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L'entraînement de l'ange

Journal de bord : 15 avril 1624

Enfin on y était ! L’île du Karaté ! Je n’imaginais pas qu’il y avait des trucs pareils qui existaient chez les humains, mais c’était génial en tout cas ! Toute une île entièrement dédiée au fait de se foutre sur la gueule de toutes les manières possibles et imaginables ! Pas de doute, cet endroit était fait pour moi. Je vous épargnerais les détails du voyage pour rejoindre South Blue, mais une chose était sûre, j’étais bien content d’être arrivé ! Et il y avait même un restaurant que j’avais repéré en arrivant. Ça, c’était une bonne chose au moins, on allait pas crever la dalle. Les poulpes de Sam étaient bons, mais à force, c’était écœurant. On allait se payer un putain de repas, hahaha !

C’est presqu’en sautillant que j’avançais dans les rues où se croisaient des boxeurs, des karatekas, des tae kwondoiste, des jujitsueurs... Enfin je sais pas comment on dit tout ça, mais c’était des gros bras qui aimaient bien la castagne en tout cas ! Et moi, j’adore ce genre d’ambiance. J’étais tout content, ma batte sur l’épaule, prêt à en découdre avec le premier qui oserait s’imposer, mais bizarrement, ils étaient tous plutôt calmes et courtois... Il y avait quelque chose qui clochait là dedans...

Sam, Sören et Alphonse ne semblaient pas aussi enthousiastes que moi, mais cela ne me dérangeait en rien. J’avançais tranquillement à la découverte de cette île pas comme les autres. A plusieurs reprises, je découvris des dojos qui prétendaient enseigner le meilleur art martial du monde. Logiquement, c’était impossible qu’ils soient tous les meilleurs, mais apparemment, d’après ce qu’ils disaient, c’était la vérité. Il fallait absolument que j’apprenne un de ceux là, comme ça, moi aussi, je serais officiellement le meilleur. Ce n’était pas la peine, je le savais, vu que j’étais déjà le meilleur, mais connaître un de ces arts martiaux ne ferait que renforcer l’écart entre moi et le reste du monde.

Alors lequel choisir ? Donner des coups à distance avec la force du vent ? Grandir ses membres et se battre avec ? Tout cela était fort alléchant, mais il fallait peut-être pas trop se foutre de moi... Comme si c’était possible. Encore des charlatans qui vendaient du rêve ! Comme si on pouvait faire mal à quelqu’un en lui envoyant du vent ! Autant directement lui souffler dessus, mais je suis pas certain que ce soit réellement efficace ! Mais j’étais vraiment curieux. Je m’approchais du Dojo Sakura pour essayer d’y jeter un œil, avec la ferme intention de vérifier si c’était du foutage de gueule ou bien de la magie comme Nathalia. Je pris une impulsion et me hissai sur le muret pour tenter de voir leurs entraînements. Des mecs se battaient, d’autres restaient assis, les mains jointes et les yeux fermés, sans bouger. Un mec me repéra et l’instant d’après, il avait son visage à quelques centimètres du mien. Son cou s’était allongé d’une bonne dizaine de mètres !

-Oust ! Vous n’avez rien à faire ici ! Notre savoir ne peut-être copié par le premier venu !

La stupeur me fit lâcher prise et je tombai lourdement sur les fesses. Vexé, je partis voir les autres. Je ne voulais pas devenir un sorcier de toute façon ! Mais en tout cas, c’était vachement bizarre ! Les autres se battaient à distance, mais avec des coups normaux. Ils frappaient dans le vide, mais l’adversaire semblait réellement sentir le coup et l’encaisser. Pfffeuh ! C’était plus du théâtre qu’autre chose, ils faisaient semblant ça se voyait ! Soudain, je sentis une violente douleur au niveau du front qui me projeta en arrière et je finis à nouveau sur les fesses ! Ça commençait à m’énerver ! Une voix se fit alors entendre de derrière le mur.

-Oust ! Vous n’avez rien à faire ici ! Notre savoir...
-Ne peut être copié par le premier venu, ça va, je sais !

Bandes de magiciens ! C’était pas du combat ça ! C’était de la triche et puis c’est tout ! Mon regard tomba sur une affiche qui annonçait un grand concours de combat avec une grosse récompense à la clef ! C’était une occasion en or ! Je m’inscrivais, j’explosais tout le monde et puis hop ! J’empochais le prix ! C’était le plan le plus simple, mais aussi le plus brillant qu’il m’ait été donné de concevoir au fin fond de mon crâne !

Une file d’attente extraordinaire se trouvait devant le stand des inscriptions. Et en plus c’était payant ! C’était pas possible, j’allais pas poireauter là pendant des heures ! Ha ! Ba voilà, une banderole affichait qu’il suffisait de gagner un combat qui sert d’éliminatoires pour être automatiquement inscrit au tournoi.
    Putain ! Il frappait fort ce con ! Ils m’avaient pas prévenu que j’avais pas le droit d’utiliser ma batte ! Maintenant j’avais un œil au beurre noir et mal au ventre ! Je savais pas me battre sans ma batte moi... Il fallait vraiment que j’entre dans un de ces dojos, mais ca prendrait trop de temps d’apprendre, le tournoi serait terminé d’ici là, c’est sûr. Pour un mec aussi doué que moi, il me faudrait au moins une semaine pour apprendre la totalité des techniques ancestrales. Ça ferait un peu juste... Je vis un dojo qui s’appelait... l’ordre animal ? C’était bizarre ce truc ! Oh et puis merde, de toute façon, j’avais plus rien à perdre ! Je poussai la porte et entrai dans la grande baraque en bois. Il y avait personne... Ou plutôt, il n’y avait absolument rien. C’était une grande salle en bois, sans tatami, sans chaise, sans fenêtres, sans comptoir... Juste une autre grande porte en face. On aurait dit un hangar !

    -Y a quelqu’un ?

    Une voix résonna de manière si forte que j’en sursautai et lâchai ma batte. C’était une voix mystérieuse et caverneuse qui semblait venir de tous les murs à la fois.

    -Bienvenu étranger ! Tu souhaite intégrer notre dojo ?
    -Euh...ben ouais !
    -Il va pour cela falloir que tu fasses tes preuves !

    La porte face à moi s’ouvrit et une bestiole bizarre s’avança vers moi en rugissant. C’était comme un gros gorille avec des grandes dents. Je devais me battre contre ce truc ? Mais... Ils étaient malades ! Sören ne me pardonnerait jamais. Je sautai pour éviter un gros coup de poing et lui écrasai ma batte sur le crâne. Le singe s’effondra dans un hurlement suraigu. C’était fini ? Mais c’était carrément naze!

    -Heu... Vous avez rien d’autre là?
    -Mais que... hein ? Mais t’as pas le droit à la batte !

    Rooo mais qu’est ce qu’ils avaient contre les battes ? C’est pas possible ça, et puis fallait le dire avant ! La porte se rouvrit et trois personnes entrèrent. Les deux premiers ramassèrent le corps du félin et le troisième s’avança vers moi l’air sévère. Il était vachement balèze ! Je tendis le bras et tâtai son biceps, ce qui eut l’air de le surprendre. Fallait bien que je vérifie que c’était pas un tocard qui allait m’entraîner, non ? Bon, acceptable... Il faisait à peu près quatre fois la taille du mien. Mais moi, c’était pas de la gonflette, au moins ! Le mec jaugea des pieds à la tête et finit par fermer les yeux avant de se retourner.

