Le nettoyeur [Tahar et Rakham]



Rakham monte en premier les escaliers de son saloon pour se rendre au bureau du premier étage. Tahar lui emboîte le pas. Ce sera leur second entretien. Le premier se faisait sous déguisement de fête mais le tenancier avait compté trois minutes par table pour ne faire aucun favoritisme. Assez pour recadrer le visage d'un wanted, insuffisant pour discuter des deux gibiers de potences qui avaient tous les deux échappé à la mort. La révolutionnaire désigne son siège à Tahar et s'installe sur sa chaise habituelle dont le tiroir de droite fournit un couteau nécessaire à la percée de trous pour permettre au borgne de respirer. L'armoire sous le tiroir fait apparaître une bouteille de whisky, sans pot d'eau glacée cette fois comme Jack avait pu avoir lors de sa demande. Deux verres se remplissent et le Gris poursuit la conversation.

J'étais sur les blues il y a quelques semaines. J'y tenais un bar. Ca vous vous en foutez, mais peut-être vous foutrez vous un peu moins de l'introduction d'un article du mondial qui a été distribué quand j'étais là-bas. "Tahar Tahgel, son nom fait injure au monde". Ca vous fait quoi quand vous lisez l'idée du siècle d'un gratte papier qui pense avoir eu la primeur de la banalité ? Moi, ça me confortait dans l'idée qu'il fallait vraiment que j'en éventre à vue, entre les Racaille le Gris et les tu braques ou tu Rak, j'ai eu mon contingent de pseudos ridicules. Vous devez certainement avoir les vôtres aussi qui traînent, surtout ces derniers temps.

Le Gris vide son verre et le remplit.

C'est là qu'on se rappelle qu'on est à jeun. Si vous avez faim, mon cuistot peut vous concocter un truc pour vous caler. Il n'est sûrement pas aussi habile que votre membre aux poêles dans la main, mais vous pourrez y voir le beau geste avant tout. J'ai beaucoup de questions à votre égard et j'aimerais que vous soyez dans les meilleures dispositions quand je vous demanderai pourquoi c'est avec vous que je dois traiter plutôt que les autres trous du cul qui jouent la compétition des briseurs de couilles dans la horde sauvage de nouvelles gueules qu'on sert malgré le fait qu'ils défoncent nos murs et renversent nos plats.


Dernière édition par Minos le Ven 6 Juil 2012 - 2:43, édité 2 fois
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Foule bée, pendaisons loupées, palabres, bougonneries, ordres, contre-ordres et tout rentre dans le chaos habituel d’une vie de banlieue tout sauf chic. Banlieue ouaip, parfaitement. Union est une banlieue du Cap des Jumeaux, on y retrouve ceux qu’ont survécu au crash de leur navire et dérivé jusqu’ici à coup de Log hasardeux ou de chance de cornus. Des culs-terreux qui voulaient la gloire et qui, la honte masquée par la visière du galurin pare-soleil qu’ils arborent pratiquement tous, se résignent à rester là faute d’avoir envie de se casser le destin aux portes des lieux plus avancés sur la Route du péril. Plus avancés vers le centre du Monde, vers Marie-Joa et vers c’qu’y a après.

J’avoine les autres pour qu’ils évitent de balancer des torgnoles, j’rappelle à Jack qu’on a de l’or qu’en est pas et qui demande qu’à l’dev’nir, et comme j’ai l’brave Rimbau en opposition j’recule de deux pas et j’lui dit qu’on arrive bientôt, patiente mon bon, jdois d’abord voir les détails de ton permis de survivre avec le bon monsieur ici. Vingt ans qu’on s’est pas vus, ça peut bien attendre deux heures encore. Il opine du sous-chef pendant qu’on l’rembarque en zonzon, sachant bien qu’si y a autant d’chances que j’arrive à l’faire libérer qu’il n’y en avait à c’qu’on se retrouve ici, alors il est tranquille. Pendant qu’ce brave taulier et moi-même nous en allons vers ses appartements, Walt a l’air con sans son corps, j’l’entends baver des insanités ordurières que je te raconte pas d’puis l’fond d’sa boîte et branler son impuissance de mec sans tête dans l’fond du bavoir à chwal qui lui tient lieu d’pageot.

Pis on arrive, le gars m’met au jus d’puis par-dessus son veston, m’met à l’aise à coup d’tranquilisant sorti d’sous son bureau, jveux pas savoir qui s’y trouve, et m’abreuve sur l’côté d’un bon gros laïus comme en sortent souvent les gens qui veulent poser leurs couilles sur la table sans oser s’dégrafer la boutonnière parce qu’il paraît que ça se fait pas en public. Jsuis venu en paix, alors je le laisse dire, sirote mon chauffe-mémé d’une ouverture de gosier, l’apprécie, apprécie c’qui m’a été dit, m’relève, vais pour ouvrir mes braies pour pas céder au civisme en bon psychotique, me ravise, me rassieds.

Jveux bien d’quoi calmer la fringale, ouaip. C’srait pas bien poli d’refuser et j’vais éviter tant qu’on peut d’casser des murs et d’renverser des plats, ’stoire de garder ma place actuelle d’interlocuteur privilégié…

Menace passée, bruits en arrière-plan et contrebas, on s’active en cuisine avant même que le gai luron Gris derrière le carton où trône Walt ait fait un geste pour dire « essayez d’faire aussi bien qu’la négresse qui l’accompagne, ’stoire qu’on passe pas pour des branques devant l’éternel ».

