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Live Free or Die Hard [1625]

Rappel du premier message :

que...

hein


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Dernière édition par Tahar Tahgel le Ven 5 Juil 2013 - 10:06, édité 1 fois
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Convaincre, le mot fait son chemin dans Impel Down comme nous le nôtre.

Convaincu, ce Kan. Convaincue, cette fille rousse au sang si réactif.

Convaincus de sortir, convaincus d’avancer, convaincus par moi.

Convaincue, Mayaku Miso la petite fille à l’œil noir.

Il suit une route chaotique, faite de nids de poules, d’arrêts impromptus, de tentatives retardées.

Convaincus, les loups sous leur poil épais. Convaincus d’abdiquer face à mon aura d’homme loup pour eux.

Il rampe, dans la lumière et dans le noir aussi bien. Il fait sens, il prend de l’ampleur.

Convaincu, Reyson D. Anstis le transformiste aux chairs meurtries.

Il monte les escaliers depuis ces sous-sols où trop de choses attendent, couchées sur la pierre froide et mate.

Convaincu, Rimbau D. Layr sans sa crinière. Convaincu depuis vingt ans, sans le savoir convaincu.

Il fait peur aux murs, il effraie les gens, il active les défenses et les pièges.

Convaincue, Eglantine Mellifleur. Convaincus, ses sbires et leurs minions.

Il embrasse le monde dans une unique direction. Vers le haut, toujours plus haut.

Et moi, convaincu.

Convaincre, le mot fait son chemin dans Impel Down comme nous le nôtre, et maintenant je dois le faire entendre à ce monstre de feu et de roche en fusion qui s’est mis sur mon chemin. Je dois, je n’ai pas le choix puisque la voie arrière est fermée et puisque sur les côtés partout le feu menace de m’évaporer moi et les cinq ou six vies qui m’ont fait renaître tel que je suis. Convaincre, le mot m’attend pour continuer sa route vers là-haut, vers dehors. A distance raisonnable du monstre, je le jauge qui me jauge, je jauge son souffle qui m’étreint et je jauge l’air brûlant qui partout nous entoure. Chaud, si chaud. Débarrassé en plus du poids de la rouquine à peine quelques instants avant l’apparition des murs depuis nulle part, je suis léger, mon sang accélère malgré moi dans mes veines. Mon rythme cardiaque est plus fort, plus intense, je me croirais en plein effort alors que je ne fais rien. J’ai avec moi la puissance de six hommes et voilà que tout l’environnement me décuple encore sans que j’aie rien demandé toute cette énergie que je n’ai pas encore relâchée, pas même face aux loups plus bas. Convaincre, me concentrer.

L’aura noire et rouge monte à nouveau dans tout mon être, drainée depuis mes six extrémités jusqu’à mon torse, mais elle sera inefficace contre un prodige comme celui qui veut m’affronter. Je sais, je l’ai vu. Je le vois.

Plus bas…

Dans ma tête des images de blancheur et de froid ressurgissent péniblement. Face à moi le monstre avance, mesure son fouet à la vitesse du son, fait glisser sa lame aussi large que je suis haut sur les dalles du sol. Tout est si ardent que mes pensées s’effritent. Convaincre, me concentrer. La neige, la neige et cette glace et ces vents si mordants sur ma peau, le contraste avec maintenant. Oui…

Ses flammes et la mienne. Mon sang et ses huiles. Nos forces de frappe combinées.

Pas de palabres, l’épée démesurée qu’il brandit s’effondre sur le sol où j’étais et y creuse un cratère trop profond pour n’être que ma tombe. Je me reforme pour le narguer et il frappe à nouveau. Il n’est que violence, puissance, magnificence. Mon but est dehors, le sien m’annihiler. Il y a été dressé, c’est dans son âme s’il en a une, et il s’y consacre avec toute la bonne volonté de ses nerfs de magma. Son fouet m’atteint quand je saute, sa lame quand j’atterris. J’ai chaud, tout est si chaud en moi, je peine à reprendre forme solide. Je frémis, je bous, je brûle. Et encore, et encore. Le sixième niveau où des choses gisent sur le sol qui doivent y rester me paraît sensiblement moins horrifique. Et puis, quand taper devient lassant le monstre se rue sur moi comme pour me saisir avant que je ne m’évapore. Il n’y parvient pas, grogne, piaffe et laisse sa rage l’emporter. Ses jambes-tronc semblent flotter sur la piscine que je suis devenu dans les creux qu’il a lui-même amenés.

Enfin, au milieu de tout ce fracas, le frais m’atteint. Une brise soutenue, un véritable goulet d’air givré qui me traverse et me cristallise au plus profond contre la pierre. Il est trop tôt pour un sourire, encore trop tôt mais je sens tout mon être se détendre quand arrive ce que je voulais, quand arrive ce plus bas, et nous tombons.

L’arrivée au niveau inférieur par les airs me donne le temps de reprendre forme humaine. Humaine n’est qu’un mot, j’ai de nouveau un corps. J’ai même gardé sur moi ce pantalon élimé avec lequel je suis remonté de l’enfer. L’air vif me prend plus à cœur que précédemment, j’ai laissé filtrer un peu de vie là-haut et en descendant. J’espère en avoir assez pour continuer. Je le sais mais je l’espère.

Instrument de sa propre perte, le colosse de pierre peine à mes côtés. Sa lave se fait moins généreuse, elle le maintient en vie mais ne peut se répandre tout autour sans l’affaiblir. Un bruit rauque vient de ses entrailles, tel un mécanisme abîmé. Et toi, seigneur sombre de feu, l’as-tu entendu, ce mot qui me précède et m’accompagne ? Et toi, flamme d’Impel Down, t’ai-je convaincue ?


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NON !

Peu importe mon cri, déjà, les murs se referment sur moi. Me laissant seule, là, dans ce nouvel enfer. Pourquoi ?! Bordel ! Je pouvais enfin être de nouveau utile ! J’aurai pu aider tout le monde ! Merde ! Fait chier !
Je ne veux pas être de nouveau seule ! Pas encore !
Je REFUSE !

Alors, dans un élan désespéré, je gratte cette pierre chaude. Si chaude, comme le sol, comme l’air. Les efforts dans cet endroit m’épuisent, mais je continue. Je suis guidée par cette peur de la solitude, cette rage d’être inutile, une fois de plus.
Je ne veux pas !
JE NE VEUX PAS !

