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Un nettoyage de printemps dantesque.[Quête ft Red]

Les docks de Las Camp, la nuit tombe sur cette ville ou bientôt régnera une atmosphère aussi lourde qu'intense. Les conflits éclateront tôt ou tard et après la conversation avec Red l'armure doit désormais assumer le rôle de général. Elle ne sait combien de ressources le pirate lui donnera mais la moindre denrée est un luxe et un atout non négligeable. Cette ville doit être purgée de cette institution déplorable, la Triade le nom résonne malgré la loi martial dans les quartiers mal famés. Droite et solidement convaincu de la justesse de sa cause Izumi est prête à tout. Mettre à feu cette ville pour dissoudre ses adversaires dans un torrent de flammes ne la génerais pas. Pas plus le fait de bombarder cette île entière pour protéger ses proches. Désormais elle a en effet à sa charge trois enfants et une ancienne prostituée dont le patron tient l'établissement pour la triade. C'est à partir de là que tout a commencé, les menaces puis les ragots du gérant de l'auberge et jour après jour cela continuait. Alors plutôt que de péter la gueule simplement à cet abrutit pour une ancienne pute qui désormais se repentit en étant garde mômes la pirate décide de taper fort. Coupe une tête à l'hydre et deux en repousse, un proverbe tellement vrai dans cette situation. Cette organisation a des moyens qu'individuellement l'armure ne peut que rêver. Alors elle propose son plan à plus fort et tellement riche qu'il surpasse probablement la triade avec un doigt. Et elle revient de ses songes pour poser le regard sur les navires arrivant sur le port. Derrière elle la gérante des usuriers sur cette ville se tient clope en bec et mine patibulaire. Shifumi qui s'avance alors d'un pas serein et sur d'elle même pour désigner sur la droite les cargaisons et des hommes sortant en groupes pour s'aligner devant les embarcations.

-Voilà tes gonz ma petite, j'espère tu seras à la hauteur de ce que le patron attend de toi. Mieux vaut pas penser à l'échec hein? Je reste à ta disposition, je tacherais de relayer tes ordres à ces hommes et si çà dégénère j'interviendrais mais compte pas dessus, ca sera pas en ta faveur. Si tout pète tu pars avec.

Et la boite de conserve se dirige à son tour vers les hommes et les caisses scintillantes des armes brillant dans le reflet des torches, les rouages se mettent en place dans l'esprit de la jeune femme. Machinalement elle s'arrête devant les rangs désordonnés des hommes, femmes constituant ses troupes. Chacun d'entre eux sera à utiliser avec précaution, ils ne semblent pas une armée mais c'est amplement suffisant du moins l'espère-elle. Elle fait en sorte que le timbre de sa voix porte jusqu'aux derniers arrivants et prend de suite la parole.

-Combien êtes vous?

Une information importante, en fonction du nombre approximatif des forces elle pourra alors ou non directement dirigé les opérations et les hostilités dans un sens précis. Un gars au premier rang lui répond qu'ils sont censés être 150, plus qu'elle l'espérait en même maintenant qu'elle remarque les alentours elle est entourée par la foule. La nuit est complète désormais, sur les flancs de l'armure à droite deux armes, son katana et le meitou de Endaur: Menteuse, à gauche son épée batarde nettement plus imposante. Elle tourne sur elle même avant de reprendre.

-Vous savez la raison de votre venu, la réussite de mon plan dépend entièrement de vous et du coup je suppose que la prime de risque ou les éventuels payes supplémentaires aussi. On a tous à gagnés ici, les seuls perdants seront ces enfoirés. Aussi j'attends de vous un comportement exemplaire, oubliez vos origines et les différences entre vous, ce que vous faisiez avant n'a plus d'importance. Désormais c'est moi qui commande et en conséquence je donne les ordres si vous provenez d'équipages différents transmettez à la guilde, le capitaine de chaque équipage se verra alors attribué un rôle de superviseur mais répondra devant moi. Si ce n'est pas le cas parfait vous êtes corps et âmes à moi? Vous n'êtes pas embauchés par un moins que rien alors rendez le fière. Des questions?

-On risque quoi concrètement?

-La mort, la prison, une mutilation et des cicatrices m'enfin vous êtes des pirates alors ça reste dans vos cordes et votre quotidien non?

Ils acquiescent tous, les instructions sont donnés et l'armure laisse un battement d'une heure avant de réellement commencer les opérations. La nuit et l'effet de surprise sont à son avantage, personne ne s'attendra à un tel éclat. Le tout est de mettre en connections tout ce qu'elle peut afin de monter une gargantuesque toile d’araignée pour que marine, triade, et adversaires de dernière minute tombent dedans comme des imbéciles. Elle s'allume une clope et le trou de casque laisse transparaitre la fumée, elle sait que cette mission est loin d'être facile d'autant que la confiance ne s'installera pas immédiatement entre elle et les troupes, que les risques de dernière minute et ceux qu'elle oublie apparaitront mais que faire? Elle n'en voudrait pas à ces hommes dont la vie dépend entièrement de sa stratégie de douter d'une inconnue en armure cachant son corps. Mais c'est la vie, elle commande ils obéissent. Shifumi lui a fait comprendre ce qu'elle encourrait si elle échouait.

Mais le risque zéro n'existe pas.

Alea jacta est
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Rien de plus normal que cette soirée dans l'établissement à la devanture pourpre dont la couleur commence à s'écailler avec le temps. Pourtant les clients sont toujours aussi affluant pour gouter aux charmes des marchandises locales, des femmes dont le corps svelte et à la beauté physique quasiment parfaite contribue aux rentrées d'argent principales de ce commerce. Dès l'entrée le mot luxure rentre dans la tête du badaud qui se surprend à trainer ici. Les hommes et femmes venant se satisfaire en besoin charnelles ne sont pas dessus par la prestation, pas plus que par l'image. Tout est au petit oignons pour les plus riches tandis que la gamme standard suffit et se démarque des autres magasins du genre par la décoration et l'état des lieux. Rien n'est laissé au hasard, l'affaire tourne bien et c'pas pour déplaire au gérant qui à l'étage fait les chiffres de ce mois ci. Le seul problème c'est qu'il n'est pas en réalité le mac indépendant dont il rêvait lorsqu'il rentrait dans cette branche de commerce. Il rend des comptes, au dessus de lui la Triade organisation dont il sert les intérêts depuis maintenant six ans. En échange de cette servitude économique et après quelques années ses employeurs ont fait le ménage aux alentours du quartier pour faire de son entreprise la seule encore debout des environs. Du coup monopole des clients et de l'argent, la petite cave a été aménagée depuis deux ans pour en faire une plaque tournante du réseau d'opium de West Blue, au fond lui comme d'autres patrons de ce genre d'échoppe constituent les premiers employés de la Triade. Il sert sans se poser de questions, très vite il a apprit ici dans cette ville misérable à se préoccuper uniquement de sa personne. Les dix gardes officiant en bas et à l'étage sont le symbole de sa puissance. Il sécurise ses affaires au risque de tomber dans la paranoïa mais il préfère cette solution à la mort promise si il échoue dans ses objectifs de rentabilité. Cette nuit comme d'autres il sort sa pipe et tire dessus, les gages du patron il a le droit de tâter la cargaison d'opium qu'il revend aux clients les plus riches et aux habitués a un prix deux fois au dessus du marché. Le reste part ensuite sous le manteau ou dans des navires à destination des îles proches. 

Et ce soir il oublie un instant cette bavure qu'il a réussit à étouffer il y a de cela une semaine, cette pute de son établissement s'échappant avec un inconnue tuant deux gardes très vite remplacé. Comme un prédateur il avait flairé sa trace et ou elle créchait visiblement pas toute seule et bientôt il allait envoyer une équipe faire le ménage. Pas de dérapages, jamais nerveux comme pas possible il essayait de ne pas y penser. On toque à sa porte, Bauris son plus fidèle gars ferme la porte derrière lui et vient discuter un peu pour passer le temps en attendant l'heure de relève. Le matin ne tardera pas, quelques heures et tous deux iront dormir, lui aussi sort sa pipe et l'allume également, de concert ils fument riant et se gaussant de la populace. Sont pas malheureux les deux bonhommes, et pourtant une vingtaine de minutes plus tard ils sortent de leurs songes respectifs pour entendre les gonds de la porte d'entrée se détacher. Boris redescend vite des effets de la drogue pour porter sa main à son sabre vicié, tandis que le patron Edward range vite la pipe et les billets et se lève. Délicatement il sort d'un tiroir un étui de pistolet dont le manche est finement décoré, symbole de son prestige et de sa position social il s'assure que son arme est chargé. Sa bedaine trouve l'énergie nécessaire pour le mettre aux aguets, et l'impossible débute.

Des cris, des éclats de sabre et les hurlements des civils terrorisés, aucun des deux ne trouve le responsable de tout ça. Boris pourtant prend la parole en premier, il est ici pour un job et ne tient pas à le perdre pour trois tondus venant défier la battisse.

-Boss bougez pas, je descend avec Jack voir ce qui se passe, je vous envoie Jean et Marc en guise d'escorte. Tout va rentrer dans l'ordre, t'inquiète donc pas boss, personne en saura jamais rien. Aucune bavures comme à notre habitude.

