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Un casse pour deux [PV Ishii]

Aujourd’hui, c’est le grand jour, mon équipe et moi préparions notre premier casse sur East Blue. J’ai préparé le coup en pas moins d’une semaine, j’ai tout étudié dans les moindres détails, fallait que ça se passe sans accrocs. Slim avait repéré les lieux en me confirmant que le système de sécurité était à désirer. Trois gardes à l’intérieur, quatre escargocaméras parcouraient les murs en guise de surveillance. Pas vraiment de quoi s’inquiéter a priori, on entre, on braque, on se casse ; pas plus compliqué que ça. J’avais demandé à Jack de concocter une petite bombinette dont il avait le secret pour faire péter le coffre-fort. Parfois, j’avais un peu peur qu’il mette un peu trop la dose, Jacky Boy avait tendance à ne pas lésiner sur les explosifs…Je me rappelle qu’une fois, il avait failli nous faire exploser avec le bâtiment qu’on braquait…On aurait pu y passer ce jour-là. Enfin bref, en général, il nous fait toujours un bon boulot.

Joe était en train de se faire un petit head’s up avec Slim, histoire de passer le temps avant le braquage. Bien entendu, ce bon vieux Slim se faisait encore plumer pour la énième fois…Je me demandais comment pouvait exister un tel poissard en matière de cartes et autres jeux d’argent. Pour ma part, je fumais tranquillement une clope tout en parcourant les plans de la banque. J’étais un peu le cerveau du groupe, c’était à moi qu’appartenait la lourde tâche d’élaborer les coups les plus audacieux tout en apprenant tout ce qui était bon à savoir. Chaque casse était différent, tous les paramètres à prendre en compte étaient différents…C’était ça qui rendait la chose aussi jouissive à chaque fois. J’écrasais ma cigarette dans le cendrier de la table basse avant de regarder ma montre…Quinze heures vingt…Il était temps d’y aller.

« Bon les gars ! Il est temps d’y aller ! Jacky Boy prends ta bombe, Slim prends tout le matériel qu’on a besoin, Joe comme d’hab’, tu feras le guet en attendant qu’on ait fini. En route mauvaise troupe ! »

Ma veste sur le dos, les équipements pris et la bombe prête, nous sortions de notre planque pour nous rendre dans l’une des nombreuses banques de Honnoji situé sur l’île de Shimotsuki…Cette ville composé de trois mille habitants grouillaient de commerces en tout genre, il y avait fort à parier qu’il y aurait un gros paquet de fric enfermé dans leur coffre. Nous marchions de concert dans la rue principale de la ville. Les passants allaient et venaient sans faire attention à nous, trop préoccupé par leur petite vie routinière si peu excitante. Moi, je visais gros, je visais grand, une vie faite de frissons et de fric à n’en plus compter ! Bien sûr, ce n’était pas sans risques, nous pourrions très bien tomber sur un obstacle qui nous dépasserait ; cependant, je calculerais mon coup le moment venu…

La banque était maintenant devant nos yeux, plus grande que la moyenne des bâtisses environnantes. J’espérais que le faste qui imprégnait ses murs renfermaient des millions de berrys que j’aurais gagné à la sueur de mon front…Enfin presque dirais-je. Mon cou se balança de gauche à droite tout en faisant craquer l’os. Mes yeux commencèrent doucement à se tinter de sang, chaque fois c’était la même chose depuis cette expérience pseudo scientifique. Quinze heures vingt-cinq…

« On a dix minutes les gars, pas une de plus… »

Slim entrait le premier tandis que je lui emboitais le pas, derrière nous Jacky Boy fermait la marche.

« Tout l’monde à terre ! C’est un Hold… »

Slim interrompit sa phrase...C’était quoi cette connerie ? Tout ce beau monde de la banque était déjà au sol, il avait l’air tous aussi effrayé les uns que les autres…Quelqu’un m’aurait devancé sur ce coup ? Soudain, une autre équipe sortit de l’arrière salle, là où était situé le coffre-fort de la banque. Bon ! Il va falloir improviser…On est deux bandes au même endroit, au même moment, ça ce n’était guère banal. Je fouillais rapidement dans la doublure de ma veste pour y dénicher mon paquet de cigarette. La braise incandescente commença à brûler tandis que je tirais dessus.