    -Très bien... Je vais voir ce que je peux faire de toi. Suis-moi !

    Je le suivis sans rouspéter, il n’avait pas encore annoncé que c’était payant et je n’avais pas l’intention d’amener ce sujet sur le tapis. Il m’emmena dans l’arrière cours ou huit hommes en kimono se faisaient face, deux par deux. Sur un signe du maître, ils se jetèrent dessus avec une violence inouïe. Certains se mordaient, d’autres frappaient avec une force surhumaine, d’autre sautaient partout, ou encore se griffaient le visage. Tous poussaient des cris de bêtes sauvages et on pouvait sentir une véritable énergie émaner de chacun d’eux. Un autre signe de la main et tous se stoppèrent net, reprenant un calme ahurissant après un tel déchaînement de violence. Le sang qui coulait de leurs visages ou de leurs membres ne les dérangeait visiblement pas. Le gros musclé tourna la tête vers moi et me regarda avec un sourire en coin.

    -Alors, t’es prêt à suivre cet entraînement ? C’est pas évident, je te préviens. Foi de Rostan, tu as surement un animal qui sommeille en toi, mais à te regarder, il est profondément endormi !
    -Non mais vous rigolez ? C’est du pipi de chat votre truc, en deux semaines je le maîtrise, même pas !
    -Tu crois ça ? Hinhinhin, Alors suis-moi....


    Dernière édition par James Fermal le Lun 16 Juil 2012 - 22:39, édité 1 fois
      Il sembla sceptique mais me fit signe de le suivre. A partir de là, je ne pourrais pas réellement vous expliquer comment ça c’est passé. J’ai promis de ne jamais révélé les secrets de l’apprentissage du dojo. Et une promesse d’ange, ça valait vraiment quelque chose ! Je peux en revanche vous faire part de mes impressions. C’était extrêmement bizarre. J’étais dans la salle principale, celle qui était complètement vide. Tout avait été fermé et j’avais été plongé dans un noir absolu. De là, Rostan, mon nouveau sensei, à prononcé des mots bizarres. On aurait dit une ancienne langue, très guttural, il semblait se racler la gorge et cracher de temps en temps, mais c’était vraiment un langage. Petit à petit, j’entrais dans une sorte de transe, je ne comprenais toujours pas les mots, mais le sens me paraissait évident, comme si cela avait toujours été ma langue maternelle.

      Des formes se dessinaient devant mes yeux, en couleur, mais malgré tout noir. C’est difficile à expliquer, j’étais dans le noir, j’avais même les yeux fermés je crois, je sais plus, mais je voyais tout de même des formes devant moi. Des spirales, des boules qui changeaient de taille, des carrés qui se désagrégeaient d’un coin à l’autre... Au fur et à mesure que l’incantation se poursuivait, je ne savais même plus où j’étais. Au début, j’ai eu un peu peur et j’ai voulu gueuler pour savoir ce que c’était que ce bordel, mais je ne pouvais même plus bouger parce que je ne sentais plus le sol sous mes fesses. J’étais en train de flotter dans l’obscurité la plus totale. Et pourtant, je ne me sentais pas si mal que ça. Je me sentais vachement bien même, j’étais en apesanteur la plus totale, un sourire béat aux lèvres et je me sentais bien.

      Soudain, j’entendis un hurlement derrière moi qui me terrorisa dans le sens le plus stricte qui soit. J’ai pas honte de le dire, j’ai eu peur. Une peur absolue, j’aurais préféré mourir que d’entendre une seconde de plus ce hurlement. Je ne voyais pas d’où il provenait, je ne savais pas qui le poussait, ni même pourquoi, mais plus rien dans ma vie n’avait d’importance à ce moment. Tout ce que je voulais, c’était qu’il s’arrête. Je ne sais plus si j’ai crié, mais si c’est le cas, je n’ai rien entendu sortir de ma bouche. Je me souviens m’être débattu dans ce vide total, mais je ne touchais rien. Aucune idée de combien de temps cela a duré, mais j’ai cru que ce hurlement avait duré des années entières.

      Sans prévenir, tout s’arrêta, l’obscurité, la peur, le hurlement... J’ouvris les yeux et me sentis comme si je sortais de mon corps. J’étais dans un décor que je n’avais jamais vu. Il y avait des pierres partout, des arbres avec des épines à la place des feuilles et tout était recouvert d’une espèce de poudre blanche. J’avais beaucoup de mal à me déplacer. Je ne pouvais pas marcher, je flottais plutôt. La poudre blanche était froide et se transformais en eau quand je la prenais. Je pigeais vraiment rien de ce qui se passait à ce moment là. Une grosse bête fit irruption à quelques pas de moi. Elle était restée cachée derrière un tronc d’à peine dix centimètres d’épaisseur. C’était juste pas possible...

      C’était une bête couverte de poils gris et blancs, avec un museau allongé d’où dépassaient des dents pointues. Son nez était rond et noir et ses yeux jaunes brillaient d’une intelligence évidente. Je n’avais jamais vu un truc pareil, et pourtant, je ressentais une intimité très forte avec ce truc. C’était étrange. Il ne m’effrayait pas du tout alors que vu sa taille, il n’aurait fait qu’une bouchée de moi. Il était immense, plus de cinq fois ma taille. Je lisais dans ses yeux ce qu’il voulait me dire. Il n’émettait pas de sons, mais pourtant, je le comprenais sans aucun souci. Après quelques minutes, il se mit à fumer comme s’il avait pris feu et disparut petit à petit dans le ciel étoilé. Bizarre, parce qu’il ne faisait pas nuit... Mais je vous jure, le ciel tait parsemé d’étoiles. L’animal finit par disparaître dans un cri qui ne m’effraya pas du tout cette fois.

      L'entraînement de l'ange 7be63410

      La lumière s’éteignit à nouveau et je me retrouvai à nouveau dans l’obscurité totale. Des flashs se mirent à crépiter devant moi ! La lumière me faisait mal, c’était trop violent, trop intense, trop saccadé, trop... Trop !! Beaucoup trop ! Ça allait vite, mon cerveau était sur le point d’exploser ! Mes mains devant les yeux pour me protéger de la lumière, roulé en boule pour y échapper, rien n’y faisait. Des flashs rouges vinrent s’immiscer dans les séries de flash par intermittence, puis de plus en plus souvent pour finalement qu’être une alternance de flash rouges et d’obscurité. Ce stroboscope rouge sang provoquait de drôles d’effets en moi. Je sentais une violence sans précédent me submerger !
        Je me sentais bizarre, cette lumière était tout simplement en train de me rendre fou ! J’avais envie de mordre, de frapper, de tordre, de casser... J’avais des pulsions de violence et même de meurtre ! Enfin plus que d’habitude, largement plus... Je voulais du sang, laisser libre cours à toute cette puissance que je sentais bouillir au fond de moi. Je voulais exploser, que tout ça finisse, je ne me souvenais même plus de ma vie avant cet état. Je me mis à trembler, à gémir et après, plus rien. Le vide absolu, autour de moi comme dans mon esprit. J’avais la tête complètement vide. Enfin plus que d’habitude, largement plus...

        Une violente lumière blanche me fit grimacer et je tombai en arrière. J’étais épuisé, à bout de souffle et de force. Mais au moins, j’étais rentré. Je sentais les planches sous mes fesses et dans mon dos. Je voyais le plafond devant moi et putain, j’étais content que ce soit finit. Un gros visage barbu apparut devant moi. Rostan arborait un grand sourire et me tendait la main pour m’aider à me relever. Enfin je crois. En tout cas je la saisis avec soulagement parce que j’avais vraiment pas la force de me relever, là.