Moi aussi j’étais sur les Blues y a quelques semaines, mon bon Rakham. Tu permets que je t’appelle Rakham ? J’ai oublié ce que tu m’as dit hier. Moi aussi j’étais sur les Blues, donc, mais j’y tenais pas de bar. Sinon tu m’aurais pas reconnu à dix pas, d’ailleurs. Avantage. Autre avantage à faire dans le pain plutôt qu’dans le spiritueux, tant qu’on est à fabriquer du truisme : les gens osent pas surnommer les gars connus pour la qualité de ce qu’ils distribuent. Des fois qu’ils traînent l’oreille et prennent la mouche. Tu dois connaître ça depuis que l’île t’appartient comme j’ai cru voir que c’était le cas, non ? Le respect…

Petit temps de latence pour guetter réactions et tics satisfaits, pour m’resservir en mode civ-hic. Glou-glou, gorgée-gorgée, et parlote again. Ma spontanéité fait l’boulot, l’impression qu’le gars est un brave aussi. Ca m’perdra ça, un jour, mon ouverture et mon intérêt pour les autres.

T’as atterri ici comment au fait ? C’est les peinturlurés qui nous ont grillé une priorité hier avec leur jonque qui t’ont catapulté empereur de céans ?

Pas l’air d’être le cas, mais on sait jamais. Savoir est mère du pas besoin d’prudence.

Arf, t’ai passé à l’as. Tu m’annonces que t’as des questions et je te laisse même pas les poser avant de lâcher les miennes… Oublie et balance donc, jsuis tout ouïe, viens en au fait.

Oublie pas trop non plus quand même, ça m’intéresse…


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Dernière édition par Tahar Tahgel le Mar 31 Juil 2012 - 19:41, édité 3 fois
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Si j'avais voulu être vouvoyé, j'aurais prétendu être plusieurs et on se serait tous appelés Monsieur.

Précise le Gris en tordant le cou de sa bouteille pour y verser le sang des chimères dans le calice de l'invité. Au rythme où s'allège le breuvage, du solide ne sera pas de trop pour combattre la propension de l'estomac à téter ce qu'il pense bon pour sa survie. Ca commence à sentir le bacon, la tête de Walt à couper qu'en guise de met princier le vieux Hellworst va se pointer avec des oeufs au bacon. Les sourcils de l'ex-pirate s'assombrissent un peu quand l'ex-marine lui parle comme un plouc qui n'a connu des aventures que derrière son comptoir et les histoires des passants, mais le mot respect desserrent les paillasses à transpiration et elles s'élèvent pour marquer les rides du front. Rakham s'ose à un sourire muet et pense assez fort pour qu'on l'entende que c'est surtout à a trouille que es locaux fonctionnent mais chut, la traduction reste approximative pour ne pas convaincre le Saigneur qu'il a bien froncé "la trouille" et que la trouille, il sait la distribuer aussi bien que les pains.

Je vous ai demandé du tac au tac si vous vouliez manger et vous avez été d'une transparence et d'une honnêteté admirables, ça mérite bien un sursis pour mes nombreuses questions et un effort pour répondre aux vôtres avec la même application. Puis, celui qui parle ne boit pas et je m'en voudrais de vous priver de l'opportunité des services. Aussi croyez bien que si je vous vouvoie, c'est une marque de respect distant plutôt qu'un trouble visuel dû au whisky.

Je n'ai pas bien saisi cette histoire d'Empereur des séants et de peinturlurés, mais ça fait environ une rue principale que je suis ici. Ca ne paye pas encore de mine, mais ça sent bon la colonie et les semelles de pionniers, cette sensation que vous embarquez dans un nouvel endroit et qu'il servira à accomplir de bonnes choses de vos mains, où vous aimez la solitude parce que seuls sont les indomptés. Si vous évitez bien de retarder les travaux en pétant les murs et en renversant les services, vous verrez à votre retour qu'on aura mis tout en couleur et que vous aurez encore plus d'ennemis qui voudront vous suriner au rez-de-chaussée.


Le Gris sourit comme si sa blague était drôle et venait de Tahar, puis poursuit.

Je suis officieusement proprio de la ville, mais l'île appartient à quelqu'un d'autre, un Roi haut comme trois hommes qui crispe les muscles dès qu'on le prétend géant et qui jure comme un républicain, mais je gage que quand on fréquente soi-même des créatures qui feraient passer les géants pour des fées à cornes, on n'a pas le vertige en imaginant un mec qui ne doit tuer que deux vaches pour se faire des pompes.

Un Oz passe, le verre de Rakham perd sa moitié.

Et me voilà à administrer un bout de terre pour le compte d'un Roi. Ca ferait très nobliaux si ce Roi n'était pas un putain de révolutionnaire qui a fait étriper la moitié des marines présents et a renvoyé l'autre moitié en parfaite santé chez eux avec des vannes même pas cyniques en guise de bagages. Ma tâche ici est simple, j'accueille tous les enfants de putain engendrés par les Blues et soit je les aide, soit je complique leur périple. Et maintenant que vous avez la confirmation que cet endroit appartient aux révolutionnaires et que je sais que les pirates aiment parfois pomper l'ego du Gouvernement en leur rapportant des mouches pour les enfourcher à la corsaire pendant qu'ils déballent le colis, je vais vous demander si vous êtes le genre de pirate ...

