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La rose des sables et le vagabond [Shaï]


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Tout avait été récupéré. La momie avait su se faire discrète pour récolter les antiquités qu’il destinait à Bacha pour son aide précieuse. Il aurait qu’à dire qu’il les avait trouvées au fond d’un tiroir et ça passerait. Il avait parcourut la ville de nuit, se fiant à son instinct pour échapper aux regards trop curieux et avait finalement rejoint une autre auberge, histoire que les types au masque ou à la dague ne le retrouvent pas. Il s’était déjà fait assez d’ennemis par ici, et il n’avait pas envie de donner l’occasion à un autre gusse en noir de lui tomber dessus. Il avait paisiblement fini sa nuit, persuadé que l’immensité de la capitale leur compliquerait les choses. Et puis ça, c’était dans l’hypothèse qu’ils en enverraient un autre dans la soirée. Il fallait déjà qu’ils trouvent le corps de l’autre, qu’il fassent une réunion de crise, discute de l’insécurité du métier d’assassin. Bla bla bla.

La momie quitta son refuge au petit matin, avec un baluchon fort chargé. Il avait ouïe dire par le patron de l’établissement que la milice organisait des fouilles dans la ville à la recherche des antiquités qu’il avait dérobées. Il était venu le temps d’aller se planquer dans les bas-fonds, là où personne ne risquait de le trouver en somme. Le mieux, finalement, ça serait d’attendre qu’on l’oublie pendant quelques jours … après quoi, il prendrait une caravane. De toute manière, les caravanes étaient encore bloquées par les réminiscences de la tempête des sables. Ouaip, c’était la meilleure idée qu’il pouvait avoir. Il rôda parmi la fange, se masquant derrière les habits du commune et planquant son magot sous les papyrus des étangs. De l’or, du métal précieux : ça ne risquait rien et personne ne serait venu y jeter un coup d’œil. Puis il disparut littéralement de la circulation pendant une semaine …

Le temps vint alors où on ne parlât plus de lui et on statua sur le fait qu’il avait vraisemblablement quitté la ville. Pour retourner dans son tombeau, pour aller vendre sa marchandise : cela changeait en fonction des interlocuteurs. On s'accordait pourtant bien souvent à dire que la tempête des sables était signe manifeste de sa fureur. Hé hé, c'était fou ce que les coïncidences rendaient les gens supersticieux ... Reprenant son baluchon, il s’en allât donc dans les marchés, à la recherche de l’équipement nécessaire pour ne pas crever de soif ou se retrouver ensablé. Les mains baladeuse, il faucha une bourse et, sous le couvert de son keffieh et d’une tenue du coin, acheta outre, écharpe et provisions. Il fit aussi l’acquisition d’un katana pour quelques pièces – de quoi trancher dans le vif en somme. Une fois ses emplettes terminées, il se dirigea gaiment vers la sortie de la ville en sifflotant, lorsqu’une étrange intuition chatouilla ses sens. Par réflexe, il posa la main sur son arme, jaugeant la douce créature qui lui passait à une dizaine de mètres. Tiens tiens, mais … on aurait dit le … non, pas possible ! Et pourtant …

Se glissant dans une ruelle, poussé par sa curiosité maladive, il entreprit de suivre l’étrangeté. Il ne croyait pas aux coïncidences, et celle-là méritait d’être vérifiée. Il maîtrisait son don dans l’à peu près, alors une erreur pouvait rapidement arriver. Mais s’il ne s’agissait pas d’une erreur, s’il avait vu juste … alors il tenait enfin ce qu’il chercher ou presque. Une piste du moins, un embryon. Quelque chose. Ce qui était déjà mieux que la tête d’amphore à qui il devait ramener le calice, et qui essaierait à coup sûr de le duper avant de revenir à la raison après quelques coups bien placés. Il suivit donc sa cible pendant une bonne centaine de mètres à travers les ruelles les plus lugubres d’Alubarna. Jusqu’à ce qu’elle s’arrête. Jusqu’à ce qu’elle se retourne. Il se glissa rapidement derrière l’angle d’un mur. Hgn. Peine perdue. Soupirant, il se révéla à elle, se grattant le crâne, pataud.

« Hey. Heu … oui je te suivais mais … c’est pas vraiment ce que tu crois. Tu … me rappelles juste quelqu’un que je connais : j’voulais vérifier, c’est tout … »

La meilleure entrée en scène du monde jamais tentée. Ça ressemblait presque à un plan drague foireux, bien joué Solomon, bien joué …
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J'en avais fini avec cette partie de mon plan et donc cette partie de l'île. Et cette pensée me faisait soupirer lourdement, avec regret. Ce qui m'attendait... non, ce n'était pas une sinécure. Il fallait vraiment que j'eusse la révolution chevillée au corps pour accepter de faire ce que j'allais faire. Je savais que c'était un orgueil mal, mais très mal placé, et qu'en plus, je me faisais des montagnes de... de dunes, en fait. Mais l'idée d'aller m'enterrer au fin fond du désert ? Pouah ! J'avais déjà la peau qui se desséchait à la vue de l'étendue de sable, alors, y aller mettre mes petons...
Quelque peu perdue dans ces pensées métaphysiques, je ne me rendis pas compte  immédiatement que j'étais suivie. Il faut dire... comment l'aurais-je su ? L'instinct seul pouvait me prévenir, et c'était exactement ce qui se passa. La sensation lourde et collante d'avoir un regard chevillé à votre nuque. Si vous l'avez déjà éprouvée, vous savez exactement à quoi je fais référence, et surtout, vous vous rappelez ce désagréable frissonnement qui vous remonte le long de la colonne vertébrale en vous enfonçant des petites aiguilles très fines, jusqu'à la nuque qui se tend et se bloque. Voilà.

Était-ce le Théâtre ? Ou un membre de la Garde Royale – tiens, le gouvernement Nerfertéri avait-il son propre réseau d'espions ? Sonny ne m'en avait jamais parlé, mais c'était peut-être à cause de leur médiocrité. Ceci dit, je savais d'expérience qu'il suffisait d'un homme, ou d'un instant illumination de la part d'un seul, pour que le meilleur des plans se vît contrecarré et réduit à néant. Eeeeeet cette digression  ne répondait pas à ma question ni même ne résolvait mon problème : que faire.
Je commençai par la méthode la plus sûre : semer cet espion. Louvoyant entre les personnes, utilisant avec parcimonie le soru pour parfois accélérer le pas, je me mis à errer dans les rues de la capitale. Je n'avais aucune destination en tête, juste l'objectif de me libérer de cette inopportune présence. Je ne voulais pas avoir à me transformer à nouveau. Mon semi-échec face aux deux Marines me laissait prudente, notamment dans ce quartier assez peuplé. Pour le coup, je n'étais pas à l'abri d'un enfant caché ou d'un paresseux désireux d'échapper à sa corvée.  Mais l'autre s'accrochait et j'étais désireuse d'en finir vite. Parfois l'attaque est la meilleure défense. Aussi, pour la première fois, je fis front, sans chercher à fuir ou m'escamoter d'abord.

L'autre se montra. Pendant une demi-seconde, un battement de cœur, les rumeurs sur le roi-momie me revinrent, jusqu'à ce qu'il parle. Un roi-momie, ça pouvait parler... mais pas comme ça. Ou alors, l'antiquité manquait clairement de style. Je levai un sourcil désabusé. Vraiment ?
- « Ceci règle donc la question. Tu ne m'as jamais vu et jamais je ne pourrais te rappeler quelqu'un que tu as connu. » Clairement, nous n'avions rien en commun. Il était local, pas moi. Il était miséreux, pas moi. Il n'avait aucune assurance ou éducation, je n'avais pas les meilleures, mais j'en avais. « Adieu, donc. » En tournant les talons, je m'apprêtai à partir...
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Pourtant si, il l’avait vue. C’était un bien grand mot mais rien d’autre n’y correspondait faute de mieux. Il avait entendu sa voix mais c’était à la fois elle et pas elle. Un sourire se dessina sur les traits de la momie lorsque la donzelle s’esquiva de sa voix autoritaire. Il savait comment l’arrêter mais se demandait en cet instant si c’était vraiment futé. Après tout, qui ne tentait rien n’avait rien. Il se racla la gorge et posa la main sur son katana.

« Si. Je t’ai déjà vue. C’était à Erumalu, même. »

Cette femme était le papillon, il en était sûr maintenant. Mais … ah. C’était ça un ‘fruit du démon’ ? Une sorcellerie effarante, tiens. Comment pouvait-on humainement penser à une telle chose ? C’était antinaturel, c’était fascinant. Il se décida à risquer le tout pour le tout. Son instinct lui dicta cependant de faire un pas en arrière. C’était comme si la donzelle s’apprêtait à mordre, ou pire.

