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Lorsqu'il faut se salir les mains...

L’opulence du royaume de Goa et ses innombrables fastes et autres magnificences accueille chaque année des milliers de visiteurs séduits par ce décor luxueux et fortuné. Toute cette fortune, cette abondance incessante et ses excès ostentatoire, ont un coût que certains citoyens de cette cité ont appris à leurs dépens. Goa avait beau être le royaume le plus riche d’East Blue et abriter chaque année une réception fantasque pour les Tenryuubito, elle dissimulait aussi de lourds secrets qu’elle s’efforçait de ne pas dévoiler au grand public. Le revers de cette médaille dorée et étincelante à souhait ? La décharge à ciel ouvert répondant au nom euphonique du Grey Terminal. Le Grey Terminal abritait toutes les raclures de bas étage indésirées de la capitale, les forbans et autres criminels mis au banc de la société. Ils sont jetés dans cet enfer à ciel ouvert cerné par d’imposantes montagnes. Tous ceux qui ne peuvent se payer le train de vie adopté par la bourgeoisie du royaume de Goa finissent un jour ou l’autre par se retrouver au Grey Terminal. Ils y perdent leurs identités et l’espoir de pouvoir récupérer un jour leur rang social et tout autre bien en leur possession. Être jeté ici témoigne d'une profonde signification, vous n’êtes et ne serez désormais plus qu’un rebus condamné à vous battre pour assurer votre subsistance et à vous nourrir des déchets de la cité mère. Les hommes jetés dans le Grey Terminal sont marqués à jamais par cet évènement, certains disent même que ce triste sort est comparable à celui de la condition d’esclave des nobles mondiaux. Des hommes tirent cependant parti de l’apanage du destin et se sont organisés primitivement en bandes et petits groupuscules, il s’agit ici de vivre ou de passer l’arme à gauche, il ne peut en être autrement. Les 4000 âmes du Grey Terminal le savent et s’en sortent tant bien que mal quotidiennement en recyclant quelques objets et en les vendant à quelques artisans peu scrupuleux de la ville haute. Le prix de vente est loin d’être rentable pour les habitants du Grey Terminal mais ils doivent s’en contenter, leur condition ne leur permet pas de prétendre à davantage. Kaitô avait gagné le royaume de Goa quelques heures auparavant et avait pu prendre acte de toute cette richesse et des débordements qu’elle occasionne, ce n’était cependant pas là le motif de sa venue sur l’île de dawn.

De nombreuses disparitions inquiétantes ont été observées au Grey Terminal et communiqués au Gouvernement mondial, cela n’affectait pas le royaume de Goa mais certains commençaient à craindre pour leurs vies et celles de leurs progénitures. Frustrés de ce constat, le gouvernement décida d’envoyer un agent infiltré du CP9 pour étouffer l’affaire, l’agent en question aurait carte blanche pour résoudre ce problème incommode. Le gouvernement mondial décida de confier cette mission à un agent du CP9, gage unanime de discrétion et d’exécution parfaite. Il ne pouvait se risquer à une polémique sur le royaume de Goa, ses intérêts économiques seraient directement menacés par l’expansion de ce phénomène intrigant. C’était précisément pour cette raison que Kaitô avait débarqué en cette contrée.

L’agent du CP9 longea la bordure côtière et parvint bientôt à l’entrée des montagnes précédant le Grey Terminal. La stature et l’ampleur de ces montagnes permettaient de prévenir tout risque d’évasion des criminels et autres bandits jetés dans cette ben à ordure, ou plutôt à ordures de la pire espèce. Kaitô ne se réjouissait pas de devoir relier le Grey Terminal, l’odeur pestilentielle et infecte de cet environnement nauséabond ferait rebrousser chemin à tout homme sain d’esprit. Cependant il en allait des intérêts supérieurs du gouvernement et en cela, Kaitô était prêt à se résigner et accepter la tâche qui lui incombait. Il pénétra dans la montagne en suivant les chemins escarpés le long des monts, le chemin était hasardeux et étroit, ne laissant que peu de latitude à ceux l’empruntant. On ne pouvait s’y risquer à y courir faute de quoi, l’homme serait sanctionné d’une chute vertigineuse précédant sa mort inéluctable. Des hommes semblaient d’ailleurs s’êtres risqués à cet hasardeux exercice, des crânes et autres ossements figuraient en bas sur le sol de vallée, des corps dont l’enveloppe charnelle avait peu à peu servi de plat de résistance aux animaux qui se nichent dans ce décor rocailleux. L’agent avançait précautionneusement sur le sentier tortueux, le paysage monotone à souhait faisait preuve d’un antagonisme parfait avec l’atmosphère festive et haute en couleur du royaume du Goa. Ce panorama morne lui rappelait intimement le cimetière d’épaves, son île natale. Après une marche montagneuse de quelques heures, il apercevait enfin à l’horizon le Grey Terminal et ses innombrables déchets se déversant encore et encore, grignotant progressivement les bandes de terre adjacentes. Un sentiment bouillonnant de haine et de désespoir se dégageait de ce lieu putride comme si les marginaux qui y demeuraient vouaient une rancœur éternelle à la terre entière. Kaitô débuta la descente, qui s’avérait bien plus aisé que l’escalade et joignit bientôt la surface plate et stable de la décharge



Dernière édition par Atsuji Kaitô le Mer 11 Juil 2012 - 17:13, édité 2 fois
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L’entrée officielle de ce taudis n’était plus qu’a quelques mètres. Les débris ca et là semblaient joncher le sol depuis une éternité tandis que des gamins miséreux cherchaient dans les ordures ce qui était susceptible d’être récupéré pour réparation. Ces petites fouines avaient de sacré mirettes pour desceller la perle rare dans toute cette pagaille, ils auraient pu trouver une aiguille dans une botte de foin ces gosses. Ces gamins étaient précieux et même si le mal s’était déjà immiscé dans leurs cœurs fragiles et inconscients, ils pouvaient prétendre à un meilleur avenir que celui auquel ils se réservaient. A en croire ce qu’ils collectaient, ces gamins avaient été envoyé ici par l’un de ces magouilleurs infoutus de se déplacer par ses propres moyens. Des bouts de cuivre, de la ferraille et de l’étain composaient principalement la collecte misérable de ces marmots. Les gens d’ici n’avaient que très rarement de la visite et encore moins celle d’un agent gouvernemental, Kaitô était toisé de tous bords et bien qu’ils ne pouvaient connaître l’identité de ce voyageur impromptu, une méfiance presque palpable se fit sentir sur les épaules de l’agent du CP9. Tous ignoraient le motif de la venue de cet homme sur ce territoire désolé mais sa présence allait bientôt être connue de tous ici. Le danger omniprésent les oblige à réagir de la sorte, le bouche à oreille comme seul moyen de communication. L’homme au grand impair ocre et aux lunettes fumées ne passait pas inaperçu, Kaitô poursuivit d’un pas lent son itinéraire et gagna la décharge sans adresser un seul mot à quiconque. Ces moins que rien n’eurent pas le courage d’attenter quoi que ce soit contre cet étranger, ils n’eurent même pas le cran de lui adresser la parole, sans doute étaient ils trop abasourdi pour cogiter et ouvrir ce qu’ils leur servaient de mâchoire. Kaitô détestait profondément ces personnes, ils étaient responsables du dénuement le plus total de leurs enfants qui auraient leur vie durant ce poids sur la conscience. C’était bien à cause de leurs pêchés que leurs progénitures auraient à soutenir jour après jour ce fardeau stigmatisant. Si ca ne tenait qu’a lui, il aurait fait raser toute cette zone avec la vermine grouillante à l’intérieur. Lorsqu’un fruit est périmé, qu’un ver a élu domicile en son sein, il est recommandé de le jeter. Le cas de Grey Terminal n’est pas bien différent de ce constat, tant que la racaille et les autres sbires de la pègre abritent ces lieux, les autres ne pourront se sortir de ce bourbier informe.

