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Il ne faut pas faire le boudin avant d’avoir tué le cochon

Enseigne, vérifiez notre vitesse s’il vous plait.
Nous avançons toujours à 6 nœuds, Commodore.
Bien. Comment est la météo ?
Parfaite. Mais sur Grandline, il est difficile d’avoir des certitudes à ce niveau-là…
Alors croisons les doigts…

La dernière fois que nous nous sommes mis en route vers l’élusive Île du Levain, les choses ne se sont pas déroulées comme prévu. Nous nous y étions dirigés à la poursuite de mon frère et de son équipage des Ailes Noires, traître de la marine et ex-commandant de flotte du Malvoulant… Nous n’étions jamais arrivés jusqu’à l’île, bloqués par une puissante tempête comme seule la route de tous les périls sait en faire… Ce qui nous avait complètement empêché de l’atteindre, puisqu’il était impossible de la contourner. Car la méthode de navigation pour accoster à l’île du Levain n’est clairement pas traditionnelle : il faut maintenir une vitesse constante de 6 nœuds et garder le cap sur le soleil levant en partant depuis Nanohana. D’après les locaux de la ville portuaire Alabastaise, nombreux sont ceux qui n’y parviennent pas, parce qu’ils dévient de quelques degrés, notamment à cause des aléas météorologiques ou d’erreurs de navigation, et doivent effectuer une nouvelle tentative le lendemain…

Mais je ne compte pas avoir à m’y reprendre plusieurs fois. Il faut que nous atteignons l’île du premier coup, car le temps joue contre nous… En effet ma supérieure, la Vice-Amirale Harnam, nous a chargée, mon équipage et moi, d’enquêter sur la disparition inquiétante d’un de mes homologues, le Commodore Epinondas Miltiades. Il pourchasse un équipage de pirates depuis l’entrée de Grandline, et qui se serait dirigé vers l’île du Levain. L’île n’est peut-être pas un repaire de flibustiers et de criminels aussi réputée que Dead End, mais elle a l’avantage d’être mieux cachée et sauvage, et peut donc constituer la parfaite cachette pour des fuyards qui seraient traqués par un officier particulièrement obstiné.

Ses supérieurs ont bien eu confirmation que le Commodore Miltiades a accosté, et qu’il n’a pas disparu en mer à la suite d’une trombe fulgurante… Ce qui lui aurait peut-être valu d’éviter leurs foudres : ils ne semblent guère apprécier le fait qu’il soit parti à la poursuite des pirates en quittant la position à laquelle il était attribué, en ce qui constitue un excès de zèle qui n’est pas surprenant au vu de ce qui se dit sur son caractère… Toujours est-il que depuis que ses hommes et lui sont arrivés, il y a quelques jours… C’est le silence total, et il est impossible de joindre quiconque de son équipage par escargophone. Le plus étonnant, c’est que le Commodore Miltiades est le détenteur d’un fruit du démon de type logia, et ne devrait donc pas être inquiété par grand-chose, vu que les utilisateurs du Haki de l’Armement sont relativement rares… Surtout au tout début de Grandline. C’est sans doute pour ça que j’ai été choisi pour éclaircir cette histoire et lui prêter main forte s’il a des ennuis, outre le fait que mes hommes et moi stationnons dans les alentours d’Alabasta pour épauler la jeune Colonelle que j’ai contribué à installer à Nanohana. Et puis si la situation a tourné au vinaigre, ils seront heureux que ce soit moi qui m’en charge…

Terre en vue !

L’alerte du soldat qui se trouve à la vigie me happe hors de mes pensées et me ramène à l’instant présent, alors que tous mes hommes commencent à se mettre en position. Je sors de ma cabine et viens me rapprocher du bastingage contre lequel est appuyée ma seconde, la Commandant Moriarty.

C’est bien l’île du Levain, Commodore. Elle commence en ajustant la longue vue dans laquelle elle est en train de regarder. On reconnaît la baie en deux parties dont la Colonelle Bashir nous a parlé.
Faites voir ?

Alors qu’elle me passe sa lunette, mon œil ouvert se pose effectivement sur cette montagne traversée d’une immense fissure, véritable diptyque de la nature, et qui constitue la baie principale de l’île.

