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Les vivants, les morts et les marins.

Au large de Jaya, deux navires se rencontrent enfin à l’abri des regards. Le soleil se couche, bordant la mer d’une couverture orangeâtre, emmenant avec lui la chaleur étouffante de ce coin de mer. Les mouettes vont à quai pour passer la nuit, d’autres installent un nid au sommet du mât principale d’une bâtiment de guerre en pensant avoir la paix. La coque usée de Serenity frôle le Leviathan restauré par les soins de ses habitants. Les quelques mousses curieux jettent un coup d’œil par-dessus bord pour observer le sous-marin qui émergent. Beaucoup de bouches s’ouvrent, béates d’admirations en voyant l’acier gris apparaître à la surface, créant remous et vagues qui s’écrasent sur le bordage.
Une trappe se soulève dans un grincement sinistre et une tête rousse apparaît dans le champ de vision de tous. La jeune femme finit d’escalader l’échelle pour tâtonner à la surface. Incertaine, ses chaussures glissent sur l’acier et elle manque de finir à la mer. Une voix féminine tonne sur le pont du Léviathan faisant tressaillir les quelques hommes qui regardent par-dessus bord. Ces derniers se mettent au garde-à-vous avant de filer, comme des fourmis prêtes à se faire piétiner sous une semelle géante, chercher une corde. Une poignée de minutes plus tard, cette dernière passe par la rambarde et atterrit dans les mains tendues de la rouquine qui s’en entoure.

Calé sous son arrière-train, elle grimpe à l’aide des hommes qui la tire vers le haut. Lilou finit par poser pied sur le pont, remerciant les hommes qui la saluent pour faire face à la gérante par interim des lieux.

Lieutenant-Colonel.

Lilou ne s’embête pas de la courbette militaire usuelle pour faire face à Ketsuno Fenyang. Elle détourne même assez vite le regard pour lancer un sourire à son entourage, se montrant immédiatement plus agréable. L’atmosphère se charge d’électricité malgré ces risettes ravies et la gradée en charge du Léviathan ne tarde pas à répondre sèchement :

Bienvenue à bord.

Le regard glacial n’invite pas la rouquine à faire des efforts. Mais l’ordre qui suit, la poussant à se retirer pour parler de choses sérieuses, les amènent toutes les deux à quitter la scène principale du navire. Les deux femmes laissent le pont aux hommes du navire, se dirigeant à pas lourd vers le bureau de la rose. La porte se referme sur une salle aux couleurs chaudes et à l’ambiance pourtant froide. Bibliothèque trop bien rangée, dossiers ordonnées par taille, ordre alphabétique et couleur, bureau impeccable dans lequel on pourrait voir son propre reflet, une plante verte trop parfaite pour être vraie, Lilou note le cadre à côté de ses crayons rangés par taille. Une photo de Salem y trône, un Salem avec un sourire enchanteur et le visage serein.

Nous avons à faire.

La rouquine sort de sa torpeur, oubliant à regret l’air paisible d’Alheïri au profit du regard dur de Ketsuno.

Je sais.

Un rictus méprisant prend place sur les lèvres de la rose, elle sort d’un tiroir un livret qu’elle remplit méticuleusement.

Serenity sera affrétée désormais à la flotte du Léviathan. Vous remettrez le sous-marin en même temps que le navire à Marie Joie.
Mh.
Nous allons charger l’équipement de base : des armes, de la nourriture, des outils stériles, du personnels médical… Combien vous faut-il d’hommes ?
Une dizaine.

Ketsuno s’arrête soudainement de noter, relève le regard de sur son papier en dévoilant deux petits yeux surpris. Son sourcil plisse son front tellement il est froncé. Lilou, quand à elle, reste imperturbable, affichant même un air placide qui déstabilise sa vis-à-vis.

C’est tout ?
Je n’ai pas besoin de plus.
Humpf.

L’arrogance dont fait preuve la rouquine fait rire son interlocutrice. Un petit rire qui s’affiche comme moqueur, suivi de près par un air supérieur et conquérant qui la fait jubiler.

Peut-être que vous vous surestimez.
Dans tous les cas, ça ne regarde que moi.

Tonalité froide, air inchangé, Ketsuno garde quand à elle son ton railleur en annotant sur son livret. Si Lilou choisit aussi peu d’hommes, c’est autant par choix que par contrainte. Serenity n’étant pas au mieux de sa forme, elle ne veut mettre personne en danger, et n’être responsable que de peu de vie. Elle n’est pas une meneuse d’homme. Ou tout du moins, elle ne cherche pas à l’être parce qu’elle n’en a pas envie. D’ailleurs, elle est dans l’optique de jouer la marionnettiste qui manipule son objet pour cette mission, évitant de trop impliquer ses subordonnés dans des histoires crasses. Des choses que Ketsuno, derrière son grand nom et ses grands airs, ne comprendraient évidemment pas.

Soit. Vous ne prendrez que les volontaires dans ce cas.

Lilou hausse les épaules, montrant qu’elle se fiche de savoir qui viendrait avec elle. Tous les membres du Léviathan était des gens de confiance, là pour se plier en quatre, avec des objectifs. Elle fera de toute façon le tri, en temps voulu, pour ne prendre que ceux capable de supporter la vie en profondeur.

Vous connaissez le plan ?
Bien entendu.

La prenait-elle pour une idiote ?

Je me chargerai des côtes Nord et Est de Jaya. Vous des autres.

Lilou se lève brutalement de sa chaise et va vers la porte. L’autre femme accepte du chef et termine ses annotations. L’ingénieur quitte la pièce et retourne sur le pont d’un pas rapide et décidé, se plantant devant la masse d’hommes qui attend le retour de ses supérieurs. Lilou met les mains sur ses hanches et balance d’une voix forte :

J’ai besoin d’hommes. Une dizaine maximum.

J’embarque dans trente minutes.
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Entendez-vous la nature s’exprimer ? Tout est si calme. Si paisible. Les vibrations de ce monde sont audibles. Le monde avance, évolue et en parlant d’évolution. Les êtres vivants sur cette planète on construit une machine capable de rester sous l’eau sans recouvrement. Un nouveau système réalisé par un seul homme. Le Serenity apparait. Des hommes se précipitent pour savoir de quoi il en ressort. Tout d’abord nous trouvons des arbres. Oui, c’est un truc de fou. Des arbres sur le sous-marin ! Et au final une trappe qui laisse la place à une rouquine… A la rouquine. Un regard perçant est lancé par l’agent. Parmi tous les hommes présents, c’est le seul à lancer ce regard. Comme une bête qui a trouvé sa cible. Mais cela dur une fraction de seconde. Un visage souriant prend vite place. C’est même le premier à réagir et à lancer une corde à l’ingénieur général.

Salut beauté ! La froideur à l’égard du lieutenant-Colonel et la tendresse envers les hommes me fait fondre… Mais Yamashita ne bronche pas. Au garde à vous comme un bon petit soldat. Il pourrait au moins profiter de la vue. C’est pas tous les jours qu’on croise de jolie créature. Rien à faire, le lavage de cerveau effectué pour les agents du gouvernement n’est pas à négliger. Même s’il reste un homme, le plaisir de voir ce genre de chose est enfoui en lui. Pour le trouver il faut toucher le fond et creuser encore… C’est vous dire. En tout cas, les gradés se retirent pour une discussion.

T’as vu le sourire qu’elle m’a lancé ?!

Rêve pas trop, t’as vu ta tête. C’est moi qu’elle regardait.

Pff. Des comportements bien primitifs par les nouveaux sur ce navire. En tout cas, l’équipe des gradés semble au complet. Yamashita sourit. Ce n’est pour la dispute grotesque qui se réalise sous ses yeux, même si tout le monde aux alentour peux croire cela. Il sourit parce que c’est le meilleur comportement à avoir actuellement. Une machine ce gars, c’est moi qui vous le dis.

TIK TAK TIK TAK

Il ne faut pas tellement de temps pour que les dames sortent de leur trou. Dix hommes. C’est ce qu’il faut à la miss. Les deux idiots qui se disputent pour le sourire sont les premiers à se placer devant Lilou B. Jacob suivi par Yamashita. Une troisième place vaut mieux que les deux premières, même si être premier ne risque pas t’attirer l’attention sur lui. Ce n’est qu’un volontaire parmi tant d’autres.

Ne soit pas trop pressé Yamashita. Tu voulais déjà partir avec le lieutenant Serena et maintenant tu te précipites pour être avec l’ingénieur en chef. Ça fait plaisir de voir autant de déterminations. Comme je t’ai dit, en tant que vétéran sur ce navire, je vais t’accompagner un peu.

Hé hé hé. Merci Dino. Juste que j’ai jamais participé à une bataille. J’ai passé mon temps à m’entrainer. J’ai hâte de faire enfin quelque chose. Avoir des histoires à raconter à la taverne. Ce genre de truc.

Oh, comme c’est mignon. Ne crois pas que je suis dupe Yama. Ton petit sourire, ton comportement parfait qui imite l’excitation du débutant.  La main derrière la tête avec ton rire.. Tout le monde ne peut que croire que tu n’es qu’un matelot. Mais moi en tant que narrateur je sais tout. Tu cherches simplement les meilleurs placent pour observer les individus. Après tout, tu fais ton job et je fais le mien.

