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Mars 1615

    Lia,

    Je suis en route.

    Et je crois que je peux réussir à être heureuse.

    L’orage s’écarte enfin, je vois le ciel bleu arriver. Je pense que l’avenir sera meilleur. Radieux. Grand Line est une mer pleine de surprise, et je sens que la chance me sourit enfin.

    J’ai trouvé un équipage avec qui naviguer. Ils ne sont pas très forts, mais ils sont débrouillards, et ont très envie de découvrir le monde. En échange de transport, je m’occupe d’eux, et ça satisfait tout le monde. Ils raffolent de ma cuisine, qu’ils trouvent extraordinaire, et en même temps, je continue à m’améliorer. L’ambiance est toujours bonne à bord, ils ne manquent pas une occasion pour faire la fête. Avec un peu de chance, tu pourras les rencontrer aussi. Tu verrais la bonne humeur et les discussions enflammées que nous avons tous les soirs, à n’en pas finir, à ne pas pouvoir dormir. Et les crises de rire.

    Nous formons une bonne équipe, pour sûr.

    Neal, Raoul et Yumi, qu’ils se nomment. Neal est le capitaine de ce petite rafiot, toujours souriant et de bonne humeur, d’un optimisme à en terrasser plus d’un. Raoul est plus réservé, mais c’est un très bon médecin, et de bonne compagnie. Yumi, quant à elle, est encore tout jeune pour prendre la mer, mais elle a la rage de vivre, rien ne semble l’arrêter. Quand je la vois, j’ai l’impression de me voir moi avec neuf ans de moins. C’est dire ce qu’elle est jeune. Nous ne menons pas la grande vie, mais nous avons à manger dans notre assiette et un navigateur qui sait à peu près où aller.

    Mais surtout, surtout, des rêves plein la tête. C’est ça qui mène un équipage à bon port, les rêves. Plus on en a, plus on est sûr de réussir. C’est ce qui me remonte le moral, qui me fait lâcher la bouteille. J’ai un rêve, et je ne plierai pas avant de l’avoir réalisé. La compagnie de ces trois-là me rassure, me permet d’aller de l’avant, de quitter mes vieux démons. Ils canalisent ma colère, et me permettent de réfléchir à ce que je veux, à ce que je dois faire pour réaliser mon rêve. En m’acceptant avec eux, ils ont compris que je n’étais pas la plus facile à vivre, et que mon objectif n’était pas des plus simples, mais ils m’ont recueilli sans sourciller, sans s’étonner, sans s’interroger. Avec eux, je retrouve ce que j’ai quitté en quittant le cirque : une famille. Des amis.

    Des amis, ça compte énormément dans une vie. Ils sont des piliers. Comme toi.

    Nous avons passé Reverse hier-même, comme quoi, toi et moi, nous ne sommes vraiment plus loin. Nous avons pour destination Marie Joie. C’est là que tu es, n’est-ce pas ? C’est ce que disent les nouvelles, en tout cas. Nous allons mettre du temps à y arriver, mais nous ne perdons pas espoir. Nous avons déjà affronté une tempête sans en mourir, nous sommes prêts à affronter les prochaines. Toujours pas d’île en vue, mais le log pose de Neal pointe toujours tout droit, et c’est ou nous allons. Nous ne manquons pas de vivre, nous nous en sortons bien. Parfois, la civilisation nous manque, mais c’est le risque lorsqu’on prend la mer. Fréquenter toujours les mêmes personnes, ne pas voir la terre pendant des semaines, ne pas croiser un seul navire. Nous avons un peu de mal à nous y habituer, mais pour l’instant, ça va.

    Nous avons tous une façon de nous sortir ces petits tracas de la tête. Yumi joue de la musique, Neal dessine, Raoul étudie. Moi, je t’écris. C’est ma petite fenêtre vers le monde.

    Aujourd’hui, le ciel est d’un bleu presque turquoise, la mer à perte de vue, le soleil brille de mille feux. L’humeur accompagne ce magnifique temps : je me sens joyeuse. Ça ne m’était pas arrivé depuis très longtemps. Je n’ai pas l’impression d’avoir besoin d’autre chose que de te voir. Je crois que je n’aurais plus besoin de l’alcool à l’avenir, ni de quoique ce soit d’autre...

    Juste penser à toi et nos futures retrouvailles me suffisent.

