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[FB 1623] Y'a des jours comme ça...

Dans le labo numéro cinq de la base révolutionnaire de Karuga, il commençait à faire pétant de chaud. Et je n'dis pas ça en rapport aux gaz qui s'échappaient des tuyaux du scientifique qui s'y démenait depuis quelques jours. C'est juste que, quand un feu brûle tous les jours pendant huit heures dans une pièce close, sans la moindre aération autre que la porte d'entrée... Ça chauffe. Et en l'occurrence, depuis qu'il avait pu mettre de côté sa mousse absorbante après avoir fignolé tout comme il fallait, Kyoshi Okabe s'était remis à étudier le phénomène auquel il avait donné le nom d'effet Leidenfrost. Vous savez, ces gouttes d'eau ou d'autres liquides qui, jetées sur des substrats très chauds, lévitent au-dessus de la surface sans la toucher, et mettent dès lors longtemps à s'évaporer... Le phénomène qu'il étudiait quand son maître, le professeur Leidenfrost, avait été exécuté honteusement pour avoir fait des recherches sur des vérités qui dérangent le gouvernement mondial...

Depuis quelques jours, il s'était mis en tête de regarder les gouttes dévaler des plans inclinés. Ça n'avait toujours strictement aucun intérêt, mais là n'était pas la question. La science n'a besoin que de sa beauté intrinsèque pour avancer! Et puis, c'était une bonne occasion de tester le tout nouveau cocaïno-Den qu'il avait commandé deux mois plus tôt et qui venait tout juste d'arriver trois jours avant. D'après le fabriquant, c'était un prototype pas encore tout à fait au point, et pour les créer, il fallait leur faire absorber des substances pas très légales. Il avait parlé d'une farine spéciale. Un truc que Kyoshi n'avait pas trop compris, mais apparemment, des recharges avaient été fournies. Des petits sachets d'un truc qui ressemblait effectivement à de la farine. Il faudrait demander à Mark d'analyser ça, un de ces quatre...

Le physicien déposait donc ses gouttes sur une plaque de métal inclinée chauffée, dans un anneau qui empêchait la goutte de dévaler la pente, positionnait le Den-Den aux yeux clignotants super rapidement sur le côté du plan incliné, et enlevait l'anneau pour laisser descendre la goutte sous la surveillance du prototype. Il suffisait ensuite de relier l'animal à un écran et... BINGO! Tout était rediffusé dix fois plus lentement. Bon après, fallait un peu faire gaffe, il arrivait qu'un œil du truc parte en couille, ou qu'il projette des images bizarres, genre la goutte qui se battait avec un éléphant rose... Kyoshi avait compris assez vite pourquoi c'était un prototype. Enfin, il parait qu'il ne devait pas se plaindre, que 900.000 berrys était un véritable prix d'ami, d'après le fabriquant.

Et c'est vrai qu'au final, malgré quelques bugs, il en était très content. C'était tellement classe de voir des phénomènes au ralentit. Il n'avait encore rien fait de qualitatif, il s'était plus amusé à regarder plein de trucs bizarres avec ses gouttes, jusqu'au matin-même. Il avait décidé d'essayer de déduire une loi pour le mouvement de ces fameuses gouttes. Il en avait eu l'idée très vite, à vrai dire. Comme tout bon physicien, il s'était dit qu'il fallait essayer de modéliser ce qu'il observait. Cependant, il avait eu du mal à trouver une idée pour pouvoir extraire la position en fonction du temps. Finalement, il s'était décidé à prendre du papier semi-transparent, à le coller sur l'écran où passaient les images, et muni d'un crayon, toutes les demi-secondes, il allait faire des traits aux positions de la goutte. C'était finalement assez simple. Il suffisait d'avoir des graduations visibles sur les images, il aurait ses données. Après, il n'avait plus qu'à reporter ses positions en fonction du temps sur un graphique, et trouver une loi qui s'ajustait sur les points.