Nul ne peut bafouer le Gouvernement mondial. Quand on l’attaque… Enfin bref. Personnellement j’espère que Lilou va faire n’importe quoi pour voir la réaction de l’agent. Mais bon, pour le moment tout se passe bien. Les provisions sont acheminées au sous-marin ainsi que d’autre choses diverses et variées. Les dix hommes sont prêts et embarquent. A peine entré qu’il y a des instructions. Il semblerait que le sous-marin soit piégé. Au bout de quelques minutes de concertations, de rappel, les hommes semblent avoir emmagasiné les informations. Les soldats se familiarisent un peu à l’environnement. Tout semble nickel pour la mission. L’agent se dirige vers la commandante de l’engin et se met au garde à vous.

Tout est fin prêt. Nous attendons vos ordres pour  le départ.

Ses habits sont impeccables. Pas la moindre trace de goutte d’eau. Pas le moindre pli. Rien n’a signalé. Un blanc éclatant. La casquette bien enfoncée sur la tête avec l’emblème de la marine dessus. Mais bon… Ce n’est pas en la jouant comme ça que la rouquine tombera sous son charme. Vraiment, il devrait changer d’objectif un peu. Dans un sous-marin en plus. Ça doit pas être compliqué normalement. Encore faut-il que cet idiot ait un moment d’intimité avec Lilou… Mais non, lui pense à sa mission. Pff ringard.

    La petite troupe s’est formée assez rapidement. Lilou note les noms et les grades de chacun sur un petit carnet qu’elle range rapidement dans sa poche. Voir autant de bons hommes prêts à passer des journées entières sous l’eau l’impressionne. Elle qui pensait qu’il y aurait bien moins de volontaires que ça se retrouve étonnée. L’un d’entre eux semble même plus pressé que les autres à rejoindre le sous-marin. Elle fait un grand sourire et accompagne le geste par la parole :

    Nous y allons.

    Demi-tour droite, elle bondit par-dessus bord pour atterrir sur la carcasse flottante de Serenity. Relevant la trappe, la rouquine invite ses hommes à pénétrer à l’intérieur, mais ces derniers semblent moins tête-brulée qu’elle et prennent soin de descendre en rappel plutôt que de faire un saut comme le sien. Un sourire moqueur plus tard et tous les hommes sont déjà à l’intérieur, observant les couloirs pas tous jeunes avec des yeux écarquillés. Certains vont même jusqu’aux hublots pour regarder à l’extérieur. Mais Lilou accroche leur attention avec quelques informations :

    Prenez vos aises dans les cabines. Si vous possédez un fruit du démon, n’allez pas vous promener dans la forêt en surface, vous risquez d’être malades. Et faites attention, il y a des poissons un peu agressifs à la surface. Concernant le reste, le navire n’en fait souvent qu’à sa tête, donc ne vous étonnez pas si certaines portes ne s’ouvrent pas, ou si des couloirs sont impraticables. Demandez gentiment, ça peut aider.

    Il y a d’ores et déjà une ambiance plus familiale et décontracté. C’est ainsi que Lilou mène son équipe d’ingénieur lorsqu’elle est dans son hangar à superviser les améliorations et réparations du Léviathan. Elle sonde sa troupe d’un regard malicieux avant de s’arrêter face à un jeune homme brun, l’air serein.

    J’ai besoin d’une personne avec moi aux manœuvres. Vous.

    Elle le pointe du doigt sans prendre en compte les petits airs déçus de ses camarades autour et rajoute d’une voix autoritaire :

    Les autres, rangez le matériel et aller vous mettre aux points d’observations après vous être correctement équipés.

    Les rangs se rompent et chacun part à ses occupations. La capitaine des lieux fait un signe de la main à celui qu’elle a désigné et l’invite à la suivre jusqu’à la salle de commandement. Elle prend déjà un pas pressé et pousse son second par interim à en faire de même sur le ton de la conversation :

    Dépêchez-vous… Yamashita, c’est ça ? Je ne vous ai pas vu à mon départ, vous êtes un nouveau ?

    Leur allure les amène à traverser nombre de pièces. Lilou s’est déjà perdue mais elle garde un visage imperturbable pour ne pas le montrer au mousse qui la talonne de près. Comme tous les chemins mènent à Rome, ils finiront bien par arriver quelques parts. Et de mémoire, la salle de manœuvre se trouve après la salle de jeu et l’aquarium géant. Tout du moins, si on fait confiance à sa mémoire. Les couloirs s’étendent et ne se termine même plus, et il faut plusieurs allés retours entre les mêmes salles pour qu’enfin, la jeune femme retrouve sa route et amène son protégé à bon port.

    Les vivants, les morts et les marins. Inside11

    La porte s’ouvre et dévoile une salle complètement absurde et digne du premier végapunk. Plus douée pour comprendre les machines que pour s’orienter, c’est donc tout naturellement que Lilou s’empare d'une manivelle et invite Yamashita à faire de même de l’autre côté. Elle commence même à lui expliquer certains boutons, le rôle des volants également, tout en faisant apparaitre, en ouvrant une trappe, une poule qui joue de la trompette. Avec un sourire complice, la rouquine prend soin de savoir si son nouveau second se porte bien :

    Pas trop stressé ?
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    Ce n’est point le hasard. Est-ce le destin ? Non. L’homme qui est choisi par Lilou est celui qui se tient le mieux. Droit comme toujours, moins distrait par les environs que les autres. Le plus calme. L’agent bien que ravi ne manifeste rien si ce n’est qu’un fragment de sourire qui est chose classique dans cette situation. Comme à son habitude, c’est avec une démarche lente qu’il suit la commandante du sous-marin. Suite au ordre d’accélérais, notre homme s’exécute comme un bon petit soldat.

    Oui, c’est bien Yamashita pour vous servir. Nouvelle recrue et espère vite monter en grade.

    On pourrait répondre de différentes façons. Mais les mots sont bien choisis. Un petit léchage de botte pour voir si la personne réagit, et qu’elle sera la réaction. Ainsi qu’une certaine détermination qui est toujours bien vu dans la marine. Toujours parfaitement derrière Lilou, il remarque que la rousse semble être perdue lorsqu’ils repassent devant un point déjà franchi. Enfin arrivées, les choses peuvent enfin devenir sérieuses.

    Oh ! Il retire sa casquette de matelot pour se mettre à l’aise. Son charme qui a fait trembler de nombreuses femmes est dévoilé. Le petit sourire lancé à Lilou pendant qu’elle lui explique les commandes ne doit pas la laisser insensible. Mais toujours aussi concentré, c’est avec son sourire qui demande des précisions sur certaines touches histoire de comprendre parfaitement tout cela.

    Non, merci de vous souciez de mon état d’âme. C’est touchant venant d’une femme avec autant de responsabilité. C’est pas tous les jours qu’on voit une supérieure aux petits soins avec le nouveau ha ha ha.


    L’inarrêtable séducteur naturel continue avec ses sourires. Le pire dans tout cela c’est que Yamashita ne s’intéresse même pas à la rousse. Il est comme ça. Souriant, blagueur. Des comportements qui motivent les autres et qui mettent une bonne ambiance. Les choses sont mieux ainsi. Pour l’instant tout se passe bien. Mais si tout se passe parfaitement bien, il ne pourra pas voir le vrai visage de la miss.

    Nous sommes prêts à partir. C’est quand vous voulez.

    Puis-je me mettre à l’aise ? La température est bien élevée en ces lieux. Ne vous méprenez pas, je n’ai point l’intention de tenter une approche de quelle que soit la nature même si vous en valez la peine. Nous avons du travail et c’est pour cela que nous sommes ici.

      Vous...

      Moment d'interruption. La jeune femme fait le lien entre tous les mots de l'homme qui la seconde. La légèreté de ses propos, ses sourires charmeurs, sa petite voix sucrée... L'ensemble fait palpiter une veine à sa tempe, veine discrète d'ordinaire mais qui apparait lorsqu'un doute la prend ou l'agace. Et en l'occurrence, elle est agacée.

      ... Pouvez, Yamashita. Cette salle est mal aérée, il y fait souvent très chaud.

      Elle retourne a ses activités en essayant de se focaliser sur autre chose, mais le matelot à ses côtés qui se défait de ses affaires pour se mettre à l'aise à ouvert en elle une boite de pandore qu'il valait mieux garder fermé. Elle prend une grande inspiration et se tourne vers l'homme pour lui faire face, fixant le brun droit dans les yeux sans ciller, avec un aplomb qui marque chacune de ses phrases :

      Je tiens à préciser quelque chose : Je ne sais pas ce qu'on vous a dit sur moi, Matelot, ni ce que vous êtes aller imaginer, mais les petits compliments et les touches attentionnées me laissent relativement froide, et je suis loin de courir après.

      Sans détour, elle avance pour se tenir droite. Bien dans ses bottes, sans un sourire pouvant venir contredire les propos qu'elle enchaine, elle croise même les bras sur sa poitrine pour rétablir la distance adéquate entre eux. Elle ne connait pas tous les ouïs dire sur le Léviathan, mais elle a très bien noté les regards en biais et envieux sur elle lorsqu'elle circule sur le pont. Elle entendait les bruits de couloir sur sa prestance comme l'enthousiasme qu'elle suscite chez les autres. Mais jamais encore l'un d'eux n'était venu assumer à mi-mots devant elle ces propos...

      Vous avez peut-être eu l'impression que j'avais une quelconque envie d'y répondre et dans ce cas, vous me voyez désolée d'anéantir a tout jamais ces pensées ou idées reçues... Si je m'intéresse à vous, c'est seulement pour vos capacités et vos talents. Je dois faire de vous un homme fort, je dois vous responsabiliser, je dois faire en sorte que vous puissiez vous adapter à n'importe quelle situation et je dois également vous avertir que ce n'est pas avec des jolies douceurs que vous allez monter en grade ou m'avoir dans votre poche.