Il ouvre la porte discrètement et donne ses instructions, sitôt dit sitôt fait et Jean rentre dans le bureau tandis que Marc se place devant la porte, puis Jean barricade la porte, l'homme taillé dans le marbre est connu pour être aussi intelligent qu'une vache mais très docile et surtout dès que l'action commence il semble trouver une seconde nature. Méthodiquement il s'assure que la porte en bois et la poignée en fer sont bien fermés puis il intime à son patron de rester à distance de la fenêtre reflétant l'éclat de la lune de se coller contre la bibliothèque. La cave restera sans protection mais l'équipe assurant la conception de la drogue devra bloquer la trappe pour éviter les mauvaises surprises. Le soldat dégaine une dague et sa claymore que seul un type de son gabarit réussirait à porter. Pas mauvais le bougre il regarde avec une sorte de tension palpable cette entrée pourtant si solidement construite. 

-Jean, c'est Marc ouvre donc la porte semblerait que ce soit finit, laisse le patron sortir.

Dubitatif Edward est d'avis d'écouter son gars mais Jean lève sa main en l'air en guise de contradiction. C'est pas logique pense alors le mastodonte, Marc serait directement descendu et Boris aurait du se pointer. Non il ne comprend pas encore tout mais hors de question d'ouvrir cette satanée porte, plus de bruits en bas ni ailleurs. Comme si les combats avaient brusquement cessés et que ce satané silence de mort sonnait comme le glas lugubre des deux hommes dans la pièce fermée de l'intérieur.

-Bon t'ouvre ou je le fais moi même? T'as peur de quoi? Que je sois un traitre?

Ouais c'est vrai songe Jean, je dois surement être trop con pour le prendre comme un adversaire. Il se dirige vers la porte, après tout Marc est un de ses meilleurs amis, même si Jean ne sait pas que son meilleur pote fornique avec sa copine il le considère presque comme un frère. Et un frère ne ferait jamais de coup dans le dos. Il tire sur la poignée et n'a pas le temps de réagir que celle ci s'ouvre sauvagement pour le forcer à reculer, le corps de Marc tombe alors dans l'ouverture et son sang se repend sur les lattes de bois. Le regard vitreux le cadavre tremble encore, derrière lui cinq figures en sombres habits surgissent avec irruption dans le bureau. Deux d'entre eux sont aussi épais que Jean, ce dernier dégaine comprend trop tard le poteau rose et s'élance avec la rage d'un abrutis dont le pote est mort vers les inconnus. Le jet de shuriken lui perfore la poitrine mais sa charge est lancée, il abat son immense épée sur l'un des inconnus que ce dernier esquive en se jetant en boule sur la gauche laissant sa cape sur le sol et dévoilant un visage de flibustier à la cicatrice veineuse sur le menton. Il jure, il enrage à son tour à cause de son erreur de débutant. Mais Jean n'est plus un problème, se jetant contre un seul opposant il oublie le reste et le reste c'est quatre ennemis encore en parfait état de marche, le premier à l'allure svelte lui assène un revers de pied droit enlevant une partie de la dentition du garde qui chute à genoux contre le parquet. Le second le relève par la tignasse lui arrachant des gémissements de douleur pour l'assommer contre le bureau lui cassant le nez et entrainant quelques os craquant lorsque le troisième lui casse un bras avec force en lui tirant dessus, en miettes et incapable de faire le moindre geste il observe sa propre fin avec impuissance et ressentant la peur d'un type lambda ne faisant juste que son boulot. Le premier vient alors achever le travail et lui ouvre la carotide avec le bout de son épée sans même lui jeter un regard.

Edward se pisse dessus de trouille, littéralement, il a dans sa main son pistolet mais il tremble tellement que l'arme tombe à terre. La sortie n'est pas très loin et il maudit à ce moment son manque d'exercice physique et son ventre imposant qui lui rappelait que sa tentative de survie se solderait par une bavure. D'ailleurs en parlant de bavure pouvait il seulement nommer cela une bavure? Un incident, effroyable accident mettant jusqu'en péril sa propre vie. Il bafouilla, les gargouillis de sa terreur interne causant des morceaux de phrases compréhensibles pour le quart de ce flot de paroles.

-...Argent?!....Pourquoi....Mes gars....Pitié....Vivre.

Aucune réponse de la part des tueurs silencieux, le quatrième pourtant fit son apparition et pour la première fois de sa vie Edward sentit l'acier sur sa peau, contre son double menton luisait une lame superbe magnifiquement décorée, il n'osa pas se retourner et se contenter de déglutir avec douleur. L'un des hommes brisa cette situation en posant son regard sur la figure qui le menaçait. La lame se retira tandis que la quatrième figure jetait sa toge sur le cadavre mutilé de Jean. Et Edward crut à cet instant être en plein rêve, victime d'un bad trip. Devant lui une armure le dépassant d'une tête, simplement magnifique, chaque morceau, pièces constituant ce rempart portatif semblait luire et il pouvait même voir son visage déformé par les traits tétanisés d'un gérant perdant tout sur l'acier. Il n'était pas au bout de ses surprises et il manqua de s'étouffer lorsqu'il entendit que l'habitacle contenait visiblement une femme qui prit la parole pour la première fois depuis cette intrusion dans son domaine.

-Emmenez le, aucun survivants en bas, pareil pour les chimistes, que les cadavres soient en place le plus rapidement possible. La marine va vite venir ici, vous avez deux heures, le temps que vous me confirmez que la marine est bien ici et on se retrouve à l'endroit prévu. Cuisinez le, je veux absolument tout savoir de ce porc. Quitte à ce qu'il perde vingt kilos en sueur ou en se chiant dessus, les détails m'importent peu.

Et Edward se surprit à retrouver un regain de fierté en écoutant cette femme parler de lui comme un cochon, cette salope ne manquait pas d'air et toute la scène, tous les morts, l'écroulement de son monde disparurent devant la carrure et la vision machiste et imposante qu'avait Edward des femmes, une pute, une simple prostituée qui aurait du rejoindre son royaume depuis longtemps à la place de l'autre fuyarde.

-Vous ne savez pas qui je suis, vous ne savez pas à qui la guerre vient d'être déclarée, vous ne...

-Que la Triade sorte de son terrier, à ce moment précis ils tomberont. Le fou vient de prendre le pion. Au suivant.

Et les plaintes suivantes de Edward furent muselés par un morceau de chiffon qu'ils placèrent dans sa bouche, comme un porc rotit, il se souvenait maintenant en avoir mangé lorsqu'il était enfant, pourquoi n'était il donc pas resté auprès de ses parents? Trop tard pour les remords et les demandes, les plaintes ne serviraient à rien.

Restait à savoir à quel sauce allait il être mangé.
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La pluie tombe sur Las Camp, la pluie tombe avec des grosses gouttes tombant sur les habits des passants et des casquettes des marines regroupés devant ce qui était autrefois un établissement reconnu dans son domaine. Autrefois remontant à plus tôt dans la nuit, l'escouade s'attèle à bloquer le passage aux attroupements de civils tandis qu'à l'intérieur ça y va pour trouver des indices. Les cadavres, civils, prostituées sans distinction sont visiblement tombés sur un boucher. Le sang est si présent et l'odeur des corps si pesante que les marines qui y rentre sont obligés de mettre des masques. A l'extérieur une marine visiblement la supérieur de tout ce beau monde commence à demander des informations à ses subalternes. Une sale affaire, dans ces quartiers les règlements de compte sont courant mais depuis la loi martial de Sissy les éventuels fauteurs de troubles essayent de maquiller les drames ici c'est pas le cas. Elle jette sa cigarette dans la chaussée et entre dedans, putain ça pue sérieusement combien de morts? Elle aperçoit un soldat venant dans sa direction et lui fait signe de sortir. Une fois dehors et malgré la pluie l'officier en charge prend alors la parole.

-Rapport soldat!

-Tous morts, aucune trace de quelconque organisation criminelle adverse, le patron n'est pas présent néanmoins les gars ont fouillés de fond en comble le magasin, on a une piste, enfin plus gros que ça ca n'aurait pas été possible déjà que les inscriptions avec le sang l'indiquent mais les documents et le sous sol aussi. Servait de cache pour l'opium et la préparation.

-Bha déballe ton sac soldat, je veux un nom.

-Bien caporal, ce bâtiment appartenait à la Triade. Z'avez sans doute du voir les fiches dans les bureaux du QG, cette organisation sévit sur tout le blue et est active dans la drogue et le commerce de prostitution. On sait pas qui dirige pas plus que les chefs potentiels, on ne connait que la partie immergé de l'iceberg et du jour au lendemain on commence à creuser dedans, c'est providentiel.

-Ou simplement louche, qui aurait intérêt à faire ça? Se mettre à dos ce groupe criminelle et risqué sa vie avec tout ce bordel? En sous marin de surcroit et malgré la loi martial? M'est avis que c'est louche, ça pue le coup fourré et on nous laisse gentiment ramasser les restes. Trouvez moi le patron soldat, vous avez carte blanche. Je veux tout savoir sur les potentiels rivaux et si jamais ca continue appelez moi, ah et attention aux éventuels concurrents qui pourraient surgir. Cette ville est sous contrôle hors de question que ça change comprit soldat?

