Je me réveille dans le coaltar. Vision d’un plafond blanc et odeur d’éther à dégobiller. Je ressens le tangage du bateau qui navigue. Comme d'habitude, j’essaye de me remémorer des derniers instants ayant précédé mon évanouissement. Ça donne : tarte dans la gueule, marron dans la face, seconde tarte, épicée celle-ci et puis plus rien. Ah ! Si, je crois bien me souvenir que cet enfoiré de Salem m’a trimballée comme un sac à patates sur son dos. Fin reluisante d’un combat perdu d’avance. Au moins, il aura souffert l’enfoiré. Cela étant dit, je ne lui en veux presque pas. Non pas grâce à mon caractère, je me connais. Je sais que je suis taquine et que je n’aime pas les cons. Et là, devant moi, je n’ai qu’à me baisser pour saisir la sienne.
Non, je m’en fous parce que j’essaye de saisir cet instant de plénitude lorsque j’ai révélé mon Haki. Il m’est impossible de revivre ce moment. C’est un peu comme un orgasme qui s’estompe. Même si je ne peux pas vraiment parler de ce genre de trucs.
Cela étant dit, je me sens plutôt détendue malgré l’impression de bouche pâteuse qui me bloque la mâchoire. Le plafond blanc me nargue du haut de ses luminaires stoïques, je trouve ça malsain cette propreté. Comme si personne n’y vivait, un lieu entre deux mondes. Un jeune homme arrive pour interrompre mon somme. Il est mignon et blondinet de surcroît. Ses cheveux d’ange accentuent l’effet surréaliste du lieu. On dirait qu’il va sortir une auréole et se la foutre sur le crâne.
Au moins, il n’a pas l’audace de demander si je vais bien. Je la sens encore la douleur dans mon flanc. Je vais tout de même mieux parce que j’y suis comme indifférente. Ça doit être l’effet des médocs qu’ils me donnent.
Il faut que je me relève et que je me lave les dents. Je ne peux raisonnablement pas parler à cette personne avec ce que je mon haleine de chacal. Pendant que l’autre fait des gestes désespérés pour me convaincre de ne pas bouger, je me mets sur mon séant. J’ai comme l’impression que mon cerveau cogne contre mon front de l’intérieur. Je me sens nauséeuse et fatiguée. Un bon repas et une toilette correcte me feraient le plus grand bien. De toute façon, la blouse blanche semble avoir compris parce qu’il m’apporte ce dont j’ai besoin sans que j’aie besoin de lui dire un seul mot.
Le frottement de ma brosse à dents rythme mes pensées. Ce petit nettoyage prend l’aspect d’un pèlerinage devant le dépouillement de la pièce où je me trouve. Seule, je réfléchis à ce que j’ai envie de faire de ma vie. Je n’y ai jamais pensé à vrai dire. J’ai toujours suivi ma mère. Là où elle m’a dit d’aller, j’y suis allé. Il faut dire que quand je ne suis pas d’accord, elle me met sur la gueule et je deviens d’accord.
« -Va X.
- Non. »
Claque dans la gueule.
« Ok »
Ce schéma est un classique reproductible pour tout un tas de trucs. Avec une possibilité de répétition pour la troisième étape. Du coup, pension de survie. Oui, envoyer une gosse de six ans dans un pensionnat où tu peux crever à tout moment et où tes camarades finissent par clamser ou tenter de t’éviscérer avec une cuillère à café ce n’est pas l’idée qu’on se fait de l’amour maternel. Mais bon, je comprends un peu le principe. Elle a tout bâti à la sueur de son front, elle a tout fait elle-même et n’a jamais eu personne pour l’aider. D'ailleurs, je devrais m’estimer chanceuse de ne pas être une orpheline qui se prostitue à douze ans en dealant de la drogue entre deux passes pour finir par tenter de me suicider à quinze ans dans les chiottes d’un boui-boui immonde avec un paquet de naphtaline qu'elle m'a dit. Je regrette encore le fait d’avoir remarqué que ça sent le vécu. Après, je suis allée au Cipher Pol et je me suis coltiné son cortège d’emmerdes, mais ça, c’est une autre histoire.
Je finis tout de même par me remettre en état. Des gens peuvent me voir sans avoir l’impression que je suis malade. Là, cheveux d’ange revient à la charge, visiblement pas découragé.
« - Comment vous sentez-vous ce matin ?
- Je me sens dans les vapes. Vous mettez quoi dans vos perfusions, du décap’four ?
- De la morphine et en quantité industrielle. C’est difficile de vous endormir, madame.
- Oui, je suis comme ça. Enfin, je vais mieux, je peux sortir, non ?
- Pour votre confort, je vous conseille de rester. Mais vous êtes libre de partir. Ne vous surmenez pas trop. »
Il sourit, c’est mignon, j’en croquerais bien un morceau. D’ailleurs, je croquerais bien un morceau tout court. Il faut que j’aille bouffer, mais je me sens tellement faible. Les drogues font encore effet et ça se voit. Je traverse le bateau comme un zombie et les gens me regardent étrangement. Je n’ai pas la force d’aller leur mettre des pains dans la tronche.