        -HAHAHA ! C’est intense, hein ?!

        Intense ? J’avais l’impression de sortir de vingt-quatre heures attaché à un manège de parc d’attraction. J’avais l’estomac et le cerveau qui avaient échangé leurs places et je ne savais plus distinguer le haut du bas avec certitude. Le sensei m’expliqua que c’était toujours comme ça la première fois, que j’avais rencontré mon totem, où je sais plus quelles autres conneries... En résumé, j’avais rencontré l’esprit de mon animal protecteur et sa puissance m’avait submergé, chose qu’aucun corps humain ne peut supporter du premier coup. J’eu beau lui explique que je n’étais pas un humain mais un ange, il persistait dans son discours. Comme si un humain et un ange c’était la même chose ! Non mais franchement. Bref, il me conseillait de venir m’entraîner régulièrement pour apprendre à « dompter mon totem ».

        Ce n’est qu’alors que je remarquai que les murs étaient défoncés, des traces de griffures lacéraient les planches des parois et du sol. La porte était cassée en de nombreux endroits mais sans se démettre de ses gonds. C’était moi qu’avait fait ça ? Putain, la vache ! Vu la puissance de ce qui venait de m’arriver, je me dis que effectivement, un peu d’entraînement ne me ferais pas de mal. Je décidai de sortir voir un petit peu le soleil. A en juger par l’emplacement du soleil, tout ce bordel n’avait duré qu’une dizaine de minutes, à peine. C’est dingue... J’avais l’impression qu’une vie entière s’était déroulé entre mon entrée et ma sortie du temple.

        -Bon, allez, je vous laisse ! Je reviendrais surement vous voir pour ce fameux truc en moi, là. Comment vous dîtes que ça s’appelle déjà ?
        -Ba... Un loup d’après ce que j’ai vu.

        Un loup... Ça s’appelait un loup cet animal? J’avais donc un loup protecteur qui me servait de totem et qui prenait le contrôle de mon corps ? Pfff... Quel ramassis de conneries. Il m’avait drogué, voilà tout....
          Bing, boum, paf !

          Boum!


          Voilà une bonne chose de faite, Joe venait de s’écrouler de tout son poids et résultat des courses, cinquante mille berrys gagnés en trois minutes, c’était plutôt bien non ? ! Je vous explique :

          Depuis qu’on était arrivé sur cette île, on suivait James dans sa course à la mégalomanie, il courrait de dojo en dojo tout en nous expliquant qu’il voulait apprendre à se battre pour de vrai, parce que sans sa batte il n’était pas capable de grand-chose, bon je lui ai bien proposé de lui montrer ce que j’savais mais comme ce bourricot voyais toujours les choses en plus grand, en plus beau, en plus classe, fallait absolument qu’il trouve un truc pas courant. Avec Sören et Al, on avait décidé de boire un coup dans un troquet miteux pendant que James faisait sa vie, le genre d’endroit parfait pour trouver une bonne bagarre ou un bon vieux pirate primé. Et j’m étais pas trompé.
          On avait trouvé notre taverne, elle était pleine de tous ces détails qui font d'un bouge un vrai bouge: les mur de bois imprégnés par l'odeur du tabac, un plancher de bois grisâtre, une bonne soixantaine de loulous en train de boire et brailler.
          Le centre de la grande pièce était occupé par une sorte d’estrade en bois où deux gugusses étaient en train de se mettre chaleureusement sur la courge. Les paries allaient bon train et les berrys changeaient de main à toute vitesse. Bon on n’était pas en train d’assister à du grand art mais le plus grand des deux semblait bien maitriser son affaire. En moins d’une minute, c’était plié, celui qui se rapprochait le plus de ce que j'pouvais appeler un boxeur avait placé une belle série de crochets du gauche enchainé d’un méchant uppercut à la mâchoire de son adversaire qui s’était effondré de tout son long. Il en serait quit pour une grosse migraine et quelques pensements.

          -Alors ! Lequel d’entre vous sera capable de tenir au moins trois minutes face à Joe La Montagne ?

          -Je vous rappelle que c’est son douzième combat en moins d’une heure, il va bien finir par se fatiguer ! Trois minutes messieurs, trois minutes et un bon paquet de biftons à la clé. Alors qui sera notre prochain courageux challenger ?

          Le doigt boudiné de l’harangueur se baladait sur l’assemblée, passant d’une personne à l’autre :

          -Toi ! T’as l’air balaise, tu dois pouvoir tenir ?

          -Toi ! J’te rappelle que tu peu te faire un max de pognon !

          -Peut être toi?! Me dit pas que t’es pas assez hardi pour tenter ta chance !?

          -Ou toi ! Oui toi, le zombie habillé tout en noir, ça ne te tente pas de venir sur le ring pour expliquer à Joe qu’il n’est pas invincible ?


          Il me fixait du doigt en me souriant comme un chat pourrait sourire à une souris.

          Il ne me fallu qu'une seconde de reflexion, je décidai de me lever et avançai vers l’estrade. Sören semblait amusé par la scène, tout en caressant son affreux matou, il mit un coup de coude complice à Alphonse qui pour fêter mon entrée en scène, venait de s’écraser sa choppe de bière sur le front, dommage qu’il n’ait pas eu la présence d’esprit de la boire avant.

          -Aaaaah ! Nous avons un courageux adversaire pour Joe la Montagne, encouragez le !

          J’avançais toujours certains applaudissaient, d’autres se marraient, j’entendais des

          -Y va s’faire massacrer.

          -Tiendra pas quinze seconde.

          -J’mise le paquet sur Joe!

          J’montai sur le ring et jetai un regard froid à mon bonhomme qui ne semblait pas intimidé outre mesure. C’est de toute façon pas ce que j’avais idée de faire. Il était assez grand et plutôt musclé, un blondinet, des cheveux longs et avec une belle moumoute qui lui couvrait la poitrine.

          Un type est monté sur l’estrade et nous à expliqué brièvement les règles, c’était pas bien dur à retenir, tous les coups étaient permis, le combat s’arête au KO, puis le gars est descendu et nous a dit de commencer.
          Joe se mit au travail sans attendre.
          J’encaissais le premier coup pleine face et tombait face contre terre, le type cognait fort mais j’avais connu pire. Je jetais un œil hors du ring et j’voyais déjà les gogos mettre le paquet sur Joe. Je me relevai et baissai ma garde juste assez pour que Joe trouve une ouverture et il m’en colla une autre, cette fois, je restai debout, je le laissais me travailler au corps à corps,il était plutôt lent.

          Je me laissai tomber une ou deux fois de plus au sol, la foule criait et semblait de plus en plus agitée.

          -T’encaisse bien mais c’est l’heure pour toi, on approche des trois minutes, t’est mort mec.

          Il prit deux pas d’élan et balança un coup de poing avec tout son élan…Dans le vide !

          Tout d’abord il resta stupéfait de ne plus voir personne en face de lui, il tourna la tète à droite et puis à gauche puis au moment ou il fit demi tour, il encaissa un gros coup à l’estomac qui le plia en deux, aussitôt j’enchaînai avec un crochet vicieux sur l’oreille, ce genre de coup quand il est bien placé, vous déséquilibre n’importe qui, et je l'avais rudement bien placé. Un dernier coup dans la mâchoire et il s’écroula comme une bouse, je voyais presque les étoiles tourner au dessus de sa tête. Je repris mon souffle un instant.

