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La Louve dans la Bergerie

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海 賊

∆ Feat. Jeyne ∆


Pour la seconde fois, Méria posait les pieds sur Boréa. Immense, ce royaume serait bientôt le sien. Tout n'était à présent plus qu'une question de temps. Maintenant que le gênant Greed n'était plus un problème, il ne restait plus qu'à entrer lentement mais sûrement dans la phase finale. Laissant son sous-marin au port de Lavallière, elle suivit sa seconde en ville. Jeyne connaissait bien les lieux. Après tout, durant les dernières années, elle avait étudié à l'académie de Jalabert. En d'autres termes, Méria n'avait pas besoin d'engager un guide. Ensemble, les deux pirates prirent la direction d'une petite auberge sans prétention. Située dans une ruelle peu fréquentée, La Danse Rouge ne l'était pas beaucoup plus. À l'intérieur, un barman nettoyait des verres sales pendant que plusieurs habitués mangeaient un plat en sauce. Levant la tête de leurs assiettes, il saluèrent les nouvelles venues avec un grand sourire. Les boréalins étaient réputés dans toutes les blues pour leur bienveillance et leur caractère chaleureux. Une fois les femmes assises à une table, le tenancier réactif vint à leur rencontre.


« Mesdemoiselles, qu'est-ce que ce sera ? Me dites rien, une bonne bièrraubeurre ?

- Pour commencer.

- Ah bon ?

- Oui, c'est très bon, tu verras.

- Je connais. Pourquoi pas.

- Parfait ! Je vous apporter ça de suite. »



Tournant sur lui-même, le barman saisit deux choppes, les fit virevolter avant de les poser près d'une tireuse. Avec habileté, il remplit ensuite les verres avant de débarrasser la mousse à leur surface avec une petite spatule en bois. Visiblement fier de lui, il posa les choppes face aux deux étrangères en leur faisant un clin d'oeil.


« Cadeau de la maison.

- C'est adorable.

- Hum.

- Dites, je peux vous poser une question ?

- Bien entendu.

- Vous avez du hareng mariné aux poivrons de Rhétalia ?

- Des harengs. En conserve ou en bocal ?

- Bocal, quoi d'autre ?

- Oui. Bien sûr. Je m'occupe de ça tout de suite. »



S’arrêtant de sourire, l'homme dévisagea quelques secondes les deux pirates avant de s'en aller. Après avoir soulevé une trappe au sol, il disparut dans la cave. Haussant un sourcil, Méria posa sa joue contre son poing.


« T'as de drôles de goûts.

- Pas tant que ça non. »



Levant les yeux au ciel, la Peste s'empara de sa choppe sans rajouter un mot. Avec empressement, elle goûta de nouveau cette spécialité locale. La bièrraubeurre portait plutôt bien son nom. Il était assez facile de sentir son petit goût de crème, cette saveur beurrée très agréable qui venait trancher avec le houblon. Ce n'était pas l'alcool préféré de la capitaine pirate, mais elle ne pouvait clairement pas dire qu'elle n'aimait pas. Avant qu'elle ne termine son premier verre, Méria vit remonter le barman, mais il n'était plus seul. Avec lui se trouvait un petit homme d'une quarantaine d'années. Les tempes déjà grisonnantes, il portait un beau costume gris et rouge taillé sur mesure.


« Tiens, tiens, tiens, la bâtarde du Gila.

- Mister Scarlet.

- Depuis quand t'es de retour ?

- On vient d'arriver.

- Oh seigneur... Tu manigances quoi cette fois ?

- Si tu fais référence à l'incident du bal de l'automne à Jalabert, je n'étais que très peu impliquée.

- Mais bien sûr. Bon allez, dis moi tout.

- On veut se rendre à Bourgeoys.

- Belle ville hein ? De somptueux bâtiments, une gastronomie riche et subtile.

- Et le plus haut taux de trahison au mètre carré de tout le royaume.

