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Darude sandstorm.


Comme il s’y était attendu, les nomades avaient d’abord été réticents à l’usage de leur terre sacrée pour les besoins de la révolution. Rafaelo avait bien pris la peine de ne pas parler au nom de l’Asherafi, afin de ne pas lui attirer de soucis. Il se contentait simplement de son rôle majeur dans la libération de la cité.

« C’est un sol sacré, il n’y a aucune raison de le profaner pour ton usage, Solomon … Rafaelo. Révolutionnaire. »

L’Issifi avait tranché. Il était certes imprudent d’aller aussi loin avec les nomades, mais l’assassin ne baissait pas les bras. Syrdaha était l’endroit idéal pour eux, surtout avec leurs dernières découvertes. Du sable de granit marin, une base non loin de Skypeia. Un centre qui se pourrait, à termes, être dédié à la formation et à l’entraînement des révolutionnaires. D’autant plus que les plans du Léviathan commençaient à le titiller depuis un long moment et il n’avait jamais pris le temps de poser ces informations-là. Alors qu’il s’acharnait à trouver un nouvel angle d’attaque pour son argumentation, un terrible tremblement de terre secoua la ville. Habitué à ces frasques, l’assassin fut cependant surpris que cela se produise en plein désert. Restait-il des requins des sables en vie ?

L’Issifi soupira, en secouant la tête.

« Pardonnez-moi, je dois aller m’assurer que tout va bien. »

Un léger sourire parcourut les traits de l’assassin, qui se ravisa aussi tôt. Les nomades avaient besoin d’aide ? Peut-être que … Il se releva d’un et emboîta le pas de l’ancêtre.

« Un soucis, Issifi ? »
se risqua le révolutionnaire.

« Plus ou moins. Cela se produit régulièrement depuis que les pirates ont commencé à explorer les souterrains de la cité. D’aucuns pensent que le terrible Djinn cherche à nous faire parvenir sa colère. La colère provoquée par l’infamie des forbans … » mumura tout bas le nomade.

L’assassin hocha de la tête. Il avait entendu parler de cette légende plusieurs fois, et n’y avait porté qu’une oreille distraite. Tout un tas de causes naturelles pouvaient expliquer cela. Il resta cependant aux côtés du chef sans rien dire, pendant qu’il allait inspecter les ruines. Ses alliés étaient entassés çà et là, profitant du couvert des ruines et de tentes en toiles pour se cacher, avec l’Enterprise totalement démantelé. Il ne restait rien qu’un tas de pièces vermoulues du navire, mais sa technologie était sauve. Il n’avait pas été difficile de le ramener à la faveur de la nuit, maquillés par le brouillard généré par l’assassin.

« Issifi ! Issifi ! Markil a disparu ! Mon tout petit, mon tout petit ! » rugit une femme dans l’assemblée.

Rafaelo haussa un sourcil, depuis quand les enfants étaient les bienvenus dans cette cité ? La nomination d’une femme étrangère en temps qu’Asherafi, guerrier sacré de la tribu, en la personne de Shaïness avait dû changer bien des choses. Ou alors étaient-ce lié à des rites qu’il ne connaissait pas encore ? Le vieux sage posa une main compatissante sur le visage de la pauvresse, lui murmurant des paroles de réconfort, puis il tourna son regard vers l’assassin. Cela ne dura qu’une seconde. Seconde que l’Issifi regretta aussi tôt.

« Ne vous inquiétez pas, Issifi. La vie d’un enfant n’est pas une monnaie que je compte échanger. Je m’occupe de trouver le gamin, je vous laisse vous occuper de votre peuple. Nous reprendrons notre discussion plus tard. Je … nous sommes là pour vous aider, ne l’oubliez pas. »

Ce faisant, l’assassin tourna le dos à l’assemblée qui s’était regroupée autour de la mère éplorée. Que dire de plus ? Il aurait, autrefois, peut être utilisé cette information à son avantage, mais il était père à présent. Rafaelo soupira, puis joignit les mains avant d’étendre son esprit à son entourage. Il repéra des voix dans la ville entière puis, rapidement, isola celle de l’enfant, perdu un peu plus loin dans les ruines de la cité. Ayant pris peur, le petit avait dû s’éloigner de sa mère qui l’avait perdu de vue. Il se sourit à lui-même. Il n’y avait rien de grave. Juste que …

« … grr … »

Un son surgit des entrailles, juste avant qu’une nouvelle secousse ne fasse trembler la ville. Chancelant, Rafaelo rompit sa concentration pour rester sur ses pieds. Il étendit son esprit de nouveau, en une fraction de seconde. Plus rien. La voix n’était plus là.