          *Dors bien Joe!*

          Toute la salle s’était tue, à part Sören qui rigolait et Al qui s’était levé pour applaudir. Je descendis de l’estrade d’un bon et faisait à présent face au bookmaker. Sans dire mot, je tendis la main, son visage grimaçait d'agacement. Avec dédain, il me jette la liasse de berrys dans les mains.

          -Y’a cinquante mille… Tu peux recompter.

          -Pas la peine.

          J’me retournai et pris la direction de la sortie, Al et Sören étaient déjà debout.

          -Attends ! Ici quand on gagne, la maison offre une bière, c’est la tradition.

          Alors j’ai répondu en me retournant :

          -Les gars, je laisse notre nouvel ami m’offrir une mousse, j’vous laisse essayer de retrouver James, je vous rejoins plus tard.

          J’me retrouvais donc seul face au comptoir puis on me servit ma mousse. Une bonne bière, c’est toujours bien après un combat. Personne ne vint me parler, je pris tout mon temps pour déguster ma boisson.

          Elle avait un drôle de gout cette bière…Oui…un…drôle…de..Gooout…
            *J’ai la tête qui tourne… Qu’est ce qu’il m’arrive ?*

            Je me sentais comme enveloppé par un coton couvert de miel, j'étais tout bizzare.

            (...)

            Oh des lapins ! Des gros lapins tout jaunes, et habillés en plus! Qu’est ce qu’il foutait ici ces lapins ? Certains buvaient des bières, d’autres chantaient en se tenant par la taille, j’commençais à y voir vraiment bizarrement, y’avait comme des taches lumineuses un peu partout, et tous les lapins me regardaient avec un drôle d’air.

            (...)

            J’étais où déjà ?

            (...)

            Tout ce que je voyais semblait baigner dans une lumière jaunâtre, et j’avais l’impression que j’étais sur un navire en pleine tempête tellement le sol bougeait sous mes pieds.
            Et ils n’arrêtaient pas de me reluquer ces cons de lapins, comme si j’étais une carotte géante, ça commançait à me faire monter la pression.

            -Bin quoi, j’ai de la salade coincée entre les dents ?

            Je passais les mains sur mon visage et un sentiment d’angoisse me prit à la gorge. Putain j’avais l’impression d’être couvert de fourrure !
            J’étais en train de me transformer en lapin, c’était sur ! J’envoyais valdinguer le reste de ma choppe dans la salle, tous les lapins gardaient leurs grands yeux injectés de sang.

            -Vous voulez faire de moi un laaaapinnn, c’est çaaa !
            J’ai horreuuuure des laaapinns ! Moi les lapins, j’les cuisine à l’huile d’ooolive !


            (...)

            Je commençais à perdre vraiment le fil là, j’étais probablement en train de craquer, un burn out, une dépression, un truc dans le style, j’arrivais même plus à parler normalement! J'avais l'impression qu'il n'y avait plus personne aux manivelles.

            -Chuis paaaaas un connard de laaapin !

            J’avais l’impression qu’ils savaient tous que j’voulais pas faire partie de leur bande de léporidés, et qu’ils m’en voulaient, ouais putain, ces cons de lapins jaunes voulaient me faire la peau !

            Vous connaissaient pas bien ce vieux Sammmmm !

            Je sortais un couteau et me mettait en garde, tous les lapins avançaient vers moi.
            Celui qui veeeut me transfoooormer en lapin, il n’est pas encore né ! Approchez ! J’vais vous tailler les oreilles !

            (...)

            Bin merde, voila que les lapins commençaient à pisser le sang par les yeux, certains avaient les dents qui s’allongeaient, d’autres se déformaient de façon grotesque et certains étaient en train de peler comme s’ils avaient la myxomatose.

            Je jugeais plus prudent de privilégier la diplomatie d'un coup :

            Boon J’vaiis juuuuste faire un peeetit touuuuur, et je reviens, tchao les lapinous.

            Y’avait une drôle de porte, j’avançais les mains dans les poches en sifflotant l’air de rien mais je gardais mon couteau bien serré dans la main. Puis je franchi la porte d’un coup la refermant derrière moi, adossé à la porte je contemplais l’extérieur, y’avait plein d’autres lapins dehors, mais pas que ça ; des ourses, des phoques, des chiens, des éléphants, de toute les couleurs et de toute les tailles, tous étaient mi animal, mi humain, j’avais vraiment la trouille, je devenais barjo!

            (...)

            Je fis quelques pas sous un ciel jaune jusqu'à ce qu’un Homme à tête de chat vienne me parler :

            -Ca va Sam, t’as une drôle de tête ?

            Putain ! L’homme chat était habillé comme Sören mais avec la tête de son chat !

            Oh le gentil chachaaat ! Il est mimi le chachaaat.

            (...)

              Putain, cet entraînement m’avait complètement lessivé. Les bras ballants, la tête basse, j’avançais dans la rue en traînant des pieds, le regard dans le vide. J’avais vraiment plus de force et je savais même pas où j’allais. Sam, Sören et Alphonse s’étaient barrés, je savais pas où et pas moyen de les retrouver. Je regardais les autres et sentais leur odeur. C’était bizarre, j’avais l’impression d’avoir l’odorat plus développé qu’avant. Punaise, j’avais jamais remarqué que les gens puaient à ce point là ! Celui-là, avec son chapeau troué, il s’était pissé dessus ou quoi ? Et elle, c’était de la transpiration ? Ignoble ! Ha, cette odeur m’était familière par contre ! Elle puait aussi, mais c’était pas pareil... Je levais la tête et tombais sur Sören qui me regardait avec un air intrigué et amusé. Alphonse, derrière, regardait en l’air... Je sais pas pourquoi...

              -T’es bourré James ?
              -Hein ? Euh... non, juste crevé. Mais c’est pas une mauvaise idée ! On va s’en jeter un coup ?

              Sören leva les yeux au ciel pendant qu’Alphonse se frappa la tête contre un mur, signe qu’il approuvait la décision. On discuta un petit peu sur le chemin. Je racontai à mon troubadour personnel l’entraînement que j’avais subit et lui m’appris que Sam, pendant que je valdinguais dans les quinze dimensions du grand Shaman, lui, il se faisait des couilles en vearth en bottant des culs dans un bar ! Pourquoi j’étais jamais là pendant les bons plans ? C’était vraiment pas juste ! Moi, tout ce que j’avais gagné aujourd’hui, c’était des échardes sous les ongles et l’odeur cradingue de Sören décuplée dans mes narines. Je me ressaisis et me mit à marcher rapidement, suivant notre charpentier qui fonçait tout droit en bousculant les gens qui gênaient. C’était bien pratique pour traverser une foule dense.

              En à peine quelques minutes, on était arrivé et je pénétrai dans le bar en shootant la porte d’un violent coup de pied. Brandissant ma batte, je défiais tout ceux qui se trouvaient là, du plus costaud au petit vieux moustachu. D’après Al et Sören, Sam avait gagné cinquante mille Berry en un combat. C’était génial ! Je voulais ma part, moi aussi. D’ailleurs, je ne le voyais pas, le petit Sam. Il était passé où ? J’interrogeais Sören du regard qui haussa les épaules et s’avança dans la taverne crado. Alphonse se mit à chercher également, toujours le regard en l’air au cas où le dépressif serait collé au plafond.

              -Où est Sam Sylvius ?