- C'est pas faux. Je croyais que tu avais un titre de séjour permanent depuis le temps.

- Hum, disons que c'est compliqué.

- Oh, ça l'est toujours.

- Toi et tes hommes êtes les meilleurs passeurs de l'île. On a de quoi payer, bien plus que nécessaire.

- Mouais, ça j'en doute pas. Je dis jamais non à peu d'argent, histoire de mettre un peu de beurre dans les épinards. Ceci dit, j'aime bien les services également.

- Et donc ?

- Et donc, voilà, que dirais-tu de payer moitié prix en échange d'une faveur ?

- Une faveur ? De quel genre ?

- Nous verrons ça plus tard, une fois le moment venu. »



Inclinant légèrement la tête en direction de sa capitaine, Jeyne lui demanda tacitement la permission de continuer dans cette voie. Indifférente, Méria se contenta de hausser les épaules.


« C'est d'accord.

- Bien, bien, très bien. Gunther va voir avec toi pour la somme précise et les modalités. Rassemble tout ça et on partira demain.

- Entendu.

- Toujours un plaisir ma belle. »



Tandis que l'homme s'en allait, la Peste termina sa choppe. Sans dire un mot, elle la leva en direction du barman pour qu'il comprenne qu'elle était prête pour la deuxième tournée.


« Pas de harengs je suppose ? »


Un rictus pour seule réponse, Jeyne s'occupa de sa propre choppe. Une fois servie de nouveau, la Louve ne fit qu'une gorgée de sa commande. Il y avait dans cet alcool un drôle de sentiment qui donnait envie de toujours y revenir. Après plusieurs pintes, la pirate décida de commander à manger. Une fois repue, elle alla s'écrouler dans une chambre à l'étage pendant que Jeyne s'occupait du reste.




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海 賊

∆ Feat. Jeyne ∆


Avec quelques connaissances et pas mal d'argent, entrer à Bourgeoys n'était pas bien compliqué. Malgré tout, la ville étant bien différente du reste de l'île et ses habitants également à part, y rester demandait un certain savoir-faire. Ce fut en cela que Mister Scarlet se montra le plus utile. Contre d'importantes quantités de berrys, il trouva une maisonnette dans la capitale pour loger les deux femmes. En réalité, il s'agissait d'un logement précaire aménagé dans les combles d'une boutique appartenant à un artisan peu scrupuleux qui vendait des épices venues de l'étranger. Avide d'argent, il travaillait avec le passeur depuis des années. Muet comme une tombe tant qu'il était payé, le commerçant ne représentait à priori pas une menace. Dans leur logement piteux, les deux pirates avaient commencé depuis quelques temps à planifier leur opération.

Dans un premier temps, Jeyne et Méria devaient en apprendre plus sur la capitale, puis sur le palais et enfin le roi. L'idée était de grappiller le plus de renseignements pour pouvoir s'approcher du monarque, rassembler des informations à son sujet puis enfin le remplacer. Jeyne, grâce aux pouvoirs de son fruit du démon, avait la capacité de prendre l'apparence de toute personne qu'elle touchait. Cela lui permit de déambuler à son aise dans la capitale. Méthodiquement, elle cartographia la ville et peaufina les connaissances qu'elle avait déjà.

À mesure que les jours passaient, Méria commençait à souffrir de l’enfermement. Plus les heures défilaient, moins elle était patiente. Avec le temps, elle n'eut plus qu'une idée fixe: sortir et prendre l'air. Changeant la couleur de ses cheveux ainsi que sa coupe, elle ne laissa pas le choix à Jeyne et sortit finalement avec elle.



« On va où ?

- Au restaurant.

- Sérieusement ? Je me fais chier comme un rat mort depuis des jours et tu veux que j'aille m'enfermer de mon plein gré ?

- Crois moi, ça vaut le détour.