Toc! toc! toc!

...qui aime les oeufs au bacon. Entrez!

La porte s'ouvre et un vieil épouvantail de paille grise apporte deux assiettes de ses vieilles mains malingres sans oser regarder plus haut que le rebord de l'assiette.

Pose ça là.

Il pose ça là, c'est-à-dire devant Tahar pour l'une et à côté de la boîte pour l'autre.

Des oeufs au fromage ?

Avec des pommes de terre, du bacon et des herbes et des champignons.

Quoi comme herbes ?

...des herbes.

Rakham soupire et congédie Hellworst.

J'espère que vous n'êtes pas allergique aux oeufs et que vous avez des globules blancs pour combattre les toxines des champignons, des herbes et peut-être même de la viande. Si vous n'aimez pas, je vous déconseille de cracher sur la zone tapis ou dans ma direction. Bon appétit.

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Fichtre.

Je dis fichtre ; je pourrais ne pas le dire, mais c’est pour meubler et faire bonne réintroduction dans le vif du sujet. Le vif du sujet, c’est une viande à point, deux œufs dont un double et trois patates avec des trucs hallucinogènes dessus et autour qui me font voir des étoiles et m’assèchent la bavarde. Me l’assèchent tellement que jusqu’à la resucée je fais vœu de mutisme et me vient l’envie de cracher dans tout ce qui bouge, y compris la belle et accorte rombière qui passe sous la fenêtre dans la rue, avec ses bigoudis blonds et son poitrail pulpeux. C’est pas glorieux comme envie, mais ça m’évite le malaise vagal et je maîtrise pas tout à part la façon dont je me tiens encore parce que je suis très fort.

Et la trajectoire du glaviot que j’envoie, aussi, ni sur le tapis ni sur mon interlocuteur donc, mais bel et bien dans le crachoir en bronze du coin numéro trois de la pièce, à mi-distance du bureau et de l’escalier, spécialement prévu pour la chique et les autres trucs que les indigènes doivent pas digérer. Ca fait ding comme une horloge de maître, ça impressionne le peuple sauf Walt qui doit voir aussi peu de trucs depuis le fond de sa caisse claire et percée qu’une mousmé des pays lointains derrière le voile de son inculture, et ça déchaîne les foules de mon imagination en même temps que l’arbitre sonne la fin du round. J’entr’aperçois dans les limbes d’un futur qui n’existera pas chez moi un jeu pour les fins de dîners mondains où on s’emmerde : des esclaves, de préférence noirs parce que, s’acoquinent par paire d’équipes pour les uns et les autres mettre des machins ronds, pour l’aérodynamisme, dans des panières placées de part et d’autre d’un terrain tiré à quatre épingles. A la fin du repas, ceux qui ont mis le plus de boules dans le plus de trous gagnent et survivent et peuvent perpétuer leur race comme dans la vraie vie.

Discrètement parce que je suis en société, je me secoue l’épididyme.

Et dès lors que retentit le doux tintement pas vraiment métallique de la timbale en verre fin ou pas dans laquelle on verse du liquide de refroidissement, je recouvre la presque complétude de mes esprits. Au final, à part les mires qu’ont ptet bien pâli un brin pendant un instant, je suis sûr qu’il y a vu que du feu. D’ailleurs, il m’en dit pas mot et me laisse le privilège de reprendre où il en était resté, après un troisième toast faisant suite immédiate au deuxième parce qu’il fallait bien se rincer l’œsophage quand même après la dégustation du mets pas si fin. Je récite, dans l’ordre, pour me donner contenance et faire semblant d’avoir suivi :

La colonie qui se construit, le bon roi petit géant comme un monstre de foire du trône qui je sais pas pourquoi me rappelle illico une tenture vaguement aperçue à Las Camp il y a longtemps au détour de la seule tentative de viol sur ma personne qu’il m’ait été donné de subir et qui représentait un cornu sur un cheval géant, la somme des deux qui doit équivaloir au rebaptême de l’île dont parlaient les journaux aperçus à HinuTown et coïncider avec l’excavation du trésor de John dont faisaient aussi part les manchettes, la révolution, les bons et les mauvais pirates dont au sujet desquels le Gris n’a fini la phrase qu’il avait commencée que d’une pirouette vachement stylée pour introduire la sustentation.

Bon, puisqu’on est entre nous mon bon Rakham, commencé-je sur le ton de la confidence qu’on veut limiter à un pâté de maisonnée. Walt, bouche-toi les oreilles tu veux, poursuive-je après m’être rappelé que même les boîtes ont des oreilles. Puisqu’on est entre nous, je vais te dire que, moi, la révolution, ils me sont jamais bien revenus avec leurs principes dépassant d’un peu trop de poils de zob le cadre du bon individualisme primaire qui, seul, permet à l’Homme et surtout à moi de s’épanouir dans la joie et la négresse, encore elle mais pas la même, de passage. Et que j’en faisais mon quatre heures quand j’étais plus jeune, mais c’était dans un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître alors ça fait un bail, y a prescription. Mais, figure-toi que plus j’y pense et plus j’me dis qu’y a sans doute des gens très bien parmi eux, avec lesquels faire des bonnes actions doit se révéler putain d’intéressant.