Que faisons-nous, Commodore… On se prépare à débarquer ?
Affirmatif, Enseigne. Maintenez le cap. Nous allons amarrer le navire dans la rade Twin Bay et allons passer la zone au peigne fin.

Nous continuons de nous rapprocher de l’île, et ses détails nous apparaissent désormais de plus en plus clairement. On commence donc à observer les divers cordages et plateformes qui parsèment les deux à-pics rocheux qui se dressent au-dessus de l’eau. Au centre, dans la gorge qui s’enfonce vers le cœur de l’île, des lueurs de torche fluctuent dans les ténèbres, comme des lucioles dans la nuit noire. C’est une île bien mystérieuse, autour de laquelle gravitent des pirates qui sont plus des aventuriers avides de trésors que des criminels endurcis. Pourtant, il ne faut pas se méprendre : l’île est sauvage et n’est pas sous l’égide et l’autorité du gouvernement mondial. D’après nos informations, elle y serait maintenue par des milices appartenant à deux familles rivales qui se disputent l’île, chacune retranchée sur sa moitié de la baie. Une guerre des territoires intestine et séculaire, dont la raison s’est probablement perdue au final des générations… Mais qui crée un semblant d’équilibre dans le chaos omniprésent. Toujours est-il que les hommes du Commodore Epinondas et les miens sont à priori les seules forces de la marine présentes sur l’île.

Alors quand au travers ma longue vue je commence à apercevoir les voiles blanches estampillées de l’emblème de la mouette, je sais qu’il ne peut s’agir que du navire de l’homme que nous sommes venus chercher.

Soldats, préparez-vous à accoster !
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Nous avons fouillé le navire à fond de cale, Commodore : il est désert.
Hmmmm… Je porte une main à mon menton puis reprends : Ils ont sans doute du pourchasser leur cible plus profondément dans l’île ou dans la jungle. Ce qui est étrange, c’est qu’ils n’aient laissé personne à bord pour garder le navire…

… Et c’est surtout contraire au protocole. Logiquement, quelques hommes auraient dû rester à bord pour assurer la liaison avec le quartier général auquel le Commodore Epinondas est rattaché… Mais également pour simplement surveiller le navire. Car à laisser un des magnifiques bâtiments dont nous avons la charge sans surveillance dans des ports remplis de forbans comme celui de Twin Bay, il y a fort à parier que les criminels sont venus s’y servir… Et effectivement, mon intuition a vu juste : le bateau a déjà commencé à se faire piller. Plusieurs planches ont été arrachées ça et là, le mobilier de la cabine du capitaine a disparu, et bien évidemment, les vivres et l’alcool se sont volatilisés. C’est comme si le navire avait été grignoté petit-à-petit par des nuisibles.

Et en parlant de nuisibles…

Héhé… Bonjour messieurs… Il marque une pause en apercevant la Commandant Moriarty et la Sergent d'élite Zaitsev du coin de l'œil. Et bonjour mesdames…

Il s’approche de la soldat d’élite aux cheveux argentés avec sa clope au bec, et essaie de lui attraper la main, baissant la tête et tendant ses lèvres pour la baiser. Zaitsev dégage son bras d’un revers du dos de la main.

(눈_눈)

Un sourire narquois se dessine sur le visage de l’homme, comme s’il s’amusait de la situation. J’ignore son comportement déplacé et ses manières de rustre qui semblent complètement concorder avec son apparence.

Bonjour. Je suis le Commodore Raines, de la 2ème division. Et vous êtes… ?

Mon regard s’attarde un peu plus sur l’homme qui jette sa cigarette à peine entamée au sol et l’écrase du talon de sa botte. Quelques instants plus tard, il en allume une nouvelle, qu’il coince dans le coin de ses lèvres. Son visage est buriné, sa peau est marquée et son corps présente de nombreux tatouages, et que je devine faits dans des conditions d’hygiène douteuse. Ses cheveux sont d’un blond semblable à celui de la paille, comme s’ils avaient été délavés par le sel, le soleil et le tabac. Impossible de s’y tromper : cet homme est un marin, un vrai de vrai, de ceux qui passent leur vie en mer à gagner un misérable pécule qu’ils dépensent une fois à terre en femmes et en alcool. Typiquement le genre d’individu qu’on trouve dans les ports comme celui de l’île du Levain. Il envoie le club de golf qu’il tient dans sa main gauche au-dessus de son épaule.

