Jah R. Hill

Pseudonyme : L'acrobate | The Tweener Age: 20 Ans Sexe : Homme ♪ Race : Humain Métier : Voleur Groupe :Civil But : Vivre dans un monde où l'oppression n'a plus sa place. Fruit du démon ou Aptitude que vous désirez posséder après votre validation : Divers fruits me tente tels que le Para de la Souffrance, celui du Jeu de Cartes & celui de l'explosion ! Mais un coup de folie et je déciderais d'en manger un au hasard ! Par contre je souhaite obtenir dès ma validation la capacité : Charisme Négatif. Mon perso est si discret, qu'il peut voler à la barbe des gens sans mêmes que ces derniers s'en rendent compte, il peut également se dissimuler avec facilité. Evidemment, par paliers de Dorikis, la capacité sera de plus en plus efficace ! Équipement : Une poignée de Berrys, deux coutelas, un paquet de cartes, une carte des 4 Blues, un Den Den Mushi Codes du règlement : Parrain : Moi é_è Je suis le Parrain d'OPR Ce compte est-il un DC ? : Non ! Si oui, quel @ l'a autorisé ? : ...

L'œil vitreux, je me réveille après une soirée bien arrosée et je n'ai qu'une envie : gerber. Et ce n'est pas le confort spartiate de cette piaule insalubre qui me donnera la pêche. Ma main droite pénétrant dans ma tignasse, j'enfile de ma main libre les sapes étalées çà et là en prenant soin de ne pas réveiller la demoiselle exténuée. Raté, la voilà qui en redemande à nouveau.

*Ellipse d'ordre intime*

Me voilà de nouveau, excusez-moi pour la coupure narrative, mais le devoir m'appelait.

Des yeux me fixent dans la salle de bains, enfin plutôt un seul accompagné d'un misérable cache-œil recouvrant son son orbite droit, me toisant de bas en haut, j'observe à mon tour ce type me ressemblant à l'identique. Je contemple cet être dans la glace et je n'y vois qu'un jeune adulte en pleine fleur de l'âge, une gueule déchirée par la connerie humaine. Sa brûlure recouvre la partie gauche de son faciès et ce n'est pas beau à voir avec les protubérances remplies de pus rappelant que l'adolescence ne remontait pas à si longtemps. Pour le reste, il possède des lèvres fines, quelque peu gercées par un froid mordant, dissimulant une dentition proche de la perfection hélas, ce dernier donne l'impression de ne plus connaître la notion de « gaieté ».

Son cuir chevelu maltraité par la demoiselle dominée par ses hormones n'a rien d'exceptionnel hormis, la chevelure noire de jais se marie parfaitement avec le teint quelque peu hâlé du bonhomme.

Visiblement réveillé et fin prêt à prendre le large, il enfile son long manteau noir à la Néo (un jeune taré expliquant qu'il est la Matrice où je ne sais quelle connerie du genre, enfin bref, je vous ferais le topo de ce type un autre jour !) par-dessus un t-shirt blanc quelconque et franchit le pas de son antre en baissant soigneusement la tête, ce n'est pas qu'il soit sensiblement grand, simplement la maison a été fondée pour une tribu de nains qui ne franchissait pas le mètre tandis qu'il mesure un bon mètre quatre-vingts. Élancé et athlétique, il a pris l'habitude de travailler son physique dû à son métier surtout après que le larcin ait été commis.

La démarche est silencieuse, interrompue par intermittences par des effluves de saké le forçant contre son gré à marquer des temps d'arrêt, mais d'ordinaire notre double se déplace furtivement, n'attirant jamais l'attention sur sa personne. Et lorsqu'il n'est pas affairé à dormir ou à errer sans véritable but, il ne se sépare jamais de son jeu de cartes qu'il trie sans cesse en s'essayant à des tours de passe-passe pour subvenir à ses besoins. Le visage fermé, il n'hésite pas à prendre racine dans un bar à la recherche de potentiels pigeons à blouser au Poker ou lors de tours de passes-passes douteux qui finissent toujours en rixe.

