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Un pas en avant

La mer était calme. En rétrospective, sûrement trop calme au vu de la tempête qui s'annonçait. Le ciel était d'un bleu profond, presque hypnotique, contrastant avec la tranquillité apparente des eaux de West Blue.

Une petite caravelle de taille modeste fendait les flots. Ses voiles, gonflées par la brise légère, la propulsaient doucement vers l'horizon. Le navigateur de l'équipage, un homme au visage buriné par de nombreuses années passées en mer, était enchanté par les conditions météorologiques idéales pour prendre la mer. Il se tenait droit devant, scrutant l'horizon à la recherche de tout signe de vie ou de danger. Mais comme dans toutes les directions, il n'y avait rien que le grand bleu, aucune mouette à l'horizon, seulement le vide complet, apaisant.

La luminosité du crépuscule enveloppait la caravelle dans une aura chaleureuse, baignant l'équipage dans une lumière d'orange dorée. Le clapotis régulier des vagues produisait un bruit de fond apaisant, propice à une sieste nonchalante.

Ce moment de repos était le bienvenu pour Mountbatten. Après les événements traumatisants de Shabondy, il avait profité de la traversée pour guérir ses blessures physiques et psychologiques, et pour reprendre du poil de la bête. Il contemplait souvent sa nouvelle acquisition, son meito dont il était particulièrement fier : Enma, Roi des Enfers. Cette épée était l'une des meilleures du monde, mais aussi l'une des plus dangereuses. Mountbatten savait qu'il devrait faire ses preuves avec cette lame, mais il était déterminé à prouver sa valeur.

En effet, le Fantôme avait été mandaté par le Gorosei en personne pour faire ses preuves en vue d'obtenir une place au sein des Sept Grands Corsaires. Il s'était rendu au château Pangéa à Marijoa pour soutenir sa candidature, et les Cinq Vénérables l'avaient envoyé sur l'archipel Shabondy pour sécuriser la venue d'un Dragon Céleste venu acheter des esclaves. Non seulement les rapports du Cipher Pol indiquant un risque d'attaque révolutionnaire étaient corrects, mais Mountbatten avait découvert sur place plusieurs pontes de l'Armée révolutionnaire. De plus, il était tombé par hasard sur le vice-amiral Fenyang, lui aussi envoyé pour les mêmes raisons. Après s'être combattus, les deux hommes s'étaient alliés contre leur ennemi commun. Cette aide mutuelle était précieuse, car ils avaient fini par combattre trois membres importants de la Révolution. Ils avaient mis la main sur la planque des révolutionnaires, où se trouvaient de nombreux documents importants, dont une carte indiquant un lieu stratégique non nommé sur West Blue. Le vétéran de Vindex était désormais en route pour découvrir de quoi il en retournait.

Ainsi, c'était une caravelle de la Marine, gracieuseté du vice-amiral, qui emmenait Mountbatten et son équipage vers les mystérieuses coordonnées. Le navire était bien entendu invisible, grâce à ses pouvoirs démoniaques. Ils devaient s'infiltrer discrètement jusqu'à la cible. Si l'endroit se révélait être aussi important qu'ils le pensaient, alors Mountbatten n'hésiterait pas à appeler des renforts de la Marine pour écraser les révolutionnaires.

Au-delà de son objectif de devenir Shishibukai, cette perspective de détruire les révolutionnaires était réjouissante pour Mountbatten, car il vouait une haine profonde envers les hommes de Freeman. Sur Vindex, une île de Grand Line, il avait participé à une longue guerre de près de sept mois contre eux, lorsqu'il était encore dans la Marine d'élite. Ils avaient tué sa fiancée et son meilleur ami sur les champs de bataille. Le pardon n'était pas une option pour lui. Il était résolu à les éradiquer, en tout temps et en tout lieu.

