Posté Jeu 24 Fév 2011 - 16:22 par Pharaun Mizzrym
Depuis qu'il avait acquis le titre de chasseur de primes, Pharaun était enfin libre de ses mouvements. Il avait ainsi pu, pour la première fois de sa vie, voyager librement dans les mers du globe. C'était son rêve depuis tout jeune, lui qui avait soif d'aventure. Embarquant ici et là sur n'importe quel navire marchand, il avait put visiter de nouvelles îles. Souvent il ne cherchait même pas à savoir quel serait sa destination, du moment qu'il voyait du nouveau. C'est ainsi qu'il était arrivé dans cette zone d'East Blue.
Cependant, comme toujours, sa maitresse incontestée, sa faim, le rappelait à l'ordre dans un gargouillement caverneux. Ce métier lui plaisait, car il n'était pas contraignant. Bien sûr, il risquait sa vie à chaque fois qu'il s'attaquait à un primé, mais Pharaun était du genre à se moquer des conséquences. D'ailleurs, il arrivait souvent que cela le mette dans des situations difficiles. A ce moment, cependant, il ne se posait même pas cette question. Immédiatement arrivé au port, il chercha une taverne. C'était très souvent là qu'il trouvait les affiches « wanted » des hors la loi qui sévissaient sur l'île. Les primes qu'il y trouverait lui serviraient à se nourrir. La situation en ce beau jour ensoleillé était cependant différente des autres fois.
Le bâtiment qu'il cherchait venait justement d'être saccagé. Des tables et des chaises avaient été renversé, des bris de verre étaient étalés par terre, on pouvait même trouver ici et là des tâches de sang. Apparemment, il y avait eu du grabuge, certainement le matin même. Une bagarre après une nuit trop arrosée, sans doute. Là où c'était plus embêtant, c'est qu'aucune affiche n'était épinglée sur le mur réservé à cet effet. Après quelques instants à contempler la vision apocalyptique de la taverne, Pharaun entendit un bruit venant de l'arrière boutique. Le barman, alerté par le claquement de la porte d'entrée se refermant, arriva dans la salle et contempla l'individu maigrelet en face de lui.
« On est fermé. De toute façon, on n'a plus aucun alcool à servir, toutes les bouteilles ont été détruites. »
L'homme, plutôt corpulent, avait un air sérieusement déprimé. Le teint pâle, les yeux tirés, on avait l'impression qu'il n'avait pas dormi de la nuit, ce qui était certainement le cas. Les affaires sales qu'il portait semblait confirmé cet élément. Apparemment, il ne s'était même pas changé. Pharaun était prêt à parier qu'il avait passé ses dernières heures assis sur un tabouret, un verre d'alcool de sa réserve personnelle à la main, à pleurer la destruction de son établissement.
« Que c'est-il passé ici ? » S'enquit Pharaun. « Ah, et plus important, vous n'auriez pas un petit quelque chose à vous mettre sous la dent par hasard ? »
L'homme le regarda comme s'il avait affaire à un fou. Il était au bord de la ruine, son bar était complétement détruit et ce gringalet voulait... Manger ? Il devint alors presque instantanément rouge de colère. Ses petites moustaches frétillantes à cause de ses tremblements énervés, il s'exclama :
« Sors d'ici ! Tu ne vois pas que je n'ai plus rien ? La boutique est fermée, tout ça à cause de cet enfoiré de Rock ! »
Soudain, il fondit en larme. Se laissant tomber sur une table renversée, il se prit la tête entre les mains. Pharaun, profondément désemparé face à cette situation qu'il ne savait gérer, essaya de comprendre un peu mieux le dilemme du tavernier.
