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Mais... mais...mais ca crame!!

Le silence qui régnait dans la jungle était dérangeant. Lors de leur premier passage, les cris d’animaux sauvages, le bruissement des feuilles portées par le vent, les gazouillis de ptérodactyle et les légères vibrations sismiques étaient nombreux et bruyants. Mais là, le soleil se couchait et tout semblait s’immobiliser pour mieux reprendre le lendemain. Même les trois marins ne disaient mot. La fatigue, la douleur des blessures, le recueillement pour leurs camarades tombés au champ d’honneur... L’ambiance n’était pas au beau fixe. Rain marchait devant, portant sur chacune de ses épaules le corps inerte d’un éclaireur. Ces gars là étaient morts pour l’équipage du Léviathan, la moindre des choses était de les ramener parmi les leur pour leur offrir une sépulture décente.

Une chance pour eux, le chemin était facile à retrouver. Ils s’étaient dirigés vers l’Ouest, cette partie de l’île leur ayant été attribuée pour les recherches. Pour rentrer, ils n’avaient donc qu’à suivre l’Est ; se placer dos au soleil couchant et avancer. De ce fait, ils s’enfonçaient de plus en plus vers l’obscurité. Personne ne parlait, chacun étant probablement perdu dans ses pensées, avançant machinalement sans faire réellement attention à ce qui les entouraient. Pourtant, ils auraient du être vigilants, la menace pouvait surgir à nouveau, n’importe où, n’importe quand. Mais le moral est la première arme en cas de conflit et il manquait cruellement. A bout d’énergie, Rain ressassait mentalement toutes les façons dont il pourrait faire payer ce fameux Morvak. La haine qu’il éprouvait pour cet inconnu croissait à chaque pas. Chaque fois que son pied foulait le sable, il sentait le poids de la mort sur ses épaules. Une larme de rage coula derrière ses verres violacés et vint s’écraser sur le sol.

Après plus d’une heure de marche, ils finirent par apercevoir la voile imposante du Léviathan dépasser des cimes. Enfin, pour la première fois, ils purent souffler un petit peu. Le majestueux bâtiment avait toujours un effet apaisant sur son équipage. On se sentait en sécurité quand on se trouvait au coté d’un pareil navire. Rain éprouvait toujours une fierté infinie en voyant le Léviathan, bateau sur lequel il avait travaillé, pour lequel il avait sacrifié quatre années entières et qu’il considérait comme sa plus grande fierté. Il se stoppa un instant, leva les yeux sur le bateau et ne put s’empêcher de sourire. Il était vraiment beau. Comme pour souligner ses pensées, une magnifique lumière verte illumina l’espace. Le temps semblait ralentit, la boule verte parcourut le ciel enveloppant tout le navire d’une aura verte fantomatique. La boule toucha la poupe et toute la lumière disparut pendant un instant, comme si cette vision n’avait jamais eu lieu. Le scientifique déposa les corps au sol pour réajuster ses lunettes et plissa les yeux pour mieux voir.

Une immense gerbe verte jaillit du point d’impact et l’instant d’après, une violente détonation leur vrilla les tympans. Des flammes vertes se mirent à lécher la coque du Léviathan, gagnant du terrain à très grande vitesse. Le navire était en feu ! Rain ne prit pas le temps de réfléchir et courut droit devant lui, l’estomac noué, les lunettes embuées par la chaleur de ses larmes. Non, non, pas ça ! Ce n’était pas possible ! Ils ne pouvaient pas s’en prendre Au Léviathan ! Il n’y était pour rien dans cette histoire. Il n’allait pas laisser son bébé disparaître comme ça, dans les flammes et la fumée. Sans perdre une minute, l’ingénieur traversa le pont, travers le ponton et pénétra en force dans la cabine de commandement. Sans perdre un instant, il sonna l’alarme. Une lumière rouge s’éclaira dans chaque pièce du bateau et une sirène stridente retentit. Il fallait tout le monde debout, opérationnel et efficace ! En à peine quelques minutes, plus d’une cinquantaine de marins étaient au garde à vous sur le pont, prêt à recevoir leurs ordres. Rain était dans un état d’hystérie avancée et avait du mal à coordonner ses pensées. Il gigotait dans tous les sens en se coupant lui-même la parole.


-Vous tous là ! Allez m’éteindre ce putain de.. Vous, fouillez les chambres et trouvez... Le feu ! Faîtes une chaîne ! Amenez de l’eau ! Du sable ! Mais bougez-vous le cul !!!!

Les marins partirent un peu dans tous les sens. Rain vit Pénélope et Ceres sur le pont en train de donner des directives également. Cela le rassura, même s’il ne portait pas Pénélope dans son cœur, il savait qu’elle pouvait gérer des hommes de manière efficace. Il reprit ses esprits, faisant passer les intérêts du Léviathan avant sa propre panique. Il sépara les hommes à disposition en trois groupes.

-Vous vous fouillez toutes les chambres et vous vérifiez que personne n’est coincé quelque part ! S’il en reste, vous les sortez par la peau du cul et vous les amenez ici ! Vous, vous descendez me prendre de l’eau de mer, y a des seaux dans tous les placards à balais du navire ! Vous autres, vous allez me chercher du sable et vous me le balancer sur la coque. Ces enfoirés nous envoyer un liquide inflammable et vu la couleur verte, ca m’étonnerait pas que ce soit à base de cuivre. Le sable va se coller au liquide et ralentir la propagation des flammes. Magnez-vous !

Au fond de lui, il savait qu’il devait trouver autre chose mais il fallait agir vite et pour le moment, il n’avait que ça. Mais si c’était vraiment une solution de cuivre, l’eau allait simplement diluer le liquide, mais pas l’éteindre. Au moins, ca mouillerais les planches de la coque et les empêcherait de s’enflammer, elles. Et c’était bien ça le plus important. Dés qu’il eut donné ses directives, il se précipita en direction de son laboratoire. Si l’incendie atteignait son stock de produits chimiques, l’explosion qui s’en suivrait serait suffisante pour transformer le Léviathan en un tas d’allumettes extrafines. Les flammes avaient déjà traversé la coque et commençait à pénétrer dans les cabines extérieurs. La fumée avait envahit les couloirs et il fallait se baisser pour respirer. Le scientifique envoyait valser toutes les portes closes et jetait un rapide coup d’œil à l’intérieur mais il fallait qu’il fasse vite. On entendait des cris, des crépitements, il commençait déjà à faire très, très chaud et l’odeur toxique qui se dégageait du liquide en combustion ne présageait rien de bon.