    Quoiqu’il en soit, tu me man-











Dernière édition par Michaela Hope le Dim 31 Mar 2013 - 22:18, édité 2 fois
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Je pose un pied sur le bateau, regardant attentivement autour de moi. Je ne vois que des têtes mal faites, des visages travaillés par les poings, des airs patibulaires. Je prends une grande inspiration en avançant d’un pas. Derrière moi, un pauvre type fait claquer son fouet pour nous faire peur. Yumi crie. Elle a peur. Elle se colle contre moi et me regarde avec la mine effrayée. On ne sait pas ce qu’on fait là, on ne sait pas pourquoi on est là, ni ou on va. On ne sait pas pourquoi nous, mais on y est. La chance a décidé de tourner, et pas dans le sens qu’on aurait voulu. Elle renifle bruyamment, je la sens trembler contre moi. On perce la foule d’hommes, sous leurs regards, sous leurs sourires sadiques.

Yumi frissonne comme une feuille en automne, alors que je garde la tête haute en les regardant tous, droits dans les yeux.

La plaie sur mon bras est profonde, elle me lance. Je crois qu’une de mes côtes s’est brisée pendant la lutte. Mais je ne plierai pas devant ces types. Le gars derrière moi se permet de faire des blagues de très mauvais gouts, de dire ce qu’il compte nous faire. Ce qu’il compte nous faire, ça ne sera pas joli… Mais encore faudrait-il qu’il y arrive… Un sourire perce mon visage, je ne prends même pas la peine de me retourner vers lui.

Le bruit des fers nous suit. Les menottes s’usent sur nos bras, elles marquent nos poignets. J’entends les chaines tinter à chacun de nos mouvements, épousant nos pas.

Ils nous poussent jusqu’à une porte que l’un d’eux ouvre en grand. Son sourire en dit long sur la suite. Je m’avance d’un pas, mais Yumi me retient fermement. Ses jambes tremblent tellement qu’elle n’arrive pas à avancer. Les larmes coulent sur ses joues roses, elle n’arrive pas à s’arrêter de sangloter. Lasser, impatient, notre geôlier fait bruyamment claquer son fouet. Elle se rend compte qu’il n’y aura plus de Neal, ou de Raoul pour la protéger. Qu’ils ont coulé, en même temps que leur bateau au fond de la mer. Qu’ils sont morts avec l’idée qu’on s’était fait d’un équipage parfait. Qu’elle est seule, et qu’il n’y a plus que moi pour l’aider. Yumi jappe en tombant à terre à cause de la peur, et elle se traine au pied de son tyran, qu’elle supplie :

Pitié… Pitié, libérez-nous !

Il rit. Il rit si fort que son sourire dévoile toutes ses dents jaunes et déforme son visage déjà buriné par le soleil. Il rit si fort que sa cicatrice à l’œil prend une forme très étrange. Et puis, il lève sa grande main et l’abat sur le visage de la jeune fille, de l’adolescente qui s’écrase contre le parquet du pont et tombe inconsciente. Mon sang ne fait qu’un tour en voyant Yumi perdre connaissance. En voyant le sang couler de son petit nez d’enfant.

J’vais t’apprendre à frapper des gamins…

D’un cri de guerre, je fonce sur l’homme et lui rentre dans le lard. Sous le choc, il tombe en arrière et bouscule ses copains à côté qui n’ont pas le temps de réagir. A terre, à cheval sur lui, c’est moi qui me met à buriner son visage à coup de poing, de chaine, de fer, avec tant de rages qu’il ne sait pas comment se défaire de moi. Jusqu’à ce que les autres réagissent et m’attrapent par les bras, m’écartent de lui. Me retiennent, s’y mettent à cinq pour le faire tellement je suis furieuse. Oui, voilà. Une furie furieuse. L’homme, le capitaine à la cicatrice, ne se remet pas de ce qu’il vient de subir. J’ai cassé deux de ses dents et son nez est en sang. Jamais on avait mis autant de rage à le frapper. Il me regarde, regarde le sang sur ses mains et se relève péniblement. Il titube un temps avant de réaliser…

Tu vas m’apprendre hein…

Il s’avance vers moi et me colle un grand coup de pied dans le ventre. Je sens mon souffle me quitter, s’expulser de mes poumons à vitesse grand V. ça brule, à l’intérieur. Ça brule si fort que j’ai envie d’en pleurer. Mais ça pique pas autant que la tarte qu’il me colle en plein visage. Et quand il en a marre de frapper, il me lâche, à quelques centimètres de mon visage, me laissant pleinement profiter de son haleine :

Les gens comme toi, je les connais. J’en brise cent par jours entre deux doigts, pour m’amuser. T’es pas différente d’un autre, je te briserai.

