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Philosophie de comptoir

Philisophie de comptoir

Hat island. De mémoire, c’était la première fois que tu posais un pied dessus. Tu n’avais jamais eu l’occasion par le passé. Tu avais entendu des rumeurs dernièrement quant à la présence d’un des lieutenants de Rourke. C’était l’opportunité rêvée pour progresser dans ta quête de vengeance.

Ainsi, tu te rendis sur l’ile depuis La nouvelle O’hara, après avoir rencontré Mozart, cette fille bizarre. Depuis que tu arpentais les routes poussiéreuses de ces terres, tout le monde te jugeait pour que tu ne susses quelle raison.  Et cela t’irritait au plus haut point.

Cela faisait 3h que tu évoluais à cheval en direction d’On vous jure c'est pas du tout un piège City et à chaque fois qu’un cavalier croisait ton chemin il crachait devant toi en posant la main sur son colt.

Une fois à l’orée de la ville, tu descendis de ton canasson et attachas sa bride à une barre devant l’écurie. Tu soupiras énormément en remarquant que tes bas et tes bottines à talon étaient déjà recouverts de sable. Tu t’époussetas une bonne fois avant te retrouver perdue dans les allées du bourg.

La mairie ? Le saloon ? Mais surtout pas le bureau du shérif. Cela ne ferait qu’aggraver la situation et ton statut de pirate n’assurait pas ta sécurité. Ainsi la taverne se montrait le meilleur endroit pour glaner des informations sur les gens dans les environs. La chaleur était insoutenable pour toi habillée en noir et le cagnard tapait bien plus que tu n’avais l’habitude de supporter.  

— Et ton chapeau, bécasse, il est où ? C’est la…

Il n’eut jamais l’occasion de finir sa phrase. C’était la goutte d’eau qui fit déborder le vase. Une balle vint se loger rapidement dans sa cage thoracique. Il s’écroula d’une traite, ce qui ne manqua pas d’alerter ses concitoyens. Ces derniers s’approchèrent pour repérer l’origine de la détonation et découvrirent avec stupéfaction la pointe de ton fusil encore fumante. Ils te mirent tous en joue, prête à te canarder à la moindre gestuelle louche de ta part.

— Pourquoi t’as refroidi Barry, pied tendre ? Il ne t’a rien fait.
— J’reçois d’ordre d’personne. Et sur’ment pas d’gens c’te ville. Alors, s’tu veux pas finir comm’ ton pote, décarre d’ici.

Tu rangeas ton arme dans son holster et résumas ta marche pour passer le cercle disparate qui s’était formé autour de toi. L’individu qui avait prit la parole te laissa faire quelques pas, interloqué par ta répartie, avant de presser la détente. D’un réflexe presque hors du commun, tu te détournas pour que la balle ricoche sur les lamelles de tes ailes.

Pour riposte, tu dégainas à nouveau un revolver et l’abattu sur le champ d’une visée impeccable. Enfin tu avanças d’une foulée supplémentaire et d’un geste fluide tu convertis tes armes à feux en ta faux pour trancher en deux la personne devant toi. Et dans la continuité de ton mouvement, tu retransformas ton engin de mort en tes pistolets.

— Maintenant, si vous voulez pas finir comm’ eux, vous m’foutez la paix.

Au début hésitant, ils comprirent bien vite qu’ils ne pourraient rien contre toi et se rendirent en ranger leurs pétoires. Tu rentras alors dans le saloon et le tenancier te toisa. De la méfiance et de la colère se dégageaient de ses yeux. Sûrement qu’il ne savait pas s’il devait te servir ou non.

Sa loyauté envers ses compatriotes lui dictait de te jeter à la porte, mais le spectacle auquel il avait assisté à travers sa fenêtre lui laissait entendre que te contrarier ne constituait pas une idée pertinente.

— Qu’est-ce que je vous sers, étrangère ?

Le ton de sa voix n’était pas le plus affable. Et tu ne cherchais pas non plus à ce qu’il le soit.

— Un café tout de suite. Un rhum après.

Tu déposas l’argent sur le bar pour régler tes comptes et allas t’asseoir à une table. Tu sortis ton livre et commenças la lecture en laissant traîner tes oreilles sur les conversations des gens dans la taverne.




Moissonneuse et Désespoir/poussière:




Dernière édition par Jessica Hellhound le Jeu 4 Jan 2024 - 18:10, édité 3 fois
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Philosophie de comptoir


Hayato s'essuya le front d'un revers de main.