« C’est le Djinn ! Fuyez ! Fuyez ! Il a pris mon enfant, il va tous nous prendre ! » hurla la mère.

Le révolutionnaire leva les yeux au ciel, puis disparu dans un nuage de fumée. Il fut de retour quelques instants plus tard, portant un enfant d’environ quatre ans dans ses bras. Le bas de son corps était encore en fumée lorsqu’il se matérialisa au sein des nomades, qui esquissèrent tous un mouvement de recul, avant de se jeter à ses pieds, les mains sur le sol.

« Le génie ! Le génie des sables a ramené mon enfant ! » implora la mère.

Reprenant une forme humaine, l’assassin chercha le regard de l’Issifi, perplexe.

« Ce n’est que moi, Rafaelo, l’assass … Le révolutionnaire. Ne vous inquiétez pas, ce n’est qu’un fruit du dé… »

« Le génie des sables ! Le génie des sables va nous sauver du Djinn ! »
hurla un des nomades.

L’Issifi lui fit signe d’acquiescer puis lui intima de le suivre dans sa tente. S’esquivant aux esprits obtus des adorateurs, l’assassin constata que nombre des nomades n’étaient ni au courant de ses pouvoirs, ni au courant de son rôle dans les évènements de Syrdaha. À peine l’avaient-ils aperçu aux côtés de l’Issifi. Rapidement, une foule dense s’amassa autour de sa tente, avec un regain d’intérêt pour les étrangers accueillis par le vieux sage. Etaient-ils des suivants du génie ? Des esprits venus les aider eux aussi ? Et si ce qu’on racontait était vrai, ces vingt-et-une personnes qui le suivaient, au visage pâle et aux yeux clairs, venaient-ils vraiment de la lune ?!

« Désolé, Rafaelo … Comme tu as dû le comprendre, j’ai légèrement masqué votre rôle dans tout cela, ainsi que vos … pouvoirs. Cela aurait pu dégénérer … et bien comme cela. Je dois avouer que j’avais peur que vous usiez de cette influence de manière néfaste … Quoi que vous demandiez à notre peuple, ils le feraient par mégarde sur vos capacités … Je vous prie de ne pas agir ainsi. » implora le vieillard, ne trouvant pas de moyen autre pour arriver à ses fins.

« Je vous rassure, Issifi, là n’est pas ma volonté. Me faire passer pour autre chose que je suis dans la simple volonté d’arriver à mes fins … Heu … Retenez juste que je ne vais pas asservir un peuple pour faire ce qu’il me plaît. C’est contre mes convictions et ma cause. Si je dois vous convaincre de me laisser implanter mes hommes ici, ce sera dans une discussion d’homme à homme. Que mes hommes vous protègeront et que nous ne nuiront pas à votre sol sacré. » répondit l’assassin.

Le vieillard se détendit un peu, pas totalement convaincu. Il jeta un œil vers son entrée, s’assurant que nul mot ne pouvait parvenir aux oreilles de ses pairs. C’était très mal vu d’écouter aux portes chez eux, mais l’effervescence de la découverte des pouvoirs de Rafaelo pouvait pousser à tous les excès.

« D’autant plus que vous avez un véritable problème, sous terre, Issifi. Il y a bien une créature. Je l’ai entendue avant que la terre ne se mette à trembler. J’ai … aussi ce don, dirons-nous. »

Le nomade écarquilla les yeux de surprise, avant de se reprendre. L’assassin ne débordait pas de surprise. Il était, pour sa part, croyant et convaincu que le Djinn existait, mais préférait taire ces mots en présence d’esprits cartésiens comme ceux des révolutionnaires. Le fait que Rafaelo lui-même en parle était incongru.