      Et si elle se taisait d'ordinaire en ignorant volontairement, elle préférait faire naitre en ses seconds le respect que l'envie, et ne tenait absolument pas à contribuer avec des non-dits à installer une ambiance ou la séduction serait de mise. Comment être prise au sérieux sinon ? Déjà qu'elle avait l'impression de toujours devoir resserrer la visse avec les nouvelles recrues, d'être plus dure et souvent trop exigeante... Elle n'aimait pas non plus avoir à inspirer la crainte, ça ne l'enchantait guère. Pourtant, face à Yamashita, la jeune femme préférait cent fois lui faire peur qu'avoir l'impression d'avoir une cible dessinée sur son dos avec comme mot d'ordre "le premier qui la séduit remporte un prix".

      Je fonctionne au mérite, je récompense le travail accompli, je plaide la cause des bons gars, pas des petits loveurs sans intérêts qui pensent qu'un joli sourire fera d'eux des hommes. J'ai besoin d'un camarade capable de soutenir ses coéquipiers dans les moments durs, pas d'un expert en procrastination puérile. Je dois pouvoir compter sur vous, sans failles, si quelque chose arrive. Et vos derniers mots me laissent supposer que vous êtes un flâneur arriviste et opportuniste. Et dieu sait comme je connais ces gens-là et comme je les hais.

      Elle lance un coup d'oeil vers un placard ou apparait un saut et une serpillère, regard entendu par Yamashita qui sait désormais à quoi s'attendre.

      Les lèches bottes, je les colle aux bas travaux sans regrets. Avec moi, vous laissez vos oisivetés dehors et vous faites le travail que je vous demande en me passant vos commentaires. Je vous explique ces choses une seule fois, Yamashita. La prochaine, c'est avec un coup de pied aux fesses et un retour forcé sur le navire, ou vous n'aurez plus jamais l'opportunité de revenir travailler sous mes ordres. Je vais vous donner une chance de passer l'éponge sur vos sous-entendus : Allez me chercher un escargophone pour joindre le Commodore. Mais sachez qu'au moindre écart de conduite, je vous réduis en bouillie et ferais en sorte que personne n'ait l'idée saugrenue de vous donner du grade un jour.

      Lilou marque une pause pour laisser le temps à son vis-à-vis d'intégrer tous ses mots, puis reprend pour être sûre que tout est bien enregistré :

      Suis-je assez clair, Matelot ?
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      Palalala, ça c’est de la tèje ou je m’y connais pas. Oust le Yama. Ça me fait bien marrer ça, mais maintenant que la rousse à poser les limites l’ambiance risque de devenir glaciale. Un peu trop froide à mon gout.

      Veuillez m’excuser ça ne se reproduira plus.

      Au que oui ça ne se reproduira plus. Plus aucun sourire, plus aucun mot de travers. On peut tout à faire croire que c’est la peur qui le pousse à se conduire comme cela, mais détrompez-vous. L’agent est ici en observateur. Il peut tester les soldats, mais ce doit de rester dans un cadre. Après tout, un matelot n’a pas le droit de faire certaine choses sinon c’est le licenciement. Où irait la marine si tout le monde se permet tout.

      Rien à signaler. Plus rien à signaler. Un sérieux exemplaire. Il enfile sa veste et sort chercher le fameux escargophone. Ses pas d’habitude lents sont à une allure assez soutenue. Ce n’est pas le temps de rêvasser. La perfection doit être atteinte. La zone de communication est cherchée, mais même pour notre agent s’est compliqué de s’y retrouver dans tous ces couloirs. Alors, lorsqu’il croise un autre matelot.

      Excusez-moi, vous savez où se trouve la salle de communication ?

      Ouai’p. Tu vas à droite la ensuite tout droit pendant deux intersections puis à gauche et à droite.

      Je vous remercie.

      Y’a pas de quoi.
      Faut pas plus d’une seconde pour que le matelot croisé se la ramène encore. Juste avant qu’ils se séparent.


      Hey, mais c’est toi qui est avec Lilou. Alors raconte, t’as tenté ta chance hein ?

      Veuillez m’excuser, mais ce n’est ni le lieu, ni le moment pour ce genre de plaisanterie. Nous sommes en guerre. Une distraction aussi futile qu’elle soit peut être suffisante pour vous retirez la vie. Je vous conseille de penser aux femmes lorsque nous rentrerons en héros.


      Attention mesdames et messieurs. Ne vous ai-je pas dit que ça risque de devenir un peu trop sérieux dans les parages ? Yamashita souhaite que la marine devienne parfaite. Alors il conseille tous les novices et test les gradés voilà tout.

      Il trouve finalement l’animal et rejoint Lilou B.Jacob. Une entrée dans la pièce avec une discrétion déconcertante.  Un petit raclement de gorge pour indiquer sa présence. Face à l’ingénieur, il lui tend l’escargophone.

      Voici ce que vous avez demandé.

      Toujours aussi simple dans ses phrases. Sa voix est plus grave qu’au moment des premiers échanges. Un visage froid, un regard sans aucun désir. Voilà son véritable être. Pas de place pour les imperfections. Même si la capitaine tente un sourire pour détendre l’atmosphère ce qui est peu probable, il ne répondra pas et gardera cette attitude.
        Elle y est sûrement allée un peu fort, mais ce n'est certainement pas la culpabilité qui l'étreint actuellement. Parce qu'elle sait que le message est passé, et qu'il se repend déjà comme une trainée de poudre. Combien de temps pour que Yamashita fasse passer le mot avec le masque du type mécontent que tout n'ait pas marché comme prévu ? Quelques minutes s'il croise quelqu'un sur son trajet. Et les résultats seront immédiats pour le reste.
        Yamashita revient au bout d'un quart d'heure avec un faciès différent. Derrière le barratineur se cache l'homme sérieux, et Lilou se sent d'ores et déjà plus à l'aise avec cet aspect-là. Elle ne tente pas un sourire, puisque la réprimande de tantôt n'aurait eu aucun sens sinon, et se saisit simplement de l'escargophone pour le poser sur le tableau de bord en remerciant d'une voix sèche son second. Elle compose le numéro pendant que l'animal se métamorphose pour afficher la tête d'un type surpris et soulagé :

        Commodore ?
        Ah enfin ! Vous en avez mis du temps, tu devais me rappeler plus tôt !
        Oui, léger contre-temps.
        Bien arrivée ? Rien de grave ?!
        Non... Enfin, ce n'est pas le propos ici. Vous aviez une mission à nous soumettre ?
        T'es avec un mousse, c'est ça ? Tu es sûr que c'est une bonne idée ? Après tout ce voyage, tu devrais te reposer un peu !


        Lilou affiche un sourire crispé. Si même Oswald s'y met pour la décrédibilisé en l'infantilisant, ça ne va pas le faire.

        Oswald, je vais te trouver dans cette jungle et te réduire en charpie si tu ne me donnes pas cette mission...
        Ah ! Bon ! Ok, pardon ! Hum... Oui, la mission !
        Alors ?
        Alors oui ! Jeska m'a fait parvenir un message durant la nuit. Apparemment, une grosse cargaison de vivre devrait arriver au petit matin, au nord. L'idéal serait de l'intercepter pour empêcher le réapprovisionnement. Et de ne pas laisser de trace de notre passage. Tu pourrais faire ça ?
        Je m'en charge.


        Et elle raccroche sans même dire un mot pour le Commodore qui attendait après cet appel depuis apparemment un certain temps. Elle se tourne spontanément vers Yamashita :

        Tu vas faire le tour des installations et vérifier que tout est opérationnel. N'hésite pas à parler aux ingénieurs sur place pour être certain. Si jamais la majorité de notre puissance de feu est HS ou en cours de réparation, ne persiste pas et affrète une barque pour deux personnes. Toi et moi, nous irons simplement prendre cette cargaison.
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        *Qu’est-ce que je fais ici…. Je rouille. Voilà ce que je fais. Pendant ce temps Jayson côtoie les plus puissants. CP3… CP3… CP4… Ce sont des sous-postes. Surveiller les autres c’est une perte de temps. Ce rôle est pour les hommes qui ne peuvent atteindre la perfection. Je dois m’entrainer et viser plus haut. Atteindre la perfection. Supprimé le moindre atome de chaos qui gêne l’organisation la plus parfaite… Je rouille.*

        L’agent commence à s’ennuyer. L’époque où il combattait vingt-quatre heures sur vingt-quatre est révolu. Mais maintenant, il régresse. Il a l’impression de régresser et de perdre son temps. D’habitude les missions sont plutôt rapides avec lui, mais aujourd’hui, une telle mission risque de prendre du temps. Son temps précieux. Autant faire de ce jour un jour d’entrainement. Suite aux ordres de Lilou, il fait le tour du sous-marin et pose des questions.

        On a quelque armes, mais le gros du travail reste a faire. C'est rouiller de partout, des racines de l'arbre se sont enfoncé dans certain endroit. Vaut mieux pas compter sur ça pour une victoire. Ouai'p pas trop compter la dessus.


        Le scientifique prend un café tout en regardant la masse de travail qui l'attend. Les choses s'annoncent plutôt bien pour Yamashita. Lui qui veut combattre. Avec les informations en poche, il peut rejoindre la supérieur du jour après s'être chargé de ramener une barque.