Dernière édition par Rain Maniko le Lun 25 Juin 2012 - 22:36, édité 1 fois
    Si le vacarme était réputé nocif pour le sommeil, cela n’était pas dû au hasard. Pénélope émergeait difficilement brusquée par les cris qui avaient retenti dans tout le navire. En mettant rapidement sa cape d’officier sur les épaules, elle se fit la réflexion qu’elle s’était adoucie depuis son arrivée ici. Il y avait peu de surprises quand on était exclusivement entourés d’alliés. À part cet agent du CP9, le médecin poupin, il ne lui semblait pas y avoir de danger potentiel sur le navire. Aussi, elle s’était relâchée imperceptiblement dans sa discipline. Chose qu’elle se reprochait en grimpant quatre à quatre les marches menant vers le pont. Il fallait qu’elle reprenne ses habitudes ; dormir sur le qui-vive, ménager ses forces, se méfier de tout le monde. Bientôt, elle se surprendrait à protéger ses subordonnés et à clamer son principe de la justice avant d’agir. Le corps de la marine régulière comptait dans ses rangs un bon paquet de crétins tout de même. Avant même d’atteindre sa destination, elle sentit une odeur âcre ou âpre ou les deux, disons. Cela ne sentait pas le feu et d’ailleurs, cela n’en avait pas vraiment l’aspect classique. C’était vert et effrayant, mais vert émeraude donc forcément beau dans un certain aspect.


    « - Tu déconnes complètement en fait.
    - Mais quoi ? C’est quoi ton foutu problème, Stylo ?
    - Eh oh machine ! Genre le bateau crame, vous êtes attaqués par des gens qui savent où vous trouver et vous ne savez rien d’eux et tout ce que tu trouves à dire c’est : “oh la belle verte”.
    - Machine ?
    - Oui, j’ai senti en le disant, c’est un peu exagéré.
    - Tire-toi, va dans cette direction et nage pendant les deux semaines qui suivent sans te retourner. »


    Pénélope planta ses pieds et regarda autour d’elle. Le soleil couchant émettait une lumière chatoyante que venait rehausser l’éclat émeraude.


    * Bon, ok, je me calme avec ça. *


    C’était un bordel absolu autour d’elle. Les gens couraient dans toutes les directions, ils criaient, ils se lançaient des ordres et des contre-ordres. Il y avait même une équipe médicale qui soignait les blessés à même le sol. Pénélope porta son regard au loin pour voir si elle pouvait percevoir l’auteur de ce crime. Puis, elle se dit que c’était con parce qu’elle arrivait de toute évidence un peu tard et il y aurait certainement quelqu’un pour aller lui demander des comptes. Il fallait juste espérer que ce soit Fenyang qui y aille et qu’il en laisse assez pour qu’il puisse répondre à ses questions. Elle n’aimait pas spécialement le Léviathan. Assurément, c’était le bel engin, néanmoins aucun lien sentimental ne le liait à lui ou à quoi que ce soit en général. En revanche, elle savait que si le feu faisait trop de dégâts, ils seraient immobilisés et ce ne serait pas idéal pour le combat à venir. Donc, il fallait contrôler la situation au mieux, mais comment faire ?


    Premièrement, il fallait organiser les troupes pour que l’action entreprise ait la moindre chance d’aboutir. Il fallait donner les moyens à l’équipe médicale d’agir, et ce dans le but de réduire les pertes.



    * Oui, sauf que là c’est en prévision d’une bataille, ça ne compte pas. *


    Deuxièmement, il fallait prendre une décision quant à la manière de gérer cet incendie. Visiblement, ce n’était pas un feu ordinaire. On pouvait en conclure que le mec qui s’était cassé le cul pour l’élaborer fit en sorte qu’il ne soit pas sensible à l’eau. Parce qu’autrement, ce serait sans intérêt. Le bois brûle très bien avec un peu de poudre. Pas d’eau d’accord, mais alors quoi faire ? Elle décida de découper la portion de la coque à laquelle était collée la matière étrange. Comme cela, il y aurait moins de possibilités de propagation. C’était tout ce qu’elle pouvait faire dans la situation actuelle.


    Dans un coin du pont, elle avisa Fall. La navigatrice qui l’accompagnait. Au moins, il y aurait encore quelqu’un pour mener la barque si l'on s’en sortait. Elle alla à sa rencontre et la chargea de s’occuper d’installer les secours correctement. Au passage elle se renseigna sur le devenir de son groupe. Les trois sous-officiers avaient survécus, ce qui prouvait qu'il y avait quelque chose à tirer d'eux en fin de compte. Elle allait être responsable de l’équipe de soutien. De son côté, le colonel posa sa cape avant de mettre des gants en cuir assez épais et se dirigea vers la coque embrasée.



    « Geppou »


    Au-dessus du navire, la fumée était encore plus dense. Elle se cacha précipitamment le nez avec la main droite et tenta d’ajuster sa technique au mieux sachant que cela était compliqué avec l’alarme qui retentissait depuis peu. Dit comme cela, cela pouvait paraître un peu con, cependant elle avait pour projet d’éplucher le bâtiment. Elle se concentra pour ajuster son coup afin d’éviter de ne pas en faire trop et de péter en deux le bijou de la marine que, d’ailleurs, elle était censée surveiller avant que ses ordres ne changent.


    « Rankyaku »



    Un pan entier de la paroi se détacha. Elle l’attrapa avec sa main gauche et le rejeta un peu plus loin sur la plage. Cela lui prit moins d’une seconde, toutefois son gant s’embrasa. Elle réussit à l’enlever avant que la matière pernicieuse ne se propage plus en avant.


    Son petit doigt lui faisait vraiment mal. Une partie de la peau avait roussi et la douleur était intense. Elle se contint grâce aux techniques de contrôle de soi qu’elle avait appris durant sa formation. Cela faisait partie des douleurs qu’elle pouvait ignorer totalement. Elle regarda le résultat, la coque était certes endommagée, mais elle avait réussi à enlever une bonne partie du contaminant.


