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[Q] La même rengaine ; Pv Pandore


- « T’as vraiment une sale propension à tout détruire sur ton chemin, ces derniers temps… » Déclara Meilan en soupirant, les bras croisés sous son opulente poitrine.

- « Ah, ça va… Ils étaient costauds aussi, ces fils de putes ! Tu voulais que je crève ou quoi ? » Répondis-je, faussement indigné.

Quelques semaines après, le spectacle état toujours aussi désolant : le groove 27 était à moitié bousillé, ce qui ne nous changeait pas de Marineford, en y repensant. On pourrait d’ailleurs croire que j’avais été le seul fautif, mais il y avait eu plusieurs combats dans les environs, ce qui expliquait les tonnes de gravats qu’on pouvait voir çà et là. Quand il s’agissait d’agiter sa lame, Mountbatten n’était clairement pas en reste et avait largement participé à l’état actuelle et ô combien déplorable de la mangrove. Pas un problème de mon point de vue ; même si cette zone de non-droit était bien évidemment profitable à l’économie de l’ile disait-on. Récupérer le fric que les pirates investissaient dans le revêtement de leurs navires avant de les couler, c’était pratiquement la spécialité des marines du coin, mais aussi et surtout des chasseurs de primes. Sur ce point, il n’y avait pas de petites économies, qu’ils disaient. Une situation qui me dépassait mais qui perdurait depuis maintenant plus d’un siècle. C’était pas ma morale ou ma vision des choses qui changerait quoique ce soit. A tous égards donc, l’endroit constituait un terminus pour moult pirates…

Cependant, si l’archipel de Shabondy était prisé par les pirates, il en allait de même pour les révos. Ces rats n’hésitaient pas à se planquer dans les recoins de ces îles tordus pour y effectuer leurs sales besognes et fomenter des coups contre le Gouvernement Mondial. C’était d’ailleurs sur base de quelques informations du CP6 que j’étais revenu sur mes pas pour effectuer du nettoyage si jamais il en subsistait encore, ce qui m’étonnerait vraiment, tant j’aurai pu jurer que nous avions tout nettoyé de fond en comble. D’ailleurs, tout en regardant la mangrove démolie depuis le pont, j’eus une pensée inquiète pour Mountbatten. Cela faisait maintenant plusieurs semaines qu’il était parti à la recherche d’un soi-disant QG révolutionnaire sur West Blue. Avait-il été capturé ou tué ? Même si j’en doutais, on ne pouvait jamais être à l’abri d’une mauvaise surprise. Ou alors, avait-il fait volte-face et intégré leurs forces armées ? Le coup serait dur pour Mint Figura l’une des cinq étoiles et moi, très clairement, d’autant plus que je lui avais fait confiance au point de lui donner un den-den-mushi doré. Qui sait ce qui pourrait arriver si l’objet était servi à de mauvais desseins ?

- « Hoy gamine ! Prends avec toi quelques hommes et va ratisser large l’endroit ! Tu nous contactes par den-den-mushi si jamais y’a un problème et on fera de même au cas où. Suis ton flair. Si tu penses que tu dois changer de groove, te gêne surtout pas. Là-dessus, t’as même carte blanche ! »

Est-ce que je lui refourguais le sale boulot ? Oui, clairement. Sans aucun remord même. Après tout, il fallait que la gamine recommence par des missions de ce genre pour montrer pattes blanches à tout le monde. Revenir bénéficier de mes largesses d’un seul coup minerait certainement le moral d’une bonne partie de mes troupes, ce qui n’était pas envisageable même pour elle. Puis, si elle voulait passer définitivement de lieutenante d’élite à lieutenante-colonelle, ces besognes étaient un bon moyen, si jamais baston il y avait, d’en mettre plein la vue à ceux qui la kiffaient toujours pas et d’en rebattre, des caquets. Ça semblait parfois inutile, mais c’était quand même nécessaire. Quant à moi ? J’allais me la couler douce sur le pont de mon navire. Je m’étais même installé sur un transat placé sous un parasol, avant de commencer à lire tranquillement un bouquin sur le haki de l’observation. Il me restait encore quelques temps avant que mes blessures guérissent complètement, donc je n’étais techniquement pas apte à reprendre sérieusement le boulot ! Être haut-gradé, c’était parfois déléguer aussi ! De toute façon, la gamine n’aurait surement pas grand-chose à foutre pour le coup.

Cependant, j’étais à mille lieues d’imaginer qu’à l’autre bout du groove que nous avions accosté, un dragon céleste entouré de quelques dizaines d’hommes se faisaient courser par des pirates au beau milieu des décombres…

Et que des interférences empêchaient le QG de nous contacter sur le moment.
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La Même Rengaine
Feat
Salem




Belle journée pour mourir...

Tu fixais l'horizon, vaquant aux responsabilités qui incombaient à ton poste. Cela faisait désormais quelques temps que tu avais rejoins officiellement les troupes du Vice-Amiral. Après t'avoir démolit très peu de gens l'avaient fait avant lui, tu t'étais décidée à reprendre un entraînement acharné, tantôt en solitaire, tantôt sous sa tutelle. C'était un mentor assez retiré dans la présence qu'il manifestait dans ton apprentissage. Bien évidemment, c'était déjà une aubaine de ne serait-ce qu'avoir un peu son attention du fait de son quotidien plus que chargé, mais il semblait être surtout du genre à vouloir laisser ses protégés se sublimer par eux même.

Il avait voulu te montrer des chemins à emprunter sans jamais exiger de toi que tu t'engages dans l'un en particulier. Il espérait sans doute que tu puisses te reconstruire par toi même. Si tu en étais capable, alors tu valais la confiance qu'il plaçait en toi. Sinon... Tu ne serais sans doute qu'un énième talent gâché à la marine, qui n'avait pas eu la force de respecter ses ambitions.

Évidemment... Cela avait été assez compliqué pour toi les premiers jours. Bien que tu n'avais jamais cessé de mener ta vie avec une rigueur martiale millimétré, le regard des autres pesait sur tes épaules. Toi même, tu n'étais pas encore intimement convaincu que tu méritais toute cette chance qui t'avait frappé. Pouvoir apprendre du Vice-Amiral, marcher à ses côtés, revenir au sein de la marine... C'était là des opportunités qui n'avaient pas de prix. La plupart crèverait pour n'avoir qu'une fraction de cela, toi la première.

- A vos ordres Vice-Amiral !

Saluant selon le protocole Salem, tu venais à demander à quelques hommes de te rejoindre, ceux avec qui tu avais pu déjà croiser le fer ces derniers jours. Heureusement pour toi, si beaucoup te jalousaient, tu avais quand même eu l'opportunité de montrer à certains que tu n'étais pas là uniquement par opportunisme et piston. Ces gens là avaient vu de quoi tu étais faite et paraissaient désormais plus enclin à te confier leur vie. De toute façon ils n'avaient pas le choix que d'obéir aux ordres du Vice-Amiral.

Cependant tu ne pouvais pas t'empêcher d'avoir ce mauvais pressentiment, une sensation de déjà vu... Une mission banale, l'odeur de l'humidité dans l'air... Même ton bras venait à t'infliger des nouvelles douleurs comme pour se rappeler à toi. La roue avait-elle tourner ? Qu'importe...

Prenant l'embarcation dédiée à une petite escouade, tu t'apprêtais à sillonner les alentours des grooves, bravant les interdits d'une région qui allait s'avérer être hostile. Pour autant, tu étais contrainte de constater qu'il n'y avait absolument rien d'alarmant si ce n'était un silence quelques peu angoissants. Venait-il de ton esprit encore traumatisé ? Sans doute...

- Pandore on s'est trop éloigné du navire. Manifestement il n'y a rien, on devrait rentrer.

D'un regard sévère, tu venais à fixer le soldat qui t'avait adressé la parole sans t'appeler par ton rang. Deux grades en dessous de toi, il te manquait ouvertement de respect en te parlant de la sorte en pleine mission. Et pourtant, tu ne disais rien, consciente que ce n'était pas lui ton objectif pour le moment. En rentrant, tu ne passerais même pas par la case Salem mais tu lui botterais le cul toi même. Tu étais peut-être bien plus faible en comparaison de l'élite de l'équipage, mais tu étais suffisamment force pour casser un merdeux ou deux. La situation te stressait tellement que tu avais perdu ta nonchalance habituelle.

- Continuo...

Un coup de feu... A peine perceptible mais heureusement pour vous, le silence ambiant avait joué à votre avantage. Naturellement, tu ordonnais à vérifier ce qui était entrain de se passer avant de discerner quelques minutes plus tard un échange de tir nourri entre deux camps. Des pirates certes mais... les cibles en face n'étaient pas anodines. Si tu étais incapable de mettre un nom sur leurs visages, tu reconnaissais les symboles de marques sur l'uniforme de leur escorte.

-... ? Rapprochez moi et prévenez le Vice-Amiral à l'aide du den-den-mushi. Immédiatement.


Bon sang... Cela se répétait encore comme une mauvaise rengaine que tu avais trop entendu déjà. Si tu avais raison sur ton intuition, tu n'avais pas vraiment le luxe de l'inaction.

- Pandore, les communications semblent brouillées, on devrait revenir au navire et attendre nos ordres.


Cette fois-ci, c'était trop alors que tu venais à pousser à long soupire. Cette fois-ci, tu affichais un sourire certes, mais celui était davantage à glacer le sang plus qu'autre chose. En plus d’enchaîner emmerde sur emmerde, tu subissais insubordination de la part de ce soldat.

- Écoutez moi lieutenant. Vous ferez ce que je vous dis et je vous assure que même le Vice-Amiral n'arrivera pas à vous sauver si vous m'appelez une nouvelle fois Pandore en pleine mission ! Puisque vous tenez tant à le revoir, partez le prévenir immédiatement une fois que moi et les autres marcheront sur l'île. Accélérez la cadence et assurez-vous que le Vice-Amiral soit mit au courant de la situation ! Des Dragons-Célestes sont en proie à une embuscade !