-Affirmatif chef.

Et l'officier s'éloigne avec ses propres hommes laissant l'autre équipe vaqué à leurs taches. Bella, ouais c'son nom, n'est pas aussi conne que ces troufions, son instinct lui montre clairement des visions du futur et elle ne préfère pas y penser. Elle s'allume une autre cigarette en emboitant le pas en direction du QG de la ville. Elle doit mettre au courant rapidement ses supérieurs, la guerre des gang est probablement la pire des plaies qui pourrait frappé la ville. Aucune rechute possible, aucune bavure, elle lève les yeux et ignore la foule qui s'écarte sur son passage.

-Chef regardez en haut du bâtiment! Putain c'quoi cette merde.

Et elle pose alors ses yeux sur en effet ce qui semble être de loin une sorte de chouette? Non c'est pas ça, c'plus gros beaucoup plus gros et les passants en bas horrifiés confirme cette hypothèse. Elle envoie ses gars les poussés avant de se rapprocher et de laisser tomber avec horreur sa clope contre le bitume sale des rues de l'avenue. En haut sur la cheminée le sang coule, plus haut un corps sans tête celle ci est détachée du cadavre et est fixée sur une lance. Non, non c'est juste impossible c'est une vision horrifique qui n'arrive jamais quel tordu ferait ça? Et surtout le drapeau attaché à la lance arbore les lettres T.R.I.A.D.E.

-George courrez prévenir la commandante de ce qui se passe. Je crois qu'on va vite avoir des raisons de patrouiller en force dans les rues.

Et sur les docks une ombre bouge entendant les bruits que le vent apporte à ses oreilles, et intérieurement elle se réjouit et sortant de la ruelle se tourne vers la ville. Bientôt, oui bientôt tout sera réglé. La triade payera, Izumi en cet instant exulte sans savoir les conséquences de ses actes. Elle se pense invincible elle va très vite déchanté.

On ne plaisante pas avec la Triade, l'insolence se paye dans le sang.
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Un sombre d'une antichambre à l'autre bout de Las Camp. La femme ouvre la porte de l'antichambre devant elle, elle souffle longuement avant de remettre en place son chignon. Yin Fu maquerelle régnante sur la pègre locale et au service la triade depuis dix ans se retrouve pour la première fois depuis que cet imbécile de Mogoba a disparu la voilà confronté à un adversaire qu'elle ne peut ciblé clairement. En moins d'une semaine et suite à l’enlèvement de son fidèle Edward valet gérant sa maison et surtout une partie de la traite de l'opium ses finances chutent drastiquement. Pour ne rien arranger ce même Edward a visiblement balancé, avant d'être affiché à la vue de tous sa tête ayant fait cession du reste de son corps, l'emplacement de trois de ses autres maisons et de revente de l'opium. Trois, sur les trois deux tiennent encore debout. La première est si protégé que même la marine la trouve désormais louche et la seconde à été délocalisé plus près du QG de la Triade. Et voilà Yin Fu qui doit appeler son patron. Lui passer un coup de den-den pour des affaires gênantes. Des bavures, trop de bavures et la marine sur les flancs, elle crache en pensant que cette affaire doit s'arrêter maintenant. S'affalant sur son fauteuil de cuir elle s'arrête à deux centimètres du den-den alors que rentre dans la pièce un homme d'une autre carrure que celle de sa patronne.

-Qu'est ce que tu voulais faire Yin hein?

-Je n'ai pas de comptes à te rendre Kakihara, as tu donc trouvé qui est à l'origine des ces incidents?

L'homme sort une cigarette qu'il allume sans le consentement de la maquerelle des lieux, il ne répond qu'au boss et le vieillard n'est pas le genre qu'on dérange pour des baisses dans les finances sans une bonne excuse, c'est la place des deux servants de Antiro qui se joue, chacun a besoin de l'autre pour sauver sa peau. Une guerre ouverte ne serait pas possible, plus maintenant avec la marine. Le mutilé tire une latte avant de prendre la parole en souriant.

-Mieux j'ai une adresse, une opération est déjà en cours visiblement celui qui a fait ça crèche dans une auberge dans le centre de la ville.

-Une auberge? Avons nous affaire à un inconscient ou à un fou? Quoi qu'il en soit j'espère que tout sera réglé.

-Aucune inquiétude, il ne mérite même pas que je me déplace pour si peu, commence les reconstructions des lieu...

Il s'interrompt quand il entend frapper en urgence un sous-fifre, agacé il ouvre la porte et son regard inquisiteur fait de suite craché le morceau.

-Excusez nous monsieur mais...l'opération ne s'est pas déroulé comme prévu.

-Quoi?!!

-Un soucis technique, de logistique également nos hommes sont tombés contre d'autres bandits, laissant le temps aux occupants de la chambre de s'éclipser.

-Comment ça des bandits? Ils étaient protégés? Combien?

-Cinq monsieur, trois morts et deux blessés emmenés également tandis que les occupants fuyaient la chambre.


-Combien de pertes de notre côté pour ces trois imbéciles?

-Un, et deux blessés grave sire...le problème est que nous n'avons aucune autre adresse...

-Déguerpis et ne revient pas avant d'avoir des pistes potables! Retrouve moi ces chiens sinon je te jure que c'toi que je prendrais en chasse!

Et c'est au tour de la maquerelle de prendre la parole, se relevant elle tourne le dos à son interlocuteur. Elle a eu le temps d'analysé les informations précieuses en leurs posséssion, les occupants, plusieurs personnes visiblement protégés....Une hypothèse intéressante.

-Ce n'était pas la bonne cible.

-Que veux tu dire femme? Mes hommes étaient à l'endroit parfait. 

-Pour tomber sur des proches de notre adversaire visiblement, une protection visiblement insuffisante contre tes méthodes. Finalement c'est parfait.

-Je ne te suis pas.

-Notre ennemi sait désormais que nous le chassons à notre tour, si il voulait envoyer un message fort nous avons fait de même en le surprenant. Désormais même en fuite il y pensera à deux fois avant d'entreprendre une action contre nous. La peur, le nerf de la guerre qu'importe ses moyens si il croit que nous avons des oreilles partout alors il cessera toute activité et nos informateurs n'auront qu'à le trouver un jour ou l'autre. Contacte le Mandarin dit lui de se mettre en scène, que tous les traitres potentiels et larves prêtes à éclore soient détruits. Je ne veux plus aucune bavure. Tu peux disposer.

-Si jamais ça foire, Il ne sera pas content.

-C'était ton idée de ne pas le mettre au courant n'est ce pas Exécuteur?

-J'espère que ton plan marchera, pour toi comme pour moi. La marine a le flair désormais étrangement juste.

-J'y travaille.

Elle travaille également à la perte des adversaires du clan, tandis que l'homme quitte la pièce Yin Fu s'autorise un rire satisfait. Qu'ils sont amusants les débutants dans ce milieu en croyant qu'une poignée d'abrutis suffira à faire vaciller le dragon en place. Ils voulaient le faire sortir de sa caverne, rien qu'à son ronflement ils s'enfuient. Mais la plaie est encore ouverte et le temps presse.

Yin Fu se remet à ses comptes, pas même ne lui a effleurée l'idée de se pencher sur le magasin de son fidèle et défunt Edward pour voir sous ses yeux une évidence aussi grosse que son nez. Attention Yin se murmure-elle, tu n'as pas fait dix ans ici pour qu'un arriviste te dégage. Méfies toi de tes instincts, et observe ta réussite de loin. Elle n'a pas idée de ce qui se passe à l'autre bout de la ville dans la nuit sombre, pas idée de ce que l'action de l’exécuteur a entrainé. 

Et les fils s'entrecroisent.
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Dans l'établissement de la guilde à cette heure tardive les préparatifs pour le reste des opérations de la purge avancent bon train. L'armure sur une table éclairé à la lueur vacillante d'une bougie réfléchit sur une carte représentant la ville aux endroits potentiellement sous l'emprise de la Triade. Autour d'elle comme un état major les capitaines des équipages formant ses troupes, trois une femme au physique svelte et fin et pourtant probablement la pire des trois. Une discussion avec elle vous transforme en pire raclure que peut produire la terre, le deuxième est un ancien marine jeune homme ayant fait ses armes jusqu'à se rendre compte que le profit était supérieur en étant de l'autre côté de la barrière. Et le dernier est un ancien, le doyen du groupe approchant la cinquantaine sans histoire particulière mais pour autant il est surement le moins con des trois. Ce beau monde se réunit donc à cette heure après les débâcle des derniers jours, aucun des quatre ne comprend le sommeil profond de l'organisation criminelle. Ils auraient déjà du réagir, Izumi de son côté refuse les conseils stratégiques de ses lieutenants lui conseillant d'attaquer pour en finir. C'est louche, soit ils ne savent toujours pas que quelqu'un tente de dissoudre leurs moyens soit une réponse massive est en approche. Et lorsque le battement de la porte en bois de la guilde s'ouvre et que s'engouffre dedans cinq figures dont trois que l'armure ne connait que trop bien cette dernière se précipite vers elles.