« Je ne peux dire si les deux sont liés, mais en cherchant l’enfant, c’est ce que j’ai perçu. Autre chose, cette voix était localisée loin sous terre … et je doute que quelqu’un d’autre que moi puisse s’y aventurer. Je suis fait de fumée, après tout, et je peux aller quasiment partout. Si vous me permettez, je vous propose un marché. Je localise cette créature, je vous en débarrasse et en échange, vous nous laissez les souterrains de Syrdaha. Avec cela, nous pourrons vous assurer une protection indéfectible et un soutien logistique perpétuel. »

« Mais … c’est sacrilège ! On ne se débarrasse pas du Djinn comme d’une simple mouche ! Cette créature est le démon incarné, elle est la colère du désert, le destructeur de Syrdaha, elle est … elle est … »

« Et si je le pouvais, Issifi ? De toute manière, mes hommes sont ici sous votre protection pour l’instant. C’est un problème qui me concerne aussi. Sans compter cela, si un danger préoccupe mes alliés, il est de mon devoir de les aider. Etant le chef de cette unité et le guerrier le plus à-même d’accomplir cette mission, laissez-moi donc faire cela. »


« Vous n’étiez pas aussi généreux à votre arrivée ici … » contesta l’Issifi, étrécissant ses yeux.

« Beaucoup de choses se sont passées. Et je tiens à vous montrer ma bonne volonté car j’ai besoin de vous. J’ai besoin de tout cela. » fit-il en faisant tourner sa main.

« Soit. Occupez-vous de ce problème de tremblements de terre, et peut-être que je commencerai à vraiment vous considérer comme le génie des sables … Après tout, vous semblez bien à même d’exaucer quelques vœux. »

L’assassin lui sourit timidement, puis s’esquiva d’une révérence appliquée.
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Il avait fallu attendre un nouveau tremblement de terre pour pouvoir s’engouffrer dans une faille avalant du sable de la cité. Cela ne fut pas compliqué pour l’assassin, bien qu’il prît la précaution de laisser un peu de fumée dans son sillage pour ne pas être totalement avalé par la terre. De même, il avait fait attention à ne pas se retrouver au milieu d’un filon de granit marin. Il avait ainsi atterri dans une galerie ancienne comme le temps, où régnait une chaleur infernale. Il devait se rapprocher d’une poche de lave, ou quelque chose du genre. Il ne serait pas surpris de voir un volcan émerger, avec de telles secousses, mais la voix qu’il avait entendu le faisait douter quant à la possibilité d’une cause naturelle. Il se fit craquer la nuque et étendit ses sens, à la recherche d’une quelconque présence. Ce fut le son de chaînes qui vint à son oreille. Intriguant. Il perçut la voix qu’il avait entendu plus tôt, mais cette fois, il s’agissait d’une présence plutôt imposante. Une sorte de créature géante. Il soupira et entama sa marche sainte vers la tanière du Djinn.

Pourquoi tout se résolvait toujours par de la castagne ? Bon, certes, c’était lié au fait qu’il se dirigeait droit vers une sorte de monstre taillée comme une pyramide, mais même sur Skypeia il en avait été ainsi pour ses missions. Il entendait ses pas résonner dans ces galeries souterraines, visiblement creusées des éons avant sa venue. Il se demandait quel était leur utilité, surtout au-dessus d’un désert. Mais, surtout, il voyait une tout autre utilité à ces ruines. Lui qui comptait aménager une base souterraine dans les ruines, voilà qu’il était tombé sur un réseau qui facilitait déjà grandement les choses ! Enfin, s’il arrivait à convaincre l’Issifi … et s’il arriver à débusquer cette chose qui grommelait dans son coin, en causant séisme sur séisme.

