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[quête]Le royaume en détresse !


Le royaume en détresse



Kinoko Kingdom.

Un nom de royaume étonnant, mais à la mesure des lieux. Hayato venait de poser le pied sur l'île, après un voyage dans un bateau tracté par des tortues de mer. Il s'agissait apparemment d'un moyen de locomotion typique de cette île aux reliefs montagneux. Dans les environs du port, partout où se portait le regard, des maisons s'étalaient à perte de vue. Elles avaient été construites avec des formes arrondies, et surtout des toits-dômes blancs, ornés de pois de diverses couleurs. Les habitants portaient des couvre-chefs idoines, et les étals des marchands regorgeaient de champignons en tous genres.

Ce n'était pas la première fois que l'épéiste traversait une contrée étrange, mais celle-ci était en bonne voie pour finir en pole position. D'un geste, il salua le capitaine, passa son baluchon sur son épaule et s'éloigna, armé de son bokken. Les habitants semblaient amènes et plusieurs se pressèrent autour de lui pour lui souhaiter la bienvenue, ou lui proposer de goûter aux spécialités locales. L'ambiance reposante et conviviale de l'île le fit sourire, lui qui avait bien plus l'habitude des mines austères, face à un vagabond.


- C'est succulent, lâcha le bretteur entre deux bouchées. Vous appelez ça comment ?
- C'est la potée de fête ! Des champignons en sauce avec de la viande cuite seize heures.
- Il va y avoir une fête ? releva Hayato.
- Ici, c'est tous les jours la fête, voyageur !


L'intéressé sourit à cette idée saugrenue, puis termina son repas offert par la maison. Il remercia son hôte, puis continua sa découverte de l’île peu à peu, passant de surprise en surprise. La bonhomie et la générosité des habitants était rafraîchissante ! Plusieurs fois, il se surprit à sourire comme un benêt, en se grattant l'arrière du crane, devant des scènes loufoques ou attendrissantes. Les locaux appartenaient à différentes ethnies, mais tous semblaient coexister en paix : les hommes-champignons, les humains et même quelques hommes-tortues qu'il aperçut du coin de l’œil.

À force de pérégrinations, Hayato finit par arriver sur une grande place, au centre de laquelle trônait une gigantesque statue en bronze. Elle représentait un homme en salopette, coiffé d'une casquette et arborant une moustache broussailleuse. Il chevauchait une créature inconnue, à mi chemin entre le caméléon et le dinosaure. En s'approchant, il put lire « Mr. Rioma & T. Yoshisaur Munchakoopas ». Une sorte de héros local, sans aucun doute !

En ce début d'après midi, Hayato avait déjà été abordé par de multiples habitants afin de lui faire goûter la cuisine locale. Pour la première fois depuis des lustres, il était rassasié. Il profita des multiples bancs sur la place pour s'asseoir et se reposer. Ce royaume lui semblait en paix, chose rare en ces temps troublés. Il ferma les yeux un instant et profita du calme, sur cette petite ile perdue au beau milieu d'East Blue. L'épéiste en profita pour méditer un instant sur les progrès qu'il avait accomplis, et ceux qui lui restaient à réaliser, dans ce voyage initiatique.

Soudain, un brouhaha s'éleva à l'autre bout de la place. Intrigué, il ouvrit les yeux et découvrit un attroupement disparate d'habitants. S'ils l'avaient accueilli tout sourire, même à cette distance, Hayato pouvait percevoir leur détresse. Il fronça les sourcils, puis se leva pour en avoir le cœur net. Une fois arrivé sur place, il dut se frayer un chemin à travers les quidams en panique, jusqu'à tomber devant un spectacle étonnant.

Sur le panneau d'affichage était poinconné une affiche WANTED, mais cette dernière ne mentionnait pas un criminel. On pouvait y lire: « La Princesse « Pôdepêche » a disparu ! Le kidnapping est l'hypothèse privilégiée. Nous recherchons toute information utile, ou mieux : quelqu'un pour la sauver ! Grosse récompense à la clé ! ». Hayato arqua un sourcil, avant de soupirer.


*L'heure de la détente est déjà terminée, apparemment...*, constata-t-il en pensée.

Bien vite, il laissa traîner ses oreilles au milieu de la foule. Les rumeurs allaient bon train mais, surtout, une information capitale lui parvint : ce n'était très clairement pas la première fois qu'elle se faisait enlever. Certains faisaient même étant d'une vingtaine d'autre précédents ! Fronçant les sourcils, l'épéiste se mit à questionner les habitants, afin de se faire sa propre idée. Avec un peu de chance, il pourrait aider cette pauvre demoiselle en détresse, mais aussi tester sa force en combattant ses ravisseurs.


KoalaVolant


Dernière édition par Suisou Hayato le Mer 24 Jan 2024 - 8:16, édité 1 fois
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Cela faisait des jours que Tencha est sur l'île de Kinoko, il profite de la bonne ambiance qu'offre l'île pour faire la fête. Depuis des jours, le civil ne fait que boire, manger, danser, draguer et même se battre. Tencha à l'impression d'être en vacances, et il aime ça. Le jeune Tencha voyage pour la première fois hors de son île qu'est le royaume de Dawn (qui deviendra plus tard la république de Dawn). Il ne regrette pas le voyage, au contraire, il trouve plus amusant Kinoko que Dawn. Actuellement, il est occupé à draguer une fleuriste. Il discute avec elle, tout en la faisant rougir.  


- Cette rose n'est rien comparé à votre beauté, son odeur est fétide à côté de la vôtre.


- Oh, monsieur Tencha, vous me faites rougir !


Dit-elle en se trémoussant sur place avec un air enjoué. D'autres clients attendent, ils en ont marre d'attendre. Un vieil homme tapote sur l'épaule de Tencha, il a Parkinson.


- Hé, hé, hé, jeune homme.


Tencha se retourne, il constate que l'ancien est habillé avec une chemise blanche et un pantalon noir avec une ceinture en cuir marron.


- Quoi, qu'est-ce qu'il y a, papi ?!


L'ancien bégaye.


- Je suis pressé. Pourriez-vous abréger, s'il vous plait ?


Tencha fait un sourire au vieux.


- Écoute, papi. Je discute actuellement avec la demoiselle, tu fais comme tout le monde, et tu attends.


Tencha se tourne vers la vendeuse.


- Rahlala, les vieux, ce n'est plus ce que c'était.


Le petit vieux retire sa chemise blanche, il est en marcel blanc. Il pose sa canne, puis Il écarte les bras, provoque le civil.


- Hé, hé, hé, hé... Tu veux qu'on se la donne, c'est ça, petit con ?


Tencha regarde l'ancien.


- Hé, papi. Si tu ne veux pas repartir en fauteuils roulants, tire-toi en vitesse.


Le vieux retire son dentier, puis il fait signe à Tencha de venir. Celui-ci rigole légèrement en regardant la fleuriste.


- Je crois que papi a besoin d'une petite correction, je ne serais pas long.


Ce qui fait rire la fleuriste. Le civil et le vieux tournent autour de l'un de l'autre, Tencha est prêt à en découdre.


- Alors, pa...


Le vieux enchaîne cinq directs du droit à la suite dans le visage du civil, Tencha recule légèrement, il titube.


- Putain, il tape fort le vieux.


Mais à peine a-t-il fini sa phrase que l'ancien enchaîne une dizaine de crochets du droit et du gauche dans son ennemi, le civil est déstabilisé, il tourne sur lui-même, tout en titubant. Le vieux cours, il saute tout en se tournant, puis il envoie un coup de pied arrière dans le ventre du civil. Le combattant passe à travers l'une des vitres du magasin, il git au sol sur le dos.


