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[FB 1623]Dansez, les chats ! Trinquez, pirates !

10 décembre 1623.

De retour sur l'île de Manshon après deux ans passés à voyager sur North Blue, Sören était à sec. Plus un rond, pas un radis dans la besace, rien, nada. Il fallait dire que, ces deux dernières années, le jeune chasseur avait eu tendance à négliger son gagne-pain au profit d'un désir d'aventure qui s'était fait franchement impérieux. Il avait poussé le vice jusqu'à passer quatre mois sur une petite île qu'il avait repérée, au sud de Luvneel, pratiquement inhabitée et accessible en barque. Seule une famille de paysans utopistes y avait élu domicile, et cherchaient à cultiver des tubercules exotiques, importées de Grand Line...
La forêt était vaste et giboyeuse, cependant, et le jeune homme y avait vécu heureux pendant un temps, seul avec son chat. Il avait bien gagné en force, mais l'hiver approchant avait fini par le convaincre de revenir à la civilisation. D'autant plus qu'il n'avait pas franchement pour rêve de se rendre maître d'une île vide pour y élire domicile le reste de ses jours durant... Si tel avait été le cas, il aurait sans doute été préférable pour lui de demeurer sur l'île du Loupiac, et d'y exercer son dur métier de vigneron, sur l'exploitation de son père.
Il s'en était donc retourné sur Luvneel, pour trouver un navire marchand qui accepta de le prendre à son bord jusqu'à Manshon, en échange d'une protection contre les pirates, dont le capitaine avait une véritable phobie.

Sören était donc revenu sur l'île dont la vie souterraine avait fait de lui un chasseur de primes, avec l'espoir de trouver au plus vite un forban digne d'alourdir quelque peu sa bourse, qui menaçait de s'envoler au moindre coup de vent. Imitant Morgan, son chat, qui ne quittait jamais son épaule, il huma l'air, reconnaissant l'odeur caractéristique du port qu'il connaissait si bien. Mélange de calva frelaté, de fientes de mouettes, de planches pourries et de iode...
Le capitaine marchand posa une main lourde sur son épaule, toutes dents dehors, le visage illuminé par un grand sourire.


-P'tit gars, merci pour ta présence, même si t'as pas eu grand chose à faire ! A une prochaine, avec ta bestiole, ta musique et tes chansons !
-Pas d'soucis, cap'taine, lui répondit le garçon avec un sourire franc, tiens bon ta barre en attendant !

Ayant fait ses adieux à l'équipage du navire, Sören s'aventura dans les ruelles, qu'il aurait arpenté les yeux fermées, pour se retrouver sur une petite place passante. Il savait que l'endroit était hanté par de nombreux chats errants, en raison de la présence proche de deux poissonniers et d'un boucher généreux. Il s'agissait d'abord pour lui de se refaire un minimum d'argent, pour pouvoir acheter les vivres nécessaires à une future poursuite. Et pour cela, rien ne valait son éternel numéro.
Bouzouki à la main et chat ronronnant sur la tête, le chasseur se mit à s'annoncer d'une voix forte, habitué à se faire entendre en pleine rue. Deux accords lents se succédaient, sous ses doigts, ponctuant ses phrases en rythme.


-La populace' qui passe sur la place,
Les gueux, les calamiteux, les marmiteux,
Les hautes classes, ne restez pas de glace !
Approchez, mesdames, approchez messieurs !

Voici venir vos humbles serviteurs :
Sören – c'est moi- et Morgan le félin,
Faites' taire' les bavards, ouvrez grands vos cœurs,
Car voici venir les maîtres du coin !


Imitant avec talent un miaulement impérieux, Sören accéléra le rythme, tout en improvisant une mélodie sur ses deux accords simples, qu'il conservait en basse. Une petite foule s'était attroupée, et l'écoutait avec curiosité.
Soudain, il y eut quelques cris de surprise étouffés. Pas moins de cinq chats venaient de surgir de l'ombre, comme attirés irrépressiblement par l'appel du barde. Ravi d'en reconnaître trois parmi eux, celui-ci sentit son visage s'éclairer d'un large sourire, tandis qu'il s'éclaircissait la voix.