« Bon ok…J’vois l’problème…Vous là, vous vous barrez d’ici en vitesse, on a pas besoin d’une bande d’amateur pour nous pourrir le boulot. C’est notre casse compris ? J’vous donne vingt secondes…Dépassez ce délai et… »

Soudain, un autre type beaucoup plus imposant que les autres gusses sortit à son tour du coffre…
    A peine sortis de prison depuis quelques semaines que les affaires reprennent. A croire que je veux déjà y retourner. C'est vrai que vu les bras cassés qui m'entourent pour ce casse, j'ai intérêt à faire attention si je ne veux pas vite me retrouver dans une impasse.

    Une impasse d'ailleurs, c'est là où je me trouve en cet instant. Une ruelle sombre bouchée par un grand mur de pierre. A gauche, un mur de pierre, à droite, un mur de pierre. En face.... Le lecteur aura deviné tout seul. En tout cas ce n'est pas ici que je devais aller. Il ne manquerait plus que la bande de bras cassés avec qui je suis me prenne pour plus bête qu'eux. Sans jeu de mot avec mon apparence.

    Mes deux gros pieds font demi tour tandis que mes yeux plats tentent de se repérer. Ce ne devrait pourtant pas être si difficile que cela de trouver l'une des seules banques de la ville. Et puis, ce n'est pas comme si j'avais passé des heures à travailler dans ce village durant mon enfance...

    Mes oreilles redécouvrent ses bruits qui m'ont été si familiers durant des années, mes énormes narines reniflent le bruit du fer fondu du vieux Todd, toujours à fabriquer de magnifiques sabres. Les reflux de poisson de l'ancêtre vendeur de poiscaille viennent maintenant titiller mes pupilles puis c'est au tour du bruit des fracas d'épée du Dojo du village de venir gambader jusqu'à mes grosses oreilles. Un sourire satisfait de l'homme redécouvrant de vieux plaisirs vient éclore le long de mes larges lèvres. Tous ces hommes que j'ai croisé sans jamais même ne leur adresser un mot, que j'ai vu sans même discerner leurs visages, ces hommes sont une partie de mon passé. Celui où je n'étais encore qu'un enfant pas plus grand qu'eux.

    _Hmmm navré petits hommes, me voilà venu pour vous prendre l'or dont de toute façon vous n'avez que faire.

    Alors que mon esprit se perd peu à peu dans des méandre, mes larges yeux croient apercevoir la silhouette de trois hommes bien connus. En fin de compte je ne connais pas leur nom, mais ça n'a pas d'importance. De toute façon, je n'aurai pas été si pauvre, pas aussi démuni, je n'aurai jamais accepté de travailler avec de si minables voleurs.

    _Eh Ishii, t'es en retard ! On avait dit 15 heure !

    C'est étrange comme la stupidité humaine peut parfois m'énerver. Sans même les saluer je me dirige vers le benêt venant de prononcer ces mots. Au bout de deux syllabes, il réussit déjà à faire une erreur... Je le saisis par surprise au niveau du cou à l'aide de ma grosse poigne et le soulève du sol.

    _Tu cries encore une fois mon nom en publique et je t'étripe sur place.

    Les trois énergumènes ont compris qu'il ne fallait pas m'énerver. Il tentent de me calmer en s'excusant et en miaulant des mots doux mais ça ne sert à rien. J'ai déjà relâché le bavard et pars maintenant vers la banque sans dire mot de plus. J’espère simplement qu'ils savent ce qu'ils ont à faire.

    _Tout l'monde à terre et qu'les femmes enlèvent leur hauts ! C'est un Hold Up !

    _Ahahah ouai bien dit Terry !!

    _Hmmm...

    _Heu... Bien dit Alpha, euh... Tango... Enfin bien dit quoi...

    _Hmmm....

    _Ah et euh … C'était une blague pour les femmes hein... Heu mais pas pour le Hold Up...

    Comme entrée fracassante, on aura vu mieux, tellement qu'un garde tente même de sortir l'une de ses armes à feu. Le pauvre était trop lent et mon poing vient se fracasser contre le haut de son crane avant qu'il n'ait pu dégainer. Les autres gardes sont maintenant les bras levés et les yeux apeurés. Je peux enfin partir dans la pièce du fond vider le coffre pendant que les autres surveillent les gardes et les civils. Pour un petit coffre comme celui de cette banque, même après n'avoir que peu travaillé durant 5 ans, ce devrait prendre moins de deux minutes.