        L'armement ne serra probablement pas utillisable.. La barque est affrété.

        Pas un mot de plus. Avec cet aspect glaciale, il attend les ordres. Le sous-marin peut enfin se mettre en route. Tandis que Yamashita continue d’obéir à sa supérieure comme une machine sans âme.

          Vous savez vous battre, n'est-ce pas matelot ?

          Déjà au large, Serenity s'enfonce sous la mer après les avoir largué au milieu de nulle part, renvoyant les dernières bulles qui destabilisent la barque et causent du remou. La jeune fille s'installe confortablement sur la planche en bois et pousse un long soupir. L'air est chargé d'iode que d'humidité, il y fait frais. Lilou regarde l'horizon noir pour une nuit sans lune, rame à la main avec en face d'elle le jeune homme qui semble imperméable à toutes paroles comme réactions. Le changement est radical, note la rousse pour elle sans laisser filtrer d'émotion, elle ne s'attendait pas à une modification aussi brute. Un soupir plus tard, elle attend le hochement de tête de son comparse avant de reprendre d'une voix douce :

          Je sais que je vous demande énormément pour une première mission. Il vous faudra vous tenir à quelques règles pour rester en vie. On ne sait pas sur quoi nous allons tomber... Vous êtes d'accord pour les suivre ?

          Elle regarde sa montre puis sa boussole, se trouvant exactement à l'endroit ou elle doit être. De leur position, elle a une vie dégagée sur le large de Jaya, l'île dans son dos, pour voir arriver n'importe quel navire. Jeska avait donné des indications un peu floues mais elle n'avait pas pu faire mieux. Lilou hausse les épaules, rangeant ses deux outils avant de se tourner avec un air avisé vers Yamashita qui semblait absolument impassible :

          On ne joue pas au héros, on va à l'essentiel. On ne tue que si on n'a pas le choix. On se couvre l'un l'autre et on surveille ses arrières. On capture les membres de l'équipage et on évite les évasions...

          Il y avait énormément de choses qu'elle ne savait pas sur son coéquipier de la soirée. Sur ses capacités en matière de combat, comme d'infiltration, comme tout le reste en fait. Elle ne connaissait rien de lui, et avait tout à découvrir. Faire équipe était une très bonne occasion d'en apprendre plus. Déjà derrière la brume, une forme noire se dessine, forme difforme et de plus en plus grosse qui avance doucement vers l'île des pirates... Lilou murmure :

          On va la jouer fin : vous prendrez un côté du navire et moi l'autre, et on ratissera jusqu'à se retrouver. On commence par en bas en trouvant une entrée pour ensuite remonter vers le pont. Assommez puis attachez, d'accord ? Ensuite, nous ferons intervenir Serenity pour récupérer la cargaison et les prisonniers.

          Dernière question :

          Ca vous va ?
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          Encore un hochement de tête pour l’agent qui ne contredit aucun mot. Assommer, attacher. Ce n’est pas vraiment ce que notre homme espéré. Les armes ne seront pas tellement utiles. Sa lame blanche qui réclame le sang imparfait ne sera pas rassasiée. Cette lame qui a tranché son propre possesseur. Cette lame qui a fait couler tant de sang au nom de la justice. Cette lame qui éradique les imperfections de ce monde. L’ancienne lame d’un révolutionnaire. D’un As. D’un père. Du père de l’un des hommes les plus dévoués au gouvernement mondial.

          *Si cette stratégie me va ? Elle est imparfaite. Il y a des failles. *

          Parfait
          .

          Ne cherchant pas à dialoguer davantage, Yamashita simule dans sa tête les actions qu’il effectuera. La concentration est l’une des clefs de la victoire. Le duo s’approche du navire et le ‘matelot’ pointe du doigt une fenêtre qui se trouve à quelques mètres du niveau de la mer. C’est l’opportunité pour lui d’infiltrer les lieux.

          Pourriez-vous me lancer ?

          Toujours aussi froid, son regard se lasse des traits du visage de la rousse et se tourne vers sa destination. Lilou s’approche au maximum avant de le lancer avec délicatesse pour éviter le grabuge. Lorsqu’elle le saisit, Yamashita ne fait rien, ne dit rien. Une remarque pourrait la mettre mal à l’aise ou autre. C’est parti. Dans les airs, il s’accroche avec un minimum de bruit. Parfait. Un petit coup d’œil dans la pièce où il voit un homme assis en train de lire le journal. Un petit signe de la main à Lilou pour dire que c’est O.K et cette dernière disparait dans la brume à la recherche d’une autre entrée.

          *Un matelot n’est pas capable d’effectuer une telle mission. Un matelot qui tente d’assommer une dizaine d’adversaire avec une force qui peut varier. J’appelle ça, de l’incompétence cher Lilou. Comme cette mission est importante pour la victoire finale, je vais t’aider. Mais à ma façon. Il n’y a pas de demi-mesure.*

          Rien n’est fait pour empêcher son repérage. Il entre dans la pièce et avance lentement. Le pirate se lève et sort une lame. Sa chaise se renverse alors que l’agent continue d’avancer doucement. Le dos bien droit. Les vêtements impeccables.  

          Hep hep hep. T’es qui ? Reste à ta place et m’oblige pas à te découper.

          Je suis un matelot de la marine. Un simple matelot qui va vous humiliez.
          Alors qu’aucune réaction physique n’est visible chez l’agent. Le pirate se met à rire. Comme si un matelot pouvait faire du grabuge sur des vétérans de grand line.

          Tu dois avoir pas mal d’info dit donc. Alors je vais te mettre k.o, te ramener au chef et tu répondras gentiment aux questions
          .

          Il s’approche et tend son bras pour enfoncer la lame dans le corps de l’intrus. Mais avant que le corps reçoive le métal des mots sont chuchotés. De la poussière est soulevée autour de l’agent du gouvernement et un sifflement est perceptible

          Oeil du cyclone

          Ne voyant rien venir, le pirate voit son bras tomber. Le bras qui l’a accompagnée toute sa vie se sépare du reste du corps. La douleur, la frayeur. Plusieurs sentiments s’emparent de la victime. L’adversaire est toujours aussi serein. Comme s’il n’a rien fait. Toujours en train de marcher. Pendant qu’un cri risque d’ameuter tout le monde.

          HAAAAAAAAAAAAA

          Ensuite, la lame sort de nouveau du fourreau. Le katana est tenu à l’envers. La cible est à genoux et ne comprend pas ce qui se passe. En tout cas, une chose est sure, ce n’est pas un matelot qu’il vient de tenter d’affronter. Sa tête est tranchée et se sépare du corps comme le bras qui l’a fait précédemment. Le corps s’effondre et le sang se répand sur les planches.

          Maintenant, l’agent sort de la pièce, se place dans le couloir et attend. La porte est fermée derrière lui pour éviter que Lilou change d’avis et débarque dans son dos. Si elle voit ça, la rousse risque de se poser certaines question qui n’ont pas lieu d’être. En tout cas, des hommes vont venir. Lilou n’a pas le temps de rejoindre le lieu où se trouve notre homme. C’est sans doute la dernière action importante qu’il effectuera.

          Ça vient d’ici !

          C’est qui lui ?!

          Choppez le !!

          Encore des êtres pressés. Pressés de mourir. L’agent est toujours aussi calme. Le temps est venu pour lui de disparaitre. Après ça, les hommes forts risquent d’arriver. Les choses vont se compliquer. La première vague est souvent ridicule.

          Je ne suis qu’un courant d’air.

          Ne cherchant pas à gagner du temps, il fonce directement sur les hommes qui font simplement le nombre. En un instant il se retrouve de l’autre côté du couloir alors qu’un léger vent parcourt le lieu.

          Douce brise.

          Tout est passé si vite. Les pirates se retournent et s’effondrent au bout de trois pas. Comme s’ils ont été parfaitement tranchés et qu’un simple mouvement ouvre les corps. D’autres vont arriver mais Yamashita  sort du champ de vision des victimes et entre dans une pièce. Il se cache sous un lit. Une cachette si bête que personne n’y pensera.


          Oeil du cyclone:

          Douce Brise:
            Yamashita disparait dans la première ouverture qu’ils trouvent. Courte échelle faite, son ombre s’évapore rapidement, absorbée par la nuit et la pénombre de l’entrée. Lilou se rapproche de la coque et attrape la rainure la plus proche, abandonnant sa barque à Grand Line, elle longe la coque doucement en évitant de se faire voir. Ses pieds frôlent la surface de l’eau, l’écume vient lécher ses talons en s’écrasant contre le bois. En arrivant à l’autre bout, une fenêtre est ouverte et la rouquine s’y glisse discrètement après avoir jeter un coup d’oeil.
            L’endroit ressemble à une cabine ou des ronflements émergent des hamacs. Les petits yeux plissés, la rouquine avance à pas de chat vers le lit le plus proche, vérifiant que les marins présents sont bien dans un sommeil profond. La moustache de l’homme frétille et il dort comme un bien heureux. La jeune femme frotte ses mains l’une contre l’autre pour les réchauffer, puis chercher sur le cou du vieil homme la carotide, avant d’appuyer brutalement sur celle-ci. L’homme se réveille soudainement avant de tomber dans les pommes immédiatement.

            Il a à peine le temps de voir deux yeux brillants dans la nuit.