              Ça sentait pas bon ça, tout le monde évitait notre regard, personne ne parlait ou ne nous répondait. Et Sam n’était plus là... Ça ne me plaisait pas du tout. Si quelqu’un avait fait du mal à un membre de ma meute, ça allait chier des bulles ! Je montai sur la table et me mis à hurler :

              -JE VOUS AI DEMANDE OU ETAIT SAM SYLVIUS, BANDE DE CONS !!

              D’un coup de batte, je fis voler en éclat la table devant moi et relevai ma batte. Tout le monde me regarda avec des grands yeux ronds et je vis des dizaines de mains tremblantes se lever pour pointer un angle de la pièce. Nous nous précipitâmes dans la direction où notre croque-mort gisait, à moitié conscient. Sören fut le premier à arriver et lui souleva la tête.

              -Ça va Sam, t’as une drôle de tête ?

              Le dépressif souriait franchement pour la première fois depuis que je l’avais vu. Ça lui allait pas du tout... Il avait une tête de con et il essayait de montrer un truc du doigt dans le vide. Complètement allumé. Je le pris par le col et tentai de le secouer, mais rien n’y faisait, il était en plein délire. Une rapide fouille des poches me permit de vérifier ce dont j’étais déjà certain. Il n’avait plus une thune sur lui ! Donc, comme prévu, ça allait chier des bulles ! Je remontai sur une autre table, la précédente étant brisée et me remis à parler à l’assistance.

              -Je pense que je n’ai pas besoin de vous demander ce que je veux savoir. Personne ne sortira d’ici vivant tant que j’aurais pas un responsable. Mais je vais pas me contenter d’attendre, ça va faire mal alors je vous conseille de vous magner le cul de me répondre.

              J’attendis une...deux...trois secondes avant d’envoyer une balle valser dans la tronche du premier venu. L’homme tomba au sol avec une grosse marque rouge au niveau du front. Je commençais à shooter tout le monde de manière parfaitement aléatoire et objective. Toutes les trois secondes, une tête tombait. Après quelques minutes, un homme craqua et m’avoua que le mec qui avait fait ça se nommait Sho Kakaho et qu’il était un dealer craint dans cette île. Il travaillait pour le baron de la drogue qui chapotait tout le trafic sur cette île. Par contre, il ne savait pas où le trouver. Il savait juste qu’il avait la peau foncée, un grand chapeau noir qui lui cachait une grande partie du visage et il passait son temps à lancer une pièce en l’air et à la rattraper.

              Hors de moi, je fis signe à Sören de me suivre. Alphonse resta auprès de Sam pour veiller sur lui. Au moins, taper, il savait bien le faire. Le joueur de bouzouki et moi nous séparèrent avec la ferme intention de retrouver le connard qui correspondrait le plus à la description. On ne s'en prenait pas impunément à ma meute!


              Dernière édition par James Fermal le Jeu 19 Juil 2012 - 14:52, édité 1 fois
                -Putain…j'ai encore dû me tromper avec le choix des sales merdailles de dépliants!
                Ma colère était justifiée, tout juste descendu du bateau de croisière qui venait de me débarquer sur l'île du karaté, on m'avait offert plusieurs types de dépliants touristiques qui pouvaient "m'aider" à me retrouver sur l'île.

                Bref, une carte paumée mal cartographiée, aux distances mal proportionnées et un paquet de noms de dojos datant d'l'ère Edo venaient polluer ma cornée brouillée par des tests de liquides autrefois utilisée sur mes pupilles. J'me voyais maintenant perdu dans un bled paumé avec des karatékas à tout les coins de rues et des tavernes pas accueillantes remplies de mecs souls.
                Ma divine aventure ne serait pas arrêtée par une mauvaise carte, ça non. Me restait qu'à retrouver mon chemin moi-même en me fiant à la distance parcourue par les nuages en une minute selon la puissance du vent en pas de tortue par seconde. Simple non? Oui ce serait très simple. Simple sans cette chaleur, cette humidité et surtout les mauvaises odeurs qui peuplaient le village.

                Ma volonté implacable se remettant en action, les yeux vers le ciel pour m'orienter, je pris la route vers laquelle ma bravoure me guidait pour m'élancer vers la gloire qui me revenait. Le temps de lever mon pied que je vins m'écraser face contre terre par un raidissement soudain de ma jambe gauche, résultat d'une vieille injection pour faire pousser des plumes sur le crâne …une expérience que j'ai toujours regrettée.
                Me relevant tant bien que mal, je ne pu que m'assoir sur le bord d'un étang adjacent à la route pour attendre que le spasme atteignant ma vieille jambe frêle ne se calme. Puis, fatigué par cette récente escarmouche face à moi-même, je dû choisir une des piteuses auberges du coin pour me reposer.

                C'est là que la vrai aventure commença. Un mec, pas beau, pas gentil et pas dynamique pour deux sous, le tout accompagner d'un aire de tueur venait de foutre à terre un gros balèze pour une victoire de cinquante mille berrys, une coquette somme.

                Impressionnant, à croire que l'île du karaté m'était nécessairement pas peuplée de faiblards. À première vue, il ne semblait être qu'un touriste comme moi, mais c'est après avoir ingéré la bière qu'on lui offrit que je réalisai que quelques chose de pas net se tramais. Ma confirmation se présenta sous la forme d'un mec pas tout à fait normal. En effet, ressemblant strictement à un phénomène de laboratoire plus qu'à un être humain, l'homme vint saccager le bar à coup de massue. Et oui, une massue, de petite taille tout de même, mais violente. Assez violente pour briser en un seul impact le mandibule inférieur, l'os frontal, nasal et maxillaire tout en fendant en partie l'os pariétal du crâne et le tout en brisant en deux le cou de la pauvre victime par la force du choc. Tout ça en un coup, sans oublier le mur craquelé par l'homme brisé devenu projectile.

                Parlant de projectile, il ne me fallut qu'un dix-huitième de seconde et demi pour comprendre que les balles qu'ils tenaient dans ses mains pourraient avoir les mêmes effets que sa massue possédait mais à distance. Bref, pour ne pas abuser de mon courage, je ne me fit pas prier pour difficilement utiliser la table à laquelle j'étais assit comme bouclier lorsque la pluie de cratère vint percuter tout les meubles et clients de l'établissement.

                Haletant par cet enchaînement trop rapide de mouvements ainsi que par le stress provoqué par la situation, je ne pu retenir un rire nerveux pour me pousser à confronter mes nouveau adversaires; car bien sûr, ils ne pouvaient désormais être que des obstacles à ma grand montée vers les hautes sphères de la planète.

                Au moment où je pensai à prendre mon courage à deux main et me retourner, je captai un interrogatoire entre le mec à la massue et une de ses victimes. Il y avait anguille sous roche dans cette histoire, visiblement, et je ne pouvais retenir mon envie de m'intéresser à cette histoire de drogue. Aussi bénigne cette histoire pouvait être, j'étais désormais persuadé que la résoudre ferait de moi un héros, un vrai.
                Je tentai d'interpeller le fou à la massue mais celui-ci sortit en trombe de l'établissement avec un mec à l'odeur désagréable qui portait un chat sur l'épaule.

                Saoulé par celui qui me paraissait bien être le chef du petit groupe, je ne pu que me résoudre à m'approcher des deux autres qui étaient restés à leur place. L'un d'eux était le mec qui avait fait fléchir la montagne de muscles pour un paquet d'argent, mais aussi celui qui la seconde d'après s'était retrouvé assommé par les effets d'un probable euphorisant. Que dis-je! Certainement qu'il a été drogué! Je ne me trompe jamais bon sang et il faudrait que j'apprenne à ne pas l'oublier!

