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Le Messager du désespoir...

Contrairement à ce qui a pu être il y a deux années de cela, l’homme assis dans cet environnement luxueux, plein de vie et de lumière – tellement lumineux que dans la nuit, on pourrait croire à l’aube - n’est pas à l’abri d’hommes opportunistes voyant en sa mort une bénédiction. Ce serait pour eux une aubaine que de capturer ce beau brun en costume, dont la valeur n’a d’égal que sa classe, et ce même si les lunettes de soleil manquent à l’appel. Visage à moitié caché sous son chapeau de mafieux, il balaye du regard la totalité des lieux, alors assis derrière une machine à sous et à côté d’une vieille dame hystérique cognant sur ce pauvre objet dénué de vie, sans avoir la once de jugeote pour savoir poser les jetons et s’arrêter. Vous l’aurez compris, une prime a été mise sur sa tête, et maintenant, il ne peut se permettre de trop se faire remarqué, en étant protégé des chasseurs de têtes. Il devrait se sentir flatter de valoir autant d’argent. Il devrait. Mais sa vie n’est plus un long fleuve tranquille. Le Léviathan a en effet changé son existence et l’a officialisé pirate, ennemi de la marine, hors la loi, et beaucoup d’autres choses. Lorsque la folle dingue s’en est allé – ou plutôt s’est fait jetée – le Dandy décide enfin de quitter cet endroit merveilleux, sans jouer. Dans ce vrai labyrinthe délimité par les machines à sous, les tables de black jack, les roulettes et tout objet que l’on retrouve habituellement ( et heureusement ) dans les casinos, il peut aisément se cacher de ceux qui le cherchent.

***

Vous vous demanderez sûrement comment des chasseurs peuvent le chercher, sans qu’il n’ait rien fait, sans avoir aucune idée de sa localisation. Et bien il s’est fait repéré dès qu’il a posé pied sur cette île, dans le courant de l’après midi, laissant Akira dans le petit bateau, baillant aux corneilles. Maintenant vous vous demanderez comment s’est il fait repéré. Et bien, il a tenté d’amadouer l’homme qui fait payer les places au port. Homme qui est réputé sur l’île comme incorruptible, mais homme inconnu du monde extérieur. Les habitants appelèrent donc la marine, qui envoya une petite escouade. Mais lorsqu’ils arrivèrent, le Gentleman s’en était déjà allé, tandis que Akira, lui, s’était endormi malgré le boucan ayant été fait par son capitaine. Lorsque la marine l’interpella, il mentit en affirmant s’être fait capturé par le pirate du nom de Satoshi Noriyaki et fut laissé tranquille. Dès l’or, tout le monde su qu’un homme dont la prime s’élève à trente six millions de berrys était présent sur l’île, et ce fut la cacophonie. Devant se cacher, il décida de se rendre dans un endroit très fréquenté, et très fréquentable, pour se fondre aisément dans la masse.

***

Des imbéciles de chasseurs de primes grouillent dans l’antre illuminée. Badge à la poitrine, habillé de façon déplorable ou classe, on peut facilement dissocier lesquels sont les plus doués pour la chasse de ceux qui débutent dans le métier. Néanmoins il y a aussi les fourbes, qui profitent d’un combat pour abattre le chasseur et le primé, et ainsi, en ne produisant aucun effort titanesque, récupérer une grosse prime. Ceux là sont les plus dangereux. Ils sont méchants. Ils font mal à beaucoup de personne. Dos à une machine, Satoshi se trouve dans un grand couloir longeant le mur extérieur du bâtiment. C’est le meilleur endroit pour ne pas se faire voir – ou du moins celui qui lui permet de s’enfuir plus facilement. Jetant un bref coup d’œil vers le couloir menant au mur de la sortie, il se demande si il ne doit pas s’enfuir. En effet, l’attente devient insupportable, et plus le temps passe, plus l’étau se resserre sur sa personne. N’ayant maintenant plus aucun doute dans son esprit, il va courir. Il va y aller. Mais quelque chose l’en empêche. Une cloche. Le son d’une cloche.