Et le sang coule sur les lattes de bois poussiéreuses, les deux hommes s'effondrent inconscients et chacun dans la salle est abasourdis. Déjà les corps blessés des braves sont trainés en arrière plan pour des premiers soins. Izumi elle n'en n'a cure, elle s'occupe de prendre dans ses bras les deux jeunes gamines tandis que son heaume ne quitte pas du regard l'ainée et sa fidèle amie. Celle ci semble en état de choc, elle tremble et pleure mais qui pourrait lui en vouloir. La seule qui ne se laisse pas aller c'est Azur l'ainée des trois mômes, l'adolescente reste brave un petit sourire en coin et le regard vide. Aucune d'entre elles n'est, miraculeusement, blessée. Et alors la pirate voit ici devant elle la réponse de la triade. Le verdict est sans appel, Izumi a voulu jouer la grande en se pavanant et en minant le terrain de la triade cette dernière vient de lui montrer qu'elle sait tout et que rien ne lui échappe.

Et l'armure délaisse ses compagnons, trop c'est beaucoup trop pour la femme derrière la boite de conserve. Son monde s'écroule et elle sort tandis que Azur l'adolescente se laisse emmener par les hommes au service de Izumi. Et étrangement l'ambiance n'est pas aux reproches, pas trop de lamentations bien sur on s'insurge du sort réservé à ces enfants mais après tout en guerre pernisieuse tous les coups sont permis. Et la pirate dehors se laisse déborder par les sentiments, elle hurle, frappe et la colère entre plus que jamais dans son être. Elle maudit le destin, sa propre faiblesse et ses ambitions démesurés et les poings de Izumi qui démembrent les tonneaux à portés. Elle se laisse tomber à genoux en fixant la lune, la lune complice de ses débuts sur cette ville qui à présent la laisse tomber? Et ses éclats de voix se perdent dans l'obscurité. Elles auraient pu mourir, plus que les opérations et la victoire Izumi réalise maintenant qu'elle tient à des gens, que son cercle de proche a sensiblement augmenté et surtout qu'elle ne veut pas les perdre. Pirate de pacotille, cerné entre l'ombre et la lumière. Le sort contre elle et son fil du destin prêt à être coupé? Rien n'est moins sur.

-Hé bien, hé bien c'est donc toi qui provoque tout ce bordel? Si on m'avait dit qu'une gamine dans une armure aurait presque mit à terre la triade j'y aurais jamais cru.

Et instinctivement elle dégaine ses deux lames, menteuse et son katana faisant face à la figure masculine qui surgit des docks avec derrière lui une bonne troupe. Elle se met en garde, en position pour défendre la porte de l'auberge. Elle ne criera pas pour des renforts, qu'importe l'écart de force elle se mettra en travers la route de quiconque désormais l'empêche de sauvegarder son monde.

-Du calme si on avait voulu te tuer ça serait fait depuis longtemps ma jolie. Je suis Alaba chef du Soleil pourpre, foncièrement ca doit pas te parler. Je viens te voir pas pour ta mort, ca serait dommage nous avons les mêmes intérêts.

-...

-Ouais je sais c'dingue hein? On va pouvoir être potes ma cocotte! Yar Yar, les gars laissez moi avec la donzelle j'ai à parlé.

-Ta tête me revient et pas dans le bon sens.

-Ahah, ces chiens de la marine m'ont collés une prime tu sais que c'est de se faire un nom dans ces milieux là. Tu nages dedans hein? Honnêtement ça pue pour toi je vais pas te le cacher, si j'ai réussis à te trouver alors d'autres le feront et ce n'est qu'une question de temps.

-Pourquoi tu me viendrais en aide? Pourquoi toi et maintenant?

-Je ne suis pas apte à répondre à ce genre de question en revanche...

Un bruit d'escargorphone qui sonne et un den-den portable qui est sortit avant d'être décroché comme par un timing absolument calculé.

-En revanche-la voix féminine prend le relais-Moi je peux y répondre armure.
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Ça sonnait tellement faux, mais que faire de plus? Pas grand chose, non en vérité pas grand chose du tout elle était prisonnière de sa condition. Prisonnière des ambitions mégalos qu'elle avait eu et désormais elle devait faire face et en assumer les conséquences. Pour autant la mort n'était pas une option qu'elle envisageait, pas maintenant et surtout comme à chaque moment crucial l'image idyllique de son futur lui rappelait qu'elle devait vivre. Vivre pour honorer son serment déjà envers Red, cet homme n'avait pas mit à sa disposition des moyens conséquents pour deux bars à putes en moins. La triade tomberait et si ces deux criminelles lui offrait une aide en plus alors elle ne refuserait pas. Faisant face à l'homme et son den den d'ou provenait la voix féminine. Elle fit soudainement volte face et son timbre de voix devint aussi froid que l'était celui de son interlocutrice.

-Comment vous m'aiderez et pourquoi?

-J'ai mes raisons, mon fidèle Alaba ici présent fera office de vitrine pour tes actes, il les revendiquera et les clamera haut et fort. En somme tout ce que tu fais ne te reviendra pas dessus, tu restes dans l'ombre et la triade tombe.

-Comment je suis censé faire?

-Les hommes du Soleil Pourpre afficheront leurs symboles sur les maisons et offices appartenant à la triade tu n'auras qu'à agir rapidement, ensuite la marine cherchera donc les coupables et Alaba en fera les frais.

-Et ca te dérange pas de risquer ta vie pour une inconnue?

-J'obéis aux ordres, qui te dit que je suis aussi faible que toi? J'ai de quoi concurrencer des officiers puissants. Sissy enverra ses troupes sur mes positions, je n'aurais qu'à filer. Tout ici est un jeux de cartes et d'échecs, être un pion n'est pas dérangeant si ton Roi est intelligent.

-Bien c'est donc entendu et pour prouver ma bonne foi voici l'endroit ou se trouve le QG de la triade. Si tu décides d'attaquer je le saurais et je ferais converger les troupes de Alaba dans cette position, mais une fois l'assaut lancé le temps passera rapidement avant que la marine ne vienne vous cherchez. Choisit bien ton moment, réfléchit et prouve moi que je n'aide pas n'importe qui.

-En contrepartie vous voulez quoi?

-La place de la Triade simplement et purement et si tu vois une prostituée dans le coin qui ressemble à l'image que te passe Alaba sauve la, je t'en serais reconnaissante.

-Pour la pute disons que j'ai le même soucis j'aviserais en revanche pour la place de luxe vous négocierez avec Red.

-Quo...ii?

-Tu croyais vraiment que mes ressources sortaient de nul part? Je ne suis rien tu l'as dit toi même faut bien s'approvisionner je dirais que ton aide m'était précieuse. J'espère seulement que ton plan marchera désormais tu es autant engagée que moi.

-Pas le choix n'est ce pas? Bonne chance armure.

Et le fidèle Alaba raccrocha avant de partir et en guise d'adieux une photo d'une femme avec le plan pour mener l'assaut contre la triade. Izumi se roule une clope, trop d'informations et de protagonistes pour cette ville crasseuse. Et l'armure haute son heaume l'espace d'un instant laissant sa chevelure blonde profiter de la brise fraiche que la nuit apporte. A l'intérieur de la guilde le silence règne, et la jeune pirate souffle laissant le tabac imbiber ses poumons, incapable de prouver l'affection qu'elle porte aux siens tout ceci est encore trop nouveau. Elle n'était pas prête pour ça, pour s'attacher à des humains, elle ne devait vivre que pour le profit et la voilà réduite à obéir aux ordres d'un grand manitou se coltiner deux organisations sur les flancs et de porter toute la misère du monde sur son crane. Elle se lève détectant une présence, si c'est encore des clients pour la mort de la triade ils risquent de passer un sale quart d'heure. Son casque est remit en vitesse mais visiblement pas suffisamment rapidement pour que la figure ne se pointe devant elle, une femme visiblement aussi belle que dangereuse. Elle regarde à droite et à gauche avant de se présenter sous la lame que Izumi pointe en sa direction.

-Elezia Sanders, j'ai été payé pour exécuter un contrat vous concernant.

-Tu viens me buter? T'arrive un peu tard tu crois pas?

-Pas du tout l'armure je suis envoyé par ton patron.

Les tempes de Izumi vinrent de suite au rouge, c'est pas possible. Personne peut lui foutre la paix et lui faire confiance une fois dans sa vie? Non mais sérieux, la colère fait place à l'humiliation plus couvée que ça c'est pas possible. Soit Red l'envoie pour la buter après le travail fait soit il tient vraiment à la charger en hommes. Qu'importe elle pourrait l'utiliser pour surveiller les mouvements, de toute c'est encore elle qui dirige. L'armure range son arme avant de pointer le batiment de la guilde. Elle est lasse, mais heureusement tout ceci sera bien finit rapidement. Puis c'vrai que cette femme sortant de nul part est aussi belle qu'attirante. Hum, le contrat se négociera au pieux du coup. Un moyen de se détendre en période de crise. Faire les choses dans l'ordre, voir ce qu'ont les gosses et ensuite demander des rapports. Finalement cette opération vient de prendre un effet accélérateur aussi suprenant qu'important.