L'espace d'un instant, tu venais à chercher une clope, pour déstresser mais tu avortais cette idée à peine avait-elle émergé. Pas en mission. Tu ne pouvais pas fuir éternellement ton passé, pas lorsque ton devoir en dépendait. T'assurant d'être sur la même longueur d'onde que les autres soldats, tu venais donc à débarquer au-delà de tout ordre du Vice-Amiral. Il t'avait donné le droit d'improviser, c'était ce que tu faisais. Tu n'avais jamais vu de noble de ta vie, c'était à peine si tu connaissais le protocole. Mais ici, c'était un champ de bataille et c'était de ton devoir de gagner suffisamment de temps pour que les renforts puissent arriver.

Environs une heure... C'était le temps qu'il vous avez fallut pour arriver jusqu'ici. Tu espérais que le lieutenant prenne deux fois moins de temps pour rejoindre le navire principal, et que celui-ci puisse arriver au plus vite.

- Ouvrez le feu !


Vous n'étiez pas assez nombreux pour renverser le cours de l'embuscade avec des simples tirs, mais c'était là suffisamment pour imposer une accalmie des hostilités. Assez pour te permettre de rejoindre la garde rapprochée. Celle-ci comptait beaucoup de blessés, voir même des morts.

- Je suis le lieutenant-colonel Pandore, nous allons vous sortir de là.


Cependant cette pause salvatrice avait aussi eu le don de laisser le temps aux pirates de se reformer... Le prochain assaut allait être violent et vous étiez sous armé et en sous nombre.

Le destin finissait toujours pas se répéter avec un sourire malsain sur son visage.






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Au même moment, sur le navire du vice-amiral Fenyang…

- « …Qués… Dragons… lestes… Gro… »

- « Y’a de sacrées interférences aujourd’hui, quand même… »
Commenta Meilan, alors qu’elle était proche du den-den-mushi. « On essaye apparemment de nous contacter, sans succès… »

L’écoutais-je vraiment ? Bien sûr que non ! J’avais même arrêté de bouquiner, puisque mon livre était étalé sur ma gueule pendant que je ronflais presque sur mon transat, comme un vioque qui profitait de la vie. C’était ce qui pourrait bien se passer d’ailleurs dans 30 ans à peu près. L’âge de la retraite. Je n’y avais jamais pensé d’ailleurs, à bien réfléchir. Allais-je me muer en inspecteur général ? Ou alors en instructeur de la marine pour des gamins à polir encore et encore ? J’avais clairement cette propension et c’était peut-être ce qui me correspondrait le mieux, surtout à 70 piges. Ici-bas, le temps, le temps ne pardonnait pas vu comment il altérait la beauté et qu’il amenuisait les forces. Actuellement, si je n’étais pas à plaindre, je n’imaginais pas ce qui allait se passer dans une bonne vingtaine d’années. Mais point le temps de trop rêvasser que Meilan vint flanquer un gros coup sur mon tibia gauche à l’aide de mon fourreau. Si je ne ressentis aucune douleur notable, je retirai partiellement mon livre de ma sale tronche avant de la fixer d’un air boudeur. Y’avait pas à dire ! Elle cherchait clairement à me nuire, cette meuf…

- « Tu veux pas me laisser me reposer en paix ? Qu’est-ce que tu veux que je fasse des interférences, moi ? Demande à Yulia… » Grommelais-je à l’encontre de mon bras droit.

- « C’est bon. C’était juste de mauvais ajustements de notre côté. Rien de bien méchant. »

Une voix robotique intervint derrière Meilan qui s’apprêtait à me houspiller pour je ne sais quelle raison. Yulia, comme par magie, venait d’apparaitre derrière nous. C’était une jeune femme d’à peine un mètre 70 qui présentait des prothèses un peu partout, mais qui restait très mignonne et donc très populaire, et ce en dépit de son caractère très réservé pour ne pas dire spécial. Meilan eut tout de suite un sourire pour la jeune scientifique qui était certainement la plus intello de tout l’équipage. Pas volé, clairement ! Quant à moi, je levai un pouce vers ma petite scientifique adorée, avant de m’affaler de nouveau sur mon transat, tandis que Yulia reprit parole : « Si j’ai bien décortiqué les messages qu’ils voulaient nous envoyer, je crois que le QG nous disait qu’il y avait des dragons célestes attaqués, en ce moment. » En voulant me lever brusquement de mon transat, je me vautrai la tête la première sur le pont, tandis que le visage de Meilan se décomposa devant ce que Yulia venait de nous dire dans le plus grand des calmes. Yulia s’interrogea devant nos gueules complètement mortifiés, mais pouvait-on lui en vouloir ?

Tout le temps retranchée dans son labo pour ses recherches, le monde extérieur n’avait presque pas d’intérêts pour elle…

- « Hohé… T’es sûre de ce que t’es entrain d'avancer là, Yulia ?! » La questionnais-je les yeux complètement écarquillés.

- « Ce n’est qu’une supposition, capitaine. » Me répondit-elle toujours aussi stoïquement, pendant que Meilan se jeta sur le den-den-mushi posé sur la table située aux côtés de mon transat.

- « VICE-AMIRAAAAAAAAAAALLLLL ! Y’A URGENCEEEEEEE !!!! »

- « Putain, quoi encore ?! »
Gueula Meilan à ma place…

L’un des gars que j’avais assigné à Pandore monta en trombe sur le pont du navire et vint nous raconter ce qui s’était passé avec Pandore il y a à peu près trente putain de bonnes minutes. Une demi-heure. Rien que ça, oui ! A cet instant précis, Meilan a cru qu’elle allait s’évanouir. Elle tint bon lorsque le QG fut contacté, enfin. Mais alors qu’elle était en pleine communication, l’appel se brouilla une nouvelle fois. Yulia fut la suivante à se ruer sur l’appareil et à l’inspecter dans tous les sens. Son visage commença à se froisser, puis elle conclut la chose suivante : « Quelqu’un brouille les communications en plus ! Je vais lui faire passer l’envie de jouer avec mes nerfs ! » Et sans attendre, la cyborg bondit vers l’intérieur du cuirassé pour rejoindre son labo et sans doute œuvrer pour court-circuiter à distance la cause des interférences ! Alors que Meilan paniquait et sonnait déjà l’alerte rouge sur tout le navire, je gardai pour ma part mon calme avant d’étendre mon haki de l’observation sur toute la zone avec beaucoup de concentration. Sous l’effervescence ambiante de tous nos hommes qui prenaient leurs postes en s’armant en conséquence, je finis par localiser non seulement le groupe de Pandore, mais aussi un autre groupe plus loin, sur un autre groove qui semblait abriter une bataille tout autant âpre.

Définitivement, c’était pas notre jour de chance. Si l’un des dragons célestes tombait, c’était pas bon pour nous. Clairement pas.

- « SALEM ?! » Tonna Meilan.

- « Calme-toi. Apparemment, il y a deux groupes qui luttent contre les pirates. La gamine semble bien se défendre de son côté, mais envoie-lui des renforts. Bryan et Mereleona feront l’affaire. Nul besoin de den-den. Faisons comme à l’entrainement avec des fusées de détresses et feu d’artifices. Ils pourront ni interférer ni comprendre cette façon de communiquer… » Qu’avais-je dis alors que l’un de mes hommes me ramenait l’un de mes meitos : Griffon.

- « Pour ma part, je veux que tu restes sur place et que tu diriges les navires vers nos présences et que tu coordonnes nos communications ainsi que le mouvement de toutes les unités. Une fois proches de nous, libre à toi d’agir. En espérant que nos den-den-mushi fonctionnent d’ici là… »

- « Tu t’occupes du deuxième groupe tout seul ?! »

- « Tout à fait, j'ai pas le temps d'attendre de bouger avec une unité entière. Lorsqu’il sera prêt, dis à Melvis de me rejoindre sur le terrain avec quelques gars. »


Et sans attendre une seule seconde de plus, c’est d’un soru couplé à un geppo que je disparus du pont.
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Salem




Quel enfer...

Pour une première mission, tu ne t'attendais pas à revivre ce qui t'avait mit sur la touche tout ce temps. Le Vice-Amiral t'avait fait confiance, mais il ne s'imaginait sans doute pas que la situation était aussi chaotique sur place. Il était doué et pas devin et l'espace d'un instant tu venais à avoir peur. Une peur viscérale qui ne pouvait que se déclencher par la force du vécu. Tu n'avais pas l'étoffe pour gérer une situation pareille... Des Dragons-Célestes, un champ de bataille sanglant et brutal, des moyens réduits...

D'ailleurs tu pouvais sentir sur toi son regard inquisiteur. Il savait. Ils savait que tu étais une incapable... Il suffisait de voir le nombre réduit d'homme que tu avais avec toi et même eux se demandaient s'ils avaient bien fait de te confier leurs vies. Après tout, tu avais débarqué de nul part, sans une once de réputation autre que celle d'un échec. Un talent gâché à tout jamais. C'était la fin et tu le savais...

Foutaises !

Tu avais passé toutes ces années à régurgiter encore et encore ton accident tragique datant de six ans maintenant. Toutes ces années, tu n'avais eu de cesse de t'imaginer revivre cet évènement en faisant des meilleurs choix. Désormais, tu avais la possibilité de te racheter, de vaincre là où tu avais échoué. C'était une occasion en or d'enterrer une bonne fois pour toute le passé. Tu étais plus forte, la menace aussi mais qu'importe.

Ce n'était pas un temps pour mourir.

- Ardbert, Jenna, surveillez-le en permanence, protégez le de votre vie si c'est nécessaire. Quant aux autres, vous allez me suivre. Ça va pas être drôle mais on doit les repousser et les éloigner d'ici. Je prendrais la tête de la charge.  


