La propagation de la rumeur et des spores

Parfait. On parvient tant bien qu'mal a atteindre l'bateau, suivis par des troupes de marines déjà postés qu'on a poussé pour passer. A peine mes mecs nous ont vu qu'ils ont ordonné d'ouvrir grand. D'autres nous attendent pour nous tirer jusque sur le pont. D'ailleurs, on atteint le bout du ponton, va falloir sauter pour atteindre leur main. On l'fait sans mal, on n'est qu'des gaillards dans la fleur de l'âge.

La Marine commence à riposter, et à envahir leur navires pour nous poursuivre, les spores se sont déjà bien diffusées dans l'air. D'ailleurs, on peut voir une trainée presque invisible dernière nous. Nous, on est essoufflés, du coup, on respire des pleins bols d'air chargés de trucs qui vont lui faire tout drôle. Moi, j'y suis habitué, j'connais leur effet.

Mais c'est pas l'mieux. C'est qu'derrière, la Marine va respirer nos restes et p't êt' même qu'on laiss'ra nos traces sur c'te île. J'connais ces champotes. Ca pousse n'importe, puisqu'ça pousse au Grey T.

- Alors mon gars ? On est pas bien là ?

Avec ça, j'lui donne une bonne grosse tape amicale bien franche dans le dos.

- Bon, les gars, sortez l'canon, histoire de ...

C’est quoi cette sensation… Cette odeur. Mon corps est bizarre. Mes forces mes quittes. Ma tête commence à tourner. J’dois quitter ce navire au plus vite avant d’être en position de faiblesse.

Il suffit d’une fraction de seconde pour que l’acte soit effectué. Mahach tourne le dos pour prononcer une simple phrase à ses hommes et pendant ce temps Roger sort la dague qu’il a volée et la plante dans le dos. Bien enfoncé. Le blond tourne la lame pour agrandir la plaie. Aucun sourire, aucune haine. Comme s'il effectuait un geste tout à fait banale. Les hommes du blessé n’ont pas le temps de réagir que l’ennemi plonge à la mer et se dirige vers le quai, ainsi que d’autres navires. Pas un homme. Rien. Le seul souvenir qu’il laisse est cette dague encore enfoncée dans le dos. Son souffle revient petit à petit. Ce navire de malheur ne le convenait pas.

A la nage, il rejoint d’autres embarcations. Des barques… Non, un petit voilier c’est mieux. Un homme rejoint le port. Avant d’arriver à quai, le fou nage jusqu’à lui. Monte sur le bateau et jette à l’eau le propriétaire. Maintenant il peut sourire. Sorti de cet enfer, Gold Roger peut penser à son futur et sourire lorsque l’image de sa femme hante ses pensées.

J'accuse le coup dans un p'tit bruit étouffé, j'vais pour tourner la tête mais il tourne la dague plantée dans mon dos, ce qui me fait hurler à m'en déchirer les poumons p't être plus qu'ils ne pouvaient l'être. J'me r'tourne enfin vers lui, j'le vois qui s'éloigne, j'peux plus rien faire.

- Putain ! Enfoiré !

J'crache par terre en guise de dégout et de vengeance, putain ouais, j'lui promets d'me venger ! Mes hommes réagissent pas d'suite, quand ils s'lancent à sa poursuite, il a d'jà sauté l'gard'-fou du pont.

- Toi, enlève moi ça !

J'suis prêt, j'sers des dents, j'vais pas gueuler d'souffrance, ça lui f'rait trop plaisir. J'sers des dents un maximum quand il m'tourne la dague dans l'dos, je grogne tellement j'ai mal putain ! Mais j'grogne comme une bête agonisante. Mais c'était encore chaud, j'avais pas vraiment réalisé à quel point j'avais putain d'mal ! J'étais dans l'feu d'l'action.

- Donne moi ça.

J'lui prends des mains la lame qu'était dans mon dos, j'cherche du r'gard l'enfoiré, il a volé une barque et s'enfuit avec. J'lui lance sa dague, espérant qu'il la r'çoive en pleine tête. Mais bon, la douleur m'fait rater l'coup et la dague vient s'enfoncer dans la proue d'sa barque. Conscient d'mon effort qu'était d'trop, je m'écroule à g'noux en râlant. J'm'accroche aux barreaux et j'lui gueule :

- Souviens toi d'moi, sale enfoiré ! La prochaine fois qu'on s'voit, t'es mort putain ! T'es mort !

Après, j'me souviens plus des masses. J'crois qu'j'm'suis évanoui. Tout c'dont j'me souviens, c'est c'putain d'gout d'vengeance dans la bouche.