Après plusieurs jours de navigation dans les eaux de West Blue, la vigie annonça enfin : "Terre en vue !" L'injonction était surprenante, car l'île en question était apparue soudainement à l'horizon, comme par magie. Les supérieurs de la vigie la réprimandèrent pour avoir manqué un tel événement, mais plusieurs membres de l'équipage confirmèrent que l'île avait surgi soudainement devant eux, comme par enchantement. Une histoire difficile à croire pour les rares officiers à bord, mais pourtant vraie.

L'adrénaline du moment fut rapidement remplacée par de l'extase. Devant eux s'élevait une gigantesque ville immaculée. Les rayons du soleil couchant réfléchissaient sur le marbre blanc majestueux qui formait la structure de la ville. Une multitude de dômes en or surplombaient un dédale de ruelles et de ponts, créant une fourmilière grouillante de vie. Au loin, des banderoles flottaient dans le vent. Il semblait que c'était jour de fête dans cette cité magnifique.

Les marins restèrent là, ébahis et stupéfaits par la pure beauté du spectacle qui se déroulait sous leurs yeux. Même ceux parmi eux qui avaient eu la chance de mettre les pieds à Marijoa ne pouvaient qu'admirer la splendeur de cette cité inattendue. C'était une merveille d'architecture et d'ingéniosité humaine, une véritable merveille du monde.

À ce moment-là, ils ignoraient encore que cette ville était en réalité le quartier général de l'Armée révolutionnaire sur les Blues, et qu'il était de leur devoir de détruire ce joyau.
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La cité d’Ivoire était un miracle, et Mountbatten s’en rendait compte à chaque pas. Lui avait débarqué du navire en invisible, tandis que le reste de l’équipage avait mis les voiles pour sortir des eaux d’Aeden. La caravelle de la Marine, d’ailleurs, pouvait partir en toute sécurité : grâce aux pouvoirs du Fantôme, elle partait elle aussi en invisible, pour un certain temps en tout cas.

La ville regorgeait de vie. Partout, des enfants jouaient, des femmes et des hommes de toute apparence vaquaient à leurs occupations. Quelques vieillards regardaient la vie passer sous leurs yeux, avec un sourire presque niais au coin de la bouche. En voilà un qui s’appuyait sur sa canne, le regard posé vers les dalles de marbre qui jonchaient la cité. Ailleurs, un vieux couple contemplait la mer depuis un banc fait de bois rare, et orné de dorures. Le Marijoan venait de débarquer sur le port, après s’être propulsé depuis le navire à l’aide de Geppous. Au loin, un chantier naval se faisait entendre, par la cacophonie stridente des machines-outils, des poulies et des moteurs à vapeur. Quelques colonnes de fumée en sortaient. C’était peut-être bien la seule source de noirceur pour une ville au blanc si éclatant.

Les Aedeniens semblaient être contents, heureux de leur vie. Le cadre était tout à fait idéal. L’entièreté de la ville ressemblait aux quartiers les plus huppés de quelques rares villes des Blues. La ressemblance avec les hauteurs de Marijoa en était même frappante. L’architecture, le style, l’atmosphère générale de l’endroit différaient avec la capitale du Gouvernement Mondial, mais il n’empêchait que l’opulence matérielle et le caractère luxueux des édifices constituaient deux similitudes marquantes. Mais la différence majeure entre les Aedeniens et les Marijoans résidait dans leur apparence. Rien ne distinguait un Aedenien d’un autre ; ils portaient des vêtements similaires, avec des différentiations minimes. Un gage d’égalité, marque de l’utopie révolutionnaire.