L'une des principales erreurs que tu avais fait à ton sens par le passé, c'était de te retrouver à te retrancher en attendant que la mort te saisisse. A cette époque, ton escouade et toi avait été cueillit un à un et ta survie n'en tenait qu'à une chance incongrue, un miracle ayant permit l'arrivé des renforts à temps.

Mais cette fois-ci, tu emmerdais bien la chance. Ces marins, ils avaient été choisi par le Vice-Amiral Fenyang d'une manière ou d'une autre. Ils avaient passé les phases de recrutement et étaient désormais à tes côtés. Ils étaient dans le devoir de se battre pour leurs survies, pour protéger ceux qu'ils avaient juré de protéger. Ainsi, tu venais à sortir de ta cachette tandis que tu chargeais dans les lignes ennemies.

Couverte par les tirs en rafale de tes hommes, tu avais la libre opportunité de foncer sans te préoccuper de la réciproque ennemie. Tant que tu éloignais le gros du danger des nobles, alors tu faisais là ton devoir. Ayant prit par surprise des pirates ne pensant pas que tu serais assez folle pour charger de la sorte, c'était armée de tes poings que tu commençais à composer une symphonie macabre. Celle de chair déchiré et d'os broyé. Pas le temps de faire dans la subtilité.

Tu n'avais pas tout perdu des méthodes de la marine d'élite apparemment.

Même si tu t'exposais à un danger venant de tout les angles, ta charge avait au moins eu l'avantage de galvaniser les hommes confiés par Salem. Ils te pensaient être qu'une gratte-papier, une bonne à rien prompt qu'à accumuler les grades grâce à des passes-droits que eux n'avaient pas. Ce n'était pas le cas.

Et tandis que pour la première fois depuis très longtemps maintenant, tu te battais activement pour ta vie, tu fus meurtrie au niveau de l'épaule par un coup bien placé d'une arme dont tu ne comprenais pas encore la forme. Reculant presque immédiatement, le membre en branle après cette offensive que tu n'avais su prévenir, tu fixais l'homme qui te faisait face. Un sourire arrogant, un air satisfait, il voyait en toi sans doute une tête à cueillir.

Pire, alors que tu voyais ta vie défiler devant toi, tu venais à esquiver une balle qui menaçait de se loger directement dans ton crâne. Ce n'était pas le seul à être dangereux dans le lot, il y avait cette femme qui se tenait plus loin et qui te braquait de son tromblon avec une précision déconcertante.

Fixant autour de toi à la recherche d'autres dangers, tu te sentais bien seule face à l'adversité. Pire, maintenant que l'adrénaline commençait à redescendre, tu comprenais que les pirates que tu avais fracassé au passage étaient pour certains des jeunes femmes et jeunes hommes. La piraterie n'avait donc aucun honneur... Pas étonnant ceci dit. Et ce n'était pas là ta préoccupation première.

Une autre journée en enfer pour le soldat Pandore.








Dernière édition par Pandore le Mer 27 Sep 2023 - 14:26, édité 2 fois
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- « Mais d’où tu sors toi, sale gueuse ?! Laisse-nous capturer l’autre tête à claque là ! » Ragea presque Espa en tenant toujours en joue Pandore depuis sa posture. La tête à claque ? Le dragon céleste que la jeune marine protégeait, bien entendu !

« Apprends à contrôler ta fougue, Espa. Je suis certain de pouvoir avoir sa tête. Reste en retrait pour le moment… » lança Ozzie à l'attention de sa partenaire du moment…

Ce dernier semblait avoir un petit faible pour la jeune borgne qui se trouvait devant lui. Il passa sa langue sur ses lèvres en signe de contentement, non sans faire tournoyer sa très longue flute en métal entre ses doigts. Ladite flute donnait même l’impression d’être une extension de son corps, tant il semblait la manier à la perfection, comme un sabre. Ses dents blanches et éclatantes se dévoilèrent sous un sourire assuré, tandis qu’il se mettait à user de jeu de jambes. L’instant d’après et comme si de rien était, il mima un geste de coupe dans le vide avec sa flute, ce qui eut pour effet de générer un souffle tranchant plutôt imposa qui fusa tout droit vers la lieutenante-colonelle ! Cependant, l’attaque ne fut pas la seule. Tout juste derrière la lame d’air, des balles en nombre filèrent vers la direction de la borgne et de ses hommes qui la soutenaient. A croire que les pirates face à elles voulaient la cantonner à la défense et l’épuiser totalement.

- « Espa ! Je t’ai dit que c’était ma proie ! »

- « Eh… C’est le toutou d’Aru qui ose me donner des ordres, peut-être ?! »


Pendant que leurs offensives plus ou moins combinées promettaient à Pandore un sale quart d’heure si elle ne faisait rien pour les stopper, le duo improvisé de forbans se permettait le luxe de se disputer. Ozzie se retourna même vers Espa et lui adressa un regard noir qu’elle prit plaisir à bien le lui rendre. Les deux personnages ne s’étaient jamais vraiment appréciés. La rousse reprochait au brun d’être trop servile, tandis que ce dernier se riait de l’ambivalence qui caractérisait la rousse, elle qui était plus ou moins membre des Rascal Babies contre son gré. Leurs objectifs, philosophies de vie différaient complètement, si bien qu’au premier regard, ils s’étaient cordialement détestés. C’était viscéral, si bien que les deux forbans se demandaient même pourquoi Lance leur avait ordonné à tous les deux de courser le petit frère de Cassanja, la dragonne céleste qu’ils visaient à l’origine. Leur « maman » pouvait parfois s’avérer aussi énigmatique que tyrannique…

Une faiblesse à exploiter pour la borgne ?

***

- « Une fois, mais pas deux, saleté de dragonne céleste ! Aucun amiral ne sera assez rapide pour venir sauver tes petites fesses ! Et puis quand on sait ce qui est arrivé à l’un d’entre eux dernièrement… » Déclara Lance en s’avançant lentement vers sa proie…

- « Tiens donc… ? La flibustière s’essaye au sarcasme ? Nfufufu ! »

Coincée contre un mur à moitié détruit et délabré derrière les cinq gardes qui lui restait et qui assuraient sa sécurité, Cassanja rigolait de sa situation, sans aucun stress apparent alors qu’elle semblait pourtant en bien mauvaise posture. Ses gardes, quand bien même armées, eux, stressaient complètement devant la pirate qui se faisait appeler maman et qui tenait nonchalamment une claymore à une seule main. D’ailleurs, l’un desdits gardes ouvrit le feu sur la jeune pirate qui n’eut aucun mal à utiliser le plat de sa lame pour dévier les projectiles qui visaient son corps. Elle eut un sourire et décocha ensuite une lame de vent qui décapita sans aucun mal l’homme qui avait osé la viser, ce qui eut pour effet d’effrayer encore plus les quatre autres gardes restants. Quant à la céleste, celle-ci ne se semblait aucunement intimidée, si ce n’est même le contraire. Cet air supérieur qu’elle affichait finit par agacer complètement la capitaine pirate qui leva son arme au-dessus de sa tête, prête à décocher une autre attaque vers le groupe qui se tenait devant elle.

- « A défaut de récupérer les bambins que tu m’as arraché, autant faire de toi ma future môme, Cassanja. C’est de bonne guerre, hein ?! »

- « Je crois que ça va pas être possible… »
Répondit aussitôt une voix derrière elle.

Et lorsque Lance se retourna, elle vit une gueule qui la fit immédiatement pâlir : la mienne.


Dernière édition par Alheïri S. Fenyang le Mer 27 Sep 2023 - 16:02, édité 1 fois
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Salem




Vraiment... ?

Relâchant ta garde l'espace d'un instant, tu fixais les deux littéralement entrain de s'engueuler devant toi. Arquant un sourcil, tu penchais ta tête sur le côté essayant de comprendre le lien qui les animait. Qu'importe... Tu n'aurais de toute manière pas plus de temps pour reprendre alors que les assauts reprenaient en nombre. Des balles, des lames d'air... Plaquant tes avants bras au niveau de ta tête, tu tentais de courber afin de réduire sa présence tout en essayant d'esquiver ce que tu pouvais...

Difficilement...

Si la lame d'air ne fut pas suffisante pour trancher tes avants-bras net, elle vint leur laisser une entaille assez profonde qui te rappelait tes blessures d'antan... Lâchant un râle de douleur à peine étouffé, l'une des balles vint à se loger dans ta jambe droite, te forçant à rompre ta posture. Heureusement pour toi, ce n'était que les "seuls" dégâts que tu venais à subir de cet assaut. Ils te pensaient sans doute déjà morte mais malheureusement pour eux, tu avais déjà connu bien pire.

Et tu connaîtrais bien pire.

Adepte de la douleur, tu resserrais les dents afin de foncer tout droit au niveau d'Espa. Tant qu'elle te criblerait de balle, tu n'aurais pas l'opportunité de bouger librement. D'autant que l'homme paraissait avoir ton niveau, si tu voulais le neutraliser il te fallait pouvoir l'affronter dans les meilleurs conditions possibles. Heureusement pour toi, ta vitesse était supérieur et tandis que tu t'étais engouffrée dans l'opportunité qu'ils t'avaient offert, tu venais à saisir le tromblon à main nue avant de resserrer ta poigne, le tordant au passage afin d'être certaine qu'elle ne pourrait plus s'en servir.

Puis, toujours prompt à l'initiative, tu venais à soumettre la malheureuse avec un étranglement arrière à l'aide de tes avants bras certes meurtris mais toujours animés par la volonté de survivre. La rage au visage, tu serrais tellement que tu venais même à en cracher du sang alors que la criminelle perdait peu à peu conscience du monde. Ce n'était pas une manière élégante de se battre, il n'y avait aucune beauté, aucun spectacle, mais c'était les méthodes de là les anciennes méthodes qu'on t'avait apprise à l'élite. Simple mais efficace.

Et tandis que tu tentais de lui faire perdre pied, tu pouvais te servir d'elle de bouclier humain, espérant provoquer le doute dans la tête de son allié...