Que dire de plus ? Ce type, au cas où il y'aurait des auditeurs dissipés, c'est moi.

Mon profil psychologique ? Ah non, ce n'est pas un profil psychologique que vous êtes en train de dresser là ? Et c'est qu'ils me prennent pour un con en plus ! Bingo, voilà la première chose que je déteste et c'est bien d'être pris pour un con, un demeuré enfin un teubé quoi !

Bon, je vais tout vous révéler si vous y tenez vraiment, mais vous payez votre tournée hein et pas avec du saké à la pisse de chat sinon fin de la thérapie. Voilà déjà deux éléments, je n'aime pas l'hypocrisie et j'ai un penchant pour l'alcool de bonne qualité.

Reprenons plus sérieusement, sous mes airs de type bordélique, je-m'en-foutiste sur les bords, j'ai la tête sur les épaules et les choses sont comme toujours, plus complexes qu'elles ne le paraissent. Qu'est-ce qui a pu pousser un mousse dévoué à déserter le corps de la Marine sans raison aucune, à fuir sa terre d'origine pour finir comme un piètre escroc vivant au jour le jour ?

Le monde ? Ce n'est qu'un ensemble de rouages rouillés, mal en point, qui fonctionne sans jamais s'arrêter atteignant le point de rupture à chaque instant dans un équilibre plus que précaire. Voilà ma vision de notre monde dans son ensemble, personne ne fait rien pour dépoussiérer ces mêmes mécanismes et mon ambition passée d'un monde sans oppressions n'est plus qu'utopie, une vaste mascarade qui contente chacun. Je n'ai que 20 ans et un spleen viscéral s'empare de moi à chaque fois que je touche cette cicatrice me remémorant à quel point le genre humain n'a rien de noble, ayant perdu la seule spécificité qui le différenciait et le plaçait au-dessus du règne animal.

Ne lisez pas ces lignes avec de grands yeux, oui c'est toujours moi, simplement je ne suis pas qu'un guignol bon à voler, j'ai des valeurs, mais des valeurs passées qui n'ont plus leur place à l'heure actuelle.

Mon caractère ? Mais j'ai tellement la flemme ! Ah, je suis obligé ? Ma mère elle ne veut pas, on fait comment maintenant ? Elle est morte ? Et alors, elle ne veut pas quand même ! Vous insistez ? Bon, allons-y alors, mais ça va vous coûter cher à la fin de la journée.

Tout d'abord, je suis feignant, le manque de motivation m'envahit continuellement pour tout et n'importe quoi mais j'ai une raison à tout cela, je n'ai pas trouvé ce qui me motivait véritablement, hormis jouer au Poker pour rafler une poignée de berrys que j'irai bêtement dépenser en alcool ou avec les femmes.

Autre point à mettre en exergue, mon manque de relation amicale, je suis assez solitaire dans l'âme, les seuls êtres tolérés sont les femmes plantureuses et faciles à... Enfin, vous m'aurez compris quoi. Ce n'est pas que je ne sois pas sociable, mais j'ai pris l'habitude de ne plus m'ouvrir à autrui, par peur d'être trahi à nouveau ? Probablement. Par peur de souffrir à nouveau ? Aussi. Oui, je suis ce type qui se plaint, vous m'avez poussé à me dévoiler alors maintenant vous écoutez de A à Z, point barre.

Ceci dit, le fait d'être souvent seul est pesant surtout à mon âge où il est important de tisser des liens forts avec autrui. Mais qui voudrait d'un déserteur ? Des flibustiers de bas étage ? Faire partie d'un équipage pirate et me lancer à la recherche d'un trésor comme la plupart des crétins des 4 Blues ? Sans façon. En lisant ces paroles, on peut se rendre compte que je n'aime pas grand-chose dans ma vie actuelle, le fait peut-être de n'avoir de rendre de compte à personne, de faire ce qu'il me plaît, quand je veux et de la manière que je le souhaite.