Alors, le vétéran de Vindex se mit au travail. Après tout, une infiltration ne se cantonnait pas à regarder avec des yeux ébahis les paysages… Pendant plusieurs heures et jours, il s’activa, empli d’une ferveur antirévolutionnaire tout à fait remarquable. Il se renseignait ici et là, toujours en invisible, en écoutant les passants et en lisant toute documentation disponible. En particulier, la bibliothèque de la ville avait constitué une source de renseignement invraisemblable : une véritable mine d’or. Là-bas, l’histoire, relativement récente d’ailleurs, de l’île était racontée dans plusieurs livres et journaux. Depuis 1618, tout était là. Il put y apprendre la topographie de l’île, et même son nom, qu’il ignorait jusqu’alors. Pendant plusieurs heures, arpentait-il les quelques cartes de la bibliothèque, mémorisant petit à petit les moindres recoins d’Aeden.

Les informations les plus croustillantes, toutefois, se situaient dans les archives de la mairie, où l’infiltration s’était avérée plus complexe. C’était une zone restreinte, avec plusieurs gardes qui patrouillaient et protégeaient les accès. Mais même avec ce type de mesures, Mount pouvait pénétrer dans les sous-sols avec aise. Son fruit du démon de l’invisibilité, couplé à une maîtrise du mantra, faisait de lui le parfait espion, quasiment indétectable. Le revers de la médaille, c’était que ses pouvoirs n’étaient que peu utiles en combat, face à un autre utilisateur du haki de l’observation.

Dans les archives, se trouvaient des informations concernant les forces militaires en présence, et l’organisation politique de l’île. Apparemment, Aeden était dirigé – enfin, ‘diriger’ n’était pas un mot adéquat pour l’utopie révolutionnaire ; disons plutôt, ‘guider’ – par un organe, le Vox Populi. Et à sa tête se trouvait un atout de la Révolution, Thomas Bolton, dit le Pape. Sous ses ordres, d’autres pontes de l’île étaient nommés. Le Fantôme en prenait des notes sur un calepin. Tous les dirigeants de la Vox Populi devaient être assassinés avant l’arrivée des troupes de la Marine, afin de semer la confusion sur l’île. L’idée même le faisait sourire sans même qu’il n’y pensât. Il allait enfin avoir sa revanche sur ces fichus révolutionnaires.

Il jubilait intérieurement. S’infiltrer de la sorte, et préparer la chute d’Aeden, lui conférait une sorte de bonheur sadique, à la manière d’un bourreau torturant minutieusement sa victime. Pourtant, ce n’était pas dans ses habitudes. Mais quand il s’agissait de la Révolution, c’était différent. Le grief personnel était trop intense. Il était certain qu’un Buster Call et qu’une invasion de la Marine allait engendrer des pertes abyssales pour les habitants de l’île. Une bonne partie était innocente, d’ailleurs. Certains n’étaient pas des révolutionnaires convaincus : simplement des esclaves libérés et envoyés ici. Mais pour Mountbatten, point de pitié : toute la population était complice de l’organisation, et méritait de périr, ou au moins d’être capturée. C’était, en tout cas, le moyen pour lui de mettre de côté ses états d’âme, et de poursuivre sa mission coûte que coûte.

Après deux jours passés en infiltration à la cité d’Ivoire, le Fantôme se mit en route pour Élysée, le centre névralgique de l’Armée révolutionnaire sur l’île, la capitale politique, ou l’endroit qui s’en rapprochait le plus. Pour s’y rendre, l’homme s’était rendu sur les docks, en quête d’un moyen de transport pouvant l’emmener. Après avoir écouté une énième conversation entre un docker et un cocher, il trouva enfin. Dissimulé dans une charrette traquée par des chevaux, qui transportait des marchandises du port jusqu’à la ville du centre d’Aeden, il se laissait bercer par le mouvement de balancier de la charrette. Il était calé confortablement entre plusieurs caisses en bois et un peu de paille. Un siège rudimentaire, mais où il y trouvait malgré tout son confort. L’avantage d’être passé par une carrière militaire était qu’on n’était pas difficile…