    J'écoute le claquement du coulis descendre de plus en plus bas, jusqu'à devenir presque inaudible. Les trois premiers verrous sont ouverts. Il n'en reste plus qu'un qui ne tiendra plus longtemps. J’espère que dans l'autre pièce les trois énergumènes font leur travail.

    _Hé Ish... l'ami, tu as bientôt fini ?

    Me retournant, j'aperçois de mes yeux horrifiés les trois petits hommes plantés là devant moi, un sourire niai planté jusqu'au creux de leurs oreilles.

    _Mais !!! Qu'est ce que vous ...

    « Tout l’monde à terre ! C’est un Hold… »

    Les trois imbéciles courent comprendre ce qu'il se passe tandis que moi, je reste ainsi, la paume posée sur le menton, l'air crispé attaché au visage. J'aurai du écouter mon instinct, je n'aurai jamais du accepter de faire ce casse... Me levant difficilement je mets mes énormes jambes en marche en direction du raffut. J'arrive dans la pièce sans mot dire et voit l'air crispé d'un des bandits se défaire sous mon apparition. Lui, il ne m’intéresse pas, je préfère directement marcher vers celui qui ressemble le plus à un leader. Je plante mes deux yeux en les écartant au maximum tout en faisant front de mon immense carrure devant le petit homme. Sortant un cigare offert par un certain Rouge, je me mets enfin à parler :

    _Hmmm... Ici les règles sont simples. Ce sont les miennes. Mais je suis quelqu'un de sympathique, alors je vous offre deux choix. Vous pouvez sortir d'ici dans les trente secondes. Ou vous pouvez... mourir, tranché en deux par mon épée. A vous de voir.


    Dernière édition par Ishii Môsh le Ven 19 Avr 2013 - 1:52, édité 1 fois
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    Un colosse, une montagne se dressait devant moi malgré mon mètre quatre-vingt-dix, je n’avais guère l’habitude que l’on me regarde de haut ; en général c’était l’inverse qui se produisait. D’ailleurs ce type n’avait rien d’humain, mon sourcil droit s’arqua tandis que je me demandais bien ce que pouvait être ce gars. A vue de nez, il ressemblait à un homme poisson, il devait certainement en être un. Je tirais sur ma cigarette laissant quelques secondes d’attente s’installer depuis qu’il avait pris la parole. Alors comme ça monsieur la poiscaille souhaite que l’on s’en aille avant que l’on se fasse réduire en charpie par son épée ? Intéressant, vraiment…Vu sa carrure, il pourrait mettre à mal bien des gars, malheureusement pour lui, je n’étais pas homme à me laisser impressionner pour si peu …Mon regard bifurqua vers Slim et Jacky Boy.

    « Vous savez ce que vous avez à faire ? Pendant ce temps je vais tailler une bavette avec l’homme poisson »

    Jacky-boy me souriait tandis que Slim contemplait l’armoire à glace légèrement apeuré par ce qu’il voyait. J’ignore si ce dernier avait saisi mon trait d’humour mais qu’importe, il allait faire le job pendant que je m’occupais du cas de la poiscaille. Cela me rappelait quelques souvenirs d’une époque qui était désormais lointaine pour moi, j’avais déjà affronté des gars de sa race par le passé. En général, ils avaient toujours été assez présomptueux, sûr de la supériorité des hommes poissons, j’ignorais ce qu’il en était pour lui ; et d’ailleurs, je m’en moquais. Les spectateurs improvisés avaient eu l’air d’être surpris en voyant mon équipe arriver dans leur banque. Il était vrai que deux bandes de braqueurs au même moment et au même endroit sans même se connaître, ce n’était vraiment pas banal.

    « Bon l’ami, c’est pas que je sois pressé mais un peu quand même…J’te donne cinq minutes et pas une de plus… »

    J’ignorais si la Marine avait été prévenu du casse, j’avais moins le temps que prévu pour que le braquage se passe sans accroc. Il fallait absolument que je finisse ça le plus rapidement possible, juste au cas où. L’homme poisson semblait ne pas avoir l’air d’un amateur en la matière comparé aux autres gars avec qui il faisait équipe. Cela se voyait clairement que le colosse était loin d’être à son aise avec ceux-là. Je fis tomber ma cigarette sur le sol puis d’un geste rapide, je retirais ma veste, la laissant voler au gré de ses envies. J’allais prendre le risque de perdre un peu de temps, j’aurais pu faire équipe avec Jacky Boy pour en finir plus rapidement. Ce dernier avait d’autres chats à fouetter, d’autant plus que je ne savais pas si l’autre bande avait pratiqué l’ouverture du coffre-fort. Mieux valait prévenir que guérir en somme. Je vivais perpétuellement dans le risque, c’était ce qui rendait ce job dès plus attrayant à mes yeux devenus écarlates ; je vivais pour ma dose d’adrénaline et ce colosse pourrait peut-être me l’apporter.