                J'écartai un mec avec front particulièrement large et une tête de crapaud qui me fixa sans dire un mot, comme quoi il ne savais pas comment réagir. Un faible d'esprit quoi, rien de plus.
                Je reniflai l'halène du mec évanoui. Comme je le pensais, l'odeur puissante d'une poudre South Bluesienne restait profondément encrée sur la langue après absorption. Ici on n'avait pas fait du gros travail, loin de là; c'était du p'tit boulot qu'on voyait ici. Personne n'avait tenté de bien s'assurer que la cible dégénère, car à la base, la poudre placé dans la bière que le pauvre croque-mort avait bu n'était qu'un simple ingrédient à une gamme de drogues encore plus puissantes; Les drogues Ashashin.

                Ce baron de la drogue ne devait pas les connaître si il ne les utilisaient pas sur le terrain, ou était-ce simplement le fait qu'il ne croyait pas leur nécessité dans cette entreprise de vol monétaire? Des centaines de questions de ce genre se bousculaient dans mon esprit tordu alors que je dosais mentalement les quatorze produits et demi que je devrais mélanger pour créer la mixture qui ramènerait le jeune croque-mort parmi nous.
                Je tendis un mortier et pilon à l'homme à côté de moi en tentant de ne point m'irriter en lui expliquant avec des mots simples comment en arriver à mon mélange. Le balourd, au lieu de m'écouter vint brusquement fracasser le contenu du pot sur son crâne, créant ainsi le niveau de poudre qu'Il me fallait.

                Je posai des yeux ahuris sur le triple idiot qui me regardait avec le même air que tout à l'heure. Cet homme avait visiblement échangé plusieurs partie de son cerveau avec la création pour renforcer l'épaisseur de son crâne. Phénoménale. Décidemment cette équipe d'aventurier me semblait réellement être une bande de sujets de laboratoire incroyables. Il me faudrait un jour les étudier.
                -Merci…bien…euh…ton nom?
                -Alphonse.
                -Ah…merci Alphonse…tu pourrais me le faire avec cette noix maintenant?
                CRAC!

                La noix fendue en deux libéra un jus collant que je fis s'écouler dans le mortier puis que je fusionnai avec le reste broyé des diverses ingrédients que j'avais filé à Alphonse plus tôt grâce à de l'eau.
                Une pâte collante maintenant formée dans le pot, je pu en prendre sur le bout de mes doigts et l'étendre sous le nez de l'homme drogué, lui donnant l'air d'un certain dictateur. Pourquoi sous le nez? Bah vous êtes stupides ou quoi!? C'est tout simplement pour que les inhalations propagées par la pâte puisse facilement enter dans les fosses nasales et ultimement se rendre au cerveau. Je rangeai mes outils dans ma trousse d'ingrédients que je traînais toujours sur moi alors que l'homme reprenais lentement ses esprits.
                -Hey! Ho! Tu te réveil? C'est bien, comme ça on pourrait retrouver ton oiseau sur patte de chef illico, non?
                Je tendis ma main à la belle au bois dormant qui se remettait maintenant de sa torpeur.
                -Iwan-Dimitri Koprovski pour vous servir!
                Mes sourcils broussailleux frémirent alors que je sentais bien que l'aventure ne faisait que commencer!
                  Putain ! Chou blanc ! Que dalle ! Nib ! Quechi ! Nada ! Nichts ! Peau de zob ! Rien ! Nossing atoll, quoi ! Pas moyen de foutre la main sur cet enfoiré de Sho Kakaho, peu importe qui je menaçais ou frappais. J’avais bien trouvé deux trois personnes conciliantes pour me fournir de ses substances contre de l’argent, mais ils ne comprenaient pas que ce que je voulais, c’était le trouver en personne. Et pas pour lui acheter des trucs, mais juste pour lui péter la tronche ! Mais cette idée semblait absurde sur l’île du karaté. On ne touchait pas à Sho. Ça semblait être une règle de base ici. Je vous la fais en bref, parce que le mec qui me l’a raconté à mis plus d’une heure et que ça m’a gonflé. En gros, Sho Kakaho travaille pour un mec plus haut placé dans la hiérarchie. Il est son représentant direct sur l’île du karaté qui représente l’île où il y a le plus de consommateurs et donc le plus d’argent à se faire. Donc, Sho est un peu le chouchou du big boss et même s’il est faible, faut pas le toucher parce que sinon le big dealer débarque et lui, il est très fort, surtout qu’il a des fortes tendances à être un peu taré et violent sur les bords. Huuummmm ! Je reprends ma respiration, cette phrase était longue et on y retourne !

                  Sören aurait surement sa liste d’affiches de primés sur lui. Si ça se trouve, c’était un mec qui valait des sous ce Sho Kakaho. Et puis son supérieur aussi. Ça valait le coup de s’y intéresser un peu. Mais la priorité, c’était venger Sam et récupérer ses cinquante milles Berry. Et puis frapper, parce que ça faisait longtemps. Je croisai Sören et on se fit un rapide topo. Il était bredouille lui aussi.

                  -Rien ? Aucune piste ?
                  -Nan, on m’a juste dit de m’approcher de lui sinon Shkiri allait débarquer. Et apparemment, personne ne souhaite ça sur l’île...
                  -Shkiri ? C’est Shkiri son nom ? Hahahaha ! Tu parles d’un nom de merde !
                  -Peut-être, mais il vaut son pesant d’or ! Regarde un peu !

                  Il me tendit un papier où un mec bizarre avec une grande langue était affiché. Saliva Shkiri... Quel nom à la con... Dix huit millions de Berry ? La vache ! On n’allait pas quitter cette île de si tôt ! Un simple coup d’œil à mon bouzoukiste et on se comprit. On partirait pas avant de l’avoir choppé, c’était clair et net ! Bon, pour aujourd’hui, c’était foutu, mais on avait tout notre temps. Ce mec allait bien finir par repointer le bout de son nez. Nous retournâmes d’un pas rapide à la taverne. Je n’aimais pas trop laisser Alphonse sans surveillance, il était gentil mais il nous coûtait cher en réparation depuis qu’il était avec nous...

                  Sören entra le premier et je vis un vieux crouton en train de tripoter Sam, sous le regard dénué d'expression d'Alphonse. Il avait surement encore frappé un truc avec sa tête qui lui avait secoué ses deux derniers neurones. Le croque-mort avait repris ses esprits mais ne semblait pas vraiment en forme. Il avait le teint pâle, des cernes sous les yeux, les pupilles vitreuses, il avait le dos courbé et semblait exténué. En clair, il était complètement guérit, quoi ! Il tendit une main faible vers le vieillard et nous le présenta comme étant « Kwanirii Krgzpovsky ». Je fis semblant de comprendre son nom et lui serrait la main.

                  -Salut... vieil homme ! Moi c’est James ! C’est toi qui nous l’a remit d’aplomb ? Merci ! Comment t’as fait ?

                  Il était tout petit et avait le haut du crâne qui n’avait plus de cheveux. Du bout du doigt, je lui touchais le cuir chevelu. Trop drôle ! C’était tout lisse ! Une vraie boule de billard.

                  -Et ils sont où tes cheveux ?
                    Ce ne fut pas très long avant que l'ouragan ne revienne. En effet, le mec au chat (puant à souhait) ainsi que l'homme ailé refirent rapidement apparition dans la taverne pour y refaire un boucan.

