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Dans la jungle, terrible jungle...

Chaleur étouffante…

Même pour une femme comme moi qui supporte plutôt bien la chaleur, ça devient compliqué. L’atmosphère est lourde, humide, mais selon les dires de Jack, c’est normal : nous approchons d’une île pour ou moins tripocal, ou un truc du genre dont il a oublié le mot, bien trop compliqué lorsque ça dépasse deux syllabes qu’il ajoute le plus naturellement du monde. Enfin, qu’Anthrax me traduit en ajoutant son rire de psychopathe et quelques injures à l’égard de son maitre légitime... Ils me disent ça pendant ma tournée de rafraichissement, à base de jus de pastèques, de glace pillée et d’un petit parasol pour la décoration. Lorsque je lui tourne le dos, c’est pour voir les membres de l’équipage chercher la fraicheur et l’ombre comme ils le peuvent. Il n’y a qu’une brise légère et un soleil de plomb, rien de bien folichon en somme.

Hinhinhin ! Donne-moi un flingue ! Donne-moi un flingue ! Je vais l’tuer ! Je vais l’tuer ! Ha ! Et après, je le mangerai ! Hinhinhin !

Anthrax me bondit sur l’épaule et me secoue dans tous les sens, désignant du doigt un oiseau coloré posée au sommet du mât qu’il observe avec l’œil vif d’une petite crasse sans pitié. Il salive d’avance rien qu’à l’idée de la plomber. Je n’en peux plus d’avoir ces conversations avec lui, ou ce qu’on peut appeler de loin « conversation ». Anthrax parle que de tuer et de manger. En y ajoutant plusieurs insultes de très bon gout. Ça devrait pas me changer de l’équipage en général, mais faire la discussion qu’avec un macaque, à force, ça use.

Hiiiii ! Un flingue ! Je peux l’avoir ! Je peux l’avoir !

Il bondit et s’accroche au premier cordage qu’il croise, en essayant de le grimper. Malheureusement pour lui, il s’emmêle dedans et avant de réussir à se démêler, l’oiseau s’envole. Il m’appelle au secours, la tête en bas en se balançant de gauche à droite, jurant après ce putain de navire comme il l’appelle... Je lui colle une taloche et le ramène sur mon épaule ou il se tient, un peu chancelant… Il finit par s’y allonger sous mon œil méfiant. J’aime pas ce singe, c’est un miniature de Jack, avec un concentré de chaos placé dans un corps minuscule. Autant dire que ça sent les emmerdes…

Regarde-moi cette bande de tête de nœuds…

Il s’installe confortablement, se met la tête en bas, se tortille dans tous les sens en s’accrochant à mon oreille, puis mes cheveux, puis mes lunettes, des fois que l’agacement soit pas déjà à un bon level… Jack a rassemblé tout le monde, de ce que j’en comprends. Anthrax me dit qu’il a une déclaration à faire… Mais ses gesticulations me tapent sur le système, et je m’en vais le lui dire.

Anthrax…
T’as une banane ?
J’vais te tuer avant la fin. J’te jure.
Contre une banane, je me tais ! Promis ! Promis !

J’soupire et sors de mon plateau une banane. Il l’attrape, l’épluche, s’installe confortablement et commence à la manger en me souriant de toutes ses dents entre chaque bouchée. Jack parle, les autres semblent fascinés, et Anthrax se balance d’avant en arrière en me souriant toujours… Les mots des autres sont absurdes, sans sens, je n’y comprends rien.

Anthrax ?
Gnhnhnhnh…
Qu’est-ce qu’il a dit ?
J’ai promis de me taire… Hinhinhinhin… Je suis diabo-

VLAM !

Le singe vole quelques mètres et rencontre la tête de son maitre tandis que je tente de le tabasser à coup de plateau en acier.

ANTHRAX ! JE VAIS TE DEFONCER ! TRADUIS !
Hi !
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J'ai un truc à vous dire les gars. Ce genre de truc. Non, m'mirez pas comme ça, comme si on était en rupture. On est des pirates, pas des rosses. Non c'que j'veux vous baver, c'est une nouvelle, le genre... bonne? Le vent est fort, le temps est bon, la lumière point, c'est le bon moment. Posez vous. Faites comme d'hab'. Voila, buvez un coup, ça ira mieux. Filez m'en même. Allez file, file Joseph. J'ai soif, j'suis nerveux. Voila, bien vu mec. Vrai qu'elle est bonne c'te gnôle, elle glisse. On en était où?

Un coup d'poêle, qui résonne. J'avais presque oublié que Hope et Anthrax étaient d'venu les meilleurs potes du monde. Sont mignons. S'entendent bien, parce qu'elle n'entend plus. Comme quoi le malheur des eux fait parfois l'malheur des autres. Ou un truc comme ça. J'lance la 'teille. Walt' chope au vol, puis passe à Kiril. Eux aussi s'entendent bien. Et niveau picole, on est tous d'accord. J'observe les expressions. J'vois ces coins d'sourire, ceux qui annonce le carnage, ceux qui l'miroite. Mais apparemment, y en aura pas. Pas l'même genre que d'habitude,  parce que sinon, on se répéterait.

Les gars...

Les gueules se tournent, les mires interrogent. J'ai pas l'habitude de parler. Surtout pas sérieusement.

J'suis Corsaire.
 

Froncements de sourcil.

J'ai eu droit à la totale, l'coup d'den-den d'l'amiral, la conv' super chiante, le ton blagueur, voyez l'tableau.


J'apprécie le silence.

Les choses vont un peu changer j'imagine. Mais pas vraiment.

Je fais mon plus grand sourire, celui des méchants.
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Ah ben ça... J'l'aurais pas vu venir, même avec des danseuses autours. Jack est un corsaire, il a un grand chapeau, d'beau draps sur les épaules et compagnie, c'est ça qu'ça veut dire ou bien ? Je retrinque un coup histoire de digérer la chose. J'le remire... Non, pas d'chapeau ou autre froques plus allucubrantes que d'habitude... Enfin bon, j'vais l'croire sur c'qui dit du coup...

"Aha, et ça va nous changer quoi ?"

S'pas pour dire, mais pirate, corsaire, flibustier et compagnie... J'fais pas vraiment la différence. Y'a un gus qui s'penche vers moi et qui m'sussure qu'tant qu'on reste la moindre dans les clous, la marine nous lâchera la grappe. Erf... J'l'aime bien, moi, la marine... Les filles ont des min-jupes là-bas... J'fais signe au gus de s'la fermer et d'continuer c'qu'il faisait. En d'autres mot ? J'lui fout un trempe. Et lui ben il reprend ses ciseaux et continuer d'tailler dans ma tignasse qu'a décidé d'faire un coucou magistral depuis hier soir, 'stoire d'montrer c'que viril veut dire. Dans un sens, ça m'gênais pas tant qu'ça... S'juste que...

"Hrrrrr. Hrrr-Hrrrrrrrrrr ! Tpeuh !"

J'pensais quoi ? Ah ouais, s'jusque que c'est un peu chiant les boules de poils...
Bref, j'écoute à moitié c'qu'il se dit autours et j'fixe le lopin d'terre qui s'approche. On aura pas mis long pour l'atteindre, mais s'tant mieux dans un sens. J'sais pas c'qui y'aura d'ssus, mais y'a un truc qui m'dit qu'c'est pas tout joli. Et nous connaissant, ça risque d'pas dev'nir mieux avec nous dans les parages. Encore une fois, j'me r'tourne vers Jack, après tout, c'lui l'patron maintenant.

"Bref, c'quoi l'plan c'te fois-ci ?"


Dernière édition par Walters Scott le Mer 31 Juil 2013 - 11:55, édité 1 fois
    Corsaire, le mot paraissait flotter dans l'air devant Joseph. Il avait l'impression que pour un peu qu'il tendit la main, il pourrait l'attraper. Une impression trompeuse cela va sans dire. L'heure de gloire n'était pas encore arrivé pour l'ex-agent du CP5 Joseph "Crack" Patchett. Il allait devoir grandir à l'ombre de l'étoile qu'était Jack. Et quel astre resplendissant il faisait, lui, la colère faite homme. Qui mieux que lui pour porter le titre de Wrath. Qui mieux que Jack Calughan incarnait ce qui faisait le pirate à savoir l'absence totale de morale et le goût de la violence ? Personne.