-Ils traînent dans la rue,
Comme une armée de poux,
Les tripes de morue,
Pour eux, c'est du ragoût !


Devant le barde, les chats formaient une ronde menaçante, chacun jetant des coups d'œil sournois vers la foule.

-Les guerriers de la nuit
N'ont pas peur de la mort,
Ils traquent les souris
Du soir jusqu'à l'aurore !


A présent, les chats s'étaient mis à mimer une chasse, chacun bondissant sur l'autre avec des feulements retentissants. Soudain, Morgan se laissa tomber sur le sol, et s'avança, l'air menaçant, les crocs en avant.

-Le colonel arrive,
Domine' les insoumis,
Tempête sur la rive,
On l'a encore trahi !


Poursuivant son histoire improvisée, jouant sur la mélodie qu'il accélérait ou ralentissait selon les actions décrites, Sören pris un malin plaisir à voir sonner les berry dans son chapeau miteux, renversé sur les pavés. Cependant, deux paires d'yeux fixaient le spectacle avec une intensité peu coutumière, dans les rangs du fond...


[Hrp :Yosh, premier post accompli ! Je n'ai pas introduit ton personnage, vu que je ne connais pas les circonstances de sa venue sur l'île. En espérant que ça t'ira !]


Dernière édition par Sören Hurlevent le Sam 14 Jan 2012 - 13:02, édité 1 fois
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10 décembre 1623.

C'était en ce jour de 10 décembre de l'année 1623, jour des plus banales et sans raisons que je mettais rendu sur Manshon. La raison y est très simple, on m'en avait constamment parlé comme une ville calme, malgré tout active, où j'aurais pus être tranquille et me reposer. Les quelques centaines de milliers de marins n'étaient même pas une réelle menace pour moi qui ne possédaient pas de prime. La prime, la chose que je trouve assez insensé en partant du principe qu'il s'agit d'une valorisation d'une personne, pourquoi donner une valeur à une personne ? Je ne sais pas, mais je ne m'inquiète pas car je sais d'où vient l'idée … c'est encore le Gouvernement qui ordonne ses petits pantins de marins. Revenons en à Manshon qui était une ville pleine de monde finalement, alors que l'après-midi passait à une vitesse je m'étais rendu pour passer le temps dans une taverne où il proposait de quoi se désaltérer.

- Barman ! Une bonne bière s'il vous plait .
- Tout de suite gamin !

Je t'en foutrais du gamin moi ! Allez on ne change pas une équipe qui gagne, alors pour aujourd'hui ça sera une bonne chope de bière pour réchauffer les ardeurs. La populace de ce bar ne me plaisais pas totalement, des bon vieux mafieux mélangés à de grosses brutes imbéciles qui n'attendent qu'une chose d'la castagne. De vrai roublards faisaient leurs entrées dans l'antre du bar, chapeaux de cow-boy et brindille d'herbe à la bouche, ceux-là allaient combler tout ces mecs baraqués voulant du sang, de la chique et du mollard. Mon hypothèse se réalisa bien évidemment, un des arrivants avait bousculé un gros musclé qui n'avait sûrement pas apprécié créant ainsi le chaos général dans la taverne ou plus exactement au niveau du bar. Des bouteilles volaient, des chaises volaient, même des tables volaient et … des hommes volaient !? N'ayant aucune raison de me foutre sur la gueule je longea le mur et pris la première sortie qui venait.