Et tu n'aurais pas plus te tromper... Pas un seul instant il n'avait hésité à t'envoyer une nouvelle lame d'air qui cette fois-ci venait à se loger dans l'abdomen de sa coéquipière lui arrachant ses derniers sursauts d'énergie. Elle n'était certes pas morte, mais son offensive avait eu rapidement fait de sceller son sort quant à ce combat. C'était d'ailleurs à ton tour d'être surprise, jetant la criminelle sur le côté, tu fus alors accueilli par un coup tout droit dans la tempe alors qu'il t'enfonçait par la suite son bâton directement dans le foi.

Merde... Il était doué. C'était ta seule pensée sur l'instant alors qu'il te travaillait corps, s'assurant que chaque coup soit plus brutal que le précédent.

Tu n'avais pas encore pleinement récupéré, même tes entraînements avec Salem ne t'avaient pas permit de retrouver ta technique d'antan. Même si tu avais réussi à t'enlever une énorme part de ta rouille, ce qu'il restait était suffisant pour t'empêcher de reprendre la main sur l'affrontement. A peu de chose près, tu n'étais qu'une poupée de chiffon dans les mains de ton ennemi alors qu'il s'assurait d'attaquer les poings faibles.

Crachant à nouveau du sang à répétition, ton corps commençait à être marqué par les stigmates de l'affrontement alors que dans une volonté d'en finir avec toi il venait à fracasser sa flûte contre ton crâne, te propulsant directement tête la première contre le sol. Tu avais la tête dur heureusement, mais cela eu le don de brouiller ta vision et tes pensées. Attrapée par les cheveux comme une malpropre, tu fus par la suite envoyée t'éclater contre un mur.

Et si tu n'étais pas dans le meilleur des états, tu remerciais Salem pour t'avoir cogné aussi dur ces dernières semaines. Grâce à lui, la douleur était devenue une vieille amie, toujours là pour te ramener à la raison dans les moments les plus dramatiques.

Il te fallait juste un peu de force. Un peu de volonté pour te sortir de là et le cueillir en une fois...





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- « Faut dire que t’as le cuir dur, toi. Mais tu dois en avoir eu pour ton compte, non ? »

Ozzie se marra comme un enfoiré. Il avait bien fracassé la jeune femme qui, décidément, lui plaisait beaucoup. Elle était en vie, il le savait, mais il doutait de sa capacité à pouvoir lui tenir tête de nouveau. Qui plus est, il se faisait la réflexion qu’il pourrait surement la ramener pour en faire l’une de ses nombreux larbins. Elle avait clairement la tête de l’emploi. Il suffirait tout simplement de demander à « Mommy » de réduire un peu son âge et c’était bon. Ce serait dommage puisqu’il ne pourrait plus la toucher, mais ma foi… Pourquoi se priver d’une aussi belle fleur qu’il pourrait voir grandir sous ses yeux ? Quoiqu’il pouvait même l’enchainer et abuser d’elle à souhait ? C’était clairement envisageable, également. Sur cette idée, il se rapprocha alors de Pandore et chopa son cou qu’il enserra brutalement, non sans se pourlécher les babines une nouvelle foi. Un pervers ? Très clairement. Quelqu’un de sain d’esprit ne pouvait tout simplement pas adhérer à la politique de « mommy ». Qu’est-ce qu’il y avait de safe dans le fait de transformer des adultes en enfants et les soumettre à sa propre tyrannie ? Qu’est-ce qui était normal dans le fait de jouer de l’hypnose pour asservir de pauvres bambins ? Rien. Et pourtant, leurs pratiques faisaient office de preuve : ces gens étaient malades… Ozzie le premier…

- « J’vais faire de toi ma chose… » Qu’il lui dit en venant lécher vulgairement l’une des joues ensanglantées de la jeune femme. « J’vais foutre la mort d’Aspa sur ta tronche. Techniquement, c’est de toute façon de ta faute ! Mais merci, grâce à toi, j’ai… »

BANG !

Un coup de fusil se fit entendre. Dans un dernier sursaut, la rousse, à terre, entrain de se vider de son sang et de ses boyaux avait retiré un pistolet à silex de ses vêtements avant de faire feu. Elle avait malheureusement loupé le cœur de cet enfoiré d’Ozzie, mais elle venait tout de même d’avoir sa main armée, puisque ce dernier lâcha sa flute non sans râler de douleur sur l’instant. Il lâcha la gorge de Pandore, recula en attrapant sa main percée par la balle, avant d’essayer de contenir sa peine, le visage réellement froissé par la douleur ! « PUT- MAIS QU’EST-CE QUE TU AS FOUTU ?! MERDE ! MERDE ! MERDE ! » Contenir cette douleur ? Rectification, il ne put pas ! Tout ce qu’il était entrain de faire, c’était d’éructer dans tous les sens en perdant son air de faux calme qui cachait en vérité un véritable psychopathe sur pattes ! Il gigotait dans tous les sens pendant un bon moment, avant d’oublier carrément Pandore et de se diriger vers le corps d’Aspa. Cette dernière eut un ultime sourire moqueur, avant de rendre son dernier soupir, bien avant que son rival (ou plutôt celui qu’elle détestait pour son côté retors) n’arrive vers elle. Tout en tenant sa main, Ozzie, une fois à ses côtés, se mit à piétiner le cadavre d’Aspa à plusieurs reprises sans vraiment se calmer, préférant lâcher sa haine sur sa défunte collègue plutôt que de penser à la marine…

Mais au bout de quelques secondes, le brun reprit soudainement le contrôle lorsque…

- « MERDE ? ILS SONT OÙ ?! »

Lorsqu’il se rendit compte que les soldats avaient pris la poudre d’escampette avec le dragon céleste.

- « MERDE ! MERDE ! MEEEEERDEEEEEEEEE !!!! »

Ozzie s’avérait très douillet… Et surtout très dissipé, car il avait encore une fois oublié la lieutenante, tant il la sous-estimait complètement…

***

Passé la surprise de voir ma gueule derrière elle, Lance pivota complètement sur elle-même et m’assena un revers brutal à l’aide de son arme. Sauf que pour le coup, je n’avais même pas bronché, ni bougé. Sa claymore qui devait logiquement me trancher le bras droit sembla se buter dessus, comme si ma chair était complètement impénétrable. Pour dire vrai, j’avais tout simplement durci ledit bras avec tekkai. Rien de très compliqué quand on était immobile. Devant le flegme que j’affichais, elle me décocha également une violente droite en plein plexus, mais rien à faire : je ne cillai pas. C’est alors qu’une aura rosâtre jaillit de son corps et m’imprégna sans que je ne puisse là encore bouger et là… Ma gueule changea légèrement. Oui. Légèrement seulement. Mes traits tirés firent place à une peau plus lisse, ma corpulence devint on ne peut moins massive et mes quelques cheveux blancs disparurent. En un instant, j’avais perdu quelques années d’âge. 12 ans pour être plus précis. De 42 ans, j’étais donc passé à 30 ans d’âge, tout simplement. Néanmoins, plutôt que de rester passif, je voulus bouger pour la saisir, mais la « mommy » se déplaça très rapidement et bondit sur un côté à plusieurs reprises pour s’éloigner de moi. Cependant, lorsqu’elle reprit contenance et posa une nouvelle fois ses yeux sur moi, Lance se mit à rougir violemment.

Et elle ne fut pas la seule : Cassanja, la dragonne céleste était toute aussi cramoisie devant ma gueule d’Apollon.

Le Salem sex-symbol semblait être de retour malgré lui. Pour un petit moment en tout cas.

- « Vice-amiral ! »

- « Vous allez bien ?! »

- « Elle ne vous a rien fait de mal ?! »


Alors que les gardes restants de Cassanja gueulaient pour savoir si j’allais bien, c’est silencieusement que je m’observai sous toutes mes coutures. Je dégainai mon meito et utilisai le plat de la lame pour me mirer, avant de comprendre définitivement ce qui m’était arrivé. La jeune femme m’avait sacrément rajeuni. Plutôt que d’en rire, j’eus un long soupir, avant de rengainer, puis je fis un signe de main aux gardes pour qu’ils s’apaisent. On aurait pu croire que j’aurai coursé la fameuse « mommy », mais je me dirigeai plutôt vers Cassanja, avant de m’incliner poliment : « Votre sainteté. C’est une nouvelle fois un honneur. Ravi de vous savoir saine et sauve… » Remise de ses émotions bien que n’étant généralement pas pudibonde, la dragonne céleste dénuée de scaphandre s’autorisa à nouveau un sourire amusé et tendit sa main vers moi. En dépit de tout protocole militaire et du moment, galanterie et noblesse obligent. C’est donc tout naturellement que je m’emparai de sa main tendue pour la baiser délicatement avant de me redresser. De quoi pousser l’héritière des Libervithz qui s’approcha on ne peut plus de moi pour promener ensuite sa main sur mon torse nu, jouant de ses ongles sublimement manucurés sur mon torse, comme si elle cherchait à titiller ou agacer ma peau encore et encore.

- « Tu vois bien que je te l’avais dit… Que tu te rachèterais un jour ou l'autre, Fenyang. » Chuchota-t-elle à mon adresse, le regard aussi pénétrant que ceux d’un prédateur.

- « Effectivement. Je suis toujours aussi navré pour ce qui est arrivé à votre frè- »

- « Chuut. Tenons-nous en à la version de Thunderbird. C’est celle qui prévaut et celle qui me convient… »
Coupa t-elle en gloussant, toujours aussi amusée par ce qu’elle vivait, voyait et expérimentait.

Définitivement, elle était bien différente des autres dragons célestes…

Lance quant à elle avait pris la poudre d’escampette, bien consciente qu’elle ne pourrait pas rivaliser avec moi !


Salem plus jeune:
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Salem




Putain...

