« Stop ! » (Scénario prédéfini)

Meï Lin - RP solo

Quelle magnifique journée, vraiment. Une journée à sortir dehors, si vous voulez mon avis. Il faisait chaud, le soleil rayonnait dans le ciel et la matinée commençait plutôt bien. J’avais décidé en me levant, que je devais sortir tôt le matin au moins une fois dans ma vie. Je ne travaillais pas aujourd’hui et c’était l’occasion idéale de faire cet effort. Lorsque je me levai, je commençai par me cogner au plafond ridiculement bas de mon appartement. Après tout, c’était ça de vivre sous les toits. J’ouvris ma fenêtre/hublot juste au dessus de mon lit pour ensuite glisser ma tête dans l’entrebâillement, mes cheveux volant au vent. J’aimais mettre mon visage là-dedans, face à l’air frais du matin et pouvoir surplomber le quartier. Du moins, ce que je voyais du quartier, c'est-à-dire des toits à perte de vue. Je n’apercevais même pas la mer. Je descendis de ma monture et en me retirant de l’ouverture, je me cognai la tête encore une fois.

▬ Saloperie !

Je partis dans la cuisine me préparer un petit déjeuner qui était tout sauf recommandé par les nutritionnistes, je pris une douche en chantant et je partis finalement dans la rue, habillée de ma tunique déglinguée et de mes bottes à talons. J’avançai donc ainsi, en faisant claquer mes pieds sur le sol sans faire exprès. J’essayais de faire attention mais ces saletés de souliers frappaient le sol et émettaient un tel son que les gens me jetaient un coup d’œil rapide, histoire de s’assurer qu’un cheval ne se promenait pas dans le quartier. Tentant d’échapper à ce désastre, je pris la première rue à droite pour me fondre dans la populace. L’avenue était déjà bondée de monde et les commerçants n’avaient pas attendu le lever du soleil pour sortir leur marchandise. Je marchai d’un pas lent, regardant de chaque côté si un objet d’une quelconque valeur pouvait m’intéresser. Il y avait vraiment toute sorte d’étalages, du vendeur de fruits traditionnel, au troqueur de bibelots, en passant par l’épicier mafieux, tout le monde se retrouvait dans cette rue pour faire ses achats…ou ses ventes. Je décidai de m’arrêter vers un stand de pots et de bols. Un artisan devait les fabriquer car je n’en avais jamais vu d’aussi originaux. Je m’approchai pour les contempler de plus près lorsque je vis un très beau pot tout en pierre, d’environ vingt centimètres de hauteur, gravé d’inscriptions et joliment décoré.

▬ Bonjour.

Le vendeur m’adressa un coup d’œil agars et, soudainement, il laissa tomber la vieille dame dont il s’occupait pour se dresser devant moi avec un sourire jusqu’aux oreilles.

▬ Je peux vous aider ?

Hmm. Je voyais le genre d’individu qu’il était : un vieux pervers à soif de jeunes filles innocentes. Je ne pus réprimer un frisson de dégoût lorsqu’il s’approcha de moi en me conseillant d’autres créations. Je pus sentir son haleine pourrie et son odeur de vieux chou décrépi avant qu’il ne trouve une femme blonde à quelques mètres de nous. Il alla la voir en sautillant et en répétant sa phrase habituelle.

▬ Je peux vous aider ?

Quel con, alors ! Je restai là, plantée comme une idiote avec mon pot à la main. Je ronchonnai quelques instants puis je reposai mon vase là où je l’avais trouvé en fusillant du regard le vieil artisan qui puait du bec. Je continuai donc ma marche à travers les gens qui se pressaient (ou qui stagnaient, ça dépend selon les points de vue) devant les stands. Par chance, le bruit masquait le claquement des mes bottes et j’en fus tellement ravie que je souris bêtement.

Cela faisait maintenant une heure que je me trimbalais dans le marché sans avoir trouvé ne serait-ce qu’une seule chose. J’errais à présent dans une petite rue pavée, en parallèle à la grande avenue bruyante que j’avais empruntée. Mon esprit était concentré sur mes pieds et j’essayais de faire le moins de bruit possible avec ces foutues chaussures. Je râlais comme une grand-mère gâteuse à qui on aurait refusé de placer son fauteuil près de la fenêtre. Soudain, j’entendis des pas rapides, à quelques mètres de ma position. Je n’y prêtais guère attention, préférant faire attention à mes sabots. J’avais tort de ne pas me retourner. Les pas se rapprochaient. Au fur et à mesure, je pouvais en être sûr à présent, il s’agissait de pas précipités et légers, contrairement aux miens qui étaient tout le contraire. Finalement, les pas résonnèrent dans mon oreille gauche et j’eus à peine le temps de tourner complètement la tête, que je le vis passer en trombe.

Un enfant. A cet âge-là, on court pour tout et n’importe quoi, non ? Il était vêtu d’un short en toile, de petites chaussures en cuir et d’une chemise sale, en toile aussi. Il portait un bandeau sur le crâne cachant un peu ses cheveux bruns qui rebiquaient sur le devant. Je l’avais aperçu seulement quelques secondes mais cela m’avait suffit à dire qu’il avait l’air anxieux. Les sourcils froncés, le visage rouge sont des attitudes qui ne trahissent pas. Mais peu importe. Je continuai donc mon chemin en suivant du regard le petit garçon qui disparut à un croisement.

C’est alors que j’entendis des voix masculines provenant d’une rue adjacente. Il y avait aussi des pas lourds et rapides. Je tournai la tête vers le fond de la ruelle et c’est alors que je vis des agents de la marine déboucher en trombe, une vingtaine de mètres derrière moi. Décidemment, tout le monde courrait ici. Je soupirai juste au moment où ils passèrent de chaque côté de ma petite silhouette, faisant virevolter mes cheveux et ma robe déglinguée. Ils étaient bien trois. Il n’était pas courant de voir des marins se précipiter dans une ruelle vide ici.