- Mais bordel, c'est quoi ce vieux ?


Dit-il en regardant le ciel. L'ancien remet sa chemise, la reboutonne, puis il courbe le dos, ramasse sa canne. Il s'avance en direction du comptoir devant une vendeuse ébahit.


- Un bouquet de jonquille, s'il vous plait.


Tencha voit des gens se rassembler, il se relève, puis il rejoint la masse. Il constate qu'il y a un Wanted, ce qui l'intéresse. Tencha croise les bras, tout en lisant la description à haute voix. Une vieille bougonne.


- Roooh, mais vous ne pouvez pas vous taire, jeune homme, on ne s'entend plus.


Tencha regarde la vieille.


- Écoute, mamie. Je suis occupé, alors arrête de m'interrompre.


La grand-mère confie sa canne et son sac à son petit-fils de dix ans.


- Tiens, johnny. Mamie va apprendre la politesse à ce garnement, ce ne sera pas long.


Tencha se met en garde, la grand-mère lui envoie un direct du droit dans le rein droit. Tencha se tient le rein, puis il tombe sur les genoux face contre terre, les fesses en l'air. La grand-mère repart avec son petit-fils, Tencha grimace.


- C'est ça, dégage avant que je te fasse du mal.


Le combattant se relève, faisant mine de rien, puis il pose des questions à plusieurs personnes sur l'enlèvement de la princesse. Il pose la question à Hayato.


- Hé, salut, mec. Tu as des informations sur l'enlèvement de la princesse ? Ça m'aiderait, si tu sais où elle se cache, je m'occuperai d'aller botter le cul à son ravisseur, et à moi la récompense ! Évidemment, nous partagerons en deux.


C'est la première rencontre en Tencha et Hayato.
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Le royaume en détresse



Hayato récoltait des informations concernant cette situation préoccupante. Après plusieurs minutes à questionner la foule, l'épéiste rassembla toutes les rumeurs qu'il avait pu glaner, avant de se rendre compte du peu de substance qu'elles recelaient. La princesse s'était effectivement faite enlevée et ce n'était pas la première fois ! Les vingt trois kidnappings précédents étaient tous liés de près ou de loin à un dénommé « Zeur », roi des hommes poissons locaux. Ce dernier, malgré ses nombreuses exactions, étaient d'ailleurs toujours en liberté ? Apparemment, seul le légendaire Mr. Rioma avait été capable de le vaincre. Depuis la tragique disparition de ce héros dans les égouts, l'homme poisson s'en donnait à cœur joie ! Seul problème, cette fois, la princesse était réellement introuvable.

Alors qu'il se creusait les méninges pour comprendre comment porter secours à cette demoiselle en détresse chronique, Hayato nota une scène ubuesque. Une femme d'un certain âge corrigea sévèrement un jeune homme un peu trop sûr de lui, car il lui avait manqué de respect. Loin de se démonter, le jeune malpoli aux cheveux bruns se paya même luxe d'une bravade, alors qu'il était encore prostré à terre. Aussi, lorsqu'après avoir questionné plusieurs personnes sur l'enlèvement, le même olibrius vint lui affirmer qu'il allait « botter le cul à son ravisseur », l'épéiste arqua un sourcil perplexe. Il se gratta sa barbe de trois jours, avant de répondre d'un air songeur :


- J'ai du mal à trouver quoi que ce soit de pertinent, concernant sa disparition. Quant à vaincre son ravisseur...


Après un bref instant de flottement, le vagabond reprit d'un ton calme :


- Loin de moi l'idée de vouloir vous rabaisser ou me moquer, mais ne peut on pas penser qu'il sera plus fort qu'une simple vieille femme ?


Mal à l'aise à l'idée de remettre en questions les capacités du nouveau venu, Hayato se gratta l'arrière du crane d'un air gêné. Il le détailla un instant, dans l'espoir de trouver un détail qui confirmerait que ce drôle d'oiseau n'était pas simplement un beau parleur. Les deux hommes devaient mesurer la même taille, portaient tous les deux des vêtements simples et pratiques et, après un examen minutieux, avaient tous deux développé le même type de musculature sèche propre aux artistes martiaux. Se pourrait-il qu'il se soit volontairement laissé battre ? Mais dans quel but ? Tout à ses interrogations, l'épéiste décida de faire confiance à son instinct :


- De ce que j'ai compris, le responsable serait un homme poisson, ou un homme tortue. Si vous pensez être de taille à affronter un potentiel monstre de ce type, j'imagine qu'il serait plus sage de faire équipe. Avez vous un plan quelconque pour retrouver de « Zeur » ?


Un habitant à l'oreille baladeuse intervint subitement :


- C'est King « Bao » Zeur. Il y tient, apparemment.
- Il est vraiment roi ? releva Hayato, dubitatif.
- Le roi des tartarugas de l'île. Tous les hommes-tortues le considèrent comme leur chef et lui obéissent.


Enfin une information utile ! L'épéiste remercia le vieillard pour ses précisions, avant de se retourner vers son coéquipier.


- Je m'appelle Hayato. Je ne suis pas contre faire équipe pour aider ce royaume, mais je n'ai pas vraiment d'autre piste que celle-ci. J'espère que vous aurez une idée...


Soudain, une vision revint à l'esprit un peu lent du vagabond. Lors de ses pérégrinations sur l'île, il avait croisé ces fameux hommes-tortues ! Par malheur, il ne se rappelait plus vraiment où, ni même dans quel quartier approximatif. Alors qu'il écoutait d'une oreille distraite son interlocuteur, le bretteur réfléchissait furieusement. Suivre ces fameux « tartarugas » semblait la piste la plus crédible qu'ils avaient. Néanmoins, si l'homme en face de lui en savait plus, cela valait la peine de l'écouter.


KoalaVolant


Dernière édition par Suisou Hayato le Dim 18 Fév 2024 - 18:09, édité 1 fois
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Tencha fait la connaissance de Hayato, l'artiste martial regarde l'homme avec une barbe. Lorsque Hayato fait la blague à propos de la puissance de la vieille femme, Tencha pouffe de rire.


- Il ne faut jamais sous-estimer les personnes âgées, même à leur âge, ils tapent encore fort. Si ça se trouve, c'est la vieille qui va nous débarrasser de Zeur, hé hé hé.


Dit-il en rigolant. Hayato demande, par la suite, si Tencha aurait un plan pour trouver Zeur. Le vagabond réfléchi, il croise les bras, ferme les yeux, tout en prenant un air sérieux. Il trouve une idée, il ouvre les yeux et prend un air intéressé. Mais, un senior vient interrompre Tencha, il donne les informations concernant Bao Zeur.


- Bao Zeur... Zeur c'est son prénom ou son nom ?


Le vieux regarde Tencha avec un air narquois.


- Jeune homme, sachez que les idiots meurent toujours en premier dans une bataille.


L'ancien se déplace lentement, mais sûrement, avec sa canne.


- Il doit y avoir des promos au marché du coin.


Hayato fini par se présenter, Tencha lui serre la main.