Eh… Un deuxième Commodore dans la s’maine ? Le gouvernement est en dèche de thunes et vous envoie à la chasse au trésor ?

Mes yeux se froncent en entendant ces mots. Il sait qu’Epinondas est dans le coin. Parfait, voilà qui va me faire gagner du temps. J’insiste en répétant ma question.

Et vous êtes ?
Kass Thet.

Comme le nom me dit vaguement quelque chose, lance un regard du coin de l'œil vers Zaitsev et hoche la tête d’une manière presque imperceptible. Cette dernière acquiesce en silence, comme à son habitude, puis s'éclipse discrètement.

C’est un nom peu commun.
Eh… Il a l’mérite d’prévenir…

Je hausse le sourcil dans sa direction.

C’est une menace ?
Oh non, j’menace personne, moi… J’suis quelqu’un d’sociable ! Mais surveillez tout de même où vous mettez les pieds, la marine n’est pas très appréciée dans le coin… Ce s’rait bête qu’il vous arrive que’qu’chose ! Les accidents sont si vite arrivés, c’est pour ça qu’mes gars et moi on protège ceux qui passent par ce port… Moyennant pécule, bien entendu.

Il frappe son club de golf dans sa main en prononçant ces mots, et ne récolte de ma part pour seule réaction qu’un regard dédaigneux.

Bien entendu. Ma seconde semble interloquée par ma réponse sarcastique, qui n’est pas dans mes habitudes. Je cherche le Commodore Epinondas et ses hommes, qui sont arrivés il y a quelques jours à bord de ce navire. Je pointe le sol du doigt. Ils ont eu un de ces fameux “accidents” ?
Il faudra me rafraîchir la mémoire… Il fait frotter son pouce sur son index pour me faire passer le message. Il souhaite me racketer les informations que je lui demande ? Très bien… Je m’avance vers lui et commence et commence à sortir ma main de la poche de mon veston. Héhé… Vous commencez à capter comment qu’ça marche, par…

J’envoie ma main à toute vitesse sur la sienne et lui attrape les deux doigts qu’il bouge. L’instant d’après, dans le bruit de craquement que fait une brindille lorsqu’on la casse, je les brise d’un coup sec.

Aaaaaaaaaaaaaaah ! Fils de p…

Il tente de me frapper avec son club de golf en m’envoyant un swing en pleine tête. Je bloque en l’interceptant avec mon avant-bras blindé au Haki de l’Armement. D’une rotation du poignet, je fais pivoter ma main et viens saisir son arme. D’un coup sec du poignet, je lui fais lâcher prise, et il recule en titubant, portant sa main valide à celle dont les os sont cassés. Je me saisis alors du manche de son arme à deux mains, et la plie en forme de “U” avant de le jeter par terre.

Maintenant, c’est vous qui “captez comment qu’ça marche”. Je marque une courte pause puis enchaîne, balayant du regard les quelques brutes qui se trouvent derrière lui et semblent hésiter entre prendre leurs jambes à leurs cous ou m’attaquer. C’est clair ?

Kass Thet hoche la tête en reniflant et en se tenant fermement la main.

P’tain… Vous êtes tous les mêmes dans la marine, des putains de psychopathes ! Comme l’autre ensanglanté là !

Les derniers mots qu’il prononce m’interpellent.

Vous parlez du Commodore Epinondas ?
Eurgh…

Il affiche une moue de dégoût et de douleur en continuant à serrer ses doigts dans sa main. Zaitsev, qui revient de notre navire, s’approche de moi en me tendant un papier… Et qui s’avère être un avis de recherche.

( ̄^ ̄)ゞ
Ah, je vois ici que votre tête est mise à prix pour 15.000.000 de berries ?

Son visage se blêmit.

