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Je magouille pas, je bosse


    -Très franchement chef, je suis pas sur que ce soit une très bonne idée... Je veux dire, l'an dernier on a quand même obtenu pas mal non ?
    -Pas mal ? C'est une plaisanterie ? Notre opération a complétement échoué et si nous avons réussi à en sauver quelques miettes ce n'est surement pas grâce à vous !
    -Tout à fait chef....
    -Moi je dis que cette situation est intolérable ! Saint Uréa est membre de l'assemblée des nations et il est inadmissible que nous ne puissions pas y opérer en tout légalité comme nous le faisons partout ailleurs.
    -C'est sur chef...
    -Et nous savons vous et moi que tout ça n'est l’œuvre que d'une personne, cette vieille salope de pierre de Stanhope ! Et on tient enfin une nouvelle occasion de la liquider définitivement, alors il s'agit pas de se louper cette fois !
    -Euh, ça risque de pas être évident. La derniére fois déjà on avait pas mal sous estimé ses atouts. Mais pour le coup, sa garde rapprochée on la connait. Je veux dire, vous avez lu leur dossier non ? Ces types sont des durs, on les a formé chez nous...
    -ça c'est votre probléme agent Red, pas le mien... Moi je donne les ordres. Et ils sont on ne peut plus clair. Cette veille peau nous mord les miches depuis bien trop longtemps, alors on va profiter de l'occasion pour frapper un grand coup. VOUS allez frapper un grand coup... Faites moi partir Stanhope en fumée et je vous promet de vous emmener avec moi vers les sommets...
    -Peut être qu'un autre agent serait plus...
    -Assez de discussions, vous êtes le spécialiste de ce trou puant non ? Vous me l'avez assez répété l'an dernier quand votre formidable révolte populaire s'est dégonflé comme un soufflet trop cuit... Je vous offre une chance de vous rattraper, ne la loupez pas !

    CLAC



Dernière édition par Red le Mar 13 Nov 2012 - 12:10, édité 1 fois

      Un bureaucrate c'est un type chiant. Au Cipher Pol c'est un type dangereux. Extrêmement dangereux...

      Le probléme des bureaucrates c'est qu'ils sont rancuniers. Surement une question d'économie, un bureaucrate n'oublie jamais rien. Il note chacune de ces petites contrariétés mesquines qui arrivent tout les jours dans un coin de son cerveau et les ressasse inlassablement, les gardant aussi vivace qu'au premier jour...

      Le plus souvent ça ne fait que les rendre un peu plus désagréable et ça ne prête pas vraiment à probléme... Sauf évidemment quand on parle de types qui dirigent des services gouvernementaux top secret, ont un pouvoir de réquisition quasiment illimité, des piles de dossier top secrets pour caler leurs bureaux et des meutes d'agents surentrainés sous leurs ordres... La évidemment, on se retrouve vite avec des gens qui considèrent que le monde réel n'est pas plus tangible que la mappemonde sur leur bureau, et qu'ils ont les mêmes droits dessus...

      Quand au contrôle... Allez donc expliquer à un type qui peut effacer des gens d'un coup de tampon qu'il y a des limites à ne pas dépasser... Vous voulez le faire ? Paf, coup de tampon...


      Bref, au Cipher Pol quand on est puissant on confond très vite intérêt personnel et intérêt gouvernemental. Et pourvu qu'on fasse appel à des agents qui n'ont pas le choix et qui, pourvu qu'on n'ait pas peur de se salir les mains peuvent faire d'excellents fusibles, personne ne remarque rien. Jamais...

      Au Cipher Pol 5, l'agent s'appelle Red

        -Oui, le sergent Fosco. C'est facile non ? Un homme poisson, Fosco ! Oui je veux lui parler. Non pas plus tard, tout de suite. Comment ? Pas ici ? Non mais démerdez vous ! Vous avez pas entendu, je suis le Commandant Corbeau ! Commandant d'élite ça vous dit quelque chose espèce de crétin ? Alors vous me le trouvez fissa et vous me le collez devant ce den den ou je vous fais envoyer sur Fort Pludbus à la nage !
        -Euh oui Commandant ! Pardon Commandant... je vais le chercher tout de suite Commandant !

        Y'a pas à dire, se payer des grades de la marine d'élite ça fait toujours son petit effet... Et puis c'est agréable de se sentir soutenu par l'immense et toute puissant machinerie du Cipher Pol. Même si c'est à double tranchant...

        Pendant que Red attend devant son escargophone il réfléchit encore une fois à la solution qu'il a trouvé. Faire appel à un marine à probléme, spécialiste des explosifs et du nettoyage par le vide... Pas vraiment sa manière habituelle de travailler. Mais bon... Il faut savoir évoluer si on veut survivre, et en survie l'agent Red est un expert. Alors pour ce genre d'opérations pourries, il est temps d'apprendre aussi à utiliser des fusibles...
        - Hep, Fosco ! Y’a un zigue pour toi, paraît qu’il a un coup d’escargophone à t’faire parvenir.