Qui plus est, l’endroit pue à plein nez les activistes révolutionnaires de l’homme qu’ils surnomment avec fierté « le juste ». Ils s’étaient bien fait flouer par les idéaux subversifs de cet idiot, il leur avait sans doute promis un monde plus juste et utopique à souhait où tout homme serait sur un même pied d’égalité que son prochain. Les révolutionnaires sont des rêveurs éveillés, de cette trempe d’homme qui ne vit que pour la concrétisation d’un seul idéal…chimérique. Oui, Grey Terminal était en soi un terreau de la révolution dont les germes n’auraient de cesse que de lutter contre le gouvernement mondial. Kaitô s’alluma brièvement une clope et tirant quelques bouffées, il pensait au mode opératoire qu’il allait employer pour résoudre cet épisode énigmatique. Les gamins le regardaient avec prudence tandis que l’agent réfléchissait attentivement. Ces révolutionnaires allaient peut être lui servir une fois dans sa vie après tout, l’apparence particulièrement ambigu de Kaitô ne laissait présager en rien de son appartenance à tel ou tel groupe. On ne pouvait l’apparenter exclusivement à un gouvernemental, un pirate ou un révolutionnaire cependant il lui faudrait être très prévoyant de peur de faire capoter son infiltration. Il reprit sa route et s’engouffra dans la cité précaire jusqu’au moment où il fit une étonnante découverte.Un homme apparemment fou à lier se baladait de manière irraisonné en hurlant délibérément. L’homme faisait peine à voir, il bavait abondamment et pas un de ses muscles n’étaient pas mutilé. De multiples cicatrices sanguinolentes suppurant de pue ornaient son corps, il avait perdu l’once de raison qui le différenciait encore de son état animal. La chose qui avait perdu tout humanité vint en direction de Kaitô tentant de lui lâcher un uppercut dans le visage, Kaitô retourna le coup automatiquement dans le faciès dérangé du personnage, lequel tomba ridiculeusement à terre et gesticula comme s’il était victime de la rage. Un gamin assista à la scène pathétique et resta les yeux ébahis devant ce spectacle. Kaitô l’apostropha d’une traite :

« C’est plutôt courant ce genre de types, ici bas ? »

« Baaaaah y’en a toujours un peu des détraqués comme lui mais c’est vrai que depuis peu, il y a de plus en plus de dingues dans son genre »

Le gamin partit en courant, aussitôt après terminé sa déclaration. L’agent du CP9 se dirigea vers ce qui semblait être le cœur de ce dépotoir. Comment il le savait ? Parce que c’était de plus en plus sale et infect. Kaitô en était même à se demander si des êtres humains avaient réellement élu domicile dans ses décombres ou si ce n’était pas plutôt des pécaris ou autres joyeusetés malodorantes du règne animal.



Dernière édition par Atsuji Kaitô le Mer 11 Juil 2012 - 17:12, édité 1 fois
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Kaitô se fraya un chemin tant bien que mal parmi tous les détritus et déchets figurant sur sa route. Il parvint bientôt à un abri de fortune surmonté d’une plaque en acier rouillé sur laquelle figurait l’inscription « Old O' Jack », l’agent du CP9 en déduit qu’il trouverait en ces lieux quelqu’un vers qui il pourrait se rapprocher pour être présenté au bon interlocuteur, celui qui tient les rennes de cet enfer. Il pénétra dans l’enceinte de l’établissement, la venue de notre homme semblait être murement attendue par les convives déjà bien éméchés du Old O'Jack et d’autres qui semblaient bien plus dangereux. Kaitô avança doucement pour s’asseoir au niveau du zinc et commander un whiskey. Comme il s’y attendait, il n’eut pas à attendre longtemps avant que l’un des hôtes ne décide de le tenir en joue et ce à son insu. Le grincement métallique d’une gâchette ne peut tromper une oreille avisé. Il ne s’agissait pas uniquement d’un pistolet qui était braqué sur lui mais bien d’une dizaine de flingues chargés à bloc prêts à faire feu au moindre mouvement hostile. Kaitô ne perdit pas son sang froid pour autant et continua à siroter le whiskey qui venait de lui être servi au comptoir, le visage crispé et effrayé du barman en disait long sur les intentions de nos chères amis à sang chaud.

« Retournes toi ! Qui es tu étranger ? Identifie toi ou je te fais sauter la cervelle et vient pas faire les héros, je ne saurais que trop te dire ce qu’il y a dans la balance »

« Je suis un révolutionnaire tout comme vous autres, bande de nazes. Alors baissez vos armes, on est du même sang. »

« Ouais c’est ca, on va te croire étranger. Rien ne nous prouve que ce que tu dis est vrai, va falloir prouver tes paroles. »

« Tu crois sérieusement que je me serais pointé dans ce bar, les mains dans les poches sans même essayer de dissimuler ma position. Vous avez tous été informé de ma présence à Grey Terminal non ? Vous croyez sincèrement que je suis un de vos ennemis, si c’était le cas je ne serais pas en train de savourer cette foutu boisson à l'instant présent. Je suis la pour les disparitions inquiétantes… "

Le Bluff, l’agent du CP9 y allait au bluff, le mensonge était devenu sa seconde nature depuis le temps où il avait appris à en tirer parti. C’était devenu un usage courant que d’employer ce procédé dans ces contextes particulièrement tendu. Kaitô aurait pu en liquider et se livrer à une vendetta meurtrière dans le café mais ca n’aurait rimé à rien, en plus de griller sa position il n’aurait pas avancé d’un poil dans cette affaire sordide. La tension et le stress occasionné par ces situations périlleuses sont monnaie courante pour un véritable agent de terrain et non pour ces bureaucrates qui ont tendances à coller aux basques des agents Cipher Pol. Kaitô avait bien étayé ces propos pour les rendre vraisemblable, il s’étonnait lui-même de ce résultat. La balle était du coté de ces abrutis sans cervelle et bien que Kaitô sentait leur appréhension, il percevait tout autant l’incertitude dans leurs yeux suite à son petit speech. Il n’avait plus qu’a se référer à eux et attendre leur jugement, il faisait traîner sa main près de son revolver au cas où la chose devait tourner au vinaigre. Ces hommes avaient beau être déguenillés, leurs vêtements avaient beau être des haillons informes, leurs armes, elles, elles tenaient la route et ne souffraient d’aucune gêne technique. Bientôt l’homme fit baisser les armes de ses alliés et vint s’asseoir prudemment à côté de Kaitô.