- Tu fais chier. »



Grommelant dans sa barbe, la Peste accepta malgré tout de suivre sa seconde. Cette dernière, qui avait d’ailleurs les traits d'un homme d'une cinquantaine d'année à la calvitie avancé, la mena dans un établissement qui semblait à la fois luxueux et raffiné.Fort heureusement pour elle, Méria n'avait pas sa tenue habituelle. Soucieuse de se fondre dans la masse, elle avait troqué ses habits de combat contre une tunique rouge et un manteau typique de la région. De loin, il n'aurait pas été difficile de penser qu'elle faisait office de jeune fille avide de la richesse d'un homme plus mûr et fortuné. La réalité, bien plus triste, était que les gens n'avaient surtout que faire d'elle. Un serveur les conduisit à une table et apporta la carte des vins ainsi que le menu. Les prix étaient délirants, ce qui fit grimacer Méria. Insensible à la mauvaise humeur de sa capitaine, Jeyne commanda une bouteille de vin d'Astérion. Une fois deux verres servis par la jeune homme qui s'occupait de leur table, la bâtarde du Gila commença à boire.


« Sans rire, c'est quoi le projet ?

- Tu es terriblement impatiente.

- Je sais, également malpolie et cruelle. Accouche bordel.

- Franchement, profite un peu de la vie des fois.

- Évite de tester mes limites.

- Bien, bien. On est là pour elle. »



Sans se montrer trop visible, Jeyne désigna de son verre à pied une femme qui mangeait à quelques tables de là. Intriguée, la Peste de tourna légèrement pour l'observer. Belle et blonde, elle dînait en compagnie d'un homme portant la tenue des gardes du palais.


« Ok ?

Regarde la bien. »



Soufflant du nez, Méria attrapa son verre de vin, en but une gorgée et se tourna discrètement de nouveau. L'inconnue avait de longs cheveux noirs dont les mèches ondulaient. Très belle, elle avait de grands yeux bleus et les traits fins. Plissant les siens, la peste crut comprendre.


« Mais...

- Tu as tout compris.

- Bon sang... »



Méria et la belle inconnue étaient presque deux sosies. Il y avait certes des différences entre elles, mais minimes. Si l'on mettait de côté les cicatrices de la pirate, la ressemblance était frappante. Se laissant aller à un large sourire, la Louve reporta son attention vers sa seconde.


« Espèce de merveilleuse enfoirée.

- Je sais.

- Dis moi tout, qui est-elle ?

- Sophie de Précy. C'est une célèbre sculpteuse sur glace. Elle est connue dans tout le royaume, et même au delà.

- Intéressant. Et le garde ?

- Juste un garde. Robert de son petit nom.

- Son amant ?

- Pas du tout, il l'escorte, tout simplement. Sophie a l'habitude de prendre des commandes pour le roi. Elle loge au château quand ça arrive, et Maximilian la fait garder pour qu'il ne lui arrive rien.

- Comme si quelqu'un allait s'en prendre à elle.

- Impensable. Vraiment impensable. »



Soudainement affamée, Méria se fit un plaisir de commander. Avec empressement, elle se délecta de son homard thermidor en s'imaginant déjà la suite. Fini de se planquer, elle allait bientôt pouvoir sortir au grand jour.




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海 賊

∆ Feat. Jeyne ∆


Tuer était comme une seconde nature chez Méria, depuis de très longues années déjà. Autant dire qu'elle préférait presque toujours liquider rapidement une cible que devoir en prendre soin. Quelle ne fut pas sa déception quand Jeyne eut l'idée de garder Sophie de Précy en vie. Même si cela ne plaisait guère à la Louve, elle reconnut les intérêts qu'il y avait à la garder en vie. Elle était tout bonnement le meilleur moyen de glaner des informations sur sa vie, sa relation avec le roi et la Cour en général. À contrecœur, la Peste accompagna donc Jeyne une fois la nuit tombée. Pour entrer dans la château, les deux pirates se servirent des pouvoirs de la transformiste. Se changeant en garde, Jeyne n'eut aucun mal à trouver un nouvel uniforme pour Méria qui put ensuite facilement entrer. Une fois à l'intérieur, les deux gardes factices prirent la direction des quartiers de la sculpteuse, préalablement repérés par la bâtarde du Gila. En chemin, la rouquine ne pouvait s'empêcher d'admirer le décor.