Le soleil tapait dehors, les oiseaux étaient de sortie et chantaient, le monde était aussi de sortie. On pouvait voir des mecs se faire défenestrer du bar et finir exploser sur le sol chaud des rues de Manshon. Moi qui voulait me retrouver tranquille et me souler à la bière pendant toutes la journée c'était pour l'instant raté. Un groupe de personne c'était regroupé comme pour observer quelque chose, un spectacle semble t-il, mais je n'arrivais pas d'où je me trouvais à percevoir qui ou quoi. Je me rapprochais donc à l'arrière de la foule pour voire cet homme qui jouait de cette mini guitare, m'y connaissant très peu en musique je ne pouvais dire le nom de l'instrument, tout en comptant une histoire assez bizarre. Celle-ci parlait d'un homme si j'avais bien compris, sûrement lui au passage et de son compagnon le chat. Ses paroles était très poétiques certes, mais son seul but était bien d'avoir comme récompense quelques sous pour survivre.

- Le colonel arrive,
Domine' les insoumis,
Tempête sur la rive,
On l'a encore trahi !


Oui d'accord admettons ! Les gens se mirent à l'applaudir, tous sauf moi ce qu'il ne plut pas trop à mon voisin qui me donna un coup de coude dans le but de m'encourager à gratifier le jeune musicien. Mes nerfs très fragiles, lui coûtèrent un coup de poing dans le visage qui surprirent bon nombre de personnes, mais je leur tourna le dos, l'homme choqué par mon coup ainsi que le petit musicien, continuant mon chemin vers un autre bar. Je pensais en rester là, mais quelqu'un en avait décider autrement et me suivait ...


Dernière édition par Renji T. Shûkurô le Dim 8 Jan 2012 - 13:29, édité 1 fois
    Cela faisait à peine vingt minutes que Sören jouait, ce qui était déjà fort éprouvant pour de l'improvisation chantée en pleine rue, et son chapeau contenait déjà suffisamment d'argent pour vivre confortablement pendant trois jours. Ravi, le barde acheva son histoire par une dernière tirade, qui faisait office de salut.

    -Amis, pardon, il se fait tard,
    J'ai rendez-vous dans mon quartier
    Celui que l'on évite au soir
    Les chats n'ont de cesse d'y miauler !


    Achevant le spectacle par sur dernier accord, qui vibra longuement dans l'atmosphère sous les applaudissements, Sören s'inclina brièvement, imité par les six félins.
    Satisfait, il fourrait les berry dans sa besace, lorsque soudain, un cri de douleur attira brutalement son attention. Il eut le temps d'apercevoir l'agresseur, qui s'en allait sans demander son reste. Sa victime, dans la foule, tenait son visage dans ses deux mains réunies. Il avait peine à contenir le flot de sang qui jaillissait de ses narines. Autour de lui, quelques témoins s'affairaient bruyamment.


    -Ma parole ! Il est malade, ce gars !
    -Je... J'avais juste essayé d'le détendre, histoire qu'il applaudisse un peu, merde, on voit pas ça tous les jours ! ...
    -On va t'amener chez un médecin, t'en fais pas. Mais un connard pareil qui court en liberté... Putain, elle fait quoi, la marine, là ?
    -On est sur Manshon, y'a toujours des types louches qui trainent. Le mieux, c'est de pas chercher les histoires.

    Le chasseur s'était approché, Morgan sur l'épaule. Il sentait le regard perçant des cinq autres chats derrière son dos, mais ceux-ci, sentant le danger approcher, avaient préféré se cacher dans la gouttière la plus proche.

    -Les gars ? J'vous ramène ce type vivant en échange d'un bon repas, d'un bain et de quelques berrys. Ça vous dit ?

    Il était vrai que Sören n'avait pas une physionomie impressionnante, mais, sous ses vêtements loqueteux, l'on devinait un port droit et robuste, propre à ceux qui connaissaient le travail de la terre. L'homme au nez ensanglanté, qui le dépassait d'une tête, s'approcha de lui.

    -Moi, je veux bien, si tu t'en sens capable. Je reviendrais t'attendre ici quand je me serais soigné.
    -D'accord !

