Tu tires où je te tire.

5 Juin 1619. 16h


Réunion de crise en cette journée d'été 1619. Les murs de la pièce d'une couleur orangée dont on ne sait si elle est la conclusion de temps ou bien la couleur d'origine laissent passer quelques rayons s'échappant de la petite fenêtre, seule ouverture du local. Le soleil est à son zénith, les oiseaux chantent, les souris dansent et pourtant l'atmosphère est aussi pesante que lors d'un enterrement. Étrange comme les choses peuvent changer rapidement, en un si court instant que l'on a à peine le temps de voir venir. Il y a de ça quelques semaines, voire quelques jours, notre petit groupe était au summum de son art, rien ne pouvait nous arrêter. Nous faisions casse sur casse avec une telle facilité que l'on se croyait intouchables, intraitables. Mais voilà, à force de caresser le sommet de l'illégalité, à force de flirter avec les forces de l'ordre, celles ci cherchent maintenant plus qu'une simple accolade d'une nuit et veulent nous avoir pour eux bien plus longtemps. Nos moyens de se fournir en nourriture deviennent rares, et plus question d'aller gaspiller nos millions de berrys dans des casinos, en tout cas pour le moment.

_Bon les gars, faut pas se leurrer, ça devient trop tendu, moi j'me tire, loin d'ici. Il faut prendre des vacances, c'est trop dangereux. On ne va pas rester terrés ici à nous cacher alors que l'on a les poches pleines de berrys !

Ça c'est Joe, mais tout le monde l'appelle Marty, allez savoir pourquoi. La trentaine passée, une barbe de trois jours se laisse pousser sur son visage et lorsque je tire sur mes plates paupières, j'entraperçois une cicatrice perlant le long de son œil droit. Sympathique ce garçon, quoi qu'un peu lâche par moment, mais il a toujours bien fait son travail, alors je l'aime bien.

_Non mais te fous pas d'notre gueule, on n'va pas se laisser intimider par une bande de marines quand même ! C'n'est qu'une question de temps avant qu'ils en aient marre de nous chercher dans le vide !

Lui, c'est Sentory, un homme à la parole bien de trop emplie d'injures pour moi. Sa façon de vouloir toujours prendre le contrôle de notre petit groupe a tout aussi tendance à m’exaspérer. Installé sur sa chaise au centre de la pièce, il use de ses mains afin de faire voler moultes billets de banques récupérés d'un précédent casse. C'est sa façon à lui de montrer l’intérêt de continuer l'aventure.

Moi, bloqué dans un coin de la pièce, j'admire les compères en pleine joute verbale. Enfin j'admire, c'est plus une façon de parler qu'autre chose. Mes globes presque inutiles me permettent simplement de voir où sont les hommes de notre groupe. Le quatrième, dont je n'ai pas encore parlé s'est lui aussi installé dans un coin de la pièce sur un rocking chair, se faisant les ongles comme si la conversation le désintéressait. Sa moue désinvolte de l'homme qui ne s’intéresse à rien d'autre qu'à ses ongles fait drôle de figure face à la conversation enragée prenant place à un ou deux mètres de lui. Il est toujours ainsi ce petit homme, désintéressé. A se demander pourquoi il nous a rejoint. Rien n'empêche il sait faire taire les opposants lors de nos retraits et a donc son utilité. Tout le monde l'appelle Rouge ici, et je crois bien que c'est lui qui l'a demandé, je n'ai jamais compris pourquoi.

A ma droite, trois petits hommes jouent au carte sans se soucier de ce qu'il se passe. Sans qu'il n'y ait de réélle discussion, ils continuent ainsi leurs partie. Ce sont les deux frères Garraleur et Tom dont le vrai nom est Tomazshilsaki, mais Tom, ça simplifie la vie.

La discussion continue ainsi, un long moment sans qu'un quelconque accord n'arrive jusqu'à ce que Sentory ose émettre une idée touchant l'égo de Marty. Un dernier casse, monstrueusement grand, un dernier casse qui marquera à jamais East Blue de notre emprunte. Le pauvre petit Marty, il a beau être peureux, cette idée le rend bien de trop rêveur et les deux petits hommes regardent maintenant dans la direction de ma grosse carcasse ainsi que des joueurs de carte et du petit rouge. Ils attendent notre avis, car ici, aucune décision ne se prend sans que tout le monde ne soit d'accord.

J'installe un cigare entre mes deux grosses lèvres et sors de ma poche une boite d'allumettes. Le fumet du bois s'envole tandis que mes poumons commencent à inspirer cette douce volupté. Je prends mon temps, je fais durer le suspense. Les yeux des six petits hommes braqués sur moi attendent ma prise de parole, alors je prends mon inspiration, car les grands discours n'ont jamais été ma tasse de thé, et je pars dans une tirade entrecoupée, saccadée par mes essoufflements mais usant tout de même de cette énorme voix imposante qu'est la mienne.

_Mmmh... Sento, tu fais mirer les billets de banque devant mon nez comme on attire les rats avec du fromage, me crois tu aussi stupide ? Ton arrogance, notre arrogance aura notre peau, mais surtout, comment oses-tu nous amadouer ainsi ? De l'or nous en avons à ne plus savoir que faire. Marquer les esprits ? Crois tu réellement qu'une bande de voleur comme nous peut marquer les esprits ? Nous avons décidé de travailler ensemble pour amasser de l'or, c'est maintenant chose faite, alors je suis d'accord avec Marty pour s’arrêter là. Mmmh... Marquer les esprits, comme si c'était possible...

_En cambriolant une banque en face d'un QG, oui. Ahahah. Shell Town sera notre dernier casse les amis. Si z'acceptez bien sur.

Cette idée, d'une folie sans égale, fait tiquer les cinq autres petits hommes, et même le mister rouge y va d'un sursaut de surprise. Mais comme je l'ai dit, notre arrogance aura notre peau, et même moi me laisse rêver à l'idée de réussir ce casse. Quelle stupidité... Marty explose de rire accompagnant ainsi Sentory, Rouge sourit discrètement tandis qu'une mine d'acceptation se dessine sur mon visage informe. Les trois joueurs quant à eux donnent leur accord de par leur silence. C'est ainsi que naît l'idée. Pour l'organisation, je ne me fais aucun soucis, on connait notre travail.