Là tu vas me demander pourquoi je te dis ça tout de go et sans introduction liminaire de bon aloi, sans même penser à mentionner que, quitte à risquer de se faire couper la tête, moi je suis d’avis qu’autant y aller Franco avec un grand F pour faire plus engagé que rester dans l’ombre de son lit pour s’y faire buter par un espion un froid matin d’hiver ou de n’importe quelle autre saison… Et à cette interrogation bien légitime, parce qu’après tout on ne se connaît que depuis une pendaison loupée ce qui fait pas vraiment bézef, eh bien je te répondrai que parce que. Parce que les champignons de ton coq m’ont engourdi la zone idoine du système nerveux et que subséquemment je me sens non seulement l’envie de lui trancher la carotide de la tête jusqu’au sol en représailles mais également l’âme partageuse de mes émois intérieurs. Aussi parce que tu as une bonne tête, comme Walt qui ne m’entend pas, et


Le récipient à chef mal raccordé pouffe, signe qu’il ne s’est pas bouché les esgourdes comme je lui en avais donné l’ordre. Face à tant de désobéissance je me dis que pas de bras pas de chocolat, il va falloir que tu sévisses mon canard. Et je compte les futurs coups de fouets en oubliant la fin de ma tirade, et en oubliant même que j’en avais commencé une, ce qui n’aide pas à la poursuite de la conversation.


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Et la discussion perdure. D'un côté, Un Tahar à fond en forme pour exprimer le fond sous belles formes, si bien que quand ça parle anatomie humaine version j'ai été plus loin que les humanités, le révolutionnaire se contente d'imaginer sommairement les zones invoquées avec la satisfaction de ne pas de voir se tromper de plus d'un mètre de rayon. Et de l'autre côté, le Gris recentre le débat, parle calmement d'une voix que le tabac et la poussière ont rendus rugueuse. Les échanges provenant de Rakham se font de cette trempe:

J'ai aussi eu mon contingent de trous du cul de révo au bout de la baïonnette, mais c'était pareil pour les pirates, marines, et tous les enfants de salauds qui interrompaient le chant des vagues....la révolution s'est politisée, et qui pense qu'un révolutionnaire est quelqu'un qui pense bâtir meilleur pour tous a intérêt à être médicalement insuffisant mental s'il a plus de douze putain d'années, c'est l'envie de bâtir sa propre dictature ou de chevaucher sur l'ouragan de la vengeance qui pousse les gens à se révolter....y a qui à part l'homme dans la boîte qui fait partie des vôtres et que vous aimeriez récupérer?....vous arrivez à temps pour Layr, mais en guise de beau geste, je vais vous le rendre, lui et l'autre abruti qui perd ses morceaux au premier choc de chanvre. J'espère que vous comprenez que le terme "abruti" est à la limite de l'affectueux et que vous ne m'en voudrez pas d'apprécier particulièrement la fantaisie de votre gars qui a bousillé le mur de mon saloon...parlez-moi un peu de l'autre équipage. Je crois savoir que eux aussi ont le sang chaud. Faudrait qu'on sache assez vite qui porte quel drapeau, non pas que je désire en joindre particulièrement un, mais j'aime bien utiliser des crayons de couleurs au moment d'inscrire les noms des visiteurs dans mon journal intime..

Et finalement,quand Rakham en sait suffisamment sur Tahar et qu'il juge pouvoir lui parler affaires, la raison de l'entretien se détaille.

Vous devez avoir un joli magot depuis vos exploits aux Blues, vous avez une quelconque assurance ? Grandline a ça de formidable qu'elle rassemble les seconds couteaux des patelins des Blues comme la fine fleur venue en dos crawlé du Nouveau Monde, on peut avoir la confiance qu'on veut, on peut toujours tomber sur un mec plus fort qui peut vous butter en toussant. Vous en avez forcément déjà croisé. Si ce mec se met en tête de vous arrêter, de couler votre navire ou juste de vous braquer, vous acceptez de perdre votre pognon dans la bataille et vous recommencez ? On peut assumer de perdre quelque chose, mais en faire profiter un ennemi, c'est du domaine du mauvais goût. Alors, je vous informe qu'outre son soleil, ses alcools et ses shérifs, Union John a pour ambition de servir de paradis fiscal pour la canaille du monde. Nous avons la chance d'avoir un gigantesque coffre fort naturel, l'idée du taulier des lieux est de servir de planque à billets pour qui accepte de placer son fric ou ses pierres précieuses ici. La démarche se déroule ainsi: Vous ouvrez un compte chiffré, pas de nom ni aucun identifiant. Vous placez ce que vous voulez et soit vous revenez le chercher plus tard, soit vous en avez besoin ailleurs et moyennant dix pour cent de la somme demandée, nous vous livrons là om vous le voulez dans les délais les plus brefs. La demande doit être d'au moins dix millions, on ne se déplace pas pour porter la monnaie.