    Elle vit le scientifique échevelé arriver sur le pont. Il était certainement le mieux désigné pour gérer la situation. Elle lui parla en ces termes pendant que son sang s'égouttait sur le pont :



    « Lieutenant Maniko, je vous confie le reste des opérations. Je ne sais ni ce qu’est cette chose ni comment la gérer. Par contre, j’aurais besoin des clés de votre labo pour prendre des fioles en verre épais. On va leur rendre la monnaie de leur pièce. »


    Dernière édition par Pénélope Solète le Sam 30 Juin 2012 - 19:49, édité 1 fois
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    Rain était enfin arrivé à son laboratoire. Sur le pont, la colonel Solete lui avait demandé des fioles pour récupérer un échantillon de cette substance qui donnait des flammes vertes en brûlant. Il y avait déjà pensé. Lui, pour l’étudier et la reproduire, elle pour contre-attaquer rapidement. Les deux idées étaient bonnes et méritaient de se mobiliser. Il attrapa une caisse de fioles résistantes à la chaleur et son souffleur à manivelle, sa toute première invention au sein de la Marine. La situation ne pouvait pas être pire. Si le Léviathan, son bébé, un bijou de technologie ayant demandé des années de travail, partait en flamme, il ne s’en remettrait jamais. De plus, ils resteraient tous bloqués pour toujours sur cette île préhistorique on ne peut plus hostile. Jamais ils ne pourraient reconstruire un tel navire avec des matières premières uniquement composées de bois et de pierre.

    Le scientifique sortit en trombe, la manche de sa chemise devant le visage pour se protéger de la fumée. Mi en apnée, mi suffocant, il s’effondra sur le pont en sortant du couloir. Il eut le réflexe de pivoter afin de tomber sur le dos pour ne pas briser les fioles et attendit que ses poumons ne soient à nouveau remplis d’air avant de se relever. Il chercha rapidement du regard Pénélope Solète et courut dans sa direction. Il lui tendit la caisse de fioles et n’en garda qu’une seule. Mieux valait en garder le maximum pour la contre-attaque. Pour l’analyser, il n’en avait besoin que d’un petit morceau.


    -Je compte sur vous, faîtes leur payer, à ces salauds ! Je m’occupe de l’incendie !

    Il descendit le pont et vit avec horreur qu’une grande partie de la coque avait disparu. Des débris de son navire gisaient dans le sable ou flottaient près du rivage. Il était totalement défiguré, il semblait souffrir et cela fit mal au scientifique. Il ne comprit pas ce qu’i s’était passé mais entra dans une rage folle. Le bateau était vraiment dans un sale état, mais il ne restait plus beaucoup de flamme. En perdant ses planches, il s’était débarrassé de la grande majorité des foyers d’incendie. Seules quelques tâches enflammées continuaient à baigner l’atmosphère dans une aura verdâtre.

    Rain approcha d’un tas de planches enflammées qui crépitaient sur la plage, plaça une grande quantité de sable dans le réservoir de son souffleur et se mit à tourner la manivelle. Très vite, le feu s’éteignit et il put récupérer son échantillon de liquide. Sans perdre une seconde, il plongea son souffleur dans le sable afin de le remplir au maximum et fonça vers le bâtiment à l’agonie. Doté d’une force surhumaine venant du stress et de la rage, il se mit à tourner la manivelle à une vitesse folle, aspergeant sous pressions toutes les flammes qui avaient le malheur de se trouver dans son champ de vision.

    A peine cinq minutes après, le bateau était sauvé. Du moins de l’extérieur, plus une lumière verte n’osait montrer le bout sa flammèche. Espérant que le colonel Solete s’en était aussi bien sortie que lui, il prit le temps de souffler et s’accroupit dan le sable. Le Léviathan était là, devant lui, toujours fière mais très gravement ébranlé. Il n’avait plus de coque, de nombreuses poutres de structure avaient été grignotées par les flammes, la voile était partie à moitié en fumée et le tout mettrait surement des mois à se débarrasser de cette odeur dégelasse de fumée toxique. C’était une vraie catastrophe....

    Il se leva soudain, prit d'une rage sans précédent. Il le sentait, il allait perdre la raison dans peu de temps. Il serra les poings, sentit sa tension artérielle augmenter rapidement et des petits spasmes nerveux se déclencher sur son visage. Il allait les tuer... Tous!



      Des fioles, assez pour exploser la moitié de Marinford. Encore fallait-il qu’il reste assez de combustible sur la planche et que Pénélope arrive à survivre à cette expérience. Mettre ce liquide hautement inflammable en bouteille était certes une idée intéressante du point de vue théorique, mais cela n’allait pas forcément être facile à mettre en place. La jeune femme vit quand même des gants et une longue pince en verre dans le paquet que vient de lui fournir Maniko.


      * Il a pensé à tout, on dirait. *


      Elle descendit voir la planche qu’elle avait découpée, il n’en restait plus grand-chose et le liquide inflammable se répandait sur le sable pour s’éteindre tout aussitôt. Elle n’avait pas le temps de regarder le spectacle qui était franchement bien foutu. Ce n’était pas tous les jours que l’on pouvait voir ce feu émeraude mu par ce que l’on croirait être un esprit propre à lui.


      * Je recommence, faudrait que j’arrête avec ça. *


      Elle vida le carton avant de le retourner pour en faire une table à peu près stable. Elle y disposa les fioles préalablement ouvertes. L’atmosphère à côté de ce truc était à l’opposé de la fraîcheur. Déjà, le climat ambiant n’avait pas besoin de cela pour la faire suer, il fallait en plus qu’elle se mette à proximité de ce machin. Elle venait à peine de prendre une douche qu’elle se retrouvait à nouveau couverte de sueur. Elle s’essuya le front du revers de la main avant d’enfiler ses gants protecteurs.