« Rock ? C'est qui lui ? C'est de sa faute si tout est détruit ici ? »
L'heure était au confessions pour le barman. Après quelques sanglots, il commença à tout raconter au chasseur de primes. Conformément au règlement, il devait afficher dans son bar toutes les affiches des hors la loi recherchés. Rock Vheler était un brigand vivant sur l'île, renommé pour ses nombreux braquages et cambriolages. Il n'avait cependant jamais touché à ce bar qu'il affectionnait jusqu'à la veille, quand il avait vu sa photo sur le mur. Il était alors rentré dans une furie incontrôlable et avait tout détruit, avant de s'emparer de l'affiche et de s'en aller. L'intérêt de Pharaun s'éveilla. Il s'approcha doucement et se pencha pour se mettre à hauteur du barman.
« Et... Il est recherché pour combien, ce Rock ? »
Le tavernier redressa la tête. Peut-être avait-il fait une erreur en jugeant trop tôt le comportement de son interlocuteur. Se relevant, il repassa dans l'arrière boutique avant de revenir avec une nouvelle affiche. Apparemment il en avait plusieurs en réserve. En effet il n'était pas rare que les intéressés les décrochent du mur pour les conserver. C'était à lui d'en remettre des nouvelles sur son panneau à chaque fois. Pharaun lui pris le ''wanted'' et l'analysa.
*Quinze millions, hein... Pas mal du tout...*
le chasseur de primes avait trouvé ce qu'il était venu cherché ici. Satisfait, il s'adressa une dernière fois au patron :
« Très bien papy. Tu m'as l'air sympathique alors j'ai décidé de te venger. Tu me remercieras après hein ? Ce que je préfère, c'est la viande saignante. N'ai pas peur de la quantité, le plat sera vide à coup sûr après mon passage. »
Sur ces mots, Pharaun se détourna de l'homme et sortit de la taverne. Il fallait maintenant qu'il trouve ce Rock. Ne connaissant pas la ville ni les habitudes de l'homme, il décida d'adopter la technique la plus basique : l'attendre quelque part et lui sauter dessus. Il avait déjà son portrait. Cheveux noirs mi-longs bouclés, yeux noirs, peau noire... Facilement reconnaissable donc. L'homme était certainement connu dans la ville, il était donc plutôt logique de penser que quand il se déplaçait il évitait au maximum les rencontres gênantes. Pharaun jeta donc son dévolu sur les petites ruelles entourant la place principale où beaucoup de commerces étaient regroupés.
Bien qu'il dut attendre plus de quatre heures patiemment, sa stratégie fut payante. Alors qu'il guettait au sommet d'un bâtiment, l'homme s'avança en dessous de lui. Le chasseur de primes ne put être qu'impressionné. Quel colosse ! Des muscles gigantesques étaient visibles sur ses bras, alors que son débardeur moulant laissait imaginer des pectoraux digne des meilleurs bodybuilder. Sa main gauche était armé d'un menaçant coup de poing américain en or, garni de pointes. Il était véritablement menaçant et il était logique qu'il inspire la terreur auprès des citoyens.
Néanmoins, se dit Pharaun, un homme comme celui-ci devait être véritablement lent. Hors il savait que la force brute ne pouvait rien contre l'agilité. Il lui suffisait de ne pas se faire toucher pour arriver à le battre facilement. Le mieux était encore d'en finir en un coup. Sortant lentement son sabre pour ne pas faire de bruit, il attendit que Rock passe en dessous de l'endroit où il se trouvait. Puis il bondit sur lui, pointe vers le bas, dans le but de lui percer le crâne directement.
Qui aurait pu imaginer que ce mastodonte taillé dans la pierre pouvait non seulement être fort, mais aussi effroyablement rapide ?
