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Bitch's Brew

« J’allais vous dire d’aller en enfer, mais je crois que vous y êtes déjà. »

Manshon. Ville de connards.

Et des gros, comme on les aime. De ces fils de chien qui vendraient père et mère pour un peu de flouz. De ces pourris qui n’arrivent même plus à se trainer, parce que plus d’alcool que de sang dans les veines, pour rentrer chez eux. S’ils ont un chez eux. De ces salauds qui n’hésitent plus pour marchander la mort en sachets, qui n’ont ni conscience, ni âme, ni bonté. Qui ne se rendent peut être pas compte. Ou au contraire, trop bien compte. De ces mauvaises herbes qui poussent deux fois plus vite lorsqu’on les coupe. De ces monstres à qui l’on coupe une tête pour qu’il en pousse trois autres, plus fraiches, plus nerveuses, plus vives. Le paradis des putes, l’enfer des bons. Mais un enfer vicieux comme on les aime, parce qu’on se pense tranquille, parce qu’il y a des moustiques partout et tout le temps qui grouillent pour protéger les rues.
J’ai dit vicieux. J’aurais pu dire pervers. Ici, même ta grand-mère a son petit trafic sous sa robe à fleurs. On se fait discret quand même pour pas perdre son butin et son réseau. Le bif passe sous la table, de mains sales en mains sales. Et on s’en fou, c’est le quotidien du coin. On ne sait plus quoi inventé pour faire passer les produits, ni quelle entourloupe monter pour que ça vende. Faut que ça vende, c’est ce qui compte. Vendre, c’est le pouvoir. Le pouvoir, c’est le territoire. Et le territoire pour lequel on se bat, c’est Manshon.

Et à Manshon, j’y suis. Depuis trois mois.
Trois putains de long mois à rien glander de mes journées, à plus savoir comment faire pour me sortir ces idées de la tête. A m’entêter, à chercher une solution à mon problème au fond de mon verre, en espérant que la réponse m’apparaisse. . A cet endroit précis. A tirer sur des clopes, enchainant à tour de bras, histoire de bien me flinguer les poumons à la sortie. En cassant des gueules à trois heures du matin sur les comptoirs, en hurlant comme un putois que c’est que des enfoirés. Comme ça. Pour le fun. A me faire renvoyer dans ma piaule à coups de pieds dans les miches pour me resservir le lendemain. A écumer les bars, les tavernes, les bistrots, les coins malfamés en noyant mon chagrin dans la boisson. La boisson, ça noie que dal, il faut le savoir. Ça provoque des cirrhoses par contre. Ça défrise les cheveux, ça donne mal au crâne. C’est le petit remède des esprits vidés.
C’est tout.
Une autre forme de petite mort. En bouteille cette fois. Et des bouteilles que tu descends. Tu les comptes plus, parce que tu ne sais plus compter au-dessus de « un » après la première, de toute façon. Et tu sais plus te contrôler. Même quand ton estomac commence à te dire qu’il sature, que ton foie te supplie d’arrêter. Toi aussi, t'en as eu marre d’écouter ce que ton corps te dit. Y’a plus rien qui compte, parce que t’as la rage qui te ronge, t’as les crocs qui veulent mordre mais qui y arrive pas, t’as envie de casser des sales gueules mais t’en as pas la force. Alors, t’as arrêté d’écouter.

J’ai arrêté d’écouter.

Alors comme tous les soirs, je me rends dans le même bar. La clope au bec et le paquet dans le short, les poings entaillés par toutes les dents qu’ils ont rencontrés au cours de ces dernières semaines, la bouche pâteuse parce qu’elle a pas récupérer encore de la murge de la veille, des bleus un peu partout, parce que les cons rendent les coups aussi bien qu’ils en reçoivent. Pas de bol. J’ai du bol. Des petits combats de bar, improvisés souvent, de petits trucs sympathiques qui amusent bien la galerie. On fait pas ça que pour ce qu’on y gagne, on fait ça parce qu’on a les nerfs, et que ça défoule. Pas de règles, c’est au petit bonheur la chance. Juste, on tue pas, parce que ça fait tâche. C’est la seule loi. On se salut vaguement et on s’en met plein la tronche parce que ça nous fait plaisir.

Ce soir, j’ai pas envie.
Je crois pas que je vais aller taper dans quelqu’un. Peut-être une petite baisse de régime. Je m’y risque pas.

Je passe les portes à battant qui donne sur un bar pas top niveau fréquentations et décoration. Salue vaguement le barman qui me tend mon verre habituel. Depuis trois mois, toujours aux mêmes heures, qu’il me souligne avec un petit sourire. Il me passe le cendrier ou j’y écrase ma clope d’un mouvement sec. J’en reprends une parce que je sais plus ce que ça fait que de plus en tenir dans le bec. Je me tourne sur mon tabouret et j’attends de voir ce que ça va donner. La tête penchée en arrière, je cause :

« Y’a un programme ce soir ?
- C’t’au premier qui s’propose. Pas encore gra’monde, mais les habitués entendent bien ch’ffés les p’tits nouveaux pour les dépouiller.
- La routine. »

La routine.

Et cul sec.
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    Ah Manshon, une vraie ville comme on les aime, surtout en période de ‘dépression’. Tu vas pas bien ? T’en a marre de la vie et tu veux éclater n’importe qui qui ramène sa tronche devant toi ? Eh ben vas-y, la ville et les citoyens même t’encourage, ils seraient à la limite de te payer pour le faire. Cette ville est réputée pour beaucoup de choses, dont tout le business qui s’y passe en douce et les autres activités nocturnes ou non. Mais dernièrement la marine ayant remarqué toute la racaille qui trainait par-ci et par-là a décidé d’y foutre tout plein de marines partout. Maintenant il y a à peu près mille cinq cent mecs en uniforme bleu qui patrouille toute la journée dans la cité. II fallait avouer que Jack n’était point dans sa meilleure période au temps de Manshon et ça tombait donc parfaitement bien pour lui d’atterrir sur cette île même si il était principalement venu ici pour des raisons de travail. Étant au courant de tout ce qui se tramait ici et surtout des objets rares et d’autres fournitures c’était parfait pour faire le plein de différents minerais. Son objectif était toujours de forger une lame à partir des minerais les plus rares et réputés des Blues, c’était son but avant de se lancer sur Grand Line. Cela faisait déjà deux ans qu’il était à la chasse au trésor et ce n’était pas prêt de s’arrêter. Mais derrière cette chasse au trésor se cachait aussi une envie.. une envie de posséder une lame capable de tuer cet homme qui l’avait humilié il y a cela deux maintenant.