Et bien, c’est que…
Laissez-moi vous expliquer comment les choses se passer. Je prends une brève pause durant laquelle je me rapproche de lui, puis enchaîne sans le laisser parler. Vous allez me dire ce que je veux savoir et m’aider à trouver le Commodore Epinondas et ses hommes, je vais accomplir ma mission, et je vais repartir. Et vous pourrez continuer votre business de racket de la vermine locale et vos petites guerres de territoires. La Colonelle Bashir de la garnison de Nanohana m’a un petit peu briefé sur l’île et sur la querelle séculaire qui règnent entre les deux moitiés de villes qui s’y trouvent : Left Town et Right Town. Et si vous ne coopérez pas… Croyez moi, il vaut mieux que vous coopériez.

Il hoche la tête en silence. Bien. On avance. Bien que l’ancien Raines aurait également fait passer la mission en priorité, il aurait eu du mal à cautionner de laisser partir quelqu’un de recherché comme Thet s’il se montrait coopératif. Peut-être qu’il se serait ravisé, en se disant qu’après tout il s’agit d’une petite prime, et que tout le monde à le droit à une seconde chance… Mais tout ça n’a plus trop d’importance pour le Raines actuel. Kass Thet n’est qu’un détail sans importance dans mon histoire. Que je le capture ou non… Le monde continuera de tourner, alors ce n’est même pas la peine que je m’attarde sur son cas. Mon idéal de justice a toujours été celui d’une justice totale et absolue… Mais ce n’est qu’aujourd’hui que je m’y abandonne totalement. Et rien ni personne ne m’empêchera d’accomplir mes objectifs.
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Cuisiner Kass Thet aura finalement été plus simple que prévu : sa tête est mise à prix pour une somme assez faible, mais la mentionner suffit à le faire paniquer. Elle est le résultat d’une vie de larcins et de petits délits et non pas de l’activité d’un potentiel criminel en puissance… En somme, pas de quoi en faire une cible qui vaille la peine que je détourne mon attention de ma mission… Mais la possibilité de m’en servir pour lui mettre la pression. Après tout, quelle meilleure menace pour quelqu’un qui cherche la tranquillité et le confort du racket et des rapines que de lui faire planer au-dessus de la tête le meitou de Damoclès d’une justice qui pourrait venir le chercher à tout moment ?

Il finit donc par me raconter le déroulé des évènements de ces derniers jours… Des indigènes de l’île sont venus le trouver en lui proposant une coquette somme d’argent pour fermer les yeux sur leurs allées et venues. En tant “qu’individu généreux qui fait dans le social”, il n’a pas posé plus de questions… Et n’il n’en a pas non plus posé lorsqu’ils sont revenus avec un Commodore à leurs trousses. En bon “commerçant”, il a même tenté de racketer ce dernier. Après tout, la marine n’est pas chez elle sur l’île du Levain, alors pourquoi serait-elle exemptée de payer la taxe… Malheureusement pour Thet, le Commodore Epinondas ne s’est pas plus laissé marcher sur les pieds que moi, et il a prestement montré au maître du port pirate que face aux pouvoirs de son logia, toute tentative d’intimidation est vaine. Toujours est-il qu’il avait dû s'écraser face à lui et le laisser s’enfoncer dans la jungle à la recherche de ses proies et emmenant la totalité de ses hommes avec lui. Alors, quand personne ne l’a vu revenir depuis plusieurs jours, il a commencé à se servir sur son navire en guise de rétribution mesquine – ce qui lui ajoute des chefs d’inculpation pour atteinte à des biens gouvernementaux que je manquerai pas de mentionner dans mon rapport.

Au fur et à mesure qu’il me rapporte ses intéractions avec le Commodore que je cherche, je me rends compte que ce dernier à l’air d’avoir un caractère bien trempé qui me fait un peu grincer des dents. Son entêtement et son mépris des règles élémentaires est ce qui nécessite que je l’épaule aujourd’hui… Un gaspillage de ressources et de moyens si la situation ne s’avère être qu’un simple manque de communication et un non-respect du protocole. Je finis par le congédier amèrement, en laissant mes hommes finir de prendre scrupuleusement sa déposition. Mon Enseigne s’approche de moi.

Quels sont vos ordres, Commodore ?