            Il en va de même avec les quatre autres de la cabine, qui finissent bâillonnés et ligotés dans leurs hamacs de fortune. L’un des lits est vide. Elle dépouille l’un des pirates de ses habits, posés négligemment sur une chaise mal foutue, avant de les enfiler. Les cheveux relevés sous un bonnet qui gratte, elle finit par simplement sortir de la pièce, l’oreille attentive à tous les petits bruits de la nuit, au moindre signe de vie.
            Les pas d’un homme bourru attire son attention. Ils font grincer les marches qui mènent aux étages supérieur. Lorsqu’il apparait devant la rouquine, il n’a qu’une bougie dans la main pour afficher son regard patibulaire et la large cicatrice qui fend son oeil. Les lèvres gonflées par les coups, il tourne et marmonne quelque chose à l’attention de la rouquine qui se colle contre le mur de bois pour le laisser passer. Mais Lilou comprend que le lit qu’elle a laissé vide lui appartient.
            Volte-face, elle bondit brutalement sur le dos du bonhomme et s’accroche à son cou. Ce dernier semble surpris, ne comprend pas tout de suite ce qui lui arrive. Mais Lilou passe son bras et se maintient à l’aide de son autre bras, serrant de toutes ses forces pour lui compresser les voix respiratoires. Le monstre de muscles s’agite et tente de se libérer de la petite prise, mais bien vite, l’air ne passe plus dans son petit cerveau... L’acharnement paie enfin et la masse fond contre la paroi, glissant finalement jusqu’au sol.

            Lilou pousse un soupir de soulagement, essuyant une goutte de sueur de sur son front.

            Elle tend encore l’oreille, pour vérifier que son grabuge n’a pas réveillé tout le navire. Le silence plane, elle en profite pour ligoter la masse et la tirer dans la cabine qu’il devait rejoindre, l’attachant avec les autres assommés.

            Retour en arrière, elle reprend sa route. A se rythme, se dit-elle, on y passera la nuit. Et elle possède un moyen beaucoup plus rapide pour rétamer tout le monde. Mais le fait est que ce moyen rapide, elle ne le maitrise qu’à peine. Ouvrant une porte pour rentrer dans une autre chambrée, elle referme derrière elle. Les hommes jouent au poker au milieu, rigolant doucement pour ne pas réveiller les quelques dormeurs. En voyant la rouquine déguisée rentrer, ils se détournent bien vite pour revenir à leur jeu.

            Reste pas là, viens jouer !

            Lilou fait un grand sourire, relevant son bonnet pour découvrir quelques mèches de cheveux. Le jeune homme qui l’a accosté ne la reconnait pas et l’interroge.

            Tu es nouveau ?

            Lilou secoue la tête.

            Je t’ai jamais vu...

            Haussement d’épaules. Il va pour reprendre, mais la jeune fille se concentre. Elle ferme les yeux et fait comme Tahar lui a appris. Elle pense et fixe son attention sur une image qui lui revient en mémoire. Ces hommes ne l’énervent pas, mais elle se doit de les faire tomber comme des mouches. Elle se doit de les assommer, comme elle le ferait avec un maillet droit sur leur crâne. Et elle visualise ce marteau s’imprimant sur le sommet de leur tête, sur la tête de tous ces types...

            Et la pression tombe soudainement, comme un poids sur les épaules de tous ces gens. Quand elle rouvre les yeux, après les bruits de chutes, tous les types sont à ses pieds. Littéralement. Ils ont piqué du nez et dorment avec la bave aux lèvres.

            Yeah !

            Petite joie. Elle refait comme la première fois. Ligotés à l’aide de cordage, bâillonnés à l’aide d’habits...

            Elle va pour ressortir, mais un boxon immense retentit dans le navire... Et ça ne vient pas d’elle...

            Yamashita...

            Soupire.

            La discrétion, c’est pas encore ça...
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            Tout le bateau est en émoi. Ca, c'était pas prévu. Le Capitaine s'assoit sur son lit. Un de ces hommes vient de frapper à sa porte. Même pas foutu de chopper cinq heures de sommeil ! Le marin entre-ouvre. Il fait noir dans la pièce. Le visage du Patron est masqué par les ténèbres. Mais ses yeux brillent.

            - Capitaine... Je... Il y a un problème.

            Les yeux se plissent. Cette mimique en dit mille fois plus que des mots.

            - Le Vice-Capitaine m'a demandé de venir vous réveiller. Il vous veut informé. Apparemment, il y a un... un intrus.

            Les yeux s'écarquillent. Oui, ce n'était pas prévu. D'où il sort ? La dernière fois qu'ils avaient quitté le port, il n'y avait ni une personne de plus, ni une de moins. Il était donc monté entre temps. Les vigies avaient encore bien fait leur boulot. C'était la troisième incursion ce mois-ci. Tsss...

            - J'arrive.

            -----------------

            Ailleurs sur le bateau, c'est déjà le brand le bas de combat. Le navire doit être fouillé de fond en comble ! Et ça, Ptit Mont sait que ça peut rapporter. De trouver l'élément perturbateur. C'est pas pour rien qu'il a réveillé Pun Bah. Qui a enfilé ses gants de boxe. Ca va moyen avec sa taille de colosse qui a du mal à tenir dans les couloirs. En plus, ça a l'air de gants comme les autres, mais en fait, le poing droit, c'est un faux. Il est en acier. Seul le gauche est rembourré. Pour leurrer l'adversaire. On ne peut pas dire que Pun Bah soit leur genre neuronal pourtant. Il est clairement les muscles. Ptit Mont, de son vrai nom Monty, c'est lui le cerveau. Limité, mais il fait avec ce qu'il a. Parce que petit et maigrichon comme il est, la piraterie par le combat, c'est peine perdu. Etrangement, il est le seul, avec le Capitaine et le Second, à avoir du contrôle sur Pun Bah. C'est pour ça qu'il se permet de se montrer orgueilleux et arrogant. Parce qu'il a une protection.

            Pun Bah et Ptit Mont:

            Les deux compères parcourent les couloirs. Ptit Mont se la joue chef de recherches improvisé. Et ça marche. Dès qu'ils croisent un gus, ils le choppent, et il suit. Et ça se disperse à nouveau pour couvrir plus de terrain. Bien entendu, la consigne, c'est de prévenir Ptit Mont avant quiconque. Pour qu'il récolte les lauriers.

            Ding ! Ding ! Ding !



            Ah, pas de bol. La cloche du rassemblement. Va falloir y aller. Au pas de course ! Y'en a un qui sort d'une pièce, devant le duo. Tsss, encore un qui a passé sa soirée à boire et à jouer. Ptit Mont le connait pas. L'une des nouvelles recrues ? Y'en a eu tellement dernièrement...

            - Hé le rouquin, on est en état d'alerte !

            Il a l'air surpris. Mais il a pas le temps de protester. D'un claquement de doigt de Ptit Mont, Pun Bah l'attrape sans s'arrêter et se le cale sous le bras. Pas bien lourde la recrue. Ils vont faire un p'tit bout de chemin ensemble.

            - La cloche, c'est pour tout le monde, pas de tir-au-flanc ici !

            - Mmmmh ! Sent bon !

            Pun Bah a l'air ravi. Son compère ne manque pas de le remarquer.

            - C'bien ta veine mon gars. Il t'aime bien ! Il risque de pu te lâcher !

            Encore trente secondes et vous voilà sur le pont. Les hommes sont là. Ya plus qu'à attendre le Vice- Capitaine.


            Dernière édition par PNJ Requiem le Mar 1 Avr 2014 - 16:16, édité 1 fois
              Lilou s’agite et tente de s’extirper de sous le bras odorant du brave marin. Mais ses tortillements ne font que resserrer l’étreinte puissante de son porteur, qui n’a pas du tout l’heure décidé de la lâcher, mais plutôt de la renifler. C’est sûr que son odeur de propre doit radicalement changer de celle des hommes virils de l’équipage. Enfonçant un peu plus son bonnet sur sa tête, la jeune fille déguisée en marin n’ose plus rien dire ni rien faire, surtout lorsqu’ils arrivent tous sur le pont pour se rameuter face à un homme à la mine sinistre. En particulier à cause de la large cicatrice qui lui zèbre la gueule dans la longueur, et de ses trois dents noires-jaunes qui donnent pas envie de lui parler de trop près.
              Toujours sous le bras du marin, la jeune fille tend l’oreille en essayant de paraitre digne. Mais ses demandes de liberté tombent dans l’oreille d’un sourd, qui ne daigne même pas lui laisser poser ses deux pieds sur le parquet mousseux du navire...

              Ecoutez-moi bien bande de mousses de pacotilles !

              Tous les hommes se mettent presque au garde à vous, et son porteur resserre malencontreusement sa prise sur les côtes de Lilou. Cette dernière se retrouve avec le souffle coupé par la prise, et le rouge commence à lui monter aux joues...

              Il y a un intrus sur le navire ! Et il est hors de question qu’on pose notre rafiot à quai tant que ce petit enfoiré a pas été retrouvé et qu’on l’a pas pendu sur le pont ! J’me suis bien fait comprendre ?

              Tous les hommes répondent comme un seul par la positive. Un violent cri s’élève du navire alors que Lilou tape sur le bras de Pun Bah pour lui demander entre deux souffles courts de la lâcher... Peine perdue, elle sent ses lèvres devenir bientôt bleues...

              Alors vous z’allez me zigouiller c’t’enflure de vigie qui sait pas faire son putain d’boulot, et vous allez m’ramener l’intrus illico presto...

              Une vague pensée pour le mousse portant le nom de Yamashita, Lilou l’oublie très vite, en tentant toujours de s’extirper. Le discours enflammé et menaçant du capitaine lui passe largement au-dessus pour l’occasion, surtout quand une lutte pour sa propre survie s’est déclenchée...