Alors j’accroche mes ongles à la jointure d’une pierre, et je tire. De toute mes pauvres forces. Si pauvres… Pourquoi ne suis-je pas plus fortes ? Je suis un dragon, oui ou merde ?! Alors pourquoi ?! Pourquoi, mon corps, tu ne te retransformes pas !? Tu peux le faire ! Je le sais ! J’ignore juste comment… Mais toi, tu le sais hein ?! Alors fais-le ! Transforme-toi !
TRANSFORME-TOI !

Et soudain, je bascule en arrière. Ma prise a cédé sous ma force. Mais je ne tombe pas. Non, quelque chose dans mon dos m’a permis de rester sur mes pieds. Quelque chose de long et écailleux, partant du bas de ma colonne vertébrale. Intriguée, je regarde. D’abord mes mains, qui sont devant moi : des écailles rouges les recouvrent et des griffes terminent mes doigts. Mes pieds ont plus changé, eux aussi,  mes orteils se sont allongés, mon corps ne repose que sur eux. Et dans mon dos, il y a cette queue, très longue, qui me maintien en équilibre pour le moment. Finalement, je me suis transformée, même si ce n’est que partiel, c’est suffisant. Avec ces griffes, je vais pouvoir creuser cette pierre... Avec ces griffes…

Grrrrr
Hm ?

Oh merde.

Dans mon dos, une demi-douzaine de chimères viennent de débarquer, la bave aux lèvres et prêtes à charger. Et chargeant. J’ai juste le temps de sauter, de rouler sur ce sol aussi flamboyant que mes cheveux et mes écailles. Mais bien vite, ces abjectes créatures réitèrent leur action. Je ne peux fuir éternellement, si je veux vivre, je dois me battre. Et ce nouveau corps me le permet. Ces griffes sont aussi affutée qu’une lame. Ces pattes sont musclées et agiles. Alors oui, je dois attaquer. Pour ma survie. Pour prouver au monde que j’ai encore la force d’avancer. Pour me prouver que je peux continuer.
Oui, prouve-le.

Je charge mes assaillants. Sautant sur le dos du premier, je le lacère et dans son hurlement de douleur je me propulse vers un second, attrapant le cou de lynx d’une main pour ouvrir sa gorge de l’autre. Celui-ci ne crie pas, il n’en a pas le temps. Et alors que je m’apprête à aller sur un troisième, il m’esquive et s’éloigne de moi. Et bien vite, je remarque que je suis encerclée : devant moi, trois des chimères sont intactes, derrières il y a celle que j’ai lacéré et une autre qui l’a rejointe. Et sur les côtés, ces murs infranchissables.

Le temps a l’air stoppé. Rien ne se passe. Et soudain, un grognement, puis un autre. Les chimères se causent entre elles… S’organisent. C’est bizarre. Elles ont toutes l’air de protester. Et soudain, je vois celles qui me font face tourner leurs têtes de loup, de gnou et de varan vers une petite boule de plumes et de poils blanche, posée sur le dos du varan/… truc, je sais pas trop…
Spoiler:
Bizarrement, et je ne comprends vraiment pas pourquoi, mais ça a l’air d’être lui le chef de meute. Alors que je le regarde, je le vois qui, d’un coup, incline une oreille et c’est à ce moment là que les bêtes dans mon dos se ruent sur moi.
Je me suis laissée distraire par ce chouette lapin et me voici maintenant entre les pattes des trois autres molosses. D’instinct, j’enfonce mes griffes dans le ventre de l’une d’elles et me propulse plus loin. Mais malgré la rapidité de ce geste, la longueur de mon nouveau corps me fait défaut et ma queue se retrouve entre des mâchoires de loup qui me tirent en arrière. Mais je m’accroche, je refuse de me rendre, j’essaye d’avancer. Et pendant ce temps d’immobilité, mes assaillants reviennent. Plus affamés et énervés que jamais. Ils me griffent, me mordent, m’écrasent.  
J’ai mal, si mal.
Tellement…

Laissez-moi…

Je ne veux pas…

Laissez-moi…

LAISSEZ-MOI VIVRE !

Ma détermination reprend le dessus. Mes mains bougent et fendent l’air, et fendent les créatures. Celles-ci s’écartent. Je me relève. Et je saute. Et je tue. Une par une, je les atteints grâce à cette frénésie qui m’anime. Grâce à ce désir de vivre que je croyais perdue. Oui, je veux vivre. Je veux voir ce monde et continuer mon voyage. Et ce désir fait tomber mes ennemis jusqu'au dernier. Même le lapin volant y est passé. Il a voulu s’envolé, moi j’ai grimpé sur le mur, enfonçant mes griffes dans la pierre et j’ai sauté.

Me revoilà seule dans ce couloir que j’ai à peine entamé. Ce que je dois faire ? Avancer. Bien sur, je pourrais creuser. Mais déjà, j’entends mes futurs adversaires qui arrivent. Ils ne me laisseront pas tranquille… Non. Alors j’avance, prête à en découdre.
Je ne flancherai plus.


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Dans les profondeurs de son antre, le Seigneur des Enfers jubile. Ses doigts pianotent énergiquement sur les accoudoirs de son fauteuil d’adam alors que les écrans lui renvoient l’image d’une situation invraisemblablement victorieuse.

Il a réussi à le mettre en échec! Déjà! Tahgel est à sa portée!  D’un autre coup d’œil, il réalise néanmoins que les autres compagnons de ce dernier semblent s’en sortir face aux péons qu’il a fait envoyer pour les distraire.

Mais certes, la principale cible est atteinte. N’importe quel stratège peut l’affirmer, il faut d’abord couper la tête avant de s’attaquer au reste d’une organisation. Et la tête tombera, avec son monstre s’il le faut.

De deux doigts gigantesques, l’immense vice-directeur suit énergiquement les reliefs des innombrables boutons parsemant son tableau de bord, puis s’arrête, sur un en particulier. Un simple bouton brillant d’une lumière bleuâtre parmi tant d’autres. Et alors que son immense index charnu effleure ce dernier, les différents escargo-haut-parleurs du cinquième sous-sol renvoient un même écho avertissant de la manœuvre obtempérée par le Videur.