« Que je t’explique. On n’ appelle pas vraiment ça voir. C’est comme entendre une voix, une présence. Et j’ai perçu la tienne à Erumalu, mais ça ressemblait à un … »

Il s’arrêta net. Le regard qu’elle avait eu aurait pu pétrifier un mort. Il plissa les yeux, se mettant en garde, craignant une quelconque récidive. Le pan de sa cape bascula et révéla le bracelet prélevé sur le cadavre de l’assassin qu’il avait neutralisé quelques jours plus tôt. Détail qu’il n’avait pas pensé à cacher outre mesure car cela ressemblait à un bracelet anodin. Mais visiblement pas pour tout le monde. Il sentit la température monter, regarda lui-même le bracelet et revint à la jeune femme en fronçant des sourcils. Avait-il fait une boulette ? Il n’avait d’ailleurs toujours pas trouvé comment actionner le mécanisme secret de l’objet, sans avoir vraiment cherché non plus. Il aimait bien l’avoir au bras, sans trop savoir pourquoi.

« Heu, non. C’est pas ce que tu crois ! Non non non, j’suis venu en ami, juste parce que heu … je t’ai déjà vue … »

Il leva ses deux mains, les éloignant de son arme. Il tenta un sourire qui ressemblait plus à une grimace qu’autre chose. Foutue curiosité. Mais il se sentait obligé d’agir ainsi. Comme si son instinct lui dictait que c’était pas la première paysanne venue, qu’elle avait quelque chose de plus puissant au fond. Que s’ils en venaient aux armes, ça ferait mal. Et dans les deux camps.
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Quelque part, j'aurais préféré qu'il fut une vraie momie. Parce qu'une momie, c'était déjà mort et personne ne ferait vraiment attention à ce qu'elle pouvait marmonner dans son coin. Généralement parce qu'on était occupé à déguerpir devant elle en poussant des petits cris très aigus. Au moindre choix, je me serais satisfaite du fait qu'il fut un cul terreux qui tentait de me draguer avec la légèreté d'un de leur pachydermes locaux. Des chamals, qu'ils appelaient ça. Mais non, il se sentait obligé de parler à demi-mots, sans jamais totalement sortir du flou artistique dans lequel il se complaisait. Devais-je prendre ses mots comme un avertissement ou une menace ? Son corps s'exprimait de façon toute aussi obscure : clairement sur la défensive, le bandagé n'avait besoin que d'une pichenette pour basculer à l'offensive.
Et quelle offensive. Si son katana relevait de l'artisanat local, une lame restait une lame ,à moins d'être totalement émoussée. De plus, la plupart du temps, il n'y avait pas besoin d'épée pour blesser : une bonne tarte dans ta tronche suffisait à faire mal, entre autres choses.

Et le temps se figea. Je ne sais pas ce qui m'affola le plus : le fait qu'il était sur le point de dire « papillon » ou le fait qu'il m'avait montré – assez stupidement – qu'il était de l'Umbra. Ce bracelet, je le reconnaîtrais entre mille. Rafaelo m'avait rapidement expliqué son fonctionnement à Goa, et j'avoue bien volontiers que j'avais été séduite. Discrète et mortelle, la lame rétractable offrait des avantages indéniables. Cependant, pour moi qui était adepte du combat à distance, ce n'était pas forcément une arme de prédilection. Plus tard, mon ami m'avait raconté que cette lame avait été le symbole de toute une vie antérieure. Le fruit de ses entrailles, presque un enfant, la preuve de l'appartenance à un mouvement révolutionnaire qu'il avait crée de toutes pièces, et qu'il s’apprêtait à détruire.

J'étais sphinx dans le désert, statue inébranlable devant l'adversité du temps, dernier témoin d'un époque qui ne sera jamais plus, gardienne des secrets et détentrice de la clé des mystères. Dire que je m'étais un peu reprochée d'avoir juré de venger l'honneur de Rafaelo un peu trop vite, alors que je contemplais l'énormité de la tâche à accomplir. Dire que je me reprochais beaucoup de n'avoir réussi qu'à détacher le Théâtre de l'Umbra, à infliger... quoi ? une piqûre de moustique aux sombres assassins ? Et voilà qu'un d'entre eux se présentait à moi. Un autre frisson me parcourut : comment avait-il pu me retrouver si vite, alors que ma rencontre avec El Professor datait de tout juste de l'avant-veille ? Pourquoi me parlait-il d'Erumalu ? L'Umbra me prenait-elle si peu au sérieux qu'elle avait cru qu'un bambin mal dégrossi suffirait à m'éliminer ?
Ou était-ce un piège ? Après tout, mon discours dans la ville-chantier n'avait rien de secret et l'organisation secrète pouvait parfaitement avoir eu des yeux et des oreilles sur place ce jour-ci. Donc, voulait-elle me tromper ? Quelque chose en moi s'éveilla, doucement, comme un serpent sorti de son hibernation avec réticence par la presque trop faible caresse d'un rayon de soleil printanier. Éphémère petite chose, comme cette étincelle de haki qui fut telle l'explosion d'un feu d'artifice solitaire : magique et presque aussitôt oublié, laissant uniquement le souvenir de quelque chose d'exceptionnel. Je savais donc que cet homme était infiniment plus dangereux que son apparence et son attitude le laissaient penser.
A mon tour, je pris une position un peu plus martiale, prête à faire usage de mes fils au moindre mouvement suspect, évaluant d'un coup d’œil mon environnement. Ce n'était pas le lieu discret par excellence pour se livrer un duel, mais pour le moment ça irait. Je ne pouvais pas fuir en direction de la milice : j'étais à visage découvert et en « civil » et puisqu'il m'avait reconnu comme étant « l'agitatrice », je ne pouvais risquer de mêler les forces locales à cette histoire, qui me connaissaient sous le nom d'Agent Raven-Cooper, suite à ma visite au palais. Décidément, l'Umbra, c'était la chienlit de la Révolution.

- « Depuis quand l'Umbra veut faire amie-amie avec moi ? » demandai-je d'une voix froide, que j'espérai intimidante et assurée.
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Umbra ? C’était quoi l’Umbra ? Il revint une deuxième fois sur son bracelet, surprenant le regard circonspect de la jeune femme. Umbra, ça ? Ah oui, c’était ce que le gars avait dit avant de mourir. Solomon avait cru qu’il parlait d’une quelconque divinité, d’un truc mystique et abscons. Sa babiole, c’était juste un bracelet, un truc anodin. Enfin, fallait croire que non. Il fronça les sourcils. Elle était donc une ennemie de cet assassin ? Ou pas une amie, cela revenait presque au même. Ces types étaient décidemment glauques et se mettaient régulièrement en travers de sa route. Des assassins, quoi de plus pitoyable ? Des types qui agissaient dans l’ombre, qui n’avaient aucun sens pour la mise en scène et l’honneur. Oui, Solomon se sentait l’âme d’un type honorable. L’âme d’un gars qui affrontait ses problèmes en face et trouvait toujours un moyen de les régler. La réalité en fut peut-être autrement dans sa précédente existence, mais là c’était … différent. Une sorte de ras-le-bol, un trop plein. Il n’avait qu’une envie, c’était de tout envoyer bouler. D’écraser, de détruire. Et de reconstruire. Un frisson lui parcourut l’échine. Ça lui était venu naturellement. A lui en faire peur.

« C’est leur nom ? Ahem, j’ai cru que c’était … autre chose. Non, j’suis pas de l’Umbra. J’en ignorais tout pour te dire. Et, heu … vu que t’as pas l’air de les aimer … j’pense pouvoir te dire que son proprio’ est mort. Il m’a traqué, je l’ai tué. L’ennemi de mon ennemi est mon ami, non ? »

Il baissa les mains.

« Et bon. Honnêtement, je sais même pas comment m’en servir. Mais j’le trouvais sympa comme trophée. J’lui ai pris ça aussi. »

Il fouilla dans ses oripeaux, gardant une main en évidence pour la donzelle et en sortit un demi masque noir, correspondant aux frusques de l’assassin. Un symbole était gravé en son sein. Un truc de maîtrise ou du genre. Il savait que les assassins aimaient faire valoir leur rang. Certains se brûlaient un doigt en mémoire d’un serment des temps passés, d’autres se voyaient offrir un artefact spécifique. C’était ce qu’il avait cru comprendre en prenant le masque de l’assassin. C’était certainement ce qui avait le plus de valeur marchande sur lui, avec sa lame rétractable. Un magnifique masque ouvragé et taillé sur mesure. Un truc qui lui donnait un air encore plus redoutable. À vrai dire, on aurait pu y voir un oni. Il l’envoya à la donzelle.

« Tu vois. J’suis pas méchant : je te montrerai pas mon attirail d’assassin si j’en étais un. Hum. Y’a des coïncidences amusantes quand même. Tu sais qui ils sont, du coup, t’aurais une idée du pourquoi ils ont essayé de me tuer ? ‘fin, c’était pas vraiment pour ça que je te suivais mais … »

Il s’arrêta là, ne sachant pas vraiment comment terminer sa phrase. Il la suivait parce qu’il l’avait vue à Erumalu et qu’elle était étrange. Curiosité qui débouchait sur quelque chose de plus grand encore. Pourquoi était-il sur Alabasta ? Pourquoi connaissait-il aussi bien ces terres ? Et foutredieu, qu’est ce que cela signifiait ? Il ne comprenait plus rien, se noyait dans la propre substance de ses manigances passées. Il avait engagé des hommes pour le soigner avant même d’être blessé. Il avait mis en œuvre une mutinerie future … Il était perdu et avait cruellement besoin d’aide.
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Les ennemis des mes ennemis. Oui, le dicton existait. Ce n'était pas pour autant que c'était source de sagesse irréfutable. « Mieux vaut voyager plein d'espoir que d'arriver au but » ou encore « L'intention fait l'action » : c'était creux ou ampoulé, ça ne servait qu'à enfoncer les portes ouvertes ou permettre à des philosophes du dimanche de se gargariser devant une basse-cour de roucoulants devant son pseudo génie. Quitte à choisir, je préférais les dictons pleins de bons sens et fermement ancrés dans la réalité. Par exemple, celui que j'avais capté au marché pas plus tard que ce matin « celui qui mange une noix de coco de M. Benfig a confiance en son anus ». Là, ça veut dire quelque chose.