« Excuse nous vieux, c’est qu’on n’a pas l’habitude de croiser des types comme toi dans les parages, je me souviens même pas de la dernière fois qu’on en a vu un de ta trempe, c’est pour te dire. Qui t’envoies ? »

« Personne, c’est juste cette histoire qui m’intrigue profondément. Je ne voudrais pas que ca arrive à l’un de ceux qui veulent se joindre à la révolution. Quels renseignements vous avez à ce sujet? »

« On pense tous ici qu’il s’agit d’un coup du Nox, nouvellement arrivés à Grey Terminal. Ils essayent de s’accaparer le business de la décharge et y’aurait de grosses rumeurs comme quoi leur chef serait un savant fou qui s’adonne à des expériences et scarifications sur des humains. »

Kaitô finit son verre, tapota l’épaule de son interlocuteur comme pour le remercier de sa déclaration et sortit aussitôt de cette auberge de fortune. Les circonstances obligent parfois à se rapprocher de ces sales révolutionnaires dénués de toutes manières cependant Kaitô devait leur reconnaître qu’ils avaient un certain code moral, une éthique qui les rapprochaient en une certaine mesure des agents de son calibre et ce même s’ils étaient aux antipodes les uns des autres. Kaitô ne savait s’il pouvait réellement croire les propos de l’homme dont il venait de faire la connaissance, l’histoire du savant fou et de ses frankenstein ambulant était assez grosse pour que l’agent du CP9 ait de sérieux soupçons quant à sa véracité douteuse. L’homme avait peut-être tenté de se jouer de Kaitô en le roulant dans la farine avec cette histoire à dormir debout, le monde d’aujourd’hui n’abrite plus ce genre de scientifiques cinglés et bouchers à leurs heures perdues. Cependant les faits étaient avérés et Kaitô ne pouvait nier ce qu'on lui avait rapporté et puis si l’homme du bar avait voulu le tromper, il n’aurait eu qu’à le liquider sur les planches du bistrot. L’hypothèse bien qu’extravagante semblait bel et bien tenir la route. Kaitô allait débuter son enquête en suivant le fil conducteur répondant au doux nom de Nox.



Dernière édition par Atsuji Kaitô le Jeu 12 Juil 2012 - 11:04, édité 2 fois
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Kaitô aimait cette phase de recherche où l’agent se met dans la peau d’un enquêteur hors pair, à l’affût du moindre indice et autres traces permettant de remonter de fil en aiguille jusqu’au créateur de ces Frankenstein ambulant. Kaitô marchait depuis quelques heures en quête d’indices sur le fameux groupuscule, il s’était rapproché de certains passants qui bien qu’étant louches ne savaient pas où créchaient les gaillards. L’expérience veut que ce soit toujours ces mêmes passants louches qui détiennent les infos inopinés. Tous ces maudits civils mentaient à tours de bras, redoutant pour leur vie déjà misérable et dépravé comme si protéger ce résidu d’existence valait encore la peine d’être vécu. Kaitô leur aurait bien régler leurs comptes comme il se doit mais un passage à tabac ruinerait ses chances d’approcher le Nox. A la tombée de la nuit, l’agent du Cipher Pol eut l’heureuse surprise de tomber sur un élément des plus prometteurs. Une échauffourée nocturne avait éclaté en périphérie du Grey Terminal non loin des montagnes. A en croire les dires de trois clochards, deux bandes rivales se cognaient dessus pour remuer les mécaniques devant les traînés vulgaires et peinturlurées qui faisaient office de premiers prix du concours. Kaitô ne put obtenir le nom des deux bandes en présence mais l’incident valait la peine qu’il se déplace pour voir ca de ses propres yeux. Après être arrivé sur les lieux, le spectacle faisait peine à voir, non pas que l’hémoglobine avait giclé mais plutôt que les protagonistes étaient tellement éméchés qu’ils arrivaient à peine à se cogner des pains. Il était certain qu’ils avaient trop tiré sur gnôle et que cette dernière était responsable de cet état de décadence et du spectacle qu’ils offraient à l'assistance. Acclamés par la foule exalté et transcendé par leurs cris continus, les hommes totalement ivres essayaient tant bien que mal de mettre leurs opposants K .O mais tous durent bientôt se rendre à l’évidence qu’ils n’avaient plus la force et la conscience pour satisfaire leurs prétentions. Au bout de quelques minutes ils s’écroulèrent chacun de leurs côtés en commençant à pioncer sur le sol rugueux. Soudainement l’un d’eux, évoqua dans ses délires oniriques le terme Nox. Tandis que les spectateurs avaient fini de se disperser, Kaitô se rapprocha de l’ivrogne pour écouter les maigres balbutiements qui sortaient de la bouche difforme emplie de bave.

« captai’n beuuuh laissez moi une chanceuuuah, ne m’amputez paaah »

L’homme somnolait paré à se laisser aller dans les bras de Morphée. Afin d’éviter qu’il ne s’assoupisse, Kaitô lui mit une volée de claques dans le visage, il lui fallait en savoir davantage sur le lien qu’entretenait cet homme avec le Nox. Il puait l’alcool et la vinasse à plein nez, son odeur buccal nauséeuse en disait long sur ce qu’il venait d’ingurgiter. Avachi tel un déchet parmi les déchets, il faisait corps avec le décor répugnant de la décharge.

« Hey, Hey, regarde moi sale poivrot, reste avec moi,Heyyyyy, que sais tu du Nox ? Parle bon sang ou tu vas encore te manger quelques mandales pour te faire remuer les méninges »

« Quoaaah, qu’est ce tu veux toii, Bordelllll ? t’en veuuux au capt’ain Nox, c’est caa ? Hahaa tu veux servir de cobaaaye au capt’ain heinnn j’ai pigééé. Bah va au nord est de Grey et euuuuh.»