    Ces premières nuits sur Manshon se résumait à un mot : bar.
    En effet le rouquin passait plus de temps dans les bar qu’autre part. Il lui était arrivé aussi de dormir une fois sur un tabouret, la tronche complètement explosé sur le comptoir. Explosé dans le sens fatigué et mort saoul, mais en parlant de ça, niveau baston il en avait fait pas mal aussi ces premiers jours. Toujours pour des bêtes trucs complètement inutiles, c’est ça qui était drôle. À cause d’un verre renversé, d’un ton trop élevé ou encore à cause d’une tête déplaisante et du coup il aida cette personne à entretenir cette laideur en le rouant de coups au niveau de la tête, rien de bien sérieux en fait. Heureusement il évitait toujours la casse de grande envergure durant ses petits combats, il ne voulait pas se faire éjecter de tout les bars de la ville ou devoir payer des réparations. Il pétait la gueule gentiment d’un type et fini, enfin des fois on lui pétait la gueule et il finissait dans une ruelle glauque assez amoché.. Ouais des fois les gars qu’il cherchait avaient quelques amis non loin, mais bon il en tenait pas rigueur. Dès que le soleil sortait à nouveau c’était comme ci rien ne s’était passé, il cherchait un petit restaurant, une taverne et mangeait à sa faim gentiment et tranquillement.

    Ce soir par contre Jack était assez déchainé, il avait passé la journée à réfléchir et à se rappelait quelques souvenirs qui ne redonnent pas trop le morale. Enfin il avait passé une journée purement nostalgique comme on les aime pas. A écouter des musiques tristes de vieux clochards avec des instruments dans les rues ou encore à se balader au couché du soleil quand le ciel est beau et orangé et tout ça quoi.
    Argent dans les poches, sabre rangé dans son fourreau et toujours à portée, il se lança à la recherche d’un nouveau bar, encore une fois. Le gérant de celui de la veille avait clairement expliqué qu’il ne voulait plus voir la tronche défoncée de Jack sur son territoire. Après une bonne demi-heure de recherche d’un bar il atteint un qui avait surement les critères pour un bar vraiment médiocre. Les portes étaient à battantes déjà. Une fois à l’intérieur on pouvait ressentir un peu le manque d’argent quand même, la décoration était à chier, il fallait le dire. Enfin si décoration il y avait. Sans perdre de temps à continuer à analyser le coin, il se rendit au comptoir projetant déjà dans sa tête les futures actions qu’ils pourraient se passer ici même. * Héhé il est quand même beau ce comptoir et le bois a l’air bien dur, j’aime bien. * pensa t-il en tâtant le meuble du poing. Il passait tellement de temps sur des comptoirs qu’il les étudiait maintenant.. Il commanda un bon verre et regarda au alentour. Il y avait personne de bien intéressants, des marins et des vieux quoi ..enfin excepté cette femme à la gauche du bretteur. Après avoir poser les yeux sur elle quelque secondes il comprit pourquoi il n’arrivait plus à détourner son regard. Il n’y avait que deux mots qui décrivaient la jeune femme assise là bas. Charme exotique. Elle était loin de la femme charmante habituelle qu’on pouvait croiser. Une coupe afro originale, un teint café au lait.. * Bon au point où j’en suis .. * Il se leva et vint s’asseoir sur le tabouret à côté d’elle. Il tendit sa main comme il le ferait pour dire bonjour à un homme respectueux.

    « Moi c’est Jack et je m’emmerde. What’s up ? »
    Dans le bar, j’y suis. J’ai fini mon premier verre, d’une traite. Et je zieute autour de moi, histoire de. Des habitués, que j’ai déjà vu, que je connais plutôt bien. A qui j’ai déjà péter la gueule, ou qui m’en ont déjà mis une, à l’occasion. Des gens, lambda, sans intérêt, si ce n’est celui de leur botter le train pour passer les nerfs. On me ressert, le barman est du genre sympathique. Avec moi surtout. Parce que je suis la seule femme du coin, à trainer ici, à faire partie de sa clientèle, surtout à être capable d’en étaler plusieurs avant de me prendre des claques qui pourraient sérieusement m’aligner. Il m’en félicite souvent. C’est ça, d’avoir du mordant, la rage de vivre, une forme de violence dans nos tripes qui se met en route dès que l’occasion se présente. Un petit penchant pervers, sadique, sans doute, qui donne envie d’éclater des couilles à coup de genoux.
    Je crois que je hais les Hommes. Allez savoir si ça se soigne… Mais ça donne la droite facile. D’expérience, je le sais. C’est ce qu’on dit de mon poing : Facile et efficace. Ça me va. C’est vrai.

    Au fur et mesure des jours, je me forge ma réputation dans le coin. Un petit truc, pas bien fameux, un peu crasseux même, mais que ça vaut le coup de l’avoir, malgré tout. On vient pas me chercher des noises grâce à ça, c’est l’essentiel. C’est peut-être parce que je suis une femme, et qu’une femme qui cogne dès que tu lui dis un mot de travers (ou même sans rien dire du tout), ça court pas les rues. Et vu que c’est capable d’être deux fois plus violent qu’un bonhomme lambda, on sait qu’il faut pas s’y frotter. C’est une forme de domination, un truc du genre. On sait qu’à l’intérieur d’une femme violente, y’a un tigre qui se déchaine, un truc qui dévore tout sur son passage et qui fait payer à tous ces bons hommes des trucs dont ils n’ont même pas idées. Je divague. Mais c’est ce que ça m’inspire, tout ça. J’aime bien cette idée. Je suis probablement pas une tigresse, mon animal totem serait plus la lionne, je crois bien. Faut dire que j’ai la crinière qui va avec, héhé.