- « Toi, tu as tué un assassin de l'Umbra ? » Je ne cherchais pas à cacher mes doutes. « Si c'est vrai, sache que ça ne fait pas de toi mon ami. Ça fait de toi quelqu'un dont je dois me méfier encore plus. » Pourtant, je le quittai du regard le temps d'examiner le masque. Rapidement, hein, pas question de baisser ma garde plus que nécessaire. Au premier et même au second coup d’œil, il s'agissait bien d'un des accessoires de l'Umbra. Rafaelo et moi en avions fait des gorges chaudes : c'était d'un ridicule tellement cliché ! Nous avions conclu qu'en fait, les gens qui s'entouraient de mystères et de symboles tels que celui-ci avaient non seulement mauvais goût mais surtout quelque chose à compenser. Sinon, ils comprendraient que ce stéréotype les desservait plus qu'autre chose. Un jour, je suis certaine qu'un des types allait se faire rire au nez, au lieu d'inspirer à sa victime une quelconque terreur.

D'un geste précis, je renvoyai le trophée à son nouveau propriétaire. Beurk, y'avait sûrement de la sueur incrustée, sans parler de la crasse que mon interlocuteur avait dû y transférer.
- « Je ne sais pas pourquoi ils veulent te tuer. Soit tu as fait quelque chose pour les énerver eux, soit tu as énervé quelqu'un d'important. Umbra est une guilde de mercenaires assassins. Pas la moins nulle de Grand Line, si tu vois ce que je veux dire. Cette arme que tu as au poignet, c'est leur marque de fabrique. » Libre à lui de la garder ainsi affichée ou pas. Après tout, c'était sa peau, pas la mienne. Et justement, en parlant de ça, je devais la surveiller. Je tenais à moi-même, mine de.

- « Tu disais que tu me suivais. Pourquoi ? Qu'est-ce que tu veux et pourquoi devrais-je perdre mon temps avec un inconnu dans ton genre ? » Malgré moi, j'étais curieuse. Quelque chose me soufflait que partir serait une erreur. Vous allez me dire, rester aussi. Mais la vie était faite de choix, et cette fois, je pris une décision sans être manipulée par quiconque. Petite revanche sur le Destin. Petite mesquinerie auto-personnelle. En général, je calculais tout. Je me reprochais de ne pas être plus spontanée. Me voilà donc en train de calculer  d'être spontanée. Je m'aimais bien, mais parfois, je me désespérais un peu. Et dire que certains me reprochaient de ne pas remettre en question !
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Les énerver, hein ? Hé hé. Il avait sa petite idée vu le masque qui avait disparu. La donzelle savait visiblement pleine de choses mais était avare de les livrer. Tout comme il ne désirait pas révéler l’origine de cet ‘énervement’. Il rattrapa l’objet, le glissa dans sa besace crasseuse. Pour le bracelet, il ne le pensait pas aussi important. Depuis quand une rapière l’était, après tout ? Du coup, il fit glisser son bras sous les pans de sa cape de fortune. Il n’aurait qu’à mettre un autre bout de tissu dessus, quelque chose à même de le camoufler. Soit. Au moins il savait maintenant qu’à part dessiner une cible sur son torse il ne pouvait être moins discret envers ces assassins de l’Umbra. Ils avaient un lien avec l’auteur de cette lettre de menace qu’il avait retrouvé sous son oreiller et il aurait mis sa main à couper qu’il y avait un lien avec l’autre voleur du musée.

« Je vois. Merci du conseil. » conclut-il simplement, éludant l’histoire du masque de Théâtre.

Quant à la raison pour laquelle il la suivait … Il sonda les environs, envoyant son fluide inspecter pour lui les oreilles indiscrètes. Il se montrait tout à coup précautionneux, se doutant que révéler son ‘pouvoir’ n’était pas anodin. Mais cela l’intriguait trop. Cette histoire de papillon, de fille louche. Et, bon sang, son visage lui disait quelque chose. Il se sentait en compagnie amie malgré les avertissements qu’il pouvait lire dans la posture de la donzelle. A l’en faire enrager. Il savait qu’il ne savait rien. Pourtant, c’était comme si elle et lui étaient là où ils devaient être à cet instant présent. Une voix timide lui souffla que c’était peut-être elle qu’il était venu trouver ici, non ? Hebieso le contremaître, le naufrage de la galère. Les révolutionnaires … Cette fois, il posa ostensiblement la main sur le pommeau de son arme. Si elle se méfiait, lui aussi.

« J’ai vu un papillon à Erumalu qui avait la même voix que toi. » annonça-t-il de but en blanc.

« Ainsi que deux soldats de la marine. Le fait que la Marine se soit mise en branle à ce moment là, pourchassant une femme ayant proféré un discours targué de révolutionnaire et le fait que leur cible se soit échappée me mène à penser que tu es liée à tout cela. De plus, je suis à présent certain que tu es détentrice d’un fruit du démon qui te permet de devenir un papillon. » poursuivit-il, énonçant son hypothèse comme s’il s’agissait d’une vérité.

Il sentait qu’il tapait juste, tout comme il sentait que cette information était le genre de chose vitale qu’on ne proférait pas au milieu d’une rue. Mais ils étaient à l’abri des regards indiscrets. Sauf si quelqu’un à l’oreille aussi affûtée que la sienne prêtait attention à deux inconnus qui se toisaient au détour d’une sombre ruelle. Autant dire que lorsqu’on découvrait être capable de percevoir toute vie à soixante-dix mètres à la ronde, c’était chose peu aisée.

« Alors soit tu as vu cette femme passer, soit tu es cette femme. L’un dans l’autre tu vas pouvoir m’aider : je cherche à entrer en contact avec la Révolution locale. C’est pour cela que l’Umbra me pourchasse. » termina-t-il, sur la défensive.

Ce n’était qu’un brin de la vérité, mais il en avait assez dit. L’histoire du calice ne viendrait pas tout de suite, il préférait d’abord voir s’il était obligé de croiser le fer avec cette inconnue ou si elle accepterait de lui accorder un brin de crédit. Bien qu’il adoptât une posture nonchalante, tous ses sens étaient en éveil. C’était une position qu’elle devait reconnaître. Celle de ceux qui savaient ce qu’ils faisaient, des combattants aguerris habitués aux entourloupes et autres manigances. Pas forcément de quoi la mettre en confiance, mais c’était inconscient chez lui.
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- « Les papillons, ça ne parle pas. » lâchai-je d'une voix que je voulais amusée, mais qui était blanche. Misère ! En dépit de toutes mes précautions, je m'étais faite repérer ! Presque désespérément, je réfléchissais à toute allure sur les possibilités devant moi. La solution que beaucoup préféreraient serait de tuer cet homme, pour rendre nulle toute tentative de chantage ou de papotage intempestif. Exactement comme j'avais tué ces deux Marines. De l'autre côté, je pouvais simplement l'ignorer. Tourner les talons et partir,. Plus risqué, beaucoup plus risqué, mais pas forcément totalement idiot. Le nœud du problème tenait au fait que je n'avais toujours pas identifié exactement qui ou plutôt ce qu'était exactement l'énergumène devant moi.
Si c'était un zigoto solitaire, personne ne prendrait au sérieux. Un fou frappé par les vents du désert, voilà ce que se diront les autres s'il devait se répandre sur la place publique. S'il avait des contacts quelque part, des gens capables d'additionner 1 et 1, je ne pouvais le laisser parler au vent qu'il pensait que j'étais une femme papillon.
Quelque chose en moi me disait qu'il n'était pas de l'Umbra. Pas assez « glossy dark » comme type. Des mecs qui se baladent avec des masques ouvrés pour zigouiller des cibles ne pouvaient pas parler sans effet de cape, voix profondes et menaces plus ou moins subtilement susurrées. Un peu comme le premier Chevalier des Embrumes. Assassins peut-être, mais assurément cabotins. Uther avait raté sa vocation, et s'il avait été acteur plutôt que tueur, le monde serait réellement plus beau. Mon interlocuteur était dangereux, mais je ne me sentais pas en danger. J'avais l'impression d'avoir devant moi une sorte de fauve qui avait décidé de ne pas m'attaquer.
S'il avait vraiment tué un Umbra, et non pas juste joué d'un grand hasard en trouvant un cadavre, il était un très bon guerrier. Mieux que ça. Tuer un assassin expérimenté, je ne savais pas si j'en étais capable. De plus, il n'était pas délirant. Bien au contraire ! Ne venait-il pas de me livrer les conclusions d'une analyse poussée et pertinente ? Certes, jamais assez solide pour que ma langue de miel, mon audace et ma mauvaise foi cumulées ne pussent en ébranler l'intime conviction. Parfois, je me disais que je serais capable de faire douter mes parents de m'avoir engendrée. Mais...