« Chasseurs de primes ! D’autres pirates amarrent en croyant qu’ils vont avoir la paix ! La plupart sont primés mais ne dépassent pas les vingt millions ! Mais eux, au moins, ils sont à porté de main ! »

Un civil qui crie. Un civil qui sauve Satoshi. Se relevant maintenant et se dirigeant vers la sortie, toujours dans une ambiance festive même si toute vie a déserté cet endroit. Poussant la lourde porte, les coups de fusils et d’estocs se font entendre dans toute la ville. Les pirates se défendent, et lui il est bien tranquille. Baissant maintenant les yeux pour descendre les marches, il s’avance un peu. Et tourne la tête. Puis regarde devant lui. Et retourne la tête. Mh. Quelqu’un le regarde. Avec un de ces airs vicieux que l’on ne retrouve que chez les vieillards vendeurs de glace, mais en pire. Après mure réflexion, ce n’est pas un regard vicieux, mais un regard vide. Le regard vide d’un homme dont la peau semble être tombée pour laisser place aux os. C’est pâle. Très pâle. On peut presque voir à travers. Vous savez ? Comme avec une vitre. Sans ses vêtements noirs, on pourrait penser qu’il n’y a rien, et se cogner dans lui. Et tomber. C’est là qu’on prendrait peur. Lorsqu’il nous regarderait de haut. Dans son manteau long et noir.

Mais il continue de le fixer.

Et Satoshi lui rend ce regard.

« Donnez moi votre nom, messager du désespoir, et je vous donnerais le mien. »


Dernière édition par Satoshi Noriyaki le Sam 13 Oct 2012 - 12:52, édité 1 fois
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Traquer des truands à la petite semaine, c’est gagne petit, mais ça rapporte. C’est arrivé plus d’une fois que je doive casser du débutant pour manger un bout mais, il se trouvait qu’en ce moment, je ne manquais pas d’argent.
Tout le monde sait pourquoi je fais ce boulot ; ma phobie, la combattre par tous les moyens.

Y’a pas mieux que ce métier, il est fait pour moi, parfait pour aller de l’avant, rencontrer des types toujours plus forts, toujours plus effrayants. Les battre ou se faire battre, ramasser la prime, ça ne compte pas tant que ça en fait, ce qui compte vraiment, c’est de ne pas avoir peur, et si j’ai peur, c’est de la combattre cette peur, la dominer, l’appréhender, la réduire à néant.
Alors quand je n’ai pas besoin d’argent, je chasse du gros gibier, celui qui vous donne du fil à retordre et celui que j’avais flairé, il était du genre à valoir de l’or, voir même, du « diamant ».

L’épicier m’avait encore bien rencardé, le Léviathan était bien sur cette ile.
Quelque information glanée dans les bas quartiers, une poignée de berrys et j’avais l'info qu’il me fallait ; les casinos, parait que mon bonhomme adore cette ambiance feutrée et luxueuse.
Le renseignement était fiable, il venait du capitaine de quai ; Mattew Fol-Amour comme il se faisait appeler, alors que certains vendraient leur mère pour quelques biftons, lui, c'était un incorruptible.
Une aubaine, sauf que je n’étais pas seul sur le coup, toute la ville était au courant et déjà la ville fourmillait de gars comme moi, j’avais croisé Rango « Bel Œil », Jimmy le rouquin et Billy Bob Benton, rien que ça, la crème des limiers d’East Blue. Fallait que je me presse un peu.

Trente six millions, mazette, ça en fait des billets, ce type devrait être un vrai monstre. De ce que j’en savais, il avait échappé à la marine sans problème ce matin, il était probablement du genre rapide et malin, faut toujours faire attention avec les « grosses primes » c’est jamais du vent.

Je suis allé au casino, des chasseurs étaient déjà devant l’entrée, pas de sortie derrière le batiment, mon gars était fait comme un rat, merde. Je n’avais pas parcouru la moitié d’East Blue pour me faire souffler cette rencontre, alors je suis allé vers la cloche à incendie, tout près du casino et j’ai sonné l’alarme.

J’ai pris ma plus belle voix et puis…

« Chasseurs de primes ! D’autres pirates amarrent en croyant qu’ils vont avoir la paix ! La plupart sont primés mais ne dépassent pas les vint millions ! Mais eux, au moins, ils sont à porté de main !»