Les sons de chaîne n’en finissaient pas. Il les entendait tinter de plus en plus fort. Il commençait, peu à peu, à se demander quelle était la vérité sur l’histoire du Djinn. Il ne tarda pas à le découvrir. Armé de ses seuls poings, l’assassin se retrouva, au détour d’un couloir, face à une salle gigantesque, creusée à même la roche. Elle était parcourue de filons de roche grise, mais son architecture trahissait le style Alabastien. Des statues en miettes, des structure pyramidales. Et, au milieu de tout cela, une cage gigantesque, enfermant une créature issue d’un autre âge. Elle semblait étrangement humaine, mais seul des grognements s’échappaient d’elle.

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Lorsque l’assassin mit son premier pied sur l’escalier qui menait à la chose, cette dernière darda sur lui ses immenses yeux rouges et se démena de toutes ses forces pour briser ses chaînes, tirant sur le mur où elle était attachée, faisant trembler l’édifice. Et, a fortiori, Syrdaha. Voilà qui expliquait le tout. Faisant fi de l’haleine de la bête, l’assassin resta à la contempler, pendant qu’elle déversait des cris de rage sur lui. Les liens finiraient par céder, un jour, même si ce n’était pas encore venu. Ce n’était en rien un Djinn, mais assurément les légendes avaient déformé l’existence de cette créature pour en faire un être quasi mystique, capable de détruire Syrdaha. Peut-être l’avait-elle déjà fait par le passé ? Pourquoi donc avait-elle été enchaînée ?

La bête était là depuis tant de temps que les écritures, racontant certainement son récit, s’étaient effacées, ne laissant que cette entité supposée immortelle pour témoin. L’assassin misait plus sur une hibernation d’une longueur incroyable et une faim insatiable qu’une quelconque mysticité de la chose. Cela ressemblait à quelques créatures qu’il avait pu voir sur d’autres îles. Des animaux étranges, et celui-là ressemblait à un croisement entre une chèvre et deux gorilles. Mais additionnés. Elle revêtait un harnais censé l’enchaîner. Il était facile d’imaginer qu’on avait pu prendre la chose pour une entité, des années auparavant. Mais l’assassin ne voyait là qu’un animal issu d’un autre âge.

« Tu parles ? »

« GRAOUUUUUUH ! »

« Hmpf. C’était bien ce que je me disais. Les pirates ont dû te réveiller, c’était pour ça que la cité était aussi peu habitée avant eux … on a fini par t’attribuer la légende mon gros. Faut dire que tu es assez laid pour ça. »

« GRAOUUUUUH ! »

« Qu’est-ce que je vais bien pouvoir faire de toi ? Je vais quand-même pas te tuer simplement parce que tu existes … »

« GRAOUUUUH ! »

« J’ai, en tout cas, jamais entendu parler d’un truc comme toi. »

« GRAOUUUH ! »

« Je sais, mocheté, mais j’ai rien à manger. Je vois bien que t’as les babines qui flanchent, mais pour un monstre comme toi, faut bien une dizaine de chameaux. »

« GRAOUUH ! »

« J’ai compris, ça suffit. De toute manière tes chaînes vont encore tenir long … Oh. »

« GRAOUH ! »


Dans un vacarme de tous les diables, les chaînes de la bête se rompirent, faisant trembler les cavernes comme jamais. Se ruant sur les barreaux de la cage, la créature les tordit au premier impact. Fronçant les sourcils, l’assassin n’avait plus le choix. C’était, en un sens, lui ou la bête. Mais il pensait surtout aux habitants paniqués du dessus, secoués par la rage sismologique de la bête. L’endroit semblait solide, et il doutait qu’il puisse s’effondrer. C’était plus la liberté de la créature qui l’inquiétait, alléchée par l’odeur de la viande fraîche et fumeuse qui se dressait devant lui. Deuxième impact, les barreaux se tordirent un peu plus. Le Djinn avait compris que ses crocs ne changeraient rien. Son poids et sa force brute, en revanche.

« Bon, Rafaelo … il va être temps de montrer ce que tu sais faire … » se murmura l’assassin.