              L’premier qui met la main dessus, il aura la suite du vice-capitaine pour l’prochain voyage et un joli paquet d’flouz pour s’la mettre derrière l’oreille en posant pied à Jaya... Au boulot bande de chiffes-molles !

              Les hommes se séparent et la jeune fille arrive enfin à poser sa main sur le gringalet du duo. Le garçon se retourne brutalement pour voir d’où ça vient, et en tombant sur le regard violet du « rouquin », il comprend assez rapidement ce qui se déroule...

              Peux-pu... respireeer...
              Merde ! Pun Bah ! Tu vas finir par le tuer !
              Oups... Pardon...
              Heeeeeeeh...

              Lilou tombe sur le sol dès que le grand musclé l’a lâché. Les deux compères se penchent au-dessus d’elle pour vérifier que tout va bien. Elle reprend difficilement son souffle, veillant à garder enfoncer son bonnet sur la tête, comme à trouver un plan pour sauver ce brave Yamashita-attire-emmerdes. Et c’est en relevant les yeux pour remercier le gringalet qu’elle se dit qu’ils pourraient encore lui être très utile...

              Vous voulez trouver l’intrus, pas vrai ?... Je crois que je sais où il est...

              Le regard du plus petit s’allume brutalement d’une malice indescriptible. Lilou sourit en voyant qu’il a l’air soudainement très intéressé par ce qu’elle lui raconte...

              Mais pour l’avoir en premier, faut se débarrasser de la concurrence les gars... Pas vrai euh... Euh... C’quoi ton nom déjà ?

              Petite pause.

              Vous m’suivez alors ?
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              Ptit Mont comprend tout à fait ce que veut dire le rouquin. Même, ça lui plaît. Eliminer la concurrence. Bien entendu, tuer n'est pas autorisé. Mais il y a mille et un moyens de se débarrasser de quelqu'un sans avoir recours au flingue. Surtout sur un bateau. Ce ne sont pas les pièces qui manquent pour enfermer d'autres crapules le temps d'empocher la gloire et la récompense. En parlant de ça, la petite crapule n'est pas à l'aise avec l'idée de partager tout ça avec un mousse fraîchement débarqué.

              - Evidemment qu'on te suit. Moi c'est Monty, mais on m'appelle Ptit Mont. Et le grand gaillard qui t'aime bien, c'est Pun Bah.

              Pun Bah regarde le rouquin avec un sourire niais, et lève un gant en guise de salut. Il n'a l'air que moyennement concerné par tout ça.

              - Naturellement, on se partagera les fleurs.

              Ou pas. Y'a juste pas besoin de lui préciser qu'au moment propice, le rouquemoute sera enfermé avec  la concurrence.

              - Dis-moi juste ton nom, et on file.

              - Euh... Weasley... Ron Weasley.

              - Ah ! Encore un Weasley ? J'ai d'jà entendu parler de ta famille. Z'êtes nombreux.

              Ptit Mont regarde à droite, à gauche, repère qui va où. Qui seront les plus embêtants une fois que le trio sera sur la piste de l'intrus. Parce que c'est sûr, du monde, ils vont en croiser.

              - On te suit.

              Et ils repartent dans les tréfonds du navire.



              Non loin, un autre groupe a tout entendu. Ils savent qu'un gus connait la position de l'intrus. Ou au moins la zone à chercher. Mais Pun Bah risque de poser des problèmes s'ils attaquent de front. Faudra la jouer fine. Pour le moment, faut les suivre, discrètement...
                Il y a quoi par là ?
                Les cabines !
                Et par là ?
                La salle à vivre !
                Et là c'est quoi ?
                Un placard ! Non mais ça fait combien de temps que tu es là, toi ? Tu connais pas encore le navire ?!
                Non... Je me perds souvent, en plus...
                Alors comment tu sais où se trouve le type qu'on cherche, hein ?
                Ah bah, je l'ai vu partir par là moi !
                Par là ?! Mais par-là, c'est tout l'avant du navire ! C'est très très très très vague !
                Non mais... Je sais à peu près où il se trouve, je te l'ai dit !
                T'as pas intérêt à te moquer de moi, gamin, ça va mal se passer sinon ! Pas vrai Pun Bah !?
                Mmmmmh...
                Merci du soutien... Bon, il est où ?
                Sûrement dans les calles...
                "Sûrement" ? C'est tout ce que tu as à me dire ? "SUREMENT" ?!
                Mais me dispute paaaaas~...
                Ouuui... Dispute pas sent-bon !
                Ah tu t'y mets aussi ! Non mais ça va bien... Bon, ok ! Y'a plus urgent à penser ! Il faut se débarasser des autres !
                Pour ça, j'ai une idée !
                Une idée "approximative" ou une vraie idée ?!
                Une vraie idée ! Suivez-moi !


                *

                Les hommes écument les lieux méthodiquement. Chaque cabine est tournée et retournée une dizaine de fois par chaque personne y passant. Les marins se sont regroupés avec ceux qu'ils considèrent de confiance, prêts à partager le gain avec leurs coéquipiers... La petite troupe de la rouquine, quant à elle, se faufile comme elle le peut plus bas dans les étages et finit par s'installer à un endroit stratégique. L'équipage n'est pas encore parvenu aussi bas dans la fouille, qui prend tout de même du temps pour toutes les petites équipes qui se sont formés d'elles-mêmes. Ron Weasley arrête Monty et Pun bah d'un mouvement de main, et somme déjà le plus grand des deux de l'aider.
                Des tonneaux sont empilés en équilibre sur la tranche, dans un placard au bout d'un couloir. Les portes sont refermées difficilement, avant que Lilou n'ordonne à l'équipe d'aller se planquer. Elle accroche un fil de nylon à chaque poignée et le tend jusqu'au plancher pour créer son piège. Légèrement au-dessus du sol, le fil est placé de telle manière que personne ne peut l'éviter, déclenchant forcément le traquenard attendant en équilibre précaire dans le placard...

                Du bruit se fait entendre au bout du couloir. Au pas de courses, les hommes déboulent non loin. Des éclats de voix se font entendre, tandis que la fine équipe de Monty s'est planquée au même moment dans une petite cabine étroite. Etroire quand Pun Bah s'y trouve, en tout cas... Le plus petite tremble d'excitation en regardant par le trou de la serrure, tandis que le plus grand renifle le bonnet du rouquin.

                Par-là, les gars !

                Les voix et les pas se font plus précis, jusqu'à ce qu'un bruit sourd ne tonne dans le couloir :

                J'me suis pris les pieds dans...
                BLAOUM !


                Un boucan d'enfer couvre la fin de la déclaration. Les portes de la penderie s'ouvrent brutalement, laissant vomir son contenue. Tous les tonneaux déboulent et foncent à toute vitesse vers les marins de passage. Certain se font happer aux jambes, d'autres arrivent à s'enfuir. Mais les cris tonnent comme la rumeur qui s'élève : L'accès vers les cales est bouché désormais... Et de l'autre côté de ce barrage de bois qui s'amoncèlent, Monty, Pun Bah et Ron Weasley se tapent dans la main pour fêter une victoire :

                YEAAAAAAH !

                Mais les réjouissances sont de courtes durées, car le boucan attirera forcément les autres marins qui attendent. Et pour Monty, comme pour Lilou, pas question de voir l'intrus tomber entre de mauvaises mains...

                Restons pas là ! Allons vers les cales !
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                Ptit Mont est impressionné. Il en a dans le crâne le rouquin. Il serait bon d'être prudent. Parce que le petit nouveau pourrait vouloir essayer de les doubler à son tour. Pun Bah devra peut-être tabasser. Sauf que c'est mal engagé pour le moment. Cette grande perche l'aime bien, "Sent bon". En attendant, les cales.

                Ils croisent peu de monde au fil de la descente. A peine quelques gus, qui n'en n'ont rien à faire d'un intrus. Soit des flemmards, soit des vieux à qui pu rien ne leur fait grand chose. Alors un mec qui devrait pas être là... En tout cas, ils l'ont pas vu. Et ça, ça fait toujours de la concurrence en moins, hein. Une porte passée, et voilà les trois comparses plongés dans la pénombre. Celle de la cale. Un endroit bien bordélique. Poudre, boulets, cordes, j'en passe et des meilleurs. Ptit Mont est d'un coup plus prudent. Pun Bah aussi. Il est vrai que si l'intrus se cachait là, il faudrait être sur ses gardes. Mais non, ça n'a rien à voir en fait. C'est plus en rapport avec la silhouette sortie de nulle part.


                - Mr Raf Iki, héhé...

                Un rire tendu, comme l'était Ptit Mont.

                La silhouette approche lentement du trio. D'un geste sec, une allumette était allumée dans sa maigre main. Qu'il posa sur une mèche de bougie, qui s'enflamma. Et le visage apparu. Un vieil homme, les traits creusés.


                - Que, faites-vous, là ?

                Ton sec. Comme le bonhomme. De toute évidence, sa présence rend mal à l'aise les deux pirates.

                - C'est-à-dire que... Mr Raf Iki... Il y a un intrus sur le bateau... On le cherche et.... héhéhé, on se demandait si...

                - S'il était venu se cacher ici ?

                Le vieux loup de mer se déplace, disparaissant tantôt dans les recoins sombres. Il est dure de garder un oeil sur sa position. Même quand il parle.

