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Une enquête qui se voulait discrete

Par un après midi, alors que je finissais mon quart de surveillance au QG de la marine, je fus convoqué par le Commandant en chef de la caserne. Sur le coup, j’avais cru que j’aurais des ennuis ou qu’on m’apporterait une nouvelle de mon frère, puisque je n’en avais plus depuis ce coffre et cette lettre, et j’aurais espéré pouvoir savoir où il résidait dorénavant. Mais il en fut tout autre… Le commandant était à son bureau, avec devant lui deux hommes, un assez frêle et jeune, et un autre bien plus imposant.
« Entre Rolando entre donc, je te présente le responsable de la section CP de North Blue, et voici Paul. Tu vas faire équipe avec Paul pour une mission d’infiltration si j’ai bien tout saisi ?
-Presque, presque. Disons que Paul devra infiltrer le groupe et que votre homme devra surtout s’occuper d’assurer ses arrières et de ne pas tout gâcher. »
Je n’avais pas beaucoup aimé la réflexion mais je n’allais tout de même pas faire preuve d’insubordination alors qu’on me confiait ma première mission.
« Oui voila, repris alors le commandant, vous allez vous rendre sur Lunveel en tant que touriste et essayer de récupérer quelques informations sans prendre de risques trop grand. Nous n’avons aucun droit sur Luvneel et toute action directe sur l’île causerait au gouvernement trop de problème. Si vous vous faîtes prendre, nous ne pourrons rien faire pour vous immédiatement. Alors suis bien Paul, écoute ses conseils et vérifie qu’il ne se passe rien de louche. Tu emmèneras un revolver et des munitions, ca devrait suffire pour ce que vous avez à faire.
-Oui mon commandant » dis je en frappant mes talons.
Lorsque j’eus quitté la pièce avec Paul, j’entendis le responsable pouffait, mais ne pus comprendre ce qu’il disait.


Tandis que je regardais l’horizon s’étendant sur la mer, je voulus me retourner pour regarder le bateau, un bateau de tourisme en route pour Luvneel, une île indépendante de North Blue, le même genre de bateau que j’empruntais durant mes permissions, suffisamment luxueux pour être bien sans pour autant dormir dans des draps en soie. Je ne pouvais pas m’ôter la mission de mon esprit. Une mission de petite envergure que nous devrons faire de la façon la plus discrète possible, moi et un jeune homme du CP, un certain Paul.
L’ordre de mission de Paul était assez simple : récolter des informations sur un groupe révolutionnaire assez jeune sans éveiller de soupçons. Le doux son des vagues effleurant le bastingage était des plus agréables mais je voulus rentrer à la cabine pour y retrouver mon compagnon de mission. Je le trouvais endormi sur sa couchette, comme si de rien n’était.
« Allez Paul, on se remue » dis je quand je fus dans la cabine.
« Laisse moi encore une dizaine de minutes, Luvneel n’est même pas encore en vue alors allonge toi et repose toi… » Rétorqua Paul de sous sa couette
Je ne pouvais pas comprendre comment Paul arrivait à autant m’exaspérer. Je devais uniquement assurer sa protection pendant qu’il farfouillait à droite à gauche, mais il se sentait tellement supérieur et à son aise que s’en était presque dérangeant. Mais je décidais de me taire et de me reposer, mon arme sous mon oreiller.
Nous fûmes réveillés par un éclat de rire devant notre cabine, surement un enfant heureux de pouvoir enfin quitter le navire. Nous fîmes nos sacs et sortîmes de la chambre assez rapidement, et quittâmes le navire avec le même élan. Si nous avions su à ce moment ce qui allait se passer, nous n’aurions pas été si pressé.
Le port de Norland était des plus tristes, beaucoup de bateau mais très peu d’animation. Quelques vendeurs essayaient de vendre des places pour des spectacles à TaraLuvneel mais peu de personnes leurs prêtaient attention. Je suivis Paul qui se dirigea directement vers TaraLuvneel, sans même m’adresser la parole. Je ne trouvais pas que c’était une bonne idée mais je ne voulais pas le lui faire remarquer, de peur de me prendre encore une de ses réflexions dans le nez. Nous marchâmes ainsi un bon moment avant de trouver une auberge. Comme il m’avait expliqué, je devais toujours rentrer en premier m’installez à une table assez éloigné du bar afin qu’il puisse rentrer incognito quelques minutes plus tard. Lorsque nous ressortîmes, nous fîmes quelques kilomètres avant qu’il ne me débriefe.
« J’ai obtenu quelques infos qui peuvent nous servir, visiblement ce groupe étaient connu ici pour s’attaquaient aux convois sortant du parc, mais un de leurs potes s’est fait descendre. Visiblement ils crèchent vers Luvneelpraad. Ce n’est pas une très bonne idée, surtout pour toi qu’on s’y rende mais on n’a pas grand-chose pour l’instant. Ils doivent être une demi douzaine à tout casser, et avec leurs potes en moins, ils doivent être en mal de mains d’œuvres, alors on va surveiller la sortie des fonds du parc et espérer qu’ils nous voient roder. »
Le plan de Paul n’était pas idiot en soi mais il reposait sur une supposition un peu trop maladroite à mon goût, le fait qu’ils aient besoin de nous. Lorsque je lui fis remarquer, il m’ouvrit son sac me montra les liasses de Berrys qu’il contenait.
« C’est plus pour ca que t’es la pour moi je crois, répondit Paul. On a quasiment 200 000 Berrys dans ce sac et c’est un coup qu’on est censé avoir fait à deux ici pour eux, sur le transport d’une confiserie du parc. Donc on les intéressera car on sait comment les voler. Après on rentre chez eux, on braque un transport avec eux et on se tire car on connait tous leurs visages et leurs planques. Si ils s’extrémisent, le gouvernement pourra donner leurs signalement au royaume de Luvneel, leur montrer leur incompétence et y placer un QG pour en prendre le contrôle et ainsi récuperer la manne financière du parc. »
Rolando était abasourdi, c’était donc ca le vrai but de la mission ? Enquêtez sur un groupe de révolutionnaire dans l’espoir qu’il fasse une bêtise plus tard pour que le gouvernement puisse prendre l’argent du parc en s’attribuant l’île ? C’était un peu trop gros pour Rolando mais il ne préférait pas rentrer dans un tel débat avec Paul.

Ils firent le pied de grue 3 jours à surveiller les aller-retour des transports avant qu’il ne se fasse attaquer par un groupe de 8 jeunes armé de sabre et d’armes à feu. Rolando posa sa main sur sa ceinture, non loin de son arme, la situation était très tendue, si des tirs étaient donné, ils n’arriveraient pas à s’en sortir. Il attendit que l’un des révolutionnaires prenne la parole pour voir la réaction de Paul…
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