« Franchement, ce palais a de la gueule.

- Il est magnifique, je confirme.

- Dire que tout ça sera bientôt à nous.

- Ne vendons pas la peau de l'ours trop tôt.

- Pff, tu parles d'un ours, une brebis galeuse oui. »



Continuant d'avancer, les deux femmes arrivèrent finalement à destination. Sur place, un simple soldat gardait la porte des quartiers de de Précy. L'esquiver ne fut pas bien difficile. Pour entrer sans se faire repérer, les flibustières accédèrent à une chambre voisine et sautèrent depuis le balcon. Une fois la manœuvre terminée, elle purent entrer dans les quartiers de Sophie à la faveur de la nuit. Comme c'était à prévoir, la pauvre jeune femme dormait paisiblement. S'approchant en douceur, Méria alla la réveiller en posant sa main contre sa bouche. Terrifiée, l'artiste se réveilla en sursaut. Écarquillant les yeux face à l'inconnue qui lui faisait face, elle tenta de se libérer, sans succès. Pour lui intimer le calme, la Peste posa une dague contre sa gorge. Théâtral, ce simple geste avait toujours une très grande efficacité.


« Du calme ma belle. Du calme. On ne te veut aucun mal, d'accord ? »


Pendant que sa capitaine maîtrisait Sophie, la transformiste alla chercher un tissu qu'elle entortilla pour venir s'en servir comme bâillon. Une fois mis en place, elle noua également les poignets et les chevilles de la jeune femme.


« C'est pour ton bien, fais moi confiance. J'ai tendance à m'énerver avec les fuyards. Crois moi, tu ne veux pas me voir énervée. »


Bien que terrorisée, la captive comprit qu'il était dans son intérêt de ne pas résister. Comme bien des gens, elle était persuadée qu'obtempérer lui garantirait la vie sauve. Évidemment, ce n'était rien de plus qu'une douce illusion, mais Méria se ferait un devoir de l'alimenter encore et encore. S'asseyant sur le lit à coté de son otage, la pirate commença à jongler avec sa dague.


« Bon, on va faire très simple. Toi et moi on se ressemble. Comme deux gouttes d'eau diraient certains. Je vais prendre ta place et m'approcher du roi. Ne cherche pas à savoir pourquoi, je dois juste le faire. Si je veux faire illusion en étant toi, je vais avoir besoin d'informations. D'énormément d'informations, sur ton passé, tes goûts, ta relation avec Maximilian. Tout, tu vas tout me dire. »


Cessant de jouer avec son arme, Méria sortit de la poche arrière de son pantalon une affiche pliée en quatre. Il s'agissait de son avis de recherche qu'elle exposa fièrement à la captive.


« Méria D. Marianne. C'est moi. Supernova reconnue et crainte sur la route de tous les périls. Libre capitaine d'Armada et propriétaire d'un cadran sur place. Capitaine des redoutables Louves de Givre. Responsable du pillage de Bighorn et de l'enlèvement du roi de Drum. Tu vois où je veux en venir ? Je suis un monstre cruel, sanguinaire et implacable. Personne n'est plus puissant que moi dans tout ce royaume minable. Tu sais pourquoi je te dis tout ça ? Pour que tu comprennes qu'il est vain de chercher à t'enfuir, d'une part, mais également de donner l'alerte d'autre part. Je vais te retirer le bâillon et nous allons parler. Tu vas chanter jusqu'à ne plus avoir de salive. C'est bon pour toi ? »