-Le batiment tu rentres et tu montes dans la deuxième pièce en haut et tu m'attends. Et je veux te voir nue comme un vers, pas confiance dans les femmes dans ton genre. Je sais même pas d'ou tu sors ma petite.

-Et moi je devrais dire quoi pour ton armure beauté? Ça se trouve t'es obèse et tu es le fruit d'une union entre deux consanguins monstrueux non?

-Tu marques un point Sanders. Moi c'est Izumi, file je te talonne.

-Comme tu voudras, de toute j'ai été payé alors bon.

Des soirs comme ça ou votre destin oscille entre perte et fracas et ou vous vous battez avec l'énergie du desespoire pour sortir la tête de l'eau. Des soirs aussi ou des renforts et des rencontres douteuses vous font comprendre que si c'est pas vous qui le ferez ça sera quelqu'un d'autre. Sauf que vous voulez pas laisser la place à quelqu'un d'autre. Parce que vous êtes la personne de la situation que parmi ces charognards personne ne viendra prendre votre part. Izumi se sentait comme ça à cet instant, un lion se disputant un steak moisis alors que le meilleur morceau est juste devant elle. Et elle y va, quitte à tomber pour toujours quitte à ne jamais revoir le jour elle y va.

Mais pour l'heure c'est le moment des consolations et du baisodrome. Et demain, demain est un autre jour.

Demain le monde se meurt.
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Il pleut, les larmes des nuages tombent sur les passants qui à cette heure tardive marchent dans les rues sinueuses de la ville, comme des insectes grouillants ils s'écartent néanmoins lorsque les patrouilles de la marine font les fouilles caractéristique de la tension régnante. Une semaine et déjà depuis les débuts des attentats contre la triade le nombre de victimes ne cessait d'augmenter, mais désormais depuis l'aurore d'hier les marines avaient une solide piste. C'est tout ce qu'ils avaient de toute manière, un soleil pourpre sur les façades des bâtiments appartenant à la triade, ce symbole partout dans des quartiers sensibles, des hommes mêmes venaient à le porter ouvertement en guise de tatouage ou d'identification. Des groupuscules semblaient se rallier à cet autre acteur dans cette guerre encore obscure. Chaque jour la marine en arrêtait et chaque jour les interrogés répondaient la même chose: La Triade tombera et le soleil illuminera. Ni queue ni tête et pourtant les actions ne cessaient pas, la marine buttait sur un aspect de l'enquête et se battait contre un adversaire invisible. Les recherches avaient pourtant trouvés un leadeur un homme primé dans le coin et pas des brouettes. Pourtant les officiers rapportent à Matheson des indices mais rien de probant et dans les bureaux de la division il se murmure que la commandante d'élite perd patience. La marine d'élite n'attendra pas longtemps avant de descendre et de faire razzia sur les quartiers sensibles. L'ennemi à un coup d'avance à chaque fois et la marine crédule ne peut que ramasser les miettes qu'on lui laisse. Non définitivement ce n'est plus possible.

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L'armure descend les marches de son QG de campagne, tout est parfait et désormais de nouveau elle mène la danse. La triade réplique bien sur mais contre qui? Des fantômes ou le soleil pourpre dont les rangs gonflent autant que ceux de la triade, toutes les ordures du coins choisissent désormais un camp conscient qu'un coup se prépare. Aujourd'hui encore il pleut et pourtant l'opération finale se fera à l'aurore, la nuit désormais les marines sont omniprésents. Les mesures draconiennes forcent la pirate à s'adapter dans l'urgence mais qu'importe. Avec elle à sa droite désormais son amante et informatrice fatale Sanders dont les exécutions des petites frappes récalcitrantes continuent de colporter les rumeurs. Et Izumi déjà s'imagine sur les cendres du dragon en Reine de la ville. Mais ce n'est pas possible, cela ne sera jamais le cas et elle le sait. Red dirigera, Izumi n'est qu'un pantin de plus et l'admettre lui coute pourtant c'est bien ça la réalité. Malheureusement sa force n'est pas suffisamment importante. Les hommes se séparent lorsque Izumi traverse les rangs, le respect est désormais bien présent dans les rangs de ce qui étaient au début une meute hétéroclite, diverse sans aucune attache. En attribuant à chacun son rôle, en s'improvisant stratège et stratège Izumi respecte chacun même le pire des charognards est ici autant important que l'autre. En ne sappant pas l'autorité des capitaines présente et en utilisant les solitaires comme des pions puissants la jeune femme se taille une réputation provisoire de juste.

Pourtant au fond de son être elle tremble, chaque pas et chaque action lui arrache des doutes et des peurs. Elle n'est pas immortelle, elle a peur oui peur pour sa vie et celle de ses amies. Mais en cette heure fatidique montrer des sentiments serait plier le genoux contre des adversaires sans état d'âmes, que peut elle reprocher? Rien le destin, le destin l'oppose aujourd'hui à la Triade, elle ne fait pas plus de pitié qu'eux. Les escarmouches se sont désormais reportés sur les troupes de Alaba et ce dernier encaisse en envoyant des messagers pour la rassurer.

L'horloge de la pièce principale sonne, Izumi souffle longuement regarde du coin de l'oeil les enfants et Alia qui semblent étranger à ce monde de violence et insensible aux actions meurtrières que produit la boite de conserve. Chacun affronte ses propres démons et sa réalité, si elles ont choisis la stratégie de l'autruche grand bien leur fasse. Izumi n'a pas ce luxe, à jouer les durs on finit par tomber. Elle n'est pas de ce monde, être en mer sur un navire et faire des abordages lui plairait plus mais il y a un début à tout n'est ce pas?

-Sanders rapport.

-Comme convenu tout est prêt, dans trois heures pour quatre heure du matin précis un attentat résonnera dans le quartier riche de la ville dans un établissement de luxe de la triade protégé comme jamais. A cet instant nous serons sur le Q.G si la marine décide d'intervenir ils metteront du temps à réaliser, ce cours laps de temps sera notre porte de sortie. Si nous nous attardons...

-J'ai bien compris le message, prépare ce que je t'ai dit.

-Mais je suis payée pour...

Le regard noir à travers l'armure fait office de pression et la femme lasse finit par s'éloigner, après tout elle a bien travailler pour son salaire. Elle repart dans les ombres, son milieu naturel pendant ce temps Izumi s'avance près de la masse de ses troupes qui cessant leurs activités se tournent vers elle. Au centre comme au début la boite de conserve entame un discours.

-Mes amis, vous souvenez vous de notre rencontre? Sur les docks, il y a déjà ce qui semble être une éternité et pourtant cela fait moins d'un mois. En moins d'un mois la Triade est esseulée, les flancs en sang le regard vide et l'énergie la quittant! En un mois le chasseur retrouve sa proie de légende, la dernière de sa carrière et la traque. Aujourd'hui acculée elle implore la mise à mort. Nous allons offrir à cette bête la mort qu'elle mérite. Je n'oublie pas les malheureux nous ayant quittés, je n'oublie pas les trois braves mort pour mes proches. Je n'oublie rien chacun de ces visages inconnus pour vous et moi sont à présent tatoués dans mon esprit et il en sera de même si vous venez à tomber lors de notre dernière action. Ce matin mes braves, nous entrons dans l'entre de la bête, son territoire et pourtant je suis confiante oui je vous le dit je ne crois plus à notre défaite. Nous ne pouvons reculer, nous sommes liés mes frères et soeurs oui liés à jamais et j'ose croire que aucun d'entre vous ne fera demi-tour. Votre gloire, votre renom est derrière les portes de cette immense maisonnée. Mais l'ennemi est prêt il sait que nous viendrons, il se battra comme jamais nous les rookies venons défiés l'ancien! Nous vaincrons, nous vaincrons oui comme les guerriers de légende. Il n'y a plus aujourd'hui d'équipage, de camps, de groupes et de communautés! Nous ne sommes qu'un; un seul homme fort de la motivation d'une armée et nous allons prendre à cet ancêtre agonisant notre du. Alors mes braves flibustiers je vous le demande qui aujourd'hui marchera à mes côtés qui se battra au premier rang pour la renom et la gloire, pour la richesse et la légende sur cette ville cancéreuse, qui montrera à la marine que son nom est ici aussi crains que le vieux Jack est en vogue? Oui rions, rions et prions pour notre réussite, ce soir messieurs nous nous jetons dans la gueule du loup!

Et les armes claquent, les voix résonnent dans l'auberge, les hommes hurlent motivé par l'oratrice improvisée. Le plus dur est fait, la motivation des troupes est une chose essentiel. Les instructions sont donnés, les capitaines s'éclipsent et Izumi sort avec une petite troupe à ses côtés. La peur comme crampe mais la rage comme envie première. La vengeance et la colère sont ses armes, point de folie périlleuse juste une vengeance. Juste l'objectif de dépasser ses propres limites et ses envies, Izumi ce soir abandonne son passé entier, ses rencontres pour un unique but: Détruire et tuer. Et elle aussi hurle en sortant et son hurlement est repris en échos dans les docks alors que la nuit passe. A l'aurore tout commencera et tout se finira.

