L'héritage d'une famille contre les bandits Les premiers rayons du soleil parvenaient à se frayer un chemin à traverser les volets de ma chambre. La chaleur de ces derniers vint caresser mon visage et mes yeux s'ouvrirent progressivement. Je papillotais quelques instants, laissant mes pupilles s'habituer à la luminosité nouvelle. Je me levai bien vite, décidée à profiter pleinement de cette nouvelle journée. Ma m'appelait déjà, afin que je la rejoigne pour le petit déjeuner. Je descendis les marches deux à deux, savourant déjà les tartines au miel que Ma devait avoir préparé. Au pied des marches, je m'aperçus que Ma m'attendait sur son armchair, se balançant lentement. Sur ses genoux, un objet entouré d'un large morceau de tissu vert et jaune attirait mon attention. Ma souriait. Je m'approchai en lui rendant son sourire. Ma me déposa l'objet dans mes mains et je manquai de tomber en avant. Je ne m'attendais à ce que l'objet soit aussi lourd. J'enlevai délicatement le tissu vert, avant de découvrir ce qu'était le mystérieux objet. Devant moi, entre mes mains, un magnifique katana dans son fourreau étincelait de milles feu. J'avais de véritables étoiles dans les yeux. Incapable de prononcer un seul mot, je me contentai de bégayer quelques syllabes inintelligibles. Mon regard se releva lentement vers Ma qui s'amusait de ma surprise. Réalisant finalement la présence bien réelle du katana entre mes mains, j'enlaçai brusquement Ma et plongeai ma tête dans sa tunique. " Merci du fond du cœur Ma" Je relâchai mon étreinte sous l'impulsion de Ma qui se releva. " Cette arme t'a été légué par ton père, fais-en bon usage. Allez, ce n'est pas tout ma petite louve mais, il ne faut pas faire attendre le petit déjeuner." J’acquiesçai d'un mouvement de tête. *Ce splendide katana a donc appartenu à mon père. Ce père que je n'ai jamais vraiment connu et qui m'a abandonné pour me sauver la vie. Ce katana est donc la seule chose qu'il me reste de lui... Je lui ferais honneur en faisant honneur à son héritage. Dans ma main, ce katana ne tranchera jamais un innocent.* Ma pris la direction de la cuisine et je m'apprêtai à lui emboiter le pas. Cependant, une curiosité me retint dans le salon. J'enlevai entièrement le tissu vert et je saisi le katana à pleines mains. A cet instant précis, un frisson me parcouru tout le corps et je laissai choir l'arme. Je ramassai le katana et le frisson me traversa à nouveau. Quelque-chose émanait de cette lame, comme une force, une entité. Malheureusement, cette force ne semblait en aucune façon bénéfique, au contraire... *Maudit...* - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - La forêt raisonnait déjà depuis les premières heures du matin d'un bruit étouffé et régulier, similaire à celui de l'acier rencontrant le bois. Midi venait de sonner au clocher et les habitants du village ne se faisaient aucune illusion quant à l'origine de ce petit bastringue. La jeune Léténa s'entraînait encore avec son katana, combattant les arbres morts et les épouvantails que l'un des paysans du village avait bien voulu lui céder. La petite routine avait débuté il y a quelques semaines et seuls les oiseaux semblaient avoir à se plaindre de la gêne occasionnée. La rumeur avait vite fait le tour du village, confirmé par la vision de l'adolescente s'adonnant à ses courses quotidiennes, avec un magnifique sabre sous sa fourrure... Je fendis une nouvelle fois en avant, transperçant le mannequin de paille en plein cœur. L'équilibre était parfait, la posture élégante. Retirant rapidement mon épée, j'enchaînai avec deux coups en diagonal, entamant la paille des bras de l'épouvantail puis, achevant mon mouvement en basculant sur le côté, j'entamai la paille au niveau de son cou. L'enchaînement était sans aucun doute mortel face à un être humain : cœur transpercé, bras tranchés et décapitation. Bien évidemment, il ne s'agissait que de théorie. Je craignais d'avance de pouvoir placer cet enchainement dans un éventuel affrontement. Cela faisait néanmoins parti de l'entraînement. - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - Ma achevait de se préparer. Tout le village avait été mobilisé face à la menace auquelle il allait devoir faire face. Pour ma part, mon premier combat fut celui contre mes bottes. Je ne cessai de me démener pour les enfiler. Mon premier combat se solda donc par une victoire. Triomphante, je me relevai et souri. Je perdis bien vite mon sourire quand mon regard croisa celui de Ma. L'heure n'était pas propice aux sourires. Je baissai les yeux, fixant mes bottes comme une coupable. Je sentis quelques secondes plus tard une main m'ébouriffer les cheveux. Je relevai la tête pour voir le visage demi souriant de Ma qui venait de finir de se préparer." Allez ma petite louve. Tout ira bien." J’acquiesçai. Je m'étais entrainé dur pendant de longs mois. Il était temps de voir porter ses fruits à mon entraînement, même si je préférai que ce fusse dans des conditions plus favorables. Le village était la cible d'un groupe de bandits. La Marine avait été appelée à la rescousse mais, elle n'arriverait pas à temps. Nous devrions combattre seuls en l'attendant. Je sortis de la maison non sans jeter un coup d’œil en arrière. Il y avait des chances que je ne la revois plus jamais. Nous descendîmes la colline d'un pas militaire. Ma s'était munie de son imposante hache et moi, de mon katana. Nous arrivions au village, traversant la principale avenue. Au fur et à mesure de notre avancée vers la sortie du village, des habitants nous rejoignîmes armés de sabres, de haches et de mousquets. Le maire à la traine nous rattrapa bien vite, vêtu d'une armure grotesque et de deux sabres courts. Enfin à la sortie du village, nous pûmes voir approcher au loin la troupe de bandits. Il se passa quelques minutes avant que les brigands se portent à notre hauteur, s'amusant de la force de résistance qui leur faisait face. Un des bandits qui semblait être le chef s'avança finalement à la rencontre de notre maire. L'atmosphère était électrique. Je resserrai l'étreinte de ma main droite sur le fourreau de mon katana. Le destin de notre village allait sans aucun doute basculer à l'issue de cette entrevue entre cette crapule et notre maire. Peu importe ce qu'il allait se passer, nous étions prêts... |
Dernière édition par Léténa D. Vilkas le Lun 9 Sep 2013 - 16:30, édité 2 fois