    Et encore un verre de fini. Je me dis que je peux pas divaguer autant avec des idées féministes dans le genre, alors j’arrête d’y penser. Je ferme les yeux. Y’a plus que ça à faire.
    C’est ça, Micha. Vide-toi la tête, fais de la place autour de toi. T’as pas le temps de détester les Hommes, t’as pas à te donner autant de peine. Contente-toi de te tirer d’ici pour retrouver Lia. Ouais, pense à elle. Elle te manque, elle t’attend quelque part. Peut-être même qu’elle pense à toi. T’espèce qu’elle pense à toi, qu’elle sait qui tu es. T’y travaille, de toute façon. D’une manière ou d’une autre, elle saura qui tu es, et ce que tu fais. Peut-être même sans se douter que y’a un air de famille, mais c’est pas bien grave. C’est suffisant.

    Et j’ouvre les yeux. Et à côté de moi, y’a une tête rousse qu’est apparue et qui me regarde fixement, genre sans que je l’entende approcher, trop perdue dans mes pensées. La main tendue vers moi, l’air ravageur (ou ravagé ?), il m’adresse la parole avec une voix ferme. Jack, il s’emmerde et what’s up. Voilà. Et je le détaille un instant par-dessus mes lunettes, gardant une moue sur mes lèvres en tentant de réfléchir. Le Barman derrière nous regarde avec un poil d’appréhension. Il me connait, il sait comment je suis lorsque j’arrive pas de bonne humeur. Ce matin, j’étais pas de bonne humeur. Et le rouquin, il l’a jamais vu avant. Alors forcément, les inconnus, on les prend un peu pour des bleus. Des gros lourds. Des nuls. Des cons. Des… Ouais enfin, vous voyez ou je veux en venir.

    « What’s up ? Que je reprends à mi-voix. »

    J’ai jamais vu aussi naze comme technique d’approche. « Bonjour, je m’appelle Jack et je cherche des amis », ça aurait fait plus crédible, limite qu’il m’aurait fait plus pitié et que j’aurais accepté de lui céder un biscuit. Ah, que je suis détestable. Je m’en veux presque d’être aussi froide et d’ignorer la main tendue. Il part pas avec des mauvaises intentions. Mais je suis pas partie de chez moi pour avoir de bonnes intentions, de mon côté. Alors forcément, ça aide pas à être sympathique. Je vais sûrement passer pour une sauvage, mais je m’en fou. Je le snobe gentiment et j’ajoute en m’adressant au barman :

    « Tiens Bob, si tu servais un verre à notre ami Jack et que tu lui disais d’aller se faire enculer. »

    Si ça, c’est pas une très bonne idée ! Je détourne le regard pour le porter sur les autres autours. Tous se sont tournés vers lui, pour le détailler aussi, pour voir qui est ce gus qu’a beaucoup de gueule de se ramener ici. Qu’a sûrement envie de se faire taper sur les doigts pour s’adresser à la seule gonzesse du coin. Parce qu’il faut le dire : je suis la seule fille ici.

    « Si tu cherches sérieusement des copains, dis-toi que dans le coin, ils ont juste envie de te coller leurs poings dans la figure. Et moi la première. »

    Au moins, c’est clair. Je sais pas pourquoi je continue à lui parler. Pourquoi je le préviens. Parce que j’ai pas envie de taper tout de suite, que je l’ai déjà dit, que j’ai envie de regarder. Mais que y’en a d’autre, à côté, qui sont d’humeur à lui en coller deux trois dans le pif pour passer une bonne nuit. Alors, ouais, je suis sèche dans mes paroles, mais y’a pire. Bien pire.

    « C’est pas contre toi. C’est juste pour ça qu’on est là. »

    Mh.

    « Alors, me tente pas. »
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      Bon, il fallait l'avouer l'approche de Jack avait vraiment été .. 'freestyle'. Mais bon y'a un moment où on ne se penche plus vraiment sur ses approches, on se dirige vers la cible en question et on fait un bon vieux rentre dedans quoi. C'est quoi cette génération où l'approche et la première phrase pouvait décider du sort de tout le reste de la rencontre ? Vraiment nul, nul à chier. Fallait-il qu'il se ramène en se mettant à genoux, une rose en bouche et des paroles de bourgeois à deux balles pour passer pour quelqu'un de civilisé ?
      Et encore, non. Cela ne semblait pas être les coutumes de l'endroit en question. Peut-être que si il était venu directement foutre une droite à la femme en question, la seule femme du coin en question, il aurait été normalement accueilli.
      C'est ce qu'on appelait se ramasser une porte dans la tronche. Elle reprit à mix-voix les dernières paroles du bretteur, d'un air supérieur voir moqueur même en plus de complètement ignorer la main qu'il avait tendue en guise de respect. Elle ne s'arrêta pas là, des petites vannes à deux balles avec la participation du gentil barman qui semblait s'appeler Bob. Jack tourna légèrement sa tête et remarqua que tout les regards étaient posés sur eux, plus précisément lui.

      Le bretteur avait fréquenté beaucoup de bar et de taverne en tout genre mais il n'était encore jamais tombé dans une espèce de cherche-merde pareille. Oui, il n'était encore jamais venu ici et toutes les personnes présentes semblaient l'avoir remarquer. C'était le petit nouveau, la tête de turc ou un truc dans le genre. Alors ils se permettaient de rigoler aux pics de l'afro-girl et de faire les durs en lançant des regards perçant en direction du rouquin. Peut-être avait-il l'air con et perdu, surtout dans la situation dans laquelle il se trouvait, peut-être était-il roux ( enfin non, surement. ) mais il n'aimait pas du tout qu'on se paie sa tronche de cette manière.
      Voilà qu'on arrivait à la fait du discours de la femelle du coin. Comme attendu, il était bien le petit nouveau qu'il fallait intimider ou un truc dans le genre ici. D'après ce qu'elle disait, ils venaient ici pour se cogner. Accueillant mais ce n'était pas vraiment ce que rechercher Jack quand il voulait boire un truc, enfin pas directement. Mais il était maintenant assez irrité, triste histoire tout ça partait d'une bonne intention.

