Posté Mer 15 Fév 2012 - 19:46 par Rain Maniko
La course était terminée, ils le savaient tout deux. L’homme torse nu avait perdu beaucoup de sang, et sa course effrénée n’avait fait qu’aggraver la situation. Son système sanguine battait à tout rompre afin d’alimenter ses muscles, et le débit qui coulait de la plaie n’en était qu’augmenté. S’il continuait à courir, il allait finir par tomber inconscient. Il n’avait donc plus qu’un choix, se battre. Mais un combat aussi mal commencé avait très peu de chance de tourner à son avantage. S’il le voulait, Rain n’avait même pas besoin de porter un seul coup, mais simplement attendre qu’il tombe d’épuisement et d’aller le ramasser. Mais le pirate ne semblait pas très dangereux, il n’avait fait que voler quelque fruits après tout, cela ne mérite pas la peine capitale.
Le scientifique ne faisait preuve d’aucune clémence envers ceux qui sont d’un naturel violent et cruel, qui blessent ou tuent des civils qui n’ont à se reprocher que le fait d’avoir croisé le chemin de la mauvaise personne. Ceux-là devaient être éradiqués jusqu’au dernier. Mais les simples voleurs, arnaqueurs et autres filous l’importaient moins. Le fuyard le regardait droit dans les yeux, tenant debout avec fierté, refusant de se laisser impressionner, malgré sa position délicate.
-Salut le Marine, alors il parait que tu me poursuis ? Quels sont donc les chefs d'accusations ?
Le play-boy fut quelque peu surpris de cette question et il ne put s’empêcher de sourire tout en ajustant ses lunettes sur son nez. Le pirate portait également des lunettes, mais celles-ci n’avaient rien à voir avec les petites binocles violettes du chimiste. Les siennes étaient très grandes, oranges et chaque verre était triangulaire. De plus, elles tenaient sans monture, un simple morceau de verre posé sur le nez, tenant par un procédé inconnu. Rain se redressa et pencha légèrement sa tête en arrière pour pouvoir l’observer par-dessous ses lunettes.
-Ouais, il parait. Apparemment, tu es accusé de vol, ou au moins de vandalisme car je t’ai vu moi-même briser la vitrine du marchand de fruits. Tu reconnais les faits ?
Il profita de cette pause pour reprendre son souffle. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas autant couru, il avait négligé son entrainement cardio ces temps-ci et en était punis à présent. Ne jamais négligé son corps, c’est l’outil numéro un. Il observa rapidement son interlocuteur. La trainée de sang sur son flanc ne laissait aucun doute à propos de son état. Son teint avait déjà commencé à pâlir et il avait la respiration bruyante. Mais la plaie n’était pas très grave, ses jours n’étaient pas comptés. Il allait simplement devoir être recousu. Mais peut-être que lui ne le savait pas.
-Tu sais, ta blessure est sérieuse. Tu voudrais vraiment mettre ta vie en danger pour quelques fruits? Rends-toi, répare tes dégâts et on n’en parle plus. Si tu m’obliges à avoir recours à la force...
Il sortit ses poings tranchants et les enfila nonchalamment.
-...tu risques d’avoir bien plus que quelques points de sutures.
Le but était plus d’impressionner le garçon pour qu’il se rende sans faire d’histoire qu’une réelle menace. Jamais il ne se déchaînerait sur un jeune homme affaiblit et déjà blessé, mais son code d’honneur l’empêchait tout de même de le laisser s’enfuir. Cependant, les poings tranchants ne seraient pas nécessaires pour lui, causant de graves blessures à ceux qui en subissaient les coups. La lame effilée et crantée avait pour but de pénétrer la chair et d’en ressortir en déchiquetant tout sur son passage. Ce traitement serait disproportionné en vue de la faute accomplie.