J’arrive enfin dans mes appartements, je pousse la porte de ma chambre et après, je ne me souviens plus.
Non, je m’en fous parce que j’essaye de saisir cet instant de plénitude lorsque j’ai révélé mon Haki. Il m’est impossible de revivre ce moment. C’est un peu comme un orgasme qui s’estompe. Même si je ne peux pas vraiment parler de ce genre de trucs.
Cela étant dit, je me sens plutôt détendue malgré l’impression de bouche pâteuse qui me bloque la mâchoire. Le plafond blanc me nargue du haut de ses luminaires stoïques, je trouve ça malsain cette propreté. Comme si personne n’y vivait, un lieu entre deux mondes. Un jeune homme arrive pour interrompre mon somme. Il est mignon et blondinet de surcroît. Ses cheveux d’ange accentuent l’effet surréaliste du lieu. On dirait qu’il va sortir une auréole et se la foutre sur le crâne.
« Vous allez mieux ? »
Au moins, il n’a pas l’audace de demander si je vais bien. Je la sens encore la douleur dans mon flanc. Je vais tout de même mieux parce que j’y suis comme indifférente. Ça doit être l’effet des médocs qu’ils me donnent.
« Humpf »
Il faut que je me relève et que je me lave les dents. Je ne peux raisonnablement pas parler à cette personne avec ce que je mon haleine de chacal. Pendant que l’autre fait des gestes désespérés pour me convaincre de ne pas bouger, je me mets sur mon séant. J’ai comme l’impression que mon cerveau cogne contre mon front de l’intérieur. Je me sens nauséeuse et fatiguée. Un bon repas et une toilette correcte me feraient le plus grand bien. De toute façon, la blouse blanche semble avoir compris parce qu’il m’apporte ce dont j’ai besoin sans que j’aie besoin de lui dire un seul mot.
Le frottement de ma brosse à dents rythme mes pensées. Ce petit nettoyage prend l’aspect d’un pèlerinage devant le dépouillement de la pièce où je me trouve. Seule, je réfléchis à ce que j’ai envie de faire de ma vie. Je n’y ai jamais pensé à vrai dire. J’ai toujours suivi ma mère. Là où elle m’a dit d’aller, j’y suis allé. Il faut dire que quand je ne suis pas d’accord, elle me met sur la gueule et je deviens d’accord.
« -Va X.
- Non. »
Claque dans la gueule.
« Ok »
Ce schéma est un classique reproductible pour tout un tas de trucs. Avec une possibilité de répétition pour la troisième étape. Du coup, pension de survie. Oui, envoyer une gosse de six ans dans un pensionnat où tu peux crever à tout moment et où tes camarades finissent par clamser ou tenter de t’éviscérer avec une cuillère à café ce n’est pas l’idée qu’on se fait de l’amour maternel. Mais bon, je comprends un peu le principe. Elle a tout bâti à la sueur de son front, elle a tout fait elle-même et n’a jamais eu personne pour l’aider. D'ailleurs, je devrais m’estimer chanceuse de ne pas être une orpheline qui se prostitue à douze ans en dealant de la drogue entre deux passes pour finir par tenter de me suicider à quinze ans dans les chiottes d’un boui-boui immonde avec un paquet de naphtaline qu'elle m'a dit. Je regrette encore le fait d’avoir remarqué que ça sent le vécu. Après, je suis allée au Cipher Pol et je me suis coltiné son cortège d’emmerdes, mais ça, c’est une autre histoire.
Je finis tout de même par me remettre en état. Des gens peuvent me voir sans avoir l’impression que je suis malade. Là, cheveux d’ange revient à la charge, visiblement pas découragé.
« - Comment vous sentez-vous ce matin ?
- Je me sens dans les vapes. Vous mettez quoi dans vos perfusions, du décap’four ?
- De la morphine et en quantité industrielle. C’est difficile de vous endormir, madame.
- Oui, je suis comme ça. Enfin, je vais mieux, je peux sortir, non ?
- Pour votre confort, je vous conseille de rester. Mais vous êtes libre de partir. Ne vous surmenez pas trop. »
Il sourit, c’est mignon, j’en croquerais bien un morceau. D’ailleurs, je croquerais bien un morceau tout court. Il faut que j’aille bouffer, mais je me sens tellement faible. Les drogues font encore effet et ça se voit. Je traverse le bateau comme un zombie et les gens me regardent étrangement. Je n’ai pas la force d’aller leur mettre des pains dans la tronche.
J’arrive enfin dans mes appartements, je pousse la porte de ma chambre et après, je ne me souviens plus.
Dernière édition par Pénélope Solète le Jeu 12 Juil 2012 - 20:16, édité 1 fois