      * Plus vite j’en aurais fini, mieux je m’en porterai. *


      Elle galéra pendant plus d’une minute pour attraper un récipient avec la pince. Plus la lutte durait et plus elle s’énervait. Heureusement pour sa santé mentale, qui était déjà assez mal au point au demeurant, elle put l’accrocher sans même comprendre ce qui se passa. Elle l’approcha du liquide inflammable et put la remplir. Soudain, probablement sous l’effet d’une force divine entièrement dévouée à la tâche infâme de l’emmerder, la bouteille glissa et se vida dans le sable. Ce qui eut pour effet d’ulcérer la jeune femme au plus haut point. Elle se mit donc à jurer à voix haute et audible par les trois quarts du monde connu :


      « -Salope de pute de fiole de mes deux fesses ! Je te hais, je t’exècre. T’es tellement mal conçue que ton inventeur t’a chiée après avoir mangé du sable. Je ne vois pas comment un être humain normalement constitué peut créer un truc aussi inutile et chiant. Crève en enfer espèce de…
      - Peut-être que tu devrais te calmer un brin. Regarde, y a une gouttière et un système d’appréhension pour bloquer la pince.
      - …
      - De rien.
      - Va chier, Stylo.
      - Pardon ?
      - Tu as bien entendue, va chier. »


      Heureusement qu’elle parlait à Stylo dans sa tête. Déjà qu’elle venait de se mettre à gueuler contre du verre, elle ne pouvait pas se permettre d’entacher son image plus que cela. Elle se mit tout de suite au turbin.


      « J’en ai dix, Lieutenant Maniko. Ce n’est pas beaucoup, mais on devrait pouvoir démarrer un bon feu avec ça. Cela étant dit et vu que vous êtes un ingénieur gradé, vous aurez pour mission de rafistoler le Léviathan de manière à pouvoir le bouger avant l’aube. Si vous voulez vous motiver ou motiver votre équipe, sachez que s’ils ont réussi à nous immobiliser, nous sommes foutus. Notre seule chance est de faire passer nos troupes par la mer, à l’abri des pièges et de prendre l’ascendant grâce à notre puissance de frappe. Vous avez jusqu’à l’aube. Prenez qui vous voulez, droguez-les, menacez leurs familles, démerdez-vous. L’échec n’est pas une option. »
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      Il fallait à tout prix qu’il se calme, et vite avant de devenir totalement fou. De toute façon, il ne savait même pas où étaient ces enfoirés et il risquait de s’en prendre à un matelot du Léviathan sans le vouloir. Il se précipita vers la lisère de la forêt et donna un violent coup de poing dans le tronc du premier arbre qu’il croisa. Le tronc vola en éclat et l’arbre tomba au sol, mais cela ne l’avait presque pas calmé. Il en brisa un deuxième, puis un autre et finit par se calmer après avoir dégommé une bonne vingtaine d’arbres. Ses poings étaient en sang et il était essoufflé. Titubant un peu, il reprit la direction du navire. Le voir dans cet état lui brisait le cœur et il refoula une vague de larme qui montait. Brûlé, brisé, explosé, le Léviathan n’était même plus l’ombre de lui-même. Tant de travail réduit à néant par une bande de connards ! Si le géant était encore vivant, il y retournerait pour l’écorcher vif.

      Il entendit une voix féminine qu’il ne connaissait que trop bien l’interpeller depuis le pont. Il leva la tête, sans aucune énergie, sans motivation. Même une belle femme ne pouvait plus lui redonner le sourire lorsqu’il était dans un tel état.


      -J’en ai dix, Lieutenant Maniko. Ce n’est pas beaucoup, mais on devrait pouvoir démarrer un bon feu avec ça. Cela étant dit et vu que vous êtes un ingénieur gradé, vous aurez pour mission de rafistoler le Léviathan de manière à pouvoir le bouger avant l’aube. Si vous voulez vous motiver ou motiver votre équipe, sachez que s’ils ont réussi à nous immobiliser, nous sommes foutus. Notre seule chance est de faire passer nos troupes par la mer, à l’abri des pièges et de prendre l’ascendant grâce à notre puissance de frappe. Vous avez jusqu’à l’aube. Prenez qui vous voulez, droguez-les, menacez leurs familles, démerdez-vous. L’échec n’est pas une option.
      -Ok…

      Le réparer ? Avant l’aube ? Quelle blague ! Avec quels matériaux ? Avec quel personnel ? Sa leur a prix plusieurs années de la faire ce Léviathan ! Et il y avait les plus grands génies de la Marine réunis pour se pencher dessus ! Là, il était tout seul ; il y avait bien Genzo qui était disponible mais il n’avait pas d’autorité sur les marins. Et puis, il leur fallait des charpentiers, pas des scientifiques, les plans étaient faits, connus, dessinés et validés. Ce qu’il fallait, c’était de la main d’œuvre. Bon, il avait une mission, il n’allait pas flancher maintenant. Et puis, s’il pouvait faire quoi que ce soit pour essayer de sauver ce bâtiment, il le ferait. Il se ressaisit et monta le pont à grandes enjambées. Il passa devant Pénélope et s’arrêta un instant.

      -Comptez sur moi, je vais tout faire pour ça. En échange, promettez-moi de buter ces enfoirés jusqu’au dernier. Et je pense qu’un petit strip-tease motiverait beaucoup les troupes. En tant que colonel du Léviathan, cela me semble votre devoir de…

      Il eut un réflexe qui lui sauva la vie et s’enfuit vers l’intérieur des bâtiments en rigolant. Il allait mieux ; le simple fait de titiller Pénélope et d’avoir un espoir de voir le Léviathan retrouver sa gloire d’antan, cela lui mettait un peu de baume au cœur. Si sa supérieure lui faisait confiance pour réussir ce « miracle », il s’en montrerait digne. Après tout, c’était un petit génie, il allait bien trouver un truc ! Il se précipita à l’intérieur et argua tous le monde autour de lui.

      -Allez, les gars ! C’est le moment de se sortir les doigts du cul, là ! Le Léviathan a pris cher et on doit le remettre d’afflot avant demain ! Vous pouvez me raser cette putain de forêt dehors, vous pouvez démonter la montagne pierre par pierre, vous pouvez utiliser toutes les ressources qui restent à bord, mais on doit lever l’ancre à l’aube ! Venez tous, que je vous attribue vos fonctions ! Celui que je croise en train de se tourner les pouces aura le droit à l’empreinte de ma semelle imprimée dans le gros côlon ! Allez hop ! Hop ! Hop !