    Ma main vint saisir le manche de l’un de mes deux katanas sans pour autant le sortir de son fourreau. Je pris alors une grande inspiration avant de m’élancer vers mon adversaire ; mes orteils me donnèrent ainsi la poussée suffisante pour être sur lui une seconde plus tard. « Iai… », je frappais une fois, deux fois puis une troisième fois ; L’œil non averti de l’un des spectateurs n’auraient pas su combien de fois le sabre était sorti de son fourreau, je doutais que l’homme poisson le sache lui-même…

    « …Sanmai Orochi »

    J’avais attaqué le premier sans même jauger mon adversaire, je n’en avais guère besoin, il semblait être assez fort pour que j’y aille à fond dès le début. Soit il s’écroulait, soit il avait anticipé mon assaut ; je n’avais guère l’intention de le savoir, je n’en avais pas fini avec lui, loin de là. Je doutais qu’une telle masse puisse être mise à mal avec ce simple coup…J’avais appris à ne pas mésestimer mes adversaires, cela pourrait conduire à ma propre perte…Et bien entendu, cela, je ne le souhaitais pas ; la prudence était la meilleure des armes en ce bas monde.
      Ce petit homme en face a un melon aussi gros que mes deux énormes oreilles réunies. A ma vue, il ne prend pas peur et plutôt que de se carapater pour sauver sa vie, il se préfère à un jeu de mot dédaigneux. Qui est il pour me parler comme ça ? N'a-t-il pas compris ? Il se permet même de ré-enchaîner par une menace. Moi qui pensait que ma grosse voix avait mis les choses aux clairs. Je crains malheureusement que l'heure de la discussion est fini. Ce petit imbécile a fait son choix, celui de la mort. Moi, je n'ai pas le temps de rire, chaque seconde qui passe, c'est une seconde de plus où la marine peut arriver. Si ces truands ne s'étaient pas introduits dans mes plans, je serais déjà loin, très loin. Peut être même me serais je enfui en me débarrassant des deux stupides petits hommes me servant d’acolytes.

      Mais les choses ont changé. Un grain de sable s'est encore introduit dans l'écrou. Un minuscule grain mais qui change considérablement la donne. C'est toujours ainsi. Ces petits êtres plus faibles que n'importe quel Homme Poisson entrent toujours dans l'histoire, appâtes par le gain, la richesse et la stupidité. Ils entrent dans la danse croyant pouvoir en prendre le contrôle avec un goût certain pour le hautain.

      Et encore aujourd'hui, je peux admirer la suffisance de l'homme qui me regarde comme s'il avait encore une chance.

      Je n'ai pas de temps à perdre avec ces enfantillages, alors je sors directement ma lame de son fourreau. On ne tue pas une mouche avec une épée. Sauf lorsqu'on est pressé. Je ne veux pas avoir de surprise, je ne veux pas d'un deuxième rouge et encore moins d'un deuxième séjour en prison. Plus que quelques minutes avant que les marines ne viennent tirer sur tout ce qu'il bouge. Leur manière de faire je la connais et je suis loin d'en apprécier l'efficacité. Alors je compte tout faire pour l'éviter.

      Le petit homme aussi, pas si stupide que cela, a compris qu'il fallait en finir vite et tente déjà de me frapper à l'aide de son épée. Il est rapide le petit, mes sens aux aguets sentent le coup partir et je n'ai le temps que de parer instinctivement les trois ou quatre coups. Mon corps lourd de son quintal se fait remuer sous l'impact et le cigare se consumant entre mes deux énormes lèvres se fait projeter à l'autre bout de la pièce. C'est donc ainsi, le petit homme ne joue pas dans la demie mesure. Il attaque fort et bien. Je ferai donc de même. Reprenant mon souffle d'un murmure gras emplissant la piece, j'impose mes mots.