Me retrouver face à un adversaire ? À l'école militaire, j'y ai appris les rudiments au sabre ainsi qu'au pistolet, mais depuis cette période, je n'ai eu à affronter que des poivrots ou bien des hommes désabusés en se rendant compte que leur bourse venait soudainement de disparaître en suggérant que j'étais l'auteur des vols ce qui était tout à fait vrai par ailleurs ! Pour répondre à votre question, lorsque je me retrouve à un adversaire, je mise tout sur la rapidité, le bluff pour parvenir à mes fins, un coup bien placé vaut parfois bien mieux qu'une série de coups sans véritable puissance.
Bon, et bien, on en a terminé avec l'interrogatoire ? Ah non ? Mon histoire ? Mais je ne suis qu'un gars de Loguetown, rien de plus, rien de moins. Bon... C'est bien parce que vous posez les biftons depuis tout à l'heure pour étancher ma soif hein.

Mon histoire ? Cette suite d'évènements qui ont fait de ma vie ce qu'elle est à l'heure actuelle. Une trajectoire de modeste marine enrayée par le destin, par les tragédies, mais par le genre humain comme je le répète.

Et bien tout débute dans une petite île d'une superficie minime où un bourg vit de la pêche, la chasse et quelques marchands itinérants circulant d'îles en îles pour créer un semblant d'économie. 1606 ? Oui, c'est la date à laquelle je pousse mon premier cri et le début d'une épopée plus qu'épuisante. Mon enfance ? Rien de bien extraordinaire, on expérimente les premiers bobos, les premières joies, tristesses et espiègleries en tous genres. On crée des liens avec des autres gamins avides comme nous d'aventures en se prenant pour des pirates, des soldats de la Marine enfin bref, tout est beau tout est rose, épiloguons.

Fils de colonel, mon père n'était que très peu présent au domicile familial et n'apparaissait que par moments avant de disparaître pendant quelques mois. Alors, j'ai té élevé par ma mère et les récits de mon père revenant de ses missions. Dans ma crédulité enfantine, je buvais ses paroles et me mettais à rêver d'une même trajectoire cependant rien ne s'est passé comme prévu.

1618, cette année est particulièrement compliquée, j'atteins mon douzième printemps et l'absence du paternel se fait ressentir au plus profond de mon être ce qui est logique à un âge où vous avez ce besoin d'un modèle à suivre et à idolâtrer. M'ayant offert un paquet de cartes en m'expliquant un tour de magie, il m'avait lancé un défi : celui de reproduire un tour du même standing et l'exécuter à son retour. En parlant du paquet de cartes, je l'ai toujours par ailleurs, mais n'escomptez même pas jouer une partie avec moi. Enfin voilà, tout ça pour dire que je me suis acharné sur les cartes, moi qui n'y trouvais aucun plaisir, je persévérais comme l'aurait sûrement fais ce même père brillant par son absence. Alors me voilà devenu apprenti-magicien, exécutant le tour à merveille, j'en fais mon fonds de commerce histoire de m'acheter des confiseries et conneries du genre. Malheureusement, car oui, rien ne devait se passer correctement, je revis mon père d'une manière plutôt singulière et assez cruelle, je dois l'admettre. Une boite en bois faisant office de cercueil avait été expédiée avec des représentants de la Marine crachant leurs fadaises sur le sacrifice dont il avait fait preuve et toutes leurs grandes formules pompeuses pour expliquer qu'il est maintenant décédé pour la liberté, pour le bien de la Marine. Deux enveloppes sont remises, l'une d'elles à un sceau particulier, un Roi de Cœur, il n'y a pas besoin d'être intellect pour comprendre que la lettre m'ait destiné. Le contenu était concis, telle une directive, cet enfoiré m'ordonnait une ultime requête dans son dernier souffle.