Et il disait rechercher la révolution. Un tel membre dans nos rangs serait un.. atout... de choix. Cependant, la méfiance me rabâchait de ne pas croire en cette heureuse coïncidence ? Depuis quand Shaïness Raven-Cooper avait de la chance ? Ça se saurait. Ben justement, Défiance, ma bonne copine, selon toi, tu ne trouves pas qu'il serait un peu temps que la roue tournât. Que pour une fois, une chose de bien m'arrivât. Oui, oui ! s'enthousiasmait Espoir, toujours prompt à me rappeler mes aspirations et mes rêves d'un monde de paix et d'amour. Vraiment ? objectait Paranoïa, sœur jumelle de Défiance à ne pas en douter. Ça, ce truc en guenilles, une chose de bien ? Ben justement, on parle de moi, là. Je n'allais tout même pas dégoter un riche et élégant trentenaire, cultivé, célibataire et apprenti révolutionnaire. Ma chance s'arrêtait à ce niveau. Défiance, Paranoïa et Espoir acquiescèrent. Fallait pas rêver...
Et dire qu'ils n'existaient que parce que justement, un jour, j'avais rêvé et cru en un monde différent.

- « L'Umbra ne pourchasse pas les gens voulant entrer en contact avec la révolution. » Et ça, c'était une vérité. A la rigueur, Uther pourchassait les hauts gradés, et lorsqu'il en aurait fini – s'il en avait jamais fini avec la mauvaise herbe que nous étions – il s'occuperait de la piétaille, des partisans. Mais de ceux qui se disent vouloir contacter la révolution ? Non. « Soit tu ne me dis pas tout par rapport à tes liens avec l'Umbra, et tu comprendras que je me méfie, soit tu as mal trouvé le prétexte pour couvrir tes arrières. Parce que la Révolution n'a rien à voir avec l'Umbra. » Je croisai les bras sur ma poitrine pour lui envoyer un regard goguenard de prof qui a piégé l'élément perturbateur de sa classe. Cette position plus détendue ne m'empêcherait pas de dégainer mes fils si besoin était, tout en envoyant le signal de décontracté, cool, à mon inconnu. Enfin, j'espérais qu'il allait interpréter ça comme ça. Parce qu'il fallait bien qu'un jour, l'un d'entre nous se décidât à faire le premier pas envers l'autre. L'un était lui, puisqu'il était le demandeur.

- « Imaginons que ce tu dises soit vrai. Imaginons que je te laisse, là, comme ça. Que vas-tu faire ? A qui vas-tu parler ? Et imaginons que je puisse en effet te mettre sur la piste de la révolution locale... que feras-tu ? Et si tu commençais par me donner ton nom et peut-être même un peu plus sur toi. Puisque tu sembles savoir tant de choses sur moi, il serait juste que les choses soient équilibrées de mon côté, n'est-ce pas ? »
J'avais fait ce que je pouvais pour lui tendre la main. Il s'imaginait quoi ? Que j'allais m'exclamer : « oui, tu as vu juste, je suis révolutionnaire et papillon, soyons les meilleurs amis du monde !! » ? Un peu de sérieux, voyons...
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Evidemment. La momie grommela. Rah. Peste soit de ces gens emplis de mystères. La confiance était visiblement un luxe et les gens n’en voyaient pas l’utilité. Après, force était de constater que lorsqu’on était trahi dans ce monde de brutes, c’était souvent fatal. Regardez le capitaine de la galère, par exemple. Tout ça tournait presque au bras de fer : qui ferait un pas en premier. Enfin, concernant Solomon, c’était plus une succession de pas à continuer. Il lui concédait volontiers qu’elle n’allait pas lui livrer son identité et son passif en claquant des doigts. Il devait se livrer en premier, donc ? Lâcher le peu qu’il savait. Ce n’était pas une grande affaire, si jamais ça pouvait le ramener à la piste révolutionnaire. Il voyait à son animosité qu’il avait touché quelque chose. Vu ce qu’elle semblait savoir, il était persuadé à présent que cette donzelle était une révolutionnaire.

« Tant sur toi ? Allons bon. Je ne vais pas faire l’aumône pour avoir ton nom et le reste. Je n’ai rien à cacher en vérité : je m’appelle Solomon Grundy et je me suis échoué sur Alabasta après avoir participé à une mutinerie dans une galère, il y a quelques semaines de cela. Avant ça : trou noir. Je sais seulement une chose : dans ma précédente vie j’étais lié à la révolution. Je veux savoir comment et pourquoi. » fit-il de but en blanc.

N’était-il pas encore plus suspicieux comme ça ? Plaider l’amnésie avait tout l’air d’une vaste blague. Pourtant il disait la vérité. Il ne pouvait être plus sincère en réalité. Il évita tout de même de parler du charnier, et du reste. Hebieso, le Capitaine, les soldats … Si jamais sa tête valait plus que sa vie, mieux valait éviter tant qu’on était pas en terrain conquis. Tiens donc, lui aussi donnait dans l’excès de précaution ? Amusant parallèle.

« Et la raison pour laquelle l’Umbra me pourchasse … est la même pour laquelle la ville est la recherche du voleur du musée. J’ai un contact à Erumalu qui désirait un objet, afin de me faire rencontrer une tête de la Révolution en échange. Je comptais le lui ramener et le faire parler, de bon gré de préférence. Mais j’ai confronté un autre voleur et ça a dégénéré. » poursuivit-il, avec un regard noir.

Cette fois, il était tendu. Elle pouvait jouer contre lui à tout instant, tout comme il était prêt à la recevoir. Il enserra la garde de sa lame de ses doigts bandés. Une lueur mauvaise passa dans son œil valide, océan. Il était prêt à tout pour vivre : sa survie elle-même semblait tenir du miracle. C’était au moins une chose qu’il savait sur lui-même. Mais c’était un monde de brutes avec ses avantages et ses inconvénients … Et de l’issue de cette rencontre pourrait découler beaucoup de choses.
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Des milliers de questions me brûlaient les lèvres et pourtant, elles s'étirèrent avant tout en un sourire qui se transforma rapidement en un grand éclat de rire que je ne pus retenir. Ah ! Le grand Théâtre, les magnifiques Umbra, battus par un gars qui ne se souvenait de rien et qui semblait courir après sa queue, comme les chiens. C'était tellement... ironique. Rafaelo aurait adoré. Finalement, c'était mon jour de chance. Espoir se rengorgea pendant que Défiance et Paranoïa se déchaînèrent en shootant des pierres virtuelles dans mon cerveau, détruisant quelques neurones au passage, pour danser sur leur cadavre en glapissant de joie. Leur vengeance sera terrible, je le savais.

J'essuyai les quelques larmes qui avaient perlé à mes paupières en secouant la tête.
- « Ah lala. Qui que tu sois, tu as au moins eu le moyen de faire quelque chose dont je rêvais. J'ai un compte personnel à régler avec les assassins de l'Umbra et... » Et je m'arrêtai brusquement. Je n'allais tout de même pas lui raconter ma vie ? L'étape d'après serait donc se brosser les cheveux en se racontant nos rêves de la veille ? Je me réprimandai mentalement. Comment avais-je pu si facilement baisser ma garde ? Je ne connaissais pas ce type et voilà que je me sentais bien avec lui, comme avec une vieille connaissance. Ah, je devais me faire viei-- non, j'étais fatiguée, voilà tout ! Nah !

Je toussotai un peu, histoire de reprendre contenance, avant de pencher la tête sur le côté pour l'examiner. Sans y penser, je me mis à jouer avec une de mes mèches, l'enroulant autour de mon doigt, encore et encore... c'était un sale tic qui me revenait toujours quand j'étais en proie à une indécision profonde. Finalement, je fis un pas vers lui, juste un pas, cherchant réellement à percer le secret de ses bandages.
- « Le roi-momie, c'était donc toi. J'avoue que tu as bien joué, sur ce coup. Mais si tu veux survivre, il faut apprendre à être discret, et ton attirail ne l'est pas. Peux-tu enlever les bandages ? Ou les dissimuler, peut-être ? » Je ne me voyais pas me balader avec ça à mes côtés. Déjà par mesure de sécurité – pas envie de me retrouver avec une dague empoisonnée de l'Umbra. Et puis... ça ferait un peu la belle et la bête là, et j'avais bien l'intention de maintenir une certaine image.