      _Hmmm... Tu n'es pas un simple petit homme toi... Bien...


      Je ne finis pas ma phrase. De toute façon il n'y a pas grand chose d'autre à dire et je ne veux pas essouffler mon large torse par des paroles inutiles. Levant ma lame au plus haut, je me prépare à répondre.

      _Hmm... A bon entendeur.

      Mes énormes pieds bondissent en avant, amenant le reste de mon large corps au plus près du petit homme pour y lancer toute ma force en une seule attaque. Mes poings se resserrent, mes muscles se crispent et ma lame vient voler vers le visage du pauvre enfant ayant osé s'être mis sur mon chemin. Le coup mate vient claquer contre quelque chose de dure avec une une force dont je me surprend moi même.

      Alors que je recule pour ne pas être à porté d'une éventuelle riposte, mes grandes oreilles perçoivent des bruits de pas précipités venant de la salle du fond d'où sort en courant le dénommé Jacky, le visage totalement interloqué.

      _Match ! S'est passé quelque chose de fou ! Je n'ai même pas eu besoin d'faire sauter le coffre pour piquer l'argent. J'ai juste eu besoin d'tourner le poignée. Ahah 'sont bêtes ces foutus banquiers !! J'peux quand même faire sauter le coffre ? Histoire de ne laisser aucune trace héhéhé !

      _Hmm... Je me disais bien que j'arrivais au but... Hmm... Maintenant tu vas gentiment me donner les paquets que tu as entre les mains et repartir tranquillement.

      _Ahahah ! C'est ça ouai !!

      Je ne tiens même pas compte de sa réponse. A quoi bon écouter les propos d'une fourmis ? Qui les écoute ? J'ai déjà rangé ma lame dans son fourreau et chacun des muscles de mes jambes s'est crispé pour sauter sur le pauvre petit homme. Mon énorme indexe se tend en avant et ient s'enfoncer dans l'abdomen du Jacky. Le geste a été rapide, tellement que lorsque l'homme commence à tomber, je suis déjà deux mètres plus loin, prêt à recevoir la punition du chef de fil de cette bande de voleurs.
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      J’avais raison, le type en face de moi n’est pas ce qu’on pourrait appeler un plaisantin, il pourrait faire peur à plus d’un homme lambda, les hommes poissons n’étaient guère réputés pour leurs belles gueules ni même pour leur faible force. S’ils se sentaient si supérieurs aux autres, c’étaient qu’en général, ils pouvaient se le permettre. En théorie, un gars comme lui surpasse un gars comme moi…En théorie…Seulement, certains étaient des exceptions qui confirmaient la règle, et j’en faisais a priori parti. Le colosse résista à mon assaut puis se lança à la charge, d’un geste rapide je dégainais mon arme pour faire barrage à la sienne tandis que j’élargissais ma position pour un meilleur appui. Le choc se fit, lourd, intense, métal contre métal, acier contre acier, le tintement puissant des lames prouva la violence de l’échange. La vibration, l’onde de choc se propagea dans tout mon organisme, des bras jusqu’aux orteils pendant que mes genoux commencèrent à plier. Mon autre main vint alors en soutien sur le côté non tranchant de ma lame pour davantage d’opposition. Pendant ce laps de temps, Jacky-boy revint vers moi les bras chargés d’un joli paquet de fric.

      « Match ! S'est passé quelque chose de fou ! Je n'ai même pas eu besoin d'faire sauter le coffre pour piquer l'argent. J'ai juste eu besoin d'tourner la poignée. Ahah 'sont bêtes ces foutus banquiers !! J'peux quand même faire sauter le coffre ? Histoire de ne laisser aucune trace héhéhé ! »

      Ça faisait plaisir de voir que l’autre équipe nous avait mâché le travail, c’était pas plus mal, on avait plus qu’à filer de la banque pour nous retrouver dehors avec un beau paquet de blé dans les poches. Seulement, il y avait un hic…Un hic de poids et de taille si j’ose dire…L’homme poisson n’allait sûrement pas nous laisser nous en tirer comme ça. Le souci pour lui, c’était qu’il était à présent en infériorité numérique, je connaissais la force de Jack qui était loin d’être le plus faiblard du groupe. C’était d’ailleurs sur lui sur qui je pouvais compter dans les moments difficiles, Slim et Joe traînait en général un peu plus dans nos pattes qu’autre chose.

