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Vie et mort d'un colonel [FB 1615]

Rappel du premier message :

Quinze jours plus tôt à Marijoa, dans la cour du Qg de la marine.

Il y a des jours ou mêmes les éléments semblent se mettre au diapason des sentiments humains. Aujourd’hui c’est le  cas. La pluie fine qui tombe depuis le milieu de la nuit, glaciale, persistante, s’accorde tout à fait avec l’ambiance malsaine et oppressante qui règne sur le Qg depuis deux jours...
L’aube se lève à peine mais le soleil ne sera pas visible aujourd’hui, comme si lui non plus ne tenait pas à assister à la cérémonie. Comme si lui aussi voulait punir les soldats qui attendent dans la cour en leur refusant sa chaleur.

Ils sont une centaine, alignés au cordeau dans la cour au pied des murs de la citadelle. Ils sont en uniformes de combat, stricts, utilitaires mais on leur a retiré leurs armes, rangés en carrés impeccables, le regard fixé droit vers un horizon aussi grisâtre que leur avenir. Aussi immobile malgré le froid et la pluie que des statues posés la par un géant maniaque. Ils sont la depuis bien avant l’aube, abandonnés, orphelins dans la cour devant leur drapeau en berne. Celui du onzième régiment d’infanterie de marine. Actuellement suspendu à mi hauteur de mat et crêpé de noir.
La pluie n’est pas suffisamment forte pour faire annuler la cérémonie qu’ils attendent mais bien assez pour pénétrer les vêtements et vous tremper jusqu’aux os. Alors ils attendent.
Vers cinq heures un soldat vacille, mouvement de faiblesse très humain immédiatement rattrapé par ses camarades. Sur un signe de leur officier les hommes du carré se resserrent un peu pour pouvoir soutenir leur compagnon.
Et ils attendent.

A six heures c’est au tour du vent de s’attaquer aux soldats, des rafales brèves, violentes, incapables de dissiper les nuages mais rabattant les gouttes de pluies par paquets dans le visage des hommes, collant leurs vêtements mouillés contre leur peau. Les obligeant à trouver de nouvelles forces pour garder leur équilibre et ne pas briser la formation.

A sept heures le vent s’en va aussi vite qu’il est apparu. Et enfin les portes de la citadelle s’ouvrent devant les soldats. De derrière les murs un tambour se met à battre une mesure lente et sinistre. Presque macabre. Marchant d’un pas cadencé rythmé par les roulements du tambour les hommes du 102éme régiment d’élite quittent la citadelle. Ce sont les corbeaux, la garde spéciale du gouvernement mondial. Les fidèles entre les fidèles. Ceux dont la loyauté n’est jamais mise en doute. Ceux qui ont la tache peu enviable d’aller chercher et de garder les officiers de la marine accusé de trahison. Des soldats et des bourreaux dont l’emblème est un oiseau noir, un crane et un gibet. Les corbeaux du 102éme…
Leur uniforme de parade noir et rouge sang est tellement rutilant qu’il en parait neuf, leur discipline si parfaite que leur marche donne l’impression de contempler une machine inhumaine et parfaitement synchronisée. Les corbeaux finissent de sortir à pas lents dans la cour et se positionnent dos à la forteresse et face aux soldats du onzième. Et le silence retombe pour quelques instants dans la cour.

Un long coup de corne de brume retentit. Semblable au cri d’agonie de quelque monstrueuse créature. Et alors que les derniers échos du beuglement se disperse dans l’air froid, le tambour recommence à battre.

Cette fois ci ce sont les officiers qui sortent de la citadelle, tous en grand uniforme. D’abord Sentomaru Kenpachi le grand amiral en personne. Ensuite Le ministre Hon Sang Fuu Faehoing représentant du gouvernement mondial. Et enfin le colonel Jakku kattar, le commandant des Corbeaux. Derrière eux une escorte de dix hommes, tous officiers généraux, entourent l’objet de la cérémonie. Et au centre de la formation se trouve le lieutenant Colonel Ela Inboshassee dans son uniforme d’apparat, chapeau, sabre de cérémonie au coté, décorations et honneurs déployés sur les épaules et la poitrine. Même de loin on sent a sa démarche que quelque chose s’est brisé chez elle. Probable que sans les battements du tambour et les hommes qui l’entourent elle se figerait sur place. Ou peut être que non.