Deux coups avaient fait à moitié le travail, il avait suffisamment de temps devant lui. Il ferma les yeux, inspira une profonde bouffée d’air, tandis qu’un léger fluide se glissait sur son épaule. Des jours qu’il s’entraînait à le faire apparaître spontanément, et à l’étendre. Il porta sa main gantée à son épaule droite, concentrant toute sa force dans un seul coup. Le haki s’étendit lentement sur son membre, puis l’assassin ouvrit les yeux. D’un seul coup, le fluide s’empara de ses muscles et glissa le long de sa peau. Troisième coup, la cage n’en aurait plus pour longtemps. Il ouvrit les yeux. Constata que sa main gauche était encore maculée de noir. Il avait … réussi ! Ah. L’assassin perdit aussi tôt son fluide, perturbé par le seul bonheur d’avoir réussi. Quatrième coup.

« GRAARARAARAARARARGH !!! »

La bête se jeta d’un bond colossal sur Rafaelo, toutes griffes dehors, toutes dents prêtes à le déchirer en menus morceaux.

« T’emballe pas, maintenant … je sais comment faire. » grogna l’assassin.

Il secoua sa main droite et le fluide jaillit. Il recouvrit son bras en une fraction de seconde. Les yeux incandescents de la bête se reflétèrent sur le jais du membre. Levant deux doigts devant lui, Rafaelo prépara son coup et, dans une détonation ahurissante, enfonça son poing dans la tête du Djinn. La créature, soufflée par la puissance de l’attaque, alla enfoncer un autre pan de la cage, puis rebondit contre le plafond, avant de s’écraser de nouveau contre la cage.

« Fais dodo. » fit l’assassin, tombant malgré tout à genoux.

Son fluide le quitta instantanément, il ne l’avait dompté que quelques secondes, mais c’était déjà suffisant ! La bête laissa échapper un soupir et quelques dents, elle était partie pour quelques heures. Rafaelo secoua la tête et se releva. Ce n’était pas le moment de voir des étoiles, il n’avait pas pris un seul coup. Il fit tourner son bras, s’assurant qu’il ne s’était rien brisé. Il n’avait jamais collé une telle beigne à une créature vivante, et se rendait compte que c’était peut-être la première fois qu’il usait du haki à son plein potentiel. L’entraînement supervisé par Andy avait porté ses fruits. Il n’avait eu besoin d’aucune émotion, d’aucun déclencheur. Seulement un déclic qui le mènerait, à terme, vers une maîtrise totale. Mais quoi qu’il en fût, il n’avait pas assez de temps : il lui fallait trouver un moyen de s’occuper de cette chose, et rapidement !
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La nouvelle de l’existence du monstre avait surpris l’Issifi au-delà de la commune mesure. Evidemment, cela avait lien avec plusieurs légendes et, débarrassées de la décadence du temps, ils avaient compris. La bête avait autrefois été vaincue et enchaînée, mais son caractère sacré évident en avait fait la bête sacrée de Syrdaha, jusqu’à ce que des décennies en fassent oublier jusqu’à son existence, mis à part lors de ses réveils brutaux, qui ne duraient jamais longtemps. L’Issifi montra alors à l’assassin un puit, vieux comme le monde, par lequel on adressait les prières au djinn. Il semblait que plus les offrandes étaient généreuses, plus la créature se calmait. Or, cela n’avait rien changé à leur situation : le puits avait été comblé par les pirates lors de leur occupation, et transformé en plateforme pour leur confort. Ils n’avaient pas compris l’intérêt d’un puits sans fond qui ne délivrait pas d’eau. Et l’Issifi non plus, mais maintenant cela s’éclaircissait : avec les dommages causés par les pirates, les offrandes, la nourriture, n’avait pas pu atteindre la créature et suffisamment l’apaiser pour qu’elle entre en phase d’hibernation.

« Mais vous n’écrivez jamais rien ? »

« À quoi bon, Rafaelo, nos légendes sont orales, et transmises depuis la nuit des temps. »

« Oui, enfin, si on avait su dès le départ qu’il suffisait de nourrir cette bestiole, ça m’aurait évité de lui éclater le visage contre un mur. Il va falloir lui préparer beaucoup de soupe. »


L’Issifi acquiesça. Tout serait mis en place pour nourrir correctement le Djinn, afin qu’il se rendorme au plus vite. Les révos, quant à eux, avaient gagné le droit de l’enfermer et de sécuriser la place.