      « Hmm... Je me disais bien que j'arrivais au but... Hmm... Maintenant tu vas gentiment me donner les paquets que tu as entre les mains et repartir tranquillement. »

      L’armoire à glace se désintéressa de moi pour se préoccuper de son bien…Enfin, de ce qu’il croyait être son bien…Mais attends une seconde…Il a rien fait sauter, il a juste forcé le coffre comme ça sans rien d’autre qu’une oreille attentive et un doigtée de fée ? Enfin doigtée de fée…Difficile avec des pinces pareilles, enfin…On aura compris la métaphore hein…Moi j’dis chapeau l’artiste…En fait…Pourquoi j’suis en train de m’ébahir devant un type qui veut me voler mon pognon ? L’homme poisson vint faire tomber Jacky-boy de son gros doigt pour récupérer le magot…Pas question qu’il me file entre les doigts ! Je m’élance à mon tour rengainant mon arme par la même occasion…Je n’étais absolument pas sûr que le coup que j’allais lui porter fonctionnerait à cause de la bedaine de la poiscaille…Bah…Je verrais bien en temps voulu, s’il s’arrête, c’est que cela aura été efficace dans le cas contraire, j’aurais le droit à un pain en pleine figure. Je glisse vers lui avant de frapper plusieurs points de son buste avec force et précision.

      « Knocking Road ! »

      A peine eus-je le temps de finir ma combinaison que je vis Joe pénétrer la banque, il n’y avait qu’une seule explication à cela…

      « vingt-deux v’là les bleus ! »

      Si seulement nous avions eu deux minutes de plus, cela nous aurait laissé le temps de sortir sans se faire inquiéter des Marines qui allaient bientôt débarquer en masse dans la bâtisse…Evidemment les escargocameras avaient eu tout à loisir d’enregistrer notre entrée et notre rixe avec la bande de l’homme poisson et d’envoyer les images à la caserne de la Marine…Je me demandais bien quelle tête avait bien pu faire les bleus en voyant cet affrontement…Sans doute, certains troufions étaient-ils déjà en route depuis que l’homme poisson avait pénétré la banque…Et sans doute qu’ils avaient envoyés d’autres hommes en nous voyant arriver…

      « Ils seront là dans combien de temps ? »
      « Ils sont au pas de course, j’dirais une minute à peine ! »
      « Fais chier… »

      L’arrivée de la Marine donna un nouvel espoir aux employés de la banque et surtout au garde qui se sentit pousser des ailes au point de vouloir m’affronter…Son poing armé prêt à m’en mettre une, seulement fut-il arrêté dans son élan par mon katana qui vint se poser juste en dessous sa gorge qui ne demandait plus qu’à être tranchée…

      « Couche toi rapidement sur le sol tu veux ? »

      L’affrontement semblait inévitable…Les Marines allaient débouler d’une minute à l’autre et nous n’aurions pas le temps de déguerpir…La seule option était de foncer dans le tas et de voir comment cela se passerait…Seulement, il fallait que je prévois la réaction de nos concurrents sur place. Je donnais un coup d’œil sur ma droite tout en m’allumant une cigarette.

      « ça te dirait une trêve le temps qu’on se débarrasse d’autres gêneurs ? »
        Drôle de frappe. Un « « Knocking Road ! » comme il appelle ça. Ça chatouille. Ça bloque un peu la respiration, et puis c'est tout. La douleur s'envole aussi vite que la fumée de mon cigare retrouvé.

        Alors même que je me fais cette réflexion, la phrase que je voulais surtout ne pas entendre vient frapper mes énormes oreilles.

        « vingt-deux v’là les bleus ! »

        Les bandits déblatèrent, discutent. Tentent de trouver une solution. Moi j'observe. Toujours immobile, le cigare fumant et les yeux mi-clos, je renifle. Bruyamment. Je renifle déjà l'odeur de sang et de mort putride qui inondera cet endroit dans les prochaines minutes.

        « ça te dirait une trêve le temps qu’on se débarrasse d’autres gêneurs ? »

        Intéressant. De toute façon je crains que l'on n'ait que peu le choix. Vivre ou mourir. S'allier ou trépasser.

        _Hmmm... J'accepte.