_Bon, il y a une petite banque en face de la caserne de Shell Town. On m'a parlé d'une centaine de millions de berrys. A l’intérieur de la banque, le coffre fort est faible, forcément ils n'voient pas qui oserait attaquer une banque si proche d'un millier de marines Mouhaha. Ishii, ça ne devrait pas te poser de soucis. Rouge, tu maintiendras les gardes avec Tom au respect, et Marty, tu t'occuperas des civils. Moi, je resterais dehors pendant ce temps. Les deux frères, vous aiderez Ishii à porter le butin. 2 minutes suffiront. Pas de coups de feu, pas de cris inutile, pensez à fermer le maximum de portes pour éviter une grande propagation du son. Et surtout hévi...

_On connait notre travail Sento, pas besoin de te prendre pour le patron.

_Mmmh...

_Héhé, C'est quand que l'on commence?

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    Le jour de l'opération a été choisi avec soin, en concordance avec le planning de la garnison. Ce planning qui indique qu'aujourd'hui la grande majorité des troufions du coin part crapahuter joyeusement dans la boue et se tirer dessus avec des armes à blancs. Tout le régiment quitte la caserne, depuis les plus gradés jusqu'aux soldats de base, ne laissant guère que les chargés de la corvée de chiottes pour gérer la surveillance.

    Une aubaine impossible à louper pour la bande du braquage de la banque d'en face.

    Comme d'habitude Rouge entre en premier dans la banque, suivi par Tom puis par Ishi. Une seconde pour balayer l'espace découvert du regard. Le long comptoir vernis et les quatre guichets, les onze personnes qui font la queue que l’œil expérimenté de l'agent classe très vite dans la catégorie aucun danger... Sauf... Sauf ce type dans la file du milieu, ce type dont la posture est caractéristique de ceux qui portent une arme dissimulée sur eux, une façon de se tenir légèrement vouté à gauche, une veste dont le pli est un peu plus marqué d'un coté, ou juste l'espace qu'il garde entre lui et le type qui le précède. Rouge ne sait jamais ce qui l'alerte, mais il sait sans doute possible que le type est armé... D'ordinaire il le signalerait à Marty qui s'occupe des civils, il pointerait le type d'un geste de la main signifiant que le type est armé. Mais aujourd'hui n'est pas un jour ordinaire, pas un braquage ordinaire. Alors Rouge laisse courir et ne s'occupe que de son boulot, les trois gardes en faction devant le guichet. A Ishi de gérer les deux du coffres et à Tom de s'occuper des deux de la porte.
    Rouge traverse la salle d'un pas tranquille, passant devant le file avec l'air du type qui ne cherche qu'a évaluer laquelle va la plus vite, puis avisant les deux gardes qui discutent il se dirige vers eux en leur adressant le signe de la main du mec qui cherche un renseignement.
    Le premier garde n'a pas le temps de se composer un visage attentif que le poing serré de Rouge le cueille sous la mâchoire, l'envoyant immédiatement au tapis. Le temps que l'autre se remette de sa surprise Rouge lui a arraché son pistolet et a dégainé le sien de l'autre main pour braquer les deux gardes en même temps.

    -C'EST UN HOLD UP ! TOUT LE MONDE A TERRE !

    Du coté de la porte Tom a lui aussi désarmé ses deux cibles et les pousse vers le centre de la salle en fermant la porte derrière lui. Les gens n'ont pas le temps de paniquer que déjà Marty les force à se coucher au sol, bloquant avec professionnalisme les crises de hurlement des quelques trouillards présents. Ishi, toujours efficace, est déjà en train d'ordonner aux caissiers de rejoindre le reste du groupe avant de continuer vers la salle du coffre. Rouge déleste de ses arme son troisième gardien et fait signe aux deux autres qu'il part vérifier les autres pièces. Notamment pour récupérer le directeur local et le ramener avec les autres larbins.
    Ayant parfaitement mémorisé le plan de la banque établi pendant les repérages Rouge rejoint rapidement le bureau du directeur, porte verrouillée évidemment. D'une balle il traverse la serrure avant d'ouvrir le tout et de tomber comme prévu sur un directeur pétrifié de terreur dans son fauteuil, et sur, plus surprenant, un flingue de poche que ledit bureaucrate lui pointe en tremblant sous le nez.
    Cinq secondes de duel de regard, gros flingue menaçant et regard dur de tueur contre petit pistolet et yeux de cockers. Le directeur lâche son arme et lève les mains en l'air avant de se manger une mandale sévère et de se voir éjecter dans le couloir...

    Laissant la loque encore sous le choc de sa beigne Rouge traverse le bureau en deux enjambés et rejoint la fenêtre. Juste le temps d'un signe de la main à un probable observateur. Un signe de la main qui signale que Rouge le gangster a vécu, et que c'est maintenant l'agent Red, membre du Cipher Pol, qui joue les braqueurs.

    Trainant le directeur par le pied Red retourne dans la salle. Tout le monde est couché au sol et Tom et Marty semblent contrôler parfaitement la situation. Au coffre Ishi discute avec la porte blindé qui comme ses consœurs avant elle devrait céder sous peu à ses avances. Bref, tout parait marcher comme sur des roulettes. Manque de bol pour les pilleurs de banque, juste à l'extérieur un autre plan marche plutôt bien...

    Et quand à l'extérieur Sento s'aperçoit brusquement que les marines censément en vadrouille grouillent partout dans la rue il a tout juste le temps de pousser un cri d'alarme avant de se ruer vers la porte. Et quand ses pieds touchent les premières marches du perron il encaisse dans le dos une douzaine de balles qui le laissent aussi refroidis que le sol sur lequel il s'effondre en pissant le sang.

    -ICI LA MARINE, LA BANQUE EST CERNÉE !


    *Pris comme des rats dans un piège. Putain de marines, pas foutu de respecter un plan complexe, ils vont tout faire foirer. Maintenant il va falloir jouer serré pour que le mérite de l'arrestation me revienne et que ces crétins de marines ne me descendent pas. Je savais qu'il fallait que je continue tout seul... merde...*



Dernière édition par Red le Mar 6 Mar 2012 - 11:06, édité 2 fois
    Rouge est de ces hommes qui passent pour plus discrets qu'un verre dans un étang, Tom quant à lui, ne se fait repérer que lorsque quelqu'un s'essaye à prononcer son vrai prénom. C'est donc lorsque mes deux énormes pieds touchent le sol de la banque que les choses se compliquent, que les regards se tournent et que l'animosité entre en scène. Je tente quand même un court instant de rentrer mes épaules, de plier les muscles et de m'effacer le plus possible afin de ne pas de trop attirer les regards sur ma carcasse informe. L'effet de surprise reste la meilleure des armes. La technique marche à minima et je peux m'avancer vers les deux hommes à l'entrée du coffre dont je crois distinguer les silhouettes de mes plates pupilles.