Je prends une grande inspiration et me tourne vers l’imposante montagne dont la gorge sépare l’île en deux, et je fais pulser mon Haki de l’Observation. L’onde empathique avale la distance, révélant les auras des êtres vivants qu’elle traverse. Alors que je ferme les yeux, d’innombrables lumières y scintillent, plus ou moins intenses et colorées. Celles qui se trouve à Twin Bay sont relativement insignifiantes, brillant d’une faible lueur à peine teintée de rouge : ce ne sont que des forbans ou des petits criminels. En somme, des auras qui ne peuvent pas être celles d’un Commodore zélé de la marine. Lorsque je me concentre vers les humains que je détecte plus profondément dans la jungle, c’est nettement plus intéressant… Je détecte un groupe d’individus qui se trouve tout au centre de l’île du Levain, et dont les dorikis sont particulièrement élevés… Mais leurs auras sont d’un blanc immaculé et leurs esprits paisibles, synonyme d’une neutralité exemplaire. Ce sont sans doute des ermites…

Je finis rapidement par trouver ce que je cherche. Une fois qu’on a isolé la multitude d’auras faibles de Twin Bay, l’amas puissant du centre de l’île, et tous les animaux de la jungle… Il ne reste plus qu’une poignée d’individus à détecter. Alors forcément, le cumul des auras d’une cinquantaine de soldats dévoués et d’un Commodore à 3600 dorikis, une masse d’énergie à la belle couleur azurée de la dévotion gouvernementale, ne passe pas inaperçu…

Je les ai trouvés. Ils sont quelque part dans la jungle, à plusieurs kilomètres par là.

Je pointe la direction du doigt. Ma seconde me dévisage avec une moue confuse.

Avec tout le respect que je vous dois, Commodore… Vous n’êtes plus vraiment humain depuis que vous êtes revenu de votre mois avec Sloth…

Je hausse les épaules sans lui répondre… Parce qu’il serait malvenu de ma part de lui donner tort. Le Haki de l’Armement est une capacité effroyablement puissante, et donne la puissance d’un surhomme à celui qui le maîtrise… Mais des surhommes, il y en a plein les mers. Fruits du démons aux pouvoirs surnaturels, capacités saugrenues… De la puissance brute reste de la puissance brute, même lorsque l’échelle devient démesurée. Mais le Haki de l’Observation… Les pouvoirs qu’il confère rapprochent son utilisateur d’une omniscience qui fait froid dans le dos. Combien, parmi les puissants de ce monde, sont capables comme moi de discerner sur des distances aussi formidables alliés et ennemis ? Forts et faibles ? Combien sont capables de bien plus encore ? J’en tremble rien que d’y penser. Ou plutôt, je frémis d’impatience à l’idée de me frotter à eux et de les égaler. Je suis happé hors de mes pensées par la Commandant Moriarty, qui ne sait pas trop quoi faire de l’information que je lui ai donnée.

Je vais ordonner à nos hommes de se préparer pour nous mettre en route.
Ce ne sera pas nécessaire. Je l’interromps en levant la main devant elle, sans cesser de regarder dans la direction des auras que j’ai ressenti. Ils semblent se trouver assez profondément dans l’île…  J’ai peur qu’une expédition pour les rejoindre ne prenne plusieurs jours. Je vais les rejoindre par les airs avec mon Rokushiki, ce sera bien plus rapide, et je vous tiendrai au courant de la situation par liaison escargophonique. Et puis… Je tourne la tête vers les quelques badauds et forbans, probablement affiliés à la bande de Kass Thet, qui rodent autour de nos navires. Ils détournent les yeux. ... Je préfère autant que vous soyez particulièrement vigilants pour qu’il n’arrive rien aux bateaux. Affectez Zaitsev et la moitié de nos hommes à bord du navire du Commodore Epinondas, et restez à bord du notre avec le reste des soldats.