    Sans prendre le temps de bavarder davantage, Sören enfonça d'une main ferme son chapeau sur son crâne, et, bouzouki au dos, se mit à courir dans la même direction que le fugitif. Connaissant bien la ville, il fouilla en premier lieu les ruelles qui menaient à des bistrots tous plus mal famés les uns que les autres. Finalement, au bout d'une dizaine de minutes de recherche assidue, le barde aperçut son homme. Assis au comptoir d'un vieux bouge, il entreprenait de faire sa fête à une grande choppe de bière épaisse, que le garçon savait coupée avec l'eau de cuisson des pommes de terre de la semaine passée. Le propriétaire de la taverne, Gros Bill, faisait partie des petits trafiquants du coin que la marine tolérait en raison de sa chemise, qu'il avait réversible. Très souvent, lorsque le couperet s'approchait de sa tête d'un peu trop près, il livrait des noms, ou aidait à la capture d'un criminel qu'il avait soin d'empoisonner préalablement.
    Prenant les choses avec douceur, comme à son habitude, le chasseur s'installa à côté de son bonhomme.


    -Bill, tu m'mettras une p'tite choppe. D'ta réserve, tu s'ras gentil. Si j'sens l'parfum d'ton eau d'vaisselle, ça bardera pour toi.
    -Content d'te revoir, petit enfoiré.
    -C'est ça. Vire ton pouce de ma choppe, quand tu m'sers.
    -Toujours aussi méfiant...
    -Prudent, Bill, prudent.

    Enfin servi et heureux de constater qu'aucune odeur louche n'émanait de sa bière, Sören but quelques gorgées en silence, avant de se retourner vers le fugitif.

    -Alors, mon gars, comm'ça, on est nouveau dans l' coin, et on s'permet d'tabasser l'premier v'nu ? J's'rais toi, j'irais m'excuser, avant d'avoir des ennuis... Hein ?

    Le chasseur avait dit cela sans agressivité, cherchant à régler l'affaire avec le moins de violence possible. Après tout, peut-être que l'inconnu n'était pas si mal disposé au dialogue que cela ?
    Enfin, cela se vérifierais rapidement. S'il avait écouté sa conversation avec Bill, il comprendrait qu'il venait de se faire flouer en ce qui concernait sa boisson. Et puis, ce qu'il venait de dire en rajoutait une couche... Bref, s'il était réellement brutal, cela se verrait tout de suite, et Sören n'hésiterait pas à faire le nécessaire. Un petit pactol officieux était à la clef.
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    10 décembre 1623 à 16 heures

    Franchement tous les mêmes, Manshon n’échappe pas à la règles finalement on trouvera toujours des abrutis dans chaque villages, enfin bon c’est attendrissant les idiots c’est pour cela que tout les villages en veulent uns. Je marchais donc dans les rues dallées de Manshon à la recherche d’un autre bar qui ferrais l’affaire pour cette soirée. Je ne me sentais pas très à l’aise après avoir attirer l’attention, légèrement parano sur les bords je me sentais observé, suivis et j’entendais les gens parlé sur moi alors que ce n’était pas du tout le cas. Après quelques minutes de marche je finis par en trouver un qui semblait pas trop mal pour ce que je cherchais, c’est à dire de la tranquillité plus que tout !

    Le bar était typique d’ici ou du moins il ressemblait fortement au premier que j’avais visité plus tôt dans l’après-midi. Un lustre géant pendait au dessus de nos têtes, le bar quand à lui se trouvait au bout de la salle. Je m’approcha donc du barman et lui demanda cet fois-ci un bon rhum. Très vite il me la donna, bien ça rapide et pas mauvais j’aime beaucoup ! La porte s’ouvrit, c’était le musicien de tout à l’heure, qu’est-ce qu’un petit jeunot comme lui vient faire dans un bar ? Je vais m’asseoir un peu plus loin histoire de l’observer lui et son pote le barman ! Oui pote, j’ai bien remarquer leur regards et leurs mimiques y’a pas de doute ils se connaissent bien ! Le jeune musicien et son chat se tournèrent vers moi et celui-ci me dit avec ses grands aires.


    - Alors, mon gars, comm'ça, on est nouveau dans l' coin, et on s'permet d'tabasser l'premier v'nu ? J's'rais toi, j'irais m'excuser, avant d'avoir des ennuis... Hein ?