      « C’est bon tu as finis ? Je vois que la politesse c’est pas top dans le coin. »

      Il se retourna maintenant vers tout le bar. S'ouvrant ainsi un peu plus au public qui semblait partager les mêmes sentiments de l'afro à côté de Jack. Un bar dont le but était de fraiser les petits nouveaux, c'était pas très recherché.

      « J'ai bien compris, vous êtes tous des youth qui n'ont rien d'autre à foutre de leurs journées que de faire chier le nouvel arrivant qui voulait juste savourer une boisson ? »

      Il arrivait facilement à comprendre qu'ils y avait plusieurs personnes dans tout ce beau petit monde qui étaient chaudes pour venir montrer leur virilité devant tout le monde en intimidant Jack. L'afro qui semblait être un peu la meneuse du moment ou un truc dans le genre ne semblait pas vouloir partager des coups avec le bretteur mais ce n'était pas le cas de tout le monde. Il était encore sur le cul de voir la mentalité des gens de cet endroit, mais bon pour se défouler il fallait avouer que cela devait être assez cool.

      « Vous êtes là pour ça il parait ? Arrêtez vos petits sourires et vos regards à deux balles que vous me lancez dans le dos, venez maintenant qu'on voit ce que ça donne. Vous ne voyez pas plus loin que le bout de votre haine. Vous faites les 'agressifs' parce que vous êtes à douze ? Seul vous ne levez pas le petit doigt dans un combat de pouce ! »
      Il se rebelle. Il se la joue grand, dur, trop fort. Un peu victime. Je plisse le nez, j’ai la colère qui monte, même si je me suis promise de pas taper aujourd’hui. Le Jack est marrant, il me fait rire. Je pense pas qu’il le fasse exprès, mais soit, ça me va quand même un comique. Enfin, il monte sur ses grands chevaux en me disant de me taire, en me disant que je suis pas polie. Et je me demande s’il est pas tombé sur la tête en se levant, ou parti du pied gauche, pour chercher la politesse dans un bled comme Manshon. Et qu’il dit qu’il veut juste savourer sa boisson, qu’il est le petit nouveau, le pauvre bizu qu’on veut tyranniser.
      Faux. On veut juste une raison pour se mettre sur la tronche, c’est pas plus compliqué que ça. Je l’interromps pas dans son discours, il a encore la parlotte le minot, et il menace bien. Alors, j’éclate de rire. D’un rire fort, qui ponctue la fin de sa phrase. Je pose mon verre en tapant dans mes mains. J’applaudis sa prestation, parce qu’elle était presque (je dis bien « PRESQUE ») intimidante. J’enchaine pour éventuellement remettre les pendules à l’heure :

      « Hahahaha. Paranoïaque ? Crois pas que c’est qu’après toi qu’on en a. Dis-toi que la plus part sont juste là parce qu’ils ont les crocs, qu’ils ont envie de se faire les dents sur quelqu’un, juste de cogner les poings pour se défouler, parfois pour un peu de bif. T’inquiète, le rouquin. Tu vas la savourer ta boisson. Tu vas la savourer. »

      Je lui répète ça avec l’air presque mauvais. J’en ris encore. J’aime bien sa naïveté. C’est vrai que c’est le nouveau, qu’il ne sait pas ce qu’il fait là, qu’il n’a rien à faire là. Mais c’est pas que pour lui qu’on est venu. On s’est pas levé le matin même en se disant « Tiens, aujourd’hui, je me ferais bien un newbie, histoire de lui apprendre la vie et la manière de me regarder. Et si je sais pas pourquoi je lui en colle une ou deux, lui saura pourquoi ». On se lève pour trouver une raison de se lever dans le coin.
      Pour ma part, c’est juste pour l’argent. Mais j’ai la fâcheuse manie de le claquer juste après dans la boisson, et forcément, ça aide pas a repartir. Alors, je reviens le lendemain pour déplumer ceux que je cogne, et refaire la même connerie. Je sortirai un jour de ce cercle vicieux. Un jour, ouais. Mais je reprends la parole, j’accoste encore notre copain rouquin qui s’est probablement trompé de chemin :

      « Et je crois bien que le gros, là-bas, a bien envie de s’le faire, ce combat de pouce. »

      Le gros dont je parle, c’est Big Show. « Big », parce qu’il est gros et que je crois bien l’avoir déjà dit. « Show », parce que y’a des trucs à voir. Deux gros trucs, pour être plus précise. Trois s’il a la pèche et qu’il a envie de coller sa tête dans ton pif pour terminer l’affaire. Big Show, c’est deux mètres dix de pure graisse mélangé avec un peu de muscle et beaucoup de colère. Enfin, je dis ça, mais c’est certainement pas le gars le plus futé que j’ai pu rencontrer jusqu’ici. Il se laisse avoir par n’importe quoi. Il fait dans l’expéditif, alors s’il arrive pas à aligner dans les premiers échanges, il se fatigue vite et s’écroule aussi rapidement qu’il s’est levé. Mais ça, le rouquin est pas obligé de le savoir, histoire de lui faire peur un peu. Parce que c’est drôle
      Alors, je lui désigne du doigt le gros assis au fond de la pièce qui se lève et pousse d’un revers de main ceux qui sont devant lui. Big Show, il fait peur parce qu’il est fat, qu’il est chauve et qu’il a une barbe toujours mal rasée. Mais c’est beaucoup de m’as-tu-vu. Beaucoup. Je le sais. Je l’ai vécu. Aujourd’hui, il a la marque de ma morsure imprimée sur les miches. Depuis, il me respecte comme il se doit. Mais ça, le rouquin, il le sait pas. Et ça me fait rire. Alors, le gros se pointe devant nous et s’arrête en tendant sa grosse main, histoire de saluer en bonne et due forme, parce qu’il est poli ; il a un sourire aussi mauvais que le mien, c’est mignon.