Et en se tournant vers son assemblée :

Qu’on la marque !

Un cri s’élève de la foule. Ils me trainent sur plusieurs mètres avant de me jeter contre une table. Il me mette sur le ventre, me tienne fermement par les mains et les jambes. Je me débats avec les dernières forces qu’il me reste. Et j’entends, j’entends le fer cogner, je l’entends grésiller, je le sens rougir. Ils déchirent mes vêtements brutalement, laisse apparaitre mon dos zébré de cicatrices. Et d’un coup, je le sens prendre feu. Violemment, je sens ma chair bruler, se tordre, plisser, bouillir sous la marque du fer chauffé. Je sens la marque prendre forme bien malgré moi, sur mon dos, là, en entière. Elle me viole, me défigure, m’assassine. J’entends les cris de Yumi qui s’est réveillé et qui regarde la scène avec horreur. Je crois que j’ai envie de m’évanouir, mais je n’y arrive pas. Je me l’interdis.

Quand il retire l’outil, la douleur me semble pire. Elle est diffuse, indécise. Elle ronge le reste de la peau. Je sens le sang couler le long de mon dos, tâcher mes vêtements. On me redresse, me traine encore sur plusieurs mètres. Et je croise son sourire ravi, le sourire de celui qui croit qu’il a fait une bonne action aujourd’hui. Je lui rends ce sourire, avec toute l’arrogance qu’une Hope peut avoir.

S’il savait. S’il savait qu’on ne brise pas une Hope, même en la réduisant en esclavage.

Ils me trainent sur plusieurs mètres. On descend des marches. Je ne sais pas où je vis, ni d’où je viens. Je ne perds pas connaissance juste parce qu’il faut que je m’accroche à quelque chose. Yumi est juste derrière, et elle pleure comme une fontaine. Elle est mignonne. L’on entend des clefs, des bruits, des murmures dans cette énorme pièce sombre ; sans crier gare, on me jette dans une cage, avec Yumi qui me tombe à moitié dessus. La porte se referme juste derrière nous, dans un grincement sinistre. Yumi se relève, se recroqueville, se met dans un coin, s’effondre en larme. Pendant que je suis là, je me tords de douleur. La fraicheur du sol me rassure et m’empoisonne. L’air m’apaise et me met à vif.

On ne brise pas une Hope. Voyez, on ne peut pas.

Une petite main à côté fait passer une coupelle d’eau dans nos barreaux. Yumi y va, attrape l’eau, trempe un tissus dedans et s’approche de moi. Mon regard se perd dans ces ténèbres. Je distingue à peine un visage qui me rassure dans la cage adjacente. J’entends le bruit de l’eau, et je finis par la sentir sur ma blessure, sur ma brulure. Yumi sanglote d’autant plus en observant les contours de la brulure. Elle s’excuse, s’excuse cent fois.

Hé… Pourquoi tu pleures, toi ?
C’est… C’est… C’est de ma faute… si… si tu souffres… Je suis tellement désolée…
Souffrir, c’est surfait. Ils savent pas ce que c’est, que souffrir. J’ai envie de dire : même pas mal.


Dernière édition par Michaela Hope le Dim 31 Mar 2013 - 21:34, édité 2 fois
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Ce matin, j’ai décidé…

Ils ont tué Yumi.

Sous mes yeux. Comme ça, une balle en pleine tête pour me faire rager. Pourquoi ? Parce que le capitaine appréciait toujours pas ses deux dents en moins. Parce qu’il aime pas que je fasse pas comme les autres : que je supplie pas. Pour ma vie. Pour celle de mes amis. Parce que je ne pleure pas pour un peu de bonheur. Mais dans une cage, il n’y a pas d’amis, personne sur qui compter, pas de bonheur. Juste les jours qui passent et le temps auquel on s’accroche. Juste le temps qui embarque les plus faibles, et les vagues qui amènent au loin leurs cadavres. Et les corps qui heurtent parfois la coque avant de partir dans le fond des océans.

Voyez, en cage, il n’y a pas de bonheur. Juste le temps qui s’en va. Mais ce n’est pas le temps qui tue l’espoir. Il fait plier, peut-être, mais il ne tue jamais. Et quand tu plies, t’as au moins la possibilité de te relever. C’est ça, la volonté. C’est ça, l’espoir.