    Nan mais attends pincez-moi je rêve ! Il se prend pour qui le gamin j’ai aucunement envie de m’excuser auprès de l’autre bouffon et je le permet pas trop de me parler comme ça , en plus j’avais vraiment pas envie de me prendre la tête avec quelqu’un aujourd’hui alors le gamin il va gentiment me laissé. Je lui répondit calmement sans attisé le feu.

    - Steu’plait j’ai pas envie de me prendre la tête alors tu va gentiment me laisser tranquille avec ça et tout se passera bien tu verra. Allez va jouer avec ta ptite guitare ailleurs !


    Décidément on voulais vraiment pas me laisser tranquille aujourd’hui, j’allais encore devoir déguerpire avant que tout ça dégénère. Je me désaltéra avec la dernière gorgée de rhum et partis voir le barman. Je posa la somme exact pour payer mon rhum, puis je repris chemin sabre à la ceinture en direction dans endroit où je pourrais vraiment me reposer cette fois-ci. Aucune idée d’ailleurs d’où je pouvais aller pour me détendre ce soir. Je poussa les portes du bar et fis le premier pas sur les dalles de la rue principale. Je pensais être tranquille avec le ptit musicien mais c’était trop demandé apparemment, y’a un moment ou je ne pouvais plus fuir sans arrêt …
      Ah, pour sûr, c'était pas de bol. Le bonhomme ne faisait vraiment pas semblant d'être de mauvais poil. Il était réellement antipathique. Sören était pourtant certain d'avoir évité toute agressivité dans sa demande ! Peut-être avait-il simplement été trop direct ? Après tout, ce n'était comme s'il avait demandé à un pirate de se rendre à la marine sans faire d'histoires ! Il s'agissait simplement pour l'étranger de présenter quelques excuses, et tout se passerait pour le mieux dans le meilleur des mondes ! Enfin... Peut-être pas à ce point, mais en tous les cas, le barde aurait un endroit pour la nuit, et une croûte à casser. Et cela, ça valait bien tout le bonheur du monde, pour un chasseur de primes fauché.
      Bon, il allait falloir redresser le coup. Autrement, tout cela risquait de se terminer par une promesse non tenue couplée à une nuit passée sous un pont... Ou peut-être à négocier une paillasse dans une taverne en échange d'un peu de musique et de spectacle. Mais le barde préférait garder de côté cette stratégie pour les grands jours. Gagner ainsi sa couche risquait fort de finir par le dégoûter de la chanson, d'autant plus que les clients des tavernes avaient l'horrible tendance à toujours réclamer le même genre de programme : chansons à boire, danses, et récits épiques pour cuver en douceur en fin de soirée.

      Sören posa une pièce sur le comptoir, et, debout, vida sa choppe d'une traite.


      -Porte-toi bien, Bill.
      -Toi aussi, petit. Va pas te chercher des embrouilles.
      -Comme si t'étais bien placé !

      Après avoir échangé quelques injures cordiales, les deux hommes se saluèrent. Le chasseur, en quelques pas, était revenu à la hauteur de son fugitif, qui affichait toujours la même raideur irritée.

      -Bon, okay, j'aurais du mieux t'expliquer. Le gars à qui t'as pété le nez m'a promis un repas et un lit en échange de quoi j'dois te ramener à lui. Mais si tu t'excuses, ça ira. En plus, il t'a rien fait, alors, dans l'fond, ça devait pas trop t'déranger... tEt puis, en dehors de ça, lui, il a pas à t'en vouloir, alors...