    « C'est pour ? » que l'un des gardes me demande alors que je suis rendu à porté de sabre.
    « Un hold up » que je leur réponds au moment où mes deux grandes palmes me servant de mains emploient le visage des gardes pour les cogner l'une contre l'autre.

    D'un regard en arrière, j'aperçois le travail soigné de Rouge dans le regard perdu de ses cibles. Les dangers sont donc éliminés.

    _Mmmh... Mesdames et messieurs, bonjour. Effectuant un travail quelque peu précis et dangereux, je vous prierais de rester calmes. Mmmh.. Si personne ne bouge, tout le monde pourra sortir d'ici sain et sauf dans moins de deux minutes.

    Une fois ce discours ainsi qu'une pirouette de bienséance faits, je peux me mettre au travail sans crainte et plaquer ma monstrueuse oreille gauche contre le coffre fort en métal. Cinq chiffres, donc approximativement trente secondes. Sortant mes outils, mes doigts se mettent à fonctionner pour un travail qu'ils connaissent par cœur, qu'ils ont fait tant et tant de fois. Les petits hommes n'attendent que moi pour enfin remplir les sacs de billets et pouvoir se dire adieu en souriant d'être en vie malgré tous les risques pris.

    Sauf que les choses ne passent jamais comme prévus, et qu'avec moi, on vit plus dans le monde de l'horreur que de celui des bisous d'ours. Alors forcément, il faut que le petit Sento se fasse cribler de balles avant que mes immenses oreilles n'entendent le doux son chantant de la mouette :

    -ICI LA MARINE, LA BANQUE EST CERNÉE !

    Ça pour une surprise, c'en est une, et de taille, presque aussi grande que le sont mes pauvres pieds.
    Les deux frères ouvrent la bouche comme si on leur avait préparé le meilleur des repas, quant à Marty, la surprise se fait ressentir sur tout son visage. Red, lui reste aussi stoïque qu'à son habitude, et pour finir il y a Sento qui meurt, silencieusement. Je vous avouerai ce n'est pas la chose qui me dérange le plus. Voir une ordure comme lui en moins sur terre arriverait presque à me faire sourire de mes trente-deux grandes dents blanches.

    _Mais c'est quoi c'bordel ?!! J'croyais que les marines étaient en exercice aujourd'hui, c'est même toi qui l'a dit Marty !


    Le plus énergique des deux frères a ouvert sa bouche, et à l'entendre, ça n'a pas l'air de ressembler à une tentative de découverte de solutions... Pour sûr qu'on ne se sortira pas de ce guepier si on ne se sert pas les coudes. Mais lorsque Marty prend la parole, j'ai plus l'impression que c'est dans une optique tout autre.

    _T'es en trin d'insinuer que je suis une balance c'est ça ? Que je n'ai pas d'honneur ? Tu te prends pour qui en disant ça ? Retire ça tout de suite si tu ne veux pas finir une balle entre les deux yeux !

    Les deux petits hommes se testent, bombent le torse et braquent les armes. Les spectateurs admirent et les otages trémoussent de plus en plus. Si je ne fais rien, les coups vont fuser et nous risquons de nous trouver dans une situations dont on ne pourra s'extirper si ce concours de testostérone entre petits hommes continue.

    Pour finir l'affaire, le deuxieme frère décide de s'en meller et pointe maintenant son arme vers Marty. La famille s'est sacré chez eux, on ne cherche pas l'un sans risquer de se mettre à dos l'autre.

    Sauf que la situation se complique encore plus. Tom, le moins bavard de la bande vient d'ouvrir la bouche, et ce n'est pas pour me faire plaisir.

    _Et toi Ishii, pourquoi tu souris comme ça ! C'est toi qui nous a balancé, c'est ça ?! Avoue le ordure !

    Moi qui suis tout sauf injurieux, je ne peux m'empêcher la sortie d'un nom d'oiseaux. Est-ce vraiment ma faute si voir la carcasse fumante de ce Sendo m’emplit d'une joie inexplicable ?


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      L'affaire tourne mal et les chiens affolés commencent déjà à se mordre la queue en oubliant le vrai danger. C'est à ça qu'on reconnait une meute de clebs, quand tout va bien on se renifle et on s'entend bien, mais au premier bout de viande qu'on ne peut pas partage ou au premier piège on grogne, on aboie et on s'entredéchire en cherchant un coupable plutôt que de raisonner pour se sortir de la.
      C'est pour ça que les chiens sont des animaux domestiques, pour privilégier la survie en toute circonstances il faut être un animal sauvage, il faut être un loup. Comme Red, ou comme Ishii.

      Pendant que les chiens aboient aboient les deux loups regardent le tableau et ne disent rien. Déja en train d'évaluer les possibilités qui leur restent et qui se réduisent de plus en plus. La banque n'a qu'une sortie bloquée par la marine. Les quelques fenêtres donnant sur les autres façades sont loin d’êtres pratiques et sont très certainement surveillés aussi étroitement que la porte. Ne parlons pas d'aller se faire flinguer sur les toits.
      Très rapidement il ne reste que deux solutions. la première découle directement de la présence ou non à Shell town d'un système de tout à l'égout généralisé. La deuxième est fonction des otages...

      Mais d'abord, il faut faire taire la meute. Lui rappeler qu'ici c'est les loups qui commandent. Ou l'aider à se déchirer pour avoir les mains libres.

      -Ishii n'a pas bougé de la planque depuis que Sento a parlé du casse. Il a pas pu nous balancer à la marine sans sortir de la baraque. Pas plus que les fréres Garraleur. Et j'ai pas l'impression que Sento ait encore la gueule d'une balance...

      Inutile d'accuser nommément, Red laisse les gens faire la soustraction rapide et les deux frères Garraleur braquer leurs armes sur les deux hommes que l'agent n'a pas cité. Marty braque les frères et Tom, plus indécis continue de menacer Ishii pendant que Marty cherche à son tour à se disculper.

      -C'est des conneries bordel, j'y suis pour rien...Quand je suis sorti pour aller faire le repérage Sento était avec moi... Et on sait tous qu'Ishii ne pouvait pas le sacquer, Tom à raison il a très bien pu magouiller ça pour qu'il y passe...