- Super, je suis d'accord pour faire équipe. Je suis Tencha, et j'ai peut-être une idée. En regardant le vieux qui se déplace avec sa canne, j'ai pensé à un truc. Comme il se déplace lentement, comme une tortue, l'idéal serait de trouver une de ses tortues, puis de la suivre jusqu'à son chef. Seconde possibilité, si on ne trouve pas de tortue, on peut toujours déguiser une femme en princesse et le vieux en Zeur et dire qu'on a ramené la disparue et son kidnappeur, et toucher la récompense. Elle ressemble à quoi la princes… Dit-il en regardant de plus près la photo de la princesse sur la demande de récompense. Oh, mais quelle beauté ! J'ai finalement réfléchi, ce serait criminel de laisser cette pauvre femme à un monstre comme ce Zeur.


Tencha regarde autour de lui.


- Hayato, dépêchons-nous de trouver une tortue ! Ma princesse, je vais vous sauver !


Tencha interroge plusieurs passants.


- Avez-vous aperçu des tortues, c'est important, répondez !!!


Hurle-t-il en secouant les civils. Après une dizaine de passants secoués, une femme, en compagnie d'un chien, finit par apporter une information capitale.


- Arrêter de me secouer, je sais où se trouvent deux tortues… Je ne vais pas tarder à vomir, arrêter !


Tencha cesse de remuer la femme.


- Ce matin, lorsque je promenais Fifi dans le parc, je suis tombée sur deux tortues. Elles discutaient entre elle, Fifi n'aime pas les tortues, il a donc aboyé dessus, puis elles sont parties.


Tencha regarde le chien avec un air narquois, ce dernier regarde Tencha avec le même air.


- Et, elles sont parties dans quelle direction ?


Le chien fronce les sourcils, le vagabond fait de même.


- Je crois qu'elles sont parties vers le nord... Attendez, je crois me souvenir qu'elles parlaient de boire un café avant de partir.


Tencha plisse les yeux en regardant Fifi, ce dernier fait de même en grognant.


- Un café en direction du nord, il n'y en a qu'un. Je crois qu'il s'appelle « Al Cappuccino », un truc comme ça. Merci, madame. D'ailleurs, je vois que vous n'avez pas d'alliance. Célibataire ?


La femme se met à rire.


- Ooooh, taquin. Mon mari est malheureusement décédé, il y a peu.


Tencha s'approche de la femme.


- C'est terrible, terrible. Mais, la vie continue. Si je vous invite à boire un verre ce soir, vous me répondez ?


La témointe est gênée.


- Je ne sais pas. Il faut savoir que j'ai été déçu énormément de fois à cause de relations toxique. Mais, je fais confiance au jugement de Fifi, il a toujours été de bons conseils.


Elle porte son chien pour le placer devant le visage de Tencha.


- Hahaha, les chiens m'adorent.


Tencha commence à caresser le museau du chien, ce dernier grogne, puis il mord la main du brigand. Ce dernier agite sa main dans tous les sens, le chien ne lâche pas sa proie, pendant que la femme met des coups de sac à main sur Tencha en demandant de lâcher Fifi. Finalement, le chien finit par lâcher, lui et sa maîtresse partent de leur côté, tout en insultant le combattant.


- T'as vu ça, Hayato. Une malade. Au moins, on sait où chercher. Je sais où se trouve le café, j'ai déjà fait un tour dans la zone nord.


Tencha s'aventure en compagnie de son associé dans le quartier nord, ils finissent par trouver le café en question.


- J'espère que tu sais te battre, si les tortues nous attaquent, je ne pourrai pas assurer tes arrières. La chose à faire, lorsqu'on arrive dans le bar, c'est de jouer les clients normaux. Tout le monde est à la recherche de la princesse, et si des intéressés nous voient en train de questionner le patron, ils vont sûrement s'intéresser à nous.


Tencha rentre dans le café, il n'y a pas beaucoup de clients, quelques habitués, mais rien d'extraordinaire. Le brigand se pose à une table, un serveur arrive. Tencha passe une commande.


- Un café au lait. Hayato, tu prends un truc ? J'invite.


Pendant que le serveur note la commande et que Tencha s'apprête à glaner des informations sur les tortues au serveur, deux clients s'extasient sur le délicieux café qu'ils dégustent. Ce sont les deux tortues, ces dernières ne sont pas très loin de nos amis. Les deux enquêteurs n'ont plus qu'à attendre que les tortues retournent chez elle, pour remonter jusqu'à Zeur et la princesse. La commande arrive, Tencha et Hayato vont devoir faire preuve de patience.
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Le royaume en détresse


Décidément, ce jeune homme avait un comportement des plus... étranges. Tout en esbroufe, en réparties douteuses et en rodomontades, cet artiste martial se révélait de plus en plus atypique, à mesure qu'Hayato apprenait à le découvrir. L'épéiste en voulait pour preuve sa proposition de tricher pour obtenir la récompense... avant de se rétracter devant la beauté de la princesse disparue. Évidemment, ce genre de motivation laissait le vagabond dubitatif mais, au vu de la situation, avait-il d'autre choix que de faire équipe ? Le dénommé Tencha stoppa net son interrogatoire brutal des civils, lorsqu'il réussit enfin à obtenir une piste : les fameux tartarugas. Par chance, il disposait d'une connaissance des lieux plus poussée qu'Hayato, et put les guider jusqu'au fameux café. Une fois sur place, les deux enquêteurs repérèrent bien vite les hommes-tortue.


- Si vous me permettez, je prendrai un thé, déclara le bretteur.


Tandis qu'il s'installait avec Tencha, il laissa glisser une oreille indiscrète du coté de la table de leurs cibles. L'établissement n'était pas très grand, à peine une douzaine de tables, un petit comptoir en bois laqué, et un présentoir central sur lequel trônaient toutes sortes de gâteaux. Le marchand s'affairait sur un plan de travail, préparant les boissons de ses clients. Il ne fallut pas bien longtemps pour que le duo d'amphibiens ne leur révèle tout ce qu'ils voulaient savoir : leur roi avait effectivement kidnappé la princesse !


- … n'empèche, l'idée de Sara était super ! J'aime beaucoup ce petit salon de thé.
- Reste concentré, Antoine ! On est en mission officielle, quand même !
- On fait un test de goutage pour le mariage, Daniel.
- On dit « dégustation » et... c'est pour le travail.


Le fameux Daniel se racla la gorge, avant de reprendre une gorgée d'une des nombreuses tasses étalées devant lui. Studieux, il griffonna quelque chose sur un calepin, avant de goûter un autre breuvage. Antoine soupira, avant reprendre :


- Tu te rends compte, quand même, que le roi va épouser la princesse dans quelques heures... on a pas toute la journée !
- Si tu m'aidais, aussi, ça irait plus vite !
- Très simple, tu prends le café de West Blue, là, et... euh... le thé de Shimotsuki, puis c'est plié.
- Le café de West Blue ?! Mais y'en a sept, des cafés de West Blue !
- Nan mais, celui-là, là... « Café Bimi ».
- T'as les papilles gustatives qui ont fondue, ou quoi ?! C'est le pire ! Pourquoi pas prendre les petits gateaux au citron vert, là, pendant qu'on y est ?
- Qu'esse t'as dit ?!


Hayato soupira un instant, avant de prendre une gorgée de son thé. Les tartarugas se rendaient-elles vraiment compte qu'elles étaient complices d'enlèvement d'une notable du royaume ? Probablement pas. Après dix bonnes minutes de tergiversations, le verdict fut sans appel. Thé de Shimotsuki et « Café Oishi ». Contre toute attente, les deux énergumènes payèrent l'addition, au lieu de braquer l'établissement, puis partirent avec une montagne de paquets dans les bras. Hayato laissa Tencha payer à son tour et, non sans remercier le tenancier, partit à la poursuite des deux tortues. Ces dernières se laissèrent prendre en filature sans même s'en rendre compte, tant elles étaient occupées à débattre. Thés, cafés, petits fours, gâteaux... tout était passé en revue ! Tout en se chamaillant, elles finirent par s'éloigner de la ville. Elles passèrent les énormes portes rouges, dotées de pics en métal, et s'enfoncèrent dans des terres bien plus sauvages.