Depuis le début de la journée, dans l'atmosphère qui devenait insupportablement chaude pour un être humain normalement constitué, il continuait d'engranger les courbes, les unes après les autres. Et toutes disaient la même chose: c'est une loi quadratique!! Incroyable, mais vrai! Cependant, dans l'ombre... Un drame se préparait... Personne n'aurait pu s'en douter, à part peut-être un escargot shooté. Quelque chose que personne ne pourrait souhaiter à quelqu'un d'autre. Une succession de sérieux problèmes. Les spécialistes en statistique s'accorderaient sans doute à dire que les chances pour qu'un tel événement surviennent sont virtuellement nulles. Et pourtant, tel une pluie de guano sur un chapeau, ceci arriva, loin de chez vous, sur cette petite île champêtre abritant une base révolutionnaire.

Tout commença par une petite gêne abdominale. Les gaz auraient pu être un premier avertissement, mais dans la tête de Kyoshi, ils étaient probablement dus à la chaleur accablante. Quelle idée stupide... Il refusait simplement de voir la vérité en face. Il ne voulait pas s'interrompre dans ses passionnantes recherches. Hors de question de perdre un quart d'heure aux toilettes. Et pourtant, il allait bien devoir s'y résoudre, ses intestins commençant à le lancer au fur et à mesure qu'ils se remplissaient.

* Nom d'un sigma... C'est pas possible hein ça! *

C'était le signe de la résignation. Et il était temps. En sortant du labo surchauffé, il se rendit compte que les choses étaient bien plus claires et urgentes qu'il ne le pensait. Comme on dit chez moi... "Quand tout à coup soudain, j'sentais qu'ça était là!" Il n'essayait pas spécialement de se retenir jusque chez sa tata, le Kyoshi. Suffisait de tenir jusqu'aux latrines les plus proches. Y'en avait pas des masses, dans la base, m'enfin, trois couloirs plus loin... Ah ben, non... La serrure et la poignée de la porte étaient recouvertes de gros scotch brun et un écriteau indiquait:

Hors-service!


Il se disait déjà que le sort s'acharnait, mais il n'avait encore rien vu. Le pauvre... Il s'agissait maintenant de rejoindre les toilettes à l'autre bout de la base, dans les quartiers du personnel. Il n'était pas encore temps de courir comme un dingue, mais il pressa le pas. Sans doute un pressentiment de ce qui pouvait arriver... Il devait encore passer par la salle à manger. Il sentait des gouttes commencer à perler sur ses aisselles. La chaleur du labo? Pas sûr. Alors qu'il entrait dans la grande salle commune, il l'aperçut du premier coup. Toujours aussi élégante, Hiroko Lifchitz, sa délicieuse chef se tenaient au bout de la salle, se dirigeant vers les quartiers. Un instant, il oublia ses soucis. Sans relâcher ses sphincters, certes, mais ça n'empêche qu'il perdit encore un temps précieux dans la suite de ces événements.

- Oh Kyky! Tu veux venir boire un café avec moi dans mon bureau?

* Woooooooooooooooooooooooot?! Mais, mais... Raaah ce p'tit surnom, uhuhu! Quelle femme, nom d'une divergence exponentielle! *

Il n'avait jamais pu y résister... Quoique même dans ces moments les plus paisibles, elle n'avait à peu près jamais fait preuve d'autant de gentillesse, ni amorcé un quelconque rapprochement! Quelles circonstances exceptionnelles c'étaient! Le manchot ne pouvait certainement pas louper le coche. Et il continua d'oublier ses soucis de plomberie un moment de plus. Il avait vraiment une capacité de focalisation impressionnante lorsque l'enjeu était féminin. Et il suivit donc tranquillement la demoiselle au monocle jusque son bureau, entretenant une discussion légère sur les arabicas de south blue.