« Entre dans la Marine, si tu lis cette lettre, c'est que je ne suis plus et n'oublie pas, les apparences sont parfois trompeuses. Garde les cartes jusqu'à notre prochaine rencontre. Je t'attendrais. »

De l'amour paternel ? Non, pas véritablement. J'ai perdu la parole durant quatre ans, m'entraînant d'arrache-pied dans le domaine sportif, je souhaitais rejoindre les rangs de la Marine comme il l'avait fait par le passé. Ce n'est qu'à seize ans que la parole m'est revenue et à vrai dire, les premiers mots qui se sont échappés de ma bouche n'étaient pas fameux : « Man, je m'en vais. C'est l'heure pour moi, je suis prêt. »

Ouais, j'suis complètement con, ça va, attendez de voir la suite, c'est encore pire, dans le niveau de connerie atteint, c'est le paroxysme du connard.

Alors, me voilà, une dernière étreinte chaleureuse avec cette pauvre mère qui voit son second homme prendre la fuite, se retrouvant toute seule, la pauvre en est devenue complètement sénile au point de perdre la boule et de disparaître dans l'île en répétant sans cesse : « Reviens ».

Et ouais, je suis plutôt le fils qui rend sa pauvre mère complètement dingue, mais que voulez-vous, j'avais une promesse à tenir que Cap'tain Daddy m'avait ordonné et ma soif d'aventures était bien trop grande. Rejoignant le port le plus proche, je prends mon ticket pour North Blue et plus précisément Inu Town où une caserne accepte les fraîches recrues, par ailleurs, c'est là que mon vieux a fait son service donc je comptais sur un traitement de faveur... Pas un traitement de faveur pardon, mais une certaine reconnaissance par respect pour l'homme que mon enfoiré de vieux était.

Je vous passe évidemment les détails où je pénètre dans Inu Town découvrant un centre-ville pullulant de personnes de tout horizon, où le fracas des sabots s'entrechoque avec le barda des chasseurs de primes éreintés. Oui, j'étais ébahi et en même temps apeuré de quitter mon petit coin tranquille.

Résultat, je me plante devant le bureau des officiers et armé de mon courage, je fais signe de ma présence, de mes origines familiales et mon intention de suivre le fard... L'héritage qui m'avait été légué. Les yeux sont écarquillés en entendant Hill, je m'attendais à des réactions pleines de compassion ou voire même un certain signe de respect hélas, je me heurtais à un mur de froideur. Les papiers furent remplis prestement avec un responsable en chef des mousses et c'est là que le calvaire débute.

Un traitement spécial m'est réservé, avec des tâches ingrates à profusion, des exercices à répétition, je ne comprends guère ce qui m'arrive, mais j'encaisse le quotidien avec une certaine philosophie durant trois ans. Jusqu'en 1624, les jours se suivent et le labeur est le même, mais j'ai trouvé le temps de m'instruire en cartographie, en navigation, mais également avec le fâcheux tic de voler tout ce que je trouve à portée de main. Du haut de mes 19 ans, je ne progresse toujours pas au niveau des grades bien que je survole ma promotion par ma détermination et mes aptitudes mentales et physiques.

Ce n'est pas tellement la vie à la caserne qui est véritablement intéressante, mais plutôt ce jour où un ancien soldat jurant fidélité à mon défunt père vint me trouver et m'offrit un verre en m'expliquant qu'il avait de multiples révélations à me faire sur la « disparition » tragique de ce colonel tant respecté. Intrigué évidemment par tout ce qui se rapprochait de mon père, je le suivis sans hésiter dans un de ces vieux bars miteux où les verres ne sont pas lavés depuis des décennies et le propriétaire du boui-boui semble être vampirisé par manque d'exposition à la lumière naturelle. Hélas, au moment de prendre place, c'est un comité de marines qui m'entourent, oui ça fait assez gang bang quand vous y réfléchissez bien, mais le traitement qu'ils m'ont fait subir est peut-être différent mais tout aussi terrible.