- « Mon nom ? Je te le dirai une fois que tu auras répondu à cette dernière question : qu'est-ce qui te fait dire que tu étais lié à la révolution avant ? Ah, et par pure curiosité... qu'as-tu fait de la coupe? Si tu m'abordes, c'est que tu ne l'as pas encore donné à ton contact, ou que tu t'es fait plumé. Disons que... à défaut de se faire l'un l'autre confiance... on pourra au moins faire un deal. Tu vois, je ne vais même pas te cacher que ça m'intéresserait, de récupérer ce calice. »
Solomon Grundy. Ça ne me disait rien. Mais je n'étais pas forcément au courant de toutes les cartes dans le jeu d'Adam. Raven elle.... Mais Raven était on ne savait trop où, et mon den-den blanc n'était un gadget que je devais sortir à tout moment, devant le premier des péquenauds. Une chose était sûre : j'étais prête à lui laisser une chance.
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Un compte à régler avec eux, sans blague ? Hé hé. Ça coulait presque de source, tout en expliquant pourquoi elle pouvait en savoir autant. Par contre, la réaction hilare … eut au moins le mérite de lui faire lâcher son arme. Décontenancé, Solomon avait tenté de rester le plus sérieux possible mais cela semblait hors de propos pour la donzelle. Il se sentait étrangement mis à nu et ridicule dans cette situation. Il avait composé avec les moyens du bord et s’en était pas si mal sorti, non ? Enfin, il avait essayé … Rah. Bon, elle n’avait pas tort sur les bandages. Et … ces cheveux roses, ça lui disait vaguement quelque chose. D’autant plus que ça ne courrait pas les rues des filles aux cheveux roses. Hm. Il chassa cette sensation de son esprit. Il y avait mieux à faire que de rêver là.

« C’était pas vraiment mon but, mais … ouais, j’ai improvisé. Je garde mes bandages. J’aime pas ma gueule en l’état. » trancha-t-il, net.

Un peu vexé, certes. Et à part les dissimuler sous une capuche, il ne voyait pas. C’était la seule chose de vraiment acquise qu’il possédait. La matérialisation de ses stigmates et de ce qu’il avait enduré. Il s’était regardé une seule fois dans un miroir sans eux et n’avait pas réitéré. Non, sincèrement, il préférait les garder.

« Le calice. Je l’ai en effet avec moi, mais c’est du donnant-donnant. Je l’ai récupéré pour rencontrer la révolution, alors je te le donnerais lorsque ce sera le cas. » fit-il, bien moins en confiance qu’il essayait de le faire paraître.

« Quand au pourquoi du révolutionnaire, c’est ainsi qu’on m’appelé lorsque j’étais en cage. Mais le type est mort avant que je réussisse à lui demander d’où je venais. C'est pour ça que je veux prendre contact avec les révolutionnaires : eux seuls pourraient me dire d'où je viens. » mentit-il à moitié.

Ce n’était pas un si gros mensonge, car sur le navire on ne l’avait traité que d’esclave. Mais Hebieso lui avait néanmoins révélé quelques détails. Il en savait bien plus mais devait nourrir les poissons à présent. Tant pis.

« Ton nom ? »
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Je sentais qu'il se tendit à ma remarque sur ses bandages. Bien. Au moins ne mentait-il pas sur ce point. Il souffrait réellement dans sa chair, peut-être suite à la mutinerie ou à ce passé obscur où il avait soit-disant un lien avec la révolution. Car je sentais qu'il cachait quelque chose. Ce n'était pas à moi, menteuse invétérée depuis que je savais parler, diplomate chef d'équipe CP et espionne, qu'on allait faire avaler des couleuvres. C'était subtil, presque diffus, mais je savais que Solomon ne disait pas tout. Peut-être aussi un bon point : aurais-je plus confiance s'il m'avait déballé l'histoire de sa vie sans coup flétrir ? Au moins prouvait-il qu'il avait un minimum de bon sens, en dépit de manquements conséquents dans d'autres domaines.

- « Je suppose que tu vas devoir improviser la discrétion. Avoir l'Umbra sur le dos, ce n'est pas comme avoir de l'eczéma. Il n'y a pas de crème pour faire partir la rougeur et les boutons. L'Umbra est capable de te suivre jusqu'au tréfonds de Grand Line et dans la plus misérable des îles des Blues, si elle le désire. Elle a la rancune tenace. Enfin, c'est toi qui vois.  »

Et après ? Et après, j'étais dans la mouise. J'avais vraiment évité le pire : pour le moment, il ne me connaissait qu'en tant que révolutionnaire. Je pourrais lui donner mon nom de code, Scarlett. Mais il avait vu mon visage. Scarlett n'avait pas de visage ; elle était femme de l'ombre. Que ce fut à Goa ou à Nanohana, elle restait du domaine du fantasme : blond aux longues boucles ou brune à la garçonne, qui savait ? Ce visage, mon visage, était celui de Shaïness Raven-Cooper. Allais-je le laisser partir avec cette information ?
Et puis après ? Allais-je le conduire à Sonny ? Cela serait pourtant une bonne chose : il le connaîtrait peut-être, ou aurait entendu parler de lui. Mais encore une fois, introduire un inconnu dans la situation présente revenait à transformer le tout en équation. Or j'étais ici pour résoudre les problèmes, pas pour en créer.

Solomon attendait, et je ne pouvais plus reculer. J'ouvris la bouche, sans savoir vraiment ce que j'allais dire. Et là, je fus sauvée par la plus improbable des cavaleries : une cohorte de galopins des rues qui débarqua, à grands renforts de cris et de rires. Âgés entre dix et trois ans à vue de nez, ils étaient aussi effrontés qu'encrassés, croûtés du museau jusqu'aux pieds d'une bonne couche de sable apporté par la tempête qui hier encore avait condamnée la capitale à la captivité forcée. Nul doute qu'ils devaient être censés aider à déblayer, mais les enfants étaient des enfants : mettez-leur un balais entre les mains et les voilà sorciers avec leur bâtons de pouvoir en train de chasser le grand requin blanc des sables, espèce emblématique d'Alabasta que le braconnage avait pourtant réduit à l'état d'espèce disparue.

Ils nous encerclèrent, nous submergèrent, nous noyèrent dans les mouvements et les sons... et je vis là l'opportunité rêvée pour... d'accord m'échapper, mais si Solomon devait me retrouver, je prétexterai vouloir le tester...
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Saloperie de … et elle lui avait même pas dit son nom ! Les gamins commencèrent à couiner autour de lui, prétendant avoir trouvé le Roi-momie. S’ils savaient … Le soi-disant révolutionnaire les écarta d’une main avant de se rendre compte qu’il ne voyait plus la donzelle. Rah. Il écarta doucement les gamins, histoire de sortir de la petite troupe et de pouvoir utiliser son don sans être perturbé. Les gosses le poursuivirent en riant, s’inventant des professions de chasseurs de tombes puis Solomon disparut au coin d’une rue. Il avait réussit à se faufiler sur un toit et observait la scène d’un meilleur point de vue. Il laissa son mantra s’écouler autour de lui, cherchant à percevoir la voix du papillon mais ce fut son œil qui fut le plus efficace. Il la décela sur les toits à une centaine de mètres devant lui, rapide ! D’un bond, il gagna le toit suivant et la poursuite commença. Miss papillon était courait comme si elle avait les chiens des enfers à ses trousses À tel point que la momie eut du mal à garder le rythme au départ. Mais la donzelle perdait du temps à se faufiler dans les endroits les plus discrets alors que lui ne faisait que passer à travers avec une facilité déconcertante. Ainsi, au bout de deux minutes de poursuite, il avait déjà réduit l’écart de moitié.

Il évoluait dans les passes les plus obscures avec une intuition inquiétante, capable de visualiser à l’avance le meilleur chemin pour gagner du temps. Analysant regard, posture et vitesse de la donzelle il estimait sa trajectoire et trouvait d’autres chemins sans se faire flouer par sa malignité. Le pire dans tout cela ? Il se sentait à l’aise. Comme si son métier était de traquer du gibier humain. Il en frissonna de plaisir. Un sourire carnivore se dressa sur ses lèvres alors qu’il n’était plus très loin d’elle. Lorsqu’avec un *pop* insolent il apparut, littéralement, devant la fuyarde. Il arqua un sourcil, aussi surpris que la donzelle de son petit effet. Heu … c’était nouveau ça.

« Je … heu … Je te tiens. Tu n’as aucune chance de t’enfuir : dis-moi ce que tu sais, petit papillon. » grogna-t-il, bloquant le passage de la jeune femme.

Il posa sa main contre un mur, manière de l’empêcher d’aller plus loin. De l’autre, il dégaina son katana et lui condamna l’autre côté de la ruelle sordide dans laquelle il l’avait stoppée.

« Et ne pense même pas à faire demi-tour : je t’ai dit ce que tu voulais savoir, alors soit tu m’aides de plein gré, soit je ferais en sorte que tu m’aides. » la menaça-t-il d’une voix rauque.

Ses secrets ne seraient pas éventés : si elle comptait aller le livrer aux autorités, il ne lui en laisserait pas l’occasion. Il ne voulait pas que son ‘nom’ et son portrait robot soient disponibles dans toutes les casernes de la ville. Il ne se rendait pas vraiment compte de la démonstration qu’il venait de faire à la donzelle, tout comme il ignorait ses réelles attributions. Poursuivre et rattraper un agent CP doublé d’un As de la révolution, ce n’était pas à la portée du premier venu. Pas plus qu’apparaître devant quelqu’un pour lui couper la route. Dans le vocabulaire de la fonction de la donzelle, il n’y avait qu’une façon de qualifier son petit tour : le ‘Soru’. À vrai dire, il fallait y caser un petit préfixe devant mais cette découverte viendrait en temps et en heure, le hasard faisait bien les choses.
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Aucune chance de m'enfuir ? Vraiment ? Il était cocasse. Bon, il avait joué, il avait gagné... la première manche. Voyons s'il durait sur la distance... La révolution, ça se mérite. Allez, same player, ball 2.