PROCÉDURE HANCOCK LANCÉE. PROCÉDURE HANCOCK LANCÉE.

Le plan HANCOCK, du nom de la célèbre corsaire qui pétrifiait les gens est une création de la brigade scientifique, un générateur de vent si froid qu'il transforme tout ce qu'il touche en statue gelé, une création spéciale pour garantir l'inviolabilité du niveau 5 d'impel down et qu'on n'a jamais activé en 50 ans de surveillance. Sauf il y a plusieurs jours pour contrer une tentative d’évasion tuée dans l’œuf. Une tentative tuée comme celle-ci le serait.

Et ce plan, il n’est audible et compréhensible que par une seule personne. Un pirate métamorphe se débattant contre de viles chimères…

De sous une caverne aménagée à l’étage gelé, une soudaine vague de vent est éjecté dans un bruit qui ne signal rien de bon. Le vent aux teintes immaculées prend une ampleur incroyable au fur et à mesure qu’il est éjecté avec force de la caverne, enveloppant peu à peu l’immensité polaire de l’étage… directement vers Tahar et la Flamme d’Impel Down.

Asmodée, à peine remis de la chute, perd soudainement de sa force et de sa puissance, le feu haineux qui semblait briller dans ses yeux semble se consumer alors qu’il tente de son mieux de se relever. D’asséner une quelconque attaque à Tahar par un vain moulinet de sa titanesque lame.

Mais ce n’est pas tout, un sourire satisfait sur le visage, Judge continu son œuvre machiavélique en appuyant sur le bouton voisin du plan HANCOCK. Une touche cramoisie, comme enveloppée d’une aura délétère.

Le plan AKAINU est lancé.

Un plan réservé au quatrième sous-sol. Un plan spécialement conçu pour le labyrinthe créé à ce niveau.

Au bout de chaque chemin créé de toute pièce par le Seigneur, des tuyaux surgissent soudainement des murs. Les zones d’arrivée de chaque chemin étant l’escalier montant au niveau supérieur, le tracé possible à parcourir se teinte soudain d’une forte odeur de danger. Une odeur tout autant amplifié lorsque de chaque conduit s’échappe une immense quantité de vapeur brûlante sous pression. De la vapeur capable de roussir la peau de n’importe quel être humain, aussi résistant  ce dernier peut-il être.

***

Sous-sol -6

-Potemkin c’est ça? Vous avez bien mauvaise allure! Allez, venez doooonc avec mouuuuuuaaaa!!! Mais non! Mais non! Je ne vous ferai pas maaaaaaaal! Allez! Allez! Oh? Vous voulez une bannaaaaaannneee peut-être? Un petit encas? Ouh, vous avez affreusement faim! Vous en voulez d’auuuuutree? Allez, suivez-moi doooooonc! Mahahahaha!

    Un pas.
    Je n’ai pas besoin d’en faire plus avant qu’un nouvel imprévu arrive.
    Un pas, juste un pauvre petit pas, et déjà le sol tremble. Il tremble si que je suis déséquilibrée. Il tremble si fort qu’il se brise. Sous moi ? Non, juste à coté. Juste dans le couloir voisin. Et ce, jusqu’au mur, qui s’effrite et se brise, un peu.
    Je n’ai fait qu’un pas et voilà qu’il y a un trou dans le sol et le mur. Et de ce trou s’échappe de l’air si froid qu’un frisson me parcours même dans cet enfer. Si froid…
    L’enfer gelé.

    Mais ce trou m’intrigue. Et malgré le froid je regarde. Et je vois. Je vois cette bête de feu qui commence à s’éteindre. Et je le vois, lui. Toujours lui.
    Bordel Tahar, mais qu’est ce que tu fous en bas ! La sortie est là haut ! Même moi je le sais !

    Ce que je dois faire ? Avancer. Non, ça n’a pas changé. Mais par contre, je veux l’aider. Trop de gens sont déjà mort par ma faute. Trop de personne que j’aimais ou que j’appréciais. Alors non, je ne le laisserai pas en bas. Non, j’agirai, je le sortirai de la comme il m’en a sorti à l’instant. Je vais lui prouver qu’il ne m’a pas sauvée en vain.
    Mais… Comment ?

    Près de ce trou, je regarde autour de moi. De la où je viens, il y a ces cadavres et ce mur bloquant le passage. Et devant, ce couloir, qui à l’air de tourner non loin.
    GROOOOAA

    Ah, et il y a eux aussi. Les futurs cadavres.
    Un vent glacial plus puissant qu’avant ce lève et me motive à bouger de là où je suis. Je ne t’abandonne pas Tahar, je vais juste voir plus loin. Alors, s’il te plait, ne meurt pas avant que je ne revienne.
    *Scouik*
    *Scouik*

    Je l’ai dit non ? Que je ne me ferai plus avoir par ces bestioles. Alors j’avance dans ce couloir, jusqu’à ce tournant. Et la, devant moi, une véritable forêt de chaînes en fusions cascade depuis le plafond.
    Des chaînes…
    Tant de chaînes…
    Elles pourraient ne faire qu’une… ?
    Oui, elles pourraient.

    J’en attrape une et tire dessus. C’est chaud, tellement chaud… Je sens de la sueur perler anormalement vite à la surface de ma main. Et malgré tout mes efforts pour déloger cette chaine de son emplacement, elle ne bouge pas. Alors je lâche prise et je réfléchis.

    Mes griffes. Elles sont tellement tranchantes… Et si… Si j’arrivais à envoyer une lame d’air avec ? Peut être. Peut être… Je dois essayer.
    Face à ma cible, je me concentre. Face à ma cible, je visualise. La voie des lames, je connais. Mais des griffes, c’est nouveau pour moi. Mais j’y crois. Je dois y croire, ça doit marcher. Il le faut !

    Je la ressens, cette énergie au bout de mes griffes. Je la ressens alors que mon bras fait cet arc de cercle vers le haut de ces chaînes. Oui. Cet air, aussi chaud soit-il, je le tranche et je l’envoie dans les hauteurs. Et les chaines tombent. Pas toutes, certes. Mais suffisamment. Suffisamment pour être utile. Suffisamment pour l’aider. Pour le sauver.