Immobile pendant quelques secondes, Sophie se mit à pleurer en hochant lentement la tête de bas en haut. Comme la plupart des gens, elle s'accrochait naturellement à la vie. Comment aurait-on pu lui en vouloir ? La pauvre jeune femme n'avait aucune idée de l'ampleur de la situation. Tout cela la dépassait et elle ne voulait qu'une seule chose: survivre. Retirant le tissu de la bouche de sa victime, Méria commença à la cuisiner. Leur conversation dura toute la nuit. Au matin, quand on frappa à la porte, Robert, le garde chargé de veiller sur l'artiste, pénétra dans ses quartiers. S'annonçant, il avança comme il en avait l’habitude jusqu'à la pièce principale où se trouvaient les trois femmes. Quand il arriva sur place, il constata avec effroi qu'une rousse qu'il ne connaissait pas qui ressemblait à Sophie le tenait en otage. Ligotée sur une chaise, la jeune femme de nouveau bâillonnée le regardait avec de grand yeux terrifiés. Avant qu'il n'ait le temps de donner l'alerte ou de se mettre en garde, Robert fut attaqué par Jeyne. Implacable, la pirate s'approcha par derrière et lui trancha la gorge. Tué net, le pauvre homme se vida de son sang sur le tapis. Alors que son corps était toujours chaud, Jeyne prit son apparence et s'approcha des deux autres femmes. De Précy perdit alors connaissance, signe que tout cela était devenu trop intense pour elle.


« Tu penses que ce sera suffisant ?

- Non, pas encore. On a encore des choses à se dire elle et moi.

- Tu veux la garder en vie ?

- Pour le moment, pas le choix.

- C'est risqué.

- J'aime le risque. »



Levant les yeux au ciel, Jeyne pouffa. Insensible à son dédain, Méria se changea en louve et dévora le corps du garde pour ne pas laisser de traces pendant sa seconde se mettait à nettoyer le sang au sol puis à cacher le tout avec un tapis. Une fois redevenue humaine, la Peste transporta la sculpteuse endormie, la ligota plus encore, la bâillonna allègrement et l'enferma dans dans une grande armoire qu'elle gela ensuite, tant pour couvrir les bruits que l'empêcher de sortir si elle arrivait à se libérer. Avant de quitter les quartiers de l'artiste, Méria fit un détour par la salle de bain pour se maquiller et cacher sa cicatrice. Faisant ensuite usage du retour à la vie, elle changea de coupe de cheveux pour ressembler à s'y méprendre à de Précy. Une fois satisfaite, elle quitta les lieux, escortée par le faux Robert.




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海 賊

∆ Feat. Jeyne ∆


Si une chose était sûre, c'est que la Peste s'était vite prise au jeu. Dans un premier temps, elle avait commis quelques maladresses qui avaient perturbées le roi. Mais fort heureusement, elle s'était vite ressaisie. En seulement quelques jours, et en multipliant les interrogatoire de nuit, il fallait le reconnaître, elle était devenue une Sophie de Précy particulièrement convaincante. Plus beau encore, grâce aux pouvoirs de son fruit du démon, elle pouvait modeler si facilement la glace qu'elle en devint presque meilleur que l'artiste qu'elle imitait à certains égards. Maximilian n'y vit que du feu. Comment aurait-il pu se douter de la supercherie après tout ? Pendant que Méria travaillait de son côté, Jeyne multipliait les déguisements pour en apprendre toujours plus sur le palais, le roi et le cour. En peu de temps, elle commença à devenir une véritable encyclopédie vivante sur ces sujets. Motivée à l'idée d’usurper le trône, elle faisait preuve d'un zèle exceptionnel. Plusieurs semaines passèrent ainsi. Finalement, un soir, la bâtarde du Gila vint annoncer à sa capitaine qu'elle était prête. Dans les quartiers de la sculpteuse, Méria s’empiffrait et buvait pendant que sa captive, toujours en vie mais dans un état misérable, traînait au sol, toujours ligotée.


« T'es sûre de toi ?

- Certaine. Le moment est venu.

- Hum, d'accord. Plus besoin d'elle du coup ?

- Elle n'est plus utile depuis des jours.