      Les hommes se firent passer le mot et ils se regroupèrent rapidement tous autour du scientifique. C’était le seul des officiers à avoir travaillé sur la création du Léviathan et à en connaître chaque détail. Très rapidement, Maniko créa des groupes. Les soldats étaient regroupés pas dix et avaient pour mission de couper le plus d’arbres possible. Même les feuilles, une fois séchées et tressées serviraient à refaire une voile, de manière provisoire. Y ayant déjà été, Rain savait que la forêt n’était pas sûre, c’est pourquoi il préconisa des groupes nombreux, pour pouvoir se défendre durant l’opération.

      Le plan consistait à faire le tour de l’île par la mer et de les exploser grâce à l’extraordinaire puissance de frappe dont disposait le Léviathan. Pour cela, il fallait que tous les canons soient prêts, chargés et tourner en direction de la plage. Le chimiste répartis les canonniers aux différents points de tirs pour acheminer les boulets, charger les canons, les orienter, viser, préparer suffisamment de munition et de poudre à canon. La réserve de poudre avait pété durant l’incendie et il fallait en refaire. Certaines missions durent partir sur l’île chercher du soufre et d’autres poudres volcaniques pour en recréer.

      Les charpentiers étaient dispatchés à différents endroits stratégiques de la coque pour effectuer les réparations les plus urgentes. Les cuisiniers travaillaient d’arrache-pied pour nourrir tous ces hommes qui s’épuisaient rapidement. Vu la taille du navire, cela représentait un boulot monstrueux. Lui-même était éreinté à force de courir partout pour vérifier le bon déroulement des travaux, conseiller untel, rectifier la façon de faire d’un autre, expliquer ceci, montrer cela… Il était crevé ! Profitant d’un des rares instants où il n’était pas sollicité, il alla à son laboratoire et s’affala sur son fauteuil. Punaise, il avait à peine eut le temps de respirer.

      Il prit un comprimé contre la crispation des muscles et contre le mal de tête qu’il avala sans même les laisser fondre. Il se sentit rapidement mieux, mais avait peur d’y retourner. Les travaux avançaient, les hommes donnaient tout ce qu’ils pouvaient, mais ce n’était pas suffisant. Ils s’affaiblissaient et les erreurs se multipliaient avec la croissance de la fatigue. Le playboy devait faire quelque chose, c’était à lui qu’on avait confié la responsabilité des réparations, il ne pouvait pas échouer. C’était l’occasion de montrer qu’il était capable de gérer des troupes et de mener à bien les missions qui lui étaient confiées.


      -Je vais les booster avec quelques potions. Ils vont péter le feu ! Des décontractant musculaire, des antidouleurs, des vitamines, des euphorisants pour le moral et hop là, on mixe le tout dans un grand milk-shake à la banane. Après ça, qu’il viennent pas me dire que je prends pas soin de d’eux !

      Le chimiste y avait ajouté quelques produits chimiques expérimentaux de son invention qui augmentaient temporairement la force physique et la capacité cognitive. Il en bu une gorgée pour se rendre compte des effets et ne put s’empêcher de sourire. C’était vachement fort, mais il sentit l’énergie et le moral revenir au grand galop ! Sans perdre un instant, il alla en cuisine chercher du lait et des bananes en grandes proportions et commença à préparer sa mixture à grande échelle ! Pour une telle contenance, il dut utiliser un chaudron, ou plutôt une grande marmite. Encore sous les effets du cocktail de drogues, il allait très vite, ne se fatiguait pas et la mixture fut terminée en quelques minutes seulement. Il transvasa tout cela dans des dizaines et des dizaines de gourdes qu’il enfila autour de son bras avant de se lancer dans la grande distribution.

      Chaque secteur reçut plusieurs gourdes que les hommes devaient se partager. L’officier Maniko n’avait pas le temps de vérifier que le partage était équitable et que les effets étaient ceux attendus chez chacun, le temps jouaient contre eux. Il fit tout le tour du Léviathan en balançant le liquide un peu partout. Après quelques minutes, les coups de marteaux se faisaient plus sonores, les scies coupaient plus rapidement et les tournevis couinaient en chœur ! Cela ressemblait presque à une musique. Après quelques minutes, les marteaux se synchronisèrent et frappèrent à l’unisson, tandis que les va et vient des scies s’accordaient parfaitement. C’est une véritable symphonie de chantier qui s’éleva dans la coque du Léviathan où la résonnance était géniale. Un homme se mit à chanter, rapidement suivit par d’autres, pour finir par lancer tout l’équipage.


      Le Léviathan on va réparer ! Toutes ces planches on va assembler ! ♪
      Tous ces clous on va enfoncer ! Et dés demain, il pourra naviguer ! ♫
      Mais Pénélope, elle est énervée ! Je n’aimerais pas être le mec ciblé ! ♪
      Leur arrêt de mort, ils ont signés ! Parce qu’on va tous les éclater ! ♫
      Si à notre capitaine, ils ont touché ! On leur fera regretter ! ♪
      A l’aube les canons vont tonner ! Et leur île on va raser ! ♫


      Le moral était revenu, ils travaillaient, rapidement, efficacement et sans se fatiguer. Ce n’était pas très éthique, ils étaient drogués, mais seul le résultat compte. Ils avaient une chance de réussir à présent. Rain alla chercher son bras d’Héphaïstos et donna un coup de main pour les plus grosses pièces. Ces bras mécaniques étaient capables de soulever de lourdes charges et de briser à peu près n’importe quoi. Il devait faire des allers retours aux endroits où on l’appelait. Ses services étaient très appréciés, cela évitait de rassembler plusieurs hommes pour soulever une poutre métallique par exemple.

      La nuit noire avait englobée le Léviathan, seul les bruits des travaux brisaient le silence de l’île. Les animaux de la jungle étaient déboussolés par ce tintamarre, par la disparition d’une bonne partie de la forêt et par les changements qui avaient été effectués dans le sol et la montagne. L’équipage avait vraiment chamboulé la morphologie de l’île. Une mine avait été creusée pour extraire le souffre, une partie de la montagne avait été pétée et la forêt avait été rasée sur les cent mètres les plus proches du navire.

      Lorsque le soleil leva, Rain sortit du bâtiment et monta sur le pont. Il rejoint Pénélope et lui fit un signe. Il avait des cernes et les effets de la drogue étant terminés, toute la fatigue était revenue d’un seul coup. Il n’eut même pas la force de faire un sourire aguicheur ou de balancer une vanne. Il voulait juste pioncer.