- Et je suppose que tu te rappelles même pas du chemin, hein ?
- Si ! On suit la route jusqu'aux collines « champi-gnon », puis on passe par les falaises Kiki, la forêt Nokoko, surtout on évite la zone glacière par la gauche... ou la droite ?
- LA DROITE ! Si tu vas à gauche... tu vas tomber sur... elle.


Ils frissonèrent un instant, avant de reprendre.


- Tu crois qu'elle est toujours là ? Je veux dire... Après l'accident du scientifique fou, qui a failli transformer toute l'ile en glace... elle a du partir, non ?
- Le roi a dit de pas l'embêter, donc on prend aucun risque et on esquive ! Et après on arrivera au récif de corail. On aura juste à retrouver la petite crique et arriver à temps pour le mariage !
- Ouais ! Une fête ! On va bien s'amuser !
- Crétin ! On est encore en mission, là !


Tout à leurs prises de bec, les deux tortues s'engageaient déjà sur les fameuses collines « champi-gnon ». Ces dernières portaient d'ailleurs bien leur nom ! D’innombrables fungus poussaient pelle-mêle, tous plus grands et plus colorés les uns que les autres. Hayato finit par comprendre d'où venait l'architecture si particulière du pays : les habitants profitaient sans aucun doute de l’écosystème local. Certains champignons étaient aussi hauts que des maisons ! Il suffisait sans doute de les couper, puis de les solidifier pour obtenir des habitations rapidement. Alors qu'il s'extasiait devant le procédé, Hayato se tourna un instant pour s'assurer que Tencha le suivait. Ce faisant, il loupa une information capitale.Tout en haut de la colline, les deux tortues venaient de marcher sur une racine qui serpentait sur la route. Immédiatement, cette dernière se rétracta dans un grondement sinistre.




Lorsque les deux poursuivants arrivèrent à leur tour à son niveau, ils se retrouvèrent nez à nez avec une masse végétale aussi énorme qu'inquiétante. Une tige de la taille d'un tronc d'arbre sembla émerger de la terre, jusqu'à culminer à trois mètres de haut. À son extrémité, une sphère rouge à pois blancs gonfla en un instant, dans un grognement digne d'un félin courroucé. Elle se fendit en deux horizontalement, laissant apparaître des rangées de dents dignes d'un piranha. Un détail, néanmoins, fit frissonner le vagabond : les canines effilées devaient mesurer la taille de son bras ! Les racines et ses feuilles se réveillèrent, telles des tentacules menaçants, près à agripper les deux hommes pour en faire leur casse croûte. Enfin, la plante carnivore tourna sa tête dépourvue d'yeux vers eux, dans un sifflement menaçant. Immobile, l'épéiste espérait bien ne pas attiser la colère de cette menace inhabituelle ! Cependant, cette dernière ne semblait pas de cette avis. Elle ouvrit la gueule béante, avant de lancer un rugissement rageur ! Un vent fétide vint s'abattre sur les deux artistes martiaux. Un vent de mauvaise augure ! Immédiatement, l'épéiste dégaina et se mit en garde.

La plante mugit et se lança à l'assaut. Tel un boulet de canon, elle s'écrasa contre le sol. Hayato bondit sur le coté pour esquiver, avant de se retourner... et d'écarquiller les yeux. La plante mâchait la terre, la roche et les pierres pavées de la route sans aucun effort. Elle recracha néanmoins sa bouchée qui, de toute évidence, n'était pas vraiment à son goût. Un pli hargneux plaqué sur sa bouche, leur ennemi tourna de nouveau la tête dans leur direction. De leur coté, les tortues se retournèrent un instant, en entendant le vacarme qui s'élevait.


- Qu'est ce qu'ils sont bêtes ces promeneurs, déclara Antoine.
- Tu m'étonnes... réveiller la plante carnivore... faut vraiment pas être futé ! Nous, heureusement, on sait y faire !
- Tu m'étonnes Daniel... sauf pour le café, apparemment.
- Quoi-quoi-quoi ?!


Alors que les tartarugas repartaient de plus belle dans leur dispute, les deux êtres humains faisaient face à une toute autre déconvenue. Restait à savoir s'ils pourraient se défaire de ce prédateur avant de perdre les hommes-tortue de vue.


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Tencha regarde la plante géante, Hayato sabre à la main ne semble pas avoir envie de lui servir de dîner. Les deux tartarugas s'éloigne au fur et à mesure, tout en se criant dessus et en s'agitant sur place. La plante est prête à bondir sur nos amis, bavant d'envie de les bouloter. Le bandit esquisse un sourire, il dépasse Hayato.


- Laisse-moi faire, Hayato. Je vais lui faire une démonstration de ma force, celle qui m'a rendue célèbre du mont Corvo jusqu'à Grey Terminal.


Tencha retire son maillot, il gonfle ses muscles, prenant des poses de culturiste. La plante regarde Tencha, elle ne bouge plus pendant dix secondes. L'artiste martial se met en position de combat, il imite avec ses mains la mâchoire d'un loup, et il tend sa jambe droite et fléchie le genou gauche, ce qui lui donne un léger recul. La plante fonce sur Tencha, elle envoie un coup de liane, la cible saute sur place. Il esquive le coup, tout en faisant un salto arrière. Il retombe sur ses pieds, puis il fonce sur sa cible. Il esquive plusieurs de liane, les coups manqués fouettent le vent, détruisant le sol lorsqu'ils s'abattent dessus. Mais, l'agilité et la vitesse de Tencha sont supérieurs à la plante. Malgré son imposante apparence, cette plante est assez lente dans son exécution. La plante s'énerve, elle finit par se jeter de tout son poids sur le bandit.


- Trop lente !


Le bandit saute sur le côté pour éviter le coup, Tencha en profite pour l'attaquer. Une fois assez proche d'elle, il envoie une série de coups de poing et de paumes très rapide sur son adversaire. La tête de la plante bouge dans tous les sens en subissant les coups, Tencha termine sa combinaison de coups par un violent choc entamé par les deux paumes. La plante est projetée au sol, elle fait cinq ricochets avant de s'écraser contre un champignon géant.


- Je manque encore de précision.


La plante semble avoir eu son compte, Tencha s'approche de Hayato.


- Hé hé hé, t'as vu, pas mal, hein ? C'est ma technique personnelle, j'ai mis des années à la finaliser.


Il cherche son maillot, mais il ne le trouve pas.


- Bah, il est où... ?


Il finit par l'apercevoir, il est coincé entre les deux acérés de la plante.


- AAAAAAAAHHHH !!! C'était mon maillot préféré, c'était mon seul maillot ! Nous avons un homme à terre, je vais le récupérer !


Mais, les deux tortues s'éloignent de plus en plus. Tencha soupire.


- Merde... Suivons les tortues, mais laisse te dire une chose Hayato. Je promets d'acheter un nouveau maillot avec la récompense pour rendre hommage à celui que j'ai perdu dans la bataille !