        L’homme qui venait d’entrer dans le mess des soldats et de s’adresser ainsi au sergent Fosco n’était autre qu’un simple trouffion de base. Pourtant, Fosco ne réagit pas le moins du monde lorsqu’il omit de l’appeler par son grade. Les échelons à gravir, la hiérarchie, tout ça, ça ne l’avait jamais botté des masses.

        - Peux pas, j’suis occupé, là, répondit l’intéressé.

        Tranquillement installé à une table au beau milieu de la pièce, l’homme-poisson était en train de faire un château de cartes aux proportions peu communes. Il avait dû rapprocher deux autres tables pour pouvoir en continuer la construction.

        - Ouais, mais c’est urgent, à c’qui paraît. A propos d’un commandant d’élite Corbeau, ou je sais plus trop quoi.

        A la mention du Commandant Corbeau, le temps sembla se figer dans la pièce. Fosco leva la tête vers le soldat d’un air grave, toute trace de laisser-aller s’étant dissipée en un centième de secondes. Ses traits tirés semblaient autant de lignes dans un livre décrivant tout le sérieux de la situation.

        - Connais pas, finit-il par dire simplement en se déridant d’un coup. ‘Fin bref, envoie quand même !

        Entra alors dans la salle un autre soldat portant dans ses mains un gros escargophone, qui se précipita pour le déposer sur la table en face de Fosco, tout en faisant bien attention à ne pas faire tomber la moindre carte. Le Loup de Mer empoigna le combiné.

        - Ouaip ? Section Basse-Besogne, sergent Fosco à l’appareil, c’est pour quoi ?

            -Commencez par vous trouver un coin tranquille. Un coin ou vous serez seul, je n'ai pas envie de parler à vos partenaire de jeux.

            Absolument inconscient de l'endroit ou peut bien se trouver le sergent Fosco, Red lui laisse quelques minutes pour récupérer ses mises probables et se déplacer vers un endroit à l'abri d'oreilles indiscrètes...

            -Bien, je vais vous la faire simple. Si j'en crois votre dossier ce ne sera pas vraiment une surprise. Je monte une opération complexe pour laquelle j'ai besoin de vos services d'expert. Vous connaissez le topo, le genre d'opération pour lesquelles on a pas d'ordres, pas de médailles et rien qu'une tombe de civils anonymes si on se fait choper...
            Vous êtes loin de South Blue ?


            Réponse satisfaisante et connue. Fosco ne ment pas... C'est un détail mais c'est toujours ça de pris.


            -Parfait, alors vous bougerez dés que nous aurons terminé cette conversation. Ne vous préoccupez ni de vos supérieurs ni de vos boulots en cours, je me charge de tout. Je vais vous trouvez un bateau courrier qui va dans la bonne direction. Inutile d'emmener trop de bagages, contentez vous de faire une liste de ce qu'il va vous falloir pour faire sauter quelque chose d'énorme... Je ferais les courses... Et gardez le den den pour que je puisse vous joindre en attendant que vous soyez rendu...

            -Ou ? Saint Uréa... ça vous parle ?

            Si recherche quelconque auprès de contacts liés à la marine, voila ce qu'on peut trouver sur un éventuel officier Corbeau:

            Directement, lorsqu'on lui demanda de se trouver un coin tranquille, Fosco comprit que ce serait une sale affaire. C'était loin d'être la première fois qu'on lui faisait le coup. Il s'isola et dit à son interlocuteur qu'il était près à lui prêter une oreille attentive.
            Comme il le pensait, on le conviait à une fête privée. A South Blue qui plus est. Tout pour lui plaire.

            - Nop, j’suis pas loin.

            Le vieil homme-poisson écouta donc les instructions du Commandant Corbeau. Plus celui-ci débitait ses paroles, plus Fosco la sentait bien, cette mission. On lui offrait l’occasion de dénier sa hiérarchie histoire d’aller faire exploser quelque chose d’énorme. Du coup, il se retrouvait excité comme un gamin. D’innombrables images de bâtisses s’écroulant sous d’assourdissantes détonations l’assaillaient et il ne pouvait presque plus contenir son plaisir. Puis il chercha pendant un moment ce qu’il serait susceptible de faire exploser à Saint-Uréa. Il respira un grand coup pour se calmer puis prit la parole.

            - Pour sûr qu’ça m’parle. Saint-Uréa, j’connais comme le fond d’mes poches, et j’en ai des poches ! Depuis 1575, j'en ai une vingtaine dans mon manteau cousues par mon vieux pote Mardoc. 'Fin bref, j’arrive de suite avec tout ce qu’il faut ! Je vous recontacte au plus vite. A la revoyure.

            Il raccrocha et aussitôt, partit rassembler ses affaires. Ca fleurait le gros coup. Le sale gros coup. Peut-être un attentat pour manipuler l’opinion publique en mettant ça sur le dos de ceux qu’on veut descendre. Peut-être un coup d’état. Quoiqu’il en soit, motus et bouche cousue. Le succès de ce genre d’opérations dépendait avant tout de la discrétion.