    Au loin, j’entends des bruits peu rassurants. Les chimères qui auraient du m’attaquer couinent de douleur. Serait-ce un membre de notre groupe ? Layr peut être ? Non, il y aurait surement eux des coups de feu. Peut être la blonde ? Ou Kan ? Kan… Je n’arrive toujours pas à croire qu’il ait voulu abandonner Mizu. Si c’est bien lui, il me dira surement d’abandonner Tahar. Non, je ne le ferai pas. Je ne suis pas comme toi Kan… Pff.

    Je ramasse mon fardeau et retourne vers ce trou dans le sol. J’ai de longs morceaux de chaînes chauffées à blanc. Il ne reste plus qu’à les assembler. Un jeu d’enfant, pour une forgeronne ! Il me suffit de couper un bout de ce maillon, de faire passer celui-ci dedans, et de ressouder. Le métal étant rouge vif, ce ne devrait pas être trop dur. Et en effet, les deux premières étapes sont simples. Pour la troisième…
    *BANG*

    En l’absence de marteau, je fais avec mes mains. Et heureusement qu’elles sont écailleuses… Heureusement…
    Putain, ça fait un mal de chien !

    *BANG*

    BORDEL DE MERDE !

    *BANG*



    *BANG*

    Les larmes perlant inconsciemment à mes yeux, je m’arrête là. D’un geste de la patte arrière je la pousse, et elle tombe dans cet enfer de froid. De quoi bien la durcir hein. Je fais aussi pendouiller l’autre extrémité dans le froid quelques secondes, histoire que ce soit moins chaud. Puis je l’attache autour de ma taille, et je me positionne.

    Mon regard se pose vers la sortie de cet enfer. De la fumée. Une épaisse fumée blanche se dirige vers moi. Nous devons nous dépêcher…
    Il doit se dépêcher.

    TAHAR !


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    Nous voilà arrivé au -4. Cet étage… je le connais bien. Sa chaleur, son odeur, son ambiance… De mauvais souvenirs certes, mais qui m’ont appris des choses, qui m’ont endurcis. Mes compagnons eux découvrent l’étage et je leur souhaite bon courage. Mais cette fois, je sens que nous sommes attendus, ce qui est normal en même temps avec ce qu’on a déclenché ici. Quelque chose ne va pas. Oui, je ne vois personne travailler, c’est comme si… comme si…

    Le sol tremble. L’étage tremble et commence à gronder. Qu’est-ce que c’est que ça ? Je n’ai pas le souvenir d’un tel carnage ici. Le sol s’ouvre, nous sépare les uns des autres. Quoi ? C’est quoi ça ? Des murs en ressortent remontant jusqu’au plafond. Merde j’aurais pu passer dessus… me voilà isolé des autres. La température a encore augmenté, ça en devient même étouffant ! Que faire ? J’en sais rien, mais à ce que je vois, je n’ai pas d’autre choix que d’avancer. Je suis sur mes gardes et avance avec l’épée à la main. M’approchant d’un virage, j’ai le malheur de poser les doigts sur le mur d’à côté. Ahhhhh…. Putain c’est chaud ! J’avance doucement au cas où et au moment où je passe le coin, une bête bizarre me bondi dessus et me plaque au sol. Qu’est-ce que ? Ah c’est une autre chimère… Sale bête, dégage de là, j’ai le dos qui chauffe là par terre. D’un coup de poing je l’envoi sur le mur à côté et le fini avec l’épée. Mais à peine ai-je le temps de me retourner que d’autres courts sur moi, hurlant de leurs voix plus que désagréable.

    - FERMEZ-LAAAAAAAA !!!

    Je charge sur eux et commence à combattre ces sales créatures comme je le peux dans cet étroit couloir. Ma détermination est au rendez-vous malgré les surprises rencontrées. Je sais que c’est un genre d’épreuve à passer pour accéder à l’étage supérieur. Ça me semble logique après tout. Nous n’avons eu aucune difficulté jusque-là et voici que comme par magie un labyrinthe apparait ici. Enfin bon, ce n’est pas pour autant que je dois prendre tout ça à la légère, c’est d’Impel Down qu’il s’agit et je doute que ce soit la pire chose que je vais voir. La chaleur m’assèche la bouche petit à petit, ces monstres qui n’arrêtent pas de revenir à la charge… J’en ai assez putain ! Assez perdu de temps comme ça à simplement les blesser. Je dois les achever au possible. L’une me mord l’épaule dans mon dos et me fait crier comme une enflure. J’ai beau gigoter comme un dauphin, rien à faire il ne lâche pas prise. Ok mon coco, tu vas le regretter. Je saute sur un mur, pose mon pied dessus et me propulse en arrière afin d’écraser ce truc contre l’autre mur. Sa mâchoire relâche mon épaule, enfin ! Les autres ne se sont pas arrêtés pour autant, je dois toujours les gérer en même temps que celle qui tombe de mon dos. Ça devient insupportable là avec cette chaleur. Et puis je ne suis pas très efficace avec une épée. Laissons donc nos poings et nos jambes montrer à cette prison que le Lion n’est pas un petit joueur. Je plante l’épée dans le crâne d’un et l’abandonne temporairement histoire d’être à l’aise.

    - BÊTES DE MES DEUX !!