    A cet instant sur le Kultuur, Crack Joe vibrait de tout cœur avec les Saigneurs. Une ère glorieuse s'ouvrait devant eux. Le titre de Capitaine Corsaire était un permis de piller dispensé par le Gouvernement Mondial. Il suffit de regarder le sourire du Sans Honneur pour s'en rendre compte, celui-ci n'avait nul maître. Joseph en était fébrile, ses poings se serraient convulsivement alors qu'il fixait son capitaine. Magnifique ! A eux la belle vie ! A eux la gloire ! Enfin encore plus qu'avant !

    "Ce que..."

    Une nouvelle fois une explosion de décibels retentit, laissant ceux qui avaient été trop lent à réagir les oreilles une nouvelles fois en sang. Saloperies de légumes, ça vous gâchait tout votre effet. Crack Joe était prêt à se lancer dans un grand discours. Il savait comment s'y prendre, après tout, il avait du Charisme non ? Il aurait enflammé cette bande de criminels en un rien de temps, tous autant qu'ils sont ! Les citrouilles, les afro, les punk et même les écrivaillons ! Ils auraient retournés l'île et... Bah, encore un rêve qui s'envole. Il devrait faire passer son enthousiasme autrement. S'il ne pouvait parler, il devrait donc... Heureusement qu'il restait les pancartes. Ça jurait terriblement avec le style classieux que voulait se donner ce brave Joseph mais nécessité faisait loi et puis le ridicule n'a jamais tué personne. Pas vrai ?
     
    Joseph Patchett a écrit:
    Ce que ça va changer pour nous ?
    Mais ça va tout changer ! Boss, le Gouvernement Mondial a enfin reconnu votre valeur ! Vous êtes un des sept capitaine corsaires ! Le monde entier connaitra et craindra le nom de Jack "Wrath" Calughan !
     
    Joseph Patchett a écrit:
    Avec ça on est au dessus des lois ! On peut faire encore plus ce qu'on veut qu'avant ! Ce titre, c'est un permis de piller !
    Et le mieux dans tout ça, c'est que le Gouvernement Mondial va s'faire mettre profond !
     
    Joseph Patchett a écrit:
    Maintenant, il faudra simplement s'assurer de ne pas laisser de témoins... Evil or Very Mad 
     
    Et Crack Joe d'accompagner la présentation de sa dernière pancarte, dans une indifférence générale, d'un large sourire qui se voulait cruel. Pauvre Joseph, avec les pancartes il était plus difficile d'attirer l'attention et pourtant il y mettait du sien. Il fallait voir comment il avait sué pour écrire rapidement sur ses pancartes. Il avait même pris la peine de dessiner un petit diable sur la dernière pour bien montrer qu'il ne plaisantait pas et pourtant il était ignoré ! Qu'elle était donc cette malédiction ?! L'absence d'attention à son égard déplaisait à Joseph au plus haut point. C'était encore un coup de la déesse de la Chance. Ce légume était un de Ses cadeaux à l'égard du malheureux Patchett. Plus de grands discours, plus d'yeux captivés, plus rien. Maudits légumes du Démon... Et puis c'était quoi cette île d'ailleurs ? Non parce que parler de pillage c'était bien beau mais encore fallait il qu'il y ait quelque chose à se mettre sous la dent. Ne s'était il pas un petit peu excité ? Quelle était l'île après Dead End déjà ? Oh... L'Île Maléfique, un attrape touristes qui ferait une très bonne proie pour l'équipage nouvellement affilié au Gouvernement Mondial. Hum... Il allait aussi devoir changer de costume, c'était une île estivale estivale ici. Un costume blanc Georges Armandini ferait parfaitement l'affaire. Après tout, un Homme se devait d'avoir la classe en toutes circonstances.


    Dernière édition par Joseph Patchett le Ven 2 Aoû 2013 - 9:44, édité 2 fois
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    Les premières nuits sont rudes à bord du navire de Pirate, ça braille, ça beugle, ça s'amoche à toutes heure du jour et de la nuit. Avoir le sommeil léger n'est pas vraiment plaisant, ce qui est malheureusement le cas pour Ankou. Habitué au luxe de l'espace, il découvre le joies de la vie en communauté. La deuxième nuit il barricade sa porte de cabine avec une chaise après qu'un matelot, un peu trop ivre, ait pris sa cabine pour la cantine vers trois heure du matin. La cabine est plutôt grand mais vraiment trop juste pour contenir les valises d'Ankou.

    Pendant la journée, l'écrivain vagabonde ici et là sur le pont et dans les coursives afin de prendre des notes. Le bosco l'envoie régulièrement sur les roses quand il pose un peu trop de question. La qualité de la nourriture est à déplorer mais étrangement, depuis le coup des légumes tombés du ciel, le repas ne sont plus trop végétariens. En parlant de Légumes, Ankou est retombé sur ses jambes après plusieurs jours à gambader sur les mains, qui sont d'ailleurs en sang à cause d'échardes.

    Le climat change à l'approche d'une île, fini les costumes noirs, place à la légèreté d'un costume style colonialiste. On s'hydrate beaucoup aussi, histoire de ne pas avoir la peau sèche et les lèvres gercés. La sueur est un problème, l'odeur des matelots aussi, voilà pourquoi l'écrivain bouge sans cesse.

    Dans la jungle, terrible jungle... 2571153-chapeau-colonial-295x276-1
    A force de bouger, il tombe sur Jack qui semble occupé à tenir une conférence. Pas mal de gens sont là, dont les pointures de l'équipage. Le biographe s'empresse donc de s'incruster et de prendre des notes. Ankou n'est pas tant surpris, il connaissait les plans du Gorille mais ne pensait pas que ça arriverait si vite. Les avis sont partagés entre joie et curiosité. Pour l'écrivain, c'est simplement une preuve qu'il a misé sur le bon cheval. Ankou jubile mais ne le montre pas, il se garde de tout commentaire et continue de prendre des notes.

    Quand l'île est en vue, les matelots sont aux taquets, on se prépare pour le débarquement. L'écrivain ne déroge pas à l'ambiance et se prépare à débarquer sur une île qu'on dit Maléfique. Des ragots à bord circulent et il est fait mention de zombis, fantôme et autre. Ces légendes de marins alcooliques n'arrivent pas à entamer le côté scientifique de l'écrivain qui juge ces allégations comme des boniments. Ankou essaye de convaincre les matelots que ce ne sont que des exagérations de faits mineurs afin d'entretenir une peur et vendre surement pas mal de bouquin sur l'île. Mais les matelots de l'équipage sont peu réceptifs à son avis.
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    Vous arrivez donc en vue de l'île. Etant donné son côté jungle, il n'y a qu'un seul port aménagé. Votre bâtiment entre dans toute sa splendeur et vient accoster sur le second quai. Le premier est déjà occupé par une sorte de yacht aussi cliquant qu'une dame de petite vertu les soirées de carnaval à Dead End. Ça brille de mille feux, les cuivres sont bien lustrés, les vitres impeccables, et les cheveux des stewards parfaitement gominés. Des flots de touristes se déversent sur le pont, et il n'est pas difficile de comprendre que la plupart est là pour l'expédition de base. Vos nyeux-nyeux d'anciens pirates aguerris (les nyeux-nyeux ou les pirates, telle est la question) repèrent tout aussi rapidement les grasses oies, en la personne d'un homme du style mètre cube, aussi large que haut, mais avec une certaine couche de muscles et une encore plus impressionnante de tunes. Il est accompagné d'un type grand coucou décharné, avec un nez comme un bec d'aigle, et qui aurait des origines communes avec un vautour. Une dinde se trémousse derrière eux, s'éventant avec un machin en vraies plumes d'un truc ayant été vivant et rare avant de devenir éteint, prête à défaillir à la moindre sauvagerie en vue. Les autres, ce sont des secrétaires et autres serviteurs, c'est pas bien important.