Lié à une chaise, j'attends la suite des événements ne comprenant visiblement pas ce qu'il se passe et puis on me parle de révélation, de ma présence jugée comme « dérangeante ». Alors c'est une première droite qui vient s'écraser dans mes côtes puis un peu de partout. On m'ordonne de quitter la Marine et têtu comme je suis, je refuse évidemment l'offre d'une insulte exquise. La sanction tombe à nouveau, mais cette fois, c'est une plaque chaude que ces derniers rapprochent de mon visage déjà meurtri par les coups et vous voyez le résultat dorénavant sur ma gueule d'amoché. La souffrance, sur une échelle d'un à dix, je la place à cinquante, sentir la chair se désintégrer au fur et à mesure que la peau entre en contact avec le métal chaud. On me parle de mon père, de sa tendance à suivre de trop près les règles, de ne pas vouloir détourner de la marchandise pour ses propres fins personnels. Alors voilà comment j'apprends la vérité sur mon père, ce héros, cet enfoiré de héros qui m'a permis de n'être plus qu'un vagabond se servant de son talent de voleur pour survivre.

Rien ne vous semble cohérent, n'est-ce pas ? Des éléments semblent vous manquer pour reconstituer les pièces du puzzle et vous faire une idée fixe de ce que je suis, ce que je veux et vers quoi je tends. C'est peut-être ça ma plus grande qualité : rester le maître du jeu dans toutes les circonstances. Je m'appelle JahRon Hill et voici des fragments de mon passé.

Brr... Quel froid de connard... Canard pardon. Nous voilà en décembre, une période où tout s'agite, où les prix explosent, où les enfants s'amusent d'un rien. Les fêtes de Noël qu'ils disent avec leur égérie symbolisée par une espèce de voleur graisseux habillé de rouge. On aura vu mieux comme cambrioleur hein ?

Enfin voilà, je progresse dans les faubourgs de la ville à la recherche d'une taverne accueillante où l'alcool est bon marché et de bonne qualité. Trouver type contre qui jouer histoire de se remplir les poches serait la quinte flush sur la table (à moins que l'on ne dise cerise sur le gâteau ?). Emmitouflé dans une épaisse veste, j'ouvre le bout de planche qui sert de porte avec un spectacle des plus attrayants : un foyer crépitant te faisant oublier tout sentiment de fraîcheur. Je m'efface comme à mon habitude dans un coin discret de la taverne juste après avoir donné ma commande à un bûcheron arrondissant ses fins de mois en tant que barman. Assis, je m'abreuve tranquillement pendant que mes doigts manient avec dextérité les cartes, m'amusant à mes passes-passes habituelles, j'observe les personnes présentes dans la brasserie et rien ne m'interpelle véritablement. Les minutes s'écoulent et j'entame une nouvelle chope lorsqu'un évènement fortuit intervient ou plutôt un type s'exclame bruyamment, probablement atteint par l'alcool.

« Hé ! Toi là, viens jouer aux Poker... Non pas toi la putain ! Je parle du borgne là ! Ramène tes miches si t'as les berrys pour suivre ! »

Et merde... Moi qui ne voulais pas le plumer... Avec ma chance, j'vais être dans l'obligation de le dépouiller de son magot. C'est sûrement un de ces pirates où je ne sais quel genre de type ayant touché une belle somme d'argent et ne sachant pas comment la perdre. Un léger rictus dessine mes lèvres, mais j'adopte une position défensive comme pour le ferrer définitivement.

« Les berrys ? Oui. Mais je ne suis vraiment pas bon ô grand seigneur pirate. Je ne suis qu'un humble voyageur ayant commencé un voyage sans connaître la desti... »

Ouais, le type vient de s'écrouler dans un grand fracas visiblement plus qu'éméché mais le poivrot insiste de plus belle pour perdre son argent. Ma foi, rendons lui donc service, ne suis-je pas un bon samaritain quand même ? Je m'installe donc à sa table, il me tend un paquet de cartes sous-entendant que je pourrais tricher avec les miennes... Le pauvre, s'il pense que c'est ça qui m'empêchera de tricher, alors il est véritablement dans le faux, mais il ne faut rien dire. Dorénavant, place au jeu !