      -Dommage pour toi que Sento soit mort, on a personne pour confirmer ce que tu dis... (le deuxième frère ouvre sa gueule à son tour pour remettre une couche de doute) alors moi je vois surtout que tu nous as promis une journée sans marines et que dehors ils grouillent pire que des mouches sur un cadavre...

      -Enfoiré !

      Suant de peur a l'idée de finir ici Marty à un mouvement malheureux et redresse son flingue pour le pointer vaguement vers un de ses accusateurs dont le frangin réagit immédiatement à la menace supposé. Un coup de feu claque et Marty se prend une balle en pleine poitrine. Tout le monde se fige pendant qu'il regarde avec stupeur le sang qui commence à couler à gros bouillon de sa chemise, fait un pas en arrière en tentant d'articuler quelque chose. Puis s’apercevant qu'il tient encore son flingue à bout de bras il presse maladroitement la détente avant de se laisser glisser au sol...

      Pendant une seconde de silence tout les regards restent braqués sur ce cadavre qui était un collègue quelques minutes plus tôt. Jusqu’à ce que le murmure plaintif du plus vieux des deux frères vienne briser le moment d’apathie.

      -Frérot ? Hé frérot ? ça va pas ? Qu'est ce qui t'arrive ?

      L'ainé des deux frères vient de rattraper des deux bras son cadet qui s'effondre et continue à l'interroger, espérant contre toute attente une réponse malgré le trou que la dernière balle de Marty lui a laissé en plein milieu du visage, juste au dessus du nez.

      -Réponds moi frérot, tu peux pas me laisser maintenant, pas comme ça !


      Laissant le frère à sa douleur et à son deuil Red braque maintenant un flingue sur Tom. Aprés tout, avec la mort de Marty il n'y a plus que lui sur la liste des traitres potentiels.

      -Si Marty nous avait balancé Sento l'aurait repéré quand ils sont partis ensemble. Il n'y a que toi qui est sorti seul de la planque quand tu es allé chercher le matos...


    Dernière édition par Red le Mar 6 Mar 2012 - 11:06, édité 2 fois
      Comme la vie peut être laide parfois. Un groupe si unis, ayant fait les mille et un coup ensembles... Il aura fallut d'un seul quoique, d'un seul pet un peu trop de travers. Et c'en fut fini. J'admire le spectacle d'un air attristé, sans comprendre ce qui arrive ni comment est ce que cela a pu arriver. Mes deux grandes palmes ferment les yeux du pauvre Marty. Il lui aura suffit d'une réaction stupide pour se retrouver cloué à terre. Mmmh ces petits hommes, ils sont plein de surprises parfois, et malheureusement pas que de bonnes...

      Alors que la vision du corps inerte de Sen m'avait remplie de joie, voir le premier des frères ainsi que Marty troués chagrine mon immonde cœur qui pourtant a vu de ces horreur durant mes années de vie. Malgré tout, rien y fait ; voir des proches s’entre-tuer ainsi m'horrifie à un point inimaginable, et j'ai beau tenter de broyer mon cœur entre mes énormes doigts pour ne plus sentir cette douleur, je n'y arrive plus. La mine crispée, les traits grillés par la tristesse, mes gros pieds informes restent stoïques, gardant le reste du corps impressionnablement droit. J'ai toujours gardé mes sentiments au fond de moi, jouant de mon immonde corps comme d'une barrière de protection. Mais là, c'est d'une grande difficulté.

      Le survivant des Garraleur est agenouillé sur le corps de son défunt frère, pleurant toutes les larmes de son petit corps, tandis que Tom ne peut s'empêcher de tourner en tout sens, mort d’inquiétude. Red quant à lui reste comme à son habitude aussi stoïque moi, observant la scène son revolver toujours braqué sur petit Tom. Mais l'heure de la messe n'a pas encore sonnée, il nous faut maintenant laisser les prières de côté et trouver une solution à cette situation bien critique.

      _Mmmh... Il y a deux solutions, soit nous continuons à nous entre-tuer... Mmmh... Soit nous cherchons ensembles à nous en sortir vivant.

      _Ishii a raison Rouge ! Si j'avais balancé, crois bien que je serais sortis depuis longtemps!

      Le petit Tom semble avoir appuyé sur l'interrupteur de ses neurones et s'avance maintenant vers les otages tout en gardant au coin de l'oeil le revolver de Rouge toujours pointé sur lui. Ses pieds mal assurés semblent plusieurs fois risquer de tomber mais le petit homme se rattrape à chaque fois. Le pauvre semble au bord de la crise cardiaque, stréssé par le revolver de Rouge ainsi que par tous les marines nous attendant à l’extérieur du bâtiment... C'est vrai que pour une situation critique, c'en est une.

      _Écoutez les gars, suffit juste qu'on se serve des civils comme de gilets par balle, c'est simple non ?

      Quel imbécile ce petit homme, le crier haut et fort ainsi alors que ceux dont il parle sont à peine quelques mètres plus loin. Forcément son discours crée un tollé et les cris se mettent à pleuvoir de toute part, mais Tom les fait taire rapidement. Prenant une jeune femme par les cheveux et la tirant vers lui, il braque son arme sur sa tempe, imposant alors le respect à tous les autres civils.

      _Le prochain qui l'ouvre, ou qui respire même un peu trop fort, je le bute, c'est compris !!?

      Voulant joindre les gestes à la parole, il lance son poings vers le visage de la petite femme. Mais son membre est au dernier moment interrompu par mon immense palme bloquant son coude dans un craquement accompagné d'un cris de douleur.

      _Kyaaaaaaaa !! Qu'est... Qu'est c'que tu fous Ishii?!!


      _Mmmh... Ces pauvres petits hommes n'ont rien à voir dans nos histoires... Mmmh... ne les mêle pas à des choses qui ne les regardent pas.

      _Tu m'as brisé le bras ! Sale ...

      PAN


      Ça venait d'un civil un peu plus zélé que les autres ayant profité de la pagaille pour sortir une arme à feu et tirer sur le petit Tom. L'otage plus tout à fait otage m’observe maintenant, je lui rends son regard et aperçois dans ses yeux la volonté d'en finir aussi vite que cette foutu histoire a commencé. Reste à savoir maintenant lequel de nous deux sera le plus rapide. Tom lui, a aussi décidé de se la jouer rapide ,mais pour sa mort cette fois. S'il avait du jouer au loto, il aurait sûrement parié sur un coup de Rouge, comme quoi le danger provient toujours de là où on l'attend le moins.
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        PAN !