« Si vous vous dédiez à la protection du Djin et veillez à ce qu’il ne sorte pas … Je pense qu’on peut considérer ça comme un devoir sacré. Et, si en plus de cela, tu as l’accord de l’Asherafi, Rafaelo … Enfin bref. Mon peuple te prend déjà pour un sauveur, pour le Génie des Sables. Ton aide a levé le mystère sur notre malédiction, après tout. Si vous me promettez de ne pas dénaturer la ville, de n’être qu’une ombre dissimulée dans la terre, dédiée à la protection de nos légendes … alors je pense que … je pense que cela ne dérangera pas nos dieux. Après tout, le sol de Syrdaha est sacré, c’est là notre berceau. Mais ses entrailles, nous les avons oubliées depuis tellement de temps … »

L’assassin acquiesça. Il avait encore fallu plusieurs jours de discussion pour en arriver là, mais il avait eu la sensation que le vieil homme avait juste besoin de temps. Besoin de vérifier que l’assassin tiendrait ses engagements, comme il l’avait fait jusqu’à présent.

« Nous guiderons tes frères jusqu’à toi, Rafaelo. Nous ferons en sorte que vous soyez protégés de la fureur du désert, tu en as ma parole. Ce n’est que la moindre des choses. Quant à vous, vous veillerez sur notre légende, sur notre Djinn … qui est maintenant apaisé … Si on peut parler ainsi. »

« Tu verras, Issifi, le temps fera que tu béniras cette alliance. Nous vous fournirons de quoi vivre, de quoi commercer. La guerre ne sera qu’un lointain souvenir, et la paix t’ouvrira les bras comme jamais. Tu fais le bon choix, et je n’aurai de cesse que de te le prouver. »


Et par une poignée de main, suivie d’une accolade franche, les terres de Syrdaha devinrent le gruau d’une nouvelle unité révolutionnaire. Cachée, secrète et avec des projets grands comme le monde.
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Les contacts avec Raven avaient été ténus depuis que Rafaelo lui avait appris qu’ils avaient ramené l’Enterprise à bon port. De destin qu’elle avait parlé, de Freeman. C’était évidemment une liste longue comme le bras de critiques, mêlés de quelques compliments adressés de mauvaise grâce. Shaïness avait réussi un tour de force, et Rafaelo n’avait pas grand-chose à y voir, sinon d’avoir resserré les vis plusieurs fois. L’assassin s’était alors attelé à la conception du projet Ourobouros d’arrache-pied, ne gardant contact avec ses autres collaborateurs que lorsque cela était nécessaire. Il avait tout d’abord fallu des semaines pour trouver un moyen logistique de stocker le sable et de protéger Syrdaha. La terre sacrée des nomades ne devait en aucune sorte être profanée, et il avait fallu de longues heures de négociation pour trouver un moyen de protéger la cité tout en effaçant les dernières traces des forbans qui y avaient autrefois élu domicile. Ça, et le retour au sommeil d’une créature qui avait fait des entrailles de la ville son lieu de résidence. Dans d’innombrable souterrains, dont la plupart étaient comblés par le temps.

L’oasis était enfoncée dans ce qui ressemblait à une ancienne roche volcanique, certainement issue d’une dorsale océanique des millions d’années avant eux, du moins c’était ce qu’ils supposaient. Rafaelo faisait toujours bien attention à ne pas se trouver trop proche des forages, fort de sa mauvaise expérience avec le sable de granit marin. C’était là qu’ils avaient trouvé le réseau de souterrains, propice à leur entreprise. Petit à petit, au fil des semaines, l’endroit s’était transformé en une véritable mine, où les coups de pioche étaient rythmés par les « oh » et « ah » des découvertes. Jamais révolutionnaire n’avait entrepris chose aussi incongrue que de piocher dans le désert, mais ici, à Syrdaha, trônait ce qui pourrait bientôt être un atout de taille contre le gouvernement. Ce n’était qu’une poudre instable, à peine suffisante à faire perdre le contrôle d’un utilisateur de fruit. Mais déjà, l’assassin voyait tout le potentiel de cette découverte. Combien cela de temps prendrait-il à présent pour percer le mystère du granit marin ?