- Mouais, je sais. C'est je l'aime bien. »



Soupirant longuement, Méria jeta un regard compatissant à sa prisonnière. Après un court temps d'arrêt, elle allongea ses mèches pour qu'elle viennent enserrer le cou de Sophie. D'un coup sec et puissant, elle lui brisèrent alors les vertèbres, tuant la jeune femme en un instant.


« Enfin, je l'aimais bien.

- Pourquoi l'avoir gardé en vie si longtemps ?

- Tromper l'ennui je suppose. Bref, revenons en à nos moutons.

- Bien sûr.

- Ce soir ?

- Oui.

- Pourquoi CE soir en particulier ?

- Le Roi n'est avec aucune maîtresse, il souffre d'un mal de saison qui l'affaiblit. Grippe ou angine, aucune idée.

- Donc il est seul ?

- Si on ne prend pas en compte sa dizaine de gardes, oui.

- Je sais bien, mais ils ne sont pas au lit avec lui.

- Non, devant ses quartiers et sur les balcons.

- Hum, ça c'est chiant.

- Comme tu dis. Sauf si on sait comment s'y prendre.

- Hahaha, dis moi tout.

- Il y a plusieurs passages secrets dans le château. Classique. J'en connais quelques uns, dont un qui mène aux appartements royaux.

- Non gardé ?

- Ce serait trop beau. Mais rien d'insurmontable.

- Bien, prête quand tu l'es.

- Enfile la tenue de garde que tu avais il y a un mois et nous partons. »



Après un dernier regard triste vers la pauvre sculpteuse sur glace, Méria haussa les épaules et alla simplement se changer. Quand elle revint, habillée en membre de la garde royale, Jeyne s'était occupé de cacher le cadavre de Sophie dans l’armoire qui lui avait longtemps servi de prison. Les deux femmes quittèrent ensuite les appartements, la transformiste sous les traits du fameux Robert. Sur leur chemin, elles croisèrent plusieurs gardes en patrouille qu'elles saluèrent. Ni vu ni connu, elles montèrent plusieurs étages, passèrent un grand nombre de couloirs et aboutirent finalement dans une réserve. Derrière une étagère, un petit passage menait à une pièce ronde au centre de laquelle se trouvait une table, quelques râteliers, des baluchons et un petit escalier exigu. Deux gardes, déjà sur place, se tournèrent vers les nouveaux venus avec étonnement.


« Robert ? Qu'est-ce que tu fais là, c'est pas ton tour de garde.

- Je sais. J'ai trouvé quelqu'un pour s'occuper des quartiers de De Précy.

- Ah bon ?

- Ouais. Je me suis dis qu'une petite partie de cartes vous ferait pas de mal.

- Franchement, je sais pas si c'est bien sérieux.

- Probablement pas, mais on peut pas dire non plus que votre tâche soit si importante. Personne n'a jamais essayé de forcer le passage.

- C'est pas faux. M'enfin, si Henry l'apprend, on va se faire passer une sacré soufflante.

- Il a pris sa soirée, y'a pas de risque.

- Bon... Ok, mais rapide hein. »