Les temps passent mais les légendes demeurent.
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Et l'enfer se déchaina sur le jardin d'éden. La troupe passa par les docks sur quelques dizaines de mètres avant de décharger, d'un des deux navires qui avaient débarqués les troupes, un canon. Izumi employait les grands moyens, en finir aujourd'hui c'était ce que souhaitait la pirate. Elle observa ses hommes trainer le crache-feu dans l'obscurité. Elle resta en arrière s'allumant une cigarette en marchant doucement, ils étaient dans les temps. Pas besoin de venir en avance de toute manière l'assaut commencerait en même temps que l'explosion. Alors qu'ils contournaient les habitations peuplés, comme des goules sortant des cimetières les groupes se retrouvèrent au détournement de quelques ruelles, et l'armure décida de prendre la tête du groupe. En leader elle claqua ses bottes d'acier et sa cape carmine flottant au rythme de la frêle brise nocturne.

-A droite dix hommes en éclaireurs, dans vingt minute vous revenez pour confirmation. Deux autre sur les toits pour contact visuel et que quelqu'un m'apporte le den-den!

Et ils s’exécutent, fidèles compagnons de fortune, lascars dans l'infamie aujourd'hui réunis pour un dernier coup d'éclat. Izumi le sait, le sent, la plupart ne ressortiront pas vivants de ce qui s'annonce être une fameuse bataille. Nouvelle clope, l'odeur du tabac s'imprimant sur ses doigts, une main à la ceinture ou siège menteuse meitou de renom. Endaur semble si loin, le décors n'est pas le même et pourtant aujourd'hui encore elle va tuer. Finalement cela ne lui fait plus rien, son esprit est plus loin que l'acte abjecte qu'elle commet. Elle participe à sa propre chute comme Babylone mais avec l'envie de se reconstruire derrière. Son métier c'est d'être une criminelle, elle ne fait pas dans la dentelle. Autour d'elle ils se rassemblent, en rang serrés la centaine d'homme ne fait aucun bruits. Les trois capitaines avancent d'un pas, le vieux Jack dont la dentition peut se compter sur les doigts d'une main. La trépidante Bella dont le nom n'a rien à voir avec ses méthodes de barbare qui ont conduis à la réussite de cette entreprise et John dont la grande gueule et un charisme pour les loustics de sa trempe réussit à maintenir l'ordre dans les rangs. L'armure elle regarde vers l'horizon, sur cette grande avenue dont les habitations et les occupants dorment encore certains d'être en sécurité dans ce quartier chaud de la Triade ne se doutent de rien. L'escouade de reconnaissance revient tandis que les hommes des toits descendent également.

-Tout droit, environ deux cent mètres, c'est la. Jamais vu quelque chose d'aussi impressionnant de ma vie. Si il faisait pas nuit on la verrait, ça domine le quartier sur une sorte de petite colline, rempart et murs de protection avec des posts de gardes. Dix devant la porte principal et autant sur les deux entrées qu'on a trouvé.

Rapport finit l'homme rentre dans le rang tandis que les deux zigotos de l'escalade enchainent.

-Rien autour ne semblant être suspect, on s'est baladé pendant dix minutes, ça dort dessous ou ça fait semblant mais le symbole de ces connards est bien présent sur certaine démarcations de pâtés de maison. Si on fait le raffut ils débouleront aussi.

Et à son tour le den-den sonne, à l'autre bout de la ligne Alaba visiblement avec sa maitresse dont Izumi ne sait rien.

-Allo gamine?

-On est dedans, on passe à l'action dans H-30minute comme convenu?

-Bien sur, mes hommes sont en place aussi. Bonne chance gamine.

-Et pour la prostituée l'opération est en cours.

-....

-Vous me remercierez plus tard si je sors vivant de ce fumier.

Et avant la réponse des deux autres elle raccroche, elle lève sa main et en avant ma poule. Le canon grince contre les pavés encore sur place de l'avenue, il pleut encore et quelques gouttes pénètrent dans le heaume de Izumi, étrangement elle semble presque sereine et calme. Pas un mot de travers ou un tic indiquant sa peur et son stress. Elle fait un signe de sa main, tous s'arrêtent et de son index elle cible à travers la nuit en se fiant aux indications de ses hommes la porte principal. Le canon est mit en première ligne, le dragon d'acier ruisselant des gouttes d'eau du ciel est en position. C'est l'heure, Izumi lève une main. Elle attend une détonation, un bruit et les secondes défilent et lorsque le cadran atteint zéro l'armure attend encore et soudain une formidable déflagration au nord, pas le temps de se poser des questions elle abaisse sa main et à son tour le cracheur de feu tire. Et le boulet traverse le brouillard et l'obscurité et devant la troupe massé d'hommes et de femmes aux ordres de Izumi une explosion projetant des morceaux de bois et de chair dans les airs. Le souffle et l'odeur horrible d'humain cramé les flammes sont visibles d'ici comme des torches lointaines. Et la pirate dégaine menteuse à deux mains et les derniers mots sont prononcés.

-Chacun à des ordres précis, que la chance nous accompagne. Chargez bande de chiens! Chargez et qu'aucun d'entre eux n'en réchappe!

Et les survivants de la triade se relevant, blessés et dans les vapes entendent au loin le cri de cent hommes chargeant sur les cendres des portes. Ils écarquillent les yeux, les paroles se bloquent dans leurs bouches, incapable de prononcer le moindre mot ils assistent impuissant à leurs ruines. Au dessus d'eux un autre boulet siffle et va détruire un pan de l'immense battisse sur cinq étages. Déjà à l'intérieur des hommes de l'organisation sortent armes au poing prêt à recevoir les intrus arrogants, prêt à renvoyer ces chiens dans l'ombre d’où ils sortent.

Izumi mène la première ligne, menteuse pourfend un freluquet tatoué d'un simple coup. Et la mêlée générale s'étend non seulement aux portes mais également dans le jardin devant la maisonnée. Vingt hommes sont restés en arrière pour protéger le canon, les habitants du coin sont réveillés en sursaut et les imprudents voulant sortir sont immédiatement tués, les trente lascars restant s'occupent à escalader les murs sur le flanc gauche afin de passer inaperçues dans tout ce raffuts menés par Belle ils font un carnage dans les tours de gardes et sur les murailles avant de se jeter dans le dos des fidèles de l'organisation. Et peu à peu les corps tombent, les cris des mourants et les suppliques des agonisants qui sont écrasé, broyés par la masse de pieds et de bottes qui tentent de prendre chaque centimètre de terrain. Et Izumi se taille un chemin ou les cadavres des criminels font office de sol gluant. Son armure est recouvert du sang de tous. Elle ne dit point de mots, se contentant d’exécuter les laches et de libérer la rage sur ses adversaires.  

Si les membres de la triade du lotus croyaient pouvoir repousser la vague d'assaillants désormais ils reculent, certains s'enfuient et derrière eux referment les portes abandonnant leurs camarades dans cet enfer. Très vite ils sont massacrés et émergent de ce carnage le groupe de Izumi à ses côtés ses trois capitaines. Des pertes dans ses rangs mais en comparaison de leurs ennemis ils ont infligés une véritable saignée. Le canon se rapproche escortés par la vingtaine d'homme, posté sur les ruines de la porte d'entrée on le recharge et on s'active à se mettre à couvert autant que possible.

-Abattez moi les fondations qu'on rentre.

-Izumi c'est louche qu'on ai gagné si facilement je...

-Je sais Jack je sais, ça pue l'embuscade. Je doute qu'ils abandonnent si facilement, à mon avis ils savaient qu'on viendrait un jour ou l'autre. Ils ont voulus nous infligés le maximum de dégats avant un autre assaut? Qu'on se regroupe! En cercle! Protégez vous autant que possible! Et ce canon ça vient?

-C'est donc l'équipe de guerriers sanglants qui vient nous mettre à mort? On dirait une belle bande d'handicapés tentant de s’échapper de l'hosto. Je comprends pas pourquoi ils flippaient tous. Yin Fu avait ptet raison alors, vous n'êtes que des mécréants!

Et les portes s'ouvrent de nouveau et la voix prend forme, un homme avec autant de cicatrices que possible. Des hommes derrière lui, il pose pied à terre et Izumi le distingue alors complétement. Une clope en bouche et des cheveux blancs.

-Votre ascension s'arrête ici.

-Le canon est prêt?

-Oui mais...

-Tirez!