Après avoir quitté la cité d’Ivoire, ils s’aventurèrent dans la forêt de Brocéliande. La ville richissime laissait place à de grands arbres aux tortueuses racines et aux fleurs rosées envoûtantes. Le Fantôme n’avait rien vu de tel. Pourtant, il avait vogué sur les océans du monde : il en avait vu, des paysages fantastiques. Mais Brocéliande était d’un autre acabit. Elle sortait tout droit d’un conte de fées, d’un récit populaire fait pour émerveiller les petits enfants. Toute la flore était colorée d’un spectre allant du rose clair au violet foncé, à l’exception des feuilles des gigantesques arbres, arborant un oranger lumineux. Les troncs étaient massifs, signes de l’ancienneté de la forêt. Beaucoup, si ce n’étaient tous, étaient centenaires, voire plus. Des rayons de soleil timides traversaient la cime et arrivaient affaiblis sur le sol regorgeant de vie. Rarement avait-il été aussi subjugué par la simple vue d’un paysage. Ils étaient là, avançant sur un sentier, petits et insignifiants face à la grandeur de Mère Nature. Un tel trajet rappelait automatiquement à l’Homme, non seulement sa futilité, mais aussi son caractère mortel. Aux grands hommes survivaient toujours et inlassablement les montagnes, les collines, les prairies. Et à l’utopie ridicule d’Aeden survivra probablement Brocéliande.
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Aux feuillages denses et enchevêtrés, se substituaient une végétation plus légère, plus contrôlée et, paradoxalement, plus harmonieuse. Les arbres n’étaient plus entassés d’un naturel chaotique : ils étaient, cette fois-ci, majestueusement fusionnés avec des constructions humaines. Les abords d’Élysée constituaient une autre surprise pour tout étranger se rendant pour la première fois sur Aeden. L’endroit était aussi remarquable que la cité d’Ivoire, si ce n’était plus. C’était une pépite d’adresse humaine, mêlant chefs-d'œuvre d’architecture, un haut sens de l’esthétique et des qualités indéniables en ingénierie.

Les bâtiments s’élevaient dans les airs jusqu’à la cime des arbres, et même plus haut. Les oiseaux virevoltaient entre les étages des innombrables tours. À mesure que la charrue avançait, que le reste de la forêt de Brocéliande disparaissait, Élysée se dévoilait encore un peu plus au Marijoan. Il avait eu une bonne idée de la métropole, mais la voir par ses propres yeux était largement plus impactant qu’à travers les livres. Mountbatten avait toujours eu une fascination pour les endroits insolites et regorgeant de beauté. Aeden était un de ces lieux, et il était déconcertant pour lui d’appréhender l’idée qu’un bastion révolutionnaire puisse être aussi admirable. Non seulement cette richesse et cette beauté allaient à l’encontre des stéréotypes concernant les révolutionnaires, mais aussi était-il difficilement imaginable pour lui de se dire que tout ceci allait être réduit en ruines incessamment sous peu. Toutefois, il ne flanchait pas. Cette magnificence ne lui faisait pas oublier à qui avait-il affaire. Derrière cette scène, se cachait l’Armée révolutionnaire, la pire des raclures, les tréfonds de l’Humanité. Une organisation qui ne méritait qu’à être détruite, il en était convaincu.

Après être descendu en plein centre de la ville, il se mit à nouveau au travail. Cette fois-ci, les choses étaient plus simples. Il avait déjà recueilli d’innombrables informations à la cité d’Ivoire. Et surtout, ce qui l’intéressait à Élysée, c’était le Vox Populi. Ses membres étaient ses cibles. Il devait les localiser, et les éliminer juste avant l’arrivée de la Marine. C’était simple et net, sans bavure. D’un autre côté, le rôle d’assassin ne seyait guère à l’ancien commandant d’élite. Le meurtre était quelque chose de peu honorable, vil, déloyal… Que des valeurs qui allaient à l’encontre de ce qu’il était jusqu’à présent. Mais des fois, dans certaines conditions bien particulières… Il était de l’avis que la fin justifiait les moyens. Sa seule ligne rouge était qu’il refusait catégoriquement de heurter des innocents. Mais il s’agissait du quartier-général de la Révolution sur les Blues, alors il n’y avait aucun risque là-dessus.