    Mes poings et mes jambes… voilà mon vrai style de combat. Des dents, des becs, des trucs bizarres… j’en casse ! Des pattes, des côtes, des os… j’en brise ! Plus rien de m’arrête, je les enchaine comme je peux, mais j’y arrive car mes nerfs ont pris le dessus à présent. Je maitrise totalement leurs attaques dans ce couloir qui les empêchent de tous venir d’un coup. Oui, plus que quelques-uns et… Enfin ! Plus un seul ne bouge à présent. Je peux donc souffler un petit peu dans ce climat des enfers. Maintenant je comprends encore plus pourquoi l’étage est surnommé ainsi. J’avance et arrive au prochain tournant face à un mur rouge, tout rouge ! De la chaleur ? Oui il en émane. A priori, si je veux passer, il faut que je l’escalade. Mais comment ? Si je le touche, mes mains vont ramassés et je ne pourrais plus rien faire avec. Cette épée que j’ai repris avec moi… pfff inutile. Ah, j’ai peut-être une idée ! J’enlève mon T-shirt et le tend un peu histoire de voir si je peux en faire ce que je veux. Hmmm, ça pourrait faire l’affaire. Je le déchire en deux et en fait des couches épaisses pour chaque main. Après analyse des prise éventuelles à utiliser pour grimper, je balance l’épée de l’autre côté du mur. Après avoir pris mon élan, me voilà élancé. Je pose mes mains enroulées de tissus dans les trous et comment vite à ressentir la chaleur. Putain, plus vite, je dois grimper, vite ! Comme par hasard mon pied glisse et je retombe de quelques mètres sur le sol. MERDE ! Aller, je dois le faire, y-a pas d’autre solution. Reprenant mon élan, je re-grimpe et arrive à l’endroit où j’ai glissé. Aller plus que quelques mètres, en plus le tissus commence à s’enlever mes doigts sont super chaud, à la limite du brulant… Vite ! Aller, plus que… Ahhh mon téton touche le mur et me brule bien comme il faut. J’en ai même une larme à l’œil, mais je dois serrer les dents et continuer. Plus qu’une prise et j’arrive au sommet. Hop ! Bon, maintenant la descente. Je remarque au loin que le sol est troué et qu’une rivière de feu sépare l’autre côté. Hmmm, ça fait long quand même. Et si j’utilisais les murs sur les côtés dès ici pour courir en faisant des bons d’un côté à l’autre pour arriver jusqu’à l’autre bout ? C’est risqué je le reconnais, mais en même temps comment est-ce que je fais d’en bas ? Oh et puis y-a l’épée aussi en bas. Tant pis, je dois essayer, de toute façon je vais mourir si je reste là. Bon voyons voir, j’y arrivais bien quand avant à Suna Land. J’ai toujours réussi à grimper aux endroits les plus dangereux jusqu’à aujourd’hui… Un don que la mère nature m’a refilé surement !

    C’est parti ! Un pas ici, un pas de l’autre côté, un ici un de l’autre… Je descends au fur et à mesure, mais je devrais réussir à passer de l’autre côté. Mes jambes commencent à fatiguer n’empêche ! Aller encore un peu et me voilà arriver au sol. Ouf, c’était plus fatiguant que ce que je pensais. Une petite pause serait la bienvenue… Quoi que non ! Pas de temps à perde. Les autres ont surement réussi à passer et doivent m’attendre. Du moins j’espère. J’avance dans un long couloir et arrive à un autre virage. Bon qu’est-ce qui m’attends cette fois-ci ? Je serre les tissus dans mes mains pour en faire un poing compact au cas où. Agréablement surpris de voir que rien ne m’attendait ici. Rien ? Mais bien sûr ! En regardant les murs, des espèces de canons à vapeurs viennent d’en ressortir. Une odeur à m’en faire presque gerber ! Je renferme mon nez dans le tissu avec ma main et observe. Ça souffle à différentes hauteurs, dans différentes directions et à des rythmes irréguliers. Enfin, en observant un peu plus je remarque que certains fonctionnent en syncro. Ces pièges, ils n’ont pas été faits pour que personne ne puisse les traverser. Non, ils veulent qu’il y ait des survivants pour d’autres épreuves aux étages supérieurs. Bon voyons, moi qui suis pas mal calé en construction, je devrais pouvoir déchiffrer les mécanismes. Hmmm… Celui-ci… Et si je passe d’abords par ic… hmm… Et là, ça…Oui… Non, plutôt…

    Après quelques minutes d’analyse, j’arrive enfin à trouver  comment passer en mémorisant chaque passage. Il y a certains endroits où je vais devoir faire une pause, d’autres où je vais devoir me baisser, sauter, me coller au mur, ramper… Bref, une vraie épreuve de gladiateur. Sauf que là, c’est pas un gladiateur qui passe, mais un Lion ! Qui sait, j’aurais peut-être un gladiateur à battre à la sortie de cage ? Assez perdu de temps, j’y vais. Là, je saute… là j’attends… PCHHHHH, je passe vite… PCHHHHH. Ici, hop ! PCHHHH…

    J’arrive finalement à passer de l’autre côté et soupir un bon coup. Bordel de merde, c’était chaud… sans dec’ ? Tout est chaud dans cet étage… Moi aussi d’ailleurs ! J’arrive pas à croire que j’ai réussi à passer tous ces pièges. J’avance donc et arrive à la fin d’un couloir. Face à moi ? L’escalier menant à l’étage supérieur sûrement. Oui c’est bien ça. Je sors du labyrinthe et regarde de l’autre côté des murs voir si les autres vont ressortir aussi. En tout, cinq couloirs. Donc c’est bien du sur-mesure tout ce bordel. Je vais aller m’installer sur les marche en attendant que les autres arrivent… j’ai trop chaud !
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      Le monde cruel stipule que seul le plus fort l'emporte. Chacun pour sa pomme, c'est une règle que démontre la prison elle-même en nous séparant les uns des autres. Ah, si j'avais su… Mes mains sont libres de tout mouvement sans la chaîne qui les relie, mais il reste encore les menottes m'empêchant d'user pleinement mes pouvoirs.

      Niveau -4, une température bien plus chaude que dessous. Comment se fait-il qu'on ne le remarque pas de ma cellule ? Au début, cette sensation fut des plus agréables. Les cheveux se séchant, les vêtements gouttant, les stalactites du nez disparaissant… Le sang emprisonné par la glace, d'anciennes blessures, coulèrent enfin. Un liquide chaud qui réconforte mon corps. Une statue de gel que l'on libère enfin. Ah… Ah ! Très vite, ça passe au-delà du confort et du réconfort. De chaud, ça passe à la canicule. Je manquais même de faire un choc thermique, moi qui ai passé tant de temps dans le froid.

      En bas, la peau des pieds reste collée au sol. Ici, elle se fait calcinée. Bien vite, je déchirais mon haut pour entourer mes jambes de ce tissu. Ce n'était pas une protection infaillible, mais au moins je pouvais marcher sans hurler à la mort. Rapidement, mon corps passa des gouttes d'eau de la glace à des gouttes de sueur.

