AMIRAL ?! ÇA VA FAIRE DE LA BONNE BOUFFE LÀ ! »

L’un des officiers subalternes présent qui s’occupait du gouvernail gueula vers moi pour savoir quoi faire. Et là, cet enfoiré me mit une mauvaise idée dans l’esprit ! Il est vrai que la viande de roi des mers était très bonne ! D’ailleurs, vu que Pandore parlait il y a quelques jours de légumes et que les stocks de la base devaient certainement être renfloués, le buter et le bouffer ne serait pas déconnant. C’est donc sous ces réflexions que je changeai immédiatement de veste, en quelques secondes à peine. Je me mis à sourire comme un enfoiré de première. La grosse bestiole, en voyant ma gueule se mit à flipper, comme si elle avait compris qu’elle était tombée sur le mauvais équipage et voulut bien évidemment se barrer, mais je lui balançai une bonne grosse dose de haki des rois qui l’assomma immédiatement, avant que mes hommes ne se ruent dessus pour l’achever. Mauvais ? Girouette ? Ouais. On va dire ça pour le coup…

Être parfait sous toutes coutures, c’est impossible de toute façon…

Et c’est une heure plus tard après l’avoir achevé et accroché au cuirassé que notre équipage entama son entrée sur Marineford… Ou ce qui en restait.
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