      -Le Léviathan est prêt à repartir, il est loin d’être flambant neuf, mais il flotte.

      Et il repartit en traînant des pieds…


        -C’est pourquoi il faut agir rapidement, avec ce carnet, on a les coordonnées pour frapper efficacement et sans que Morvak ne soit au courant. C’est notre chance à prendre ou jamais! De plus je ne paris pas d’la survie du capitaine Fenyang mais si il est toujours en vie il serait bien de prendre des mesures pour qu’y reste comme ça non?

        Mon discours fini, je me calai légèrement au fond de mon fauteuil histoire de reprendre un peu de confort, une chose dont je n’avais point pu profiter ces derniers jours.
        Keichi partit se coucher, j’avais dû affronter le reste de ma tâche avec les états major de l’équipage seul. Il avait fallu que le colonel Solète soit rapidement au courant et ainsi, malgré mon faible grade; je n’avais eu aucune autre option que de convoquer une importante réunion pour m’assurer que tous les hauts membres de l’équipage puissent prendre les décisions qu’il fallait. Même si j’aurais pu les prendre seul…

        J’avais refusé les soins qu’on m’avait proposés, je devais m’acquitter de ma tâche tout d’abord. Maintenant, nous nous trouvions tous, moi, Pénélope, Rain et Stark dans la salle habituellement utilisée pour les réunions. Au second niveau de la superstructure du Léviathan qui flottait toujours, par miracle.

        Une table ronde, des fauteuils et le carnet du Commodore Swan décrivaient bien la pièce dont un des murs était désormais inexistant. Pénélope et son regard d’acier fixait un point vide, probablement en pleine réflexion. J’avais clairement expliqué la suite d’évènements qui avait mené à la disparition du Boss et maintenant il fallait prendre les décisions pour faire face à l’importante menace que représentait Morvak et son équipage.

        Parlant d’acier, j’eu une pensée pour les évènements qui avaient eu lieu à mon retour avec le carnet vers le Léviathan. À quoi pouvait bien correspondre mon fruit? Mon corps en entier devenu lame, je n’avais plus pensé aux effets produits, mais il semblait vraisemblablement que j’avais le don de faire de mon corps le plus aiguisé des sabres. Devais-je ce miracle à la chance, cette traîtresse qui m’abandonnait sans cesse?

        Cette question sans réponse dût être mise à terme par le point fort de la réunion; le moment ou Pénélope Solète ouvrit la bouche pour parler.
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        A mon retour sur le Léviathan, qui était en train de brûler, l'on m'avait immédiatement examiné et offert les premiers soins. De cette manière, j'avais évité la mort. L'on avait empêché qu'un gosse à la con mette hors d'état de nuire un officier de la Marine. Ma folie me faisait agir stupidement et dangereusement, j'en avais parfaitement conscience. Alors oui, en temps normal, me laisser guider par des pulsions malsaines apporte son lot d'adrénaline. Malheureusement pour cette fois, maintenant que tout était terminé, je me sentais bien minable. Ces gosses, j'aurais dû les neutraliser en moins de temps qu'il ne faut pour le dire... Je pestais, sortant du lit dans lequel on m'avait déposé, en attendant mon réveil. La douleur était bien présente, tant physiquement que mentalement. Rien n’allait pour le mieux, mais ce n'était que le début, Grand Line n'avait pas terminé de m'en faire baver... Ces gosses n'étaient rien comparé à ce qui m'attendait sur les îles suivantes...

        Mais de ces enfants de pourris, parlons-en justement. Il m'a semblé apercevoir une chose dont je ne suis absolument pas satisfait durant notre altercation. La peur, aucune crainte à mon égard. Mon visage d'ordinaire si repoussant aux yeux des habitants des blues, ici, sur cette mer de tous les périls, il ne vaut rien ! PAS UN SEUL N'A ETE EFFRAYE PAR MON FACIES POURTANT SI PARTICULIER ! POURQUOI ?! POURQUOI HEIN ?! N'ONT-ILS PAS PEUR DES CLOWNS ?! SE FOUTRAIENT-ILS DE MA GUEULE ?! S'IMAGINENT-ILS AU-DESSUS DE MA PERSONNE ! NON ! OH EVIDEMMENT QUE NON ! Ils n'ont juste pas découvert le véritable visage d'un Stark... La famille Stark, dirigé par une pourriture, pour traiter avec des chiens galeux. Moi qui n'ai pas suivi la même voie que mes descendants, je connais l'identité finale d'un vrai Stark. Puissant, effrayant, défiguré... Maladroitement, j'avançais jusqu'au lavabo au-dessus duquel était fixé un miroir.

        Un instant, le regard fou, j'observais les traits physiques de l'être monstrueux apparaissant dans cette glace. Mon propre reflet... Je ne me fais plus peur moi-même... JE NE SUIS PLUS HORRIBLE ! Je pétais un câble, encore une fois. De colère, je sortais en trombe de la pièce, regagnant au plus vite ma chambre. Des pas hasardeux, j'heurtais à répétition les couloirs du navire, une légère odeur de cramé ponctuait les couloirs. Je devais évoluer, la bête devait subir une métamorphose afin de paraître plus terrifiante encore. Grièvement blessé par un gamin... CONNERIE ! Je poussais la porte de ma piaule avec conviction, sachant pertinemment quoi faire à l'intérieur. Tout d'abord, cette coiffure pittoresque... Je me décoiffais rapidement, laissant ma tignasse ayant bien poussé depuis mon départ de South Blue retombait sur ma tête. Voilà qui était mieux, plus en bataille, plus bordélique, mais pas suffisant. À cela vint s'ajouter une permanente, colorisation de mes cheveux qui passèrent du noir... au vert.

