"….."-…."…."-…"T'AS RIEN FAIT?!"-M…m…maiiis!"L'AMIRAL FUURYUKO VIENT TOUT JUSTE DE PASSER DEVANT TOI POUR TE PARLER…"-Non, mais… mais!"…ET T'AS RIEN TROUVÉ DE MIEUX QUE DE TE CRISPER COMME UN SALE LIÈVRE APEURÉ!"-C'est pas ma faute ! Comment j'pouvais m'attendre à ce que Le Sage en personne débarque sur le Lév' aujourd'hui!? "Mais t'aurais tout de même pu penser à mieux que simplement dire "E…Euh…Bah." . C'est juste ridicule merde!"-Raaah! Laisse tomber! AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH"Et la P'tite Sirène qui s'remet à gueuler comme la dernière des perdues! Tu veux pas l'étouffer s'te-plaît? Ça rendrait probablement service à l'amiral ça…"-Ouais, j'vais m'en tenir à c'qu'y faut…J'me décrispe, cesse d'avoir l'air d'un idiot statique au beau milieu du pont. J'me dirige vers l'aquarium, tout en eau et en poissons, là où une dizaine de matelots tentent de calmer la bombe H en la tenant, tandis qu'elle se débat comme une forcenée.
"H pour Hurlement, hein."-Tout juste. J'écarte les hommes qui s'agglomèrent autour de la légende vivante en jouant des coudes marchant à contre-courant pour rejoindre la sirène. Faut avouer que moi non plus je ne porte pas vraiment attention à ce que je fais, une véritable aura renversante émane de l'homme bronzé. C'en est saisissant, il a beau revêtir une tenue frôlant le ridicule pour un homme de son titre, il n'en reste pas moins quelqu'un d'une prestance écrasante. C'est incroyable à quel point un humain peut avoir cette facilité à en impressionner d'autres…
Fascinant.
-Poussez-vous, j'm'occupe d'elle, faut pas qu'elle dérange Salem et l'Amiral non? Les hommes me laissent la saisir et je la soulève malgré ses protestations criardes et ses claques dérangeantes.
Mais pourtant, lorsqu'en me dirigeant vers l'intérieur du Lév', je passe à côté de Salem et de notre invité, mes jambes se mettent à nouveau à trembler. Ma gorge se crispe, des sueurs coulent le long de mon dos. Et enfin, une fois à leur hauteur, je me dresse et me crispe comme une statue.
"Bon sang… T'es une fillette y'a pas à dire…"Et moi de regarder l'Amiral, puis Salem, et de dire:
-Dah, dah,euh…Hé. Ridicule.
Je suis un idiot c'en est impressionnant! J'ai déjà rencontré des gens d'en haut, mais c'est bien la première fois que j'ai l'air aussi stupide! Un fou rire général contenu traverse la foule. Pour reprendre contenance, je me racle la gorge et regarde spécialement Salem pour éviter de croiser le regard de Thunderbird.
-Euh, j'vais m'occuper de la p'tite Dae, elle dérangera pas pendant… coup d'œil rapide à l'amiral, votre entretiens. J'imite un sourire presque forcé à Alh' avant de lui montrer maladroitement la sirène azurée qui geigne dans mes mains. Et tandis que les pleurs et les cris de la gamine continuent de faire saigner abondamment les tympans de l'équipage, je file à toute vitesse à l'intérieur, direction mon bureau au quartier des officiers.
En traversant les couloirs, de nombreuses portes s'ouvrent pour me regarder passer avec agacement. Une Ketsuno en pleine rédaction de rapport, un Sarko qui rattrapait des heures de sommeil suite à une garde nocturne, un Jones tout simplement dérangé par les hurlements.
À chaque fois, je ne peux que m'excuser platement en continuant ma course, plus vite arrivés à ma demeure, plus vite on pourra calmer la gamine qui hurle de plus belle au rythme des tressautements de ma course. Et faut dire, c'est pas aisé de transporter une sirène en pleurs. Une claque dans la gueule par-ci, un coup d'queue dans l'front par là. Je dois serrer de mon mieux pour éviter de l'échapper ou qu'elle me glisse des mains. Mais à force d'en découdre, j'arrive finalement en rejoindre la chambre, couvert d'eau et de bleus .
Ça y est, j'la dépose sur mon lit et m'agenouille devant elle… euh… comment on fait pour calmer une gamine qui fait une crise?
"Étouffe-la."-M…M…Mais t'es malade!?"Assomme-la alors."-C'est qu'une enfant! On frappe pas les enfants!"Arrache-lui la langue alors…"-Mais t'es complètement cinglé!!"Elle m'énerve merde! Faut bien y faire quelque chose! Mets lui une gifle, je sais pas moi!"Ignorant Dark, je tente de calmer Daenerys qui continue de me casser magistralement les tympans. À travers les sanglots et les hurlements, j'l'entends parler de son escargophone. C'est ça qu'elle veut?
"Rah merde! Il est sur le pont!"Le pont? Merde, ça s'annonce mal. Je m'approche de ma table de travail où s'empilent la paperasse et des trucs en tout genre pour me saisir de mon escargophone personnel. Un bijou de génétique. Un gastéropode bigarré et bicéphale.
-Regarde, il est joli lui! Tu veux bien t'en occuper au lieu du tiens, un moment? Silence. Les gros yeux mouillés de Daenerys se posent sur le placide animal dont les deux têtes regardent dans le vague. Puis, dans un grognement sauvage, la tête noire montre les dents et mord la tête blanche. Le combat dure un certain moment dans le silence de
…Combien je paierais pour m'épargner ce hurlement…
-C'EST PAS PAAAAREEEIIIL!!! BOUAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHAAA!!C'est bon! C'est bon! J'abdique! J'vais le chercher, l'escargot à gueule de Corsaire! En soulevant un improbable nuage de poussière derrière moi, je fonce à toutes jambes vers le pont.
Impressionnant ce que l'on peut faire pour un enfant… Non?
***
-Bordel…"C'était inévitable, je dis…"-M…m….mais pourquoi elle a foutu l'camp?! "Parce que t'es qu'un idiot qui laisse la porte ouverte en sortant et qu'elle avait évidemment aucune envie de rester dans les quartiers d'un mec avec une tronche comme la tienne."-…Faut qu'je la retrouve, et vite, avant qu'on s'retrouve avec des problèmes. "Bof… moi, le plus longtemps je suis loin d'elle, le mieux j'me porte."Et je quitte mes quartiers à nouveau à la course, laissant derrière moi un lit couvert de l'eau qui recouvrait la sirène. Eau qui continue de s'étendre sur le sol jusque dans le couloir du Léviathan. Non, pas seulement le couloir, les couloirs. Et dieu qu'il peut en avoir, des couloirs, dans ce navire…