    - « Mesdames, Messieurs, bienvenue sur l'île maaaaaléeeefiiiiiqueuuuuu. »
    C'est à vous qu'on cause, les gars. Un officiel vient de se pointer en bas de votre passerelle. On sait qu'il est officiel, parce qu'il a une veste « Voyages tous risques », mais sans pin's avec son nom dessus, et surtout parce qu'il a une arme dans le dos, et pas le genre arme de cérémonie.
    - « J'espère que vous aurez le grand frisson chez nous et que nous aurons le plaisir de  vous voir repartir plus ou moins indemne de nos côtes. Voici les Formulaire et petite clause de non responsabilité en cas d'accident et/ou mort à signer avant tout débarquement. Le coût d'accostage plus la taxe de non réservation... ça fera 530 berrys. Et c'est 1200 berrys par personne pour visiter le Port, 950 pour les enfants de moins de douze ans devant impérativement être accompagnés par un adulte en toute possession de l'intégralité de ses capacités mentales ET psychologiques. Voici des dépliants gratuits avec le plan du Port. Une visite guidée commence dans 14 minutes et il reste encore des places pour deux expéditions au cœur de l'île. Celle pour le Temple du Mal Ultime part dans deux heures, et la randonnée pour la Plaine du Dernier Combat dans deux heures trente. Vous pouvez donc vous restaurez dans l'un de nos nombreux restaurants et profitez des animations locales du Port. »

    Si vous n'êtes pas déjà endormi ou totalement saoulé, vous pouvez peut-être remarquer que votre navire a attiré de nombreux doigts en sa direction, et que deux personnes ont détalé comme des lapins pour en ramener une autre. Un mec en noir, avec une drôle de pipe. Assis sur un tonneau, il vous regarde par en-dessous mais n'a aucune envie de venir vous parler....
      J'avais oublié. Enfin non. J'avais pas oublié. Juste, j'ai jamais connu. Quoi donc? Simple, non? Jamais connu ce genre d'accueil. Ce genre d'courbettes, de phrasés complicationnés, et tout le tralala que ça génère. Moi, avant, j'arrivais quelque part, et les gens m'voyaient pas. J'étais rien. Un décor, un meuble. Même pas. Puis j'ai reviré de carrière, je me suis assumé. Les accueils ont changé, amenant leurs lots d'cris, de tirs, de problèmes agréables. Mais ça, j'avais jamais connu.

      Le gus en carré et toute sa clique me saoule juste à respirer le même air que moi. Y a exactement dix jours, j'leurs auraient calqué un argument imparable dans la gueule, d'entrée d'jeu: mon poing. Mais maint'nant, j'suis quelqu'un. J'rentre dans l'grand monde. J'dois présenter patte blanche, puis être poli, puis m'tenir tranquille, puis... Puis non. Bast. Bast. Si j'm'suis démener pour devenir, c'était en tout cas pas pour être ça. Bast. Je plonge ma paluche en poche, en sort c'qui y traine, de la menue monnaie, 50 000 berry à vue d'nez. J'lance ça à leurs panards. Eux, là, m'mirent avec des globuleux grands comme des soucoupes. Des marmites.

      J'arrête tout d'suite: les palabres, les comptes, les prospectus et les semi-pensions, ça m'fait aussi chaud au cul qu'une batte clouté dans l'fond'ment. Nous, on est d'passage alors... Repos. On veut une piaule, pour tout l'monde, le genre de piaule loin...

      J'réfléchis, mire un coup. La foule, les touristes, autours.

      ...Loin d'eux. J'peux déjà plus les piffés. On paiera c'qu'il fa....grubll..hum... ce qu'il faut, même si ça m'arrache de le becter.


      Malgré les tronches, l'incompréhension crassement incompétente qui les couvre, je r'marque que les gus en face connaissent leur affaire. Preuve: l'pognon a disparu. Envolé. Magie. Sur l'même temps, j'grille aussi aut'chose. On a attiré l'attention. Ca, n'a pas disparu. On attire l'attention et on attise les craintes. Les index s'lèvent vers le rafiot (Le Kultuur, on a laissé les deux autres mouillés au large, à équipage réduit, on sait jamais). vrai qu'il a de la gueule not'flotteur. Avec ses canons d'la taille d'mon sexe (grand) et sa dégaine de monstre marin sous kétamine, il envoie aut'chose que leur coque d'noix d'plaisance, juste bonne a nourrir l'envie d'aventure d'un quarantenaire comptable. Et comme eux sont pas des bêtes, la sainte méfiance s'installe. remarquant l'jeu des pourris autours, j'informe le comité d'accueil, même s'il était probablement déjà au courant.

      J'imagine que j'vais d'voir m'habituer à c'genre d'enfantillage. M'présente: Jack, Capitaine Corsaire. Wrath y m'surnomme. D'ailleurs, j'vois toujours pas ces chambres...

      Cela disant, mon œil primale se sent irrémédiablement attiré par un gus, plus loin, sorte d'fumeur original, au r'gard affuté, comme celui d'un chasseur. Mais attention, un bon chasseur.
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      Ankou, qui était resté silencieux, durant tout le discours de Jack sur son nouveau rang, ne peut s'empêcher de prendre les choses en main quand le comité d'accueil de l'île déboule. Il faut dire que le gus nous fait presque une logorrhée et que les Saigneurs tirent une tronche de tous les diables devant ce torrent de propositions. Ankou, lui, habitué à ce genre de marketing agressif a déjà sélectionné avec soins les questions et demandes, que dis-je, exigences qu'il va soumettre. Il se rapproche du guide touristique et s'apprête à lui sortir le grand jeu mais Jack le prend de court. L'écrivain referme le poing et fait une moue de déception, cette présentation.. Il va falloir donner quelques cours de théâtre à Jack pour éviter de se taper la honte à chaque nouvelle île. Le scribouillard des Saigneurs s'approche et s'interpose entre son commanditaire et le guide.

      Bien le bonjour Mr le guide altruiste, ce que le capitaine essaye de vous faire comprendre avec des mots un tantinet simplet, c'est qu'il est désormais vivement déconseillé de nous prendre pour des touristes d'East Blue en pèlerinage annuel sur Grand Line. Nous ne recherchons pas les visites classiques pour la plèbe, nous n'avons que faire de votre vieux port, tout aussi charmant soit-il, nous n'avons que faire des frais d'accostage car nous sommes invités. C'est en général comme cela que ça se passe quand quelqu'un d'important daigne visiter un lieu, on l'invite, dans l'espoir qu'une partie de sa notoriété fasse des émules et ouvre à vous de nouvelles possibilités pour des retombées touristiques. Comme dans les journaux; "Untel a visité cette île, elle doit donc être rudement bien, on y va l'été prochain mon amour". Vous voyez mon brave, ce genre de chose. Maintenant, laissez moi clarifier notre identité.

      Ankou prend la pause e s'écartant un peu, laissant de nouveau voir au guide l'ensemble des Saigneurs.

      Nous sommes les Saigneurs des Mers, les pirates les plus redoutés de Grand Line, notre force létale n'est plus à prouver. Quand à notre merveilleux leader, il est désormais membre du prestigieux ordre des Capitaines Corsaires. C'est tout récent mais n'en doutez point, vous n'en survivriez pas.

      Retour d'Ankou devant le guide touristique de l'île

      Alors mon bon monsieur, épargnez-nous votre baratin habituel et sortez le grand jeu, l'argenterie et les banquets, on débarque sur votre île comme des monarques. Maintenant, montrez nous votre meilleur hôtel, celui qui claque, le plus rutilant, le plus confortable et le plus ostentatoire. On ne mélange pas les torchons et les écharpes en soie.  Ha et une dernière chose, ces trois valises sont à faire porter dans ma future chambre. Merci mon brave

      Sans attendre de réponse, l'écrivain passe devant le guide et commence à marcher, comme si il savait où se trouvait l'hôtel de luxe. Soudain il stoppe, se raidie et pivote sa tête en direction du guide.

      J'ai failli attendre...


      Dernière édition par Ankoü le Mer 21 Aoû 2013 - 10:14, édité 2 fois
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      Et dans la grande présentation de l'équipage par le scribouillard en titre, y'a un trou. Un trou en forme de famille Scott. J'observe le truc, de loin parc'que ça m'gonfle d'y être. C'est donc ça qu'ça va changer, l'titre du Jackos: maintenant, on paye pour avoir c'qu'on veut au lieu de juste le prendre, avec la tune des autres en bonus. Pfff... j'ai jamais été bon avec les sous. Perso, j'les garde sous clé et m'sers quand y'a b'soin. Quelque rutilantes dans les poches, pour les glaces, et c'est tout c'qui m'faut. Tiens, y'a ma manche qui tire...

