Il est bon de lire entre les lignes, cela fatigue moins les yeux [Suite]

    Dans le rp précédent...

    Un soupir, puis un sourire, le cœur battant et les joues légèrement rougissantes… Plus de doute possible… J’étais complètement amoureux de l’héritière des Raven-Cooper... Ce sentiment-là, je ne l’avais connu qu’une seule et une fois : Avec Aisling, ma défunte épouse. Je buvais littéralement ses paroles, n’ayant plus d’yeux que pour elle et elle seule. J’avais même l’impression de revivre mon adolescence, c’est vous dire. Elles avaient tout en commun : Le même caractère, le même physique à peu près et les mêmes objectifs pour l’avenir, si je me fiais à ce que je savais de cette femme blottie contre moi. Je comprenais mieux pourquoi je perdais tous mes moyens auprès d’elle. On aurait parfois dit un bébé avec sa mère, et ça avait été plusieurs fois le cas quand j’étais encore marié. Nous étions bien loin de l’image du dandy séducteur et sûr de lui, du coup. Et je devais avouer que ça ne me déplaisait pas. Je savais néanmoins que Shai n’aimait malheureusement pas cette facette de moi. Mais que pouvais-je faire ? Rien du tout. Les responsabilités faisaient tellement partie de mon quotidien, que je n’avais nullement l’envie de jouer le type mature et trop sérieux. Mon caractère bon enfant ? Je l’assumais totalement…

    - Tu t’es pas foulée pour le choix, faut croire… Et tu ne lâches toujours pas l’affaire à propos de tes strings…

    Que lui avais-je répondu, tout en la serrant un peu plus contre moi. Son regard ? Je l’avais suivi. Et j’avais également vu le panneau d’affichage qui louait les mérites des deux centres d’attractions. En toute franchise, aucun ne m’intéressait vraiment. Un aquarium ? Pour quelqu’un qui venait des eaux de Grand Line ? Mwarf… Moyen… Je n’avais jamais connu All Blue, certes, mais je connaissais une telle variété de poiscailles, que ça allait m’ennuyer plus qu’autre chose. Et puis, les hommes-poissons m’avaient assez dégouté comme ça dans ma vie pour que j’aille me pointer dans un aquarium, très sérieusement. Pour ce qui était du cirque… Je n’adhérais pas... Mais alors pas du tout ! Je ne l’avais jamais avoué à quiconque, mais je souffrais d’une grave coulrophobie, à un tel point que je pouvais taper sur un clown d’un coup de poing ravageur, si jamais il s’approchait de moi. Cette phobie était due à mon père. Dans mon enfance et lors d’un de mes anniversaires, celui-ci n’avait pas trouvé mieux que de se déguiser en clown… Le pire anniversaire de ma vie, j’vous jure. Et rien qu’à y repenser, j’avais la chair de poule. Finalement, l’aquarium était bien mieux. Pas trop d’enfants, pas trop de bruits, pas de clown aussi… Nickel quoi.

    - L’aquarium me parle, même si finalement, j’adhère au shoppi...

    - Une petite pièce monsieur, s’il vous plait !

    On m’avait interrompu. Une toute petite voix m’avait interrompu. Elle était douce, féminine qui plus est. Lorsque je retournai ma tête, je vis une fillette qui s’était approchée de nous et qui tendait sa main pour avoir une pièce de monnaie. Affublée d’une couverture rongée par les mites, elle était plutôt souriante et son regard aussi mignon soit-il, était marqué par une lueur de persévérance. Touché par cette enfant, je délaissai la taille de ma belle, avant de sortir mon portefeuille. Je comptais également lui demander où elle habitait et avec qui, de sorte à acheter plein de bonnes choses pour elle et sa famille. Donner de l’argent ne suffirait certainement pas. Mais à peine lui tendais-je une liasse de billets, qu’une silhouette massive fit soudainement son apparition près de nous, avant que je ne ressente comme une charge horrible contre ma joue gauche. Le nouveau venu m’avait tout simplement flanqué un coup de poing dévastateur après avoir subtilement dépassé ma compagne. Mon corps fila alors façon missile vers l’un d’un magasin à l’autre bout de la ruelle, tandis que mon agresseur se fit un malin plaisir d’arracher la chaine en or de Shai, avant de prendre la petite dans ses bras et de s’enfuir à toute vitesse du lieu du drame…