      Pour un peu, Sören se serait senti désolé de profiter d'une telle situation. C'était bien lui... Avoir de la peine pour les sales types qu'il traquait pour vivre. Pourtant, même si cela devait dégénérer, l'inconnu pourrait se réjouir d'être tombé sur lui plutôt que sur un autre. Dans la même situation, nombre de chasseurs aurait réagit en cassant deux bras à l'insolent, pour ensuite le ramener coupé en petits morceaux dans une boite en carton.
      Manshon faisait partie de ces endroits où il valait mieux faire bonne figure et ne pas trop se faire remarquer, la célébrité non désirée étant souvent source de problèmes.
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      Le jeune homme était fasse à moi, celui-ci était très obstiné ce n'était apparemment pas dans son idée de me laisser tranquille. Le musicien et ça saloperie de boule de poile me fixait maintenant, l'affrontement ne pouvait pas être évité cette fois-ci.

      - Bon, okay, j'aurais du mieux t'expliquer. Le gars à qui t'as pété le nez m'a promis un repas et un lit en échange de quoi j'dois te ramener à lui. Mais si tu t'excuses, ça ira. En plus, il t'a rien fait, alors, dans l'fond, ça devait pas trop t'déranger... Et puis, en dehors de ça, lui, il a pas à t'en vouloir, alors...

      Alors quoi gamin hun ?! Le début du combat approchait, chacun d'un coté de la rue on se serait cru dans un film de Western avec ces bottes de pailles, qu'on appelle '' Tumbleweed '' ou bien '' buisson d'amarante '' dans le jargon du milieu, roulant entre les deux adversaires. Pour entamer ce jeu de mort je sortis de son fourreau mon sabre d'assassin offert par mon père il y a de cela quelques années.

      J'ouvris le balais en feintant une attaque, je fonça sur lui très vite en zigzaguant et au dernier moment je fis un contre pied pour m'infiltrer dans une sombre ruelle.
      - Lurking in the shadow. Tel un ninja je me fonda dans l'ombre des murs entourant cette petite rue, j'étais carrément dans la merde car il y avait au bout de celle-ci un putain de cul de sac. L'assassin prit dans son propre piège n'est-ce pas impensable ? Hé bien c'était pourtant la situation actuel.

      J'allais pas pouvoir rester dans ce cul de sac sinon le jeunot allait surement me repérer et ça foirerait tout mon plan. Je vais devoir me cacher ailleurs. Je sortis finalement de la ruelle, je pensait vraiment me retrouver en compagnie de mon adversaire mais rien de ça ! J'étais seul dans la rue le salaud m'avait eu à mon propre jeu et c'était littéralement volatiliser. Il n’est pas loin ça c'est certains mais où je n'en sais absolument rien. Je vais devoir me concentrer pour écouter chaque bruits.

      A part le chant des oiseaux ou celui du vent qui frappe contre les murs et sifflent il n'y avait pas de traces de lui. Je l'avais peut être sous-estimé le petit mais maintenant on était pas potes donc je ne vais pas avoir le temps de ... Je l'entends il arrive, mais il est trop rapide je n’ai pas le temps de parer son coup, ça va faire mal ... fait chier ...

        Vraiment, plus les minutes s'écoulaient, plus Sören trouvait que sa cible agissait selon une logique des plus curieuses. Lui-même, qui était pourtant le plus offensé des deux, et le plus intéressé, n'avait pas sorti l'ombre d'une serpe. Après tout, avec ce type de comportement durant ses spectacles, il y avait pour lui un risque d'attraper quelque mauvaise réputation !
        Il s'était contenté d'expliquer les choses calmement au bonhomme, et celui-ci, sans rien dire, venait de sortir un sabre court... La lame, qui parut extrêmement affutée au regard expert du jeune chasseur, semblait prête à mordre. C'était là, à n'en pas douter, une arme faite pour tuer.
        Pris au dépourvu, le garçon n'esquissa pas le moindre geste, tandis que l'autre se précipita dans l'ombre d'une ruelle.
        Nyeh ? Il empoignait une arme, et se défilait aussitôt ? Il y avait de quoi se demander ce qu'il avait bien pu percevoir de si terrifiant chez Sören, pour le fuir ainsi sans dire le moindre mot !