      "Papa ?"

      "C'est bon c'est bon, on y va."

      Ouais, les gamins m'ont tanné pour aller faire le tour du bled. J'les aurais bien laissé partir seuls, mais z'ont tendance à s'attirer des charognes au cul quand j'fais ça. Du coup, aujourd'hui, j'supervise. Mais j'le fais pas seul. Y'a un gus qui m'a saoulé dans son attitude dernièrement, c'est à dire lors de la dernière bouffe. J'me suis dit que d'venir avec lui ferait pousser des couilles, du coup, j'ai fait un autre trou en filant juste avant.

      "N'est-ce pas, Kiril ?"

      Un trou en forme de crêteux, ouais. Bon, j'ai entendu l'gozio baver à propos d'rando dans l'île, ça m'parait bien pour occuper l'aprèm'. Faut juste qu'on trouve où s'inscrire, et quand ce s'ra fait, on pourra p'tet' s'dégoter d'nouvelles frasques. Celles-ci commencent à r'fouler un peu... La preuve: les gens qui s'écartent quand j'passe. Dingue comme ça peut être sympatoche une foule comme celle-ci, même si ça m'toise mauvais chez certains...
        La mémoire de Crack Joe ne l'avait pas trahi. L'île maléfique (prononcer mâléfiqueuuuuh) était bien l'attrape touristes de ses souvenirs. Le Yacht clinquant, les rupins en goguette et même le guilde enthousiaste. Trop enthousiaste d'ailleurs... Et vas y que je te cause, et bla, et bla, et bla. Et la visite par ci, et le port par là et patati, et patata... Joseph s'y connaissait en tchate, c'était un blablatteur invétéré et qui, comme tout bon pirate à l'égo surdimensionné, adorait entendre le son de sa voix. Certes depuis cette ingestion de légume du démon, il était quelque peu forcé de la mettre en sourdine mais cela ne l'empêchait nullement de reconnaître un confrère amateur de blabla sans but.

        Le scribouillard aussi s'y connaissait en speechs, bien mieux que Jack d'ailleurs. A son tour le nouveau se lança dans un grand discours. Une véritable logorrhée verbale qui vous retournait l'estomac de plus d'un Saigneur. Merveilleux leader ? C'était toléré comme façon de s'adresser à son capitaine ça ? Et puis franchement, c'est quoi cette façon de martyriser le petit personnel hein ? Vas y que je te méprise et te sers du mon brave et du regard hautain. Petite merde, il aurait au moins pu lui broyer les os de la main histoire d'aider à faire passer le message. Soit tu lui casses les os, soit t'es sympa. C'était la base ! Que de la gueule et zéro crédibilité cet Ankoü. Pfff, il allait falloir tout lui apprendre à ce rond de cuir. Tout d'abord, comment négocier avec les autochtones avec "di-plo-ma-tie"... et sans parler.

        Joseph sortit un bloc-note de sa poche. Oui, un bloc-note tout bête, le genre que tous les charpentiers ont sur eux les pancartes coûtaient atrocement cher et prenaient une place monstrueuse. Bref, il sortit donc son calepin et griffonna rapidement dessus un message qu'il montra au guide en le lui fourrant à moins de cinq centimètres du visage. Là au moins, pas moyen d'être ignoré. Et puis, admirez la politesse et l'amabilité de l'écriture.

        La piscine c'est par où ? Préparez les chaises longues et les cocktails. Bloody Mary pour moi.

        Le bloc-note se retire. Sourire de Joe à l'adresse du guide suivi d'un petit tour de tête à la ronde pour faire le point sur la situation. Les touristes reluquent toujours l'équipage du Kultuur, le Punk et la citrouille ont foutu le camp avec la marmaille pendant le speech du scribouillard. C'était bien tout ça, très bien même. Joseph allait pouvoir mettre en place son plan machiavélique intitulé "Faire de Crack Joe une star planétaire" et ça commençait maintenant. Ce fut avec la délicatesse d'un ours que Joseph passa son bras autour de l'épaule d'Ankou, serrant juste assez fort pour empêcher l'intellectuel de se faire la malle. Sur le visage de Joseph, un grand sourire sadique. Sous les binocles du richard, le bloc-note. Sur le bloc-note ceci:

        Aujourd'hui, tu commences à écrire la Biographie de Crack Joe ! T'es heureux pas vrai ?
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        • https://www.onepiece-requiem.net/t6519-joseph-patchett-en-attente-de-validation
        T’vas quand même pas aller te la couler douce avec ces deux crétins ?! Pourquoi vous les avez pris sur le navire d’ailleurs ? Ils servent à quoi ?! Hein, hein ? A rien ! Juste à rien ! Je peux les tuer ? On s’ra débarrassé, ça s’ra cool !
        La ferme, Anthrax. Tu préfères le Safari familial peut-être ?
        … Gnon. Pas ça non… Tout sauf ça… Micha, t’es une chic fille, j’t’aime beaucoup !… J’mérite pas d’me retrouver avec c’te bande de consanguins dégénérés et ce connard de punk…
        T’es vraiment une sale raclure. J’comprends pourquoi Jack te garde.
        J’vise bien aussi. J’aime bien tuer. C’est marrant, ludique même ! C’est pour ça que Jack me garde, hinhinhin… Un jour, j’lui montrerai comment j’vise bien au Corsaire. C’devrait être moi, le Corsaire, pas lui…
        Alors on suit Jack ?
        Gnon ! Il va être relou !
        Bon, Anthrax, pourquoi t’restes avec nous si tu peux pas nous encadrer ?
        Parce que je veux tous vous tuer !
        Ok… Bon, tu sais quoi ? On a qu’a prendre l’option expédition en solitaire…

        Le prospectus en main, je reste planté là au milieu de nulle part avec le singe sur mon épaule. Les regards des touristes se font insistant, du genre à pas comprendre à qui j’parle notamment parce qu’ils comprennent pas l’Anthrax que j’me ballade depuis le départ de Dead End. J’ai l’air d’une ahuri, mais au point où j’en suis, j’m’en tamponne un peu.

        Hinhinhinhin, hinhinhin… C’est parfait. On va bien s’amuser, ça va être super bien, tu vas voir, hinhinhin…
        T’es au courant que tu pourras pas me tuer, même si tu vas essayer… ?
        Que tu crois… Hinhinhinhin… ça va être une expédition hard core ou on retrouvera pas ton corps, hinhinhin ! J’suis meilleur poète que l’autre connard de Rambo !
        Rimbau, idiot…
        J’t’emmerde !

        Un employé me surveillant de loin se ramène pour m’expliquer les tenants et aboutissants de mon choix. Il sort de sa poche un plan gigantesque de l’île, un sac à dos de rando et plein d’autres trucs qui pourraient être utiles qu’il me tend en m’indiquant du bout des doigts le parcours que je devrais emprunter. Il me conseille des trucs, mais j’pige keud à ce qu’il me bave depuis tout à l’heure. Mon air ahuri l’arrête pas, et même les sourires psychopathes d’Anthrax lui font ni chaud ni froid. Il garde son air avenant du type qu’est payé pour l’être et s’arrête de parler en me demandant probablement si j’ai pigé un pet de ce qu’il m’a dit. J’dois bien avouer que non, et que j’en ai rien à foutre, aussi.

        Toute façon, je parle plus ta langue.

        J’tourne les talons et attrape l’équipement mis à disposition pour l’expédition à venir. On me tire une gueule de trois kilomètres de long parce qu’on pourrait croire qu’j’ai fait exprès de rien écouter, et alors qu’on m’indique une direction du doigt, j’pars dans l’autre en saluant la mauvaise troupe d’un signe de main.

        Bon, les mecs… J’y vais hein. A toute !
        Hinhinhin, tu devrais dire « a dieu » hinhinhin…
        • https://www.onepiece-requiem.net/t3856-la-recette-de-la-reussite
        Le gars au pied de la passerelle soupèse la bourse lancée par l'homme-aux-gros-pouces avant de l'ouvrir pour vérifier la tronche des pièces, puis empoche le tout sans frémir. Il n'est pas du genre chiant quand on lui parle gentiment. Il aime quand on lui parle « bien », dans une langue qu'il comprend. Avec Jack, ils se sont compris. Par exemple, il se fera une joie de remplir pour lui et le reste d'entre vous toute la paperasserie, surtout celle qui dit que vous relevez la Compagnie de toute responsabilité en cas d'incident, accidents et autres problèmes de parcours, petits, grands et mortels.

