Hat island. De mémoire, c’était la première fois que tu posais un pied dessus. Tu n’avais jamais eu l’occasion par le passé. Tu avais entendu des rumeurs dernièrement quant à la présence d’un des lieutenants de Rourke. C’était l’opportunité rêvée pour progresser dans ta quête de vengeance.
Ainsi, tu te rendis sur l’ile depuis La nouvelle O’hara, après avoir rencontré Mozart, cette fille bizarre. Depuis que tu arpentais les routes poussiéreuses de ces terres, tout le monde te jugeait pour que tu ne susses quelle raison. Et cela t’irritait au plus haut point.
Cela faisait 3h que tu évoluais à cheval en direction d’On vous jure c'est pas du tout un piège City et à chaque fois qu’un cavalier croisait ton chemin il crachait devant toi en posant la main sur son colt.
Une fois à l’orée de la ville, tu descendis de ton canasson et attachas sa bride à une barre devant l’écurie. Tu soupiras énormément en remarquant que tes bas et tes bottines à talon étaient déjà recouverts de sable. Tu t’époussetas une bonne fois avant te retrouver perdue dans les allées du bourg.
La mairie ? Le saloon ? Mais surtout pas le bureau du shérif. Cela ne ferait qu’aggraver la situation et ton statut de pirate n’assurait pas ta sécurité. Ainsi la taverne se montrait le meilleur endroit pour glaner des informations sur les gens dans les environs. La chaleur était insoutenable pour toi habillée en noir et le cagnard tapait bien plus que tu n’avais l’habitude de supporter.
— Et ton chapeau, bécasse, il est où ? C’est la…
Il n’eut jamais l’occasion de finir sa phrase. C’était la goutte d’eau qui fit déborder le vase. Une balle vint se loger rapidement dans sa cage thoracique. Il s’écroula d’une traite, ce qui ne manqua pas d’alerter ses concitoyens. Ces derniers s’approchèrent pour repérer l’origine de la détonation et découvrirent avec stupéfaction la pointe de ton fusil encore fumante. Ils te mirent tous en joue, prête à te canarder à la moindre gestuelle louche de ta part.
— Pourquoi t’as refroidi Barry, pied tendre ? Il ne t’a rien fait.
Tu rangeas ton arme dans son holster et résumas ta marche pour passer le cercle disparate qui s’était formé autour de toi. L’individu qui avait prit la parole te laissa faire quelques pas, interloqué par ta répartie, avant de presser la détente. D’un réflexe presque hors du commun, tu te détournas pour que la balle ricoche sur les lamelles de tes ailes.
Pour riposte, tu dégainas à nouveau un revolver et l’abattu sur le champ d’une visée impeccable. Enfin tu avanças d’une foulée supplémentaire et d’un geste fluide tu convertis tes armes à feux en ta faux pour trancher en deux la personne devant toi. Et dans la continuité de ton mouvement, tu retransformas ton engin de mort en tes pistolets.
Au début hésitant, ils comprirent bien vite qu’ils ne pourraient rien contre toi et se rendirent en ranger leurs pétoires. Tu rentras alors dans le saloon et le tenancier te toisa. De la méfiance et de la colère se dégageaient de ses yeux. Sûrement qu’il ne savait pas s’il devait te servir ou non.
Sa loyauté envers ses compatriotes lui dictait de te jeter à la porte, mais le spectacle auquel il avait assisté à travers sa fenêtre lui laissait entendre que te contrarier ne constituait pas une idée pertinente.
— Qu’est-ce que je vous sers, étrangère ?
Le ton de sa voix n’était pas le plus affable. Et tu ne cherchais pas non plus à ce qu’il le soit.
— Un café tout de suite. Un rhum après.
Tu déposas l’argent sur le bar pour régler tes comptes et allas t’asseoir à une table. Tu sortis ton livre et commenças la lecture en laissant traîner tes oreilles sur les conversations des gens dans la taverne.
Dernière édition par Jessica Hellhound le Jeu 4 Jan 2024 - 18:10, édité 3 fois