Vous ne touchez aucun intérêt en plaçant le fric ici, on vous sert juste d'entrepôt et de bureau de poste. Ouvrir un compte individuel coûte un million, ouvrir un compte d'équipage dix millions. Je vous suggère la formule individuelle si vous êtes Capitaine, une caisse noire peut s'avérer pratique en cas de mutinerie. Les bénéfices des placements servent à augmenter la sécurité du coffre et en cas de souci, vous ignorez où est votre mise sur l'île tout comme celle des autres criminels. Quand vous en avez besoin, vous patientez le temps qu'on vous l'apporte. Vous pouvez bien entendu garder le secret de vos activités ici et quels que soient vos actes, on vous garde votre pognon sans aucune considération éthique. Veillez juste à ne causer aucun dommage sur cette île et si un jour une flotte marine d'envergure venait à vouloir conquérir les lieux, on pourrait bien vous financer à la hauteur de vos investissements pour vous inviter à participer à la défense. Mais ne vous en faites pas, en cas de surnombre adverse, on a autre chose que le conflit direct pour sauvegarder les biens. Et si un jour c'est vous qui avez besoin d'un navire ou de main d'oeuvre, vous pourriez avoir quelques avantages du fait de votre fidélité à notre île.

Alors, Capitaine Tahgel, désirez-vous devenir partenaire au développement de Union John ?
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Raah.

Instant de doute ? Le gnouf cligne calmement des œils pour essayer d’prédire si le cri plus le levier ça veut dire que jvais lui mettre un coup de gravité dans la gueule envers et contre toutes promesses. S’la joue calme, s’la joue vieux père tranquille. La même que quand j’ai tout bavé à propos du groupe de paumés qui nous a grillé la prio la veille en arrivant. Putains d’chauffards. Tout bavé en quelques mots, faut dire que je sais pas vraiment quoi qu’ce soit sur eux. Mais bon. J’y ai au moins décrit les ceusses à qui j’ai pensé. Le gars au clebs, le chef. Le gars multicolore. Le black. La donzelle. Le gland au sombrero sûrement pour faire couleur locale. Et puis c’t’à peu près tout c’que j’ai ret’nu. On r’vient au présent, j’laisse planer l’doute sur la patate qui pousse dans mon poing serré. C’est important pour mon ego, savoir que j’fais flipper les gens rien qu’en parlant pas. Pis après j’le chope en plein piqué. Le doute. Qui planait au soleil comme un vautour.

Tu sais qu’quand tu m’sors du Capitaine Tahgel avec les majuscules comme tu fais, ça sent la bonne grosse lèche mon bon Rakham ? Et la lèche par chez nous…

Dernier suspens, on est pas des bêtes.

…moi j’aime bien ça. Tope-là, un calcul et on est potes pour la vie.

Pour la vie deux instants, jsuis pas chaotique pour rien. Jsors mon boulier que j’gratte de là à là, je pose quatre et j’retiens deux, ça m’fait tant. Un truc me chatouille l’oreille, j’y envoie la palme senestre pour me gratter derrière et le truc se calme. Et après j’reviens aux maths. J’enlève le. Ah, fuck, ça tombe pas rond.

Bon, jvous laisse quinze millions à mon nom, ça m’paraît une bonne raisonnabilité. Et comme on est tes meilleurs potes, mon bon Rakham, et qu’on doit être à peu près ton premier client, tu m’fais la fleur de m’faire grâce de la taxe d’ouverture de compte, hein ? En plus des braves Walt et Rimbau, ça fait des beaux cadeaux. T’es d’acc ? Jvois qu’t’es d’acc à ton r’gard noir, héhé. Tope-là, donc.

Boum. Boum. Hein ? A l’extérieur, ça criote, ça fait "oh !" et "ah !" et "oh salope sa maman la pute !" pour les plus volubiles. T’as vu, j’ai dit volubile ? C’t’un joli mot. Retours aux boums, ça m’fait penser à Rimbau dans sa folle époque alors j’me dis putain ils vont me faire foirer toute ma négoc’, il pouvait pas attendre ce rogntudju ? Et on sort. Enfin moi je sors sans dire un mot et le gris me suit parce que je suppose qu’il doit bien. Et des rues du bled, on… Pouf pouf. De LA rue du bled, on mire l’origine.

L’origine, c’est l’point zéro, qui s’trouve comme de par hasard quand même ’achement éloigné de la zone prisonnesque. Alors j’révise mes classiques, et j’me dis que c’est pas le Layr qui retrouve ses bonnes vieilles habitudes. Mon oreille me gratte encore et jsais qui c’est. Les méchants. Qui s’foutent sur la gueule avec les miens comme on sait y faire entre gens civilisés. Là-haut, sur le crâne qui.

Arf. Bon, allez, f’nalement jte laisse le million pour l’ouverture de compte et on oublie l’coup des dégâts à pas faire sur l’île, hein ? Tu le prendras sur les quinze millions que je t’apporterai tàl…

D’vant moi le Gris tire la tronche d’à peu près ses bottes jusqu’à la commissure de ses lèvres, et je te parle pas de ses tifs qui puent l’électricité statique comme s’il allait faire une attaque. Ou alors c’est juste l’adré qui fait sa belle dans ses veines en y remplaçant les morceaux d’alcool. Et au fond du pano, l'oeil du crâne vient d'cracher du feu comme rarement des crânes fossilisés ont craché le feu dans l'histoire, jsuis sûr. Ca s'effondre, ou ça s'effondre pas, jsais pas bien. L'tout est caché par un nuage d'fumées plus sonores que les précédents. J'imagine le tout derrière, ptet une grande muraille de roches désorganisées, dont certaines volantes, qu’il faudra réorganiser. Même, y aurait la possibilité de refaire un portrait d’un gars connu. Tout en m’disant au fond d’moi-même que ça r’ssemble à la connerie d’Oz sur l’archipel vert et qu’il faudra que je lui cause de son comique de répétition, j’en souffle mot à mon échangeur de bons procédés.