      Spoiler:

      « S’il vient pas à bout de toi, je me ferais un plaisir de prendre le relai. »

      Je préviens. Au cas où. Si le rouquin est pas surpris par le big show, s’il en vient à bout. Faut dire, on se trimballe pas comme ça à Manshon sans craindre de se faire tomber sur le coin de la figure. On rentre pas dans un bar sans attendre à tomber sur des loustics pas frais de la veille qu’ont qu’une envie, c’est s’en foutre plein la tronche pour bien commencer la journée. Moi, j’y crois pas au hasard. Et j’ai bien raison. ça n’existe pas ces conneries. J’ai assez de vécu pour savoir que des choses nous tombent sur le coin de la figure pour de très bonne raison.
      Un truc du destin. Ouais, c’est ça.
      Et le destin veut que je croise aujourd’hui un putain de roux qui s’appelle Jack et qu’a envie de se manger des beignes pour bien entamer la journée.

      Qu’il en soit ainsi.

      Et ce qui va lui tomber sur le coin de la figure, c’est la claque que le Big Show veut lui mettre.

      Que le spectacle commence.


      Dernière édition par Michaela Hope le Lun 21 Mai 2012 - 17:15, édité 1 fois
      • https://www.onepiece-requiem.net/t3856-la-recette-de-la-reussite
        * Cette histoire elle commence à bien me casser les couilles, un truc de malade.. *


        L'afro-girl qui semblait être à fond dans l'esprit youth gangasta devait être la parole de tous les abrutis présents dans ce bar. Après la quarante-cinquième répétition, Jack avait compris. Comme d'habitude et ce depuis pas mal de minutes elle ne faisait que répéter qu'ils étaient ici pour casser la figure à tout le monde gnagnagna..
        Il avait décrocher pas mal de fois sur ces longs discours barbants et répétitifs pour lancer des regards noirs sur la foule qui avait elle aussi ses regards sur lui. Ils ne semblaient pas bien méchants, enfin ceux en premier plan mais il n'avait pas encore à vrai dire analyser la salle. Il avait finis sa dernière parole sur un appel au combat, une provocation sans plus ni moins. À vrai dire quand il était énervé, surtout quand c'est à cause d'abrutis de ce genre, il ne prends plus la peine de réfléchir à ce qu'il dit et des fois ça se finit assez mal à vrai dire, cela allait peut-être encore être le cas. Et en effet, c'était bien le cas.

        Après une petite parole de l'afro-girl qui semblait vraiment rire de la situation présente, elle lui montra du doigt une 'personne' qui s'approchait lentement ( très lentement.. ) mais aussi surement d'eux. En fait elle n'avait même pas besoin de le pointer du doigt, il était assez voyant. Dès qu'il s'était levé, le bretteur le perçut du coin de l'oeil. Une personne pas très accueillante. La minute où il s'était levé, c'était comme ci le soleil s'était couché d'un seul coup dans le bar et le bruit de sa chaise couvrit tout les autres sons possible.
        Un mot vint directement dans l'esprit du rouquin pour décrire la personne qui s'approchait de lui en balayant tout les obstacles en travers de son chemin. Voir deux en fait. Catcheur et monstre. Peut être même un mix des deux en fait. Ce qui était sur c'est qu'il dépassait le deux mètres et heureusement pour lui le toit de l'établissement n'était pas petit. Excepté cette taille immense, le poids devait aussi être dans ces alentours. Un amas de graisse et de muscle et la cerise sur le gâteau, un crâne rasé de chez rasé. Un beau spectacle qui cherchait surtout à foutre les pétoches, ce genre de mec ne sont jamais vraiment des durs à cuir mais l'effet voulu était presque réussi. * Putain ça m'apprendra à parler sans réfléchir ! *
        Le géant de deux mètres se trouvait presque en face de lui, mais en même temps il prenait à peu près tout la longueur du comptoir donc dans tout les cas, il était en face c'était sur. Un grand cliché dans ces situations, mais il dut lever quand même pas mal la tête pour arriver à apercevoir les traits de son visage. Frôlant légèrement la garde de son sabre de sa main gauche, il s'avança d'un pas.

        « Impressionnant tout ça. Sérieux, je peux te trancher en quelques coups et nourrir les requins du coin mais ce ne serait pas fair-play n’est-ce pas ? »

        Il n'avait pas l'air de vouloir perdre du temps et d'un seul coup, une énorme main de la taille de la tête de Jack l'envoya valser quelques mètres plus loin dans les tabourets du comptoir. Une putain de main comme il n'en avait encore jamais vu à vrai dire, il pouvait tapez cinq-types avec cette monstruosité.
        Se relevant lentement il regretta le choix qu'il avait pris, mais il ne voulait pas que cette soirée se finisse en bain de sang et donc garda son sabre dans sa garde.
        * Ca ne sert strictement à rien que j'essaie de le frapper au niveau ... de ce qui lui sers de torse. Dans ces cas là y'a deux choix, l'un étant plus mortel et sur que l'autre.. *
        Il prit quelques tabourets et les lança en direction du gros lard qui lui servait d'adversaire. Ce dernier n'avait limite pas besoin de bouger, soit le mobilier rebondissait sur son bidet soit il s'éclatait en morceau sur la garde de ses boudins de bras. Tout en continuant de lancer tout ce qui lui passer sous la mains, le géant s'avançait près de lui lentement. Des cendriers, des verres, des bouteilles tout y passait et des fois il arrivait même à surprendre son adversaire en le coupant légèrement grâce aux objets de verres mais rien de bien spécial.
        Il était fort c'était sur, il y avait de la puissance dans ces bras mais niveau vitesse il ne devait pas être au top. S'approchant donc assez du rouquin il essaya de l'attraper d'un bras mais le bretteur réussi à filer entre les jambes de ce dernier. En passant, il garda la tête levée pour lui asséner un léger coup de boule dans les corones. Elles ne semblaient pas aussi musclées et rembourrées que le reste vu la tête qu'il tirait. Il s'était plié en deux, Jack en profita pour faire un léger saut et éclater son genou dans sa face pour le déséquilibrer plus qu'il ne l'était déjà. Il finit par le renverser sur le sol en positionnant un pied derrière un des siens et le poussa légèrement et il s'écroula.