Comme je disais à Yumi, ils savent pas ce que c’est, que de souffrir. C’est plus que perdre un bras. C’est rester en vie en ayant plus rien à l’intérieur. Ces gens-là, ces esclavagistes, ces chercheurs d’emmerdes, pensent que l’espèce humaine arrête de vivre lorsqu’elle arrête de voir la lumière, lorsqu’on la prive de liberté. Ils pensent que la volonté arrête de battre dans le cœur des gens lorsqu’on leur met des chaines aux poignets. Lorsqu’on les prive de nourriture. Ces idiots sont bornés et étroits d’esprits, ils ont pas assez d’imagination pour réellement imaginer le pire. Ils ne savent pas que quand ils dorment, l’espoir renait, en même temps que nos rires. Dans une masse, il suffit qu’une personne reste debout, sans plier, sans pleurer, pour que les autres autour se disent que y’a forcément un espoir. Une porte de secours.

Espoir, c’est mon nom.


Qu’on te raserait la tête.

J’ai grandi en m’appelant « Hope ». J’ai grandi en apprenant le coup du bonheur, le coût de la vie. J’ai grandi en sachant ce que ça fait de vivre sans une partie de soi. J’ai grandi et j’ai avancé, parce que je m’appelle Hope. Il n’y a pas d’autres raisons à mon cheminement jusqu’ici, il n’y en aura pas d’autres à l’avenir. Il y a des gens qu’on ne brise pas, même en forçant, même en recommençant. Que même la mort rejette quand la vie n’en veut plus. Il y a des gens qui ont une volonté de fer, et qui portent en eux une pierre précieuse, une source de vie intarissable : l’Espoir.

Il me rase la tête. Il coupe mes cheveux, mèches par mèches. Je sens les larmes me monter aux yeux, je sens qu’elles veulent déborder. Ils pensent que je craque, enfin. Ils pensent que je flanche, qu’ils m’ont eu. Mais moi, je pense qu’il pense trop. Je sens chacune de mes mèches me frôler le cou, me dire adieu. Je sens sa lame parcourir mon crâne bientôt lisse. Je sens son rire qui résonne à mes oreilles. Lorsqu’il en a fini, il me relève et me renvoie dans ma cage, sous les yeux éberlués de mes camarades d’infortunes qui pensent que les choses changent sous ma coupe de cheveux. Jusqu’à ce que mon sourire reprenne sa place, lorsqu’il referme la porte derrière lui. Jusqu’à ce qu’ils réalisent que n’importe qui ne porte pas une coupe comme la mienne.

On ne brise pas une Hope.


On retouche la terre, on accoste enfin. Nous sommes tous alignés, les uns à côté des autres. On nous juge d’un regard, on réajuste nos vêtements, on nous fait prendre un brin de toilette pour être présentable. Un type monte sur le pont et nous regarde tous. Il nous considère, fait le tour de chacun d’entre nous, nous estime un temps et décide d’en prendre une dizaine pour la journée. Je fais partie du lot. Nous descendons, les uns, après les autres, devant le capitaine balafre qui nous salut grassement. Jusqu’à moi, ou il se contente de garder sa risette détestable que je lui ferais bouffer, un jour.

Tu payeras pour Yumi. Tu payeras pour tous les autres.

Le sourire qui accompagne mes paroles fait douter un temps le Capitaine. Un temps seulement, parce qu’il n’a pas assez d’expérience pour savoir que quand on s’en prend à l’espoir, il vous renvoie la pareille avec les intérêts en prime. Il sourit, lui aussi, de toutes ses dents jaunes, et s’en retourne à ses projets d’avenir, pendant que l’on décharge les hommes et les femmes sur cette terre qui promet un avenir de merde.

On avance, on espère.

Le pire est derrière nous. On espère.

On fait que ça. On espère.


Dernière édition par Michaela Hope le Dim 31 Mar 2013 - 21:05, édité 1 fois
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Noble Pah ! Que me vaut votre présence aujourd’hui ?
Ma fille.
A-t-elle des attentes particulières ?
C’est une surprise.
Une surprise ! J’entends bien. Alors, vous, que souhaitez-vous ?
Du silence.