Kaitô dégaina d’un élan son colt single action army, jeta un regard aux alentours pour vérifier que personne ne serait témoin de la scène, et appuya froidement sur la gâchette. Le coup partit d’une traite et vient se loger en pleine cervelle du résidu d’homme qui lui faisait face. L’impact de la balle fit suinter abondamment un filet d’hémoglobine sur le visage désormais macabre de la cible. Cette raclure devait mourir, elle avait trop tapé sur les nerfs de l’agent Kaitô et qui plus est il s’agissait là d’un avertissement de taille au savant fou. Il ne pourrait désormais plus s’évertuer à enlever et mutiler les corps impunément, un homme était sur ses traces et il comptait bien ne pas lâcher la proie qu’il avait dans le collimateur. C’était un signe fort et avant coureur d’une certaine justice, personne ne connaissait l’identité de celui qui avait fait le coup, il pouvait aisément se confondre dans les rangs civils, révolutionnaires ou même ceux d’une bande rivale. L’agent du CP9 dépouilla le corps inerte du personnage afin de disposer de davantage d’informations sur le groupe Nox, il trouva un journal, un larfeuille en tissu, un pistolet et un peu de poudre à canon. Rien de bien sensationnel en somme à l’exception que le journal pouvait peut-être lui être utile pour comprendre les agissements et la mentalité du Nox. Avant de mettre les voiles, Kaitô prit précautionneusement soin de récupérer la douille de la balle qu’il venait de coller entre les deux yeux de l’ivrogne et ainsi effacer tout recoupement possible avec son arme de prédilection. Le modèle de douille employé pour ce revolver n’est quasiment plus fabriqué par les armuriers, aussi il serait imprudent de la laisser en évidence et risquer qu’un expert à l’œil avisé ne parvienne à l’identifier. Kaitô gagna les hauteurs de Grey Terminal face au versant nord de la montagne qui encadrait cette plaine chaotique, il voulait pouvoir prendre connaissance de ce journal sans qu’il ne soit perturbé dans sa lecture. Seul avec la lune livide pour seule compagne, il allait désormais pouvoir se plonger dans cet écrit.



Dernière édition par Atsuji Kaitô le Jeu 12 Juil 2012 - 11:27, édité 3 fois
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Cet enfoiré avait couché sur papier toutes les exactions et autres amputations commises par leur petit groupe d’apprenti boucher. Il décrivait en détail et avec délectation, toutes ces petites souffrances opérées aux corps de leurs victimes ainsi que toute la torture psychologique et le harcèlement qu’ils leur faisaient subir. Le Nox était apparemment une bande de sadique finie qui ne jurait que par le châtiment de l’homme et des sévices corporels, c’était davantage une secte plutôt qu’un simple groupuscule. Ils procédaient avec méthode et minutie dans chaque malversation qui leur était donné d’exécuter, cet aspect machinal et presque automatisé témoignait de leur détermination sans faille et dénotait clairement des esprits machiavéliques. Kaitô tournait et retournait encore les pages de l’illustre carnet suranné, la couverture ocre en cuir affichait d’épaisses nervures si profondes qu’il était même difficile de tabler précisément sur l’âge de ce journal. Cet enfoiré n’avait eu ce qu’il méritait, ce salopard avait retranscrit de manière exhaustive tout le cheminement opéré par les Nox, ca allait des modalités de repérage de la cible et de sa traque et se poursuivait jusqu’à son trépas suite aux mutilations en chaine. Des illustrations de membres contusionnés, des plaies ouvertes, des ecchymoses corporelles, figuraient en bas de page comme si il avait voulu garder une trace, immortaliser un souvenir qui avait éveillé en lui un bonheur certain à l’instar d’un visio den den qui aurait immortalisé un instant de gaieté, de plaisir ou d’idéal.

L’homme avait aussi noté des observations et remarques scientifiques quant au comportement du corps humain si on lui infligeait tel ou tel châtiment…Oui outre l’aspect purement sanguinaire, ce type utilisait ces macchabés pour réaliser tout une batterie d’expérience toutes plus saugrenues les unes que les autres. Ce type vouait un véritable culte à son capitaine et l’affublait d’une ribambelle de superlatif à chaque fois qu’il l’évoquait, « l’architecte de la création », « Le chirurgien d’Adam et Eve » ou encore « les doigts de la destinée ». Seulement…ils s’auto infligeaient eux-aussi de sérieuses blessures, ils se flagellaient leurs corps et s’adonnaient même à des rites occultes. Au travers de leurs actes et de leurs offrandes, ils glorifiaient une divinité et invoquait ainsi toute sa miséricorde. Kaitô arracha violemment l’un des pages du carnet, en fit une boule de papier et la carra dans la bouche grande ouverte de notre victime. Kaitô allait s’employer à faire vivre à notre macchabé, un avant goût de ce dont il s’est rendu coupable. Le fait que son corps n’offrait plus de résistance lui facilitait la chose, il débuta par l’atrophie des muscles antéropostérieurs, il poursuit la sale besogne en lui cassant les bras puis soigneusement les poignets pour finir avec chacune des phalanges. Il parait que lorsqu’on gôute à l’assassinat, on ne peut plus s’en passer. Tel un vampire en quête d’hémoglobine, le besoin de tuer devient addiction et vous n’êtes plus qu’une carcasse animée par des pulsions meurtrières. Kaitô ne savait s’il était un cas à part ou non mais ce lien d’interdépendance ne lui était pas totalement étranger à l'image de notre défunt chirurgien mué par le désir compulsif d’étriper et d’éventrer. L’agent du CP9 voulait au travers de cet acte faire véhiculer un message fort à ces camarades qui viendraient le rechercher, un signal annonciateur d’une mort qui planerait sur ces salopards. Quand bien même un témoin l’identifierait et transmettrait l’information à celui qui semblait être le patriarche de cette secte, Steinman, il n’en avait rien à foutre. Le destin avait pointé Steinman de son inexorable fatalité, il était temps d’en rendre le jugement.

Se ruer immédiatement au repaire des Nox serait un acte profondément irréfléchi qui se solderait non sans séquelles pour l’agent Kaitô. Qui plus est, c’était sans doute ce à quoi le groupuscule s’attendait, aussi s’amuseraient t’ils à jouer avec les nerfs du gouvernemental en multipliant les disparitions et les attentats. Ces idiots ne font pas la différence entre les bisounours marines qui se jetteraient droit dans le piège en le sachant pertinemment et les agents gouvernementaux, êtres amoraux qui n’éprouvent pas la moindre compassion. Kaitô retourna sur ses pas et décida de regagner la ville pour élaborer une stratégie d’infiltration et se renseigner davantage sur le Nox. Comme l’atteste une citation de Sun Tzu, le succès d’une opération réside dans sa préparation, là où l’ennemi prévoyait la venue du gouvernement, Kaitô, lui patienterait jusqu'à ce que la proie vienne délibérément se placer dans son collimateur en croyant le prendre de revers. Cette échauffourée à la périphérie de la décharge provoqua une vive tension au Grey Terminal, même si cet endroit rassemble en son sein les pires enflures et raclures de tout East Blue, il n’en restait pas moins des civils avec leurs propres anxiétés et appréhensions. On sentait bien qu’ils n’étaient pas à l’aise, que ce grabuge allait être lourd de conséquence…Le Nox allait se mettre à l’œuvre bien assez tôt en passant la ville au peigne fin et procéder à de redoutables représailles contre celui qui avait abattu l’un des leurs.