Ton bon roi géant mais pas trop, il est pas du genre à aimer avoir son portrait un peu partout des fois ?

Vrai, c’est une bonne occase… Si c’était mon île et si j’avais envie de marquer d’ma patte cette zone du globe je me priverais pas. Tahar Premier empereur de Grand Line, portraitisé sur la première île de chaque voie avec les moyens locaux, ça aurait son petit effet. J’y pense et puis j’oublie, la patte ce sera pour le nouveau monde. Et puis l'nuage se dissipe pour me révéler qu'en fait on fait pas s'effondrer dix mille milliers de tonnes d'ivoire granité comme ça en claquant des pouces. Plus besoin d'payer les intérêts du coup mais eh. Vais pas changer quinze fois d'avis non plus, hein. Tant pis pour le million qui s'fait la malle, on se le récupérera plus tard. Pour l'instant y a mon tympan qui s’vrille de l'intérieur, qui m'fait des grands signes qu'un truc va pas du côté de la mer, et ça part pas au grattage. M’faut y aller. J’regarde avec l’air du mec pressé l’autorité locale, façon d’lui dire sans lui dire : faut qu’j’y aille, vieux, tu m’prépares le Walt et le Rimbau pour emporter, sans sauce piquante, j’te rapporte l’oseille après avoir résolu les questions qui me taraudent, et hop ?


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Mip mip !

Sitôt le feu vert du bonhomme qui ne l’est pas. Bon. L’homme. Du bonhomme qui n’est pas bon homme. Mh.

…Sitôt lancé le feu vert du brave homme qui tient lieu d’autorité parentale à cette douce tanière pour idéalistes à la manque plus ou moins idéalistes, je fonce et suis l’appel de mon oreille en direction de la plage. La plage ; tout au moins l’une de celles innombrables qui bordent cette île croque-mort. Celle où je sais, où je sens que mes précieuses coques de noix ont été mises à l’ancre par les bons soins du bon Jack, faut que j’arrête de dire que les gens sont bons, on va me prendre pour un doux. Mises à l’ancre, au moins la plus grosse. Oui parce que, l’autre, Santa la petite, figure-toi que Oz, vigie par excellence du haut de son embonpoint croisée sur le chemin un Haar dans la main, vient de me dire qu’elle est toujours à une lieue des côtes. Je me dis que Linus préfère la jouer secure ou se prendre pour le roi du monde en attendant mon retour en abusant de ses deux membres d’équipage, engueule le récif pour la forme et prie Haar de bien vouloir aller surveiller avec son nouveau meilleur ami la prison de la ville, des fois que Rakham se la joue pinocchio et veuille m’entuber à buter mes sbires.

Et poursuivi par un coyote bien vite refroidi par les aléas de la chasse à l’humain pas commode, je cours donc vers l’Ecume, dont mon sonar me dit qu’elle est pas loin. Et effectivement, elle n’est pas loin. Seulement, ça, c’est pour plus tard, d’abord des jappements de chiot chien chat m’interrompent alors que je bois le sang de ma dernière victime à la gorge. Le coyote, si t’as pas suivi. Le ouaf miaou m’interrompt, donc, puis s’ajoutent les paroles scandaleusement classes du mec qui se tient derrière le sale clebs à sale gueule masquée. Je dis scandaleusement parce que j’aurais probablement dit les mêmes si j’avais été à sa place. Même si, moi, les bretelles, j’aurais évité par contre. Les bretelles cela dit, je dis ça, je dis rien. Pas encore.

Ouaf miaou !
Ta gueule, Rant’. ’scusez-le, il vous aime bien. On vous dérange pas ?

Le nettoyeur [Tahar et Rakham] Byoffrecorden

Le mec me demande ça l’air de rien.

Arf, je l’ai pensé tout haut, tellement je suis sur le cul. Salope de cuisinier avec tes champignons de malheur… Rakham mon vieux, si tu m’entends va sans doute falloir que t’embauches après la délivrance des quinze millions. Enfin, sur le cul, c’est une expression. Mais disons que si j’étais plus démonstratif et moins coutumier des effets décidément néfastes des hallucinogènes que je viens d’ingurgiter, plutôt que de lui demander ce que ça pouvait lui foutre et lui conseiller de ranger son sac à merde, j’aurais sans doute demandé au type qui vient de m’apostropher pourquoi il portait un masque sur sa sale gueule de rouquin. Tellement je l’ai pas trop entendu arriver, tout à mes ablutions sanguines que j’étais. Mais là, donc, hormis la surprise qui a fait que j’ai verbalisé ce que me soufflait mon esprit en réaction à son apparition, ça va bien. Ca va bien et, donc, je lui demande ce que ça peut lui foutre de ou non me déranger et lui conseille de garer son dérivatif affectif ailleurs que dans mes pattes.

Genre ça te fait chaud ou froid de me déranger ? Gaffe avec la bestiole, j’ai pas une grande tolérance aux erreurs de la nature. T’es qui ? Z’êtes qui ? En mission pour qui ?

J’ai rajouté les trois dernières en bonus, pour me donner contenance en m’essuyant les babines.

Hm.

Putain de classe, ce mec.

Appelle-moi Ribouldingue.