        Parfois les vieux réflexes ont la vie dure. Surtout quand ils assimilés à la survie.
        La seconde détonation est si proche de la première qu’on pourrait presque les croire simultanés, Tom s’effondre, l’homme s’effondre. A cette distance la il n’a jamais fallu plus d’une balle à l’agent Red pour terminer une conversation. Et comme d’habitude quand il se sent menacé, il a tiré pour tuer.

        Dans la tête de l’agent défilent toute une série d’options. Et tout aussi vite une liste de résultats plus ou moins probants. D’emblée Red élimine rapidement celles qui passent par un combat immédiat contre Ishi. Quel que soit le résultat de l’affrontement ces pistes conduisent toutes à des conclusions proches, et tout à fait défavorables à l’agent Red. Dans chacune la marine récolte la gloire et le pognon tandis que la pauvre taupe du Cipher Pol est écartée des honneurs et gagne à la place un rapport pour incompétence. Hors de question. Personne ne dupe l’agent Red.

        Restent les autres solutions, celles ou Red continue à jouer Rouge encore un peu. Le temps de se sortir de ce guêpier avec Ishi à sa pogne, pour mieux le trahir et le poignarder ensuite. Ishi, sa morale à la con et ses hésitations de fillette humaniste dans un corps de brute. Le sortir d’ici sans qu’il décide de se lancer dans un baroud d’honneur suicidaire va pas être facile…

        Les otages s’agitent, effrayés par tous ces cadavres qui apparaissent un peu partout, certains moins malins que d’autres se disent que le moment est peut être venu de penser à la fuite, d’autres plus coriaces jettent des regards en coin sur les deux flingues au sol. Les derniers se voient déjà morts et finissent doucement de se persuader que tout est fini. Avant toute chose il s’agit de tuer dans l’œuf toute pensée rebelle, parce que si la situation vire au chaos, tout le monde sera perdant.

        En deux pas Red est auprès des cadavres, balançant d’un geste du pied les deux armes hors de portée des courageux pendant que d’un regard noir et d’un mouvement de son pistolet il leur signale clairement qu’ils sont percés à jour. Puis reculant sans tourner un instant le dosà Ishi il se place ostensiblement à proximité de la porte, prêt à intercepter toute tentative de fuite. Et de sa place il jette un coup d’œil discret à l’extérieur.

        -Tom n’avait pas complètement tort et tu le sais. Ces rats de marins sont partout. On pourra pas sortir sans eux…(d’un geste vague de la main Red englobe les otages terrifiés). Ce sont des conscrits la dehors, ils ne tireront pas sur des civils, ils préféreront attendre pour nous choper plus tard.

        Aussi impassible que la montagne Ishi reste stoïque, regardant rouge de cet air de bonze éclairé et patient qui a l’art de foutre en rogne toute personne moins moralement irréprochable…

        -Tu le sais Ishi, c’est ça ou sortir armes à la main pour mourir truffé de plomb par ces ptits soldats. Ou se rendre évidemment. Mais ça ne me dit vraiment rien. Alors soit tu me suis et tu pourras t’assurer que ces moutons s’en sortent, soit je sors avec eux et tu crèves ici tout seul…
        A toi de voir Ishi, mais décide toi vite.


      Dernière édition par Red le Mar 6 Mar 2012 - 11:05, édité 1 fois
        Cet instant où nos deux regards se croisent, où la haine emmêlée à la peur fait face à moi, ce moment me paraît une éternité. Mais dans la réalité, il ne dure que quelques secondes, le temps que les neurones se connectent, envoient un message de douleur au cerveau et que le cœur ne s’arrête de vibrer. Le pauvre petit homme n'aura pas eu de chance.

        Je tournes ma grande gueule vers Rouge. Cet homme me fait peur, aussi froid que de la glace, aussi inexistant qu'une goutte d'eau tombant sur mon crâne. Je l'aime bien mais je sais qu'il n’hésiterait pas un instant à en finir avec moi s'il trouvait dans ma grosse carcasse la moindre gène.

        Mais pour l'instant le petit rouge préfère se concentrer sur les otages et calmer encore une fois la petite meute de chatons voulant jouer aux tigres. Dans ce genre de situation, le grand chien aboie et les félins se remettent au garde à vous. Sauf que lorsqu'il y a deux chiens, aussi féroces l'un que l'autre, parfois ça aboie un peu trop fort, les crocs se sortent et les griffent se mettent à griffer. Moi je cache cette peur sous mon air de vieux sage et admire Rouge faire son travail tout en surveillant le moindre de ses gestes. Nous étions sept, nous ne sommes plus que trois. Forcément, ma substance grise fonctionne à plein régime moins pour savoir comment sortir que de savoir qui sera le prochain sur la liste.

        Le troisième larron continue à pleurer son fraternel mais réagit au moment où Red parle de sortir d'ici.

        _Non mais les gars... On ne va pas l'laisser là, faut l'amener à l'hosto... faîtes quelques chose, c'est mon frère BAKA !!

        Les lèvres trempées de la larmes, la voix tremblante d’émotion, c'est à peine si l'enfant arrive à prononcer sa phrase sans bafouiller à chaque mots. Tant d'émotions, quelle triste affaire...

        _Hmm... Désolé mais hmmm... Rouge a raison nous devons nous en aller... Nous ne pouvons plus rien pour lui... Hmmm par contre je ne reviendrai pas là dessus. Hmmm... Nous ne toucherons pas aux otages... As tu vu comment ils ont tiré sur Sento ? Pour sûr que je ne l'aimais pas, mais quand même... Hmmm... Dehors ce ne sont pas des bucherons, ce sont des exterminateurs.

        Relevant mon grand front, je fais maintenant face au petit Rouge de toute ma taille, le faisant ainsi comprendre que s'il critique encore ma façon de voir les choses, cette histoire risque de mal se terminer. C'est vrai que je ne veux pas l'affronter, c'est vrai aussi que malgré ma taille, malgré que ce ne soit qu'un petit homme, je ne suis pas sûr d'être à la hauteur d'un défi aussi grand, mais je n'ai pas le choix. Ma vie est dictée par des règles, implacables, intransigeantes, auxquelles je n'oserais jamais déroger. Sans m'en rendre compte, je me mets à réciter à haute voix vers laquelle mon esprit est tourné :

        _Règle numéro III : "Ne te salis les mains que du sang de tes ennemis."

        Cette idée en entrainant une autre, les connecteurs logiques se liant entre eux sans que je ne m'en rende compte, je me mets encore à réfléchir à voix haute.