L’amiral et sa suite avancent jusqu’au drapeau, au centre exact de la cour et se retournent vers l’escorte qui s’immobilise. Les battements du tambour s’arrêtent pendant qu’un nouveau coup de trompe envahit la cour et que les corbeaux présentent les armes… Et sur un signe de l’amiral, Jakku Kattar s’avance pour prononcer la sentence.

-Lieutenant Colonel Ela Inboshassee. En raison de vos actes irresponsable et indignes d’un officier de haut rang vous avez été jugée et reconnu coupable de trahison par un tribunal de vos pairs réuni en conseil de guerre. Pour avoir aidé et couvert la fuite du criminel Tahar Tahgel après qu’il ait lâchement assassiné le Vice amiral Flermet la sanction proposée est la mort. Néanmoins, par égard pour vos états de service et sur décision spéciale du grand amiral Sentomaru Kenpachi, votre sentence de mort est commuée en déportation perpétuelle de l’enceinte de Marijoa, destitution de votre grade et dégradation militaire. La sentence est exécutable immédiatement !

Le colonel replie lentement son papier et d’un signe de tête fait signe au plus jeune officier de l’escorte. Et pendant que celui ci se rapproche d’Ela, tous les autres pivotent pour lui tourner ostensiblement le dos, marque de mépris pour celle qui les a trahi.
Et alors que les battements lents du tambour retentissent à nouveau, l’officier la dépouille un à un de tous ses ornements, ses barrettes d’officier, ses médailles, les bandes de son chapeau, le symbole du régiment. A chaque coup de tambour un nouveau symbole de sa charge va rejoindre le sol. L’officier arrache ensuite méthodiquement les boutons et lacets de sa tunique d’officier, la ramenant à l’état de simple bout de tissu dénué de formes.
Sa tache terminé il rejoint les autres officiers, laissant sa place au colonel des Corbeaux qui foule ostensiblement aux pieds les symboles sur le sol. Avant de tendre la main paume ouverte vers Ela.
Ostensiblement méprisant il attend jusqu'à ce qu’elle lui remette elle même son sabre. Dernière preuve de son appartenance au corps des officiers.
Et sur un dernier battement Jakku Kattar en saisit les deux extrémités et le brise en deux avant de le laisser tomber à son tour sur le sol.
Les soldats sont trop loin pour voir l’expression d’Ela. Pas Red, il voit sa mâchoire qui se serre, la douleur dans son regard, le raidissement de sa posture pendant qu’elle lutte pour ne pas s’effondrer.
Pour les vrais officiers la mort est souvent plus douce que le déshonneur…

Laissant Ela les officiers se tournent maintenant vers le drapeau du onzième régiment. L’un d’eux s’avance et le ramène au sol. Le plie soigneusement avant de le remettre à un autre qui le range dans une boite de bois noir. La boite est remise à l’amiral qui la scelle d’un ruban et d’un sceau.
Le onzième régiment, celui de l’ex Colonel Tahgel et d’Ela n’a désormais plus le droit d’arborer son pavillon, plus le droit d’afficher les récompenses qu’on lui a attribué ni le nom des batailles qu’il a gagné. Pas avant qu’ils aient lavé leur honneur et racheté la faute de leurs supérieurs. Pas avant longtemps.

La trompe retentit pour la dernière fois. Les deux régiments pivotent et quittent la place, rejoignant les uns leurs baraquements, les autres la citadelle. Suivant l’amiral les officiers vident les lieux à leur tour. Laissant Ela seul avec sa vie en ruine à ses pieds. Et la pluie qui recommence…

Une heure plus tard elle est toujours la. Mais elle est tombée à genoux, peut être bien qu’elle pleure, difficile à dire avec la pluie. Quand Red s’approche elle relève la téte. Pale, trempée, probablement à moitié gelée, elle à l’air d’une morte, d’une noyée ou d’une banshee.


-Venez Ela, ça ne sert à rien de rester ici…

-Red… Agent Red…Vous étiez la … Pourquoi ? Qu’est ce que vous faites ici…
-Vous le savez Ela. Vous savez pourquoi je suis la…
Ela fixe le sol et hoche lentement la téte.
-Tahar. Vous êtes la pour lui.
-Oui.
-Pour le retrouver… Le retrouver… Et le tuer.
-Allons venez. Ne leur donnez pas le plaisir de vous voir mourir ici…


Et L’une soutenant l’autre les deux dernières silhouettes abandonnent à leur tour la place battue par les vents et la pluie…


Dernière édition par Red le Mar 15 Oct 2013 - 14:12, édité 6 fois
    Le froid de la mort envahit Red qui coule doucement jusqu’à reposer sur le sable de la plage. Au dessus de ses yeux clos les vagues continuent de s’agiter mollement, diluant le sang qui coule de ses plaies, parfaitement indifférentes au corps gisant sur le fond et de manière générale au reste du drame qui s’est joué dans le coin…

    Dans le sable une main heurte la poignée de la lame lâchée une minute auparavant et se referme dessus, sous les vagues des yeux fermés se rouvrent d’un seul coup ! Le froid de la mort ? Red n’est pas mort, blessé seulement ! Et il encore a un truc à finir avant de sombrer dans le néant.