Comme à son habitude, il avait payé son voyage non pas en espèces sonnantes et trébuchantes, mais à la force des bras. La plupart des convois maritimes acceptaient de bonne grâce sa protection contre les pirates et autres engeances des mers, en échange de la traversée. Néanmoins, il avait dû cette fois-ci accepter une besogne autrement moins glorieuse. Un meuglement le tira de ses pensées, tandis que la vache le fixait d'un air vide. Il soupira et reprit sa pelle. Comment un être vivant pouvait il être responsable d'autant d'excréments par jour ? Malgré des jours entiers de traversée, le mystère restait entier pour le vagabond. Le navire empestait de bout en bout, la raison en incombant aux multiples sacs d'engrais naturels qu'Hayato devait créer, jour après jour, tout en gardant le troupeau au propre dans la cale.

Seulement, les bovins n'avaient pas l'air de vouloir lui faciliter la tache.

Lorsqu'enfin il eut terminé sa besogne journalière et qu'il put remonter à l'air libre, le bretteur respira tout son saoul un bon bol d'air frais. Au loin, il aperçut avec joie une île à l'horizon. Le capitaine, un quarantenaire borgne coiffé d'un chapeau étrange, l’interpella depuis l'autre bout du pont :


- Oi ! T'as fini avec mes beautés ?
- Oui, capitaine. Si ça ne vous fait rien, je vais me laver avant de débarquer.
- T'as bien bossé, p'tit, alors prends ton temps et récures-toi bien.


Le navire de transport mouillait à quai, lorsque le voyageur fourbu sortit enfin de la salle de bain, propre comme un sou neuf. Il s'était de nouveau paré de son kimono bleu rapiécé et de ses sandales élimées, avant de coiffer ses cheveux en un catogan. Après avoir passé la traversée en bleu de travail et en bottes montantes, il était heureux de retrouver ses affaires. Il laisserait le soin au capitaine de laver cet uniforme, ou de le brûler, à sa convenance. Avec un dernier mot de remerciement, Hayato descendit sur le ponton, juste avant que le vieux loup de mer ne lui lance :


- Oi, p'tit ! Oublie pas de te couvrir la tête, si tu veux pas d'emmerde.
- Je n'ai pas de chapeau, mais le soleil ne tape pas si fort, capitaine.
- C'pas la question, bonhomme. C'est la Loi : tout le monde doit porter un chapeau sur Hat Island.
- Ah. Vous auriez de la paille propre, dans ce cas ?


Son interlocuteur lui lança une botte de foin, avant de le regarder d'un œil circonspect se mettre à l'ouvrage. Armé de son petit couteau et d'une patience à toute épreuve, Hayato s'assit en tailleur et confectionna lentement un couvre chef en cône. Durant son éducation, Jinro-san lui avait appris à ne jamais mépriser le travail manuel, quelque soit sa situation sociale. Un homme devait se juger non seulement à son cœur et à son intellect, mais aussi à l'étendue de son habileté. Lorsqu'il eut fini, il noua une petite lanière pour se l'attacher sous le menton, avant de se relever.


- C'est... original ! S'exclama le quadragénaire. Et t'appelles ça comment ?
- Un Sugegasa, capitaine. Encore merci pour la traversée.
- Fais gaffe à toi, p'tit. Ils sont pas tendres ici.


D'un sourire, le vagabond s'éclipsa. Ses pas l'amenèrent, à un rythme serein, en direction de la ville portuaire. Sur un écriteau, il put lire en lettres grossières « On vous jure c'est pas du tout un piège City ». Soit l'humour local était très développé, soit ils étaient arrivés à court d'idée lors de la création du pays. Dans tous les cas, Hayato passa les portes de la ville, avant de tomber sur un spectacle qui le laissa sans voix. Malgré ses sept années de voyage à la découverte du monde, le choc culturel fut tel qu'il s'immobilisa un instant.


*Où est-ce que je suis tombé...*, se lamenta-t-il en pensée.


L'architecture locale ne ressemblait à rien de ce qu'il avait pu connaître. Construites de bois, de bric et de broc, des maisons disparates s'alignaient afin de créer une grande allée centrale, où les hommes battaient la terre et le sable de leurs bottes montantes. Tous les quidams étaient effectivement coiffés de chapeaux, mais là n'était pas le fait le plus marquant. Ils étaient tous dotés d'armes à feu et, clairement, n'attendaient que la moindre occasion pour pouvoir s'en servir. Ils se jaugeaient tous, juraient, crachaient, étalaient leur agressivité ou leur grossiereté sans aucune vergogne.