Je lui dédiai une œillade mutine et bravade, alors que je me laissais aller contre le mur, presque alanguie. En tous les cas, pas du tout affolée par sa rapidité à me rattraper ou son apparition soudaine. J'avais suffisamment vu de soru pour ne pas tomber en pâmoison devant une technique semblable. Parce que oui, ça y ressemblait, mais ce n'était pas ça. Par contre, avec l'obscurité ambiante, je n'avais pas vu les fumerolles qui m'auraient avertie, sans l'ombre d'un doute que j'avais en face de moi mon ami Rafaelo. Ceci dit, de vous à moi, je doute que cette information m'aurait fait changer de comportement. C'était bien trop tentant.

- « Ce que je sais... vraiment... » murmurai-je d'une voix langoureuse en faisant glisser un doigt sensuel le long de ce qui lui faisait office de chemise. Au même instant, je déclenchais une de mes capacités en tant que petit papillon : les phéromones. J'avais eu du mal à comprendre au début, avant de me documenter sur ces bestioles. En tant qu'humain, nous émettions tous ces molécules. Les papillons en produisaient je ne savais plus combien de fois en plus. J'étais une bibliothèque vivante et mes expressions, je les exprimait réellement avec tous mon corps.
Le petit souci, c'était de se maîtriser. Dans mon cas... ah, vous imaginez la rigolade. Déjà, je n'étais pas forcément connue pour ma modération. Si j'agissais en femme du monde, en espionne de grande classe, j'étais encore verte et insolente. Une fonceuse. Après... comment faire pour émettre le juste message, fut-il micro-chimique, quand on se mentait continuellement à soi-même ?
J'avais voulu le séduire, je ne réussis qu'à le plonger dans une semi-torpeur. Ses paupières devinrent lourdes, très lourdes, son souffle profond et régulier... et quand il bailla, j'en profitais pour enclencher un soru de ma confection et m'éloigner encore plus rapidement. Mais cette fois, je pris le soin de dissimuler ma chevelure sous le châle-foulard local, que j'avais toujours sous la main, au cas où. Il m'avait été très utile pour déambuler dans Alubarna piégée par la tempête de sable : un excellent moyen de protection. Pas étonnant que les gens du coin l'eussent adopté comme costume traditionnel. Le bon sens paysan, quoi.
Avant de réellement partir, j'avais tout de même complété ma phrase, pour appâter Solomon :
- « ce que je sais... vraiment... c'est que ce n'est jamais aussi facile, Monsieur le révolutionnaire ~~ . Mauvaise pioche. » Si avec ça, il ne me poursuivait pas jusqu'au fond de mon enfer personnel...

Cette fois, je voyais la porte, arc majestueux de pierre donnant sur une longue volée de marches. Bientôt, je serais libre de me livrer à tous les excès avec cet inconnu. Je devais en apprendre le plus possible avant d'arriver à Nanohana, où tout se décidera : je le croyais, ou je le tuais (en me faisant aider...)
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Si elle comptait s’échapper, elle allait … passer … un … mauvais … zzz …



« J’ai retrouve le roi-momie ! Youpiii ! »

Hein ? Quoi ? De … merde. Solomon émergea de sa torpeur sous le coup de bâton impérieux d’un gamin qui lui ordonnait de se rendre. Que s’était-il passé ? Il lui parlait et il s’était … endormi ? Mais, mais c’était tricher ça ! Poussant le gamin de sa main comme il l’aurait fait d’une porte, il le maintint à distance en étendant son mantra. Fichtre, ça devenait le truc le plus simple du monde maintenant. Mais de la donzelle, aucune trace. Merde ! Elle allait le balancer, il en était sûr. Il fallait la trouver ou se tirer rapidement. Elle semblait avoir des informations, elle l’avait plus qu’insinué et il n’envisageait pas le fait d’avoir été floué sur ce coup. Le gamin tapait sur les mains de la momie sans que celle-ci ne semble le remarquer. Il cherchait partout un moyen de remonter à la jeune femme sans y parvenir. Bon. Heu … Récapitulatif.

Elle avait les cheveux roses.
Elle était liée, ou était carrément la prêcheuse d’Erumalu.
Elle était capable de se transformer en papillon et de … de faire somnoler les gens ?
Elle était un ennemi de l’Umbra et voulait l’objet qu’il avait dérobé, tout comme son contact.
Conclusion : ça sentait mauvais, et elle était complètement louche. Trop pour qu’il puisse la laisser s’en tirer.

« Au secours ! Le Roi-momie enlève nos premiers-nés !! »

Hein ? De quoi ? Ah, merde. Solomon lâcha le gosse dans la ruelle et détala au détour d’une baraque. Il resserra le turban sur son crâne et s’affaira à masquer ses effets du mieux qu’il pouvait. Son esprit carburait à toute vitesse. Ses capacités ne lui serviraient à rien ici. Bon. Il devrait s’en remettre à la logique en ce cas. Courant sans trop regarder où il allait, il entra dans une sorte de semi-transe où son esprit balayait toutes les possibilités existantes. Où irait-elle se cacher, hm ? Dans une zone pleine de monde, dans un recoin isolé ? Les deux solutions étaient bonnes à vrai dire mais si elle s’isolait, il y avait une chance qu’il puisse la trouver facilement. Et ça, elle le savait : ne l’avait-il pas repérée alors qu’elle ne faisait que se balader ? Il pouvait reconnaître sa « voix ». Bon, c’était une inconnue qui donnait une sorte de certitude . Elle avait pu voir que les enfants l’avaient suffisamment perturbé pour qu’il mette un petit moment avant de la retrouver. Il essayait de se mettre dans la peau de la donzelle et il y arrivait avec une étrange aisance. Si les enfants l’avaient perturbé, il y avait fort à parier qu’il en serait de même avec la foule. C’était une première piste qui ne l’avançait à rien.

Deuxième piste. Elle était visiblement irritée par ce qu’il avait dit, ce qu’il proclamait savoir sur elle. Donc si elle avait été de mèche avec les autres, elle aurait vraisemblablement tenté de le supprimer. Bon. Du coup, la meilleure solution c’était de penser qu’elle était effectivement du côté révolutionnaire et qu’elle s’esquivait. En considérant ça, elle chercherait à quitter la ville. Et si elle cherchait à quitter la ville et qu’elle essayait de se mêler à la foule, le meilleur endroit c’était …

*bam*

*strike*


« On le tient ! »

Hein ? Perdu dans les mécanismes tortueux de son esprit, Solomon avait encore une fois percuté un milicien. Cinq autres avaient alors surgi des ruelles, arme au poing, hurlant qu’ils tenaient le Roi-momie. Grundy porta sa main à sa tête et se rendit compte que sa capuche était tombée depuis longtemps. Arf. Il voulut partir en arrière mais déjà on avait bloqué l’issue. Bon Dieu, il savait qu’il aurait dû partir rapidement de cette ville ! Allez. C’était le moment de tenter un miracle ! Alleeeeez ! Il faisait des apparitions dans des *pop* fulgurants, il pouvait trancher un requin à dix mètres … Il lui fallait un miracle maintenant ! Le révolutionnaire prit son élan. Sa seule solution, c’était le passage en force. D’un bond, il se propulsa par-dessus la milice, souriant face à bonne fortune : hé, il avait de la détente !

« Mais … il vole ! Oh mon Dieu ! Pardonnez-moi, ô grand Roi ! »

Hein ? De quoi ? Solomon regarda sous ses pieds. Erreur fatale. Il avait en effet décollé de dix bons mètres, surplombant presque les bâtisses de la capitale. Quelque chose qu’on ne pouvait pas faire d’un seul bond, c’était vrai. Mais au moment où il s’en rendit compte, la gravité fit de même. Il amorça une descente en diagonale et s’écrasa à terre en roulant sous le regard médusé des miliciens. Ceux-ci, exhortés par un sergent un peu moins simple que les autres, se remirent à sa poursuite. Solomon ne demanda pas son reste et commença à détaler les marches aussi vite qu’il le pouvait, poussant des « pardon, pardon ! » à tout ce qui se trouvait sur son chemin. Il renversa quelques étals, troubla quelques vieillards avant d’arriver en vue de la grande porte d’Alubarna. Puis … il s’arrêta net. Il était à côté de la jeune femme aux cheveux roses. Sa voix, fébrile à cause de l’agitation qui perturbait ses sens, ne lui parvint qu’au moment où il la vit. C’était elle, ah ah !

« On le tient !! »

Pas moins de trente gardes à grand renfort de fracas de lances et de poussière. La momie se mordit la lèvre inférieure, regarda en arrière, puis vers le désert. Il pointa du doigt la donzelle puis se retourna vers les gardes. Puis revint vers elle.