        Toujours aussi peu bavard, je réserve mes mots. Je réserve ma force aux marines qui oseront vouloir encore m'emprisonner. Qu'ils osent. Et ils verront.

        _Ici la marine ! L'établissement est cerné ! Laissez partir les otages et il vous restera une chance de vous en sortir vivant.

        Les otages ? En ont ils vraiment quelque chose à faire ? Peut être sont ils plus scrupuleux que les derniers marines croisés... Sans un mot, j'ouvre la porte principale, sortant du bâtiment, à découvert. Là, une trentaines de marines me braquent de leurs armes. Leur visages parlent plus que des mots. Horrifiés, écœurés. Oui, un corps comme le mien peut exister.

        _Feu !!

        Sans réfléchir, j’agrippe la porte à côté de moi, je l'arrache et m'en sert comme bouclier. Une trentaine de balles viennent se fracasser contre le bois alors que je m'arc-boute pour réussir à ne pas dépasser du rectangle de bois. Les armes se rechargent et j'en profite pour faire voler la pauvre porte n'ayant rien demander. Elle vole tant et si bien qu'elle finit sa course sur deux soldats n'ayant rien demandé. Le choc est rude, ça fait un "crak", un "boum", puis un « aïeeeeeeeee ».

        J'en profite pour rentrer me cacher derrière le mur du bâtiment. 30 -2. Plus que 28. Mon cigare s'éteint, je le rallume. Mes yeux se tournent vers l'allié de fortune.

        _Hmmm... Mon nom est Ishii. Tu as l'air de bien te battre. Il faut qu'on se dépêche, des renforts ne vont pas tarder.


        Avant même que je ne puisse finir ma phrase, l'assaut est donné. « Ils ne doivent pas rentrer ! » Je le hurle à mes hommes, mais aussi au nouvel allié. Je ne veux pas de morts d'otages. Pas encore. Une fois suffit. J’agrippe une table se trouvant à côté de moi, la prenant par les pieds. Je la place devant moi comme un bouclier puis je cours dehors au contact des marins. Alors qu'ils arrivent à ma portée, j'appuie mon épaule sur la table et leur cogne le meuble sur leurs torses. Des coups de feu s’abattent en même temps que des cris de surprise et d'horreur. Une foutue balle traverse le bois et vient se loger dans mon épaule.

        Ça fait sacrément mal. Je grogne, je hurle un peu même, mais je tiens bon. Et je jette la table, faisant voler au passage les hommes se trouvant contre elle.

        Profitant du minuscule moment de calme qui suit, j'observe mon épaule. Ça saigne salement. Ça dégouline jusqu'au bas de mes grosses jambes. Une grimace vient orner mon visage déjà bien laid.

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        De toute part, les lames giclent et les armes crachent. L'allié de fortune se défend comme un damné, fait voler son épée vers les mouettes et pare tant bien que mal le nombre d'adversaires trop grands pour lui. A côté, les complices virevoltent pour éviter les lames de morts, sortant à chaque fois indemne des épées volant décidément trop près de leurs cranes. Au dos du Terry, un sac rempli de rêve s'accroche tant bien que mal à ses lanières, mais une lame vient flirter trop près, le tissu crache ses poils et le sac ne tient plus que sur un fil.

        Sans jeu de mot.

        Moi, je tiens le cap, fait cogner le plat de mon épée contre la crane des mouettes, le choc du métal fait gicler des étincelles de tous les côtés. Une odeur de mort et de feu. De peur et de stress. De larmes et de mucus. Puis peu à peu les mouettes tombent et les chocs se font rares. Jusqu'à ce que seuls cinq marines ne soient encore debout. A nous observer les jambes flageolantes et l'haleine suffocante. Alors de tout mon souffle, j'agis.

        _Hmm... Bou !

        Et les pauvres hommes dont les femmes attendent leur retour dans leur petite vie déguerpissent la queue entre les jambes et l'honneur perdue ; Mais la vie sauve. Déjà, le Terry et son ami courent vers le port, les tempes remplies et frappantes comme pas souvent elles n'ont frappé auparavant. Sauf qu'ils n'ont pas encore compris qu'ils ne partiront pas sans moi. Que je ne pourrai semer le Match. La jolie troupe trace sa route, sème les traces, vide ce qu'il reste à vider et avant même qu’elle n'ait pu faire plus de quelques enjambées, se trouve devant un homme. Le torse en avant, les muscles crispés dans une pause étrange et le regard fixé vers un nuage inexistant. Il nous bloque la route.