        _Hmmm à y réfléchir, il y a forcément une taupe parmi nous... Hmmm Sento était bien de trop prétentieux pour ce genre de chose. Les deux frères sont...Hmmm... Sans vouloir être méchant... Trop bête pour avoir prévu un coup comme ça sans s'être fait prendre avant... Quant à Tom et Marty... Hmmm... Trop honnêtes. Façon de parler bien sûr. Hmmm... En fin de compte tu es celui dont on connait le moins de chose Rouge. Même ton nom sonne comme le code d'une série B.
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          Héhé, à mesure que la partie avance les joueurs révèlent leurs jeux. Les cartes se font moins nombreuses dans les mains et les possibilités plus facile à évaluer. Mais on a beau tomber les masques la donne ne change pas. Et sur la table le pot est toujours aussi attirant. D'autant plus qu'avec la diminution drastique des participants il y a de moins en moins de partage à faire.

          -Et même si c'était le cas, au fond qu'est ce que ça change ? On est tous dans la même banque, à patauger dans la même merde et avec le même probléme qui nous attend la dehors. Alors si tu veux jouer dans leur camp et essayer de me descendre vas y. Mais je te conseille de ne pas me manquer...

          D'un geste de cowboy Red fait volter son manteau, découvrant sa chance et les pistolets qui y pendent. Ses armes que les deux survivants de la bande l'ont vu de nombreuses fois dégainer avec une vitesse et une précision qui ferait baver d'envie le plu rapide des cobras.

          -...Parce que moi, je te louperais pas...

          Sans quitter Ishi du coin de l’œil Red rejoint les deux Ghallager, Tim, le mort, et Tim, le vivant...Sur le chemin il sélectionne trois otages et d'un geste de son arme il les fait se lever et les envoie s'aligner contre le mur. Puis il s'agenouille à coté de Tim, prenant évidemment soin de le placer entre Ishi et lui. On ne sait jamais.

          -Écoute moi bien Tim, voila ce qu'on va faire. Tu vas prendre les trois la bas, et sortir dehors. Tu restes aussi planqué que possible, et tu les gardes bien serrés autour de toi . Tu n'as que quelques mètres à faire jusqu'au charriot, tu rentres à l'intérieur et dés que tu y est je te rejoins avec ton frère... Hé ( D'une claque sèche Red ramène le regard de Tim qui s'attarde sur le corps au sol) Tu me regardes quand j'te parle est ce que t'as compris ? Répète !

          -Ouais ouais c'est bon j'ai compris. Je prends les otages, je sors, je vais au véhicule, tu me rejoins avec mon frère... Je pars pas sans lui ok?

          -T’inquiètes pas pour lui, je m'en occupe. Si tu fais ce que je te dis je te promets qu'il va s'en tirer...

          Red relève le môme, le fixant longuement pour vérifier qu'il a bien compris ces instructions et qu'il va réussir à juguler encore un peu la crise de panique qu'il sent poindre à chaque fois qu'il tressaille. Puis il le pousse vers les otages et la porte.
          Tim obéit comme il peut, brutalisant un peu une femme de ménage en larme pour montrer a ses derniers potes qu'il ne perd pas complétement les pédales. De son coté Ishi a sa moue des mauvais jours, mais le regard noir de Red comme la main qu'il a posé sur un de ses flingues le dissuade d'intervenir. Et puis, peut être que lui aussi aimerait bien que le môme réussisse.

          Le môme gueule qu'il va sortir et qu'il a des otages. Il ouvre la porte et passe dehors en poussant les trois civils devant lui comme maman poule avec ses poussins... Dans la banque tout le monde tend l'oreille et Red commence même à se rapproche de la porte...
          Mais la salve qui retentit à l'extérieur brise net son mouvement. Pas un coup de feu de tireur d'élite ou de deux, mais une vrai salve d'une trentaine de fusils façon pelotons d’exécution. Dehors les bleus ont tirés. Et Red n'a pas besoin de jeter un œil pour être sur qu'ils n'ont pas butés que Tim...

          Red esquisse un rictus malsain et un sourire mauvais qui pourrait faire frémir d'angoisse une hyéne...

          -Autant pour moi Ishi, t'avais vu juste, pas de bol pour le môme...




        Dernière édition par Red le Mar 6 Mar 2012 - 11:05, édité 1 fois
          Rouge me fait sourire, enfin presque. Il n'arrive pas à m'arracher ce haussement de lèvres mais sa façon de réagir à mon pique montre bien dans quelle position nous nous trouvons.

          Les choses sont ainsi dîtes. C'est bien ce petit homme qui nous a mis dans cette situation. Mais il n'a que raison, pour le moment cela ne change rien. Nous nous trouvons tous les trois dans le même bousier. Rien y change, les menaces, que je connais déjà, volent quand même et les chose se clarifient ainsi.

          La collaboration est de toute façon obligatoire, alors nous mettons les sentiments de côté je tente de supporter la divergence d'opinion. Lorsque Rouge propose au survivant des frères de sortir accompagné d'otages, je n'ai d'autres choix que d'accepter. Je fais la grimace, c'est pour dire à quel point mon visage déjà naturellement laid se déforme par l'énervement occasionné. Mais à quoi bon ? Peut être que Rouge a raison après tout. Peut être que les marines présents ne sont pas là pour faire un massacre mais pour défendre les otages. Rouge rassure le petit homme qui accepte d'abandonner son frère. Je me demande bien s'il conte respecter ses dires si tout se passe comme prévus.



          _Hmmm tout ne se passe pas comme prévus.


          Les coups ont plu. Les corps sont tombés, enfin j'imagine et je me retrouves maintenant seul fâce à ce monstre de Rouge. La colère monte mais je sais que je ne suis pas de taille contre ce petit homme. A la colère se mêle aussi le dégoût. Voir ainsi s'afficher un sourire aussi horrible que ma grosse face de cachalot me fait remonter les tripes. Que cet homme soit aussi froid qu'un mont enneigé ne m'a jamais trop dérangé, qu'il soit aussi satisfait de voir tant d'innocents tomber par notre faute est autre chose. De par ce ricanement, Rouge vient de déclarer la guerre.