Ri : drôle ? Boule : coup ? Dingue : parfait gentleman ? La trad se fait à mesure qu’il avance dans la parlotte.

Mais qui on est c’est pas important, Tahar Tahgel, primé à deux cent dix millions de Berries.

Et mon cul c’est du piaf, que c’est pas important ? Alors que tu t’es renseigné sur moi ? Hein ?! Combien t’as dit !? Deux cent dix !? Putain, z’y ont pas été avec le dos de la cuillère après Hinu… Hinhin. Nous non plus remarque.

Ce qui est important c’est que comme mes collègues sont en train de l’expliquer aux tiens…

Coup de pouce ostentatoire vers le crâne qui fume encore. Ton calme et posé.

… z’avez pas fracassé le navire de n’importe qui hier.

Ah ?

… Il a l’air d’attendre, d’en avoir marre de soliloquer. Alors je vocalise pour l’aider, en bon camarade de pré-tape :

Ah ?

Saint Glinglin, tu connais ?


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Je sais pas si ce mec le fait exprès ou si c’est juste la classe qui transpire toujours par les mêmes pores, mais il cause exactement comme moi. Je sais pas non plus si c’est encore ces putains d’agarics qu’on m’a servi et que vraiment je digère pas, mais j’ai en sus la demi-impression d’avoir une vue omnisciente de la scène, d’être en hauteur et de voir deux jumeaux se causer l’un à l’autre en essayant inconsciemment chacun de démontrer que, non, la nature n’a pas été absolument équitable dans le partage et que moi j’ai les plus grosses noix, non c’est moi ta gueule. Je dis demi parce que je suis aussi dans mon crâne à voir les infos que mon corps perçoit, et à me raidir de partout et surtout de là pour la castagne qui va péter à un moment. On annonce pas à quelqu’un qu’on bosse pour l’une des pires enflures de la grande traînée blanche dans le ciel sans prévenir son interlocuteur qu’on va chercher à lui mettre sur la gueule méchant, à proportion de la paie qu’on reçoit et des menaces en cas d’échec probablement aussi indécentes les unes que les autres.

On se fait pas non plus accompagner du pire gueulard sur pattes que la création ait osé engendrer sans s’attendre à ce que l’interlocuteur – en l’occurrence moi – qu’on vient de chauffer à coups de menaces en l’air veuille lui piler la face d’un bon coup de poulie. La poulie, c’est surtout pour le style mais aussi par souci d’efficacité. Aérodynamiquement parlant, ça me semble plus à même de faire remonter jusque dans son cervelas infâme de sale cabot ses crocs sales de vilain matou à queue de démon. Et la vérification expérimentale le démontre, j’avais raison. Haha, théorie validée !

Ben quoi, t’fais la gueule maint’nant ? Pourtant on s’entend mieux parler, non ?

Ribouldingue me regarde de toute sa classe, comme si j’avais démystifié le mythe de sa relation forcément pas très orthodoxe avec cet animal. Comme s’il allait chialer aussi.

Eh, quoi ? C’parce que t’ai interrompu ? Non, le connais pas ton Saint, mais j’présume que c’est une raclure comme tous les autres, et qu’les douze enfers vont s’ouvrir sous nous ?

Il sèche sa tristesse d’un mouvement de gorge témoin du ravalement de sa rage.

Le connais pas, ouais. Mais l’programme me va.

Vrai, ça m’va. L’objectif premier c’est le nouveau monde, mais si on peut en plus pimenter le parcours pour le rendre intéressant, ça m’va aussi. Les autres tir’ront sans doute la gueule, mais ça m’va. Pis l’est trop tard pour l’instant pas vrai ? Le roux éploré me confirme en dégainant son sabre et son complice, un gars pas net avec une capuche et une robe de magicien dans les livres et une gueule de bon beuglard qui vaut bien son pesant de canin. Eh merde.

Soit, Tahar Tahgel ! Tu as donc signé ton arrêt de mort ! Yahaa !

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Wah l’autre, hé. On voit tout de suite la différence entre les deux gars. Ca, je l’aurais pas dit par contre. Un poil trop cliché. Pas forcément faux quoique je sois devenu immortel, sûrement pas même, les saints ont leurs méthodes, mais un poil trop cliché. D’ailleurs, Ribouldingue même tire la tronche en voyant la tirade de son copain. Trop la te-hon, quoi. A moins que ce soit juste le chien écrasé à côté, mais ça peut pas être que ça… Si ? Non, j’y crois pas. Non, non, n

Arf, le premier coup est tombé vite. Un coup de masse paf, sortie d’une manche un peu trop large pour contenir que de la sueur, j’aurais dû m’en douter. Dommage cela dit, grâce à bibi premier amant et empereur de la mort elle-même, ça a fait plouf. Comme les autres qui suivent, preuve qu’on apprend pas toujours de ses erreurs. Et vas-y que plouf, que plouf et que plouf. Dans mon pif, dans mes papayes, dans le dos même. La masse, le boomerang, le poing à mériquins et le poing tout court avec masse énergie dedans parce que le monsieur il a mangé beaucoup de calcium quand il était petit. Rien, nada, nib. Ca le déroute un peu, le brave homme. On le comprend, mais pas lui.

Filochard, arrête.
Mais !
Arrête je te dis. Ca ne sert à rien.