Aussi, lorsqu'une demoiselle descendit de son cheval et se fit interpeller chichement par un homme, il fut à peine surpris de voir le coup de feu partir. Néanmoins, malgré le massacre en règle que l'étrangère aux ailes mécaniques effectua, elle put rentrer dans un « Saloon » sans être plus inquiétée. Après un bref instant de flottement, les hommes jurèrent et reprirent leur vie, sans s'émouvoir le moins du monde des cadavres en pleine rue. L'épéiste vit un corbillard sortir d'une rue adjacente, charger les corps dans leur véhicule, puis repartir dans la plus grande indifférence.


*Ils ont pensé à des lois pour le port de chapeau, mais rien concernant les meurtres ?*, releva intérieurement Hayato, estomaqué.


Impossible. À moins qu'il ne soit tombé sur une nation pirate, il était inconcevable que la jeune femme ne soit pas rattrapée par ses exactions. Fort de ce postulat, le voyageur prit la direction du fameux « Saloon », prenant bien garde à éviter les locaux. Il poussa les portes battantes de l'établissement et, à sa grande surprise, retrouva la jeune femme accoudée au bar, tranquillement en train de siroter un café. Il balaya la salle du regard mais, dépité, constata que les autochtones étaient bien plus intéressés par son propre couvre chef que par la tueuse au sang chaud. Il salua le patron d'un hochement de tête, avant de se diriger dans un coin tranquille et de s'attabler. Il garda en visu la fauteuse de trouble et se mit à réfléchir furieusement.

Mais quel genre d'ile était donc Hat Island ?


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Philisophie de comptoir

Les pages de ton roman se tournèrent nonchalamment. L’amertume du café qui reposait devant toi s’accordait bien avec la noirceur de ton âme. Ce tome était intéressant. Mais ce qui l’était encore plus, c’était le brouhaha ambiant. Les discussions de toute sorte fusaient çà et là. Tantôt sur les dernières récoltes, tantôt sur l’ultime casse qui s’est passé à Exact Town.

Rien pour l’instant ne laisser présager qu’un de ces quidams ne parlerait de ce qui te concernait. Ou qu’un évènement ne survienne qui te permettrait d'entrevoir une quelconque évolution dans ton sens. Tu soupiras de dépit. C’était bien ta veine. Quelle perte de temps, pensas-tu un instant.  Tu aurais pu utiliser ce temps précieux pour bien d’autre chose.

Quelque moment après ton arrivée dans ce saloon, une nouvelle personne rentra. Tu n’y prêtas pas vraiment attention dans un premier temps, mais l’idée qu’elle pourrait être intéressante émergea. Ainsi, tu pris une seconde pour te retourner et le détailler.

C’était un homme grand et élancé. Aux traits asiatiques et à la tenue tout aussi typique. Il portait également un chapeau conique fait de paille. Tu arquas la bouche dans un rictus. L’imaginaire caractéristique du gentilhomme et samurai de ces contrées.

Il alla se mettre dans le fond de la pièce. Le patron, après avoir nettoyé un énième verre, le reposa et s’approcha de lui pour qu’il commande. Après un instant, il revint pour s’occuper de ça. Bien vite, alors que tu restais dans ton coin. Un des locaux ne sut tenir sa langue et s’avança vers toi. Un air furibond sur le visage, du dédain dans la voix quand il l’ouvrit. Il appuya sa patte sur ton épaule.

— Dis-moi, pied tendre. Tu penses pas que je vais te laisser t’en tirer comme ça après le carnage que t’a fait. Y avait mes potes dans le tas.

Tu te retournas, sortant désagréablement de ta lecture, et soulevas un sourcil en l’observant. Il ne manquait pas de cran, il fallait lui descerné cette palme. Mais tu n’étais pas d’humeur à encaisser un nouvel affront, mais pas plus non plus à terminer une vie de plus. Ainsi, rapidement, tu dégainas ton revolver et le pointas vers l’intimité de ce rustre.

— Ecoute, blanc-bec, si tu veux pas qu’le sol soit repeint avec le sang d’tes boules, tu décarres et tu m'causes plus. Rien à foutre d’tes états d’âme. Et ca vaut pour tout le monde ici.