Spoiler:


Dernière édition par Atsuji Kaitô le Jeu 12 Juil 2012 - 11:45, édité 2 fois
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Il ne fallut pas attendre longtemps avant que Steinman n’envoie ses sbires molester les civils du Grey Terminal, ces demeurés employaient systématiquement la force lorsqu’ils jugeaient que la trogne du type qu’ils interrogeaient ne leur revenaient pas. Il y a fort à parier que cette méthode musclée obtiendrait bien assez tôt des résultats probants si bien qu’ils auraient bientôt une ébauche de portrait robot de l’agent dont ils se mettraient en chasse. Cette situation indifférenciait profondément Kaitô qui ne voyait pas l’ombre d’une menace potentielle en ces hommes. Il ne les attendrait pas pour autant de pied ferme, il leur laisserait des indices quant à sa présence, sèmerait des marques suffisamment évidentes et plausibles pour que ces demeurés puissent mener à bien ce qui faisait office de « filature ». C’était nul autre que le jeu du petit poucet où Kaitô semait des cailloux pour se faire suivre et ce jusqu’au moment fatidique. Dés lors l’agent revêtit la peau de son nouveau rôle et mena par le bout du nez 4 hommes que Steinman avait dépêchés pour le nuire une nouvelle fois. Toute cette mascarade mena bientôt les sbires à une impasse condamnée par un épais et solide mur de briques de plusieurs mètres de hauteur. Ils étaient faits comme des rats, l’appât aurait du leur mettre la puce à l’oreille, il fallait bien se douter qu’une insigne gouvernementale et le tracé continu de fines trainés de sang, ne pouvaient être que des témoins trop évidents d’une véritable supercherie dont ils étaient les cibles. Kaitô apparut bientôt sous le porche de l’un des bâtiments de la ruelle mal éclairé de manière à ce que les cibles puissent entrevoir sa silhouette sans pour autant percevoir son faciès. Il est toujours important de garder l'anonymat, l’agent ne se révèle entièrement à sa proie que lorsqu’il est certain de lui asséner un décès violent. Les sbires sortirent des armes blanches de manière à se prévenir d’offensives potentielles menés contre leur personne. Kaitô les observait sans leur adresser un traitre mot, un rayon de lune éclairait succinctement le bras de l’un de ses siphonnés du bocal. Le membre faisait état de multiples entailles, ce type s’était tailladé les veines à plusieurs reprises… ces mecs là sont cinglés et allez savoir ce pourquoi ils ont versé leurs sang ou même s’ils ne le se sont pas échangés, ils sont capables de tout et ce même quitte à devenir consanguins…

L’obscurité jouait en la faveur de l’émissaire du gouvernement qui n’eut qu’à employer le Soru pour être à portée puis lâcha à chacun d’entre eux de fulgurants High-kick en plein torse. Les sbires furent irrémédiablement un vol plané sur plusieurs mètres avant de s’écraser violemment sur la paroi. Puis se plaçant dans le carcan lumineux, il dévoila ainsi son identité aux futures et présumé victimes. Dés lors, ils comprirent le sort qui leur réservait Kaitô et s’empressèrent de dégainer les flingues de leur étuis, l’agent ne leur laissa pas le temps d’opérer ce qu'ils escomptaient.

« Je saurais faire preuve d’indulgence si vous me communiquez des renseignements sur votre Boss. Je pourrais même faire abstraction des crimes dont vous vous êtes rendus responsables…mon offre ne tiendra pas longtemps, il n’appartient qu’a vous de la saisir «

« Va te faire… »

«… »

Le sort en était jeté, l’agent leur avait offert une porte de sortie, une ouverture pour se tirer d’affaire sans trop de dégâts et pourtant ils avaient formellement décliné son offre. Leur dévotion pour leur leader était sans faille, inaltérable et à l’épreuve de bien des supplices. Les prendre en otage ne ferait pas infléchir la position de Steinman. Kaitô avait opté pour la solution la plus radicale, celle qui comportait le moins de risques et qui lui ferait gagner un temps précieux. Il écrasa la trachée de l’un de ses types avant de dégommer les trois autres avec son Colt, il ne pouvait en être autrement. Il délesta rapidement les dépouilles inexpressives de leurs biens puis les cacha sous des détritus dans un coin de l’impasse. Tous portaient un tatouage significatif, sous forme d’un code barre surmonté de l’acronyme Nox, pour ainsi marquer leur appartenance et lien de subordination. Soudainement, des éclats de voix suivis de hurlements retentirent dans cette portion de la décharge.

« Lâchez moi bordel, je ne vous suivrais pas, espèce de maboule ! «

Kaitô s’éleva en hauteur et parvint sans mal à sur le toit de l’immeuble adjacent. Un groupe de loubards s’en prenait à des civils isolés. Tout portait à croire que ces types forçaient la main à ces personnes pour qu’ils les suivent gentiment sans broncher. Fallait bien dire que les chaines en acier, les barres à mine et autres battes de baseball faisaient leur petit effet auprès de ces honnêtes gens qui continuaient à s’insurger. Ceux là ne faisaient pas parti des Nox et ils allaient peut être pouvoir s’avérer utile. Kaitô se laissa tomber discrètement à quelques mètres de cette petite querelle de manière à ce que ces types puissent l’entrevoir. Les hommes se tournèrent dans sa direction comme pour vérifier si cette « vermine » était digne d’intérêt. Aussi s’assurèrent t’ils de savoir ce qui l’amenait dans les parages.

« Qu’est ce tu veux toi ?! Faudrait pas nous chercher des noises enfoiré, on est armés et on n’hésitera pas à … »

Kaitô brandit un insigne gouvernemental, histoire de calmer leurs esprits fougueux et pétulants.

« Ca vous intéresserait de vous faire un peu de fric, plutôt bande de nazes? Apportez les types qui gisent sur le macadam dans la rue d’à côté au repaire du Nox au Nord du Grey Terminal. Prenez soin de lui donner cette note à ces charognes. 30. 000 Berrys pour les 4 quatre ? 50% d’abord puis 50% lorsque je me serais assuré que vous vous êtes bien enquis de votre travail. »

Les hommes discutèrent brièvement et se murmurèrent quelques paroles à huis clos pour enfin accepter la proposition de Jones. Ils soulevèrent bientôt les cadavres encore tièdes et se dirigèrent vers l’itinéraire fourni par l’agent du CP9.