        Il pousse un sifflet strident pour faire venir d'autres types, avec un uniforme dans le même style que le sien, mais plus uniforme – c'est à dire pas juste la veste, mais l'ensemble complet, avec pantalon, pin's avec nom et surtout, pas d'armes. Ceux qui intuitent comprennent que eux, c'est le personnel de pied.
        - « Eux, ils vont dans la villa Rubis. Avec tout le touintouin et un Bloody Mary en plus. Champagne au frais de la maison. »

        Mais voilà qu'il tend son bras en travers du chemin d'Ankou. Parce que oui, le gars au pied de la passerelle, il aime beaucoup moins quand on le prend pour un guide, un steward gominé ou autre.
        - « Tout doux, l'ami. Tu vas vouloir remonter sur ton navire avant que les choses se brouillent. » Et étrangement, là où il n'était qu'un, ils étaient plusieurs. « Je ne suis pas un guide, je suis le service de sécurité. Et vous, vous êtes des clients, puisque vous avez payés. » il désigne d'un coup de menton Jack.  « Nous sommes très contents de vous accueillir sur notre île, mais en tant que clients, vous êtes soumis aux mêmes règles de sécurité que les autres clients. Vous n'êtes pas comme les autres clients, puisque vous avez payé pour le service haut de gamme. Et vous aurez le service haut de gamme. Mais n'allez pas croire que vous êtes invités. Vous avez eu un carton ? Non. Parce qu'ici, on n'a pas besoin de pub. Cette île, elle est connue par elle-même, et il y a une liste d'attente de 4 mois pour venir accoster ici. Donc, mon p'tit père, tu ramasses ton monarque, t'ouvre tes écoutilles sur mon baratin, tu respectes mon personnel, et tu sortiras de cette île vivant. J'voudrais pas avoir ta mort sur la conscience, hum ? »
        Alors, il est sûrement suicidaire, mais en tout cas, il n'a pas froid aux yeux.

        Pendant ce temps, des jeunes mignonnes comme des cœurs, en tenue de vahinée-cousine-de-Tarzan, mode feuilles vertes et peaux de bête plus que coquillages et branche de palmiers, vous passent des colliers de fleurs au cou. Dans le cas de Walter, elles s'adaptent sans mot dire et les entourent aux poignets. Une autre tend un Bloody Mary, avec assortiment d'épices et touillettes à Jo. Le service est impect et le gars de la sécurité, après avoir dévisagé Ankou une dernière fois, laisse passer tout le monde. Il a les noms, il a ses autorisations, il est content.

        Ceux qui partent sont rapidement pris en charge par un zigoto en beau n'uniforme – à moins qu'ils n'aient tapé la causette à Rahanette-fille-des-âges-perdues qui les accompagnera – pour le repas, les visites, les cadeaux et autres baratins obséquieux pour « clients riches mais chiants ».

        Ceux qui restent sont conduits dans une voiture qui les conduit à une magnifique maison en hauteur, à moitié dissimulée par la végétation luxuriante, avec vue sur le port. La piscine est là, le jacuzzi aussi, le bar est prêt et la clim' vrombit.

        L'homme que Jack avait remarqué plus tôt s'approche du capitaine. Comment est-il arrivé ici ? Aucune idée. En tous les cas, il n'a pas chaud sous son manteau long de cuir.
        - « Capitaine. Un plaisir de vous accueillir sur notre île. N'hésitez pas à faire part de toute demande à notre personnel, nous serons honorés de vous aider à satisfaire vos besoins.» Sauf qu'il n'y a aucun plaisir, honneur ou émotion dans son regard.  « J'espère que vous excuserez la réaction de mon collaborateur. L'île a ses dangers que trop souvent les caractères les plus impétueux ont tendance à minimiser. A notre plus grand regret, généralement. Il est en charge d'assurer la sécurité de tous, ici, et c'est un boulot très stressant... » Il allume une sorte de cigare et en propose un à quiconque est dans le coin.

        - « Puis-je savoir combien de temps vous resterez ici ? » La question est classique pour un hôtelier, mais si l'autre n'était pas un guide mais bien un molosse de garde, lui est autant majordome que Jack danseuse étoile. Avec tutu rose et petites paillettes, s'il vous plait.

        - « La réputation des Saigneurs n'est plus à faire. Ici, nous n'acceptons pas les pirates, tout comme nous n'acceptons aucun débordement. Nos clients viennent là pour se reposer et jouir des bienfaits offerts par la nature. Il paraît qu'on a un très bon Spa. Vous voulez des coupons ? Mais nous acceptons tout voyageur venant profiter de notre climat chaleureux. » Pas comme son sourire donc.  « J'ignorai que vous étiez devenu Corsaire. Dois-je vous féliciter ? Bien entendu, en tant qu'agent du Gouvernement Mondial, nous vous faisons confiance pour porter haut les couleurs de paix et de justice, hum ? »
        Bon si là, vous n'avez pas compris, c'est que vous êtes des cas désespérés.

        - « La Directrice de la Compagnie me fait savoir qu'elle serait en-chan-tée de vous recevoir, vous et votre second, ce soir à dîner. Voudrez-vous qu'une voiture vienne vous chercher ? »


        [HRP : à tous, quartiers libres pour faire ce que vous voulez – à vos risques et périls.
        Votre villa est coupée de tout, et c'est un petit palace – on ne sait pas foutu de vous. De petits sentiers privés pour les promeneurs, et un service de voituriers, permettent de rejoindre le port (restau, bars, disco and co, dans le style grand public), ou la zone des hôtels (avec un casino et un cabaret et autres machins ultra chic).
        Ceux et celles qui veulent partir en excursion de groupe, pas de pb. Possibilité de partir en excursion individuelle en payant un guide particulier. Je propose que ceux et celles qui divergent fortement du groupe ouvrent un topic séparé pour plus de visibilité.
        En cas de question ou demande de modif, j'chuis pas loin!]
          Quand Ankou a fait son zouave, j'ai failli l'beigner. Fort. J'aime pas qu'on me fasse passer derrière. Mais je me suis retenu. c'est que ça ne ferait pas très bien de tuer un membre d'équipage là, comme ça, devant tout le monde. Ca leur indiqu'rait que mes hommes outrepassent mon autorité, ou ce genre de conneries, et ça m'ferait perdre du crédit. Alors, quand l'autre malabar costumé l'a r'mis en place, j'avais presque bon. Presque. Tout ça m'plait peu j'dois dire. Des vacances c'est bien joli, mais la transition est un peu rude là. J'imaginais pas qu'me conformer n'fut-ce qu'un peu à c'te monde à la con et sa diarrhée de conventions serait si chiant.

          On prend nos bagages, inexistants pour moi, et on nous mène où il faut. Une villa grand luxe, le genre auxquelles d'habitudes, je fous l'feu. Mes Saigneurs, qu'tiennent pas en place, sont déjà parti s'aérer pour la plupart. Perso, j'aime encore bien être seul. Puis y a un bar. Si tu comptes que Anthrax est collé à Micha d'puis l'incident des légumes, ça commence à sonner comme d'vrais vacances.  

          Capitaine. Un plaisir de vous accueillir sur notre île. N'hésitez pas à faire part de toute demande à notre personnel, nous serons honorés de vous aider à satisfaire vos besoins.

          Ah ben tiens. J't'avais pas vu toi. Bizarre. On m'prend rar'ment par surprise. Et pourtant, même si t'arrives par derrière, tu rabâches des stupidités. Quoi que... le regard dit autre chose.

          Puis-je savoir combien de temps vous resterez ici ?  La réputation des Saigneurs n'est plus à faire. Ici, nous n'acceptons pas les pirates, tout comme nous n'acceptons aucun débordement. Nos clients viennent là pour se reposer et jouir des bienfaits offerts par la nature. Il paraît qu'on a un très bon Spa. Vous voulez des coupons ? Mais nous acceptons tout voyageur venant profiter de notre climat chaleureux.