Le hors la loi, alerté sans doute par un léger bruit qu'avait put faire Pharaun, ou encore par un simple pressentiment, pivota sur son pied gauche et esquiva l'attaque meurtrière du chasseur de primes. Ni une ni deux il arma son bras droit et lui décocha un coup d'une puissance incroyable. Pharaun se retrouva plaqué contre le mur, alors qu'un craquement sinistre lui fit comprendre qu'il avait du se déboiter l'épaule. La douleur lui fit voir des étoiles, mais il se repris au plus vite. Certes son adversaire était véloce, mais le chasseur de primes l'était sans aucun doute plus que lui. Maintenant qu'il avait put juger sa vitesse, il pouvait esquiver. Tentant de gagner du temps alors que Rock s'approchait furieusement de lui, il lança :
« Tu ne veux pas discuter plutôt ? »
Apparemment non. Le primé projeta son poing gauche armé en direction de la tête de Pharaun. Celui-ci se baissa et fit quelques pas sur le coté pour se mettre hors de porté. Le primé frappa le mur avec une violence inouïe, laissant dans celui-ci un trou de la taille d'un boulet de canon.
*Après un coup comme celui-là, il a du au minimum se casser les cinq doigts de la main. *
Apparemment non ! Pire, il semblait ne pas avoir du tout sentit le choc. Il s'était déjà retourné vers son adversaire pour l'attaquer de nouveau. Bien que Pharaun savait qu'il pouvait fuir, il décida d'essayer de jouer sur la ruse. De toute façon, il pensait bien qu'il avait peu de chance de vaincre son adversaire. Il espérait qu'un homme comme lui pourrait se laisser corrompre. S'il arrivait à lui faire baisser sa garde, il pourrait sûrement l'avoir.
« laisse moi en vie, s'il te plait. J'ai fait une erreur. Je te donnerais de l'argent en échange, j'en ai beaucoup ! Ça t'intéresse ? »
Apparemment non... Cette fois, s'il ne pouvait même pas le soudoyer, Pharaun compris qu'il n'y avait plus rien à faire, si ce n'était de le vaincre à la loyale. Il refusait de battre en retraite. Après tout, un repas et quinze millions de berrys l'attendait s'il parvenait à vaincre ce titan. Il le laissa alors s'approcher. Rock, enfin à portée, commença à envoyer des coups de poings sans réfléchir. Pharaun, handicapé par son épaule, commençait à avoir du mal à tout esquiver. Á chaque fois qu'il se baissait ou faisait un bond sur le coté, la douleur le lancinait. Il fallait vite qu'une occasion se présente.
Et celle-ci se présenta enfin. Le colosse, commençant à s'impatienter, balança vers lui un crochet plus violent que les autres. Celui-ci était plus puissant mais aussi plus lent que les autres attaques. Pharaun l'évita aisément en se baissant. Pris par son élan, Rock ne parvint pas à se remettre en garde immédiatement. Le chasseur de prime poursuivit son esquive en roulant au sol , s'appuyant sur ses pieds pour se projeter exactement derrière son adversaire, dos encore au sol. Ne lui laissant pas le temps de se retourner, il saisit ses chevilles et se tira en arrière, afin de glisser sous ses jambes.
Il se retrouva donc couché sur le dos, devant Rock. Celui-ci ne comprit pas le but de la manœuvre tout de suite, désorienté par l'enchainement de Pharaun. Le chasseur de prime, dans une position idéale, arma alors sa jambe droite et décocha de toute ses forces un coup de pied sur la rotule gauche du colosse. Celle-ci se brisa net, entrainant un hurlement de douleur du mastodonte qui tomba en avant sur sa jambe cassée.
Mais Pharaun n'avait pas prévu la suite des évènements... Il était maintenant immobile alors que Rock le surplombait. Manquant de vitesse, il ne parvint pas à s'échapper quand celui-ci, fou de rage, l'attrapa à la gorge de la main droite et le plaqua au sol. Sa tête tapa violemment sur le béton. Il sentit qu'il commençait à saigner. Cependant, ce n'était pas son plus grand problème dans l'immédiat.
Complétement immobilisé, bien que tentant de se libérer vainement, Pharaun put voir Rock lever lentement son bras gauche armé de son coup de poing américain en or s'élever vers le ciel. Dans un instant, il l'abattrait sur son visage et s'en serait fini de lui...