        Soucieux de tenir sa promesse malgré tout, le barde vint se poster à côté de l'entrée de la ruelle. Il savait de toute manière qu'elle débouchait sur un cul-de-sac, où l'on ne trouvait qu'une vieille épicerie un peu louche. Il avait vu plus d'une fois de drôles d'individus, le plus souvent armés de sarbacanes, d'arcs ou de lances y pénétrer. Il soupçonnait qu'il y eut là quelque fabrique illicite de poison.

        Sans se presser outre mesure, il prit le temps de scruter les coins d'ombre qu'il pouvait percevoir depuis l'extérieur, où son homme aurait pu se cacher. Chose qu'il devinait possible, du fait de sa démarche plutôt leste et furtive, qui ne lui avait pas franchement échappée.
        Il finit par le repérer, terré dans un renfoncement, tout près de la fameuse boutique. Sur l'épaule du garçon, Morgan, bien plus cynique que lui, esquissa un curieux sourire. Craignant d'effrayer davantage le gars avec de telles manières, Sören rabattit sa capuche sur le chat, qui émit un miaulement plaintif. Visiblement, il venait de prendre conscience de son erreur. Il allait ressortir d'une seconde à l'autre.
        Toujours immobile, le garçon le laissa faire, en se cachant à son tour derrière un tonneau. Ce ne fut que lorsque son homme eut le dos tourné qu'il se décida à venir à sa rencontre. A ses dents serrées, le barde devina que le bonhomme s'attendait à prendre un mauvais coup en traitre. Au lieu de cela, Sören se contenta de poser une main sur son épaule.


        -Eh, mon gars, range ton arme. J'cherche pas la guerre. J'veux juste protéger ma réputation d'artiste, et avoir un coin où dormir c'te nuit. J'te demande de me suivre, d'faire tes excuses, et terminé, on en parle plus ! C'pas la lune, ou bien ? Hein ?

        Toujours pacifique, Sören n'esquissa pas un geste en direction de ses larges poches, dans lesquelles il conservait ses deux serpes à cran d'arrêt, sagement repliées. Si jamais les choses venaient à dégénérer, phénomène qu'il ne serait absolument pas à même de comprendre, nul ne pourrait l'accuser d'avoir donné le premier coup...


        [Hrp : yosh ! Petite info pour savoir : en quelle matière ton sabre est-il forgé ?]
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        Me voilà terminé ! J'ai qu'une trentaine de piges à mon compteurs et je vais mourir fasse à un jeune mec qui passe ses journées à jouer de son banjo là ! J'ai eu le malheur de le sous-estimé au point de me voir lui infliger le dernier coup, mais je n'était qu'un misérable finalement. Alors que je fermais les yeux en attendant le coups venir, celui préféra me dire inutilement :

        - Eh, mon gars, range ton arme. J'cherche pas la guerre. J'veux juste protéger ma réputation d'artiste, et avoir un coin où dormir c'te nuit. J'te demande de me suivre, d'faire tes excuses, et terminé, on en parle plus ! C'pas la lune, ou bien ? Hein ?

        Comment ? Il ne m'attaque même pas, mais il me rabâche encore son truc là ! Il emmerde sérieux avec ses excuses ! Je comprend mieux aussi c'est que pour sa gueule en échange il doit avoir de quoi se loger quelques temps. Franchement ce bled est vraiment à chier, c'est pas du tout se qu'on m'avait dit, depuis que chui arriver y'a que des emmerdes partout où je vais, moi je veux juste prendre un peu de bon temps ! Pour éviter quoi que ce soit je rangea mon sabre dans son fourreau tout joliment ornée.

        - Je me casse d'ici comme ça tu n'a cas leur dire que je suis plus sur Manshon, mais sache que si on se recroise quelques part ça ne se passera pas comme ça c'est passé aujourd'hui, compris !

        Je me retourna tout en gardant un œil sur chacun de ses mouvements, je me pressa malgré tout pour ne pas à avoir une nouvelle fois affaire à lui et son ignoble chat. Mon objectif maintenant était le port, c'était même trouver un navire quel qu'il soit du moment qu'il pouvait me ramener loin de cette ville qui valait strictement rien à mes yeux.