Elle n'a pas le temps pour ces conneries.
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L'explosion avait obligé le membre éminent de la triade à esquiver le boulet, pour qui le prenait cette gamine? Un vulgaire larbin de l'organisation? Elle avait l'air si fière engoncée dans son armure, cela méritait une petite correction. Une petite pute arrogante ne plaisait ni au lotus ni à l'homme à la chevelure blanche et au corps couvert de cicatrices. Kakihara l'exécuteur se relevait à présent sous le regard médusé des survivants parmi ses troupes. Il s'alluma une clope et une aiguille fusa, celle ci fendit légèrement la plaque d'acier au niveau de la soudure sur le flanc droit de Izumi. Elle resta impassible, il était fort visiblement plus que les autres. Il était fort, oui plus fort que ceux ici présents. Elle dégaina par instinct, son bras gauche indiqua une position de replis stratégique sur la gauche du parvis de l'immense habitation du lotus. Kakihara lui continuait de gagner du terrain derrière lui les survivants du canon se relevait, ceux qui pouvaient encore tenir débout avec une soif de vengeance avançaient à sa suite. On y était enfin, on y était dans ce bordel dans ce combat. Et de la colonie les insectes sortaient plus nombreux que les assaillants.

Et Izumi toujours sans un mot enfonça le meitou dans la gorge du premier barbare à sa portée, elle semblait danser la mort. Elle réduisait d'autant que possible le nombre d'adversaires pour ses troupes, en leader elle se sacrifiait pour que la plupart d'entre eux survivent. Elle dégaina son katana et combattant à deux mains s'élança dans la mêlée, cinq hommes tombèrent sous la tornade prodigieuse de l'armure. Elle se mouvait sans hésitation, derrière son casque elle souriait. Elle n'avait jamais autant prit son pied, son enfance, son éducation, sa naissance. Elle semblait trouver en ce lieux tout ce qu'on lui avait inculqué. La jambe droite désarme l'adversaire, le bras gauche achève l'impie. Une roulade te permet de mieux charger l'adversaire, le mécréant meurt de ta lame et tous te respectent. Mais ici point de respect, juste la colère et la haine d'une organisation au bord du gouffre. Et la pirate recule, et une volée d'aiguilles chatouillent sa chair à travers le métal. Et le sang commence à couler, et alors son regard se porte sur l'albinos aux multiples cicatrices. Et son sourire de sadique ne lui dit rien qui vaille, il se jette sur elle et la pauvre pirate résiste autant que possible. Mais il est trop fort, bien trop fort pour elle ou quiconque membre de ses troupes.

Le vieux Jack tente une opération de sauvetage en solitaire, il reçoit trois aiguilles dans le bide et une dans le visage le forçant à reculer. Désormais les membres de Izumi sont encerclés par une masse toujours plus grande de gars du lotus. Salopards, la colère bouille en l'armure. Et l’exécuteur la saisit par le cou, il trouve le mécanisme pour que le heaume dévoile à ses yeux de monstre celui d'une jeune blonde. Et dans ses prunelles bleu foncé il ne trouve que du mépris et de la haine. Et l'insolente armurière lui crache à la gueule, et il n'aime pas ça. Une bonne droite dans la tronche plus tard elle se retrouve comme un mur extérieur à étouffée. Elle se débat mais c'est inutile et le sadique approche une fine aiguille du visage de marbre de la pirate. Avec précaution comme un artiste il rentre dans la chair de sa victime son instrument de torture, et il lui dessine à jamais sur la joue gauche un lotus. Bien fait l’œuvre c'est propre, comme un tatouage impossible de s'en défaire. Le sang coule et la douleur monte au cerveau, rajoutez à çà les suffocations d'une pauvre Izumi se débattant autant que possible subissant l'humiliation devant ses troupes c'est globalement pas très reluisant. 

-Petite garce, tu croyais franchement qu'on allait rien faire? Demain tu seras dans un des bordels à jamais marqué par le lotus. Qui sème le vent récolte la tempête.

-L'homme qui jamais ne doute va bien se faire foutre.

Un rire qu'elle a déjà entendu ponctue cette sornette, et Kakihara se retourne pour voir une mandale fusé dans sa tronche. Et le coup de poing l'envoie contre l'herbe, Alaba en héros vient de débarquer sautant d'une muraille. Derrière lui ses hommes le torse bombé avec le tatouage du soleil pourpre en guise de blason. Sont tous contents les loubards, heureux comme des loustics après une bonne cuite. Alaba s'avance s'occupe de récupérer la mutilée, qui les mains tremblantes, remet son casque. Elle s'effondre à genoux l'esprit et les envies en charpies. Et les bonnes paluches de Alaba qui la relève lui font tout drôle. Sa grosse voix jamais tremblante et toujours jovial ne vont pas avec cette ambiance. Il éclate de rire en regardant l'autre exécuteur se relevant, blafard de haine.

-Fait pas cette tête Kaki, la gamine je lui dois une dette. Sans elle je t'aurais jamais vu dans cet état. Ahahaha pour un malabar du lotus tu sembles un peu fragile non?

-Vermine je te tuerais aussi.

-J'en doute pas, d'autant que tu raconteras ça à Sissy.

-Quoi?! Traitre qu'as tu fait?

-Je m'assure qu'on parte tous en beauté mon pote, n'entends tu pas les bruits de fusils au loin? Après le meurtre de deux caporaux devant eux sont pas très très content je peux te le garantir.

-Tu crois nous emporter dans ta tombe? Ahah même si je crève ici les autres s'enfuiront.

-M'étonnerais, le Mandarin est pas du genre à se tremper par loyauté. C'sur qu'il s'est déjà cassé mais concernant ta petite veille maitresse je sais de source sur qu'elle est ici. Et cette même source est actuellement avec elle entrain de descendre des marches pour emprunter un bateau dans votre crique, dit moi que j'ai tort?

-...Enfoiré, espèce de ...

Le rire et les bruits en arrière plan de fusils suffisent à Izumi pour se lever, ramasser ses armes et presque s'attendrir sur ce spectacle pathétique. Cet homme, esclave d'une autre se sacrifiant jusqu'au bout le sourire aux lèvres. Un type bien, un chic type en effet qui d'une pichenette ramène rapidement Izumi parmi les vivants. Il lui dit de pas s'en faire, qu'au fond c'mieux comme ça et surtout qu'il est pas encore mort et surtout de magner son cul si elle et ses hommes veulent survivre! Que la maquerelle à l'origine du réseau de prostitutions se fait la belle à l'intérieur. Et l'armure qui part en jetant à terre sa claymore en guise d'offrande, en guise de respect et une larme coule sur sa blessure. Et le sang de son ventre coule encore, et pourtant elle lève en avant Menteuse et à tous montre qu'elle est encore capable de se battre, que son salut elle le doit à un type aussi imprévisible que généreux et qu'elle compte bien éponger cette dette.

Et l'assaut recommence, ils abandonnent le canon et avec les types du soleil pourpre chargent dans des beuglements pas possible contre la triade. Une bataille finale au sommet, et les hommes tombent, les blessés hurlent de douleur tandis que les cris des braves encore débout incitant les autres à se démerder pour rester en vie. Et au beau milieu de la mêlée Izumi se retrouve dos à dos avec Jack qui titube, John dont le torse admet désormais une nouvelle balafre imposante et Bella une jambe en sang. Autour d'eux quelques autres rejoignent ce petit cercle, dans ce carnage impossible de distinguer qui que ce soit. Pour autant la marine ne tardera pas, et s'attarder ici c'est prendre le risque de finir en taule. Hors de question, tant pis pour les autres.

-Bha putain les mecs je crois que j'ai jamais autant étripée de types de ma vie. Je mérite une retraite.

-Je crois que si je m'en sors vivant je raconterais à mes gosses cette blessure au torse.

-Et moi comment je me suis retrouvé ici. En suivant une armure si folle qu'elle en oublie sa propre vie. Ahaha il y a pas dire on s'amuse bien les gamins! Et c'est grâce à elle!

Et ils acquiescent de vive voix, mais aux oreilles ce ne sont que des brimades, des accusations et elle est décidée à s'en débarrasser. Elle ouvre le bide à un gars visiblement trop sur de lui avant de parler si froidement que le rire dans la bataille de ses braves cessent immédiatement.

-Trouvez vos équipages ou qui vous pouvez dans les dix secondes qui suivent, on se casse d'ici. La marine arrive et j'ai pas envie de moisir ici après autant de pertes et de sacrifices inutiles. Ceux qui veulent tenter le coup vous êtes les bienvenues, la crique est à gauche en descendant, d'ici cinq minute le quartier sera bouclé. Les tirs et les hurlements de ces chiens de la marine sont désormais net et je peux les différencier d'avec les autres connards du lotus. Je suis à bout, mes forces ne tiendront pas longtemps mais j'ai une promesse que je tiens à tenir! J'ai promis gloire, richesse et renommée à ceux qui me suivraient, c'est le moment de saisir le pactole. On chope ce navire, on tue la femme à bord avec ses gardes et on se tire d'ici en beauté! La renommée ça attendra, ils balanceront forcément des noms n'est ce pas? Les dix secondes c'est à partir de maintenant.
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Et l'armure se fraya un chemin parmi les mortels. Dans son sillage elle emmenait les survivants de son groupe, aussi nombreux que les trois capitaines trouvaient leurs équipages. Izumi embrocha un gros lard menaçant de tuer un jeune mousse et continua d'avancer sans jamais un regard, la mine grave sans jamais désormais de paroles elle s'enfonçait à travers la bataille comme un prophète menant son peuple en terre promise. Et lorsqu'elle atteint les marches du bâtiment en flammes elle leva ses deux bras comme un guerrier sortant de l’arène invaincue une fois de plus. Le souffle lent et la respiration saccadé elle tenait encore débout par la grâce de sa volonté. Volonté qui ne cessait de croître tandis qu'elle distinguait en contre bas la crique visiblement ou la maquerelle se faisait bien la belle. Et à bonne distance le groupe de la maquerelle entraînant dans leurs fuite richesse et provisions. Un genoux à terre elle se releva en pressant le pas. Et derrière elle le groupe de blessés et de traumatisés suivit la marche. Bella ralentissait le groupe, sa blessure l’empêchait de marcher autrement qu'en titubant. Ralentir c'était dire adieux à la vengeance de l'armure. Elle sentait la tension dans l'atmosphère se grouper autour de sa personne et lorsqu'elle décida d'abandonner le trajet ce fut Izumi qui se déplaça en personne. D'un bras elle porta Bella sur son épaule droite à la manière d'un sac de patates et malgré les protestations de la capitaine elle ignora les revendications d'une femme prête à se sacrifier près du but, pour se concentrer sur la crique.