    Me concernant ? Oh trois fois rien… J’avais juste brisé une vitrine, traversé des étalages entiers, avant de terminer mon vol plané contre un mur et de retomber lamentablement au sol, le visage couvert de sang... Et de lingeries en tout genre… Comme des strings par exemple.

      Personnellement, l'aquarium ne m'enchantait que pour le calme relatif qu'il m'offrait. Alheïri pouvait bien faire tous les efforts qu'il voulait, il ne pouvait changer le temps morne et maussade. Je n'étais déjà pas de très bonne humeur et mon moral filait comme les hirondelles devant l'orage, et la pensée que nous allions subir pluie ou neige, voire les deux, et sûrement sur plusieurs jours d'affilée, n'était pas faite pour m'égayer.
      Il y a des jours comme ça, où on se sent mou, l'envie de ne rien si ce n'était se répandre comme un fromage trop fait, coulant tout autour du canapé en une flasque visqueuse non identifiable. Et c'était paradoxal, parce que l'inactivité semblait être propice au ressentiment et au ressassement de souvenirs douloureux. Alors que bouger vous vidait l'esprit de toute autre chose que le moment présent. Je devais avoir des côtés masochistes, à aimer souffrir et me faire souffrir. Ah, pourvu que mon compagnon de la journée nous trouvât quelque chose de bruyant et d’excitant à faire !

      Ah, mais que n'avais-je pas souhaité ! Des fois, je me mettrais des claques.
      L'action déboula sur nous sans nous laisser le temps de dire « sapristi » bien qu'entre nous, ce ne fut pas le mot qui me vint à l'esprit en premier.
      Déjà, il faut préciser que, contrairement à Salem, je ne trouvai pas vraiment nécessaire de perdre mon temps avec cette enfant. Oh, je n'étais pas sans cœur et tandis que je n'avais pas un instinct maternel ultra développé me forçant à fondre en « ooooh » et « aaaah » devant le moindre landau ou poupon et autres mioches de moins de dix ans, je restais particulièrement sensible à la détresse des plus jeunes.
      Peut-être étais-je blasée par tout ce que j'avais vu en tant que CP et révolutionnaire ? Ou alors, j'avais eu une analyse éclair de la situation. Je ne sais pas. Une chose toutefois me sauta aux yeux : cette petite n'était pas autant dans le besoin que ça et elle jouait très mal la comédie... En fait, elle la surjouait et c'est bien connu, l'excès nuit. Trop mignonne et pas assez sale pour aller avec la déliquescence de sa couverture. C'était plus que louche. Ce n'était plus anguille sous roche là, mais baleineau sous gravillon !
      - « Ahleiri, att---. »

      Et je ne pus finir ma mise en garde. L'action nous tomba dessus plus vite qu'un jouvenceau pubère se déversait dans sa couverture à la vision d'une petite culotte. Et paf, Alh volait à travers la rue et zim, j'étais bousculée.. ET.... une main arrachait mon collier. Mais SALE (la main, pas le collier)... D'une saleté à vous filer des pellicules et des cheveux gris en une seconde chrono. Et ÇA, c'était inacceptable !
      D'un bond de Soru, j'étais déjà sur les talons de l'affreux duo. Non, je ne m'étais pas arrêté pour voir si Alh allait bien. S'il ne pouvait pas se relever avec un tel coup, alors, il méritait de souffrir et d'être abandonné. L'adversaire n'était médiocre, puisqu'il avait la force et la vitesse nécessaires pour surprendre et mettre à terre un officier supérieur de la Marine.
      Mais face à une femme outrée et mal lunée, il était fait comme un rat !