                - Je connais chaque recoin de cette pièce. Je vis dans cette pièce. Tout ce qui entre et tout ce qui sort est, sous, mon, contrôle. Si quoi que ce soit n'avait pas sa place ici, pensez-vous que je ne l'aurais pas remarqué ? Que je n'aurais pas informé le Capitaine ?

                - Euh... non... héhéhé...

                Vraiment. Fondu dans le noir. Pourtant les pirates cherchent du regard tout autour d'eux. Et il apparaît ! D'un coup ! Dans le dos ! Prenant le trio par les épaules.

                - Alors... Que, faites, vous, là ?

                - Bin...

                Ptit Mont jette un oeil suppliant à Weasley. Décidément, ce vieux, met mal à l'aise.



                HRP:
                  Bin on va partir !

                  Le vieillard est déstabilisant, il n'y a pas à dire. Même Lilou, qui n'est d'ordinaire pas facilement mise à mal par un autre, ne sait pas trop quoi penser de ce Monsieur Raf Iki. Surtout maintenant qu'il les a surpris pour mieux les tourmenter. La rouquine reste sérieuse et attrape le coude de Monty tout en poussant Pun Bah par la sortie. Dans la pénombre, elle arrive au moins à retrouver l'endroit par lequel ils sont entrés. Elle presse Monty de la main pour le pousser à ouvrir la trappe, tandis qu'elle fait face au vieux lugubre en lui adressant franchement la parole :

                  On voulait trouver l'intrus pour pouvoir toucher la récompense, mais si vous dites qu'il est pas là, on vous croit monsieur...

                  Un coup de pied dans la cuisse, Lilou oblige Monty à accélérer la cadence. Le petit bout d'homme s'affole d'autant plus en poussant de toutes ses forces pour relever la trappe. Il demande même de l'aide à Pun Bah qui n'a pas du tout l'air de comprendre ce qui se trame, trop intimidé par le vieillard qui n'a pas bougé d'un pouce et qui lance un regard foudroyant aux trois compères. L'ambiance devient lourde et le comique de répétition n'est pas du goût du rouquin, qui n'hésite pas à se tourner vers le plus petit pour le foudroyer de deux yeux ambrés :

                  Bon, tu ouvres ?!
                  Oui ! On va partir hin... hinhin... On va partir...

                  Un dernier effort et...

                  On peut pas partir... C'est fermé...
                  QUOI ?!

                  La rouquine s'y met à son tour et rien n'y fait. Le constat est affligeant :

                  C'est fermé de l'extérieur.
                  Je ne veux pas rester ici, Ron ! Je ne veux pas ! Le vieux va nous buter dans un sacrifice horrible !
                  Pun Bah veut pas  noooon pluuuus...
                  Mais non, il va pas nous butter...

                  Vague coup d'oeil vers le vieux aux rides creusés et à son regard de tueur sanguinaire...

                  Bon, peut-être !
                  AAAH !
                  Une autre sortie ?
                  Non ! Il n'y a que cette sortie ! On a essayé de nous doubler !
                  On a qu'a passer par la fenêtre !
                  Pun Bah ne passera jamais ! Je ne peux pas l'abandonner ! Il va nous tuer !
                  Je sais ! J'ai une idée !
                  Quoi tu sais ? Tu sais quoi, toi ?! Tu vas encore nous donner une idée pourrie, c'est ça ?!
                  Non ! On assome Raf Iki, on passe par la fenêtre et on revient libérer Pun Bah !
                  Assommer Raf Iki ?!
                  Assommer Raf iki... ?
                  Parfaitement !


                  La rouquine se retourne déjà vers le vieux rabougris alors qu'à l'extérieur, les voix s'élèvent en masse sur le pont du navire. Elle fait craquer ses phalanges contre sa paume, avançant d'un pas décidé vers l'ancêtre qui s'étonne déjà que quelqu'un se dresse contre lui, avant de reculer d'un pas en voyant le premier coup approché...

                  *

                  Comment t'as appris à faire ça, hein ?!
                  Longue histoire...
                  Il est làààà....
                  Tu as frapper Raf Iki ! Tu lui as collé une dérouillée ! Personne n'avait jamais osé faire ça avant...
                  Bon, tu t'accroches et tu te tais...

                  Lilou escalade le côté du navire avec Monty accroché à son cou. Elle s'agrippe à une parois en bois et saute jusqu'à une suivante pour progresser dans son ascension. Des cris s'élèvent du sommet du navire, les cris de tous les hommes de l'équipage rassemblés. Une voix rustre se détache des autres, insultant à profusion :

                  Vermine ! Faquin ! Fripouille ! Tu t'es cru assez futé pour nous avoir, c'est ça ?! Pourquoi es-tu là ? QUI T'ENVOIE ?!
                  Ton coiffeur.

                  La blague ne passe pas et un bruit sourd se fait entendre. Les rires goguenards des autres couvrent les autres coups que subit l'intrus. La rouquine s'accroche à la rambarde. Monty regarde par-dessus sa tête. Tous deux restent en retrait pour observer ce qu'il s'y déroule. Les marins sont agglutinés autour du capitaine qui crache au visage d'un autre. Yamashita.

                  Ils l'ont capturé...
                  Merde, la récompense... C'est de ta faute, ça !

                  Lilou lève les yeux au ciel. Ce n'est pas le plus important. L'essentiel, c'est le marin sous sa responsabilité aux prises avec un capitaine pirate colérique.

                  Qu'est-ce que tu proposes ?
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                  - Qu'est-ce que je propose ? A quoi ?

                  Puis, Ptit Mont réalise. Et fait de gros yeux bien ronds. Bien étonnés.

                  - Non mais attends ! T'es en train de dire quoi là ? Qu'on leur reprenne le mec ? Et on en fait quoi après ? C'est un autre qui l'a trouvé ! C'est fini !

                  Il est dégoûté. Et grogne pour lui même.

                  - Chui sûr que ce sont ceux  qui nous ont enfermé. Si je les choppe ceux-là ! Pun Bah leur fera passer un sale quart d'heure !

                  Sur le pont, on entend une nouvelle distribution de coups. Le gus, il le passe déjà son mauvais moment. Et ça n'ira pas en s'améliorant. Mais ce n'est plus son affaire à Ptit Mont. Il préfère reporter sa frustration sur Ron.

                  - Et toi t'es pas bien hein ! Avoir ce genre d'idée, c'est dangereux ! Waaa !

                  Sa prise autour du coup de Weasley a faibli. Il est du coup obligé de resserrer son bras autour du coup de grimpeur, et de l'autre, s'accroche à ce qu'il peut. Son bonnet. Qu'il arrache. Et les cheveux roux dégringolent.

                  - Mais c'est quoi ça ?!

                  Par chance, il est sur le dos de Ron. Donc il ne remet pas les cheveux avec le visage ensemble, qui donnerait une fille. Ce qui est moins chanceux, c'est qu'il crie fort. Et ça a attiré l'attention sur le pont. Une grosse main saisie le duo et les balance devant le reste de l'équipage. Dont le Capitaine.

                  - Qu'avons-nous là ? Ah... Monty. Et... ?

                  - Euh.. Capitaine... c'est un des nouveaux. Il s'appelle Ron. Ron W...

                  - Menteur.

                  - De... de quoi ?

                  - Il n'y a aucune femme sur mon navire.

                  - Une femme ? Quelle...

                  Et il voit le tout. Visage plus cheveux roux. Et il pâlit. Il croise le regard de Weasley. Elle a l'air au courant. Ah bin oui, puisqu'il s'agit d'elle ! Un regard désolé. Etrange pour une intruse.

                  - Il y a donc plus d'un indésirable ici. On a bien fait de tuer la vigie.

                  Les matelots se marrent. Plus pour aller dans le sens de leur Capitaine que par réelle envie de se poiler.

                  - Capitaine, je vous jure que...

                  - Silence ! N'aggraves pas ton cas. J'verrai plus tard quoi faire de toi. Mais je suis lassé de tes idioties. Toi et l'autre crétin...

                  - Hé ! Argh !

                  Grosse mandale dans sa tronche. Ptit Mont a pris cher. Parce qu'il a protesté. Un réflexe. Il avait toujours défendu verbalement Pun Bah. Et la remarque du Capitaine, ça lui plait pas. Quoi qu'il réfléchira un peu avant de la ramener. Ca fait mal les coups.

                  - Bon, la rouquine... Y'en a d'autres des comiques ou on peut passer à la suite ?
                    Bien sûr, tout a commencé à plutôt mal tourné. Quand il n'y a qu'un seul infiltré détecté, c'est tout de suite plus facile. Et quand on a à faire à des idiots opportunistes qui foncent dans le tas plus vite que Luck Yluk tire sur son ombre, les chances de s'en tirer par la ruse grandissent à vu d'oeil. Réussir à berner son monde ne dure de toute façon qu'un temps. A se demander comment Auditore a réussi à se fondre dans la masse du Léviathan durant toute une traversée. Lilou relève la tête fièrement  en regardant droit dans l'oeil le capitaine qui à l'autre en verre. Elle se permet même un sourire indiscipliné et provocateur qui a vite fait d'irriter son vis à vis. Eu pour eu, il est temps de passer aux choses sérieuses. Admettons.
                    Les rires goguenards s'élèvent autour d'elle alors que le Capitaine du navire commence déjà à la menacer avec un ultimatum-interrogatoire. La Rouquine et ex-Ron Weasley reste parfaitement impassible, ne craignant aucunement cette provocation en se balançant sur ses jambes. Elle constate que sous ses pieds, le plancher grince. Elle jette un coup d'oeil à l'autre mousse à ses côtés qui affiche une lèvre ouverte et un coquard qui tuméfie sa mirette. Lilou s'excuse en un regard et l'homme semble ne pas trop en tenir compte. Il y a à pire, sans doute. Alors, une fois sûre que son second se sent mieux maintenant qu'il n'est plus roué de coups de pieds et de poings, elle se permet de répondre à la question du propriétaire du navire :

                    On passe à la suite.