Ça faisait un mal de chien... Cependant, à la différence de l'homme entrain d'hurler à la mort, tu ne disais rien, contentant de ravaler ta colère et ta peine avant de t'extraire de ta geôle de pierre. Tes os menaçaient de se décompenser en poussière à chaque instant alors que ta chair hurlait d'agonie à chaque mouvement. Pas le temps de te plaindre, il te fallait réussir la mission. Ta psyché n'aurait su accepter un nouvel échec de la sorte, et tandis que tu te levais péniblement tu attirais l'attention du pirate clairement insatisfait de sa situation.

- TOI ! C'EST DE TA FAUTE ! JE VAIS TE BUTER !

Évidemment... Encore dans les vapes, tu venais à nouveau à lever une garde faillible tandis que tu voyais sa flûte se jetait vers le côté de ton crâne. Celui-ci était solide mais pas autant... Et silencieusement tu priais dans un élan de désespoir que ton avant bras gauche serait suffisant pour se briser à la place de ta tête. Pourtant, face à la folie de ta situation, seul le son du métal se fracassant sur ta chair sonnait  dans tes oreilles. Surprise autant que l'ennemi, tu tournais ton regard pour fixer ton bras qui s'était vêtu d'une étrange couloir noirâtre.

Ce bras autrefois blessé... Il ne tremblait plus. Il se tenait là, puissant, prompt à parer toutes les attaques qui te menaçaient. Comment... ? Ton entraînement aux cotés de Salem aurait-il payé ?

- Ha... Hahahahaha. T'es tellement foutue mec. Hahahaha !

Face à l'absurde de la situation tu en perdais ta rigueur militaire. Tu avais réussi ! Tu avais réussi à accéder à ce monde qui t'avait fermé ses portes tout ce temps. Prise d'une euphorie mêlée avec l'adrénaline et la douleur, tu ne pouvais que pleurer de bonheur sans te contrôler.

Cependant cela ne faisait pas les affaires de ton adversaire qui encore plus enragé cherchait à t’enchaîner de coup qui cette fois-ci ne te faisait presque plus mal. Non pas car tu arrivais à te revêtir de cette peau noir mais simplement car l'extase de ta situation inhibait totalement ta réponse à la douleur. Pour autant, tu étais toujours présente et dans un moment d’inattention de sa part, tu venais à lui faire une prise de judo, le faisant passer par dessus-toi avant de le faire retomber violemment au sol.

Puis, ne lâchant pas son bras un seul instant, tu te perdais dans une clé de bras afin de lui faire ravaler sa fierté. Quelques secondes, c'était tout ce qu'il te fallut avant de casser son bras dans un bruit ayant le don de glacer le sang des plus impressionnables. Et tandis qu'il hurlait de douleur tu te relevais à nouveau, tel un serpent, te positionnant derrière lui pour répéter le même exercice qu'avec sa coéquipière.

Tel un boa, tu te servais de tes bras pour couper l'arrivé d'air jusqu'à sa tête. Tu y mettais une puissance que tu ne soupçonnais même pas posséder, faisant gonfler tes muscles à l'extrême. Tu étais encore incapable de faire appel à ce Haki comme tu le voulais, mais c'était un bon début et au bout de deux minutes, le pirate n'hurlait plus, ne bougeait plus et respirait à peine.

Pas le temps de l'achever il te fallait rejoindre les autres. Tu pouvais te servir de ce cocktail hormonal qui parcourait ton corps pour te donner la force d'escorter le Dragon Céleste jusqu'au navire du Vice-Amiral. Allez... Un peu d'effort. Grimaçant de tout ton inconfort, tu rebroussais chemin, te doutant bien que tes gars n'auraient pas fuit aussi loin sans embarcation...

Une dizaine de minute... C'était tout le temps qu'il te fallut avant d'arriver à te frayer un chemin dans un renfoncement naturel, à l'abri des regards et de l'alerte ennemi. Il y avait sans doute encore plein de pirates qui rodaient à la recherche du noble, et c'était ton devoir que de le protéger jusqu'à l'arrivé de Salem.

- Votre Sainteté... Pardonnez mon apparence et mon incompétence.

Même si cela te faisait horriblement souffrir, tu venais à ployer le genou et à baisser la tête, montrant ta fidélité sans égale à sa personne. Même si tu savais les Dragon-Céleste parfois plein de vices, ils représentaient l'ordre, la paix, la justice sur ces océans. Il était un symbole que tu ne laisserais personne salir car c'était pour celui-ci que tu te battais, que tu étais prête à mourir dans les mains cruelles de l'ennemi.

- Je vais vous guider jusqu'au navire du Vice-Amiral Fenyang. Une fois à bord, vous n'aurez plus rien à craindre.  


Tu te retenais de tousser, ravalant ton sang presque immédiatement. Tu pouvais sentir les regards des autres soldats et gardes qui comprenaient bien que leurs survies jusqu'ici n'étaient dû qu'à tes efforts. Tu n'avais peut-être pas gagné leurs admirations, mais tu te contenterais de leurs obéissances.





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- « Eh bien ! Dépêchez-vous donc ! Ne restons pas plantés là, dans ce trou à rats ! »

Le dragon céleste, jeune d’apparence, avec une gueule tout à fait détestable pouvait maintenant revêtir son rôle : celui du gros chieur patenté qui n’était rien que la pâle caricature de ce qui pouvait se faire de pire chez les siens. Il avança alors vers la lieutenante devant lui et voulut lui flanquer une taloche comme il en avait l’habitude, mais il s’immobilisa d’un seul coup et commença à reculer. Etait-ce parce qu’il avait eu un réflexe instinctif ? Une prise de conscience à la dernière seconde ? L’envie de se salir les mains face à une marine crasseuse qui n’avait réalisé son devoir que de façon in-extrémis ? Non… Rien de tout ça. En effet, comme la plupart des soldats faisant également face à Pandore, il venait de voir une silhouette qui apparut comme par magie derrière elle. Et sans que la pauvre marine ne puisse esquisser un seul mouvement puisqu’elle n’avait absolument pas le haki de l’armement, elle se mangea un middle kick qui la balaya jusqu’à un mur qu’elle explosa dans sa course ! Evidemment, le coup, d’une rare violence, fit sursauter de frayeur le dragon céleste à la limite de faire sur lui. Parce que oui, il reconnaissait cette adolescente ! Celle-là même qui se tenait il y a quelques minutes aux côtés de la capitaine pirate qui en voulait à sa grande sœur, Cassanja. Pas de doutes, c’était clairement une ennemie !

- « Sa sainteté ne veut-elle pas nous suivre ? Je suis sûûûre que nous pourrions être amis, nyaaaa ! »

Aru faisait enfin son auguste apparition ! Si elle avait voulu dans un premier temps rester aux côtés de Lance pour courser Cassanja, elle avait fini par se faire la réflexion qu’Espa et Ozzie prenaient trop de temps pour capturer le petit frère, ce qui n’était pas normal. En dépit de ses deux couettes blondes, de son air poupon, du pouce qu’elle avait en bouche et de son petit gabarit (1m60 pour à peine 50 kilos), Big Sis n’en demeurait pas moins une ancienne adulte et surtout une ancienne Cipher Pol qui avait conservé tous ses acquis, à savoir un corps à corps notable, la maitrise du soru et du kami-e, ainsi qu’une maitrise du sabre plutôt effarante. D’ailleurs, le fourreau qu’elle tenait de sa main gauche (trop occupée à sucer son pouce droit de façon kawaï !) jurait avec son accoutrement de gothique lolita qui la rendait aussi mignonne que terriblement flippante. Clignant des yeux de manière presque trop innocente, elle voulut faire un pas de plus vers le dragon céleste qui recula promptement au point de tomber sur ses fesses, qu’une balle venue de nulle part se planta à ses pieds. Peu alerte dans un premier temps, la sale gosse se résolut à bondir de quelques pas en arrière, avant de regarder autour d’elle pour voir d’où venait le projectile. C’est alors qu’elle vit sur un arbre plus loin, la silhouette d’une marine qui la visait avec son flingue…

Mereleona avait rejoint la partie. Mais de loin. La sale flingueuse, sourire carnassier scotché à la tronches, gardait ses distances telle une snipeuse…

En tant que fière soldate, elle pensait que Pandore aurait à cœur de lui rembourser son kick…

Sa présence ne serait que du soutien pour protéger de loin le dragon céleste qui finit par être protégé par un cercle humain formé par le reste de ses hommes…

- « Rholala ! Ce que vous êtes chiants ! J’veux juste le récupérer et en faire mon pote, nyaaaaa ! » Qu’Aru se permit de dire en dégainant lentement son sabre, ses pupilles dorées se fendillant à la verticale, telles celles d’un chat, lui donnant une aura bien plus menaçante…

***

- « Sa sainteté me permet-elle de f- »

- « Ne la tue pas, Fenyang. »
Coupa t-elle immédiatement. « J’ai bien envie de lui faire subir ce qu’elle a également fait à moult gens. Je ne suis pas particulièrement friande d’esclave, mais ma foi, une de temps à autre… Tu pourrais faire ça pour moi… ? »

- « Vos désirs sont des ordres. » Répondis-je le plus platement possiblement.

- « Sois moins formel… Suis-je aussi détestable que mes pairs ? » Que Cassanja me demanda, faussement peinée.