Dernière édition par Atsuji Kaitô le Jeu 12 Juil 2012 - 11:26, édité 1 fois
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Ces abrutis n’avaient pas mordus à l’hameçon, ils l’avaient littéralement gobés et ne le lâcheraient pas de sitôt. Ils auraient bien dû se douter qu’il y avait anguille sous roche, que si Kaîto leur confiait l’exécution de ce travail, c’est qu’il comportait bel et bien certains risques de taille à ne pas déprécier. L’omnipotence de l’argent est sans limites, le billet vert est le seul témoin et garant d’une vie meilleure pour ces têtes brûlés qui ne l’utiliseront certainement pas à bon escient. Ils préféreront s’épancher le gosier avec une bonne liqueur plutôt que de mettre de côté pour s’assurer des beaux jours. On ne change ni les penchants, ni les vices des hommes…personne ne le peut et il faut surtout dire qu’on aurait bien plus à y perdre qu’a y gagner. C’était de ce constat des plus élémentaires qu’était né cette petite machination fomenté par Kaitô. Croyez vous que le contenu de cette note les auraient interpellés ? Nullement, ils avaient pris la direction du refuge Nox sans même sourciller, aveuglé par la récompense que Kaitô leur avait fait présager. L’agent du CP9 avait pris soin d’opérer une filature discrète de nos énergumènes, il les pistait méticuleusement en empruntant la voie aérienne, se faufilant de coursives d’immeubles en terrasses, se faufilant de plate-formes en échafaudages. Au fur et à mesure de leur progression, la méfiance et le doute s’immiscèrent dans leurs esprits rudimentaires si bien qu’ils leur arrivaient fréquemment de se retourner pour surprendre un éventuel intrus ou importun qui se mettrait en travers de leur route. Nos compères arrivèrent bientôt au repaire des Nox où un comité d’accueil s’élança à leur rencontre avec la ferme intention de leur faire la peau. Les types payés par Kaitô ne firent pas long feu et se rendirent bien assez vite compte que goût déraisonné pour l'oseille les avait menés à un traquenard. Aussi, leurs seules chances de survie étaient éminemment faibles et ils n’eurent d’autre choix que de se plier à leurs adversaires bien plus puissants. Faire preuve de résignation et de soumission face à des types qui étaient en tout points bien plus forts. Kaitô de son côté avait profité de cet occasion pour s'infiltrer dans l’immeuble de taules ondulées qui faisait office de planque. Les airs menaçants et agressifs des loubards firent leur petit effet auprès des demeurés à solde de l'agent. Ils montrèrent patte blanche aussitôt que les types de Steinman leur montrèrent les crocs.

« Attendez…ATTENDEZ bordel, On n’a pas tué ces types hein ! Vous avez vu comme on est faibles, on serait incapable de les buter même si on le voulait ! Réfléchissez, c’est un putain de gouvernemental qui nous a chargé de ramener ces corps jusqu’ici. Regardez, il nous a même filé une note pour votre Boss »

« File la moi toute de suite ! »

« Non, je ne la filerai qu’à ton Boss. Il en va de ma récompense, faudra que tu me passes sur le corps ! »

La note en question avait été placé dans une enveloppe qui elle-même avait été cacheté par un sceau de cire à l’effigie des initiales du gouvernement mondial. Ce refus d’obtempérer se traduisit par un tabassage à règle, ces abrutis n’avaient aucune chance et ils se firent bientôt dérober la lettre au prix de coquards et d’ecchymoses en tout genre. Ces types là étaient des brutes sanguinaires qui après avoir récupérer le cachet, poursuivirent leur besogne, ils prenaient sans doute un plaisir certain à frapper de leurs masses cloutées, les corps contusionnés de leurs opposants. Ils regagnèrent le repaire en les laissant pour mort en façade de leur antre. De son côté, l’agent du CP9 se livrait à des exécutions sommaire pour continuer son exploration dans la structure, le plus souvent en brisant les cervicales d’ennemis pris par surprise. L’agent progressait dans l’immeuble vétuste, il empruntait des voies insoupçonnés et au demeurant inaccessibles grâce au Geppou si bien qu’il parvint bientôt à ce qui s’apparentait être le cabinet de chirurgie de Steinman… du moins c’est ce que laissait pressentir le relent de sang humain séché ainsi que les giclées d’hémoglobines un peu partout dans la pièce. Cet endroit était comme l’une des antichambres de l’enfer où les délires, le fanatisme et l’hystérie d’un homme pouvait s’exprimer sans restriction. On ressentait presque la douleur de tous ceux qui avaient rendus l’âme sur le billard. Kaitô se rapprocha du plan d’opération tout en restant dissimulé lorsque soudainement les types de l’entrée surgirent en brandissant la lettre estampillé en rigolant grassement.

« Hey Patron, le gouvernemental, l’a envoyé une lettre qui doit n’être remis qu’a vous. On s’est occupé des idiots dont il s’était servi d’émissaires, on les mets au frais, Patron ? »

Il est vrai que maintenant qu’ils y faisaient mention, une sorte de chambre froide figurait au bout de la pièce, l’accès s’y exécute au travers d’une lourde porte en acier surmonté d’un hublot. Ca devait être là que notre savant fou gardait ses cobayes pour examen. Le hublot était limite pervers, cet enfoiré devait prendre un plaisir fou de voir ses victimes se recroqueviller puis agoniser dans la chambre froide. Steinman se livrait de son côté à sa pratique favorite et comme à l’accoutumé, détestait être dérangé durant la pratique de son « art ». Il se recula du corps et se retourna, furieux, vers ses acolytes.

« Bien sur que vous les foutez au frais, comme à chaque fois, Bordel !! Filez moi cette lettre qu’on en finisse avec ce mec, il me tape sur le système »


Dernière édition par Atsuji Kaitô le Jeu 12 Juil 2012 - 11:39, édité 1 fois
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Les hommes de main s’exécutèrent et fourguèrent les corps inconscients dans la glacière sous le regard vindicatif de leur boss. L’écoutille se referma dans un son lourd et métallique marquant les prémices d’un long et lancinant supplice glacial. Il valait mieux que ces types passent l’arme à gauche dans leur sommeil plutôt que de se réveiller dans cet enfer frigorifique où gelures et déshydratation allaient bientôt s’emparer de leur chair souple et flexible. De son côté, Steinman s’apprêtait à ouvrir la note et en découvrir son contenu.

« Ce satané gouvernemental, je suis prêt à parier qu’il jette l’éponge les gars, il a même pas le cran de nous le dire en face, alors il m’envoie cette missive ce sale poltron Mouhahaha »

Il utilisa précipitamment son scalpel ensanglanté en guise de coupe papier et fit traverser l’outil le long du pli. Un infime bruit métallique à l’instar d’un ressort se fit entendre. Steinman prit conscience aussitôt qu’il était tombé dans un piège subtil tendu par notre soi disant couard d’agent spécial. Il arrêta net la course de son geste, s’imaginant qu’il pourrait se dérober à l’inévitable. Sa fierté exacerbée avait pris le pas sur la prudence et la présence d’esprit dont il aurait du faire preuve. Une sueur froide coula sur son visage pétrifié, ne sachant pas à quelle sauce il allait être dégusté. Ses sbires, eux, n’avaient pas compris ce qu’il se tramait et c’est avec obstination qu’ils insistèrent pour que Steinman ouvre enfin la fameuse missive.