          Il laisse un temps.

          J'ignorai que vous étiez devenu Corsaire. Dois-je vous féliciter ? Bien entendu, en tant qu'agent du Gouvernement Mondial, nous vous faisons confiance pour porter haut les couleurs de paix et de justice, hum ? »

          Le marrant.

          J'aime pas cette ile. Tout sent l'faux. J'resterai le temps qu'le log se r'charge et qu'mes hommes s'fassent à leur nouveau statut d'amis d'l'humanité. Quant à mon titre, ouais, c'est clair, ça m'a changé. En l'espace d'une s'maine suis d'venu un homme nouveau, j'ai fais la paix avec mon âme puis m'suis beaucoup introspecté aussi et j'ai compris que j'suivais la mauvaise voie, qu'le mal c'est mal voyez..

          Rien transparait d'sa tronche statuaire. L'ironie 'tait pourtant énorme. Héhé.

          La Directrice de la Compagnie me fait savoir qu'elle serait en-chan-tée de vous recevoir, vous et votre second, ce soir à dîner. Voudrez-vous qu'une voiture vienne vous chercher ?

          Un doute. Si lui n'veut assurément pas qu'je reste, sa Boss semble plus intéressée par ma présence. Soit elle est naïve, soit elle est mal intentionnée. Au vu d'l'ile, d'la façon dont tourne la baraque et du service de sécu', je parie sur la deuxième. Mais je suis jamais contre un bon deal, puis c'est toujours drôle de rencontrer de mauvaises personnes.

          Banco. Envoyez plutôt un d'vos guides. On ira à pied, j'aime marcher.


          Le type fait une moue qui était p't'être un sourire, ou un râle, ou... enfin, il fait une moue, et tourne les talons. Juste avant qu'y s'taille, j'ai un dernier bavage pour lui.

          Ca vous irait une chasse, l'temps qu'on reste?... Moi j'aime encore bien ça, chasser.

          Sur ce j'lui fais un signe de pote, le pouce levé. Mon pouce immense, moins immense qu'avant, mais toujours masta, la faute au légume. Le doigt macrotrophié attire son r'gard d'impassible, semble éveiller un intérêt.

          Beau pouce, hein!? C'est mon pouvoir ça.

          Je soutiens son regard, sérieux, dehors.

          Terrible pouvoir.


          Nous nous quittons. ... Et maintenant, direction le bar. Celui de la maison. De ma maison. Mon bar... en somme.
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          Le bar est bon. Le bar est bien. Il est plein, surtout. Mais de moins en moins. J'aime boire. J'aime quitter la terre pour aller m'perdre dans ma trogne. Les gens, y z'ont perdu le gout d'se perdre. Z'en savent plus la saveur. Qu'ce soit dans les vices ou sur les ch'mins, qu'y soient moraux ou pédestres, se perdre est un cadeau. On se rend compte qui a d'autres choses, ces trucs qu'on avait dit pas viables, et qui en fait, marchent très bien. Mais rev'nons en à nos bouchons. Hop. Bouchons. Hop. Douce chaleur, quel cagnard. Un rhum. Il a un grain de toute beauté. Crevons le. Moi, je, moi-même et Jamie Lee Croquette, qui me fout la paix ces derniers temps. Crevons le et oublions les braillages d'Ankou et de Joseph, dehors. Oui. L'oubli. Bast, bast. Un brin de paix, dans la vie de Jack La Guerre. De la paix, fausse, menteuse, sournoise et passagère. La vrai paix. En somme.

          Quand j'y pense, elle est cher. A moi. Puis à tous les eux. A tous les ça. Sur ce temps... j'ai décimé, décimé... des armés de clinches de portes. Non content, j'ai hué, j'ai fais monter. Poinçonné à l'arsenic. Suer des ordures. Taillé des princesses aux bois, guerrières. Et toujours, j'étais pas cruel. J'étais pas méchant. Juste Violent. Faire bouger les choses. A ma vitesse. Plein de panache. Continuons. Cassons donc. Cette bouteille n'est pas étiqueté. Elle est donc libre. Et sa substance brille nectar. Elle fait comme un vague, idée d'être pleine. Pleine comme l'est le marais. Allons donc, je met des bottes. Pour continuer comme ça.

          Et pour s'endormir. J'imagine. Surtout me réveiller, en fait. A ce moment même où se pose un pied sur la pas de porte. J'ouvre l'oeil donc, par mégarde autant qu'par méfiance, pour scruter l'inconnu. Probablement le guide, le soir tombe. Je sers le poing. Et me relève. Une idée m'foudroie furtivement la trogne. Où sont les autres? Ou est Micha'?
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          - « Bien sûr que cette île est fausse, ça s'appelle du marketing. L'art de vendre une illusion au monde, et les gens y croient encore plus que si c'était du vrai. Une technique à manier avec prudence, mais qui peut s'appliquer à presque tous les cas. »   Une manière détournée de te dire qu'il n'est pas dupe, que tu n'es pas dupe, qu'il n'est pas dupe que tu n'es pas dupe et ainsi soit-il. Une sorte d'accord tacite, en somme : fais ce que tu veux, tant que tu restes dans les limites du raisonnable.  « Si vous voulez chasser, je peux vous organiser ça. Quel type de gibier vous satisferait-il ? Vous avez toutes les informations sur les brochures, là. . » Il regarde ton doigt, l'air blasé, mais circonspect. Pas sur de savoir quoi faire de ça, mais dans le doute... Il aurait pu faire pirate, ce gars. Un Saigneur même. Il te salue et le laisse aller à tes loisirs divers et (a)variés.

          Plus tard dans la soirée, un groom, l'air ado pas complètement fini dans son corps comme dans sa tête, vient te chercher.
          - « Capitaine ? Je suis Rico, et je suis là pour vous escorter pour le repas. Puis-je vous être utile d'une quelconque façon ? »

          Une fois que tu te seras mis en ordre de marche, tu es conduit dans le secteur chic du port, près du casino-cabaret, et tu montes au dernier étage de l'hôtel, où un restaurant panoramique permet de contempler les loupiotes des bateaux du port. Tu peux y voir ton bâtiment.
          Le grand brun est là, debout derrière une femme blonde assise, en train de siroter un alcool ambré. Elle ne se lève pas, mais te fait signe de la rejoindre, l'air le plus aimable possible étant donné son patch à l'oeil qui lui donner l'air tout sauf aimable.
          - « Capitaine Warth, je vous en prie. Voulez-vous boire quelque chose ? Je suis Elie Mac Cornick, la directrice de Voyages tous risques. Vous connaissez déjà mon bras-droit, Mac Manus. J'espère que vous êtes bien installés. »

          Le papotage de circonstances s'arrête là. Elle n'aime pas lécher les bottes, et perdre son temps, c'est clair pour toi. T'es pas là pour le plaisir, elle non plus. Mac Manus surveille les environs d'un œil acéré, bien que la menace dans le coin approche de zéro. Sauf si c'est toi, la menace.
          - « Votre nomination en tant que Capitaine-Corsaire était une évidence. J'ai beaucoup aimé ce que vous avez fait sur Dead End. Vous avez le sens des affaires et moi aussi, et je n'aime pas quand « on » interfère avec ce sens. Ici, c'est mon Dead End à moi, vous comprendrez donc que je suis avec attention tout ce qui si passe. La venue des Saigneurs est une chose, et la venue du Capitaine-Corsaire Warth une autre. Commandez ce que vous voulez, caviar, homard, steak de dino importé de Little Garden... Je vous conseille l'aileron de Roi des Mers avec sa sauce au poivre du diable. Ma question est donc la suivante : allez-vous interférer dans mon domaine ? J'ai déjà quelques petits ennuis de mon côté, et je ne voudrais vous manquer de respect en ne vous accordant pas toute l'attention que vous méritez... et désirez. Ceci dit, puisque vous êtes un corsaire maintenant, peut-être voudrez-vous prêter l'oreille à ces petits ennuis ? En bon représentant de l'ordre mondial, vous serez peut-être sensible à la demande d'une citoyenne du gouvernement. Ça serait pour vous l'occasion de vous montrer sur votre bon profil, n'est-ce pas ? Et puis, nous serions tellement reconnaissants de votre aide. »
            Rico est un type sympa. Il avance, et il la ferme. J'sais pas s'il a peur, où si on lui a donné des consignes précises. Dans les deux cas, ça me va. Nous marchons donc. J'l'incite à prendre les petits ch'mins, ceux qui sont pas trop pavés, ceux qui ont l'air un peu perdus, un peu sauvages. L'air d'rien, j'aime encore bien ça, la nature. C'est une sacré teigne, qui obéit qu'à ses propres règles. C'est un chaos controlé, avec assurance de retour de flamme masta si t'y fait l'con. C'est beau. C'est comme moi. Mais tout à une fin. Et après cette délicieuse p'tite trotte, tranquille et solitaire, presque, on arrive dans les allées plus bondées, dans la "civilisation"...