      Puis vinrent les mots d'Impel Down. Procédure Hancock ? Attends… Le vent glacial du -5 ? Quelqu'un a fait demi-tour ? Derrière, le chemin menant à l'escalier pour descendre est bloqué. Alors quoi ? Une simple tactique pour nous dissuader de rebrousser chemin ? Sans doute, car il y a personne en bas… Non ?

      Et devant, des créatures invraisemblables. On aurait dit que l'on avait amené un enfant dans un zoo, et qu'il devait compléter un puzzle avec les animaux. Sauf qu'il est pas doué pour le puzzle, vraiment pas du tout… Je peux comprendre qu'on puisse confondre les poils d'un ours avec ceux d'un lapin, mais pas des couleurs différentes. Y a une chimère arc-en-ciel dans le lot ! L'enfant est daltonien ou quoi ?

      Mais ce n'est pas le moment de faire de l'humour, les voilà qui foncent droit sur moi. Pourquoi ne suis-je pas resté sagement dans ma cellule ? Dans l'une de mes mains, je tiens la matraque que j'avais prise au cyborg, quelques temps plus tôt. Je la tends devant moi, et la première bête fonce dessus. Héhé, tu ne sais pas que cette arme est électrique ? Je vois la mâchoire se refermer sur le bâton, et éclater comme si c'était du beure. Certes, mais la chimère, elle, est… en bonne santé ? Erf, les batteries sont vides ! Tant pis, j'envoie un poing dans sa direction pendant qu'elle mâchouille les restes de la matraque. Je l'atteins, mais un autre animal vient sur le côté dans le même temps. Je ne peux plus esquiver, pris dans mon élan, je place donc mon bras restant en protection. Les dents du bas s'enfoncent dans ma chaire, pas ceux du haut. Comme elles sont à la même hauteur, et que certaines se heurtent au granit marin de mon poignet, il arrête net sa morsure avant que sa dent ne se brise entièrement. Tu devrais voir un dentiste toi. Et moi un médecin ? Ouais, je sais. En tout cas, la présence de ces menottes fit qu'il ne déchiqueta pas mon bras, il enfonça à peine ses dents pour faire apparaître le sang.

      Ah, si seulement j'avais mes pouvoirs. Bon, la menace d'avoir une poitrine ou une moustache n'aurait pas fonctionnée. Toute façon, vous êtes déjà suffisamment bizarre. Mais j'aurais pu améliorer ma propre condition. Pas le choix, je continue de faire des pieds et des mains contre ces chimères, profitant de la solidité des menottes pour me protéger, bien que le sang coule le long de mes poignets.

      Là, des tuyaux apparaissent sur les murs, ne signalant rien de bon. Pourtant, la vapeur qui s'en dégageait semblait former un barrage suffisamment puissant pour que ces animaux ne me suivent pas. Je n'allais tout de même pas y passer la journée, surtout que je risquais d'y rester. Si seulement j'avais mes pouvoirs…

      Courant en direction des pièges, je n'avais pas le temps de réfléchir longtemps. Je pris appuie sur la tête de la bête à la mâchoire meurtrie, et bondis sur l'un des tuyaux dépassant du mur. Sans nul doute pensaient-ils qu'on n'allait pas s'approcher de ces engins ? Hors, la vapeur coule à l'intérieur pour sortir droit devant. Donc en étant au-dessus… Ah ! Y a des tuyaux au-dessus des tuyaux pour éviter ça ! Heureusement, celui-là n'a fait qu'effleurer ma jambe. J'essaie de me frayer un chemin en passant sur les tuyaux, cherchant à atteindre la rangée la plus haute, pour arriver au bout le plus en forme possible.

      Derrière moi, un hurlement se fit entendre. L'une des chimères avait tenté de me suivre, mais elle n'eut pas ma chance, ou mon ingéniosité. Cerveau de pingouin dans l'assemblage, sans doute. Une fois au bout, voyant les escaliers, je ne pus m'empêcher de m'assoir, à bout de souffle. La chaleur, je la sentirais lorsque le taux d'adrénaline chutera de nouveau. Pourquoi j'ai quitté ma cellule moi…

      " Tu peux faire quelque chose pour les menottes aussi ? "

      Je disais cela dans un soupir, au blond qui se trouvait déjà là. A présent, ma voix était normale, mes cordes vocales n'étaient plus gelées par le froid. Tiens, le blond… Lui et moi ça fait deux. Mais où sont les autres ?  

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    Ce cri.

    Avec cette voix qui me parvient du plafond béant c’est une part toute disparue de moi qui perce mon tympan et résonne dans mon crâne. A travers le vent, à travers le froid qu’enfin je ressens comme on ressent le fer à peine forgé qui brûle encore la peau, mon nom. Les mots sont porteurs de tant et tant de sens à Impel Down. Quand le noir a étouffé les sons pendant si longtemps, ils ont une saveur nouvelle à les entendre. Ils portent la vie de ce qu’ils décrivent et ils me font résister là où je ne peux juste pas flancher.

    Ce cri, mon nom.

    Rimbau l’a employé, je me souviens maintenant. C’était dans le brouillard encore tout éteint où ils m’ont trouvé, c’était avant l’arrivée des morts qui ne le savaient pas encore, avec leurs torches et leurs essences. C’était avant mon réveil et je ne pouvais rien faire que me taire et ouvrir les paupières. Mais ici, ici dans cette brume toute blanche, je peux répondre. Elle n’entend pas bien sûr. Même le monstre à côté n’entend rien. Mais lui c’est parce qu’il est déjà gelé. Lui non plus ne savait pas, lui et ses flammes.

    Izya…

    Un murmure, son nom.

    Izya Sélindé, fille de Géralt le forgeron de Scarlet Town. Izya Sélindé, gamine aux ailettes trop dégourdies et à la lame rendue studieuse par la malice. On croise tout un monde dans les profondeurs d’Impel. 1612, quinze ans passés et tant de choses perdues, révolues, ou transformées. Des souvenirs qui pour certains attendent dehors.

    Dehors. Là-haut. Convaincre, les sons reviennent et dansent devant moi. Ils ont la forme de cette chaîne qui pend devant. Je la saisis, sous un dernier mugissement d’agonie de la bête au feu pris dans la glace. Un pion sacrifié, et combien d’autres avant l’abandon. La tempête levée par ces gens qui surveillent et craignent et essaient me fait osciller comme un pendule, je ne remonte que par secousses. Hisse-et-oh, matelot. Hisse. Et.