Elle hoche la tête, et me salue d’un garde-à-vous avant de prendre congé et d’exécuter rapidement mes ordres. Je renvoie mon regard du côté de l’île où j’ai vraisemblablement senti le Commodore et ses hommes, et effectue une nouvelle pulsation d’Empathie. Ce n’est pas un mensonge de dire à ma lieutenante que je n’ai pas confiance dans les malandrins des environs et ne souhaite pas voir mon bateau désossé en mon absence… Mais ce n’est clairement pas la raison principale. Car les auras que je sonde me préoccupent, lorsque je capte leurs intentions et leurs émotions. Il y a de la colère, mais surtout une quantité non-négligeable d’anxiété et de peur qui ne me dit rien qui vaille. Et surtout, tout autour d’eux, il y a des individus qui leur sont de toute évidence hostiles. Ils sont tombés dans un piège ? C’est la théorie qui semble de plus en plus s’envisager, notamment lorsque je prends en compte ce que m’a raconté Kass Thet. Mais qui voudrait piéger un Commodore de la marine et ses hommes ? Et qui pourrait piéger un détenteur de logia ? Il y a quelque chose de louche dans cette histoire, et qui ne me dit rien qui vaille…

Et quand je sens une des auras qui accompagne celle que je présume être celle du Commodore Epinondas disparaître, je sais que le temps est compté. Je m’élance alors dans les airs sans hésiter, et enchaînant les Geppous et les Sorus, m’enfonce à une vitesse prodigieuse dans le lieu-dit au nom très charmant de la Gorge de l’Homme Mort., bien décidé à rejoindre le plus rapidement possible mes collègues pour les épauler…

Avant qu’il ne soit trop tard.
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J’avale les kilomètres à toute allure en survolant la jungle, ne m’arrêtant au sommet des arbres que quelques instants afin de reprendre mon souffle. Traversant ainsi la Gorge de l’Homme Mort et une zone complètement inondée que je devine être Green Lagoon, j’arrive logiquement à Damn Chest, une portion de l’île parsemée de ruines étranges qui me rappellent celles de l’archipel d’Hungeria et couverte d’une jungle épaisse. Au fur et à mesure que j’avance dans cette nature luxuriante et sauvage, la situation ne m’apparaît pas plus claire… Et surtout, je ne vois pas où pourraient se terrer plus d’une centaine de personnes, au fur et à mesure que je me rapproche des auras que je détecte. Quoique… Je n’en suis plus très loin, et il me semble qu’elles sont… Légèrement en dessous de moi… Ils sont sous le niveau du sol ? J’augmente la cadence de pulsation de mon Haki de l’Observation, en me concentrant sur les insectes et les petits animaux pour déterminer s’il y a un passage qui permet de rejoindre des souterrains… Et je finis par le trouver. Enfoncée dans la jungle et masquée par la végétation, je tombe sur les ruines d’une ancienne pyramide à degrés, dont je ne saurais dater l’ancienneté… Qui sait quand elle a été construite ? Et pour quel usage ? Est-ce le mausolée d’un roi, ou un temple solaire ? Je n’en ai aucune idée. Tant que ça ne devient pas le tombeau d’un Commodore, c’est tout ce qui m’importe… Les auras des marines que je sens s’affaiblissent encore, et trois viennent subitement de disparaître. Pas le temps de réfléchir, ou de me demander si je ne tombe pas moi-même dans un piège… Le temps m’est compté, alors je m’engouffre à toute vitesse dans le dédale de couloirs antiques plongés dans l’obscurité, utilisant mes seuls sens pour m’aiguiller dans les ténèbres…