        Pourquoi le vert ? C'est beau le vert. Et sur le crâne d'un type, c'est moche, crasseux, tout ce qu'il me faut. Le teint de peau à présent... Tout cela manque cruellement de pâleur, je veux ressembler à un cadavre, pas à un vulgaire cachet d'aspirine. Zou, le geste rythmé par un léger toussotement, j'étalais une bonne couche de maquillage sur l'intégralité du visage. Ainsi, c'est nettement mieux. Plus blanc encore que je pouvais l'être lors de mon arrivée. Le vert ressortait impeccablement bien ainsi. J’éclatais de rire, content, mais pas totalement. Encore une chose... une dernière chose... Lorsque l'on veut apeurer sa proie, il y a quelque chose d'imparable pour ce faire. Le sourire... qu'il soit carnassier, démoniaque, psychopathe, tout est bon pour intimider la personne qu'il vise ! Le mien sera au sommet du lot, inégalable, il déstabilisera l'être le plus courageux sur ce monde, il apportera crainte et effusion de larmes ! IL SERA A LA HAUTEUR DE MA PERSONNNE ! C'EST AINSI QU'EST STARK LAZAR !

        M'emparant d'un couteau dans le tiroir de ma commode, je posais un regard stupéfait sur la lame de l'outil, cette chose si insignifiante va me rendre tristement repoussant. Tremblant d'excitation, le cœur palpitant, je portais la lame au coin de ma lèvre, avant d'entailler profondément cette dernière, traçant la première moitié d'un sourire qui ne s'effacera jamais. Douloureux, agréablement douloureux... une sensation de plaisir que seul un acte aussi débile peut procurer ! Aujourd'hui, je m'empare de cette folie m'habitant, j'en prends le contrôle, plus jamais je ne perdrais la face par sa faute. Le sang coule de ma chair droit dans l'évier, tandis que je m'attaque à l'autre côté, sans une once d'hésitation. Je vais tellement être hideux, quel plaisir énorme va m'envahir lorsque les troufions servant à bord du Léviathan vont me voir... Encore quelques centimètres à taillader la lèvre, à élargir le tout, voilà. Grandiose. Je déguste sévère, mais je suis en admiration devant mon nouveau visage.

          - BWAHAHAHAHAHAHAHAHAH ! BWAHAHAHAHAHAHAHAH ! NIAHAHAHAHAHAH !


        Sur ce rire gras, je me laissais retomber sur mon lit, les lèvres encore ensanglantée, le couteau retombant par terre, l'esprit plus fou et heureux que jamais...

        ***


        Quelques heures plus tard, l'on frappe à la porte avec insistance. Une voix s'élève de l'autre côté, un simple soldat de base sans aucun doute.

          - Lieutenant Stark ! On vous demande d'urgence en réunion au second niveau, dans la salle prévue à cet effet !
          - Ouai, ouai, ouai... J'arrive...
          - Bien !


        Une convocation ? Qu'est-ce que c'est encore que cette connerie... Je me relève lentement, encore déboussolé, j'ai fait un mauvais rêve durant mon sommeil. Je m'étais tailladé le visage, repeint les cheveux et rajouté une couche de maquillage sur la tronche... Oh, mais ce n'était pas qu'un rêve, je l'ai vraiment fait... Bwhihihih... Rapidement, j'enfile des vêtements. Quelque chose de plus sombre, un costume bien plus sombre que le précédent. Du pantalon au long manteau, tout est noir. Même les gants, tout. Un changement total d'apparence, sans rien oublier. Je me dirige alors vers le lieu de réunion indiqué. Une salle qui ne m'a jamais plus d'ordinaire mais là... après la mésaventure qu'a subis le Léviathan, il y a comme un petit quelque chose de chaotique qui me plaît. Est-ce dû au fait qu'il manquerait une cloison à la pièce ? Probablement. Sans tarder, sans même saluer les autres officiers présents dans la salle et surtout pas le Colonel Solète, je m'installais à ma place, les coudes en appuis sur les bords de la table.

        Silencieusement, j'écoutais le discours du type au double visage. Il semblerait que l'on détiendrait l'emplacement exact de l'endroit où l'équipage de l'ordure nous en faisant baver depuis notre arrivée sur l'île, se trouverait. Au nord-ouest de l'île hein ? Et cela se situe où le nord-ouest ? Parce que moi et le sens de l'orientation, on est en froid voyez-vous... Ce n'était pas tout, le Capitaine de ce navire, le Commodore Fenyang, a eu la brillante idée de se faire arrêter par les hommes de Morvak, l'ordure dont il est question. Tu parles d'un brillant homme... il est juste complètement con en réalité. Il y a des moments, il faut savoir courir plutôt que de vouloir coller des poings dans la tronche, surtout lorsque l'ennemi vous surpasse en nombre. Évidemment, dans toute cette galère, le plan était d'aller le chercher, parce qu'il ne pourrait jamais s'en sortir tout seul. Puissant le Capitaine, mais pas tant que cela. Il a de la chance, je l'aime bien, je vais faire un effort. Enfin pour cela, il faudrait d'abord établir un plan qui tient la route, j'ai hâte d'entendre le Colonel Solète exposer le sien...
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        Le plan était simple, presque dangereusement simple. Même pour Pénélope, je m’attendais à mieux.

        « C’est pas c’qu’on voulait non? Juste une bonne baston à l’ancienne? »
        -Oui, mais ça, ça frôle le suicide…

        En fait, je trouvais un certain charme à ce plan qui n’avait pour but que d’exploiter pleinement la force brute de l’équipage en entier. En mettant au point un tel supplice physique pour les membres des Rhinos Storms, on s’attendait simplement à faire tout péter. Littéralement tout. Car la première étape consistait, comme vous deviez vous en douter, à me foutre en première ligne de l’équipage pour assurer de foncer bravement dans l’armée de pirate qui peuplait la jungle de cette île de fou. En fait, lorsque la première étape de l’approche de sauvetage de l’officier Solète avait parue, je n’avais eu comme pensée que le fait que cette folle semblait réellement vouloir ma mort. Une première fois en m’abandonnant à mon sort dans la forêt tropicale de l’île puis maintenant en me donnant comme ordre de me lancer corps et âme dans un combat perdu d’avance? Elle était barjo, y’avait pas d’autre explication. Mais au fond, peut-être les chances de réussite étaient-elles élevées? Peut-être l’esprit calculateur de la colonelle avait trouvé un moyen de ne pas faire de ma charge suicide un simple fait à marquer dans les agendas de l’amiral en chef?