          Mes poings se crispent sur le fourreau de mon épée et la dégaine avec le plus de rapidité dont je puisse faire preuve. Balançant mon gros corps vers Rouge, je fonce la lame en avant en direction du combat et sûrement de la mort. Cet homme est bien plus fort que moi, alors je ne passe pas par l'échauffement. Je ne tente même pas une petite frappe et met directement tous mes énormes muscles en mouvements, jouant de toute la force de mon pauvre corps dans un coup d'épée horizontal. Je n'ai aucune chance si je me satisfaits de petits coups de jugements et de toute façon ce n'est pas son genre de tenter autre chose qu'un coup fatal. Il comprendra.

          L'épée part et finit dans le vent. Ce Rouge a évité mon coups aussi facilement que j'écrase les mouches venant se coller trop près de mon énorme corps. Je me disais bien aussi... Dans quoi est ce que j'ai pû m'aventurer...

          Alors que je me prépare à supporter la riposte, mes deux grosses oreilles perçoivent le bruit de détonations provenant de l’extérieur. Mes réflexes bestiaux ne demandent pas d'autres informations et ma replète de paluche saisis une table se situant à ma droite qu'elle renverse pour se protéger de balles giclant maintenant de toutes parts. L'assaut est donc donné. Les petits civils se situant encore dans la banque gesticulent pour tenter de survivre, en criant à gorge déployé, comme si les balles sifflantes ne suffisaient pas à abîmer mes grosses oreilles. Mes minuscules globes tentent de trouver un objet et mon regard se promène sur la salle, perdant ainsi de vue le petit rouge. Enfin j'aperçois ce que je cherchais, une longue table est ainsi posée deux mètres devant moi. Rampant de toute ma masse afin d'être toujours protégé, je saisis le mobilier avec grande poigne et lance la table vers les otages, les protégeant ainsi des balles.

          Je reste ainsi, affalé contre le sol jusqu'à ce que les tirs se taisent et que les lames marines sortent de leurs fourreaux.
          L'asseau est donné.
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            Enfin poussé à bout Ishii se décide à libérer la violence contenue dans sa grosse carcasse et se jette sur un agent qui n’attend que ça. D’un pas glissant de coté Red évite la frappe toute en force de l’homme poisson tout en dégainant son propre coupe choux et en se mettant en garde. Lame pointée sur l’énorme braqueur. Il est temps de savoir quelle taille à la couche de gras qui protège la bête.
            Red avance vers Ishii qui commence à prendre conscience de l’étendue de son erreur, mais il n’a pas le temps de conclure dans le sang. Dehors la marine a décidé que le cirque avait assez duré, et passe à l’attaque en commençant l’assaut par une fusillade digne d’une préparation d’artillerie. Il y a tellement de tirs qu’on pourrait penser qu’ils veulent ouvrir les murs à coups de flingues. Technique classique de la marine, la ou un agent expérimenté pourrait suffire à résoudre le conflit de manière optimale on préfère gaspiller hommes et matériels. Pas vraiment un problème d’habitude pour l’agent Red, sauf quand il se trouve placé dans la colonne « dommages collatéraux probables ».

            Pendant qu’Ishii joue le protecteur des civils juste au bout, l’agent Red lui ne songe qu’à sauver sa peau. Sauver sa peau et évidemment ne pas finir en taule à devoir expliquer à des bleubites bornés qu’ils ont réussis à capturer un agent du gouvernement.

            La salve de tir marque une pause, le calme avant la charge, celui ou les officiers planqués à l’arrière crient les poncifs du genre, depuis « Chargez » jusqu'à « baïonnettes aux canons » suivant les gouts et les méthodes.
            Une pause parfaite pour organiser une sortie de la dernière chance. Red sort son habituel dernier atout, une grenade, l’allume sous les yeux terrifiés des otages et le regard haineux d’Ishii. Et sème une dernière fois la pagaille en la laissant rouler au sol. Au Cipher Pol quand il y a des civils dans la zone, on appelle ça la parade Alabasta. On est nostalgique au Cipher Pol.

            -Sauve qui peut messieurs, tout va péter, C’EST LA FIN ! BAHHHH !

            Et comme de braves petits pions poussés à bout par un méchant joueur, tout le monde obéit au gentil agent générateur de chaos. Trop content de pouvoir enfin avoir l’impression d’agir, les civils sautent sur leurs pieds et filent en hurlant vers les sorties, désertant le coin et se déversant dehors comme des rats abandonnant un navire qui sombre. Non sans hurler aux types dehors de ne pas leur tirer dessus. Braves gens…

            Red laisse sortir les premiers histoire d’amortir les balles des plus nerveux de la gâchette qui se préparent la dehors. Et comme la ruée semble bien se passer il se prépare à suivre, se débarrassant hâtivement de ses armes apparentes pendant qu’Ishii se relève et met la main sur la grenade. Son œil de lynx ayant tout de suite repéré ce que les crétins de civils n’ont pas remarqué. Fumigène et non pas explosif.

            -Vraiment rien de personnel vieux, c’est le boulot. Bonne chance avec la marine…

            Red n’est pas encore assez mesquin pour rajouter « Sans rancune » au seul type qui ne peut pas se faire passer pour un civil. Il s’écarte pas à pas d’Ishii et au moment ou la grenade fumigène se déclenche et fait disparaitre l’homme poisson dans un torrent de fumée grisâtre il lâche son arme et tourne les talons. Filant comme les civils vers les bras accueillants des braves gars de la marine en criant « je suis un otage, je suis un otage ! »

            Dans moins de dix minutes il sera tiré d’affaire, et il pourra réfléchir à la façon dont il va maquiller ce fiasco en succès dans son rapport…


          Dernière édition par Red le Mar 6 Mar 2012 - 11:05, édité 1 fois
            *Merci Rouge, merci du fond du cœur. C'est vraiment un plaisir de te voir apporter le soutiens dont j'ai besoin maintenant ? Ah tu t'en vas ? Bon et bien à la prochaine alors... On se revoit bientôt ? Si je ne finis pas ma vie au fond d'une cellule ou au bout d'une lame de marine dans les prochaines secondes bien sûr...*

            Étrange situation. Alors que tout le monde fuit, que les cris suraiguës des victimes hystériques pleuvent dans mes grosses oreilles trop sensibles, moi je reste coït. Debout droit comme un I, je dépoussière mon trois pièce abîmé par les épreuves de cette dure journée sans tenter la moindre fuite. A quoi bon ? De toute façon je finirai par me faire ramasser quelques mètres plus loin criblé de balles si je tente de m'enfuir... Et puis comment pourrais-je réussir à passer pour un petit hommes avec ma monstrueuse gueule ? Il ne me reste qu'à attendre.