« On ouvre à combien ? Petite blind de 200 berrys et grosse à 400 ? Un plafond de mise ? Non ? Allons-y ma foi, ton pote la brutasse nous servira de croupier. »

Oui, je ne m'étais pas rendu compte de l'armoire qui était à ses côtés et qui semblait prête à en découdre avec quiconque s'opposait à son employeur. Tout ça, ça sent les emmerdes.

C'est parti, et je tombe sur deux cartes dépareillées sans véritable possibilité de gain, je laisse le flop tomber et me rends compte d'un coup de bluff possible.C'est parti, et je tombe sur deux cartes dépareillées sans véritable possibilité de gain, je laisse le flop tomber et me rends compte d'un coup de bluff possible. Je relance de 2000 berrys histoire d'appâter l'adversaire et ça fonctionne, tremblant comme une feuille à la vue de ma « pseudo-offensive », il suit à son tour. Je réalise le même tour à la river lorsqu'une carte quelconque fait son apparition puis je termine le tout dans le dernier tour en relançant de 5 000 berrys supplémentaires, autant dire que je ne peux me payer qu'une pute avec le reste. Je joue à nouveau mon rôle de débutant excité à l'idée de dévoiler ma main et ce dernier ne tombe pas dans le bluff et suit ma mise.

« Boss, montrez vos cartes et toi le borgne, fait de même. »

C'est à partir du moment où un large sourire se dessine en ayant compris qu'il remportait le pactole que la véritable partie s'enclenche. Évidemment, mes cartes sont à chier et il me bat avec un vulgaire brelan de rois, mais j'ai étudié quelque peu sa manière d'agir et j'ai compris qu'il n'en touchait pas une en poker. Les tics de son visage lorsque les cartes se sont dévoilées, la manière dont il a caressé son front essuyant une goutte de sueur perlant lentement et puis cette fragilité dans les mises qu'il suivait.

« Hé, le cyclope, t'es vraiment à chier tu sais, je te finis sur cette main ! »

Ses yeux aux vaisseaux sanguins explosés me toisaient de manière enragée, l'appât du gain certainement ou plutôt l'espoir de l'emporter. La partie continua ainsi où son jeu était tellement risible. Les heures passèrent, je ne pensais pas gagner autant ce soir-là, mais l'heure était au départ et au repos amplement mérité. Alors les adieux se firent plus ou moins dans la souffrance, l'audience était mitigée entre l'amusement ou l'inquiétude des menaces qu'ils avançaient à mon égard.

« Hey, ce n'est pas de ma faute si tu ne sais pas jouer, t'avais 60.000 berrys sur le tapis et maintenant ils sont en ma possession point à la ligne. Je paie ma tournée !! Sur ce noble joueur, je tire ma révérence. »

Un ultime sourire en coin et ma couverture pour prendre la fuite était enclenchée, des grands cris en tous sens mais j'étais déjà dehors, progressant silencieusement dans les rues désormais dépeuplées. Oui, je préfère ne prendre aucun risque de représailles avec genre de types pour ne pas réitérer la même connerie que cette soirée où j'ai perdu l'usage de mon œil, ça serait con de finir comme un de ces handicapés appelants à la générosité des gens, sans façon. Mes chaussures crissant sur les rocailles agencées aléatoirement, je trouvai un hôtel à quelques mètres de là histoire de finir la soirée en compagnie d'une créature de la nuit.

« Hey toi, c'est combien la nuit ? 5 000 feront l'affaire pour le derche qui te sert de gagne-pain, je suppose ? Suis-moi. »

La créature à la tenue plus que légère avançait avec une certaine animalité, prête à subir une nuit parmi tant d'autres où le respect de sa personne est équivalent à celui d'une merde mais qu'y voulez-vous ? C'est les rouages de la vie, vous comprenez maintenant de quoi je parle ?