Le Fantôme activa son haki de l’observation pour détecter la présence de tous les êtres vivants dans la zone. Grâce à sa maîtrise, il put entrevoir l’aura de plusieurs personnalités d’intérêt. Il ne savait qui ils étaient ; simplement, que leurs auras étaient plus puissantes que les autres. Plus remarquablement encore, il n’en détectait aucune qui soit particulièrement forte… En-tout-cas, aux standards du Nouveau Monde, dont il était encore habitué. Il sourit. Un peu de facilité ne faisait pas de mal, après avoir combattu un commandant d’Empereur, un vice-amiral et un atout de la Révolution en si peu de temps.

Dès lors, il bondit dans les airs et rejoignit sa première cible. La personne se situait sur un balcon à plusieurs centaines de mètres, discutant avec des manants, des révolutionnaires insignifiants, à en juger leur aura. Il était tard dans l’après-midi : probablement une réunion informelle. Ou qu’importe, après tout. La Révolution était caractérisée par un anticonformisme ridicule. Peut-être bien qu’au lieu d’avoir des horaires de travail de neuf à dix-sept heures, se mettaient-ils au travail à seize heures ? Bande de paresseux… Tout ceci n’était que des cheminements de pensée inutiles et perturbateurs, qui avaient malgré tout le bénéfice de distraire l’esprit torturé du vétéran de Vindex. Les réflexions les plus simplettes étaient parfois les meilleures, en cela qu’elles allégeaient le poids des lourdes et écrasantes responsabilités de la dure et triste réalité.

L’homme qui se tenait sur les dalles d’ivoire était le plus puissant d’entre tous, un homme qu’il reconnut grâce à son affiche de prime. Thomas Bolton, dit le Pape, un atout de la Révolution. Un brun ténébreux, richement habillé, contrairement au reste des Aedeniens. Des goûts de luxe aberrants, contradictoires avec l’idéal de l’île, et même avec son surnom, évoquant une image de piété. Il arborait un air austère, presque arrogant sur les bords. Il lui faisait l’effet d’une personne qui n’aimait pas s’amuser, qui n’aimait pas rire. Trop sérieux, trop professionnel, peut-être même coincé. Au-delà des apparences, Mount fut surpris de le voir ici. Certes, la présence d’un atout n’était pas étonnante. Après tout, c’était quand même un point de chute important. Néanmoins, c’était la faiblesse de son aura. Il devait être l’un des moins forts, si ce n’était le plus faible des atouts, relégué ici à un rôle principalement administratif. Il était certain que face à l’amirauté, un menu fretin de sa sorte ne serait pas de grande utilité. Afin de poursuivre sa mission à bien, il attendit là, sur le rebord du balcon, à l’observer. Lorsque la rencontre prit fin, il le suivit, encore et toujours, jusqu’à son domicile. La nuit tombait, et plusieurs lumières artificielles prenaient le relais dans les rues modernes d’Élysée.

Bolton s’endormait calmement, sans n’avoir aucune connaissance sur le danger qui planait sur son île. Le Fantôme, tapis dans l’ombre, l’observait. Il ne tirait aucune joie à agir de la sorte, mais il était vrai qu’il en ressentait un sentiment de puissance. Son fruit lui donnait la capacité extraordinaire d’agir sous le nez et la barbe d’une grande majorité de personnes.