-Jack contacte Sanders par den-den dit lui de se tenir prête à embarquer dans les plus bref délais. Et demande lui si elle a bien livrée le colis en main propre avant que l'aurore ne se pointe.

Car désormais c'était le petit matin, le soleil annonçait également le moment de fuir. C'était maintenant ou jamais, le groupe de l'armure se cala contre les murs formant un cercle autour d'une sorte de petite grotte. A l'intérieur les vociférations d'une femme d'âge à ses larbins et le bruits des cargaisons qu'on chargeait confirmait l'hypothèse du navire. Izumi posa la femme capitaine à terre, ordonna en murmurant à un pirate de lui faire un bandage avec son vêtement et fixa John de son heaume. Elle pointa du pouce l'intérieur de la grotte et de l'index gauche le lieux probable du navire. L'autre comprit et trouva dans ses rangs une demi-douzaine de types encore en forme. Il les envoya avec l'armure tandis qu'il prendrait en charge la protection des blessés. Mine de rien ils étaient plus nombreux que l'avait imaginé à la base la blonde dans son bouclier amovible. La mutilation de Kakihara lui filait un mal de chien pas possible et son ventre même sans les aiguilles commençait à tacher de sang sérieusement son habit. Elle en fit abstraction une fois de plus, le sacrifice était préférable à une vie de regrets. Elle empoigna le flingue d'un gars sans son accord et sortit de son couvert sans outre forme de prévention, elle appuya sur la gâchette deux fois, le silex enclencha le mécanisme du pistolet et la poudre fit son office.

En pleins préparatifs de départ les hommes du lotus ne s'attendaient pas à une attaque surprise. Encore moins la présence d'une armure ensanglanté. Le premier des loubards tomba raide mort dans l'océan, le second encaissa une balle dans le bras avant de succomber d'un coup de Menteuse bien précis dans ses omoplates. Derrière Izumi les six compères surgirent comme des cabots de la mort, ils se jetèrent sur les criminelles qui lâchèrent les caisses avant de dégainer à leur tour. Mais l'armure laisse ces vermines à ses hommes, son regard est ailleurs, elle cherche la maquerelle la veille femme qu'elle voit monter en hâte sur l'embarcation. Magnifique création représentant un palanquin parfaitement habitable et visiblement préparé pour un départ rapide. Elle saute d'une caisse à l'autre avant d'accrocher sa carcasse en métal à la coque du navire et de se remonter sur place dans des gémissements de douleur, le sang coule à travers ses protections et fuyant même par endroits il rougit la mer. Lorsqu'elle monte elle se reçoit un coup de pied de Yin Fu en pleine poire, elle glisse et manque de tomber à l'eau. Se rattrape à une corde et entend le bruit d'une épée qu'on dégaine. Cette veille peau veut l'envoyer par le fond. Pas trop d'accord avec cette solution elle se hisse de justesse avant de dégainer en hâte son katana et Menteuse. Elle pare avec difficulté une estocade fourbe avant de riposter et de s'étendre dans un enchaînement d'escrimeuse et voilà que trois pas de plus lui font prendre l'ascendant dans ce combat final. Menteuse mord la chair de l'asiatique et tache la soie qui couvre son corps de sang, son propre sang. La veille femme, enfin veille pour l'armure, ne perd pas espoir et se jette sur la blonde. Celle ci effectue une roulade avant de se retourner et de fondre en piquet sur la maquerelle. Échec et mat, Yin Fu git au sol agonisante du mépris et de la haine dans ses yeux. Elle voudrait savoir, elle voudrait comprendre la raison de cet attentat mais Izumi ne veut plus. Parler ne sert à rien, que cette ordure meurt dans son sang et dans l'ignorance est la pire des souffrances. D'un coup de pied dans les côtes elle l’envoie valser dans l'eau. Les bulles de respiration de la gérante des prostitués s'arrêtent subitement. Alors c'est finit? Cette semaine de préparations, d'attaques sournoises pour ceci? Pour la mort d'une veille n'ayant rien demandée? Pour un tatouage du lotus à vie sur sa joue? Pour la perte d'une majeur partie de ses troupes dans une bataille coûteuse? Izumi ne se sent pas accomplie à ce moment, le vide de la vengeance et de la colère en elle ne se remplit pas. Pire il continue de croître, elle sait désormais qui est le coupable et le responsable envers qui elle doit diriger sa haine. Contre elle même, contre cette foutue boite de conserve n'ayant pas bien imaginé l'ampleur de ses actions. Contre cette petite sotte se vendant à un maître pirate pour venger une amie. Contre cette fille s'attachant à des gens alors que son passé lui indiquait le contraire, contre cette déserteuse laissant sa famille dans une attente infinie. Contre cette idiote pas capable de battre une chasseuse de prime. Contre cette armurière n'ayant rien fait de concret depuis le début de sa carrière. Menteuse la fixe, et dans la lame le reflet de sa propre personne lui est insupportable. Sa rage bouillonne et elle hurle sans se rendre compte que ce navire est remplit de richesses et de ressources, sans se rendre compte que les blessés de ses forces montent à bord. Sans se rendre compte de ses propres blessures.

Car elle se déteste et même si on lui parle, même si elle entends elle fait mine du contraire. Elle se renferme dans sa colère et laisse Jack le vieux manier le navire et diriger l'équipage du dimanche. Vivre lui est désormais insupportable, cette rédemption ridicule de tueuse ayant à sa charge trois gosses et une pute lui est d'autant plus détestable qu'elle se sait en vie avec eux. Une dualité entre son éducation et ses envies, entre un passé trouble et un présent en sang. Elle sait qu'aux contacts du quatuor aussi amusant que générateur d'amour elle se découvre sous un autre angle. Mais elle ne le souhaite pas ou alors elle se refuse l'éventualité du bonheur. Personne ne l'est ici sauf les dragons célestes, elle est l'armure ensanglanté ne montrant jamais son visage. Aujourd'hui elle arrache une victoire de justesse mais à quel prix?

Maintenant c'est à Red de prendre la révèle. Izumi s'est tuée à la tache, que le Roi vienne prendre ce qui lui appartient.

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Elle marche parmi les débris avec un regard remplit de haine à l'encontre des prisonniers rapidement maîtrisés par ses troupes. Deuxième fois qu'elle réussit un exploit, d'abord un marine véreux et maintenant deux organisations tombant à ses pieds pour elle dans un plateau d'argent. Les criminelles sont déjà en cours de transitions vers les prisons les plus proches. Elle remarque du coin de l'oeil à l'écart Alaba un fou furieux néanmoins pas dénué d'intelligence selon des rapports, serait il venu ici se suicider en emportant son collègue et rival Kakihara? Ce dernier semble très mécontent et fulmine d'une colère verbale qui réjouit Sissy. Elle lui décoche une droite avant de donner les instructions. C'est louche, depuis le début cette histoire sent mauvais. Mais elle n'a pas encore les réponses et elle se contente de cueillir ce beau monde. Les principaux ordures de l'île sont désormais sous contrôle et quoi que Alaba affiche une mine réjouit ne l'enchantant guère elle tourne les talons. Une médaille l'attend c'est sur et peut être même une promotion. Une arrestation massive qui marquera les esprits. L'élite vient de réussir un exploit que tous le retiennent. Les lauriers sont pour les siens, même si elle aimerait bien comprendre tous les rouages de l'histoire.

La loi martiale sera levée dès son départ dans une semaine.

La lune brille ce soir, brille et pourtant elle semble opaque et dans une maison de noble deux femmes se retrouvent, deux soeurs l'une portant un masque heureuse de retrouver sa cadette qu'elle enlace et surtout de dominer cette ville. Même si Red a avoir avec ces histoires elle s'en fout. Maintenant en revanche il lui reste autre chose à accomplir.

Réussir le miracle de faire évader Alaba jusqu'à elle.

Les ordres sont donnés.

La marine est heureuse, la criminelle aussi, ce beau monde ne sait rien de la vérité et personne ne s'est mit réellement les mains dans la merde.

L'armure elle au large dépérit mentalement.
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