« Hgn … »

Puis il se rua sur un chameau. Plutôt le désert que la prison ! Il rompit la bride de la bestiole et la talonna tandis celle-ci, à grand renforts de beuglements incompréhensifs, se débattait. La monture finit par céder puis se rua au galop vers le désert, poursuivie par une foule incohérente de gardes, ce qui aida à la faire décamper. La pupille écarquillée et la bave aux lèvres, la chamelle diabolique du Roi-momie l’emporta au loin dans le désert … tandis qu’aux pieds de la fille aux cheveux roses un sac de toile trônait.
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Et ce fut d'un air totalement dégagé que la femme aux cheveux roses – femme, pas fille – endossa le sac, brandissant un poing vengeur envers celui – ou ce, ça, machin – qui l'avait bousculée et renversé son sac. Quand la milice arriva peu après, braillant je ne savais quoi sur le Roi-momie, j'écarquillai les yeux, blêmis et manquai de peu de m’évanouir. Que-wa ? J'avais été touchée par le Roi-momie ? Oh lala, étais-je maudite ? Allais-je tomber malade ? Avait-il volé ma jeunesse et ma beauté ? C'était effrayant, terrifiant, angoissant, pétrifiant et encore plein d'autres en – ant. Une foule avide de détails et de ragots m'entoura, examinant mon bras sous toutes les coutures. Beaucoup furent déçus de ne pas le voir tomber là, dans le sable, rongé par la putréfaction ou dissous en grains de sable dans l'air ambiant. On me mit dans la main une tasse de thé aux épices, on se lamenta sur mon sort, on invoqua le mauvais œil sur la momie et sournoisement, je me mis à balbutier :
- « Mais pourquoi le Roi-Momie s'en prend à moi ? Je suis une touriste respectueuse, vous savez ! Qu'est-ce qui a pu provoquer sa colère ? »

Ce qui déclencha une tempête de chuchotis fébriles, à peine masquée de la milice, dont certains membres participèrent à la discussion. Furent blâmer à tour de rôle les astres, la faute à pas de chance, une bande de pilleurs de tombe qui avait fait rage pendant des semaines avant de disparaître il y a juste quelques dizaines de jours, les nomades des déserts, puis, avec plus de tension dans la voix, la vieillesse de la Reine Vivi, les problèmes de succession au trône, les événements politiques les plus récents – et là je fus surprise de voir à quel point les habitants locaux étaient au courant pour Impel Down, l'Armada, et même d'autres détails moins publiés. Mais après tout, ici, c'était la capitale d'un royaume qui était au cœur de la politique mondiale. Les Alubarnatiens étaient juste des animaux cosmopolites et politiques.... cosmopolitiques, quoi.

Mon petit jeu me disculpa de tout soupçon et alors que la milice repartait en ville en escortant la foule, je restai assise sur mon bout de pierre, à soupeser encore une fois mes options. Le contenu du sac... j'en ignorais tout, car je n'avais pas été assez bête pour l'ouvrir, mais je savais ce que c'était. Rien que le bon sens. Mais d'avoir rapidement palpé les masses à travers le tissu, et j'avais bien discerné la forme d'une coupe, sans le moindre doute.

Le calice royal.
Solomon Grundy avait pris un pari fou, et j'allais faire de même.
J'allais lui faire confiance.
Je ne pouvais pas faire autrement.
Je me devais de surmonter cette paranoïa de la traîtrise, j'allais agir seule, en mon âme et conscience, sans en référer à Raven, ou Mosca ou même Sonny. Je n'étais plus une petite fille. Ça faisait deux ans que j'espionnais le Gouvernement depuis l'intérieur et le constat était le suivant : seule je n'arriverai à rien, mais il ne me fallait pas compter sur les autres. Je devais donc constituer ma propre force de frappe, et Solomon allait faire partir de mon organisation en devenir. Qu'il le veuille ou non. Na !
Pour le moment, je devais statuer sur le sort de la coupe du musée. Mon premier réflexe fut de le rendre à Adelfius. Le peuple d'Alabasta méritait le respect que la rumeur et la tradition lui prêtaient automatiquement. Je ne voulais pas dépouiller cette île qui m'avait séduite malgré moi de son héritage. Mais ce n'était pas un bon coup stratégique. Non, si j'avais deux sous de jugeote – ce dont je me targuais – j'allais donner ce calice au Théâtre avec « les compliments de la Révolution ». Histoire de creuser encore plus le fossé entre les deux organisations. Prouver que la Révo avait excellé là où l'Umbra avait misérablement échoué, et ce de façon « gratuite ». En gage de bonne foi. Si ce geste ne convainquait ni El Professor, ni Le Collectionneur que la Révolutionnaire se montrait plus fiable, plus discrète, plus « recommandable », je ne voyais pas ce qui le ferait. C'était dire au Théâtre « vous voyez, nous avons mis la main sur quelque chose que nous vous savions désirer. Nous aurions pu le garder pour nous, sans vous en parler. Nous aurions pu négocier, monnayer, vous saigner aux quatre veines. Nous aurions aussi pu vous faire chanter, ou retourner l'Umbra contre vous. Non, nous n'avons rien fait de tout ça, et nous ne vous demandons rien en retour ». Car après, tout... La Révolution n'avait rien à voir avec Solomon. Au moment de l'affrontement pour la possession de la coupe... et même maintenant... le grand escogriffe ne faisait pas partie des nôtres. Nous ne pourrions pas être tenus responsable de ses agissements. Mais nous prenions tout le crédit de ce sauvetage mené par une main de maître – la mienne. Bon, c'était le hasard et la chance, mais après tout, c'était une technique comme une autre et je n'allais pas cracher dessus – surtout avec ces chaleurs. Je n'allais juste pas m'en vanter...

Un coup de den-den à Sonny et son réseau, et c'était arrangé. Dans l’incognito procuré par une ruelle, j'échangeai avec un homme de main mon sac d'affaires pour le calice que j'avais transféré dans un sac acheté pour quelques berrys à un marchand local, avec pour mot d'ordre de ne pas l'ouvrir, juste de se rendre dans une certaine galerie d'art et de le déposer à l'attention du Professor de la part de Scarlett. El Professor que je prévenais de ma surprise, grâce à notre nouvelle liaison den-denique. L'homme commença par me remonter les bretelles en me disant qu'il n'était pas chamal de service, à se plier à mes changements d'avis – le sac part, le sac revient, etc. Comme il m'échauffait les oreilles, je voulus le rabrouer, avant de décider que c'était indigne de moi. Je le remerciai donc avec tant de civilité que bientôt les rôles s'inversaient et il s'excusait de son comportement.

Je profitais donc de l'occasion pour lui demander de « bien vouloir m'aider » à me préparer pour une petite excursion dans le désert. Il s'y plia de bonne grâce et en moins d'une heure, j'avais changé de tenue – encore – pour ces grands pantalons de toile étrangement rêche, des capes-châles dans lesquels on s'entortillait, des gourdes d'eaux, quelques provisions et un chameau aussi puant que vicieux. J'avais voulu loué un chamal mais mon expert s'y était refusé pour d'obscures raisons que je supposais être sexistes mais qu'il avait eu le bon goût de taire. Il ne comprit pas pourquoi je pris la peine d'acheter un second costume une taille plus grande, et je dus prétexter l'achat d'un souvenir pour mon frère. Ce qui m'amena à réellement acheter des babioles pour ma famille. Je pris d'ailleurs grand plaisir à choisir la plus hideuse des statuettes de bois mort sculpté pour Mère, représentant un singe de façon assez réaliste. La gueule du truc foutrait une crise cardiaque à n'importe qui, si vue dans une demi-obscurité ou mise sous un nez, au réveil. J'imaginais trop les roucoulements d'excitation qu'elle allait devoir pousser, en tant que femme du monde, alors qu'elle cherchait désespérément un endroit discret où planquer cette mocheté. Mais pas trop discret non plus, au risque de me froisser dans le cas pourtant peu probable où je leur rendais visite et que je m'étonnais du traitement appliqué à mon cadeau si je devais le retrouver dans une des énièmes chambres d'amis.

Bref.
J'étais prête, et d'une monte très peu élégante, je m'élançais à petit trot de chameau vicieux – qui m'aimait depuis que je l'avais laissé mordre (ou tenter de) mon ami le révo. Adelfius m'avait dit d'aller dans le désert. J'y étais et franchement, je trouvais ça absolument pas intéressant. Chiant, pour le dire clairement. Du sable, du sable et oh, encore du sable.
On aurait pu croire qu'il me serait facile de traquer Solomon. Mais déjà qu'à la base, je n'avais aucune compétence dans le domaine, le sort voulut qu'un petit vent, reliquat de la tempête qui avait frappé la capitale pendant plusieurs jours, avait déjà presque effacé les traces de sabots.
Pourtant, je les retrouvai, le Roi-Momie et sa chamelle diabolique. Mais dans quel état...
- « Hé bien, mon cher Solomon... Il paraîtrait que la Révolution vient à toi, en cette heure de besoin. » fis-je en lui lançant une outre d'eau.
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L’inconvénient quand on poussait une bestiole hors de ses limites à coups renforcés de talon et de jurons, c’est qu’elle finissait par s’épuiser assez rapidement. Ainsi, au bout d’une bonne heure de galop endiablé, la chamelle suintait par tous ses orifices et soufflait d’épuisement. Résolu à ne pas tuer le pauvre animal, Grundy en descendit et se mit en tête de la tirer au pas avec lui pour qu’elle se remette un peu de ses émotions. Il ne savait pas quelle avance il avait pris sur la milice et il préférait ne pas savoir à quel point ils pouvaient le talonner. Tout ça pour un petit calice de rien du tout, franchement ! Millénaire, certes, mais c’était tout de même assez cher payé. Au bout de cent mètres, la bête s’écroula sur lui, l'enterrant sous son poids et une bon mètre de sable. Depuis cette tombe d'un nouveau style, s’ensuivit un grand débat intérieur au bout duquel la raison l’emporta. Enfin, la raison … Curieux de ses propres talents, la momie s’essaya à soupeser l’animal et se rendit compte avec surprise qu’il était tout à fait capable de le soulever. Chargeant la bestiole sur son dos, il en conclut que quand elle irait mieux, elle pourrait le porter à son tour … à condition de trouver une oasis. Ainsi se mit-il en route, chamelle sur le dos et l’œil rivé sur l’horizon. Un voyage des plus ridicules s’il en était. Il marcha ainsi plusieurs heures, son vêtement ample et ses bandages le protégeant efficacement de la chaleur et de la déshydratation. Fallait dire qu’il était plutôt résistant en fin de compte, portant une chamelle sur le dos de surcroît !