C'est seulement en s'asseyant dans un fauteuil, pendant que la dame préparait le café, qu'il se rappela ce qui l'avait emmené hors de son labo. Le choc mou, lorsque son postérieur prit place dans le moelleux tissu, déclencha un subtil et presque imperceptible relâchement gazeux. Rien de suffisamment odorant ou bruyant pour qu'il fusse remarquer par quelqu'un d'autre que Kyoshi lui-même. Mais l'avertissement était sans appel. L'alerte était passée au code orange. Les signes allaient se faire de plus en plus évident, et l'entourage allait remarquer quelque chose. Et l'entourage ne devait absolument rien remarquer. Mais il ne pouvait pas quitter subitement sa chef... Pas sans risquer de provoquer quelques questions auxquelles il ne voulait pas répondre et qui, s'il n'y répondait pas... Croirait-elle qu'il refusait sa compagnie? Non, il devait faire l'effort de rester. Et trouver un moyen subtil d'accélérer les choses. Seulement, vous avez déjà essayé de réfléchir quand vous êtes tiraillé au plus profond de vos entrailles? Pas facile hein... Ben même pour un gars plutôt pas con comme notre homme, c'était de l'ordre de l'impossible.

Et il accepta donc le café que lui tendait alors Hiroko. Dernier geste qui achevait de le clouer sur place pour quelques minutes. Enfin qui aurait dû. Les gouttes commençaient à perler sur le front du malheureux. Que faire? Que faire!?

- OH! EXCUSE-MOI HIROKO, J'AI DE L'HUILE SUR LE FEU!

Dans l'empressement, la confusion et la gêne, il est probable qu'il ait un peu crié cette phrase. Cette excuse des plus bidon... Une bonne dose de "what the fuck?" en barquette. Il pouvait lâcher plein de trucs probables, mais... De l'huile sur le feu... Pourquoi?! Bref, il avait reposé illico son café sur la table basse, et se levait... Nouveau geste malheureux. Sans doute que forcer un peu sur ses abdos pour se lever, ou supprimer la pression au niveau des fesses en se levant... Enfin, cette fois, ce n'était plus une petite flatulence discrète qui sortit. Un flot de méthane aromatisé aux composés sulfurés inonda subitement la pièce, dans un grondement qui ne laissait aucun doute planer. Kyoshi était déjà en train courir vers la sortie quand le visage de sa chef se crispa et que son œil se mit à tourner à toute vitesse dans son monocle. Il ne le vit même pas, mais il devina à la tasse de café qui fusa dans le couloir juste à sa suite, et aux hurlements enragés qui sortaient du bureau. Pendant ce temps, il courrait, le dos cambré, les fesses serrées, les yeux rougis... Il avait encore tout foiré! C'était probablement l'unique chance d'approcher Hiroko comme femme et non comme chef... Et voilà, ses intestins n'avaient visiblement pas les mêmes envies que lui. Il renifla un coup, se frotta les yeux, et parcouru les cinquante mètres restant jusqu'aux toilettes.

Mais voilà, y'a des jours comme ça où le destin ne vous lâche pas. Des jours dont vous ressortez grandis, plus forts... Et celui-ci en faisait partie. Enfin, plus fort... J'sais pas trop. Mentalement peut-être. Pas sûr. Pourquoi dis-je que le sort s'acharnait? Mmmmh... Simplement, quand il arriva face à la porte, le petit voyant était rouge.

- Oh mais nooon hein! Raaaah... Toc toc toc... Y'en a encore pour longtemps?

La voix qui sortit de la salle du trône était celle d'un vieux chimiste, bien évidemment. Sales choses ces bêtes-là! Un vieux grommelant qu'il avait le droit de profiter des lieux autant que quiconque. Il marquait un point le con. N'empêche que ça commençait à être intenable. Un embouteillage comme même le ring de Bruxelles n'en voyait jamais. Et un embouteillage qui allait se résorber en un temps record, d'ailleurs. Au bout de deux minutes, alors que le manchot arquait les jambes bizarrement et avait détaché son bouton, histoire d'être plus prêt que prêt, la chasse retentit enfin. Mais foutus vieux... Ça met toujours des heures à s'rhabiller ces choses-là. L'indicateur de la position du verrou était à peine passé au blanc que l'homme pressé ouvrait la porte violemment en tirant la poignée avec ses lames et dégageait de sa main droite le vieux qui prenait son temps. Il ne fallut qu'un dixième de seconde, plus ou moins trente-cinq millisecondes, pour que le pantalon et le caleçon soient abaissés, la porte refermée, les fesses installées confortablement et que les canaux s'ouvrent. Après, c'est une autre histoire... Pendant que l'autre à côté gueulait à l'agression gratuite en s'en allant, le trafic se fluidifia en quelques secondes. Kyoshi regardait tranquillement les murs placardés de formules pense-bête en tous genres. Pfffff, il n'avait nullement besoin de tout ça. C'était parfois utile, mais le phénomène qu'il étudiait encore un quart d'heure plus tôt, il en avait bien compris les tenants et les aboutissants.