Je n’inventais rien, il se trouve que l’épicier est un informateur hors pair et je savais qu’au même moment ou j’avais crié ça, une caravelle de trafiquants était en train d’accoster, encore une aubaine.
Ces traqueurs n’étaient pas des vrais, un limier ne lâche jamais sa proie, question de principe. Ma petite allocution les avaient fais virer de bord, ils avaient rebroussé chemin, je ne pensais pas que ça serait si facile, même que tout le casino s’était vidé, j’avais plus qu’à attendre, et je n’ai pas attendu longtemps.

Je l’ai vu, c’était bien mon homme, ce visage fin, ce chapeau en feutre. Je ne l’imaginais pas comme ça, plutôt beau gosse, élancé, habillé comme un dimanche. Il m’a vu, et je l’ai regardé, il garde les mains dans les poches. Alors je lui ai sorti mon plus joli sourire, ce que je savais faire de mieux dans le style, ma gueule de marbre, sans expression.
J’étais concentré, je ne le lâchais pas des yeux. Au bout d’un moment il à brisé la glace :

« Donnez moi votre nom, messager du désespoir, et je vous donnerais le mien. »

Quel genre de pirate s’intéresse au nom de son traqueur ? C’était bien la première fois qu’on me posait la question. Ce type n’avait tout bonnement rien d’un pirate, et ça commençait à m’inquiéter. Il ne semblait pas avoir peur.
Mon nom, on me le demandait tellement peu que pour un peu, j’l’aurai oublié.
« Messager du désespoir », c’est comme ça qu’on me voyait, un oiseau de mauvaise augure, rien qu’un chasseur de prime névrosé aux allures de croque-mort. Mon nom…
J’aurais du attaquer sans attendre, faire avec lui ce que je savais faire le mieux, mais au lieu de ça, je me suis entendu dire :

Je suis Sam… Pas trop déçu ?

Il me regardait avec une sorte de sourire désinvolte, j’ai même cru déceler un léger rire couvert par les bruits de sabre et de fusil qui nous tenaient compagnie en bruit de fond…
    Sam, Sam, Sam…
    Cela ne dit absolument rien à Satoshi, néanmoins il dégagee une sorte d’aura pesante autour de lui. Le Gentleman laisse échapper un rire de sa bouche, puis le ravale vite lorsqu’un regard noir se pose sur lui. C’est alors que l’on ne peut plus entendre que les bruits des boulets de canons s’écrasant sur les maisons, les sabres se croisant et les balles perçant des corps. Mais lui, que fait-il là ? Ce Sam. Qui est il ? Pourquoi est il tombé sur Satoshi ? La réponse la plus plausible serait qu’il soit un chasseur de primes, mais n’est il donc pas attiré par une prime moins élevé que celle qui arbore la tête de celui ayant détruit le Léviathan ?

    A moins qu’il ne soit absolument certain de pouvoir le vaincre, et dans ce cas précis, il allait avoir des problèmes. Les gens avec une aura ayant la conviction de pouvoir battre l’autre sont souvent les vainqueurs. Se faire arrêter est la dernière chose que Satoshi souhaite. C’est pourquoi il ne le laissera pas faire. Mais il ne peut pas non plus fuir comme un détraqué sans même avoir la confirmation que l’homme face à lui est bel et bien un chasseur de tête prêt à en découdre. C’est donc dans un élan de mauvaises intentions qu’il reprend la conversation, par une question :

    « Et toi, tu aimes chas* »

    BOOOOOOOOOOM.


    Un corps traverse la ruelle, accompagné par un boulet. Il vient de traverser la maison à la gauche de Satoshi et à la droite de Sam, pour enfin venir s’encastrer dans le mur en béton armé du casino. Coupant alors le pirate dans son élan de mauvaises intentions. Après avoir attendu quelques instants en pensant à une possibilité de réplique, Noriyaki reprend la main, encore pour la même demande :

    « Bref, je répète : Et to* »

    Une fille passe. Un ange passe. Une déesse passe. Des jambes aux courbes parfaites que l’on aurait toujours voulu pour porte-bonheur, une chevelure châtain n’ayant d’égal que le marron de ses yeux, et une voix appeurée.