        Après un léger tremblement de terre Jack se secoua pour retirer la poussière et les crasses sur ces habits. Le coup que lui avait mis l'avait quand même bien emmerdé.

        « Y'a des autres petits... ou gros malins dans le coin ? »
        Je n’ai pas toujours été comme ça. Fut un temps ou la douceur était innée chez moi, elle ne me quittait jamais. Je suis une femme forte, avec un caractère, mais une femme avant tout. Jusqu’à ce que j’en oublie d’être cette mère, protectrice. Loin de toi, je me suis oubliée. J’ai oublié d’être humaine. J’ai simplement voulu détruire, pour me venger, pour combler le vide.
        Une terreur afro, comme on me nommait. Parce que j’étais une vraie terreur. Sans foi, ni loi. Simplement des coups de pieds dans la gueule pour se faire respecter. Mais rien qui comblait véritablement ton absence. C’était un cercle vicieux qui ne faisait que me faire plonger un peu plus dans ce vice. Violence, alcool. Un duo qui triomphait malgré tous mes efforts pour me relever à chaque fois qu’il me mettait KO.

        La baffe se décoche. Facile. Large. Prenante. Elle s’écrase sur la tête du rouquin qui n’a plus grand-chose à dire. Il tire la tronche. Il a raison. Ça doit faire mal. Ça doit surprendre. Ça remet les idées en place, aussi. A sa place, je ne rigolerai pas. Je ne l’ai pas fait, quand ça a été mon tour, parce que Big Show, il fait peur. Mais je m’en suis sortie, et entière. L’art et la manière d’être souple et rapide, de savoir esquiver les coups. Aussi, de tirer parti de toutes les situations possibles et imaginables, de tout tourner à son avantage. D’une façon ou d’une autre, c’est une méthode souvent foireuse, parfois dangereuse, mais qui marche à coup sûr. Se démener, essayer, se relever.
        On ne perd que lorsqu’on est à terre et que l’on ne se remet pas debout. Il y a échec lorsque l’on abandonne. Et même face à un monstre, on abandonne pas. On se redresse sur ses pattes et on tape. Plus fort. Plus vite. Dans des endroits qui font encore plus mal. Même les deux jambes cassées, les bras en morceaux, les côtes qui dansent la samba, les organes qui se barrent par tous les trous. On se relève et on frappe, jusqu’à ce que le monstre arrête d’être un monstre. Il n’y a pas de miracle (probablement un peu de chance, pour que ça joue), surtout de la persévérance. Et le rouquin a l’air d’avoir du mordant.
        C’est mignon.

        Avec les géants, il n’y a qu’une seule chose qui marche : le mettre à terre et l’empêcher de se relever. D’expérience, je le sais. Allumant une cigarette, je regarde attentivement le combat, l’habilité du garçon à lancer des objets à travers la salle, à tenter de tenir à distance le gros lourd qui s’approche de lui très lentement. C’est malin. Un peu. Mais pas trop, parce que le Show finira forcément par avaler l’espace qui les sépare. Il est du genre glouton, entreprenant. Il aime tenir dans ses bras, attraper, broyer, écraser, briser, expédier ça rapidement.
        Jack de l’avoir compris. Alors, quand le géant arrive face à lui et tente d’imprimer sa tête dans le mobilier à nouveau, le gamin passe entre ses jambes et lui assène un coup violent dans les roubignoles. Un coup bas, mais dans un combat d’opportunité, il n’y a pas de vrai « coup bas ». On tape dans ce qu’on peut, tant pis si c’est des endroits pas adaptés pour ça. Même. C’est plus drôle. Héhé.
        Show se plie, tire la tronche, gémit, mais Jack vient à son secours pour le sauver de sa douleur. Un coup dans la tête, un truc pour l’assommer et le faire dormir bien comme il faut. Le géant ferme les yeux, tombe, s’écrase sur le sol et ne bouge plus. Les gars autour regardent le rouquin avec des yeux ronds, impressionnés mais pas trop, surpris mais pas trop, enfin, z’avez compris. Moi, je tire sur la cigarette en remettant mes lunettes sur mon nez. Je dois dire que je suis contente de savoir qu’un gamin comme lui existe, qui en a dans le pantalon.

        « Y'a des autres petits... ou gros malins dans le coin ? »

        J’applaudie. Ça brise le silence. Je me relève du comptoir en rigolant. C’est tordant. Je jette ma cigarette à moitié fumée et je m’approche mine de rien.

        « Bien joué. »

        Mais j’ai prévenu. Et comme promis, je me glisse dans le dos du gamin et l’attrape par les épaules. D’un mouvement sec, je le tire en arrière et remonte ma jambe. Contraint par mon appuie, il se tord en arrière et mon genou rencontre sa colonne. J’y mets tout mon poids pour être sûre de le faire plier, pour être sûre de me laisser le temps d’enchainer s’il lui prend l’envie de ne pas avoir mal. Tordue comme je suis, mon poing s’écrase sur ses côtes pour lui couper la respiration.
        Une assurance.
        Et je le lâche pour me reculer, j’attrape le tabouret le plus proche en me disant qu’il va probablement finir dans la tronche du rouquin, mais quelque chose attire mon attention, du mouvement dans le fond de la salle, des gus qui s’approchent avec l’envie de se la jouer Battle Royal. J’arrête mon mouvement et balance le meuble dans la tête du mec le plus proche : un petit teigneux pas très frais, la bave aux lèvres qu’a très envie de se faire les crocs à son tour. Un charognard, une hyène. Un truc de la pire espèce.
        Il se stoppe dans sa course en se recevant la chaise. Il est surpris, mais mon geste l’a mis très en colère et à attisé le feu autour. Un feu de violence. Qu’a envie de se déchainer dans le coin.