« Bah Qu’est ce qui se passe, Patron ? Vous l’ouvre pas, y’a quelque chose qui cloche ou bien ? «

« Fermez la bande de nazes, cet enflure vient de nous la mettre profond, il a piégé ce foutu courrier. Il doit être là dans les parages, retrouvez le moi pour que je l’étripe ! »

Les subordonnés de Steinman se mirent en mouvement et se dispersèrent dans toute la structure par groupe de deux. Ils ne fanfaronnaient guère et affichait des visages sérieux et cloisonnés, ils devaient se douter que si ils ne mettaient pas la main sur Kaitô, ils seraient les prochains sur la liste. Sous ces revers de savant fou immoral, Steinman est un homme ingénieux et méticuleux pour qui la chirurgie répond à des codes bien précis. Kaitô avait piégé minutieusement la lettre grâce à une pile relié à une charge explosive cependant notre chirurgien boucher avait plus d’un tour dans son sac. Il réussit à se saisir un trombone dans sa poche de blouse et parvint à le placer avec minutie au sein du mécanisme pour enrayer son fonctionnement. Steinman avait tiré son épingle du jeu et c’est avec prudence qu’il déposa délicatement, cette fois-ci, la lettre sur son étale de travail. Bordel, le bougre y avait réchappé de peu mais ce n’était là qu’un répit avec que Kaitô ne lui fasse mordre la poussière. L’agent du CP9 entendait ramener cette enflure vivante et lui en faire baver tout comme il a torturé tous les cadavres que comptait son repaire. Une balle au coin des deux yeux ne rendrait pas justice à ceux qui avaient trépassés pour la folie insatiable de cet homme. Steinman s’enferma à double tour dans son cabinet de chirurgie pour y perpétrer son œuvre, son comportement précautionneux en disait long sur son état d’esprit. L’ombre de Kaitô planait sur ce refuge de fortune, c’en était presque palpable, l’agent allait frapper assurément mais laisser planer le suspens jusqu'à la dernière seconde est une sensation exquise. Steinman n’était pas tranquille, il se retournait par intermittence et opérait des gestes brusques et saccadés, il tentait tant bien que mal de garder son sang-froid mais l’atmosphère morbide du cabinet n’arrangeait pas la donne. Kaitô se retira de la pièce en empruntant les canalisations, il s’occuperait du savant fou en dernier ressort et ne devrait être interrompu sous aucun prétexte par les larbins. Aussi, l’heure était venue pour les sbires de rejoindre les bras de Morphée ou ceux de la faucheuse au choix héhé.

L’agent poursuivit son parcours dans la structure en restant aux aguets des bruits ambiants. Croyez vous que ces idiots se seraient montrés discrets… ils ne cessaient de bavasser sans doute pour se rassurer de ce qui pourrait leur arriver et ils faisaient bien d’ailleurs. Lorsque l’on cherche à dénicher un intrus, il apparaît évident pour vous et moi de faire preuve de discrétion et de vigilance…pour ces gus, le mot vigilance ne devait pas faire partie de leur vocabulaire, c’est du moins ce que Kaitô concluait lorsqu’il les apercevait tout déblayer sur leur route. L’agent décida d’user de l’effet de surprise pour les prendre à parti, il se lança de canalisation en rebords jusqu'à atteindre une pièce à part où étaient entassés de multiples cuves à ciel ouvert. Le liquide épais et visqueux au sein des cylindres dégageait une odeur aigre dans toute la pièce. L’objet se révélait être une véritable aubaine pour lancer une diversion et régler leurs comptes à ces types. L’agent attendit patiemment son heure jusqu’au moment où ils pénétrèrent dans la pièce.

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Les sbires inspectèrent la salle grossièrement, ils retournaient les caisses et cartons lorsque l’envie leur en prenait sans avoir la réelle conviction que Kaitô se trouvait bel et bien dans la pièce. De son côté, l’agent s’était placé juste derrière l’une des cuves et attendait le moment opportun pour déverser tout son contenu sur ces sous-fifres. Le seul danger résidait dans le fait de ne pas se trouver dans la ligne de mire des lampes torches que ces demeurés arboraient, autant dire une bagatelle pour l’agent du cp9 qui était accoutumé à ces infiltrations. Ces types là n’avaient pas l’esprit tranquille, ils n’en étaient pas au stade de la tremblote et du frisson mais ca ne saurait tarder. Un agent du Cipher Pol du moins ceux du CP9 ne sont pas bien différents des chasseurs de primes tenaces, ils ne laissent jamais s’échapper leurs proies, question de principe et de doctrine professionnelle. La seule différence réside dans le rapport à l’oseille, les uns ont le cœur corrompu par le vice tandis que les autres sont animés par un sentiment qui dépasse l’entendement des hommes. Toujours est t’il que ces types étaient tombés sur une mauvaise pioche et qu’ils en allaient en faire les frais incessamment sous peu. L’agencement de la pièce lui était favorable, les cuves masquaient le champ de vision, aussi fussent t’ils obligés de contourner ces obstacles pour examiner ce qui se trouvait derrière.

« Hey Nath, NaaaaaTh, tu sais ce qu’il y a toi dans ces cuves ? Qu’est ce que ca schlingue bordel, c’est une infection bordel ! »

« Je sais pas, il parait que c’est la substance que Steinman injecte dans les corps de ses victimes pour qu’ils deviennent dur comme la pierre et ainsi les foutre dans sa galerie de « pièces de collection ». Quel maboule ce type, je te jure…Quoi qu’il en soit faut pas trainer ici, j’aime pas ce foutu endroit il me fout la chair de poule »

« Hey Naaath, atteeeention…AAAAAH »

Dans un effort intense, Kaitô réussit à faire cambrer la cuve et à déverser tout son contenu sur ces pauvres dégénérés. En moins de temps qu’il n’en faut pour leur dire, leurs corps s’immobilisèrent et se figèrent comme s’ils avaient été frappés par la gorgone elle-même. Le produit était performant, Kaitô ne savait ce que l’autre savant fou avait bien pu foutre dans la formule de ce précipité mais y’avait pas à dire, les effets étaient immédiats. Les corps désormais pétrifiés faisaient transparaître tout le désarroi et la détresse de ces types. Le liquide continuait à s’épancher sur le carrelage lisse de la pièce, Kaitô gagna bientôt de la hauteur pour se dérober à la matière visqueuse. Tout ce tintamarre allait voir rappliquer toute la clique de Steinman dans la pièce et c’était tant mieux, l’agent venait de leur tendre un piège ingénieux sans en avoir eu la réelle intention. Bientôt, la porte s’ouvrit brusquement et une dizaine de types tous aussi débiles les uns que les autres venaient d’investir la pièce