« Point du tout. Mais je me dois de rester professionnel en toutes circonstances. Sur ce, je reviens très vite. »

C’est donc sous cette phrase que je disparus de son champ de vision d’un soru. Et si Cassanja eut l’air navré l’espace d’un instant, un sourire revint très vite fleurir sur son minois qui ne laissait personne indifférent. Amusée. Elle n’était que tout bonnement amusée ; et c’est toujours dans cet état d’esprit qu’elle regarda la direction qu’avait prise Lance pour s’échapper. Est-ce que j’avais du mal avec cette femme ? Oui. Si je savais pertinemment que j’étais dans ses petits papiers, je ne pouvais pas me départir de cette impression de n’être qu’un toutou à ses yeux avec lequel elle pouvait parfois s’amuser. De ce fait, je n’osais même pas la sonder avec mon haki de l’observation… Mais en même temps j’avais toujours en tête la mort de son frère que je n’avais pas réussi à sauver à Alabasta. Un dragon céleste plus ou moins détestable qui s’était fait croquer par un roi des mers… Et moi avec… Sauf que si j’avais réussi à sortir du ventre du monstre, son frère y était resté. Après être revenu dans les rangs, j’avais pris mon courage à deux mains pour porter la responsabilité de sa mort, mais Cassanja, contre toute attente, ne m’en avait pas voulu. J’étais donc redevable de cette grâce, même si je n’aimais pas spécialement sa caste et les siens. Rien que des pourritures, clairement. Mais qui pouvait bien aller contre leur volonté ? Pas même moi.

- « Désolé Lance, mais on s’arrête là… » Qu’avais-je soufflé en apparaissant soudain devant la pirate qui s’échappait au pas de course.

Celle-ci, surprise de me voir arriver aussi vite devant elle grâce au soru, serra les dents et se mit en garde, prête à en découdre.

- « Rêve Fenyang ! »

Comme quoi, on n’avait jamais de boulots faciles…[/b][/color]
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Salem




Engagez-vous qu'ils disaient...

L'espace d'un instant tu te revoyais à ton adolescence... Seize-ans, aucune idée en tête autre que s'engager dans une voie dont tu pourrais monter chaque marche jusqu'au sommet. Aucun regard vers l'arrière, aucune pensée pour ta famille, simplement une volonté de sublimer dans le devoir. Tu te remémores avec précision chaque corvées, chaque exercices, chaque calvaires que tu avais du vaincre pour être acceptée dans les rangs. Tu avais toujours été bouffie d’orgueil, de naïveté, d'étoiles dans les yeux.

Puis l'élite, et les champs de bataille. A chaque fois tu en sortais vivante, plus forte qu'auparavant, prenant un certains goût au sang que l'on versait dans l'effort. Il fallait bien après tout, c'était là un des seuls moyens pour un soldat de survivre, de garder les pieds sur terre et la tête haute. La violence devenait une routine, la douleur une vieille amie. La mort quant à elle n'était jamais loin mais il fallait l'ignorer, continuer d'avancer et espérer devenir suffisamment puissant pour la distance pendant encore plusieurs années.

Pour autant, tu avais été rattrapée une fois déjà. Tu avais connu le désespoir, les abysses. Tu pensais avoir sorti ta tête de l'eau mais te revoilà dans cet endroit sombre alors que tu perdais peu à peu conscience. Ta respiration était sifflante, saccadée, te brûlant les poumons à chaque inspiration. Du sang coulait de ton front venait à salir ton seul œil valide alors que tu pouvais te rendre compte que tu en perdais beaucoup trop pour ton propre bien.

Combien de temps encore ? Pas longtemps. Encore quelques minutes et tu pourrais te reposer longuement, sans plus aucun répit. Plus de devoir, plus de Vice-Amiral, plus rien...

- ... nyaaaaa !


Bordel, on ne pouvait même plus crever un peu sans être torturé par un sentiment de malaise profond. Désarticulée, tu tentais de recomposer tes forces alors que tu faisais tonner le bruit des gravats t'ayant recouverte. Tu n'avais pas le droit de mourir maintenant, pas des mains de cette femme à l'attitude des plus horripilantes. Heureusement pour toi, elle ne te prêtait guère attention, préférant s'attarder sur les quelques soldats qui se battaient encore bec et ongle pour préserver l'existence du Dragon-Céleste.

Un instant... C'était tout ce qu'il te fallait. Chargeant en ligne droite avec le peu de sensation qu'il te restait dans les membres, tu venais à tenter de lui broyer la mâchoire d'un coup bien placé. En vain. Elle t'avait vu et avait utilisé la même technique de déplacement que le Vice-Amiral pour se préserver de ton attaque.

- T'es pas encore crevée toi ? T'es encore plus chiante que les autres !


Tu souriais face à ça n'ayant de toute manière pas la force de lui répondre. Les bras ballants, ta garde n'avait plus aucune consistance. Chargeant à nouveau, la seconde tentative fut encore plus un échec que la première et cette fois-ci elle se permit même de te cueillir d'un coup dans la genou. Et comme s'amusant avec toi, elle t'accueillit de toutes part pour à nouveau faire flancher tes muscles et tes os.

Avec surprise cela te rappelait les exercices de Salem. Si ses coups faisaient bien plus mal, tu avais au moins l'assurance avec lui qu'il ne désirait pas te tuer. Elle... C'était simplement son sadisme qui te maintenait en vie.

Incapable de la voir plus d'une seconde ou deux, sa vitesse était une vraie plaie à suivre. Son gabarit n'aidait pas non plus. Cela la rendait insaisissable et pourtant. Il te suffisait que d'un coup chanceux. Et vu ton état, tu étais disposée à t'offrir encore un peu plus dans les bras de la grande faucheuse pour porter ce coup. Ainsi, tu venais à disposer ton corps de manière à y montrer une partie de ton abdomen. C'était instinctif, mais tu l'invitais à t'empaler à cet endroit...

Et cela ne manquait pas. Dans son arrogance elle pensait s'être trouvée une ouverture pour mettre un terme à ta vie et c'était dans un enchaînement à base de soru et d'escrime qu'elle venait à t'empaler là où tu le désirais. Serrant les dents, encore plus qu'avant, tu portais ton regard ensanglanté dans le sien. Puis, avant qu'elle ne retire son arme tu lui choppais son avant bras avec ta main gauche que tu renforçais avec ton Haki. C'était encore une science inexacte pour toi, mais tu n'avais pas le choix que d'y aller à l'aveugle.

Crac. Ta poigne ne lui avait laissé aucune chance et son bras dominant avait été neutralisé. Ancienne CP, elle n'allait pas perdre pied uniquement à cause de la douleur, mais tu t'en foutais. Cette fois-ci c'était ta jambe droite qui s'enfonçait dans son sternum pour lui couper le souffle et l'envoyer valser à quelques mètres de là. Elle était rapide et agile certes, mais son manque de gabarit faisait qu'elle se retrouvait bien moins puissante que toi.

En clash frontal tu avais l'avantage, même dans ton état.

Sortant alors son sabre qui trouvait encore son repos dans ta chair, tu fixais celui-ci, le soupesant quelques instants. Tu pissais le sang mais tu t'en foutais bien. Quitte à mettre la tête dans la tombe, autant y aller avec fracas. Et contre toutes tes certitudes, tu allais te servir d'un sabre. De son sabre même, afin de déloger son crâne de sa nuque, qu'elle le veuille ou non.

Quelques semaines auparavant tu avais demandé si tu pouvais prendre la tête du Vice-Amiral. Évidemment tu avais échoué. Mais tu ne partirais pas sans la sienne cette fois-ci. Question d'honneur mal placé.





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- « SALOPE ! LAIDERONNE ! GROGNASSE ! GUEUSE ! TU T’ES VU AVEC TES GROSSES TÉTASSES DE VACHE LAITIÈRE ?!!! T’ES QU’UNE PUTAIN DE MOCHETÉ !! PERSONNE T’AIME !!!! VA AU DIABLE, PÉTASSE !!!! »

Big sis’ Aru éructait de toute ses forces ! Contrairement à ce que Pandore avait pu penser, avoir son bras dominant brisé n’était pas la chose la plus facile à gérer ! On parlait quand même d’une putain de fracture qu’une gamine de son âge arrivait très peu à gérer, malgré son expérience réelle qui ne mtchait plus forcément avec son corps frêle ! Avoir une puissance de frappe était bien différent de la résistance ou de l’endurance, même à son niveau de puissance. Les dents serrées et les larmes aux yeux, Aru semblait se fondre dans un comportement enfantin qui frisait presque le ridicule ! Son visage, tout rouge, devenait presque violacé, d’autant plus qu’elle n’arrêtait de gueuler des insanités sous le regard médusé de l’assistance, hormis Pandore et Mereleona, très certainement. Du reste, cette dernière s’était mise à se marrer comme une démente devant la scène qui lui était offerte. Si la petite blondasse qui hurlait comme un dératé était bien marrante à voir, celle qui l’avait médusé et qui avait instantanément gagné son respect, c’était la petite Pandore. Elle ne pensait absolument que la borgne en avait autant dans le ventre. C’était vraiment la preuve que le « boss » comme elle aimait affectueusement l’appeler avait un don pour dénicher les perles rares. Nul doute qu’elles s’entendraient bien autour d’un bon verre et pourquoi pas de la fumette et peut-être même des ragots. C’était à tester en tout cas, que se disait la brune !

Mais en attendant de pouvoir l’inviter, la flingueuse braqua son arme vers la blonde et se mit à tirer une nouvelle fois ! Aru, en attendant les coups de feu, eut le réflexe de se tortiller sur elle-même comme une vulgaire feuille de papier en esquivant plus ou moins aisément les balles ! Elle grogna ensuite et adressa un doigt d’honneur à Mereleona qui, elle, fut définitivement tordue de rire sur son perchoir ! Y’avait pas à dire, cette gamine lui avait refait sa journée ! La gamine en question d’ailleurs comprenait qu’elle était dans la panade. Elle était non seulement en infériorité numérique avec le bras cassé, mais aussi complètement désarmée. Pas conne pour un soru et ayant bien vu qu’une attaque frontale lui serait quasi fatale, elle se mit à grincer des dents et pointa d’un doigt inquisiteur l’un des hommes autour du dragon céleste ! « LAURENTIS ! C’EST PAS COMME ÇA QUE ÇA DEVAIT SE PASSER !!! TU M’AVAIS PROMIS AVOIR NEUTRALISÉ LES DEN-DEN DANS LA ZONE ! COMMENT ÇA SE FAIT QUE CETTE PUTE SOIT DEVANT MOI, HEIN ?! » Et là, blanc. Aru venait de dévoiler quelque chose qui assomma complètement toute l’assistance, ou presque. Les regards se tournèrent doucement vers l’agent gouvernemental, qui, surprit par la tournure des choses dut sortir à la hâte un coutelas de son costume avant de le passer sous la gorge du dragon céleste qu’il récupéra dans ses bras, contre lui.