    « Que faites vous, il faut vous sauver ! Des pirates attaquent la ville ! Kyaaaaaaaaaaaaaaaaaah ! »


    Et les deux hommes ne savent que dire. Mais Satoshi lui sait, et profite de la situation.

    « Je sais bien, sauvez vous, ce pirate face à moi a soif de sang ! »

    « Kyaaaaaaaaaaaaaaaaaah »

    Et elle disparaît. Héhé. Il a bien joué le coup, elle est partie vite, et lui n’a pas perdu toute crédibilité, dans le cas où il la reverrait un jour. Nice job. Bref, cette fois c’est la bonne :


    « Serais-tu un chasseur de têtes, Sam ? »
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    -Pour tout dire, je suis un...

    Booom !

    Merde, voilà qu'un nouvelle détonation venait couper ma phrase, bon c'est pas grave, on va faire comme si on avait rien entendu et on recommence.

    -J'disais, je...

    -Maaaahhhhhhrgl !

    Ah bien, voilà la suite ! Un pirate mort venait de tomber du toit du casino, juste aux pieds de ma cible. D'un pas leste et agile, sans même retirer les mains de ses poches, celle ci avait agilement esquivé les éclaboussures carmines. Ça commençait à s'agiter autour de nous ; des civiles en fuite, des pirates, et déjà quelques chasseurs de primes qui leur courraient aux fesses.
    Bon j'peu la balancer ma réplique ?

    -Je...


    -A l'assaut !


    En moins de quinze secondes, la ruelle venait de se remplir de forbans par la gauche, de pirates par la droite et les deux factions se mettaient à présent copieusement sur le coin de la figure dans un brouhaha colossale.

    De l’autre côté de la ruelle, ma cible tendait l'oreille pour essayer d'entendre ce que je disais, j'ai placé mes mains en porte voix devant ma bouche et j'ai crié :

    -Oui, chuis un chasseur de tête !


    Il leva les mains comme pour dire : désolé.
    Puis indiqua du doigt son oreille comme pour dire : j'entends rien avec tout ce bordel !
    Il avait l'air passablement agacé, et moi aussi...
    Je suis pas un grand bavard, quand j'ai la chance d'avoir quelqu'un qui me donne la chance de placer une réplique, j'aime autant le faire avec un peu d'allure, mais là c'était Zéro, tout l'effet dramatique de la scène était en train de se casser la gueule et cette espèce de bataille rangée juste devant nous était en train de nous piquer la vedette !

    -J'ai diiiiit ! Ouiiiii !

    C'était peine perdue, j'avais beau hurler, Le capitaine n'entendait que les sons de la baston.
    Pire encore, une espèce de géant au milieu de la mêlée qui distribuait des baignes à tour de bras s'est retourné vers ma proie et de sa grosse voix caverneuse s'est écrié :

    -Oh Regardez là bas ! C'est Satoshi Noriyaki.

    Étrangement, les bruits de combat cessèrent en un instant et tous, chasseurs comme pirates se tournèrent vers Noriyaki, les hommes au corps musculeux, qui puait la sueur et la testostérone regardaient à présent fixement le capitaine des Truands. Avec la valeur du bonhomme, même un forban se serait improvisé chasseur de prime pour une nuit, c'était la rançon de la gloire. Mais moi, je suis Sam Sylvius, et même si personne ne me connaissait, il était hors de question qu'on me grille la politesse, c'était MON duel.
    J'voulais ce duel, j'en avais besoin, c'était le teste idéal pour moi, pour la bonne cause !

    J'ai eu quelques secondes plus tard cette étrange impression. Vous savez ? Celle qui vous dit que vous venez de faire un truc complètement idiotes, même quand vous avez pleinement conscience qu'elles vont vous attirer des gros ennuis. Oui, vous savez bien, ce sentiment d'être le dernier des crétins ! Et j'ai ressenti ça juste après m’être jeté dans la foule pour venir en aide à Satoshi, parce que c'était mon duel...