Pas de vous, idiot.
Ah, désolé. Puis-je vous proposer quelqu’un ?
Faites donc.
J’ai souvenir que vous aviez pris un homme plutôt bien bâti la dernière fois, avec mon prédecesseur. J’ai fait venir pour vous d’autres lots du même acabit. Si vous voulez bien prendre la peine de regarder.
Mh…
Celui-ci soulève près de cent kilos !
Non merci.
Je… Euh… Très bien.
Je voudrais quelque chose de plus surprenant, pour une surprise.
Oui. Oui, bien sûr, Monsieur.
Une femme !
Pourquoi pas. Oui. Je dois avoir ça, oui.
Faite vite, je m’impatiente !
Tout de suite ! Alors. Voilà. Elle.
Trop brune.
Oh. Celle-ci, alors ?
Trop maigre. Elle me claquerait entre les doigts. Si je lui ordonnais de mourir, elle le ferait.
Certes. Désolé. Celle-ci, alors ?
Mh… Rien de plus… exotique ?
Si ! J’ai. Voilà !
Et avant d’être chauve, elle était quoi ?
Ça, je ne sais pas. Parait-il cuisinière.
Une cuisinière ? Un investissement potentiellement intéressant, donc.
J’y ai gouté moi-même, Monsieur. Je peux vous assurer de son talent.
Je ne pense pas qu’elle surclasse mes chefs, mais si Neetush y trouve son compte… Peut-être aura-t-elle l’honneur de lui préparer son gouter.
Elle vous intéresse, Monsieur ?
Oui. Elle est la moins mal en point de votre lot, faut dire.
Je… Je… Désolé, Noble Pah.
Et à part ça ? Pourquoi est-elle chauve ? Des poux ? Une maladie ?
Rien de tout ça, Monsieur ! On… On l’a rasée, pour la garder tranquille.
Mh… Mouais. Ce qu’il faut pas entendre…
Elle… Elle avait une coupe afro avant, Noble Pah, que même vous, vous n’en reviendriez pas.
Une coupe afro, n’est-ce pas ? Ça pourrait plaire à ma fille.
Quelques mois, et elle repoussera.
Qui a eu la mauvaise idée de la raser ?
Ce-Celui qui l’a amené ici.
Tu lui mettras une balle dans la tête.
O-Oui, Noble Pah.
Et tu me l’emballes
De quoi ? La tête ?
Non, la fille, idiot !
Ah !
Et fais attention à garder assez d’air pour qu’elle survive jusqu’à chez ma fille.
D’accord Monsieur.
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Elle me regarde, me détaille. Elle sourit et saute dans les bras de son père en poussant des petits cris.

Oh, merci mon papa ! Tu es le meilleur des papas !

Moi, ce que je regarde, c’est les deux en face de moi. Elle, une jeune femme d’a peu près mon âge, une cicatrice au milieu du visage, les cheveux longs, le teint terne ; derrière ses yeux, il n’y a personne. Ou tout du moins, c’est l’impression qu’elle donne. Les années l’ont peut-être usée. Peut-être. Je n’ai pas envie de finir comme elle. Je m’accroche.
Après, c’est lui que je regarde. Lui, dans son costume à moitié fait et très bizarre. Lui, avec ses cheveux coupés courts et sa mine fermée. Il me détaille aussi, ne sait pas comment bouger dans ses vêtements. L’une de ses manches et cousue au reste de son vêtement. Et il porte un drôle de pantalon que je ne saurais décrire.

Elle revient, retourne autour de moi, m’estime un instant. Fronce les sourcils et se plaint de mon crâne rasé. Son père lui raconte alors l’histoire, lui dit qu’il faudra attendre quelques temps. Alors, elle râle.

Je ne veux pas la revoir tant qu’elle n’aura pas ses cheveux ! Je ne veux pas te revoir parce que ton crâne chauve me fait pleurer !

Je la regarde, éberluée. Cherche du courage derrière. L’autre femme me fait signe de m’excuser.

Pa… Pardon.
Pardon MAITRESSE !

Elle me gueule ça, avec une voix suraiguë.

Pardon Maitresse…

Elle me refait un sourire, un sourire d’ange. Je m’interroge : dans quelle grande famille de taré suis-je tombée ?

Maldita, habille la !
Oui Maitresse.
Et ensuite, elle me fera un gâteau au chocolat
Mais… Il est dix-huit heures…
Elle a parlé ? Maldita, a-t-elle parlé ?!
Non, elle n’a rien dit.
Si, j’ai dit…
Shhh.
Je veux un gâteau au chocolat ! Un gâteau ! Avec ce qu’il faut de chocolat ! Et si je ne l’ai pas quand je le demande, je te ferais fouetter, c’est compris ?!
Oui… Maitresse.
Maintenant ! Mon gâteau ! Et c’est Maldita qui me le donnera !

Respire Hope. Respire. Le pire est derrière toi.
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