        Hmm.

        Spoiler:
        _Vous savez qui je suis, hein, les amis ?
        _Hmm, non …
        _Quoi ? VOUS SAVEZ PAS QUI JE SUIS ?
        _Non non, hmm...Du tout.
        _Bouh houh, ils savent pas qui je suis l'ami.
        _Euh enchanté, m'sieur,mais on est préssé ;
        _Bonne continuation hein.
        _Non non !!! Attendez ! Je vous donne un indice. Héhéhéhé. Je suis le meilleur ?
        _Hmm non, mais on ne vous connait pas.
        _Bon bon bon, ok, d'accord. Tu l'auras voulu l'ami. Je suis Johny Di.
        _Jamais entendu parler.
        _Moi non plus.
        _Quoi ?! VOUS N'AVEZ JAMAIS ENTENDU PARLER DU COMMANDANT DI ?
        _Euh attends, j'ai entendu « commandant » ?
        _Genre « commandant de la marine » ?
        _Héhéhé l'ami, tu as compris.
        _J'ai compris ?
        _Non, pas toi.
        _Hmm, moi ?
        _Mais non, pas toi non plus.
        _Bon, sinon, on y va les gars ?
        _Arretez vous là les amis ! Votre route se termine ! Admirez ma prose, admirez ma pause ! Et surtout ! Prenez garde ! Car … LE COMMANDANT DI VIENT VOUS ARRETTER !!

        J'humecte l'air. Teddy couine en imaginant déjà trépasser. Son ami fait un pas en arrière. Quant à l'acolyte d'un soir, il sourit de toutes ses dents.

        _Hmm... Commandant, c'est fort ce genre de chose.
        _Tu aurais peur ?
        _Hmm... Moi, peur ? Non.
        _Faites comme si j'étais pas là, surtout !!
        _Hmm... Ah oui, désolé.
        _Venez maintenant les amis ! Venez tâter de mon poings !

        Son bras se tend, sa main nous appelle et avant même qu'ils n'ait le temps de réagir Match et moi sautons à sa gorge, les épées déployées et les nerfs à fleur de peau. Surtout pour lui. Le marine évite. Saute sur le côté, déploie ses bras. Rale sur nos armes.

        _Vous n'êtes que des femmes, les amis. A deux contre un et avec des épées. C'est pas bien gentil.
        _Hmm... Si tu insistes.

        Je range ma lame. Craque mes articulations des mains tout en prenant bien le temps d'observer les deux amis. Teddy et Rany. Qu'ils ne s'égarent pas à vouloir me la faire à l'envers. Et je repars, mon poings en avant, ma phalange qui tente de perforer sa gueule, le pied de Match qui fonce droit vers l'abdomen du Di et ses deux mains à lui, qui partent dans nos deux gueules, à nous.

        Ça fait un gros BAM. Quatre gros BAM. Une douleur affreuse qui vient me gonfler la joue gauche déjà bien de trop abominable.

        On dit qu'après cette histoire, le commandant Di a monté les échelons, avec comme objectif la vengeance de cet affront, de ce coquard qui l'empêcha durant des semaines de prétendre à autre chose que sa main comme plaisir. Cette honte là, d'avoir péri dès le premier coup, il se la garderait comme une rancune qui ne verra le bout qu'en me voyant tomber à ses genoux. Hmm... Et il y croit. Dur comme fer. On dit aussi que le Match, à qui je dus donner la moitié des gains continue ses coups sur Logue Town. D'autres disent qu'il s'est engagé dans la révolutions, et d'autres encore, qu'il est mort. Moi, je n'en sais rien. Cet étrange homme à la force égale de la mienne m'a laissé comme un goût d'une rencontre qui aurait pu être agréable. Après tout, il accepta de frapper de ses poings plutôt que de tuer de sa lame. Il accepta de partager les gains et de m'aider à voler un bateau pour rentrer chez moi. Mon île. Peut être même que s'ils ne l'avait pas fait, je serais arrivé trop tard. Je n'aurait pas croisé Sam Sylvius et d'autres gens seraient morts sous la patte du croque Mort. L'effet Papillon. Alors aujourd'hui, lorsque je repense à cet homme, je dis qu'il a sauvé nombre de vies.

        Hmm...
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