    Haut.

    La mer. Tanguer ainsi, abandonné à des efforts qui ne sont pas les miens m’amène d’autres images, d’autres souvenirs. Du bleu, du bleu avant le rouge de l’étage où je reviens. Des immensités qui passent trop vite, que j’oublie sitôt atteinte la zone où les maillons d’acier se mettent à chauffer de nouveau, à reprendre leur teinte cramoisie puis à piquer, à bouillir sans céder. Je transpire à nouveau, mes poils nus se dessèchent et en même temps volent aux courants d’air ardent. Je sens Rimbau et Reyson et Maya non loin. Quelque chose me picote sans que je ne sache où, ce doit être ces fantômes qui m’attendent dehors. Jack et les autres. Jack ? Je crois.

    Je sens la proximité de la rouquine. Qui es-tu…

    Ses yeux ne répondent pas, ils sont dilatés par la chaleur ambiante comme les narines de cette forme hybride qu’elle a revêtue, mi-femme mi-monstre. Comme les miennes sans doute. Sans attendre nous poursuivons dans le couloir désormais libéré. Au milieu des craquements et des sifflements du feu qui purifie, il y a un grand silence d’après bataille. Il y avait d’autres monstres que le mien pour les accueillir, et leurs restes jonchent le sol sous nos pieds. A travers mes orteils je ressens, toujours plus je ressens. Il y a dans ces flaques leurs anciennes vies plus dégénérées que la mienne, que j’inspire et qui m’inspirent. J’avais oublié ce lien au fluide vital, ce fourmillement à côtoyer celui d’un autre. Leur sang n’est pas le mien mais il a été si durement mêlé à d’autres qui n’étaient pas non plus semblables qu’une partie s’assimile et me rend cette force que déjà j’avais perdue en rechutant dans le froid éternel. Cette force qui me porte et qui la porte, elle. La même.

    Du coin de l’œil j’avise le profil d’Izya. Il y a quelque chose maintenant qu’elle est une femme, quelque chose chez elle. Plus que le simple souvenir de sa jeunesse et de la mienne, plus que cette sensation inconnue tout à l’heure à la tenir contre moi. J’ai changé, elle aussi, mais nous sommes restés les mêmes. Les mêmes que quoi, les mêmes que quand… Les vents bouillonnants me soufflent des mots que je n’entends pas. Un dernier obstacle nous barre le chemin. L’eau fuse et gicle et cuit littéralement le passage vers la sortie à la vapeur. Elle et ses écailles, peut-être. Moi et mon démon, probablement. On passerait. Elle noircirait un peu, je volèterai gaiement sous formes de petites gouttes, mais on passerait. Ce serait douloureux par contre. Trop pour nous.

    Mais les tuyaux sont nés droits et sont faits pour être tordus, bouchés, pliés, cassés. Avec une forgeronne dans les bottes et l’envie de passer qui nous taraude, nous sommes bons à ça. Les pierres du pavement défoncé tout juste arpenté par nos soles s’enfoncent dans les goulets de métal et, les mains bien un peu roussies, bien un peu engourdies par trop de sang, trop de vie, nous regardons Impel Down imploser. Bien sûr il ne s’agit que de machineries localisées mais le bruit est exutoire, mais la vision est augure du chaos qui précède la liberté. Et derrière, la joyeuse bande. Reyson et Kan en train de parler affaires, Maya nettoyant son orbite sombre des déchets accumulés au cours du combat, Rimbau qui vomit sa bile et ses dents, cet autre gars et ses mécaniques qui roulent, mais vivants, mais tous vivants. Leurs regards m’interpellent, et plus.

    « Tahar. »

    Avant les tracas du dessus, avant la suite qui s’annonce, ils veulent. Ils veulent des mots. Ils veulent mes mots pour savoir qui je suis devenu, qui je suis vraiment maintenant.

    Tahar… Oui c’est ainsi qu’on m’appelait. Tahar le Rouge. C’était mon nom. Je suis Tahar le Blanc et je reviens vers vous en ce moment décisif.

    Ils ne comprennent pas, je n’ai pas dû tellement changer en fait.

    La neige, le blanc ? Non ? Personne ?



    Bon. La suite.

    La suite, en haut des marches.


    Live Free or Die Hard [1625] - Page 2 661875SignTahar
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    Impel Down, 46 minutes avant le renouveau



    Tout le monde essaye de grimper. De sauver sa peau. J’ai plus à me préoccuper de Tahar maintenant, y doit être en train de se chamailler avec des pointures suffisamment grandiloquentes pour m’aplatir sans demander pardon. Non, là, je suis seul au milieu d’un dédale, comme les autres.

    Les bestioles qui s’approchent m’effraient pas. Je sais pas si c’est de la chance mais face à mes flingues aucune peut s’approcher. Ah oui, on a du oublier de vous le dire, je suis quand même le meilleur pistolero d’élite de cette prison.

    Je cours dans les couloirs, une poussée d’adrénaline de Duke Nukem me titillant l’estomac. J’ai l’impression d’avoir un regain d’énergie, l’ultime qui vous permet de survivre avant l’épuisement. Je tiendrai jamais jusqu’en haut c’est pas possible.


    « Tu as donc réussi. C’est assez impressionnant. »



    Magic Mike. Te voilà en pleine bourre mon vieux, comme à la belle époque.


    « J’ai pas le temps de traîner ici avec toi. La leçon c’était tout à l’heure.

    - On a quitté notre pièce, je dois accomplir mon travail tu le sais bien. »



    Y me saute dessus sans plus de cérémonie. Les animus qui l’accompagnent me paraissent soudain beaucoup plus difficiles à gérer. Je dois pas prendre de coups, pas prendre de coups.

    Sacrée esquive, je garde au maximum la distance. Mes pétoires plombent sans faiblir et ses armes luisent sans tressaillir. Il est temps de régler une affaire, pas d’autre possibilité. Ma balle lui érafle l’épaule, il lit dans mon jeu, m’ajuste comme il faut.

    Le nunchaku décrit une courbe onctueuse avant de venir s’abattre sur ma joue droite. Je vois le néon fluorescent se rapprocher lentement de mes tempes. Je vais prendre cher comme on dit, les deux dernières heures défilent devant mes yeux rougis par la fatigue.