* Loi quadratique, ça veut dire que la somme des forces est constante, c'est con ça... MRUA... J'ai appris ça après trois mois passés sur Ohara. Et puis, si les forces sont constantes, ça veut dire que les frottements fluides sont négligeables, et c'est peu probable qu'il y ait des frottements secs. Enfin, sait-on jamais... PRRRRT! Ooooh qu'ça schlingue! *

Enfin, pendant quelques minutes, le temps d'être sûr d'avoir débouché tout, le scientifique erra dans ses pensées. Pas très très longtemps tout de même, il était temps de quitter les lieux. Mais avant, il tourna la tête à gauche, à droite... Derrière lui... Au plafond, peut-être?

- PUUUUUTAIN D'BORDEL D'OMEGA! ET L'PAPIER, C'EST POUR LES CHIENS?

Mais plus personne ne l'entendait bien sûr. Le vieux chimeton était parti loin bougonnant entre ses dents qu'il n'avait plus. Et s'il avait entendu, il eut été probable qu'il ne se soit pas retourné. Et voilà qu'une fois de plus, le destin s'abattait sur l'Empereur sur son trône, tel un marteau (ou une faucille... Ou les deux...). Après avoir crié deux minutes après de l'aide, Kyoshi ouvrit discrètement le verrou, et le pantalon baissé, dans une position étrange, il passa la tête par une petite ouverture dans la porte. Rien à gauche, rien à droite. La voix était libre. De l'autre côté du couloir, un placard où étaient entreposés divers ustensiles et produits de nettoyage, et... Du papier-toilettes. Le Saint-Graal.

En se viandant une fois la gueule en avant, trébuchant dans son pantalon à ses pieds, il atteint la porte dudit placard. Une vieille porte en bois. Et bordel, elle voulait pas s'ouvrir cette conne de porte. Mais y'en avait marre, là. Et quand y'en a marre, y'a Malabar. Et même si le physicien, en toute généralité, ne peut pas être considéré comme un malabar, ben en l’occurrence, celui-là avait trois grosses lames soudées à son poing gauche. Quatre petits Jimmu's slashes plus tard, la colère aidant, un grand carré de bois était tombé de la porte à l'intérieur du placard. Kyoshi passa la tête à l'intérieur et attrapa rapidement le paquet de rouleaux bienfaiteurs. C'est seulement en ressortant la tête qu'il s’aperçut du problème... Last but not least comme on dit.

Face à lui, Hiroko se tenait. Peut-être avait-elle été attirée par les cris au final... Le temps se figea quelques secondes. Très très doucement, la main de Kyoshi descendit, le paquet de rouleaux de papier-toilette venant cacher son entrejambe. Et à ce moment précis, alors que Kyoshi s'était encore un peu plus râblé, comme pour essayer d'être furtif, Hiroko éclata d'un vieux rire malsain. Elle avait l'air heureuse du malheur de l'homme. En quelques minutes, elle était passée du côté cool de sa force, au côté obscur... Déjà d'habitude, le physicos n'aimait pas ça, mais là.

Il fit trois pas de côté, avant de s'enfermer à nouveau dans le cagibi, sous le rire tonitruant de sa chef qui retournait tranquillement à son bureau... À moins que ce ne soit vers la cantine pour répandre des ragots...

* Pourquooiiiiiiiiiii?!? Dieu des physiciens, pourquoi m'as-tu fait ça?! *

Il baissa le regard avant de se réinstaller pour terminer son affaire, et c'est là qu'il le vit. À terre, derrière la cuvette, il se tenait là, fier et droit comme un i, le regard mauvais, narguant le chapeauté... Il était là, le rouleau de papier-toilette. Il était là...

- NOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOON!
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