- « M-MAIS QU’EST-CE QU- AAAAARGGHHHH ! » Le dragon céleste était à la fois outré et apeuré.

- « P-pas un geste ou je l’égorge d’un coup, compris ?! D-déposez vos armes !!! » Déclara en panique le fameux Laurentis qui recula avec son otage, tout en faisant face à la position de Mereleona pour qu’elle ne lui colle pas une balle en pleine gueule.

Le fameux Laurentis était un homme d’à peine 1m70. Il avait non seulement un visage très ingrat, mais il semblait bien rondouillard. A en juger par sa carrure, on pouvait deviner qu’il faisait partie de ces personnes qui avaient échoué à intégrer le Cipher Pol pour de bon, mais qui avaient tout de même été conservé comme gardes de corps et agents gouvernementaux, parce qu’ayant un minimum de compétences. Le pauvre ne savait plus à quel saint se vouer et ne s’imaginait pas que la situation dégénèrerait autant. Craintif, il partageait son regard entre Pandore, Mereleona plus loin et bien entendu, Aru… « C’est bien mon petit toutou, ça ! Je savais que je pouvais compter sur toi, nyaaaaaa ! » Malgré la douleur au bras, Big Sis semblait avoir repris du poil de la bête, comme en témoignait le retour de son "nyaaa" qui ponctuait les fins de ses phrases. La voix langoureuse de la blondinette prouvait qu’elle avait une emprise psychologique sur le pauvre gouvernemental, sans doute depuis ses années au Cipher Pol. C’était donc le fameux Laurentis qui avait brouillé les communications, sans doute à l’aide de capteurs et de den-den-blancs. Sans doute avait-il également vendu la mèche de l’arrivée des Libervithz sur l’archipel à ce moment précis, d’où la présence des Rascal Babies sur les lieux. Un coup monté depuis bien longtemps. Une conclusion que pouvait-il tirer n’importe qui sur l’instant, très clairement.

- « Allez, j’vais enfin pouvoir m’occuper de ton cas, salope ! » Que gueula Aru en fonçant droit sur Pandore et en finissant par un saut qui allait se conclure par son fameux middle kick…

Comment Pandore allait-elle s'en sortir, cette fois ?

***

- « DÉGAINE TON ARME FENYANG !!! » Hurla Lance, alors qu’elle continuait d’agiter sa grande lame vers moi…

- « Tu vois pourtant bien que je n’en ai pas besoin. En plus, tu combats sans soif de sang et envie de me tuer, alors… »

La « mommy » était verte de rage ! Si elle avait connu des personnes surpuissantes dans la marine, jamais on ne l’avait autant ridiculisé à ce point. Il faut dire que soit j’esquivais ses attaques avec une facilité déconcertante, soit je les parais avec mes paluches que je renforçais grâce au tekkai. Et bientôt une quinzaine de minutes qu’elle n’arrivait à rien. Bien évidemment, il ne fallait pas se méprendre : Lance était assez puissante pour être considérée comme une supernova et ses attaques généraient même tout naturellement des lames de vents destructrices qui allaient saccager le décor environnant. Seulement, elle se heurtait à quelqu’un qui ne jouait pas dans la même ligue qu’elle ; et ce quelqu’un, c’était bien évidemment bibi, le tout avec le sourire aux lèvres. « Qu’est-ce qui pousserait une pirate pacifique comme toi à vouloir mettre le grappin sur dame Cassanja ? » « LA FERME ! BATS-TOI ! » Rien à faire. Elle ne voulait absolument pas parler. Alors, pour la première fois, juste pour la titiller un peu, je décidai de contre-attaquer, les mains dans les poches, en lui balançant à la gueule un bon gros rankyaku des familles. Elle bloqua l’onde tranchante avec sa claymore et réussit à la repousser vers les hauteurs, mais bien après avoir été elle-même repoussé sur plusieurs mètres en arrière sous la force de mon attaque. Mais à peine eut-elle le temps de reprendre contenance que j’étais derrière pour lui foutre littéralement un violent coup de pied au cul !

Projetée sur des mètres, elle termina sa course au sol pendant quelques secondes, avant d’effectuer une roulade, se redresser et se remettre en garde, le visage tout rouge de gêne.

- « PERVERS ! »

Une insulte qui m’arracha un petit rire avant qu’elle ne me décoche une gigantesque lame de vent bien vénère…


Dernière édition par Alheïri S. Fenyang le Jeu 28 Sep 2023 - 13:37, édité 1 fois
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La Même Rengaine
Feat
Salem




Ploc... ploc... ploc.

Il était étonnant de constater la quantité de sang que pouvait perdre un être humain avant de tomber dans les pommes définitivement. Agissant purement à l'instinct, tes sens s'endormaient peu à peu. D'abord ta vision qui s'était perdue en couleurs bavantes et en flou épais, puis ton ouïe qui déformait chaque son en une bouillie de grave indéchiffrable. Ton touché quant à lui était totalement absent, ne percevant même plus la douleur qui déchirait tes entrailles. Seul le goût et l'odorat te permettait de garder la main sur les évènements alors que ta respiration se faisait davantage erratique à chaque seconde s'écoulant.

Des trahisons, des retournements de situation... Tu n'en avais plus rien à foutre. Tu agissais tel un pantin désarticulé, te perdant dans ton unique objectif : la mise à mort de ton ennemi du moment. Rien de plus, rien de moins.

Et si elle s'était prise de gémissements et d'une crise d'adolescence, elle n'avait pas mit longtemps avant de retrouver un semblant de raison. Elle savait qu'il fallait se débarrasser de toi et qu'il suffisait de te souffler dessus pour que tu t'effondres définitivement. Ce n'était pas là un exercice difficile non ? Elle avait été formée, elle avait affronté la fureur des mers, elle avait rencontré des ennemis bien plus menaçant que toi.

Alors pourquoi son pied s'était-il stoppé net ? Pourquoi tu ne t'envolais pas à plusieurs mètres pour y finir ton existence ? Baissant le regard, elle pouvait voir son erreur. Une fois pas deux... C'était sans doute ce que tu te disais sur l'instant alors que tu avais chopé sa cheville au vol avec ta main droite, l'ayant renforcée à nouveau avec ton Haki. Puis, ne lui laissant pas l'opportunité de se débarrasser de ton emprise, tu lui enfonçais son propre sabre dans la cuisse devant les yeux horrifiés de Laurentis.

- AAAARG !


Elle hurlait... Elle hurlait beaucoup trop pour toi. Toujours ta poigne resserré sur sa cheville, tu la jetais violemment contre le sol, déformant au passage la terre à la réception. Puis, dans un réflexe proche de la mémoire musculaire, tu te posais sur elle avant d'enfoncer ton poing droit dans sa gueule. Puis le gauche, puis le droit et à nouveau le gauche... Tu rythmais la scène pendant de longues secondes par le son de tes phalanges s'écrasant sur sa gueule, lui délogeant au passage un peu sa dentition et lui déformant son joli visage d'adolescente.

Lorsque tu en avais fini, elle ne cracherait plus aucun nyaaa de son existence. Si elle était encore en vie, on aurait pu prendre en peinture son visage et l'afficher dans un musée d'art moderne.

- J-j'ai.. dis... Arrêtez !

Encore un bruit parasite. Encore un autre ennemi. Tu avais eu six années de congés et tu avais cette drôle d'impression qu'on te le faisait payer en t'infligeant ce genre de traitement. Qu'importe. Tu aurais le loisir de t'en plaindre au Vice-Amiral plus tard si tu survivais.

Approchant d'un pas traînant, tel un corps sans vie, l'homme bredouillait quelques menaces que tu n'entendais même plus. Il le savait, après tout ce que tu avais vécu, tu n'allais pas t'arrêter en si bon chemin. Il prit même peur en pensant que tu avais totalement oublié la cible qu'il tenait à portée de lame. Et dans le fond, il n'avait pas vraiment tord. Mais voilà, dans un moment de désespoir, il se sentit en veine, il avait ses chances après tout ! C'était à peine si tu tenais debout !

Relâchant violemment le Noble, il vint à se jeter sur toi avant d'enfoncer son couteau directement dans ton épaule. Il avait réussi ! Il t'avait eu ! Désormais il allait pouvoir fuir ! Il allait pouvoir surv...

- Aie.

Comment ça... aie ? Le pauvre n'eut pas le temps de comprendre que sa vision venait à se figer dans les ténèbres. N'ayant plus la patience de te battre, tu avais agrippé son visage tout en enfonçant tes pouces dans ses orbites. Pour y rajouter ton emprise, tu venais même à les recouvrir d'Haki. Si tu en avais eu la force, tu lui aurais broyé le crâne sur le champ, mais à défaut, tu te contentais de le faire hurler de douleur. Tu n'étais pas sadique, du moins pas plus que la moyenne. Mais tu étais contrainte de constater que ses cris te permettaient de rester encore un peu consciente. Et lorsque tu en eus fini avec lui, débarrassée de tout objectif, tu te laissais retomber au sol.

Désormais c'était vraiment la fin. Tu avais perdu beaucoup trop de sang. Si des nouveaux ennemis venaient à apparaître, alors tu serais impuissante. C'était cependant soulagée sur le moment que tu fermais les yeux... Peut-être pour la dernière fois.