                    Et à peine a-t-elle dit ça qu'elle envoie un violent coup de talons au sol qui soulève l'une des lattes du parquet. Elle l'attrape et l'arrache à pleine main, s'en servant pour tamponner sauvagement la tête du plus grand à sa droite, avant d'imprimer son poing libre dans le service trois pièces de l'autre à sa gauche. La distraction fait son effet de Yamashita profite de ce moment pour se libérer de ses liens, se saisir d'une torche et d'enflammer le derrière d'un protagoniste quelconque. Une épaisse fumée noire s'élève du popotin du mercenaire alors que le feu ronge ces vêtements. Et le désordre devient chaos sur le navire, entre les uns se jetant sur Yamashita pour le retenir, les autres sur la torche humaine qui sème la confusion. Un brouillard de fumée s'élève et Lilou en profite pour se faufiler entre ces bons gros hommes pour foncer vers Monty et le poser délicatement contre le bastingage...

                    Hé...

                    Mais le petit bout d'homme est dans les vapes, rêvant probablement à mille richesses avec sa nouvelle bosse et source d'imagination sur la tête.

                    Monty ?

                    Lilou constate qu'il a quand même sacrément une tête suricate. Elle assomme un type avec une caisse en bois avant de retourner à ses moutons.

                    MONTY ! DEBOUT BORDEL DE MERDE !

                    Elle l'attrape soudainement par les épaules et le secoue frénétiquement en gueulant à tout tête pour lui sommer de se réveiller.

                    Kawahahahahahaha ?!
                    Ah enfin ! Va libérer Pun Bah, je m'occupe des zouaves qui veulent te tuer !
                    ME tuer ?! ME TUER ?! MOIII ?! Mais c'est de TA faute, j'te rappelle RON WEASLEY ! Je suis sûr que c'est même pas ton nom, WEASLEY !
                    Bon, tu la veux ta récompense ou merde ?!
                    MERDE ! VOILA, MERDE !
                    Bon, tu veux vivre ou tu veux mourir ?
                    VIVRE, OK ?! JE VEUX VIVRE !
                    ALORS VA CHERCHER PUN BAH, GROSSE BUSE !
                    Ayé !


                    Monty passe soudainement dans la masse d'hommes et s'enfonce vers les calles en évitant soigneusement de se faire piétiner. Mais ses cris ont rassemblé les foules. Elle se relève, croise les bras sur sa poitrine et surplombe fièrement l'assemblée de fous armés jusqu'aux dents qui, après avoir réussi à éteindre le début d'incendie et à isoler Yamashita dans un tonneau vide, se dresse face à elle.

                    Bon, les connards.

                    Elle ferme les yeux et me concentre grandement. Imaginant un fabuleux marteau s'abattre sur les sbires, comme lui a appris Tahar. Ces gens qui la font sué présentement et qui méritent d'être broyer par à un Haki des rois autoritaire et oppressant...

                    Au nom de la loi, je vous arrête tous ! Rendez-vous pacifiquement ou il y aura des blessés !

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                    Et d'un coup, les hommes s'effondrent. Pas tous. Mais la plupart. Comment ça se fait ? La rouquine ? Ce petit bout de femme ? Nan, doit y avoir une autre explication ! En tout cas, le collègue de la demoiselle a succombé aussi.

                    Plus bas, sans vraiment savoir pourquoi, Ptit Mont a obéi. A cette rousse. Une méga brute. C'est possible ça ?! Elle a tatané pas mal de gus, et le Capitaine lui a pas fait peur non plus.


                    - Ptit Mont ?

                    - Oui ?! Euh... quoi.. ah ah... ?

                    - C'est quoi qui se passe là-haut ?

                    - Euh... On a... choppé des intrus. Ils sont en train de se battre !

                    - Pourquoi tu descends alors ?

                    - Bin... je... préviens les retardataires, comme toi ! Ils sont très fort ! Il nous faut tout le monde ! Allez ! Vite ! Vite ! J'vais chercher les derniers !

                    Et le gars s'en va. Fiouuuu. C'te frayeur ! Bon, Pun Bah. Jusqu'au cales, il ne croisera que deux autres gus, qu'il enverra en haut aussi. Tant pis pour la Pas-Weasley. Elle les a mis dedans, alors elle se démerde !

                    La cale. Enfin. Monty enlève le verrou. Ouvre la porte. Pun Bah est là, dans la pénombre, tout triste.

                    - Qu'est-ce que t'as, mon grand ?

                    - Oh.... Tit Mont... J'étais tout seul... J'ai cru que t'avais oublié...

                    - Mais non ! Jamais je t'oublierai ! Allez viens, faut sortir d'ici.

                    - Mais ya Fiki...

                    - Laisse-le dormir, viens avec moi.

                    - Alors, Ptit Mont, on copine avec la Marine ?

                    - De quoi ?

                    Le pirate se retourne. Merde, trois gus qui étaient sur le pont. Ils l'ont suivis. Leurs armes avec eux. Ptit Mont pâlit.

                    - Oh, les gars... héhé... euh... non. Je... je savais pas moi !

                    - Bien sûr. Tu lui as fait visiter les lieux par générosité. Hein les gars ?

                    Les types rigolent. Les épées se lèvent.

                    - Noooon !

                    Pun Bah charge à travers la porte et en emporte même un morceau du mur. Deux des gars sont écrasés par sa masse.

                    - Pas faire mal à Tit Mont !

                    - Reste calme mon gros. Tu voudrais pas qu'il t'arrive des bobweerg !

                    Discuter avec Pun Bah, c'est pas le truc à faire. Il a tendance à coller une beigne. Comme maintenant. En deux secondes, trois hommes rétamés. Bonne moyenne pour la grosse masse de muscles.

                    - Hééé ! Qui a défoncé l'entrée de la cale ?!

                    Et voilà l'autre qui se réveille... Monty souffle. Pas un instant de répit sur ce bateau ! Mais il faut faire vite.

                    - Oh, Fiki réveillé.

                    Le petit pirate attrape un morceau de bois arraché par son compère et l'éclate un peu plus sur la tête du vieil homme. Retour au pays des rêves.

                    - Oh, Fiki dodo.

                    - Allez, viens.

                    Il lâche sa plaque de bois et tire Pun Bah avec lui. Tirer c'est un grand mot. Disons qu'il lui indique la direction à suivre. Il faut qu'ils retournent sur le pont. Que Pun Bah fasse usage de sa force sur Pas-Weasley. Comme ça, tout le monde verra que le duo est du côté du Capitaine, et on leur pardonnera tout.

                    Arrivés en haut, Ptit Mont est sur le cul. La rouquine se bat toujours. Mais en face, c'est la débandade. Le tas de corps inertes ! De la folie ! Elle sort d'où, elle ?! Quoi qu'il en soit, ils sont toujours plus nombreux. C'est pas dure, quand l'ennemie est seule. Tiens, il est où, son pote ? KO ! Comme les autres ! Et personne n'a pensé en faire un otage ? L'occasion en or !


                    - Pun Bah, va t'occuper d'elle !

                    - Hmm ?

                    Forcément, il fait pas le rapprochement entre "Sent Bon" et elle...

                    - Là-bas, là ! Sent bon ! Attaque !

                    - Sent bon ? Sent bon !

                    On dirait qu'il a plus ou moins reconnu un truc. Une connexion entre l'avant-l'après. Et il fonce. Sa force de frappe sera pas facile à contrer, même pour elle ! Pendant ce temps, Monty s'approche de l'intrus dans les vapes. Il prend un couteau au hasard par terre et attrape sa seule chance de survie. L'otage !

                    - Aaaarg !

                    Ca sonnait un peu trop masculin comme cri. Ptit Mont se retourne vers le lieu de bataille. Pun Bah est aux côtés de Pas-Weasley ! Il a dégommé les pirates ! Il a rien compris ce gros bourrin !

                    - Pun Bah, non... tu...

                    - Monty...

                    Le petit pirate déglutit. C'est la voix de son Capitaine. Et d'après le timbre, il est pas content. Ptit Mont ose regarder vers lui. Il est en sang, épée en main. Bizarrement, il sourit. Pas le genre chaleureux. Plutôt à faire froid dans le dos. Sadique.

                    - C'est une bonne idée que tu as là. Un otage... Remets-le moi. Maintenant !

                    - Oui... Capitaine... je...

                    Par peur, le pirate ne bouge en fait pas tellement. Lentement, il tend sa proie vers son chef.

                    - Allez, donne-le ! Et j'oublierai ta stupidité. On ne tuera que les trois autres.

                    - Les... trois ?

                    - Pun Bah vient d'écraser nos camarades. Il recevra le châtiment approprié.

                    - Mais Capitaine... il n'a pas fait exprès, vous savez comment il est...

                    - Peu importe ! Un imbécile qui ne peut même pas faire la distinction entre nous et les autres ne sert à rien. Je tolère déjà de te garder parmi nous. Ca te suffit pas ? Tu ne désires pas vivre ?

                    - Je... si... Bien sûr... Mais...

                    - Alors donne-moi ce type !
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