                    L'homme ailé, plus dynamique qu'un enfant de trois ans ne perdit pas de temps. Les présentations avec son regard pétillant et son sourire bête et benêt furent brèves, l'homme disant s'appeler James ne tenant plus en place.
                    Ensuite vint le bombardement enfantin de questions. Un truc irritable que je ne savais tolérer et qui me ne pu m'empêcher de redécouvrir un vieux tic nerveux qui faisait cligner mon owil sans arrêt.

                    Bon, il fallait prendre la situation une question à la fois et pouvoir toutes y répondre, c'était ça , le pouvoir des grands esprits.

                    -Bonjour! Iwan-Dimitri Koprovski pour vous servir! Mais j'ose imaginer que pour vous ce sera IDK…
                    En effet, le mec n'avait pas l'air de posséder une mémoire assez plombée pour encaisser un nom aussi divin que le mien. Ce genre de simple d'esprit méritait que je lui offre un surnom facile par lequel m'appeler, histoire de faciliter les choses.

                    -Oui c'est bien moi qui ai remis sur place votre compagnon jeunes aventuriers. Voyez vous j'ai pu utiliser une légère décoction aux bases un peu chimiques mais rien de trop dangereux considérant l'habile mélange de dosage sinusien que j'ai pu effectu…
                    Je m'arrêtai dans mon explication sans fin. Le James venait de foutre un de ses doigts boudinés sur mon crâne aride de toute chevelure. Un manque flagrant de manière me démontrant aisément que je n'avais pas ici affaire à quelqu'un de très brillant. Mais dans ce monde il faut s'y attendre non?

                    -Et ils sont où tes cheveux?
                    Cette question avait beau être des plus stupide et des plus déplacée, je décelai une curiosité qui m'était sympathique dans les yeux de cet homme qui n'avait pas l'air d'en comprendre trop sur l'univers humain. En fait, il me faisait un peu penser à moi, à une certain époque bien sûr, mais sans les connaissances scientifiques. En effet, tout comme moi, ce James ne semblait peut-être ne pas connaître grand-chose ni de quelconque manière mais avait l'air heureux et curieux d'apprendre de nouvelles choses du monde où nous vivions. Très charmant, mais tout autant irritant, bref, cet homme pourrait facilement être mon petit fils ou encore mon élève. C'est à peu près à ce niveau de réflexion que je construisis une réponse qui, je l'espérais, serais valide.

                    -Je te le révèlerai si tu me permets de vous accompagner jeune homme! J'ai entendu l'histoire de drogues qui a lieu sur cette île et j'aimerais bien connaître le fin mot de l'histoire!
                    Un nouveau chapitre, que dis-je! Un nouvel acte s'annonçait à ma divine progression, et ce serait aux côtés de compagnons qu'il se poursuivrait!
                      Le petit vieux me dit que je pouvais l’appeler IDK. C’était débile comme nom, mais plus facile à retenir et à prononcer que le vrai. Son vrai nom à rallonge et d’origine étrangère m’aurait franchement fait chier au bout de deux ou trois tentatives de prononciation. Il était étrange le papy, il clignait de l’œil et sa jambe semblait vouloir se barre de son corps, comme s’il était obligé de la retenir pour qu’elle se tienne tranquille. Je le regardais avec curiosité. Quel âge il pouvait bien avoir ? Il avait au moins deux cents ans avec toutes ces rides sur le visage ! Et pourtant, il était encore plus petit qu’Uriko, le bébé humain que j’avais croisé ! C’était pas trop normal tout ça. Mais bon, il avait visiblement soigné Sam alors il était réglo ! Enfin même si j’avais strictement rien compris à la façon dont il l’avait rétablit, l’important, c’était que ce soit fait !

                      Vu sa façon de déballer des mots compliqués, jusqu’à son nom, et son air de je sais-tout, c’était surement un scientifique ou au moins quelqu’un d’intelligent. Il avait pas trop eu l’air d’apprécier que je lui touche le crâne, mais c’était quand même pas tous les jours que je pouvais faire ça, merde ! Il m’annonça qu’il m’expliquerait où étaient ses cheveux si je le laissais m’accompagner ?

                      -Heu… M’accompagner où ? Je sors pas là… Je vais aller me coucher et demain on retournera chercher Sho.

                      Il voulait en savoir plus sur la drogue qui circulait sur l’île. Consommateur ? Acheteur ? Fabriquant ? Revendeur ? Difficile à dire, il semblait avoir les compétences pour en fabriquer, mais avait franchement l’air d’en avoir beaucoup consommé aussi. Au fond de moi... je m’en foutais complètement. Il avait pas l’air bien méchant et c’est tout ce qui m’importais. Et puis, il semblait mieux s’y connaître que moi en drogue donc il pourrait m’être utile pour trouver l’autre Kakaho, là.

                      -On verra le reste demain, peut-être qu’on aura plus de chance qu’aujourd’hui. Si tu veux rester un peu avec nous pas de soucis, mais je vais pas te payer ta chambre papy IDK !

                      D’un geste de la main, je fis signe à mon équipe de choc qu’on se barrait, cette taverne était pourrie et visiblement mal fréquentée. Haha ! Et c’est moi qui dis ça ! Avant de partir, je profitai de la confusion qui régnait toujours dans le bar pour choper discrètement une bouteille de rhum derrière le comptoir. Avec tous ces chamboulements, j’avais même pas eu le temps de boire une seule gorgée et j’en avais besoin ! J’étais tout simplement exténué.
                        Ohhhh, que c’est beau… Ca faisait quelques heures que les hommes à tête d’animaux avaient disparu. J’avais l’impression de flotter dans un des nuages de fumée violette, mon corps ne pesait plus rien, j’étais libre, jamais je ne m’étais senti aussi libre. J’avançais à la brasse au travers des nuages comme si j’étais dans l’eau, des nuages par lesquels transperçaient de ci de là les rayons d’une lumière éclatante, et cette lumière qui m’appelait, je l’entendais dans ma tête ; Sam, viens Sam.

                        Le sourire aux lèvres, j’accélérais la cadence et nageait de plus en plus vite vers la lumière qui me surplombait, chaque nuage que je frolait était comme une caresse sur ma peau dénudée.
                        Puis je la vis, la grande lumière, belle et dorée, comme perchée au cœur des nuages et au cœur de la lumière, je vis la vérité, elle avait l’apparence d’une barre de navigation en or et, de cette barre émanait la lumière, je la contemplais dans toute sa beauté, elle me fit l’honneur de me parler :

                        -Sam, tu es venu à moi…

                        -Oui, mais qu’es tu ?

                        -Je suis le tout et le rien, je suis la lumière qui éclaire l’ombre et l’ombre qui s’efface devant la lumière, la source de toute vie.
                        Je suis la grande roue cosmique qui donne aux hommes le nord, le sud, l’est et l’ouest, je suis le Log Pose universel…


                        Je restais extatique, jamais je n’avais vu plus belle chose que la toute puissance de cette lumière.

                        -Je te vois, magnifique entité, écoute ma supplique, permet moi de me dissoudre dans ta pure conscience…

                        -Non, Sam, je ne fais que guider les âmes dans la direction qu’ils choisissent, le temps n’est pas venu pour toi de retourner à la création…

                        -Je t’en prie, guide-moi, oh-toi boussole de l’univers, magnifique gouvernail des hommes et de la vie quelle est alors la voie que je dois emprunter ?

                        -Depuis des années Sam, tu cherche une solution à un problème qui n’existe que parce que tu le veux. Malgré tous tes efforts, tu recule plus que tu n’avance car tu n’as pas choisi ta direction, tu dois tenir un cap Sam et non te disperser comme le vent.