« Qu’est ce que c’est tout ce raffut, qu’est ce que vous foutez bordel ?! AAAAA, reculez bordel, l’enfoiré les a pris en embuscade ! »

Trop tard…le liquide démoniaque avait paralysé les panards de ces salops, certains avait réussi à se tirer à temps et éviter ce bourbier. Que demande le peuple ? Ces types ne pouvaient plus rien faire pour protéger leur seigneur et maître. Englués comme de vulgaires insectes dans la toile de la tarentule, ils étaient à la merci de Kaitô qui selon son bon vouloir pouvait décider de leur sort. L’agent ne prit pas soin de s’occuper de leurs cas, le menu fretin ce n’était pas de son rang, la seule chose qui l’importait était Steinman. A l’aide de précieux Geppou, Kaitô regagna le couloir et suivit les sous-fifres atterrés par ce retournement de situation. L’agent se lança en piqué à partir des canalisations et vint heurter dans sa descente l’un des laquais. Un de moins au tableau, il en restait deux qui lui faisaient face. Imperturbable et toujours indifférent comme un agent sait l’être, Une ruade de coups vint bientôt pleuvoir sur leurs tronches blafardes de cachet d’aspirine. L’un d’eux se releva, saisit son flingue et au moment où il comptait dézinguer tout ce qui bouge, l’agent plaça son index dans le canon tout en leur fortifiant par l’intermédiaire d’un Tekkai. La balle propulsée en arrière fit exploser le gun au visage du type en question, qui s’effondra à bout de nerfs. Plus personne ne pouvait désormais entraver ce petit tête à tête avec Steinman, l’agent se dirigea d’un pas rapide vers le cabinet du boucher en défonçant d’une traite les deux portes battantes. Steinman n’avait plus de proie à se mettre sous la main, Kaitô n’avait plus à mettre des gants de chirurgien pour cette sale besogne. Il aimait avoir les mains sales que si le motif était juste et légitime, cabosser la gueule d’amour de notre cher ami s’inscrivait dans cette optique. L’enfoiré s’était bien entendu calfeutrer dans son antre et brandissait ses scalpels et autres outils comme signes de défiance, il savait que sa fin était proche et c’est toujours dans ces moments précis que l’humain perd les pédales. Une vitre blindé en plexiglas lui servait de seul défense, une vitre qui n’allait pas faire long feu.

« T’approches pas sale enfluuureeee, je vais te dépecer, te déchiqueter, te disséquer, t’extraire les boyaux et les brandir fièremennnnnt ! »

Soudainement, des hurlements suivis de coups de poings vinrent cogner la porte rouillée de la chambre froide. Les colporteurs qu’il avait engagés pour sa commission n’avaient pas rendu leurs derniers souffles. Stupéfait qu’ils n’aient pas encore passé l’arme à gauche, Kaitô les libéra sur le champ. Les deux hommes surgirent comme des dingues du frigo dans lequel ils avaient été enfermés et se frictionnèrent mutuellement pour faire remonter leurs températures corporelles. Une haine profonde de Steinman se lisait dans leurs prunelles, une haine comme Kaitô n’en avait encore jamais vu et il aurait eu tort de ne pas en tirer parti. L’agent se dirigea pas après pas vers Steinman, ce dernier prit de panique sortit de derrière les fagots ce qui s’apparentait à un pistolet à clous et mitrailla la pièce. L’un des projectiles perfora le tibia glacé de l’un des rescapés, le faisant pousser un cri empli de rage et de douleur. Kaitô disparut puis heurta de son talon renforcé au Tekkai la vitre blindé qui se brisa en mille morceaux. Le verre pilé vint à son tour rentrer dans la chair de cet enfoiré qui lâcha son flingue à clous pour serrer fortement ses hémorragies. L’agent saisit Steinman par le col avant de le désarmer et lui coller quelques gnons pour mauvaise conduite héhé.

« Tout vient à point à qui sait attendre, on dirait bien enfoiré. Tu croyais pt’et que t’allais croupir en taule ? Ne compte pas dessus, une enflure comme toi, ne mérite pas d’être nourri et blanchi. Si on te faisait subir les exactions dont tu t’es rendu responsable hein ? Vous deux, tirez vous et fissa ! »

« Mais pourquoi ?! »

L’agent leur lança dés lors un regard inquisiteur empli de haine, qui suffit à leur faire comprendre que leur présence n’était plus désiré dans la bâtisse. Kaitô souleva Steinman avant de le placer sur le bloc opératoire et de l’attacher avec les solides sangles prévues à cet effet. Il saisit le scalpel dans la trousse de soin et le fit tournoyer avec facilité.

« On va inverser les rôles mon pote. Alors ca fait quoi d’être sur le billard ? hahaha »

N’attendait aucune réponse, Kaitô commença à s’improviser chirurgien en herbe en sectionnant les tissus de Steinman, parfois des phalanges ou des veines. L’hémoglobine coulait, le doc vociférait encore et encore tandis que Kaitô sifflotait sereinement.

« Ta gueule bordel, on s’entend plus siffler enfoiré »

L’agent lui mit en coup dans la mâchoire de manière à ce qu’il l’ouvre plus puis trancha dans des gestes presque mélodiques les artères de l’enflure. Il alla même jusqu'à pousser le vice en incisant tout son torse devant ses yeux ébahis. Le sang coulait abondamment, ses minutes étaient comptés désormais. Deux choix s’offraient à lui, le laisser agoniser cruellement ou le tuer d’une traite en lui faisant avaler sa langue ? Kaitô opta pour la seconde dans un élan de « bonté « qu’on ne lui connaissait pas.

« Ouvre, Ouvre grand enflure. Si t’ouvres pas de suite, je te fais cisaille ce que t’as entre les jambes. Ouvre, dépêche-toi. »

Kaitô saisit l’appendice gustatif de cet enfoiré ou plutôt ce qu’il en restait, le trancha net et d’une traite lui maintient violemment la mâchoire fermée pendant plusieurs minutes pour qu’il n’ait d’autre choix que d’avaler cette chose visqueuse.

« Tel est le sort que le gouvernement réserve à des enflures de ton calibre ! «

Il avait enfin lâche son dernier soupir cette enflure, la justice était dorénavant rendue. Histoire de noircir un peu plus le tableau, Kaitô alluma puis plaça juste au dessus de sa tronche la lampe du bloc opératoire. Les mains recouvertes de sang, notre agent n’eut plus qu’à déguerpir de ce taudis avant de regagner les montagnes qui encerclent le Grey Terminal.

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