Clame-t-il en tendant le poing droit devant lui. Il s'avance en direction des tortues d'un pas décidé, tout en étant animé par le feu de la détermination. Tencha et Hayato se hâtent pour combler l'écart entre les tortues et eux, mais celles-ci sont déjà loin. Tencha et Hayato arrivent vite à un carrefour, en face d'eux, il y a deux chemins à emprunter. L'un mène au mariage, l'autre dans un endroit peu fréquentable. Les deux doivent réfléchir aux alternatives qui se présentent à eux, si l'un est une personne réfléchie et raisonnable, l'autre est tout le contraire, elle fait confiance à son instinct, trop souvent parfois. Tencha pointe la route de gauche avec son index.


- C'est par là, je le sens. Mon instinct ne m'a jamais trahi, je sais que notre route se trouve à gauche !


Sans plus attendre, Tencha fonce sur le chemin de gauche, toujours déterminé.


- J'arriiiiiiive, princesse !!!


Il s'enfonce de plus en plus dans une contrée différente de la première, adieu beau temps et chaleur, bonjour vent glacial et neige. Tencha grelote sur place, il claque des dents et se frotte le corps avec ses mains pour se réchauffer.


- C... C'est par là... Atchoum !!!


Deux filets de morve gelée pendent à son nez, il avance dans la neige avec l'agilité d'un frigo. Tencha en profite pour faire la conversation avec Hayato, car celui-ci pourrait se demander pourquoi l'île possède deux climats différents, on n'est pas sur Grand Line.


- J… J'ai entendu dire qu'il y a… Atchoum ... !!! Graaaah... Il y a quelque temps, un scientifique aurait voulu révolutionner ce pays… Brrrr…. Il a inventé une machine révolutionnaire censée aider les gens, mais ça a mal tourné… AH...AHHH...AHHHH... !!! Non, ça va. La machine aurait explosé et le climat dans cette zone aurait été changé, lors de l'explosion, plusieurs personnes auraient entendu près de son laboratoire quelqu'un hurler, « Royaume de Drum indépendant ! » C'est ce qu'a raconté une petite vieille à la caissière d'une boutique du coin, j'étais derrière en train d'attendre avec d'autres clients.


Les deux guerriers s'enfoncent de plus en plus dans la contrée enneigée sous le regard d'une créature qui semble les suivre. Le ventre de Tencha se met à gargouiller, il soupire.


- J'ai faim.


Dit-il en regardant le sol, il trouve des traces de pas dans la neige qui ne sont pas les siennes ni celle d'Hayato étant donné qu'elles sont devant eux. Tencha fait la remarque à Hayato.


- Oh, il y a deux paires de pas. Elles sont petites, tu penses que ce sont les tortues ?


Juste à côté, il remarque une troisième de trace de pieds, mais vingt fois plus grande et plus large.


- Eh ben, je n'aimerais pas rencontrer ce truc, ha ha ha… !


Pendant que Tencha rigole, un bruit de couinement s'approche d'eux, une silhouette se dessine au loin. Elle devient plus imposante au fur et à mesure qu'elle se rapproche. Un immense pingouin surplombe le bandit et le bretteur, c'est une femme, elle regarde les deux alliés. Après quelques secondes de silence, elle émet un couinement. Tencha qui gèle sur place voit en ce pingouin l'opportunité de se réchauffer, il se frotte contre la fourrure de son ventre.


- Ahlalala, qu'est-ce que c'est chaud et doux, merci madame pingouin de me permettre de ne pas mourir congeler. Rejoins-nous Hayato, elle est chaude et douce, on dirait une couette.


Dit-il les larmes aux yeux. Le pingouin finit par mettre un coup de nageoire dans le dos de Tencha, ce dernier s'écrase dans la neige. Il se relève, il n'aime pas le froid. Puis, il rejoint Hayato et montre du doigt le pingouin.


- Mais, il est cinglé ce pingouin ! Je vais lui apprendre les bonnes manières, tu vas voir !


Tencha reprend la même pose qu'il a adopté contre la plante, tout en esquissant un sourire. Puis, il fonce sur l'ennemi.


- [color:9761=#B8860B ]Prend ça et ça !


Mais, chacun des coups du bandit est absorbé par la fourrure de l'animal. Tencha est propulsé contre un arbre avec un coup de nageoire, il s'écrase contre le tronc, la neige qui était sur le feuillage s'abat sur lui, le recouvrant. Le bandit sort la tête de l'amas de neige.


- Fait attention, Hayato, elle est forte.


Le Pingouin s'approche d'Hayato, elle fait un couinement.
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Le royaume en détresse

Cet homme ne connaissait pas la modération. Hayato en devenait intimement persuadé. Face à un adversaire impressionnant et dangereux, Tencha se lança dans une tentative d'intimidation qui laissèrent tant la plante carnivore qu'Hayato... dubitatifs. Contre toute attente, la suite du combat donna tort aux mauvaises langues. L'artiste martial déjanté triompha sans mal de son adversaire végétal ! Alors que l'épéiste s'apprêtait à le féliciter, celui-ci retomba dans une pitrerie étonnante : son maillot venait d'être arraché. Une goutte de sueur perla, derrière le crane d'Hayato, lorsque son coéquipier s'élança de nouveau à la poursuite des tartarugas, mais cette fois ci torse nu. Le vagabond soupira, avant de lui emboîter le pas. Leurs pas les menèrent jusqu'à un embranchement. Son guide prit à gauche et le bretteur le suivit, perclus d'un mauvais pressentiment. Ce dernier se concrétisa bien vite ! Le froid polaire sembla transir le pauvre Tencha, mais le plus dur restait à venir. Non seulement l'histoire qu'il lui raconta n'avait ni queue ni tête mais, surtout, une nouvelle venue colossale vint faire trembler le duo d'enquêteurs.

Après la déroute de Tencha face à un pingouin monumental, Hayato se retrouva nez à nez avec le monstre. Il opta pour une tout autre méthode. Le guerrier s'inclina et laissa son calme naturel agir, peu à peu, pour apaiser la palmipède. Relevant son buste, le voyageur sourit à l'animal d'un air engageant. Devant le comportement inhabituel de son vis-à-vis, le pingouin couina derechef, avant de pencher la tête sur le coté. Elle finit par émettre un son qui sonna comme un petit rire, avant de s'incliner elle aussi. Alors, la femelle se lança dans une série de couinements incompréhensibles, qui laissèrent Hayato perplexe. À son tour, il pencha la tête sur le coté pour réfléchir. Il ne comprenait pas un traître « mot » du discours de son interlocutrice, mais se refusait à prendre une décision irréfléchie, de peur de connaître le même sort que Tencha. Alors qu'il attrapait son menton en se creusant les méninges, il aperçut une petite silhouette émerger de derrière la massive pingouin.


- Oh ! C'est une maman, comprit Hayato. Coucou, bonhomme.


Comme Hayato s'accroupissait pour se rapprocher de la taille de la petite créature, cette dernière s'agita en tous sens et tenta à son tour de communiquer. Malgré tout, l'épéiste grimaça devant le constat qui restait inchangé : il était impossible de le comprendre ! Enfin, le petit bout de chou sembla soupirer, voire se... tenir le bout du bec de son aile ? Il pointa alors de son membre les traces à ses pieds. Il désigna ensuite sa mère, lui même, puis de nouveau les traces en couinant fortement. Enfin, les informations se frayèrent un chemin jusqu'au cerveau du vagabond. Trois paires de traces de pas, deux petites, et une énorme... Deux enfants et une mère !


- Ils ont perdu le deuxième enfant ! annonça Hayato à son collègue. On devrait les aider.


Comme il commençait à connaitre Tencha, il rajouta bien vite:


- Peut être accepteront ils de t'aider à te réchauffer, ensuite ?