    Le bruit est mat, ma mâchoire se barre. Le coup, où le réflexe, me propulse sur quelques mètres, mais je retombe sur mes pattes. J’ai pas eu mal. Je masse lentement mon visage et je le sens se reformer. Que... ?
    Autour de moi, plusieurs feuilles de papier volètent avant de retomber sur le sol brûlant. Non, me dites pas que c’est...


    « Un logia donc. »


    Mike a pas l’air d’en croire ses oreilles. Et bordel moi non plus ! Ce que je viens d’avaler m’a changé en un putain d’être immatériel, comme Tahar, comme les enculés qui prennent les grandes places de ce monde.

    Un rire sonore et volubile sort de ma gorge. Je ris, encore et encore, jusqu’à ce que des larmes perlent pour dévaler ma gueule abîmée.


    « Qu’est-ce qui se passe encore ? Tu cèdes aux sirènes de la puissance toi aussi ? »



    Je me calme, souffle un bon coup, vrai que j’ai pas beaucoup de temps.


    « Non Mike. Je me disais juste que j’aurai plus à faire la queue pour acheter du putain de parchemin. Et que je sais où je vais ranger mes poèmes maintenant. »



    Haha, cette farce.


    « S’cuse moi. On va reprendre, on en était où déjà ? À la conjugaison ou à la grammaire ? »



    ***




    Impel Down, 21 minutes avant le renouveau





    Pas de haki le Mike, mais du fil à retordre. On se reverra un peu plus haut.


    Je suis encore en chemin. Et ma cavalcade vigoureuse est sur le point de laisser sa place au contrecoup mal avisé. Je commence à me familiariser avec ce nouveau pouvoir. Le feu ça brûle grave, c’est bien vrai. En me pliant un max je peux me propulser vers le haut et planer un tout petit moment. J’ai pu voir vers où me diriger.

    Mais y’a encore quelques petits points que je dois clarifier dans ma caboche. Ici bas, y’a des choses assez monstrueuses. Rien que l’espèce de clebs géant en feu qu’est tombé au cinquième m’a provoqué quasiment autant d’effroi que les petits lycéens que j’avais aperçu un jour manifester contre leur prof de potions avec des « À bas l’Rogue » tatoués sur leurs robes de sorciers. C’est dire l’effroi dans le beffroi.

    Je suis pas à leur niveau. Je suis pas au niveau des Tahar, des monstres, des dirigeants, des jansénistes, de tous ces obsédés de la toute puissance et de sa petite vertu. De ce point de vue là, je suis qu’un pion parmi tant d’autres, le prisonnier n° 0074815162342 qui a réussi on sait pas trop comment à se barrer de sa cellule et à venir foutre un petit bordel dans les profondeurs de l’enfer. Je servirai à pas grand chose si je fonce dans la mêlée comme un abruti, des clampins y’en a beaucoup dans ce bouge. Faut que je sache ce que je peux faire, quelque chose à ma portée qui simplifierait l’évasion de tout le monde.


    Je suis bon au tir. Ouais, sacrément même, je suis capable de dégommer une bouteille en m’assurant que les débris formeront une étoile de shérif au sol. Alors je vais m’en servir.

    Je suis un mec de papier. Pas très à l’aise avec sa nouvelle aptitude mais insensible aux frappes du menu fretin du coin. Alors je vais m’en servir.

    Je sais faire péter des choses avec soupleté et agilesse. Les feux d’artifice ça me connaît bien, la fête nationale c’est tous les jours dans mon slip. Alors je vais m’en servir.



    Reste plus qu’a faire dans la dentelle, accepter l’ombre pour diffracter la lumière.
    Alors à chacun de mes passages dans les airs via mon esprit léger, je repère les caméras et je les éclate. Oui y’en a beaucoup, oui l’endroit est grand. Mais y’a certains quartiers où vous aurez plus aucune visibilité mes cocos. Travailler en aveugle, ça vous frustrerait pas un ponte ou deux ça ? J’ai encore quelques bâtons de dynamite à garder pour plus tard. En remontant, faudra faire un tour dans la salle de contrôle.



    ***






    Impel Down, 124 secondes avant le renouveau




    J’ai retrouvé Kan et j’ai reconnu la borgne. Je vois Tahar qui arrive avec la geignarde rougeoyante. Et je vois un type qui va bien m’aider. Reyson. Je lui ai pas beaucoup parlé lors de mon séjour avec les Saigneurs mais je connais ses capacités. Un drôle de type, avec ses facéties hormonales.


    «  Hey Reys, tu peux utiliser ton pouvoir ? »


    Y me montre ses mains menottées. Je peux essayer de gérer ça l’ami. Mes doigts s’effilochent soudain, prennent une couleur de vieux parchemin et commencent à se façonner. Les collègues en présence, y compris celui qui n’a pas de montre parce qu’y décide de l’heure qu’il est, me portent des regards empreints d’un étonnement certain.


    « J’ai fait les soldes. »


    Mes doigts frôlent les menottes du zigue, je ressens soudain une grande fatigue. Je suis devenu une tapette du granit à présent. Le papier se tord, épouse la forme de la serrure petit à petit, c’est assez complexe de travailler dans la minutie alors qu’une heure plus tôt on s’occupait plutôt de gros modèles.

    Click, ça s’ouvre, l’autre D. est libre.

    Je m’effondre à quatre pattes pour vomir le repas de l’avant-veille qui visiblement était pas si bien descendu.

    Tahar nous harangue avec son speech. L’a meilleure mine, va peut être pouvoir commencer à assumer son rôle. Ah ces leaders de merde.


    «  Reys, tu pourrais ? »


    Y comprend. Je sens des doigts aiguisés pénétrer franchement dans ma chair qui ne s’effeuille pas, mes muscles gonflent soudain et un cri rauque sort de ma bouche empâtée. Les hormones de vigueur que j’avais jamais eu l’occasion de tester bouillonnent en moi comme un tigre dans une cage toujours trop petite.



    ***




    Impel Down, 20 secondes après le renouveau.


    J’ai une patate pas possible, on s’apprête à monter les marches vers le niveau supérieur. En avant les copains, la deuxième mi-temps commence.
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