            Alors que la fumée commence lentement à disparaître, j'aperçois entre deux voluptés une ombre apparaître puis peu à peu se transformer en un corps musclé de marine, puis en un visage et en une épée à la ceinture. Re-dégainant ma lame, je me prépare sans un mot au combat. Ne rêvons pas, s'ils peuvent en finir sans procès ils le feront, je ne suis pas prêt à tenter le risque d'une reddition sans violence.

            _Ishii Môsh, vous êtes accusé d'un tel nombre de méfaits que je ne les citerais pas tous. En garde.

            _Mmmh... Vous veillerez à enterrer mes défunts camarades comme il se doit.


            Sans attendre de réponse, je me prépare au combat tandis que l'homme continue d'avancer vers moi, un moue dubitative au visage. Une casquette de la marine sur la tête, une longue cape descendant le long de son dos jusqu'à ses bottes, l'homme semble être le responsable de cette base. Pour sûr que le combat risque d'être impossible pour moi. Mais de toute façon ma carcasse ne se défendra que pour combattre son propre honneur. C'est au tour de mon adversaire de sortir son épée et de tenter directement de me couper le bras. Avec lui, il n'y aura pas de fioriture au moins. Malgré mon corps d'immonde cachalot, j'esquive rapidement le coup et lance mon arme en direction de ses yeux, gardant le manche dans ma grosse poigne. L'homme part le coup avec une facilité déconcertante, affichant un sourire amusé de ses petites dents blanches. Nous nous regardons ainsi, dans le blanc des yeux durant un moment intemporel sans qu'aucun de nos muscle ne veuille bouger.

            _Ishii Môsh, vous n'avez aucune chance.

            _Hmmm... Et alors ?

            D'un pas de côté, je me décale sur sa droite pour retenter de percer sa défense et attaque d'un coup latéral le plus puissant que mes énorme muscles puissent faire. Malgré que le marine semble avoir paré avec plus de mal, le résultat est le même. Je tente ainsi des coups de tous côté, de gauche à droite, de haut en bas. Mais bras gesticulent à une vitesse si folle que je ne m'en serais jamais cru capable d'une telle force, d'une telle rapidité. Mais rien y fait, le marine ricane.

            _Abandonnez monst... monsieur Môsh.

            D'un geste à la limite de l'humain, l'homme use son épée si vite que je la perds de vue. Ma main se relâche et mon épée se retrouve à terre. Mes deux plates pupilles regardent le soldat pointer sa lame vers ma gorge. Mes deux grosses jambes s'effondrent alors par terre. C'en est donc fini.

            Quelques secondes plus tard je me retrouve enchainé et deux gardes arrivés entre temps me trainent jusqu'à la prison. Alors que mon amour propre meurt lentement, mes pensées se tournent vers un certain homme.

            *Merci encore Rouge... Un jour je te retrouverai. Ce jour là je saurai pour qui tu travaillais.*
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              Dehors Red se fond dans la masse, entre la confusion des militaires qui tentent de s'occuper des otages tout en lançant l'assaut, les cris des spectateurs qui veulent du sang ou au contraire le réprouve et l'hystérie des otages qui peuvent enfin se lâcher, il est extrêmement facile pour l'agent du Cipher Pol de se glisser en douce entre les pattes de la marine avant de filer en fourbe.

              Et quinze minutes plus tard alors qu'Ishi découvre les joies de la garde à vue façon marine, avec tabassage, insultes, et plus si affinités, Red lui est repassé en mode agent incognito, a changé de fringues, nettoyés les traces du dernier boulot et marche d'un pas tranquille mais décidé vers son bonus de fin de mission. Dans sa tête, en agent consciencieux il agence déjà son rapport, étudiant soigneusement ce qu'il va y mettre pour que l'opération ne ressemble pas trop à un fiasco ou plutot que le fiasco ne semble pas imputable à l'agent Red. Il s'agit de bien axer le compte rendu sur la façon dont son infiltration a été mené de main de maitre, ainsi que sur le piège soigneusement préparé que la marine à transformé en bain de sang en ne suivant pas ses indications.

              Au Cipher Pol rejeter les fautes sur les autres est une discipline olympique, et l'agent Red a dépassé depuis un moment le stade de l'amateur éclairé dans le domaine.

              Red arrive à la planque de la défunte banque de braqueur avec, d’après ses estimations, une bonne heure d'avance sur la marine. Juste le temps de s'assurer que le produit des précédents casses ne soient pas perdus. Ce serait quand même dommage.
              Red entasse le magot sur une table et fait le partage. Une liasse pour le Cipher Pol, deux pour l'agent Red, une liasse pour le Cipher Pol, deux pour l'agent Red... Et comme l'agent Red n'est dans le fond pas un mauvais bougre il laisse même une liasse sur dix dans la planque, pour que les marines qui viendront après avoir interrogé Ishi aient quelque chose à mentionner dans leur rapport.

              Puis il transfère les sacs dans la carriole la plus proche avant de partir vers la banque la plus proche, cette fois ci l'agent Red a un dépôt à faire...


              (...)

              6 mois plus tard, à la prison de Logue Town, dans une cellule classique, et dans le fond pas si pire...

              -Ishi, courrier. y'a un colis pour toi.

              Dans le fond de sa cellule, le cachalot assoupi lève un sourcil interrogatif du livre qu'il est en train de lire, avant de se lever pour rejoindre le gardien à la porte. S'il y a bien un truc qu'il n'a pas prévu c'est de recevoir du courrier. Du courrier de qui ?

              Le garde fait passer le colis. Le colis au sceau bizarrement toujours intact, étrange, d’habitude les gardiens ouvrent tout... Et puis Ishi regarde le tampon et comprend, Les deux lettres sur le dessus de la boite le rendent aussi inviolable pour les pauvres matons du coin qu'un bunker révolutionnaire pour un officier de la marine solitaire. Juste deux lettres, CP.

              Ishi hésite un instant puis se décide, rien à perdre à ouvrir de toute façon.

              A l'intérieur une autre boite, et un mot. La boite contient des cigares, de très bons cigares, les Rough Tell de la marque Sea Wolfs, des cigares fait pour durer longtemps, grand comme des bras de bébé et plus large encore. Il y en a cinq. Et sur le mot juste une courte phrase écrite à l'encre rouge.

              Il y a des choses qui aident à survivre en cabane. Inutile de me remercier, de toute façon ils sont payés avec ta part.
              Mais fait gaffe, fumer tue.
              Red