Le digne Filochard entend enfin la chose et recule, tout penaud d’avoir été battu avant même d’avoir commencé. Et le brave Ribouldingue se recule soudain et prend son élan. Prend son élan puis arrête. Arrête puis regarde la dépouille plus trop formelle de son compagnon malencontreusement décédé. Le poilu, pas l’enrobé. Regarde puis contracte, contracte puis me fonce dessus. Comme un malade. Avec l’énergie du gars qui croit. Qui sait qu’il va toucher. Et il touche. L’empaffé. Et il touche.

En plein plexus, je vole de là à là façon coyote qui croyait manger la bête à crête mais qui en fait non.

Et pendant que je vole, j’ai l’oreille qui me fait mal.


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Les oreilles qui font mal, y en a deux sortes.

Y a celles des autres, d’abord, qui leur font mal parce que ci, parce que ça, et qu’il suffit de couper pour résoudre le problème. C’est ce que j’ai toujours rencontré jusque-là, pas de cas de conscience.

Et puis y a les siennes propres, les deux qui sont attachées bras dessus bras dessous à la sale caboche que la providence ou l’bon diable t’ont donnée quand t’es né. Celles-là, j’ai jamais trop cru aux histoires comme quoi elles pouvaient faire mal, mais c’est toujours plus délicat à traiter quand le problème se présente. Et là, donc, il se présente, ça fait mal, au point que je me rends pas encore bien compte que j’ai volé suite au coup largué par un roux, alors que l’instant d’avant c’était un blond qui me tapait dessus en faisant plouf.

Ca fait même d’autant plus mal qu’elle me gueule comme une putois dans le tympan central :

ALERTE, ALERTE, ALERTE.

Et non seulement elle comprend pas quand je lui fous une mandale pour la calmer alors que le deuxième membre vengeur de Ribouldingue, le pied gauche, me pulvérise l’arcade droite, mais en plus elle réitère, en changeant un peu la gamme mais pas trop le registre :

INTRUSION DANS LE PERIMETRE, INTRUSION DANS LE PERIMETRE.

Et bam, je me prends enfin le reste de la douleur dans la gueule, en plus du sol aux pieds de Filochard. La douleur au torse, donc, et la douleur à l’œil. Et puis la douleur à l’auricule parce que celle-là elle s’arrête pas.

Un problème ?

Rah, et voilà qu’il se la joue bon prince, maintenant. Je me relève en ravalant mon foie du matin et lui demande de la fermer un instant, pour que les voix se taisent. Il accepte en massant ses phalanges, manifestement la rage lui a fait péter un bon boulon pour l’impact d’avant. Ca explique au passage que j’aie du mal à me relever et à reprendre ma respiration, un peu comme face à Mont-Victoire. Pas grand doute quant aux qualités du sieur Ribouldingue… Mais bref, jsuis grand jsuis fort et jsuis trituré de l’intérieur par une hallu qui me dicte de quitter les festivités pour continuer mon chemin de base, celui qui mène à la plage, parce que les bateaux sont toujours menacés par. Quoi ?!

Ah putain j’ai un d’ces mal de crâne subits, là… !
On dit maux au pluriel.
Mais… Jsuis sérieux bordel !
Hm. Moi aussi ça gratte un peu.
Doit être le soleil… Non ?
Hm, possible mais ça r’ssemble pas vraiment…
ON TOUCHE PAS MES RAFIOTS BANDE DE CREVURES !!!
Arf, Rib’, jcrois qu’Yukon va en prendre plein la gueule…

Mais « Rib’ », tout comme « Fil’ » fait plus trop la maligne et je m’attarde pas à savoir pourquoi. Les laissant tanguant l’un contre l’autre comme deux frères bourrés qui s’aiment bien, je les laisse à leurs occupations et fonce à toute berzingue, vroum vroum dans le sable et dérapage à cause d’une semelle trop lisse, donner libre cours à mon injuste courroux sur la plage qu’est pas loin. Quand je dis qu’est pas loin, c’est vraiment pas loin. Genre en fait on était à vingt mètres et j’ai rien percuté. La faute à la dune qui masquait le tout et au creux dans lequel on était. Ces crevures m’attendaient à même pas un jet de pierre de l’Ecume, que je trouve amarrée à un ponton comme si de rien n’était.

Ouf, tout va bien… Tout va bien sauf pour le Noah qui vomit ses tripes, allongé au sol à côté d’une grognasse avec un pot de peinture. Grognasse dont la trogne me dit vaguement quelque chose, et ce pour cause que l’ai déjà vue, la veille à la grande fête pour saluer notre arrivée, centre de l’attention et objet de tous les fantasmes. Pot de peinture dont au sujet duquel qu’elle a la tête dedans, la faute à c’qu’elle semble avoir salement pas digéré une migraine spontanée comme la majorité des gars dans le coin d’ailleurs. Alors qu’elle elle reste inconsciente, Noah me confirme l’histoire une fois récupéré sa contenance. M’explique qu’elle est venue le provoquer lui et l’équipage, déclarant vouloir repeindre les navires pour passer le temps. Ha ! Toutes des…

Un bruit m’interrompt dans mes subtiles pensées. Le long de la mer, de là bas à peu près, j’entends comme un gazouillis. Un gazouillis de sales gamins qui rentrent d’une dure bataille de la guerre des boutons. Et moi je pense aux migraines et à la voix qui s’est tue. Coïncidence ? Je n’pense pas.


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