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- « Y’a pas à dire, t’es vraiment quelque chose Pandore ! » Que chuchota Mereleona en venant cueillir la borgne dans ses bras au moment où elle paraissait tomber définitivement dans les vapes, pendant que les secours arrivaient enfin sur place…

***

Si de son côté, Pandore avait fait un bon nettoyage qui lui vaudrait des honneurs, de mon côté, Je faisais face à une grosse lame d’air qui me fonçait droit dessus. J’aurai certainement pu l’esquiver ou même la contrer à coup de tekkai et de haki de l’armement, mais je dégainai cette fois-ci ma lame pour dévier complètement l’attaque d’un revers, si bien qu’elle allait se perdre sur quelques bâtiments qu’elle explosa sans aucun problème. C’est qu’elle était quand même forte et même très belle, à un tel point que je me demandai ce qui l’avait poussé à finir dans cette carrière de pirate et surtout dans cette lubie d’être une « maman » pour des « gamins » qu’elle-même créait à l’aide de son pouvoir. Un manque depuis l’enfance ? Ou quoi d’autre ? Bref, j’étais perdu… Et je la regardais tout en essayant de comprendre. J’avais ce luxe de le faire non seulement parce qu’elle-même ne cherchait pas spécialement à me buter, mais aussi parce qu’il était clair comme de l’eau de roche qu’elle avait à peine la moitié de ma puissance. Pas besoin d’évaluation ou de l’observation pour ça. Je le savais, elle le savait, l’affaire était entendue sur ce point…

« Tu ne peux pas comprendre Fenyang. Toi qui a toujours vécu dans le bonheur ! »

- « Certes… Mais j’en connais qui ont plus souffert que toi et qui sont quand même restés du bon côté de la ligne… »

- « Qu’est-ce que tu appelles bon côté de la ligne ?! Tu n’es rien qu’un toutou des dragons célestes ! Cette même Cassanja n’a pas hésité à me narguer en achetant des enfants à une vente d’esclaves alors que je voulais les récupérer pour faire leur bonheur !!!! »


Lance rugissait presque, les poings serrés sur la garde de sa claymore. Elle en avait presque les larmes aux yeux. Sans pour autant tout comprendre d’un seul coup, j’imaginai assez aisément qu’elle avait voulu enchérir sur les gosses, avant de se voir dépassé par Cassanja qui avait également dû bien se foutre d’elle. Vu la gueule de la céleste, c’était pas étonnant. Ceci étant dit, j’étais plutôt étonné. L’achat de gosses ? Pourquoi faire ? Ses esclaves ? Elle qui n’était pourtant pas spécialement attirée par les esclaves d’après ses dires ? Devrais-je lui poser la question ? Bah, on verrait bien… Toujours est-il que je haussai les épaules avant que Lance ne me fonce dessus une nouvelle fois presque les larmes aux yeux. Cette histoire prenait une allure un poil dramatique qui ne me faisait plus sourire… Mais qui ne me rendait pas non plus triste. Sans être un faux empathique qui chialait pour un rien, je ne pouvais pas non plus plaindre plus longtemps la bretteuse qui me faisait face, puisqu’elle avait embrassé de son propre gré le chemin de la flibuste. Il ne lui restait plus qu’à assumer ses actes et surtout à finir comme étant l’esclave de la céleste…

C’est donc en silence que je contrais ses attaques ou esquivais ses coups bas comme des kicks dans les parties intimes ou la projection de sable vers mon visage via son épée. Évidemment, en plus de ses nombreux coups d’épées, elle me balança plusieurs lames de vent infusé du pouvoir de son fruit du démon, mais je les esquivai sans peine. Ce n’est qu’à un moment donné qu’elle modula sa voix et qu’elle finit par me susurrer de façon presque mélodieuse : « Réponds à mon appel, mon enfant et jette ton arme… » Sauf qu’il ne se passa… rien. Déjà parce que j’étais beaucoup plus puissant qu’elle, plus âgé aussi et parce qu’il fallait se réveiller de bonne heure pour essayer d’hypnotiser un détenteur du haki des rois. N’étant point affecté par ce qu’elle voulut faire et devant sa mine plutôt ébahie, je fis justement usage de mon fluide royal pour l’assommer sévèrement. Les yeux révulsés sous le choc, elle lâcha sa claymore et tituba avant de flancher sur un genou. Elle restait consciente mais la vague qu’elle venait de se prendre de plein fouet l’avait assez remué. Et ce n’est que lorsqu’elle me vit devant elle, la surplombant de toute sa hauteur qu’elle se mit à trembler de tout son être pendant que j’approchai l’une de mes mains vers elle…

- « N-Non… Non… Mes enfa- »

Une fois ma main sur son front, un bon coup de hasshoken acheva définitivement de la faire tomber dans les pommes…

***

Lorsqu’elle se réveilla de son sommeil forcé, Lance put constater l’horreur : elle était non seulement entravée par des chaines et menottes en granit marin, mais elle avait également le fameux collier explosif autour de son cou qui était définitivement mortel. En regardant autour d’elle, elle put également constater que la plupart de ses hommes étaient également sous les fers, dont beaucoup en larmes. Lorsqu’elle questionna quelques-uns, la mommy finit par comprendre qu’elle avait tout perdu, quasiment : Espa, Ozzie et Aru semblaient être morts et leur indic, le fameux Laurentis avait été amoché comme jamais et sans doute exécuté par les forces de la marine. Choquée pendant un moment, Lance finit elle aussi par pleurer dans le fin fond de la cellule située dans ce qui devait être la cale d’un navire. D’ailleurs, lorsqu’elle vit des gouvernementaux en costard accompagnés de brutes torse-nu armés de fers chauffé à blanc, elle se mit à redoubler en pleurs comme les autres et voulut bouger, mais rien à faire. Son saucissonnage était définitif. Elle hurla de rage à plein poumons, mais ne put que constater avec horreur la séance de marquage du reste de son équipage encore en vie… Et de la sienne. Ce n’est qu’après un long moment de souffrance sous la marque qu’on lui infligea dans le dos que son esprit se brisa partiellement… Et définitivement.
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Une demi-journée de navigation plus tard, au port de Marijoa…

- « Mh ? Des enfants, dis-tu ? Effectivement, il m’arrive d’en acheter oui… Mais je les place aussitôt aux mains de gouvernementaux pour qu’ils en fassent de futurs agents voire des Cipher Pol. Ce que t’as raconté Lance est la pure vérité, je me suis amusée à surenchérir et à me moquer un peu d’elle. C’est sans doute à ce moment-là qu’elle m’en a voulu à mort, nfufufu ! »

Définitivement, j’avais dû mal à saisir cette femme et pour être honnête, sa plastique n’arrangeait rien. Cassanja, physiquement, était bien plus belle et plus raffinée que la plupart des dragons célestes. C’était pareil pour son frère d’ailleurs, bien que ce dernier eût l’air plus d’un gros pourri gâté qu’autre chose. D’ailleurs, durant le voyage entre Shabondy et Marijoa, ce dernier n’avait pas arrêté de gueuler de colère partout, jusqu’à ce que son ainée finisse par le calmer en quelques mots seulement. A croire que devant Cassanja, il n’était rien de plus qu’un toutou docile… Pourquoi avais-je fais le déplacement avec eux ? Pour éviter d’autres soucis, au cas où. En l’absence d’amiraux, il fallait bien que quelqu’un de compétent fasse le job. C’était le minimum. De ce fait, j’avais laissé une partie de mon équipage à Shabondy, temporairement…

- « Ses dires t’intriguaient ? Tu pensais que je leur faisais du mal ? A bien des égards, c’est un peu le cas finalement, nfufufu ! ♪ »

Je ne répondis pas, préférant détourner mon regard vers toute la chaine d’esclaves que les agents du gouvernement faisaient débarquer et déportaient vers les hauteurs de la ville sainte. Lorsque je vis Lance marcher telle une zombie les yeux dans le vague vers son funeste destin, je ne pus réprimer un soupir en me faisant la réflexion que j’aurai peut-être dû faire comme Pandore avec la plupart de ses autres hommes : la tuer pour lui éviter cet enfer sur terre. Finalement, j’avais un peu de peine pour cette femme. Comme quoi, on pouvait être un monstre de puissance, avoir vu toutes sortes d’atrocités et garder quand même un peu d’humanité. C’était après tout l’une des rares pirates à ne pas tuer, bruler, piller… Même si ses actes et sa philosophie étaient définitivement répréhensibles. La vie quoi. Injuste à bien des égards, oh que oui…

- « La quarantaine te va beaucoup mieux, Fenyang. » Me dit-elle en venant s’amuser à réajuster ma cravate comme une bonne épouse dévouée à son homme, maintenant que j’avais retrouvé mon apparence normale ou plutôt actuelle. « D’ailleurs, il se murmure que tu es le candidat le plus en vue pour succéder à Tetsuda. Je suis persuadé que tu feras un excellent amiral… Et que tu accourras toujours à mon secours quand il le faudra… »

Et sans même me laisser l’ouvrir, Cassanja lâcha ma cravate, fit quelques pas en arrière non sans tournicoter sur elle-même, avant de s’en aller, me laissant seul, coi et un peu hébété sur le port. Dire qu’elle me faisait de l’effet ne serait pas mentir… Mais de toute façon, que pouvais-je faire ? Rien. En devenant amiral, j’allais clairement et plus que jamais finir par être le toutou de ce gens et mettre leur sécurité en priorité. C’était surement la partie la moins glamour du rôle, mais qu’importe. Là où il y a nécessairement de l’ombre également. C’était un tout. On ne pouvait pas seulement vouloir des prérogatives et cracher sur les devoirs qui allaient avec. Une conclusion qui me fit soupirer, avant que je ne prenne la direction d’une frégate marine qui allait me raccompagner sur Shabondy maintenant que les Libervithz étaient en sécurité.

***

- « Comment va la gamine ? » Avais-je demandé, une fois rentré à bon port.

- « Ses jours ne sont pas en danger, mais elle doit surement encore comater » Me répondit Meilan en soupirant.

Est-ce que nous étions désolés pour elle ? Oui… Un peu. Mais pas trop quand même.

Après tout, c’était ça la vie de marine. La carrière qu’elle avait voulu embrasser avec bon cœur. Non ?
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