Les deux pingouins acquiescèrent vivement, comme s'ils avaient compris l'épéiste. Sans attendre la réponse de Tencha, Hayato se mit en quête du dernier pingouin. Il remonta difficilement la piste des traces, du fait de la neige qui tombait dru dans cette partie de l'île. Après de longues minutes de recherches dans un froid glacial, Hayato finit par remarquer un petit monticule de neige suspect. Et par suspect, il voulait dire avec deux petites palmes qui en sortaient et s'agitaient en tous sens ! Immédiatement, l'épéiste s'élança et tira sur les jambes du pauvre bébé, afin de le sortir du tas de neige. Enfin, il réussit à sortir le pingouin de ce mauvais pas en tirant de toutes ses forces, jusqu'à en tomber en arrière avec le dernier de la fratrie. Le pauvre petit se mit à hurler et à appeler sa mère. Cette dernière déboula et bouscula Hayato sans plus de formalité, pour prendre dans ses bras sa progéniture. Le pauvre sauveur se retrouva projeté dans la neige dans un rouler bouler incontrôlable.


- Je vais bien, lacha-t-il néanmoins.


Le vagabond se releva, cracha la neige qu'il avait avalé par inadvertance, puis commença à s'épousseter. Malheureusement, si les recherches lui avaient tenu chaud, à force de remuer ciel et terre, tomber dans la neige était de trop. Le froid ne le laissa pas s'en tirer à si bon compte et, bientôt, il finit par trembler tout comme Tencha. Les trois palmipèdes, de leur coté, n'en finissaient pas de pleurer à chaudes larmes et de s'étreindre. La petite famille au complet finit par se rendre compte que les deux humains grelottaient et, en guise de remerciement, ouvrirent leurs bras pour leur proposer un câlin aussi doux que chaud. Sans demander leur reste, Hayato et Tencha s'avancèrent à vive allure, tandis que la maman faisait de même. Ce ne fut qu'à la dernière seconde qu'un détail traversa l'esprit de l'épéiste. Trop tard, leurs corps lancés se rencontrèrent et, évidemment, les deux hommes furent projetés ! Pire encore, la maman pingouin avait mis tant de fougue, pour remercier les sauveurs de son fils, que Tencha et Hayato furent littéralement envoyés voler dans les airs !

Alors qu'ils débutaient une ascension à toute allure, ils entendirent un couinement effrayé, en contrebas. D'un coup d'oeil en arrière, Hayato put voir la maman pingouin mettre une aile derrière sa tête. Les yeux exorbités, la gueule grande ouverte, elle sembla terrorisée par ce qui venait de se dérouler. Hayato aurait juré que, la seconde suivante, le couinement qu'elle émit ressembla à s'y méprendre à un « AH ! Désolé... ». Loin de ce genre de considérations, le duo d'humains devait faire face à un tout autre problème. Ils traversèrent la zone enneigée en quelques secondes. La trajectoire suivit une cloche, et la gravité finit par faire son œuvre. Le cœur battant, les cheveux au vent et les yeux écarquillés, Hayato vit le sol arriver bien plus vite que de raison.


« L’atterrissage va être horrible ! », s'écria-t-il en pensée.


Contre tout attente, le duo improbable termina sa course sans heurt. Ils finirent ce vol plané improvisé dans une énorme meule de foin. Après de longs moments à batailler, le guerrier finit par réussir à s'en extirper et à prendre un grand bol d'air. Haletant, il regarda autour de lui, l'esprit en ébullition, le cœur au bord des lèvres. Il n'en revenait toujours pas de ce coup de chance éhonté ! Soudain, un grondement sinistre s'éleva derrière lui.

Il avait peut être parlé un poil vite.


KoalaVolant
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Hayato se révèle être un compagnon solide, quelqu'un sur qui on peut compter. Tencha se rend compte que l'épéiste est plus prudent que lui, il se rapproche de la maman énervée. Hayato parvient à comprendre les gesticulations du petit pingouin, Tencha était encore en train de chercher. Lorsque Hayato propose de partir à la recherche du second bébé manquant, Tencha est convaincu par le fait qu'ils seront réchauffés plus tard. Ils partent à quatre chercher le troisième Pingouin, la maman est énervée et désespérée en même temps. Tencha se rapproche d'elle pour tenter de la réconforter et de se réchauffer contre son ventre doux et moelleux, il se plaque dos à ventre, faisait mine de réfléchir.


- Je me demande si ce Pingouin est encore dans les parages, peut-être a-t-il décidé de migrer vers le sud ?


Tencha ne s'y connait pas en animaux, le Pingouin a des ailes, donc pour lui, c'est un oiseau. Pendant qu'il fait semblant de réfléchir, il s'enroule dans le pelage de la maman pingouin.


- Que c'est doux, on dirait une couette bien chaude.


Il se met à ronfler, toujours en prenant un air de réflexion. Le regard de la maman s'assombrit, laissant échapper un grognement, au passage. Lorsque le bébé est retrouvé, Tencha est violemment balancé sur le côté par l'inquiète. Hayato fini, lui aussi, enneigé à cause de la pingouin. Les trois se font un câlin, pendant que les deux humains se remettent sur pied. L'artiste martial regarde l'épéiste.


- Elle n'est pas sympa, ta pote !


Dit-il sur un ton agacé. Soudainement, la pingouin se retourne vers les deux humains. Elle a un air adouci, réconfortant. Elle fonce sur les deux hommes, bras tendus, laissant le doux et chaud pelage de son ventre accessible. Les deux humains courent en direction de la mère, Tencha avec les larmes aux yeux, la morve au nez, court comme un dératé. Il est comme un affamé qui foncerait sur un bol de soupe, alors qu'il n'aurait pas mangé depuis quatre jours. Il baragouine n'importe quoi, tellement qu'il est submergé par la joie.


- Bliblo brablo floobity zabber... !


Peut-être que le froid lui fait mal, aussi. Mais, lorsque les trois se rencontrent, la pingouin ne fait pas exprès d'envoyer au loin, ses sauveurs. Ils traversent la zone enneigée en quelques secondes, Tencha voit la promesse de la chaleur s'éloigner, il laisse une traînée de larmes derrière lui, tout en hurlant. Un peu plus loin, plus précisément dans une ferme. Un vieil homme, habillé avec une salopette et un chapeau en paille, est en train de déplacer d'énormes bottes de foin avec une fourche. Le pauvre est en sueur, alors qu'il n'a pas soulevé la première botte, il se fait vieux. Il regarde le soleil qui tape, il retire son chapeau, s'essuie le front avec un chiffon.


- Rholalala… Si seulement de petits jeunes pouvaient venir m'aider, je leur servirais de la bonne pitance et de la bière fraîche. Mais, ce n'est pas près d'arri... Oooooh !!!


En voyant les silhouettes d'Hayato et de Tencha se diriger dans sa direction, le vieux a les yeux remplis d'étoiles, son visage illumine d'espoir. Hayato atterrit dans la paille, en voyant la sublime corpulence du jeune homme, le vieux se voit déjà en train de leur servir de la limonade, pendant qu'Hayato et son ami mystérieux travaillent torse-nu. Il regarde Tencha, qui n'a pas été arrêté par la paille, non, il a continué sa route jusqu'à atterrir sur le ventre d'une bête en train de faire sa sieste au fond de la grange. Il rebondit sur ce ventre moelleux avant de percuter le vieux de plein fouet, l'ancien fini assommé, ensevelie sous le corps de Tencha. Il est tombé dans les pommes, mais il est heureux d'avoir maté le torse viril et surtout nu de Tencha, mais d'avoir été assommé par les fesses de celui-ci, c'est la dernière vision qu'il a eue. Tencha se relève, il constate qu'il fait chaud, ce qui lui fait plaisir. Mais, il se rend compte qu'il a mal aux fesses, il ne sent plus son fessier. Il se rend compte de quelque chose, lorsqu'il regarde ses fesses.