Tu armas le chien en forme d’aile d’ange et il baissa les yeux pour attester de la menace sur sa plus grande possession. Il déglutit, ne sachant pas trop comment réagir à ça. C’était un crâneur qui avait sous-estimé ta dangerosité et s’était donc vu plus brave qu'il ne l'était réellement.

Il recula et montra les mains en signe de reddition, mais toujours un regard farouche sur le visage. Tu rangeas ton cracheur et il s’éloigna pour de bon. Dans un soupir, tu rassemblas tes affaires et ta commande et te dirigea vers la tablée du second étranger débarqué après toi.

— Vous permettez ? Vous avez l’air d’quelqu’un qui fait pas chier les autres.

Sans vraiment attendre sa réponse, tu pris place, reposas ton breuvage et retournas à ta lecture.



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Philosophie de comptoir


Décidément, cette jeune femme aurait une ou deux choses à apprendre, concernant la gestion de la colère. Un pauvre quidam avait osé la déranger en pleine lecture. Résultat ? Il s'en était fallu de peu pour qu'il termine cette journée mouvementée en tant qu'eunuque. Hayato soupira. Cette ville animée n'était elle donc peuplée que de barbares, en soif d'adrénaline et d'hémoglobine ? Il remercia le patron, lorsque ce dernier lui apporta un verre d'eau, pour étancher sa soif en cette chaleur étouffante. Le vagabond porta le verre à sa bouche, trop heureux de se désaltérer. Alors que le local repartait dans son coin, sa virilité toujours attachée au reste de son anatomie, Hayato faillit s'étrangler lorsque la jeune femme se dirigea vers lui. D'un geste discret, il rapprocha sa main libre de son bokken, sous la table, prêt à se défendre en cas de besoin. Contre toute attente, la jeune femme s'invita à sa table, sous prétexte qu'il ne semblait pas homme à « faire chier les autres », pour reprendre son langage de charretier.

Bien malgré lui, l'épéiste sourit face à cette affirmation sans fondement. Il hocha la tête en guise d'approbation, ce dont la jeune fille fit peu de cas : elle s'était assise sans même attendre son consentement.


*Si vous saviez à quel point vous vous trompez, en vous fiant à mon apparence, mademoiselle.*, pensa-t-il en son for intérieur. *Je suis le genre d'homme à se mêler des vies des autres.*


Par curiosité, il jeta un coup d’œil à la quatrième de couverture de l'ouvrage qu'elle tenait, avant de hausser les sourcils, étonné. Il avait lu ce livre voilà des années, lors de son séjour à la nouvelle Ohara, dans la plus grande bibliothèque du monde. Au fil de ses errances et de ses longues études, le jeune criminel avait mit, tout à fait par hasard, la main sur ce manuscrit. Il traitait de trahison,  de voyage, de violence et, surtout, de vengeance. La vie était parsemée de hasards opportuns. Se pourrait il que ces deux êtres que tout semblait opposer, se ressemblent plus qu'il n'y paraissait ? Une citation du livre lui revint et, dans un murmure, il s'amusa à la réciter :


- « À part dans une situation de complète solitude, on peut toujours compter sur la compagnie des imbéciles ».


Immédiatement, le bretteur se racla la gorge. Trop tard, il réalisa sa bévue. Par cette seule intervention, venait-il de mettre sa vie en jeu, tout comme les pauvres fous qui avaient osé la déranger ? Ne risquait-elle pas de prendre la mouche, en interprétant de travers son intention ? Peut être penserait-elle qu'il l'a traitait d'imbécile ? Une autre citation du livre lui traversa l'esprit et, sans y réfléchir, franchit ses lèvres à voix basse :


- « Dans le doute,  il vaut mieux se montrer poli lorsqu'on a affaire à des fous ».


Les mots venaient à peine de sortir de sa bouche que, instinctivement, il sut qu'il venait d'aggraver la situation. La tension monta d'un cran dans le bar. L'étranger était-il sot au point de provoquer une tueuse au sang chaud ? Hayato soupira, puis leva les mains en signe d’apaisement.


- Mes excuses, je ne suis pas doué pour les petites discussions. Je voulais simplement dire que c'est un bon livre. Je vais vous laisser en profiter, mademoiselle.