Une fois les deux femmes engouffrées dans la brèche, le petite partie se transforma en plusieurs heures. Quand les gardes furent mis en confiance, Jeyne leur offrit à boire. D'abord réticents, ils acceptèrent finalement de trinquer, sans se douter bien sûr que leurs verres contenaient un puissant sédatif. Une fois endormis, et ne représentant plus une menace, les deux hommes furent laissés là. Montant lentement les escaliers de pierre en colimaçon, les pirates se rapprochèrent des appartements du roi. Le passage secret menait à une ouverture faite derrière un grand tableau représentant les arrières grands-parents du monarque. Sans faire de bruit, ou plutôt le moins possible, les criminelles entrèrent. De là, il ne fut pas difficile d'accéder à la chambre du roi. Seul, comme à son habitude, le souverain dormait paisiblement pendant qu'une équipe de sa garde royale faisait le pied de grue devant ses quartiers. Vulnérable, il n'était finalement rien de plus qu'un homme endormi. Roi populaire, bienveillant et soucieux de ses sujets, il allait mourir ici, sans que personne n'en ait la moindre idée. Quand on y pensait, c'était une horrible fin. Considérant que c'était à elle d'agir, Jeyne, prit les devants. Comme il ne fallait pas laisser de traces, elle prit une petite corde entre ses mains et la noua autour de ses phalanges. S'approchant à pas de loup, elle la passa finalement autour du cou de sa victime. À peine commença-t-elle à serrer de toutes ses forces que le roi se réveilla. Paniqué, souffrant et désorienté, il ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Ne voulant pas qu'il puisse être entendu, Méria s'approcha également et plaça la paume de sa main contre contre son nez et sa bouche. L'homme cherche à se débattre, mais il ne put rien faire contre les deux femmes. Une fois inconscient, sa nuque fut brisée. Sans un mot, la transformiste passa sa main contre son visage dont les traits étaient déformés par la terreur et la douleur. L'instant d'après, elle prit son apparence et posa le cadavre au sol, hors du lit. Se changeant finalement en louve géante, Méria dévora le corps. Elle n'aimait pas spécialement ça, c'était même plutôt le contraire, mais elle savait qu'il n'y avait pas de moyen plus efficace pour ne pas laisser de traces. L'affaire entendue, la Peste reprit son apparence normale.


« Le roi est mort.

- Longue vie au roi.

- Et à la future reine.

- Tu ferais mieux de ne pas l'oublier, c'est certain.

- Je m'occupe de la suite désormais.

- On se voit donc dans un mois ?

- Exactement, au festival des illuminations du lac Thérèse.

- Bien. On fait comme prévu.

- Oui. Remprunte le même chemin qu'à aller et occupe toi des gardes. Demain, tu t'en iras sous les traits de Sophie. Je te laisse t'occuper de son corps.

- Allons bon, roi depuis une minute et ça donne déjà des ordres.

- Tu sais bien que ce n'était l'idée.

- Oui, oui, ça va. Faisons comme ça.

- Méria.

- Quoi ?

- Merci. Sincèrement, merci.

- Hum. C'est pas un mot que j’entends souvent. Pas de ça entre nous. Je t'aide, tu m'aides. C'était le plan initial.

- Je sais. Mais quand même, merci. »



Marquant un temps d'arrêt, la Peste plongea son regard dans celui du faux roi. Pour la première fois, elle s'entendait vraiment bien avec quelqu'un, et comble du bonheur, cette personne n'essayait pas de la tuer ou la trahir. C'était assez rafraîchissant pour elle, il fallait bien le reconnaître. Quittant finalement les appartements sans jeter un regard derrière elle, la pirate retrouva les deux gardes endormis. Sortant une bouteille de rhum de sa besace, elle la vida sur les corps des malheureux endormis. Une fois qu'on les trouverait ainsi, ils seraient naturellement renvoyés et leur parole sans importance, sans compter que le roi y veillerait personnellement. Après tout, leur ivresse aurait pu permettre à un fou de venir assassiner le roi, n'est-ce pas ? Retournant aux appartements de l'artiste, Méria passa une partie de la nuit à débiter son corps en petit morceaux. Le fait de la geler grâce à ses pouvoirs lui permit d'y parvenir sans mettre du sang partout. Le tout fut ensuite caché dans une malle que la pirate gela également. Tout cela ne tiendrait pas éternellement sans fondre, mais le procédé lui laisserait assez de temps pour se débarrasser de tout cela une fois hors de Bourgeoys. Manger un cadavre était suffisant, hors de question d'en avaler un deuxième. Une fois le matin venu, Méria remit un coup de gel à son colis macabre et quitta finalement le château, non sans avoir été remerciée de son travail par le roi, ce qui ne manqua pas de l'amuser. S'en allant de la capitale, la Louve savait qu'elle ne tarderait pas à y revenir.




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