- Aie… Mais, c'est quoi ce truc !


Il retire un dentier de sa miche gauche, c'est celui du vieux.


- Il m'a mordu le cul !


Hayato a d'autres soucis en tête, il entend un grognement terrifiant venant de derrière lui. Un souffle chaud et nauséabond lui caresse la nuque, sans parler des filets de bave qui trempe le sol. Tencha a les yeux écarquillés en voyant le monstre, qu'il a, lui-même réveille d'ailleurs, terrifiant qui semble avoir pris Hayato comme proie. Il a les yeux injectés de sang, il montre les dents, le chien aurait dû finir sa sieste, car actuellement, le canidé est de mauvaise humeur. C'est un monstre mesurant facilement six mètres, il est attaché avec une chaîne. N'importe qui, dans cette situation, prendrait ses jambes à son cou ou ferait le mort. Mais, Tencha n'est pas le monde, il l'a déjà prouvé mainte et mainte fois par le passé. Il affiche un sourire satisfait, tout en s'approchant du chien.


- Hayato, laisse-moi faire. Je sais parler aux chiens, j'ai un don avec les animaux.


Le chien regarde Tencha, ce dernier bombe le torse, prend une mine sérieuse, il fait l'autoritaire.


- Toutou, maintenant, tu vas faire coucouche panier ! Maintenant, obéit !


Dit-il en pointant du doigt le sol.


- Fait sisitte !


Le chien est étonné devant ce type torse-nu. Mais, la colère du chien est plus grande que l'autorité de Tencha, le fait d'avoir été sorti de son sommeil et de voir son maître assommé le rend colérique. Il grogne en montrant des dents, Tencha ne se démonte pas.


- Hayato... ! Tu n'as pas un journal ou quelque chose que je puisse rouler sur lui-même pour lui taper sur le museau ?


Tencha esquisse un sourire hautain.


- Oublie, je vais le mater à l'ancienne.


Il prend sa fameuse pose qu'il a prise contre la plante. Il imite avec ses mains la mâchoire d'un loup. Il tend sa jambe droite et fléchie le genou gauche, ce qui lui donne un léger recul, tout en plaçant ses mains devant lui, sauf que la gauche est plus en retrait contrairement à la droite. Il fait face à la montagne de muscles qu'est le chien, bavant de rage. Il saute droit sur lui, tout en hurlant le nom de sa technique.


-  Okami no kiba !


Il lui assène une flopée de coups de paumes et de poings à une vitesse folle, il termine l'enchaînement avec un coup de paumes en utilisant ses deux mains jointes. Tencha souffle comme un bœuf, il a mis beaucoup d'énergie de cette attaque qui est sa plus puissante. Mais, le chien ne bronche pas, il n'est pas calmé. Au contraire, cette technique l'a encore plus énervé. Tencha esquisse un sourire hautain, tout en rigolant légèrement.


- Fufufu… Hayato, fuyons.


Sur ses mots, Tencha et son ami partirent à une vitesse folle, tout en étant pourchassé le chien qui leur aboie dessus. Le machin est plus impressionnant que la maman pingouin, Tencha n'a pas envie de finir dans l'estomac de cette monstruosité. Le chien traîne sa chaîne en acier derrière, creusant la terre sur son passage.


- Tu as déjà vu un truc aussi gros ?! Il le nourrit à quoi, son chien ?!


Pendant que nos deux amis sauvent leur vie en courant le plus vite possible, le chien semble s'économiser en faisant de petits pas, mais comme il est gigantesque, il parvient à suivre la cadence des deux guerriers. Tencha ignore depuis combien de temps, lui et Hayato, sont pourchassés par le chien. Mais, Tencha commence à avoir un point de côté. Il repère une haie, très bien taillé, bien verte.


- Hayato, suis-moi !


Tencha se dirige vers la haie, puis il saute, évitant au passage de se faire mordre par le chien qui a décidé de les croquer. Les deux s'enfoncent dans la haie, puis ils tombent dans un immense jardin. Le chien aboie devant la haie avant de repartir, il poursuit des oiseaux qui passent devant lui. Tencha est épuisé, il n'en peut plus. Hayato remarque quelque chose, il voit les deux tortues qu'ils étaient en train de pourchasser, avant de les perdre. Tencha et Hayato se rendent compte qu'ils ont atterri dans une propriété assez spéciale, ils sont dans un gigantesque jardin, en son centre se trouve un château splendide. Ils suivent les deux tortues qui se rendent au château, l'instinct de Tencha lui dit que la princesse se trouverait peut-être dans le château. Il y a plusieurs gardes devant l'immense bâtisse, seules les tortues peuvent entrer sans avoir de problèmes. Tencha propose à Hayato de se déguiser pour rentrer.


- Apparemment, les tortues sont rentrées sans problème. Je pense que si on se déguise en tortue, on peut passer.


L'artiste martial bricole un déguisement avec ce qu'il trouve dans le jardin, il fabrique deux fausses carapaces avec un buisson représentant une tortue. Il se maquille le visage et les bras avec de la boue, pour ne pas paraître trop humain, et surtout, il met un buisson sur sa tête comme couvre-chef.


- Nous voilà prêts !


Tencha et Hayato se dirigent vers l'entrée du château, là où ils sont contrôlés. Une jeune tortue s'approchent des deux visiteurs, elle regarde Tencha qui est fier de son déguisement, puis Hayato. Elle plisse les yeux, se rapprochant de plus en plus du visage de l'artiste martial et de l'épéiste.


- ... Vous me prenez pour un idiot ?


Tencha tente de rattraper le coup.


- Pourquoi vous dites ça ? On est comme vous, fier d'avoir une carapace.


La tortue a un doute sur l'identité des deux lascars devant elle.


- Si vous êtes fier d'avoir des carapaces, prouvez-le.


L'artiste martial plisse les yeux.


- Toi d'abord.


La tortue pose sa lance sur le sol, puis elle rentre ses bras et ses jambes dans sa carapace.


- Faites-le, si vous y arriver, je serais persuadé que vous êtes des tor... Ah !


Tencha shoot dans la carapace, celle-ci frappe la seconde tortue gardienne, les deux sont assommés contre le mur.


- Strike !!!


Hurle-il. Tencha et Hayato sont-ils proches de leur but ou au contraire, sont-ils encore loin d'avoir parcouru le chemin qui les mènera à la princesse ?


Technique:
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Le royaume en détresse

Derrière lui, le bretteur sentait une présence imposante le toiser de toute sa masse. Un grondement sourd, doublé d'une haleine fétide, finirent de le convaincre que ce qui l'attendait, dans son dos, ne lui voulait pas forcément du bien. Tandis que Tencha se débattait avec un dentier mal placé, l'épéiste se retourna et contempla une vision d'horreur. Il se retrouva nez à nez avec un molosse de six mètres de haut, babines retroussées, dents en évidence, l'écume aux lèvres et les yeux vissés sur lui. Hayato déglutit bruyamment. Il mesura ses gestes avec précaution, tentant de reculer lentement, sans aucun mouvement brusque. Avant qu'il ne puisse le retenir, son acolyte fit preuve d'une bravoure exemplaire... ou d'une stupidité patente ! Ce chien à poil courts, aux muscles saillants et aux griffes acérées n'allait faire qu'une bouchée d'eux, c'était l'évidence ! Pourtant, l'hurluberlu qui l'accompagnait se démena comme un beau diable pour dresser l'animal. En vain. Lorsqu'enfin, Tencha comprit son erreur, il était trop tard.