            Ca me manquait pas, ça me manquera jamais. Limite, je tire un peu de plaisir des r'gards en biais et des murmures qu's'échangent les touristes, à mon passage. Limite. Pour le reste, ça vaut pas berzek. Chaque fois qu'j'me confronte de près ou d'loin à un îlot d'cité, petit ou grand, j'en viens à la même conclusion, au même souhait: brûlez tout. Ici plus qu'ailleurs. Le coté vacances, avec ses casinos et autres conneries, me donne la gerbe profonde. Beurk. Tas d'âmes absurdes. Vous naissez et vous mourrez, et entre, vous passez l'temps. Le temps est une rosse, et je la monterai. Je la ferai ruer. Mais voilà l'hotel, la destination. Un pavillon grand luxe, tout confort, avec en grand le nom de la "société" qui gère l'ile. L'ile Maléfique. Quelle blague.

            On entre. On monte. On entre. On marche. Voila. Bonjour. On s'assied. Surtout moi. Face à moi, une dinde avec un problème de tronche. Lui manque un oeil.Faut s'méfier des estropiés. sont comme les p'tits, z'ont toujours que'qu'chose à prouver. Sale race. Et c'te gueule cassée là est une nana, en plus. Nana d'pouvoir plus cache-oeil égal vilain humain. C'est du tout cuit. Mais j'suis pas genre fine-bouche, puis maintenant j'cotoie la haute. alors j'me tiens presque bien: mon cul fourré dans un siège moletonné, j'l'écoute baver ses conneries.

            Capitaine Warth, je vous en prie. Voulez-vous boire quelque chose ? Je suis Elie Mac Cornick, la directrice de Voyages tous risques. Vous connaissez déjà mon bras-droit, Mac Manus. J'espère que vous êtes bien installés.

            Alors il s'appelle Macm Anus. T'm'étonnes qu'il tire la tronche.

            Votre nomination en tant que Capitaine-Corsaire était une évidence. J'ai beaucoup aimé ce que vous avez fait sur Dead End. Vous avez le sens des affaires et moi aussi, et je n'aime pas quand « on » interfère avec ce sens. Ici, c'est mon Dead End à moi, vous comprendrez donc que je suis avec attention tout ce qui si passe. La venue des Saigneurs est une chose, et la venue du Capitaine-Corsaire Warth une autre. Commandez ce que vous voulez, caviar, homard, steak de dino importé de Little Garden... Je vous conseille l'aileron de Roi des Mers avec sa sauce au poivre du diable. Ma question est donc la suivante : allez-vous interférer dans mon domaine ? J'ai déjà quelques petits ennuis de mon côté, et je ne voudrais vous manquer de respect en ne vous accordant pas toute l'attention que vous méritez... et désirez. Ceci dit, puisque vous êtes un corsaire maintenant, peut-être voudrez-vous prêter l'oreille à ces petits ennuis ? En bon représentant de l'ordre mondial, vous serez peut-être sensible à la demande d'une citoyenne du gouvernement. Ça serait pour vous l'occasion de vous montrer sur votre bon profil, n'est-ce pas ? Et puis, nous serions tellement reconnaissants de votre aide.

            Mon bon profil. Haha! Elle est marrante la Rosse en chef. Mon bon profil. Si elle savait comme je m'en cogne. De ça puis de ses petits problèmes. Quand on en a dans l'froc, ses problèmes on les règle, puis surtout, on les garde pour soi. Dire tout haut au monde que tu merdes, c'est quand même le summum de la perdanterie (mais il ça se dit, perdanterie). Mais à nouveau, Le Jack à une nouvelle position à "tenir", un titre qui servira pour la suite, alors jouons l'jeu. D'un geste, j'appelle l'un des multiples serveurs qui tournent à bonne distance autours de nous, pour nous ravir, nous, les étrons, et eux, les mouches. La mouche s'approche, j'ai pas besoin d'ouvrir la bouche, le gus me tend un cigare... Sans que je dise rien... Bien vu, engager des mandaï avec le don d'clairvoyance, ça, j'avoue, c'est grand chic. Un beau cigare donc, qui atterrit entre mes lèvres, et s'allume grace à mes doigts. Allumette. Après quoi, je daigne parler à l'autre. La nana là, avec son oeil unique (que je soupçonne d'ailleurs de loucher... quand on a pas d'chance, on a pas d'chance).

            Une évidence, une évidence... c'est vite dit. Mais en effet, je salue la décision d'ce merveilleux gouvernement qui sait récompenser les gens qui lui envoie un caisse de têtes coupés. Avec eux aux commandes, c'est sur, on est entre d'bonnes mains.


            Pof, pof, mon cigare fait de la fumée, pof pof.

            Pour c'qui est du reste, comme j'disais à votre bras droit, m'sieur Anus, je passe ici parce qu'en somme, le log pose l'a dit. Votre domaine, votre ile m'intéresse pas. Je veux en partir aussi vite que j'y suis venu.


            Un gus viens me servir la bouffe. J'ai droit au morceau d'roi des mers. Je dis jamais non à un repas gratuit. Y pose l'assiette, et s'enfuit très loin.

            Quant à la tirade sur l'bon représentant de l'ordre blabla... J'savais pas qu'être Corsaire voulait dire me farcir les chatons coincés dans les arbres. Alors soyons sérieux, vous y croyez pas, et moi non plus. Ce en quoi je crois, c'est la poudre et les poings. Puis l'argent, un peu.


            Groumf. Pas mauvais c'plat. Vraiment pas dégueulach'.

            Alo'rs barlons beu, barlons bien! Glumps. La bouche vide c'est mieux. Vous avez un problème, vous avez les moyens. J'imagine que vot'problème est dès lors plus gros qu'vos moyens. Moi, j'ai des poings qui tuent des gens, et un nouveau statut qui m'oblige à rosser qu'les méchants, j'espère donc qu'vot'problème concerne des vilains, et qu'pour le régler, vous filerez de gros moyens. Pendant, puis après surtout.


            J'attaque les patates.

            Alors, on parle affaire?
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            - « Disons que nous avons les moyens de nous débarrasser de notre problème. L'ennui est que ce moyen n'est pas très... en accord avec notre image de standing. Et vous et moi dé-tes-tons mentir aux gens, surtout si on se fait prendre la main dans le sac. En tant que Warth, vous avez plus de latitude, de marge de manœuvre. Votre investissement dans notre opération ne serait pas inutile et nous pouvons garantir un certain rendement à notre... collaboration. Car c'est exactement ce que je vous propose. Un partenariat donnant-donnant. »

            Mac Manus se penche et déploie une carte sur la table entre vous.
            - « Nous avons racheté la plupart de l'île à une bande de sauvages locaux. Nous les avons bien payés, le marché n'était pas complètement dupe. Le problème, c'est que ces sauvages n'ont cesse de nous attaquer depuis. Pour le moment, nous avons dissimulé ces actions sous le couvert de la chasse à l'homme qui fait notre renommée. Un ancien pirate tel que vous devrait pouvoir comprendre l'intérêt que cela attise chez les autres. Mais leurs attaques se font de plus en plus audacieuses, et notre business pourrait être mis en danger. »