        « VOUS BOUGEZ PAS, LES CONNARDS ! »

        J’hurle ça, mais ils ont pas l’air convaincu. Alors, je sens que ça va cogner dur si je remets pas les pendules à l’heure. On touche pas à mon jouet, et aujourd’hui, j’ai pas envie de partager.

        « Putain. »

        J’attrape une autre chaise et pousse du pied le rouquin en me détournant de lui, je lui tourne le dos et j’avance vers les autres en me tenant prête à coller deux trois coups de poings dans des gros nez. Je pars du principe qu’il m’attaquera pas dans le dos, avec un peu de fairplay. Pas comme moi. Je le sens trop honnête. J’ai peut-être tort. De toute façon, il aura pas le temps de se relever et de s’en prendre à moi.
        J’ai une troupe devant moi à calmer. J’en choppe un, et j’y mets le paquet.
        Je le monde à affronter pour m’échauffer.

        « Je me charge de toi dès que j’en ai fini avec les autres. »

        Il est prévenu.
        Le vicieux devant moi charge dans ma direction. J’anticipe comme je peux, j’attrape le gars par le collier et le soulève en passant une main sous son bras. Il décolle, je titube, je l’envoie faire connaissance avec la table la plus proche. Un cri s’élève dans la salle. C’est le mien. Et un autre suit, juste derrière.
        C’est le barman :

        « Putain Hope, j’t’ai dit pour le mobilier ! »

        Hinhinhin.
        Au suivant.
        Et j’en oublie le rouquin. Qu’il se fasse plaisir, y’en a qui en ont après sa force, et j’aurais pas le loisir de tous les retenir.
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          Il avait réussis à créer un certain silence dans l'assemblée. Après tout, il avait quand même mis au tapis ce qui semblait être la plus grosse brute du coin. La plus grosse dans tous les sens bien sur..
          Jack vivait un moment de supériorité, ils le regardaient tous comme un boss. * Rollin' like a boss, ouais ouais héhé * mais ce fût un moment qui ne dura que quelques instants, avec toute cette histoire il en oublia complètement la femme qui avait aidé à engendrer cette atmosphère de duel.
          La femme afro quitta le comptoir en rigolant tout en applaudissant. Elle brisa le silence qu'aimait tant le rouquin et elle ne s'arrêta pas à si peu. Elle félicita Jack en deux mots avant de le plier en deux lui-même..

          Tout se passa assez rapidement.. L'afro girl arriva par l'arrière et en quelques gestes elle lui asséna un coup de genou en plein la colonne vertébrale, un coup réputé pour être très sale. Elle termina par un coup de poing directement dans les cotes, un autre coup des moins glorieux et surtout très mauvais. Par rapport à la puissance utilisait, le résultat pouvait être important. Allant d'une ou des cotes froissées à briser voir pire encore .. En plus de la gêne par rapport aux os, les problèmes respiratoires étaient encore plus gênants. Une respiration limitée à temps plein, pas super super. Le problème des côtes froissées était que tout gêné maintenant. Que ce soit pour rigoler, pleurer, respirer et le pire, éternuer. Pour Jack qui avait vécu cela plus d'une fois, c'était une torture. Surtout quand il trainait avec une belle bande d'abrutis qui avait le don de le faire rire sans arrêt, un massacre pour ces côtes...
          Au final, à la fin de son enchainement meurtrier, elle le relâcha et se recula pour attraper un tabouret. Elle avait surement voulu l'exploser sur le bretteur, mais heureusement pour ce dernier le mobilier trouva une autre cible un peu plus loin. Étonné et toujours en train de se relever des coups de la femme, Jack vit passer le tabouret à côté de lui pour atterrir plus loin dans la face d'un gars. * Aargh ... je comprends plus grand chose moi, elle veut péter tout le monde ou quoi ? *

          Ca partait vraiment en couille et il adorait ça. D'après les dires de l'afro-girl, il semblerait qu'elle n'avait pas aimé la réaction de certaines personnes quand elle commençait à frapper Jack. Enfin il ne comprit pas vraiment le pourquoi du comment, le plus important était qu'il allait pouvoir se défouler. Mais la vicieuse avait un peu trop confiance en elle, elle était partie dans le tas en laissant Jack dans son dos. En laissant l'homme qu'elle avait attaqué par derrière et frappé il y'a quelques instants. Il lui aurait suffis de dégainer son sabre et de la trancher là, maintenant, tout de suite. Peut-être avait-elle déjà cerné le caractère du rouquin.
          * Bah, après tout ce n'est pas pour deux petits coups .. Et il semblerait que d'autres volontaires sont partant .. *
          En effet, quelques hommes qui arrivaient à éviter la rage de l'afro-girl se trouvaient maintenant en face de Jack, prêt à lui sauter dessus. Le bretteur se redressa le plus rapidement possible, essayant d'oublier le coup que lui avait asséné l'autre folle dans les cotes. Il accueillit à bras ouvert le premier venu, il était bien trop pressé au gout de Jack. Ainsi il se décala de quelques pas, laissant sa jambe droite pour lui faire un croche pied. Il le rattrapa directement dans sa chute en positionnant sa main à l'arrière de son crâne et l'aida dans sa descente en lui explosant la tête sur le comptoir.
          Le deuxième était aussi rapide mais armé, Jack eut juste le temps de dégaine à moitié son sabre pour bloquer le coup. Il était munis d'une espèce de long couteau, un truc pas plus grand que la moitié de la lame du bretteur et pas plus solide qu'une fourchette. Il réussit à le repousser facilement, la garde était baissée et il était déséquilibré, il le trancha simplement au niveau du torse furtivement avant de se diriger vers les autres gaillards.