- L'idée me semble concluante ! ne put s'empêcher de railler l'épéiste, lorsque l'énergumène lui proposa de fuir.


Une folle course poursuite débuta, au beau milieu d'une petite ferme qui était paisible, quelques instants auparavant ! Les vociférations du chien retentirent sur toute l'île, alors qu'il s'élançait aux trousses des vauriens qui avaient agressé son maître et, surtout, écourté sa sieste ! On eut cru les deux hommes poursuivis par Cerbère en personne ! Le sol tremblait sous sa masse, le ciel dégagé de cette belle après midi se couvrait à présent, tandis que leurs tympans semblaient sur le point d'exploser sous les aboiements du chien. Le paysage changea à toute allure, alors que les deux hommes prenaient leurs jambes à leurs cous et fuyaient sans se soucier aucunement de la direction prise. Le cœur battant, le corps endoloris et la peur au ventre, Hayato finit par suivre Tencha lorsqu'il lui proposa de se cacher derrière une haie taillée.

Alors que les deux fugitifs cherchaient à retrouver leur souffle, ils entendirent le molosse protester une dernière fois, avant de s'éloigner en grognant. Aussitôt, Hayato se détendit et reposa sa tête contre la haie, derrière lui. Il en profita pour parcourir les yeux du regard, et tomba sur un paysage enchanteur. Le jardin semblait tout droit sorti d'un conte, avec ses multiples petits chemins de sable, son gazon impeccable, ses haies taillées en diverses animaux marins et, bien sûr, le château. S'ils vivaient une fable, les deux hommes venaient d'arriver devant le repaire du monstre, à n'en point douter.

Sans s'émouvoir un instant, Tencha leur confectionna avec les moyens du bord deux costumes de tortues avec des buissons. Perplexe, l'épéiste le suivit lorsqu'il se dirigea devant l'entrée principale du donjon. Malheureusement, leur malchance semblait les talonner et la vigie les perça à jour sans trop de difficulté... Mais par une combinaison de roublardise et d'adresse, le combattant farfelu réussit à s'en défaire d'un coup de pied bien placé ! La route libre, les deux hommes poussèrent les lourds vantaux des doubles portes, afin de pénétrer dans l'imposant bâtiment. Un gigantesque hall d'entrée les accueillit. Son sol carrelé, ses multiples tapis rouges déployés et ses lampadaires éclairant les lieux lui conféraient une atmosphère de fête ! Un énorme escalier, aux marches recouvertes d'un tapis rouge, s'ouvrait devant eux. Partout où se posait le regard, des tortues s'affairaient. Elles portaient des cadeaux, des chandelles, des bouteilles, des petits paquets et, pour certaines, des armes. Profitant que personne ne fasse attention à deux, les deux intrus suivirent le flux des convives et, bientôt, se retrouvèrent à monter les marches.

Après avoir suivi la foule, ils finirent par arriver dans une petite chapelle, dont les murs étaient percés de multiples vitraux colorés. Le soleil dansant égayait l'intérieur d'une multitudes d'éclats colorés, tandis qu'un petit chœur de tortues chantait un air entraînant. De chaque coté d'une allée centrale imposante, des rangées de bancs en bois s'alignaient jusqu'à l'autel central, à l'autre bout de la pièce. Sur ce dernier, attendait un homme tortue imposant. À dire vrai, il ressemblait au croisement entre une tortue, un homme et un dragon ! Ses écailles teintaient sa peau d'un jaune orangé, dont les bras se terminaient en quatre griffes imposantes. Sa monstrueuse carapace verte, garnie de pointes jaunies par le temps, pointait à travers un smoking blanc qui se voulait sans doute élégant. Mais porté par un monstre de quatre mètres de haut, aux canines plus longues qu'un bras, aux sourcils et à la crinière flamboyantes, ainsi qu'aux muscles proéminents... l'effet semblait tout autre !

Avant qu'Hayato ne puisse tenter de communiquer avec Tencha, un orgue se mit à jouer l'hymne bien connu de l'entrée de la mariée. Immédiatement, toutes les tortues se levèrent et saluèrent l'entrée enchanteresse de la dulcinée. Alors que le vagabond s'attendait à la voir ligotée, bâillonnée et lourdement escortée, la demoiselle rejoignait son futur époux d'un pas léger et volontaire. Sa robe bleu semblait créée à partir de paillettes et non de tissu, tant elle éblouissait l'épéiste. La longue chevelure de la jeune femme, descendait telle une cascade d'or sur son épaule. Ses lèvres pulpeuses étaient apprêtées d'un rouge rutilant, tandis que l'excès de maquillage prenait le pas sur la beauté de ses yeux bleus. Gracile, élégante et un rien trop apprêtée, la princesse fut accueillit par les vivats de la foule !

À peine atteignit-elle l'autel que le prêtre commença sa litanie :


- Mes bien chers frères, mes bien chères sœurs, nous sommes réunis aujourd'hui afin de fêter comme il se doit l'union de deux personnes exceptionnelles ! Notre roi... BAO « KING » ZEUR !


Un tonnerre d'applaudissement secoua la chapelle, tandis que la plèbe acclamait leur monarque. Le prêtre calma la foule avant de désigner la jeune femme :


- Et la princesse Sa... Kinoko !
- On avait dit pas de fausse note ! lança la principale intéressée d'une voix de crécelle.


Un instant, le roi des tortues regarda le maître de cérémonie comme s'il allait le réduire en charpie. Comme sa dulcinée pesta une nouvelle fois, avant de se calmer, Bao Zeur grogna son assentiment, laissant en vie le fautif. Ce dernier s'empressa de reprendre sa tirade :


- La seule, l'unique, la merveilleuse... princesse KINOKO !


Les tortues rugirent, acclamèrent, applaudirent et lancèrent de multiples vivats, tant et si bien que les vitraux se mirent à vibrer sous le son tonitruant. Enfin, le calme revint tandis qu'Hayato fronçait les sourcils. Cette princesse était si régulièrement enlevée... mais étaient-ce réellement des enlèvements, si elle était consentante ? Néanmoins, il aurait été dangereux de tirer des conclusions hâtives. Peut être ce monstre la faisait-il chanter ? Ou bien l'avait-il droguée ? Quelqu'un dans l'assistance maîtrisait-il l'hypnose ? Il existait tant de possibilités pour forcer une personne à agir contre sa volonté... Il avait même entendu parler d'une technique qui visait à utiliser de la peinture pour contrôler l'esprit. Puisque la princesse semblait avoir vidé un demi pot de maquillage pour se préparer, pouvait-on penser qu'il s'agissait là du subterfuge utilisé ? Perplexe, Hayato se perdit un instant dans ses pensées, tant et si bien qu'il ne se réveilla que lorsque le prêtre clama haut et fort :


- Si quelqu'un souhaite s'opposer à cette union, qu'il parle maintenant ou se taise à jamais !


Que devait-il faire ? Interrompre le mariage de force ? Se battre contre toute la salle et ce monstre ? Il avait besoin d'un plan, quitte à prendre son temps et à faire annuler leur union plus tard. Discrètement, le bretteur se pencha vers son acolyte et lui glissa à voix basse :


- Psst... Tencha ! Auriez-vous un plan réaliste pour sauver la princesse ?


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