        Peut-être même me faisait-elle confiance et croyait en ma réussite personnelle? Au fond, il faut bien s’appeler Jenkins pour pouvoir charger inconsciemment une armée de fauves, de reptiles et de pirates assoiffés de sang sans avoir peur pour sa vie. Peu importe ce qu’elle pensait, si c’était bon envers moi, ce serait une première. Avais-je réellement besoin de l’approbation d’une officière aussi fêlé que Pénélope, ou était-ce simplement moi qui négligeais mes sentiments?

        « Ah non pas encore de passe sentimentale! AH ça non! J’en ai marre! On est Double Face Os’ on est invincible! Pourquoi tu t’fais un sang d’encore alors que l’on devrait te retenir pour pas les exploser seul ces connards de pirates! »
        Une réprimande frappante. Qui étais-je pour me plaindre? Je surpassais de loin la plupart des officiers du navire. J’avais à mon actif des missions purement héroïque et pouvais me venter de savoir utiliser le pouvoir d’un fruit du démon. Qui étais-je donc? Seulement un pauvre homme incompris du nom d’Oswald? Ou alors étais-je une entité guerrière qui ne demandait que le sang et les combats pour subsister sur le droit chemin? Ces questions pourraient attendre, pour l’instant je me devais de remplir mon devoir.

        La seconde étape, exploser le navire ennemi. Malgré la couleur de mon épiderme, jamais je n’aurais aimé jouer une partie d’échec contre l’impitoyable Pénélope. Elle ne laissait visiblement aucune chance à l’adversaire. Voilà qu’elle faisait en sorte qu’aucun d’eux ne puisse fuir la mort qui les attendait face à la marine. C’était Rain qui reçu cette mission. C’est là que je commençai à me demander si Pénélope ne souhaitait pas réellement le suicide de tout l’équipage. Elle avait déjà fait sa tentative une fois en faisant en sorte que Stark et moi nous perdions dans les tréfonds de cette jungle préhistorique impitoyable qui recouvrait complètement Little Garden. Pourquoi ne tenterait-elle pas à nouveau sa chance. Je retins mes questions en réalisant soudainement à quel point je manquais de confiance envers les humains qui m’entouraient.

        Étais-je réellement de leur espèce même après tout ce que j’avais vécu en tant que Double Face. Perdais-je peu à peu ce qu’il pouvait rester de mon humanité?
        Je dû mettre terme à mes questions quand la partie secours du capitaine vint à la bouche de Pénélope qui traçait tout en parlant les coordonnées du quartier général de Morvak sur une carte de l’île. Stark s’en chargerait. Lui aussi tout comme moi couvert de bandage semblait crevé, mais tout de même heureux. Avait-il une nouvelle coiffure. Pour l’instant peu m’importait, je devrais rester concentré au maximum sur l’objectif en vue. Aucun repos ne serait permis avant la victoire.

        Bon, oui je pu me faire octroyer les premiers soins ainsi que profiter de trois heures de sommeil avant le début des opérations mais là n’est pas le point. Le point était que Pénélope tentait de faire de cette mission une bataille historique qui marquerait le territoire de Little Garden à jamais, et ça, c’était vraiment taré…
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        À l'écoute du plan du Colonel Solète, je n'eus envie que d'une chose, exploser de rire et me casser de cette pièce au plus vite. Non mais franchement, je parais si honnête pour que l'on m'attribue le soin de venir au secours du Capitaine ? Sérieusement ? Ils n'ont aucune idée de la personne qu'ils ont en face d'eux, clairement. Je ne travaille que pour une seule personne, moi. Je sers mes propres intérêts, pas ceux des autres. Je ne viens à l'aide de personne, pas tant qu'elle ne freine pas mon avancée sur Grand Line du moins. Avec le Capitaine incompétent que l'on a, c'est le cas. L'on ne quittera pas l'île avant d'avoir récupéré ce misérable... Je ne crois pas avoir le choix finalement... Grimaçant en imaginant le merdier qui m'attendait, je passais une main sur mes cheveux, fatigué.

        Quand ces foutus supérieurs inutiles arrêteront-ils de nous pourrir la vie, hein ? C'est donc à cela que l'on sert ? À réparer les dégâts ? Sérieusement... ils ma fatiguent les cons. J'allais devoir me creuser la cervelle pour mettre au point un plan d'assaut-sauvetage du troufion efficace et le moins dangereux possible. Vous y avez cru ? Il n'y a que les idiots pour s'embêter à élaborer des stratégies avec si peu d'éléments. L'on ne sait rien de l'ennemi, pas même son nombre. Alors pourquoi imaginer une façon de procéder qu'ils feront échouer sans mal ? Je vais improviser une fois sur le terrain, c'est le mieux qu'il me reste à faire. Je soufflais, m'appuyant la nuque sur le rebord de mon fauteuil, plein le cul... Mes blessures encore toute fraîches n'avaient en rien cicatrisées, un rien suffirait à les ouvrir à nouveau. Et pourtant, l'on retournait à nouveau au combat...

        La lutte contre le crime n'attend pas hein ? Ils ont de la chance que je ne supporte pas ce groupe immonde que sont les pirates. Plutôt comique comme façon de voir ces hors-la-loi quand l'on sait que l'homme que je suis trempe ses mains dans le sang régulièrement. Et pas d'une façon très héroïque, enfin la plupart du temps, je ne tue pas que des criminels... Reprenant une position plus correcte sur mon fauteuil, je jetais un œil aux personnages réunis en cette heure si dramatique pour l'équipage. Ils voulaient récupérer leur Capitaine ? Ils allaient devoir se bouger le cul pour.

          - Les rôles sont donc distribués, Colonel... Je porterai secours au Capitaine Fenyang et le ramènerai au navire, vous pouvez compter sur moi... Maintenant, afin de réaliser cet exploit, je vais avoir besoin d'hommes, au moins une bonne vingtaine rien qu'à moi. Je ne veux pas avoir à recruter sur le tas au milieu des tirs de canons et des sabres qui s'entrechoquent, clairement. Je choisirai moi-même les sous-officiers qui m’assisteront, nous ne vous décevrons pas... Sur ce, j'ai besoin d'un peu plus de repos avant le début des hostilités, je vais donc me retirer, si vous n'y voyez aucun inconvénient...


        Personne ne vint s'opposer à ma demande, il n'y avait qu'à observer les gouttes de sueur sur mon visage pour remarquer que je n'étais pas au mieux de ma forme. J'allais finir par crever sur cette foutue île à cette allure...

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