      Implacable, je le suivis sur quelques centaines de mètres. Il courrait vite, confirmant qu'il y avait plus qu'un seul voleur sous ces haillons. Un ancien marine de bas étage, renvoyé à cause de son attitude ? Qu'importe, il allait bouffer de la poussière et pas plus tard que maintenant. Je ne pris même pas la peine d'un coup de semonce. Non, je m’abattis sur lui de toutes mes forces, ma colère alimentée par la frustration accumulée.
      - « Tu ne t'es pas attaqué à la bonne personne, le gros. Et toi, la mioche, ne me provoque pas plus ! Je suis TRES en colère. »
      Menacer une gamine ? La frapper ? J'en suis capable. J'ai bien fait du chantage à un pirate autrement plus dangereux. Mon image de dame ? Ma réputation ? Alors ça, c'était soldé depuis longtemps. J'étais enragée devant cet outrage à ma personne, mais aussi contre le gouvernement qui avait pu laisser une personne tomber si bas, ici, à Lodge Town. Ce n'était pas un trou perdu sans ressource ! Non, il s'agissait d'une des îles les plus prospères, bénéficiant du passage de nombreux navires en partance et provenance de Reverse Mountain et des Blues. S'il y avait bien un endroit où tout le monde devait vivre à sa faim – à défaut du bon goût – c'était bien.

      Maudits soient ceux et celles qui avait permis des telles situations de misère et d'immoralité. Ah, c'était bien beau de clamer pouvoir lutter contre la piraterie. Ben, commence par le crime de bas étage, cher gouvernement mondial. Plutôt que de te gaver sur le dos des pauvres gens et de trop souvent imposer sa loi sur les instances locales – monarchie, démocratie, théocratie et autres -ies – mêle-toi de ce qui te regarde.
      Quelques coups suffirent à mettre à terre l'homme. Il faut reconnaître qu'il avait préféré protéger la petite plutôt que lui-même. Noble de sa part, mais pas suffisant pour arrêter mon poing. Et je fus la première étonnée de la facilité avec laquelle je me débarrassais de l'individu. Etant donné sa force et sa rapidité, je ne pensais pas être à sa hauteur. Mais en fait oui, et bien au-delà. Finalement, l'entraînement CP, même fait à contre-coeur et du bout des doigts, c'était efficace.

      Je n'étais pas faible.
      Et il y avait plus malheureux que moi.

      Ce fut le bilant que je tirai de la journée, plus tard, dans mon lit. Alh et moi avions livré le voleur à la base locale et le grand dadais avait insisté pour s'assurer que la petite fut convenablement prise en charge par une famille d'accueil au-delà de tout soupçon. Mouais. Non décidément, les enfants et moi, ça ne faisait pas « tilt ». Surtout quand ils étaient sales et aussi manipulateurs que moi. Une fille, c'est forcément une rivale, même à six ans. Surtout à six ans.
      C'était ma journée et je pris grand plaisir à torturer Salem de toutes les façons possibles.

      Et quand vint la nuit, j'étais encore en vie.
      Et bien décidée à le rester.

    - FIN -

    Je précise que la fin un peu rapide est due au départ d'Alh du forum – à mon plus grand regret. J'ai donc bouclé le tout rapidement, pour ne pas s'éterniser encore plus sur ce sujet qu'il aurait dû clore au lieu de relancer (m'enfin, on s'en fiche un peu.). Ça me permet toutefois de rester cohérente avec l'état d'esprit dans lequel où retrouve Shaïness à l'event de South Blue.
    • https://www.onepiece-requiem.net/t1165-l-agent-double-s-habille-e
    • https://www.onepiece-requiem.net/t1127-shainess-raven-cooper-termine