Puis Mountbatten s’éclipsa, et sauta jusqu’à un des toits les plus hauts d’Élysée. De là, il avait une vue à 360 degrés sur la cité. Les arbres de Brocéliande s’étendaient jusqu’à perte de vue. Dans son environnement immédiat, la ville se dévoilait inextricablement, sous le clair de lune. C’était un dédale d’orfèvre, un savant mélange entre nature et dentelle citadine. De nuit, l’endroit ne pouvait être que poétique. Et tant mieux, même : il était inévitable que seuls les poètes pussent capturer l’essence charnière d’un tel lieu. Pour le reste, pour les péons, les inconnus, les innommés, tout ceci n’était que beauté pittoresque, rien d’autre. Ils pouvaient passer aisément à côté des mille et unes histoires qui pouvaient prendre place dans un tel endroit ; ils n’avaient pas l’imagination suffisante pour en tirer le meilleur parti.

L’homme sortit de la poche de sa veste un escargophone tout particulier. Un Den-Den Mushi or.

Il pressa le bouton du haut de la carapace, en silence. Les yeux de l’escargophone étaient vides, et ne changèrent pas d’expression. Pourtant, un tel acte avait de lourdes conséquences. Des conséquences inimaginables, même.

Le Fantôme balayait du regard la ville, avec un large sourire en coin, qu’il tentait tant bien que mal de dissimuler. Enfoirés de révolutionnaires.
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Puis, il empoigna un autre escargophone. Celui-là n’avait rien de particulier : un simple Den-Den, dont la particularité résidait dans le destinataire de l’appel…

PULU PULU PULU. PULU PULU PULU. GOTCHA.

« - Vice-amiral Fenyang ? » S’enquit l’ancien commandant d’élite.

Après s’être assuré d’avoir bien pris contact avec le membre de l’Amirauté, l’homme était soulagé.

« - J’ai déclenché l’escargophone doré que tu m’as filé. Je suis tombé sur du gros. Les coordonnées mènent à l’île d’Aeden sur West Blue, qui se trouve être le quartier-général de la Révolution sur les Blues… C’est une sorte d’utopie révolutionnaire, avec des villes splendides et richissimes, et qui regorge d’anciens esclaves et de convaincus à la cause. Bref, ça mérite bien d’être rasé… Les forces en présence n’ont pourtant pas l’air si puissantes que ça. Je me trouve dans la capitale politique, Elysée, située au centre de l’île. Le chef du coin est l’atout Thomas Bolton, dit le Pape. Concernant la topographie de l’île, le principal point d’accès est le port de la cité d’Ivoire, à l’ouest. Il y a même un chantier naval, qui fournit probablement une bonne partie des navires de l’Armée révolutionnaire… Je dirais même que cette ville est une cible prioritaire. Sans leurs bateaux pour s’échapper, ces vermines seront foutues. Par contre, Elysée se trouve au milieu d’une gigantesque forêt, ce n’est pas impossible que les canons des cuirassés n’arrivent pas à l’atteindre. Donc attendez vous à un minimum de résistance pour l’assaut. J’attends de tes nouvelles. En attendant, je continue à récupérer du renseignement… Le plan, c’est que j’élimine les dirigeants de l’île juste avant votre arrivée. Et le reste sera du gâteau. C’est bon pour toi ? »
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*A des milliers de kilomètres, sur un cuirassé voguant sur les mers de Grand Line*

Un silence s’en suivit dans tout le boucan qu'avait déclenché le den-den-mushi doré activé par Mountbatten… Puis, d’un sourire aussi tordu qu’inhabituel, je finis par répondre…

- « Et comment que c’est bon, Mount ! Maintenant que le Buster Call est déclenché, on arrivera dans moins de 24 heures. Tâche de ne pas trop trainer sur les côtes. Ce serait bête que tu crèves avant de devenir corsaire… D'ailleurs, si tu peux commencer un petit nettoyage de ton côté, ma foi… »

Et sur ce, je raccrochai, avant de me perdre dans un petit rire hystérique, comme si c’était plus fort que moi. Le pirate avait fait un très bon boulot... Et maintenant, il était plus que temps d'effectuer un grand nettoyage.
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