Résolument, le vagabond attrapa son verre d'eau et entreprit de le déguster. Il ne pouvait pas vraiment aller de mal en pis s'il restai coi, après tout. Dans un coin de sa tête, il ne put s'empêcher d'imaginer son père adoptif, dans l'au delà, en train de hurler de rire devant la patente stupidité de son protégé. Durant ces longues années de voyage, le jeune homme avait beau avoir progressé de manière phénoménale, tant sur le plan physique que psychique, la nature profonde d'un homme était difficile à chasser. Il espérait seulement que la jeune femme ait, sinon le sens de l'humour, au moins assez de recul pour ne pas tenter de le tuer, lui aussi. Dans le cas contraire, il serait contraint de se défendre.


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Philisophie de comptoir

Avec surprise, tu levas la tête dans la direction de l’étranger et arquas un sourcil en le toisant. Cette lecture possédait une mauvaise presse. Il n’obtenait généralement pas l’approbation du public à cause de ses scènes de violence, son ton assez grossier et surtout son introduction très sexuelle. Cela ne t’avait pas particulièrement posé de problème. Ce genre de sujet était même ce que tu souhaitais en vérité.
Ainsi, tu restas stupide quand il le cita. Profondément surprise, mais indubitablement curieuse. Tu plaças un signet sur ta page et le refermas pour jauger l’homme. Que cherchait-il en ces lieux ? Qu’est-ce que les rouages de sa fatalité avaient prévu pour lui ?

— Vous s’riez bien la première personne qui rendra ma journée intéressante. Ces extraits qu’vous évoquez. Ils sont très impactant dans leur contexte. Et assez véridique dans le monde qui est le notre,finis-tu par lui répondre sur un ton neutre, et non froid comme il était coutume de te voir aborder. J’ai plus un faible pour c’lui-là : « Il n’est point de plus belle torture que d’avoir un pouvoir absolu sur toute chose, sauf sur soi-même. ». Ou encore « Si l'on ne peut pas châtier ceux qui nous ont blessés, tourmenter quelqu'un au hasard fait parfois l'affaire. ». En les découvrant dans c’récit, j’me suis surprise à les transposer dans ma vie récente.

Il était indéniable que tu ne terminerais pas ta lecture ce jour, ou bien que les informations que tu cherchais ne te parviennent véritablement. Alors, autant partager une bonne conversation spirituelle. Cela t’arrivait peu de vouloir deviser avec une personne. Et i celle-ci se montrait intellectuelle, c’était que du bonus

— Au vu d’vot’e accoutrement, vous n’êtes pas du coin. Un pays qui valorise l’honneur, telle l’île Karaté ? Ou Wano ? J’vois mal un d’ses empaffés se vêtir d’la sorte.

Tu désignas l’assemblée derrière toi du pouce avant de reprendre une gorgée de ton breuvage refroidissant. Tu tapotas quelques instants de ta main droite sur la couverture cartonnée de ton roman. Tu finis par la lever et appeler le barman qui arriva promptement.

—Un aut’e café, et c’que voudra cet homme en prime.

Tu étais d’humeur généreuse, il fallait croire. Quand il t’apporta ta commande et qu’il reprit la tasse vide devant toi, tu plantas tes yeux d’un bleu glacial dans ceux de ton interlocuteur.

— Dites-moi, j’suis curieuse d’savoir c’que vous avez pensé d’la quête d’la protagoniste. Est-c’que la vengeance mérite qu’on s’y abandonne entièrement ? Qu’on soit prêt à tout pour elle ? Trahir, mentir, tuer, nouer des relations malsaines ?

Plus tu découvrais la vie et le passé de Mia Corvere, et plus tu parvenais à faire des parallèles avec la tienne. Il y avait un écho entre elle et toi. Juger son histoire, juger ses motivations, c’était comme te jauger en vérité, et tu étais réellement intrigué par ce qu’un autre lecteur avait pensé de tout ça, ce que cet inconnu pourrait bien dire à ce sujet.



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Philosophie de comptoir

Ce fut avec un soulagement ineffable qu'il vit la jeune femme arquer un sourcil, et non pas lever son canon vers lui. Elle semblait surprise, voire intéressée par l'intervention maladroite du bretteur. L'inconcevable se produisit alors : un débat littéraire en plein saloon ! L'épéiste cligna des yeux, plusieurs fois, mais il ne rêvait pas. Il tendit l'oreille. Sortie de son contexte, la première citation lui parlait et, curieusement, faisait presque écho à ses valeurs ! La recherche du Soi, l'amélioration continue, garder sous contrôle le monstre inhérent à chaque être humain, pour rechercher la perfection et la bienveillance, et en faire profiter ceux qui le méritait. Son père avait coutume de dire que tout homme avait un choix : apprendre la souffrance de la discipline, ou l'agonie des regrets. Cependant, il y avait fort à parier que le sens véritable de cette citation ne s'éloigne de l'interprétation qu'Hayato en avait fait. La seconde, en revanche, lui arracha un frisson.