La marche fut silencieuse, de brèves questions échangées avant de pénétrer dans un hôtel à la devanture d'un siècle passé, mais qu'importe, j'avais à faire et une soirée aussi bénéfique méritait une récompense adéquate. Un vieillard tenait son affaire de nuit et ses yeux de porc s'arrêtèrent immédiatement sur la créature avant de m'annoncer le prix pour la nuit. Le marché fut rapidement conclu et je menais la marche vers la chambre, impatient d'en découdre avec celle-ci.

Je commençais à me laisser aller lorsque soudainement, j'entendis des bruits dans le couloir, m'interrompant automatiquement, je jetais un œil à travers le judas et vis trois armoires dont le fameux croupier. Il n'y a pas besoin de chercher longtemps pour comprendre que l'autre vieux lubrique a vendu la mèche et que mon pigeon cherche une vengeance à ses malheurs d'ordre pécuniaire. Remettant rapidement mes affaires, apprêté à prendre la fuite. J'ouvre légèrement la porte et dans l'entrebâillement, je montre le bout de mon faciès et bingo, en voilà qui me remarque et ameute les deux autres gorilles. L'un d'entre eux passe sa main et je me sers de mon coutelas pour lui faire un joli trou dans la main.

« Hey, malheureux au jeu, heureux en amour comme on dit ! »

Oui parce que vous l'aurez remarqué, j'adore dire « Hey » pour rien, c'est mon péché mignon quoi ! Pour en revenir à la situation, le coutelas avait fait ses dégâts, mais déchaîner le colosse et le coup de pied qui suivit pour défoncer la porte ne m'inspirait véritablement pas confiance alors dans cette situation, on peut dire que j'étais dans un sacré merdier. Tout ça pour une poignée de berrys, gagnée honnêtement, pour une fois. Un bref regard autour de moi et j'entends finalement l'autre catin qui hurle depuis tout à l'heure. Rien de mieux pour réfléchir en paix. Observant les différentes possibilités, je me précipite dans la salle de bains en aspergeant le sol d'eau afin de les faire glisser et pouvoir les battre un à un. Hélas, le sol est une moquette donc vous comprenez bien que mon plan de super-héros n'existe pas et pour me récompenser de mes efforts, je reçois un premier coup au sternum puis un autre dans la tempe. Quelque peu touché mais pas totalement inconscient, je riposte avec mon coutelas que je secoue en tous sens afin de me créer une fenêtre d'ouverture et en parlant de fenêtre, je me précipite vers la lucarne que je fracture en me défenestrant. Oui... Je n'avais pas le choix, l'affrontement était couru d'avance et ce n'est pas mon arme blanche qui allait faire la différence dans une pièce aussi exiguë. L'important n'est pas la chute, mais l'atterrissage évidemment comme disait l'autre. Le froid de la pierre embrasse mon dos et je reste dans cette position quelques secondes. La douleur est vive mais insoutenable, je m'époussette rapidement et disparais dans la brume.

Ce récit n'avait rien d'héroïque en soit, mais c'est le typique exemple des soirées que je vis et donc le rythme de vie à laquelle je suis habitué.

Bon, votre thérapie est terminée pour de bon, je l'espère ? Maintenant, foutez le camp, je suis claqué.

Le Poker est un loisir bien lucratif. Ce soir, tu t'en es mis plein les fouilles. Comme jamais. Tu as eu la chance de jouer contre un pauvre type d'une naïveté navrante, lisible comme un livre ouvert, aussi peu capable de bluffer qu'il n'arrivait à compter les cartes, et surtout, surtout, qui avait énormément de fric à sacrifier...

Bref. Tu penses qu'il ne te reste plus qu'à trouver un bar ou un hôtel crasseux où brûler tout cet argent. Tu te demandes peut-être comment ce mec aussi mauvais pouvait avoir tant de fric à miser, ou tu as trop la tête ailleurs pour continuer à penser à ce pigeon...

En tout cas, lui ne t'oubliera pas, cette nuit. Persuadé que tu as triché, il lui reste assez de pognon pour soudoyer quelques gros bras pour te traquer dans la ville et te coller une petite correction.

Ah, ces mauvais joueurs...