J’esquive chausses-trappes, pièges à fléchettes empoisonnées, et lames dissimulées dans les murs, parfois avec grâce et agilité et parfois en restant immobile et en utilisant mon Tekkai. Je prends un embranchement en m’enfonçant dans un boyau taillé à même la roche, rejoignant une nouvelle section du temple qui n’était visiblement pas accessible avant qu’une galerie soit creusée pour la relier au reste de la structure. Sur le chemin, je passe quelques corps, qui n’ont que quelques jours. Certains sont ceux de soldats de la marine qui sont tombés dans des pièges ou ont été victimes de leurs assaillants… Et les autres corps sont ceux de ces derniers. Ce sont vraisemblablement les fameux pirates que le Commodore Epinondas et ses hommes pourchassent. Je me penche sur le corps de l’un d’entre eux, pour l’examiner. Sa peau est tannée, marquée par le soleil… Mais pas par le sel. Il ne présente pas de signes d’une vie de marin : il n’a pas de signe de maladie vénérienne, ni de trace de scorbut. Finalement, il n’a de pirate que des accessoires qui font presque cliché : bandana, tricorne, chemise bouffante, pantalon de toile… En revanche, il arbore des tatouages tribaux qui semblent plus anciens, ainsi que divers piercings réalisés à partir d’ossements… Ce qui tend à prouver qu’il s’agit d’un individu indigène à l’île du Levain, et qu’il s’agit également du cas de tous les autres que j’ai retrouvés. Quoiqu’il en soit, ils présentent tous des plaies béantes, comme s’ils avaient été découpés avec une hache aussi imposante que celle que manie la Commodore Grey… Et que leur mort a été sanglante. Car du sang, il y en a beaucoup… Beaucoup trop. Difficile de ne pas faire le lien avec le pouvoir du Commodore Epinondas…

Toujours est-il qu’en suivant les corps et le chemin indiqué de rouge, j’atteins enfin un immense escalier en colimaçon, particulièrement large, et qui semble s’enfoncer dans les profondeurs de la ruine et surplomber une salle immense. Alors que je me penche pour essayer d’observer ce qui se passe en contrebas, étant donné que j’y aperçois quelques lumières et entends du bruit – et plus étrangement, que je sens également comme l’odeur d’un ragoût, je me saisis de mon escargophone et contacte ma subordonnée.

Ici Raines. J’ai retrouvé leur trace dans une sorte de temple, enfoui sous des ruines à Damn Chest. Présence d’individus hostiles fortement présumée mais non confirmée, et la zone est remplie de pièges et… Je m’interromps de parler alors qu’en m’avançant pour mieux évaluer la situation, j’entends le cliquetis significatif de la dalle piégée sur laquelle je viens de poser le pied. Oh merd… Tout l’édifice se met à trembler, et de fins filins de poussière s’échappent des interstices entre les pierres qui constituent les murs… Mais rien ne semble se passer. Je soupire de soulagement. Les pièges qui parsèment ces ruines doivent être aussi anciens qu’elles, alors il n’est pas étonnant de penser que certains ne se déclenchent même plus suite à l’usure du temps… Juste après la dernière secousse, je reste immobile et silencieux quelques secondes de plus pour m’assurer que rien ne va se produire.

Qu’est-ce que c’était que ce bruit, Commodore ? Dois-je vous envoyer des renforts ?
Négatif, Enseigne, il semblerait que je me sois inquiété pour…

BRAAAAAAAAAAAAAM !

... Rien.

Une nouvelle secousse traverse l'édifice, provenant du mur derrière moi. Je me retourne vers ce dernier, et constate qu’une trappe vient de s’ouvrir… Et qu’une gigantesque boule de pierre est en train de rouler vers moi !

Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah !

Sans hésiter, je commence à dévaler l’escalier qui se trouve devant moi. Sans hésiter, certes, mais également apparemment sans réfléchir, puisque la largeur de l’escalier et sa forme légèrement évasée et arrondie laissent à penser qu’il est parfaitement taillé pour constituer une rigole dans laquelle une boule de pierre gigantesque peut très bien rouler… Je dévale alors les marches quatre par quatre… Non, plutôt dix par dix, poursuivi par l’énorme rocher sphérique qui tente de m’aplatir, comme si j’étais un de ces célèbres aventuriers des contes de mon enfance. Il ne me manque plus que le chapeau et le lasso…

Et puis, alors que je suis toujours poursuivi par la piège, la boule heurte une autre pierre qui dépasse d’une marche abîmée par l’usure du temps. Le rocher dévie de sa trajectoire, et bondit pour se heurter au pilier central de l’escalier… Qui commence à se morceler puis à s’effondrer sous la violence de l’impact. Dans un tremblement et un vacarme assourdissants, toute la structure explose et projette des morceaux de pierre dans toute la salle, où le bruit résonne encore plus. J’émerge de la poussière en toussotant dans la manche de mon veston d’uniforme.

Pour l’entrée en discrétion, on repassera…
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