- Des mots puissants, en effet, déclara-t-il sobrement.


Cette femme était dangereuse. Le vagabond se racla la gorge, avant de rebondir avec un sourire débutant :


- Rien de tout cela, j'en ai peur. Je m'appelle Hayato et je viens de Last Camp, sur West  Blue. Mon père adoptif était un homme atypique, dans ces lieux de déperdition. C'est à lui que je dois tout ce que je suis devenu. Et vous, d'où venez vous ? Je n'ai jamais entendu parler d'ange aux ailes métalliques. Blanches, voire même noires, oui... mais jamais rien de tel.


Lorsqu'elle l'invita à sa façon, Hayato la remercia d'un mouvement de tête avant de commander un autre verre d'eau. Il se rinça le gosier avec joie, tout en prêtant attention aux questions de la jeune blonde. L'épéiste le sentit, ces interrogations n'avaient pas pour but d'explorer ses talents de critique littéraire. Non. Elles portaient bien sur le parallèle que la jeune femme traçait entre sa lecture et sa propre vie. Pour une fois, le guerrier sentit que toutes ces années à sillonner les Blues lui avaient permis, un peu, de faciliter ce genre d'intuitions et de raisonnements.


- Une question difficile... qui appelle à une réponse complexe.


Hayato prit un temps pour réfléchir, et peser chacun de ses prochains mots.


- J'ai l'impression que Mia ne connaît qu'un seul outil : la vengeance. Elle l'utilise sans distinction et se perd en chemin. Comment dire... Elle me fait penser au syndrome de « l'homme avec un marteau ». Pour ce type de personne, tous les problèmes ressemblent à un clou à enfoncer. Ils ne connaissent qu'une seule façon de réagir, malgré différents types de situations. Ils tordent donc la réalité, pour qu'elle rentre dans le seul cadre qu'ils maîtrisent.


Hayato but une gorgée d'eau avant de continuer :


- Or, la réalité n'accepte pas ce genre de torture. Dire systématiquement la vérité ne vous fera pas que des amis, mais mentir en permanence finira par vous isoler tout aussi sûrement. Trahir à tout va incitera les autres à ne jamais vous tourner le dos, faire aveuglement confiance vous coincera un poignard entre les omoplates. Quant à ôter la vie, il serait bien malhonnête de ma part de m'ériger en figure de sainteté et de vous affirmer que toute vie est précieuse. Pour autant, si nos bas instincts sont parfois prompts à condamner, certaines personnes méritent sans doute une seconde chance. En résumé, c'est à nous de nous adapter, de parfaire notre arsenal de réponses afin de réagir correctement. Dans le cas contraire, le retour de bâton est parfois douloureux.


Enfin, car il sentait que la tueuse de sang froid attendait plus qu'un avis généraliste, il argumenta :


- Intuitivement, j'aurais tendance à dire que c'est la dose qui fait le poison. Contrairement à ce que la plupart des personnes vous diraient, j'ai l'impression que la vengeance n'est ni foncièrement mauvaise ou bonne. Je pense qu'il s'agit d'un outil comme un autre... il convient donc de le manier avec précaution.


Lui même n'était pas étranger à ce concept, à cette émotion néfaste qui pouvait ronger un homme. Après tout, s'il voyageait depuis déjà sept longues années, n'était-ce pas pour devenir un homme capable de laver l'honneur de son clan ? Certes, il ne s'agissait pas là de la finalité de son voyage, tout au plus d'une pierre sanglante qui, tot ou tard,  en paverait le chemin... mais il ne comprenait que trop bien cette envie. Insidieuse, irrépressible, doucereuse et tentante... succomber à ses bas instincts était facile. Lui même s'était promis de satisfaire ce besoin en deux occasions futures : Rhétalia et, bien sûr, l'assassin de son père.


- Et vous... hum... Désolé je n'ai pas bien compris votre prénom ? Comment interprétez vous les aventures de Mia ?


Autant par curiosité que pour comprendre comment fonctionnait cette jeune femme étonnante, Hayato avait hâte d'entendre sa réponse.


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