        Le soleil commençais justement à se coucher et je devais absolument me dépêcher car très peu de bateau partait la nuit ou lorsqu'il faisait sombre. De plus je connaissait très peu cette ville rendant la choses encore plus chiante. Malgré tout je finis par le trouver ce putain de port ! Le jeune zicos semblait avoir lâché l'affaire car il ne m'avait pas suivit lors de ma fuite.

        Alors que je cherchais discrètement un bateau, j'interceptais un discours entre un marchand de légumes et son patron. Une place directe pour une autre ville de la Blue du Nord, parfait c'est exactement ce qu'il me faut pour fuir la ville je vais me cacher dans la cale. Disons que la prochaine fois je devrais me pencher plutôt sur une mission et tant cas faire rencontré un haut placé de la révolution...


        [HRP : Du coup j'ai finis le rp en fuyant, post ton dernier et il sera terminer ! Merci d'avoir rp avec moi ]
          [Hrp : bon, c'est pas vraiment réaliste, le fait que tu puisses t'échapper aussi facilement alors que tu ne connais pas la ville et que Sören tenait à avoir sa piaule pour la nuit. Mais vu que tu as déjà posté dans les récompenses, je vais bricoler un prétexte.]

          Encaissant sans ciller la réponse acerbe de l'épéiste, Sören se contenta de soupirer. Décidément, il avait affaire à un drôle de phénomène. Comment espérer être tranquille quelque part tout en s'octroyant le droit de frapper gratuitement de pauvres types ? En plus de cela, l'étranger continuait de porter un regard rempli de dédain sur ce qui l'entourait. Interpellé par ce dernier constat, le barde se demanda s'il n'avait pas en face de lui un noble, ou quelque chose de cet acabit... Le genre de personnage qui se croyait tout permis, tout en étant voué à une éternelle paresse.
          Légèrement remonté, malgré sa non-violence affichée, le chasseur venait de se décider à sortir les armes, et à ramener son bonhomme de force, lorsqu'il sentit une main ferme se refermer sur son bras gauche.
          Il eut la surprise de reconnaître l'homme au nez cassé, fraichement pansé. Visiblement, il avait pas mal couru pour le rattraper.


          -Ah ! Je t'ai retrouvé ! Bon, je voulais te dire, laisse tomber. Ce genre de connard, ça finit toujours mal... J'aurais pas du accepter de t'envoyer au charbon... Je comprends que tu aies pu en faire une affaire personnelle, vu qu'il s'agissait de ton spectacle, mais franchement, ça ne vaut pas la peine.

          Interdit, Sören détourna les yeux de sa cible, qui filait d'un pas rapide en direction du port. Il venait de laisser passer une occasion de dormir au sec et de bien manger aux frais de la princesse. Cependant, le blessé, sans doute gêné par le silence, afficha un bon sourire.

          -Mais je vois que tu es un brave garçon qui voulait surtout passer une bonne nuit. Ne t'en fais pas, je considère que tu as tenu ta promesse ! Il était armé... ça aurait pu mal finir, s'il s'était mis en rogne ! Ce doit être un pirate, une graine de pendu, dans tous les cas ! Viens chez moi, avec ton chat. Tu nous raconteras des histoires, j'ai un jeune fils qui adorera. Et puis, ma femme prépare toujours de grandes marmites de bouillabaisse. Quand il y en a pour trois...

          Retrouvant soudainement le sourire, le jeune homme oublia instantanément les menaces de l'étranger, pour se réjouir à l'idée de l'heureuse soirée qu'il allait passer.

          -D'accord !

          Morgan ronronnant sur son épaule, comme s'il savourait lui aussi à l'avance la perspective d'un festin de poisson, Sören emboita le pas à son bienfaiteur. Après tout, il n'avait pas à se soucier d'un lâche qui préférait fuir plutôt que d'affronter ses responsabilités, face à un brave homme qui ne lui en aurait tenu aucune rigueur...
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