            - « Les terres qu'ils n'ont pas voulu nous vendre... elles sont censées être sacrées pour eux. On n'y a pas touché. Mais chez moi, c'est l'argent qui est sacré et on ne touche pas à ma religion. Je vous demande donc, en tant que citoyenne, de nous débarrasser de ces barbares emplumés. A votre convenance. En retour, nous ne manquerons pas de citer haut et fort à quel point le Capitaine Warth s'est soucié de notre entreprise et a pris à cœur de défendre le bien du Gouvernement. Car voyez-vous, j'ai la chance d'avoir dans un investisseur principal qui veille jalousement à ses intérêts. Un investisseur qui pourrait très facilement étendre sa... bénédiction sur vous... C'est divin, que d'avoir de tels amis... divin ou céleste. »    

            - « De plus, je sais de source sûre qu'un objet de valeur se trouve planqué dans ces terres sacrées. Après, ce qu'il y a de la valeur pour ces ploucs, hein... Mais s'il s'avère que c'est vraiment un objet de valeur, il est logique que vous en soyez l'heureux propriétaire. En signe de gratitude. »

            - « Nous ne vous demandons que ce que vous savez faire de mieux : vous battre. Pour la bonne cause, en plus. Les dégâts collatéraux n'auront aucune importance, de plus, sauf si vous endommagez le Port et sa  zone de loisirs. Vous pouvez voir ça comme un divertissement offert par la maison : la meilleure partie de chasse de votre vie. »

            Ils parlent au Jack sombre en toi. Celui qui passe avant tout le monde, et les autres après s'il en reste mais généralement, il n'en reste pas. Ils te demandent de déchaîner la puissance en toi, t'invite à assouvir une soif de sang piratesque, le tout sans aucun haut cri d'indignation à la clé, avec de la bonne presse, un kinder surprise et un coup-fourré en forme de DC20.
            A toi de voir si ça vaut le coup. C'est toi le chef, chef...
              J'n'aime pas la façon dont cette dinde me parle. J'n'aime pas les sous-entendu vaseux qu'elle s'permet. J'n'aime pas les promesses sur le vide qu'elle brandit. J'n'aime pas qu'on s'foute de ma tronche. Ses palabres transpirent la fausserie, le rien. C'est du "t'auras" qui sonne en vrai comme du "j't'encule". Elle me prend pour quoi? Un garçon d'course? Elle croit quoi? Typique.

              Typique de ces branleurs d'la haute qu'on jamais bouger leur fion, qu'ont comme seule capacité de lever l'p'tit doigt pour envoyer les domestiques se faire crever. J'suis pas un domestique. Je suis Jack, le Sans Honneur. On me respecte parce qu'on me craint. On ne m'envoie pas crasher une bande de zoulous en pagne pour laver sa bonne conscience. Temps pour moi de dissiper le mal entendu.

              Aucun intérêt. Trouvez des mercenaires. Moi j'continuerai à profiter d'mes vacances.


              Je me lève, et m'barre, sans faire attention aux r'gards de la grognasse baveuse et d'son bras cassé d'bras droit. Non mais. J'te jure. Des appuis célestes, patati, patata. Le seul appui dont j'ai b'soin, c'est celui d'ma guibole arrière quand j'carre un pain. Le seul maitre qu'je suis, c'est c'lui d'la force. Pas d'force ici, juste du murmure.

              Et alors que j'm'éloigne d'ces gens à gerber, ça tourne, là haut, dans ma carte mère. Ca tourne et j'me dis qu'les zoulous en pagne, y m'plaise déjà. faudra qu'j'aille les saluer, et q'un peu, on discute. Doucement, en secret. Loin des yeux et des oreilles. Peut-être qu'on trouvera un arrangement. Qu'on tomb'ra sur un accord, et qu'dans l'ombre, on calera un couteau dans l'dos d'la dinde. Ou p't'être pas. P't'être qu'ce sera qu'une bande de pleurnichards qui méritent leur situation. P't'être qu'y m'gonfleront. Et que je les raserai. On verra. Mais ce que je f'rai, ça sera pour une et unique raison: parce que j'en aurai envie.

              ...

              Mais... ça taraude... Hmmm.. Ouais. C'est décidé. La prochaine fois qu'on me parle comme ça, statut de Corsaire ou pas, je rosserai l'offensant. Promesse.  


              Dernière édition par Jack Calhugan le Mar 3 Sep 2013 - 19:33, édité 1 fois
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              Au moment où tu allais passer la porte, Ellie te retient d'une voix froide, ce genre de voix que malgré toi, tu reconnais aimer : aucun sentiment, rien. Juste l'énoncé de faits.

              - « Capitaine Warth... vous avez cessé d'être libre de vos mouvements au moment même où vous avez accepté ce titre : vous n'êtes plus Jack des Saigneurs, vous êtes le Capitaine-Corsaire Warth. Vous avez vendu votre liberté, pour des raisons qui vous regarde. Vous n'êtes plus un chien sauvage, vous avez accepté d'entrer dans une cour avec des palissades et quelques règles. La cour est grande, et les règles souples, mais elles existent. Si vous ne voulez pas que votre liberté relative se finisse en un aller-simple vers le chenil ou la salle d'endormissement, il serait bon que vous compreniez que vous avez un nouveau rôle à tenir. Je ne vous menace pas. Je n'en ai pas les moyens directs. Mais je peux vous aider à comprendre les dangers qui vous attendent. Le Gouvernement a préféré vous octroyé ce titre de Capitaine-Corsaire car combattre votre puissance veut dire engager plus de moyens qu'il ne peut se le permettre. Il a donc joué la scène deux de l'acte trois, dans lequel il vous met un collier au cou, pour que la population pense qu'il vous a mis à la niche. Nous savons parfaitement que ce n'est pas le cas. Mais si vous le faites savoir, cela froissera l'image du Gouvernement. Ça le mettra à mal. Et le Gouvernement n'aime pas quand son chien de garde lui mord le mollet. Pour le coup il n'hésitera pas à déchaîner sur vous la toute colère du propriétaire innocent blessé dans la confiance accordée.

              Capitaine Warth, que vous le vouliez l'admettre ou non... vous êtes, aux yeux de tous, le chien-chien du Gouvernement. Certaines personnes diront « la putain ».  Je suis plus ou moins dans le même cas, donc je sais parfaitement où se trouve la vérité. Ne croyez pas que je vous ai manqué de respect, car ce n'est pas le cas. Je vous ai juste proposé de choisir une cible, plutôt que de se la voir imposer par un coup de Den-den donné par un sous-amiral boutonneux. Il faut choisir ses combats et il vous faudra maintenant faire preuve d'un minimum de stratégie.  Je vous souhaite un bon séjour sur l'île, Capitaine. »
               

              Lorsque tu sors, Mac Manus est derrière toi, mais il ne donne pas signe de te suivre. D'ailleurs, ses pas le font rapidement s'éloigner de toi, en direction de bâtiments apparemment administratifs. Puis sa voix sort dans la nuit, pour être aussitôt avalée par l'obscurité.
              - « Votre second, Miss Hope, a été portée disparue. Son guide a été retrouvé mutilé et agonisant au détour d'un chemin de randonnée. Puisque vous avez décidé de n'être qu'un gentil vacancier, vous nous laisserez traiter ce problème. Nous n'acceptons pas que les clients se mêlent des affaires du management. Bien entendu, Miss Hope sera indemnisée à la hauteur du préjudice subi. »

                Un chien chien du gouvernement oui... Mais du gouvernement seulement. Elle se croit reine de Grand Line cette dinde? Hmmm. Alors que j'avance, je note tranquillement dans le block note de ma mémoire, black sur white:

                Elie Mac Cornick

                Tu es sur ma liste, la rosse. Tu es sur ma liste. La noir. Ce ne sera peut-être pas pour tout de suite, mais ce sera. Tu mourras. De mon fait. Promesse.

                Arrive l'autre, Mac Anus. Il me susurre, fier de lui, que Hope est portée disparue, qu'elle a probablement des problèmes et que je ne peux rien faire pour l'aider... C'est là toute la différence entre moi et eux. Hope a des problèmes? Qu'elle se débrouille. On a rien sans rien. J'voudrais ignorer ce vieux type, mais je peux pas m'empêcher, faut qu'j'lui fasse savoir. Me tourne vite, vers lui.

                Si Hope s'est faite emplumée par une bande de sauvages de pagne, qu'elle crève tranquille. Il n'y a pas de place pour les faibles sur mes bateaux.

                Et je m'en vais. Vers ma villa. Pour de bon cette fois. Mais en fait non. La nuit tombe. Il va être temps...
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