    Et pendant que Tahar savoure sa survie et récolte déjà le trophée classique du guerrier victorieux auprès d’une autre de ses adoratrices Red se relève lentement dans l’eau. Émergeant des vagues comme la créature du lac noir, dégoulinant et crachant sang et eau par tous ses orifices, son manteau couvert d’algue, de sable et sa lame à la main…

    Red n’analyse plus, ne réfléchit plus, le cerveau aussi gelé que l’eau dont il sort, il sait juste que d’ici quelques instants il ne sera plus bon qu’a s’effondrer sans réactions dans un coin, et qu’il doit encore une fois essayer de tuer Tahar avant…
    Un pas, puis un autre, et encore un autre, Red sort de la mer, pose un pied mouillé sur la plage et fixe de son regard vide la miss qui vient de l’apercevoir, juste de l’autre coté de Tahar qui lui tourne le dos…

    Ses yeux s’écarquillent de peur, elle se recule, ouvre sa jolie bouche pour aspirer l’air nécessaire au cri d'alarme qu’elle va pousser, déjà Tahar doit avoir compris et se tourne pour faire face au revenant. Trop tard cette fois ci…

    Et Red frappe…


    Dernière édition par Red le Mar 15 Oct 2013 - 14:22, édité 1 fois
      Frappe et touche. Touche et plante. Estoc réussi. Le premier. Le seul. Aïe.

      Ca ne saigne pas tout de suite. Le sang gelé refuse de sortir. Proteste. Non, jveux pas sortir. Fait trop froid dehors. Fait trop moche dehors. Si je sors il va mourir. Y a plus assez à l’intérieur. Ca commence à tanguer pour le Tahar. Hypothermie, hémorragie généralisée, le cocktail est mauvais. Pire qu’un rhum coupé.

      La lame rentre, perfore le poumon droit. C’est mauvais oui. Très mauvais. Perfore mollement, reste en place quand Red la lâche avant de s’effondrer. Dans les bras de sa victime.

      Victime ? Qui est la victime ici ? Tahar Tahgel est un somebody avec lequel on shouldn’t mess. Respire comme un sbire d’empereur galactique. Prend appui sur l’épaule d’une Sar forcément pétrifiée. Seule explication pour qu’elle arrive à supporter son poids sans céder. Se dégage de la prise de l’agent presque inconscient et se relève. Red reste à genoux. Comme gelé lui aussi.

      Chaque inspiration est une douleur, qui cette fois se fait sentir. Il est loin le mode berserk.

      Ne pas retirer le fût de métal, il empêche l’air de remplir la cage thoracique.

      Narnak glisse une dernière fois hors du fourreau. La main droite se lève. Le bras essaie de suivre. Suit un peu, s’immobilise à hauteur de la tête. Ce sera suffisant pour le coup fatal.

      Dormir, le besoin se fait sentir. Dormir doucement. Mais pas tout de suite, non pas tout de suite.

      Abattre la main, dernière étape et la besogne est vraiment finie. Abattre.

      Un ange passe. Une écharpe d’officier passe. La brise thermique du soir s’est levée et l’emporte vers le large. Deux vagues lèchent les bottes de l’homme agenouillé suspendu au bon vouloir d’un sabre.

      Le bras tombe.

      Est tombé. Lentement. Contre le flanc. Dans une expiration. C’est à peine si les doigts peuvent encore tenir leur prise sur la garde. Ou sont-ils trop rigidifiés par le manque de sang pour pouvoir au contraire la lâcher ? Allez savoir. Sar ne sait pas, mais elle pivote. Péniblement. Déterminée. Ne flanche pas.

      Soutenant Tahar elle revient vers l’allée qui longe la plage. Une éternité. La pointe de Narnak qui trace une ligne tout du long dans le sable.

      Le cercle des badauds s’ouvre devant eux. Se referme derrière eux. Un silence de mort. La pointe de Narnak qui racle la pierre. Se perd dans la nuit.


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