          Trois, quatre, cinq. Ils tombaient tous l'un après l'autre, ils ne valaient rien à vrai dire. Ce n'était que des hommes fatigués qui vivaient le même quotidien. La moitié des hommes étaient bourré et l'autre trop bête pour savoir se battre correctement. Jack essaya d'éviter l'utilisation de son sabre, il ne voulait pas que tout cela se finisse en bain de sang. Mais quand il n'avait guère le choix, il se contenta de les trancher gentiment laissant donc une blessure superficielle et pas particulièrement profonde.
          D'un seul coup un groupe de quatre arrivèrent par derrière, à croire que c'était la mode ici, Jack souleva la table les séparant et la lança dans leur direction les touchant tous en même temps.
          Il remarqua que l'afro-girl à côté ne se retenait pas non plus, elle en avait fait des victimes et de la casse. Le bar ne ressemblait plus vraiment à ce qu'il était plus tôt dans la journée, les cris désespérés du barman ne faisaient qu'affirmer.
          Il n'en restait plus beaucoup et cette fois-ci Jack retint les paroles de la femme. Elle avait dit qu'elle s'occuperait de lui une fois ceux-là out. Et cette fois-ci, Jack ne se laisserait pas avoir encore une fois dans le dos. Les coups bas c'était fini !

          « Tu m’auras pas cette fois, saligaude ! »
          Et ça distribue, à la suite, à la pelle, généreusement. Ça abonde de coup dans tous les sens, parce que c’est comme ça qu’on fait quand ça dégénère à ce point. Et c’est des poings qui s’impriment dans des dents, des joues, des nez, qui craquent, qui cassent, qui brisent, qui tabassent. Et quand ceux sont pas les phalanges que l’on retrouve marqué sur les gros pifs de ces messieurs, c’est à coups de pieds dans la gueule qu’on termine le travail, ou alors en cassant des chaises sur des dos, là, pour le fun.
          On donne autant qu’on reçoit, c’est comme ça qu’on voit la vie. Comme un juste retour des choses, un roadtrip dans le genre qui te fait drolement mal pour quelques jours. Un coup me fait poser le genou à terre, le second m’allonge simplement. Le troisième devait m’assommer, mais je tourne sur moi-même et j’évite de justesse. Pas envie de finir en crêpe tout de suite. Je me relève rapidement et j’enchaine sur une droite qui met mon adversaire du moment complètement KO.
          Et c’est en distribuant encore que je me rends compte que les gus aux alentours finissent pas plus vraiment se relever, et qu’il nous reste plus grand monde à mettre à terre pour ne retrouver comme deux cons. Deux cons à se regarder dans le blanc des yeux, le sang plein d’adrénaline qui nous rend complètement barges, qui nous empêche de retrouver notre calme. Alors, voilà. Forcément, on finit par être là, tous les deux, le rouquin et moi. Et on sait ce qu’il va se passer.

          « Tu m’auras pas cette fois, saligaude ! »

          Je sais de quoi il parle. Je sais ou il veut en venir. Et je sais pourquoi il se prépare comme ça à se battre contre moi. Je lui ai promis qu’il était le prochain, et une promesse est une promesse. Et j’aime pas les roux. Oui, attaquer par derrière a jamais été quelque chose de très chouette, de très fairplay. A chacun sa méthode, ses moyens, ce qu’il met en œuvre pour réussir. On croise pas toujours les chics types, on rencontre pas tout le temps des gars droits qui respectent toutes les règles de savoir vivre et de combat. On tombe plus souvent sur des tordus malsains, des connards de première qu’ont juste envie de péter des gueules.
          C’est des trucs à apprendre sur la vie, sur les gens qui nous entourent et qu’on fréquente malgré-nous. Je pensais qu’il le savait. Me suis gourée. Mais pas de soucis, je m’en vais lui apprendre que la vie, c’est pas un kiwi.
          Et il m’a traité de saligaude. Alors même si je sais pas ce que ça veut dire, je trouve que c’est vachement insultant. Si je trouve que c’est insultant, ça doit être une insulte. Et putain de bordel de merde, on m’insulte pas moi, parole de Hope. On me traite pas de saligaude (qu’est un mot qui ressemble vraiment à keud) parce que ça sonne vraiment très moche, et que j’apprécie pas trop. Alors je vois rouge, comme un taureau, je souffle de la fumée par le nez, y’a mes oreilles qui sifflent et j’attrape le premier truc qui me tombe sous la main. Une table.

          Et je la lève au-dessus de ma tête, en mode furie-furieuse, et je lui balance à la gueule en lui hurlant un bon :

          « TA GUEULE ! »

          Ma voix raisonne, la table qui s’écrase ponctue ma phrase. Et j’attrape un autre truc. Une chaise. Que je lui renvois dans la tronche. Et j’enchaine, maintenant c’est une chaussure. Une autre chaise. Une table, une autre, un bout de bois, un verre, un mec, une chèvre, une table, une épée, une hache, encore une table, un autre verre, une bouteille de whisky, un autre mec qui lâche un cri de la mort qui tue, et…
          Et plus rien.
          J’ai tout lancé. Et je me retrouve comme une con avec le souffle court et l’adrénaline qui retombe petit à petit. Je sais pas pourquoi ça me lâche maintenant, c’est pas de bonne augure. Pas pour moi en tout cas. Je me sens toute faible d’un coup, toute molle. Me faudrait une piqure de rappel. Je me colle une gifle. Ça fait rien. Je m’en remets une. Je me pince. Ça fait rien non plus. Mes jambes tremblotent, je titube et me rattrape.

          Juste le souffle qui s’emballe. Le contrecoup de l’exercice. Ça faisait un bail que je m’étais pas donnée autant, que j’avais pas gueulé comme ça, que j’avais pas eu la haine. Maintenant que ça retombe, je me trouve vraiment stupide. Mais j’en ris, parce que ça fait du bien. Ça fait se sentir vivant, et c’est un truc que j’avais oublié depuis un petit moment. Ma jauge a explosé, c’est le moment rouquin. C’est la seule chance que je te laisserai de m’en mettre une.
          Une fois que ça sera fait, comme je t’ai promis, je te péterai la gueule.

          Je me mets en garde, je me relève doucement, les poings fermés. Je vais pas m’encombrer d’un sabre, d’une chaise, d’un mec pour te taper dessus. Nop. Pas besoin. Tu mérites bien que je t’imprime directement mes phalanges dans la tronche.

          Allez, viens donc.

          HRP : Cadeau de retour et félicitation pour tes examens, héhé. afro
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