Plusieurs fois, Solomon pensa apercevoir l’objet de ses désirs, comprenant alors le concept subtil du mirage. Il se souvint à quel point il avait été réticent à traverser le désert en solitaire à Erumalu et sut alors pourquoi il l’était. Du sable à perte de vue, pas d’eau, pas de provisions : l’idée du siècle en somme. Il avait laissé la seule chose de valeur qu’il possédait à la donzelle aux cheveux roses, abandonnant par la même occasion les ornements qu’il destinait à Bacha pour le récompenser de son aide précieuse. En somme, il revenait bien plus piteux qu’à son arrivée. Dans un instant de pression, il avait décidé de faire confiance à ladite donzelle, et il espérait ne pas avoir à regretter son choix … D’autres heures passèrent, et toujours le même paysage en vue. Tout ça pour finir au cœur du désert, à crever de soif et d’une insolation. La chamelle pendait la langue, à bout de force et incapable de s’en remettre avec la température ambiante. Lui-même commençait à perdre la notion du temps et de la direction. L’air ondulait au dessus des dunes à lui en retourner la cervelle. Plusieurs fois il faillit céder et s’arrêter. Jusqu’à ce qu’un joli brin de voix narquois se fît une place à ses oreilles. Il se retourna, hagard. Il devait offrir un bien pitoyable spectacle avec sa chamelle sur le dos. Se rendant compte qu’il avait affaire à la donzelle, il laissa tomber sa chamelle et se redressa brusquement en attrapant la gourde. La gourde d’eau.

« On dirait que j’ai misé sur le bon cheval … erf .. d’l’eau, dieu merci … » grogna-t-il d’une voix sèche en déversant l’eau au fond de son gosier.

La chamelle sembla revivre en cet instant, et il lui envoya quelques rasades au fond du gosier. Il lui donna juste assez pour la requinquer : il n’en fallait pas beaucoup pour un camélidé. Il engloutit ensuite un bon litre puis s’essuya grossièrement la bouche en soupirant de bonheur. Il était en nage et avait l’impression de pouvoir tomber dans les pommes d’un moment à l’autre. Il se vida un peu d’eau sur le crâne puis remit sa capuche.

« J’avais raison, t’étais donc bien la donzelle du marché … et une révo’ de surcroît. Bah c’était bien ma veine. » fit-il, gratouillant le crâne de sa chamelle.

Il fronça les sourcils en observant le paquetage de sa salvatrice.

« Tu l’as plus ? » s’interrogea-t-il en arquant un sourcil.

Puis il se rappela ce qu’elle avait tout de même fait pour lui.

« Ah, et heu … merci. »
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- « Appelle-moi encore 'donzelle' et je te laisse cramer ici. » lui fis-je d'un ton qui n’appelait pas réponse. « Je m'appelle Shaïness mais mon nom de code est Scarlett. Mais on va évitez de m'appeler tout court. Vois-tu, je ne suis pas une révolutionnaire comme les autres et je dois protéger mon identité. » Je n'allais débuter notre nouvelle relation en l'assommant avec des détails techniques, mais je devais l'avertir au plus tôt. Je le regardai faire des mamours à sa chamelle d'un air dégoûté. Ma propre monture me lança un coup d’œil du genre « et moi » et je lui répondis de la même manière « pas même en rêve » et il s'en satisfit. Non mais ! Peut-être que si je l’aspergeais de parfum... mais c'était déjà bien assez odorant comme ça, pour en plus m'en tartiner plein les mains.

« De rien. J'ai des vêtements pour toi. » Et je m'amusai à tester ses réflexes en lui lançant le tas de tissus en pleine poire. J'y avait ajouté sa besace et son contenu intact, si ce n'était le calice. « En effet, je n'ai plus ton... trophée. Je t'ai dit que j'en avais besoin, et puis, cela devait complètement crétin de se balader avec ta tronche et une pièce à conviction en même temps. Maintenant, nous pourrons nous insurger en toute bonne foi du mauvais traitement fait à un frère lépreux si les miliciens devaient t'avoir dans le collimateur au premier regard. Parce que oui, pour les yeux de tous, tu es lépreux. »

Je fis tourner mon chameau – que je venais de nommer Nova, comme dans Bossa Nova – pour prendre une piste qui nous ramènerait vers la grande voie entre la capitale et Rainbase, via un ferry sur le fleuve.
- « Tu voulais trouver la Révolution, et tu m'a trouvée. Qu'attends-tu de moi, maintenant ? C'est que j'ai à faire par ici. A Rainbase dans l'immédiat. Tu peux m'accompagner, bien entendu, mais tu me laisses faire à ma façon, d'accord ? » Et il avait intérêt à l'être, d'accord.  Oui, il avait du potentiel. Il n'y avait qu'à voir comment il m'avait suivie, attrapée et retrouvée. « Je suppose que c'est superflu de te rappeler de ne faire confiance à personne et de se méfier de ce qui est dit tout haut. Et même tout bas. »

Et ainsi commença notre long voyage jusqu'à la ville de tous les plaisirs et de toutes les perditions. Que sortira du désert ? Un peu de nous, transformés et magnifiés par une complicité forgée dans le sable infini ? Ou juste l'un de nous ? Et c'était bien ça l'histoire de notre vie : seul le temps nous le dira...
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Faute de prénom, il l’appelait donzelle : c’était pas sa faute après tout. Il accusa la critique d’un air amusé. Autant qu’il pouvait l’être en plein milieu du désert. Il rattrapa les vêtements d’une main, anticipant étrangement la mesquinerie de Shaïness. Il ne s’en rendit pas spécialement compte, prenant ça pour une revanche à l’encontre de sa dénomination. Il déballa le tout, plutôt ravi d’y retrouver le pourboire de Bacha et inspecta la tenue avec minutie. Cela lui donnerait en effet un peu plus de gueule. Seule sa tête bandée resterait visible. Une capuche et tout irait pour le mieux, enfin bref. Il enfila le tout sans aucune pudeur, bien qu’il fut ‘habillé’ de ses bandelettes.
 
« J’suis pas lépreux. On m’a dit que j’étais un grand brûlé. » ronchonna-t-il, se rappelant bien que ‘lépreux’ était un truc assez crade.
 
Le ‘on m’a dit’ était assez récurrent chez lui. Il fit se lever sa chamelle qui semblait quelque peu rassérénée puis bloqua le sac en toile sur sa bosse avant de grimper sur elle. Il tira sur la bride pour la faire pivoter. L’animal fit semblant de lutter une seconde puis obéit en se rapprochant de son comparse putride. C’était une donzelle chameau certes, mais une donzelle avant tout visiblement. Elle sentait presque la fleur à côté de lui. Et ce n’était pas peu dire.
 
« Pas de soucis, mon but c’est juste de retrouver d’où je viens. Peu m’importe le moyen en fait. J’ai simplement besoin de me retrouver : un ami m’a dit qu’il suffisait que je me replonge dans le bain pour remonter mes souvenirs. » répliqua-t-il en lui emboîtant le pas.
 
« Pourtant, c’est ce qui m’a sauvé, aujourd’hui : je t’ai fait confiance et ça a marché. Mais j’ai compris le message. Ça doit quand même être horrible de vivre sans faire confiance à quelqu’un … » répondit-il, autant pour elle que pour lui-même.
 
Ce faisant, il enfonça sa capuche sur son crâne et se lécha les lèvres, gercées par la chaleur. Il sentait qu’il se rapprochait un peu plus de la réponse à ses questions. Il mit ainsi le fait de lui avoir fait confiance sur le compte de l’urgence de la situation, ignorant la petite voix qui essayait de se faire entendre de lui. Si Shaïness lui faisait cette impression, c’était parce qu’il la connaissait depuis bien longtemps et qu’il avait toujours su lui faire confiance. Mais c’était alors chose qu’il ignorait. Il aurait tout le temps de se redécouvrir et de faire sienne la puissance et les convictions qui étaient siennes quelques mois auparavant. Une étrange sensation l’envahit. Une sorte de bulle de chaud au creux de l’estomac. Il était … heureux.
 
Et il doutait d’avoir ressenti cela durant sa précédente vie. Il sourit en secouant la tête. Foutus révolutionnaires … En avant donc pour la suite des évènements. En avant pour … heu …
 
« On va où, déjà ? »
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