                        -Alors où dois je aller ?

                        -Tu ne dois pas aller quelque part Sam, tu dois juste tenir le cap.

                        -Je dois tenir le cap…

                        Soudain, une odeur atroce d’ammoniaque et de je ne sais quoi emplis mes poumons, tout s’est mis à trembler autour de moi et je me suis senti comme aspiré dans un maelstrom géant, plus de lumière plus de bruit, plus rien.

                        Puis j’ai ouvert les yeux, je venais de revenir dans le monde que je connaissais.

                        -Hey! Ho! Tu te réveil? C'est bien, comme ça on pourrait retrouver ton oiseau sur patte de chef illico, non?

                        Un vieux bonhomme avec une tête de savant fou me tendait la main, Jamais le m’étais senti aussi mal de toute ma chienne de vie. J’avais la nausée, un mal de crâne pas croyable et du mal à trouver assez de force pour serrer la main du vieux bonhomme.
                        Je ne comprenais pas très bien ce qui s’était passé.

                        -Iwan-Dimitri Koprovski pour vous servir!

                        -Moi c’est Sam, Sam Sylvius. Qu’est ce qu’il s’est passé, j’ai fait un rêve débile.

                        Et là, j’ai vomi, beaucoup vomi…

                          C’est à l’arrivée à l’auberge choisie par James pour passer la nuit que je pu faire un peu plus ample connaissance avec les membres de cette petite équipe de choc. Le mec que j’avais sauvé, Sam Sylvius revenait à être le cuistot du groupe. Bon, il disait avoir une expérience en matière culinaire mais bon, avec une tronche d’assommé comme la sienne j’étais loin de penser que c’était le cas. Et même si il l’était, ses préparations ne d’vaient pas goûter mieux que d’la chiure. Bon je juge, mais c’tout de même important de faire attention à c’qu’on mange. Moi les plats avec trop de glucides, ou de lipides, ou de lactoses, ou de protéines ou encore un peu trop fort en vitamines de A à Z je ne les supportais pas. C’est p’t’être un peu pointilleux mais j’préfère ça que d’crever.

                          Bref, une tête d’enterrement, cuisinier et surtout absolument pas au courant des relativement derniers évènements. J’avais pu apprendre l’objectif de la part du mec au chat puant –à moins que ce soit le mec qui pu-, Soren Hurlevent; un mec capable d’effectuer des ondes sonores aux connotations douces ou fortes pour les oreilles qui pouvaient procurer une sensation sentimentale chez les spectateurs selon la manière dont leur cerveau analysait ces dites ondes. Bref, Soren était ce qu’on appelait couramment un « musicien ». Revenons à l’objectif, ne nous égarons pas. L’objectif, c’était Saliva Shkiri, grand magnat de la vente de drogue sur le Blue, c’était à proprement parler le supérieur de Sho Kakhao, l’homme qui avait drogué mon interlocuteur.

                          -Alors tu vois mon p’tit Sam. En plus de t’avoir piqué tes berrys, le Sho t’as bien drogué et sans mon aide tu y serais encore. Lui expliquais-je alors que nous papotions sur une table de l’auberge, une chope de bière au goût trop prenant d’orge chacun dans nos mains.

                          Reprenant une gorgée qui laissa un nuage de mousse dans ma moustache, je poursuivi mon exposé.

                          Sho Kakhao étant le principal revendeur de drogue de l’île du karaté. Sous les ordres de Saliva, il était clair que c’était de lui que provenait toute les sources de substances de l’île. Mais c’est principalement par pour les supérieurs de ce dernier que James visait. En effet, Saliva Shkiri étant un criminel recherché, sa prime s’élevait à dix-huit millions de berrys tout rond. Une somme dont on ne pouvait ignorer le montant.
                          Le plan de James? Une approche sans tact ni diplomatie. Fendre la gueule du pauvre Sho et ainsi s’attirer les foudres de Shkiri pour s’occuper de lui en personne et récolter du même coup la prime.

                          C’est quand je réalisai ma vitesse d’élocution- trop pris par mon résumé – ainsi que la mine ébahie du jeune Sam que je me permis de réexpliquer la fin de mon exposer plus lentement pour que son cerveau moins puissant puisse avaler toute les informations.
                          Un petit intéressant ce Sam…J’espérais qu’il cuisine bien.
                            HRP:
                            Spoiler:



                            Bon, voilà, réglé l’histoire avec Sho et Salivah… ca, c’était fait. Par contre, y’avait quand même un truc qui me chiffonnait ; comment c’était possible que James revienne de cet histoire avec un loup pour totem et que moi pas ? J’me suis dit qu’une petite visite au Dojo de Jamsou s’imposait. Bon ils m’on servi les conneries spirituelles et tout le micmac. Ils m’ont fait me bastonner avec un gorille, juste avant, ils voulaient s’assurer que je n’avais pas de batte de baseball. Le gorille à pas aimé.

                            Après ils m’on servi du thé, et m’ont demandé de méditer. C’était un peu chiant, fallait penser à ce qui sommeille en toi, sans bouger, même quand les mouches venaient se poser sur le bout de ton nez. C’est ça le Karaté ? Supporter l’odeur affreuse de l’encens ?
                            Ecouter de la flute pendant que des mouches vous tournaient autour ? Très franchement, z’avaient qu’a venir faire un stage sur le radeau de la Team, entre Sorën , ses chats et son bouzouchépaquois, les mouches qui trainaient dans son sillage, les gémissements incessantes d’Iwan… Bref, ce n’était pas bien nouveau pour moi.

                            Puis J’ai commencé à me sentir étrange, ça m’a fait un peu le même sensation que lorsque j’avais été drogué quelques jours plus tôt, mais c’était plus Zen. J’ai commencé à voir des volutes de fumée sur le fond noir, se tordre et se distordre puis commencer à former une image. Bin merde, ça marchait finalement ! J’étais pressé de savoir quel animal sommeillait en moi…
                            Plus le temps passait, plus l’image se faisait net, jusqu’au moment ou ma vision fut net :

                            L'entraînement de l'ange Hamste10

                            J’me suis instantanément réveillé, toute l’équipe du dojo était autour de moi .
                            Celui qu’ils appelaient le senseï m’adressa la parole.

                            -Voila, tu connais maintenant ton animal totem. Dis nous ce que tu as vu…

                            -Mais c’est pourri, votre truc, j’ai vu qu’un hamster !

                            Les gars restèrent un moment interdits avant de se mettre a rigoler comme des bossus, y’en avait un qu’en pleurait et qui se tenait les cote, tellement qu’il arrivait plus à s’arrêter.
                            Le senseï repris la parole.

                            -Désolé Mr Sylvius, mais les visions ne se trompent jamais, votre totem est le Hamster.
                            Par contre faut qu’on vous dise que c’est la première fois qu’on l’a celui-là. C’est une première, d’habitude on à plutôt des lions, des tigres, des chevaux. On ne choisit pas vous savez.


                            -Mais c’est de l’arnaque vôtre machin, James lui, il a eu le loup ! Et moi le Hamster ? Mais c’est nul de chez nul.

                            -Encore désolé Monsieur Sylvius, mais c’est vôtre totem qui vous choisit, pas le contraire…

                            Chuis parti furax, le type au kimono blanc se marrait encore quand j’ai claqué la porte, quelle arnaque, quelle bande de cons… Bon surtout, fallait pas que James apprenne ça…