Amaspa installa rapidement ses bureaux, et en lieu et place de l’oasis fut aménagé un grand passage secret, dissimulé dans les eaux. Toujours de façon à ne pas perturber la sacralité des lieux, les révolutionnaires s’étendirent donc sous terre. Cela ne fit que leur permettre de rester loin, cachés du soleil de plomb. Petit à petit, après avoir rencontré la roche, les lieux s’agrandirent. Au bout d’un mois, déjà, la majorité des révolutionnaires avaient quitté les tentes pour gagner des baraquements souterrains. Au bout de deux mois, les premiers laboratoires d’étude sélénite voyaient le jour. Trois mois plus tard, ce furent les tests sur le sable marin. L’assassin surveillait cela d’un œil placide, convaincu du bienfondé de son entreprise. Temps qu’il dédiât, quant à lui, à la poursuite de ses objectifs personnels. Il prit, d’ailleurs, bien soin à ce qu’un passage spécial soit aménagé pour aller nourrir le Djinn, et qu’il soit enfermé derrière un bunker sécurisé. Jusqu’à ce que les nomades décident quoi faire de cette chose. Tant qu’elle dormirait, ce ne serait pas un problème. L’Issifi était, d’ailleurs, bien d’accord pour ne pas la laisser sortir trop vite.

La distance avec Céline, et les remous du désert, ne lui permirent pas de prendre beaucoup de nouvelles de sa progéniture. Il se contenta de quelques rares visios où il put voir avec effarement à quel point ils avaient grandi. Cela ne fit que le conforter dans l’étude de ses nouvelles compétences. Il perfectionnait, grâce à sa mémoire, son apprentissage de la langue des ponéglyphes, même si sa traduction était encore chancelante. Il s’intéressa quelque peu à la technologie des sélénites et édifia autant qu’il put ses compétences scientifiques : l’ennui était souvent mortel lorsqu’on avait pas de thèse à mener dans ces souterrains. L’assassin attendait patiemment de faire son trou et que les choses se calment. Cela faisait maintenant plus d’un an qu’il était supposé être mort pour la majorité du monde …
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« Et ça c’est quoi ? »

« Ceci, très chère Amaspa, est le Léviathan. Du moins ce sont les plans que j’ai pu subtiliser à une époque. Agrémenté par mes propres notes lorsque j’ai pu le visiter, y’a un petit moment. »

« C’est ça que tu veux qu’on reproduise ? Mais c’est … un peu trop grand. Un éléphant dans un corridor si tu veux mon avis. On a ni le matériel, ni les moyens. »

« Un début, c’est un début. Je te confie ce projet parce que nous le nourrissons depuis plusieurs années. Il y a eu plusieurs idées, à une époque, mais aujourd’hui, cela pourrait nous aider à prendre notre revanche. Enfin, de toute manière, c’est comme tout ici : nous étudions prototypes et idées nouvelles. Avec le sable de granit marin, ta technologie, nous avons moyen, dans le futur, de pouvoir naviguer librement sur Grand Line, de pouvoir nous rendre plus rapidement sur une île en danger, de sauver plus de monde. Au lieu de faire une arme de destruction massive comme le Léviathan. »

« Ou on peut aussi mettre quelques canons. »


« Aussi … rien qu’un tout petit peu … »


On frappa trois fois à la porte.

« As, quelqu’un est là pour vous. »

La Sélénite soupira, commençant à remballer ses affaires.

« Ah, faites là entrer. Tu n’as pas à partir, Amaspa. Avec tout ce que tu as fait pour nous, je n’ai aucun intérêt à avoir de secrets pour toi. »


Elle appuya évidemment sur le ‘aucun intérêt’ mais décida de passer outre, pour cette fois. L’assassin était calculateur, souvent froid et maniaque sur ses affaires. Mais il s’efforçait de devenir un meilleur soldat de la liberté, combattant des années d’endoctrinement pour servir la véritable cause. Certes, il l’avait toujours fait. Mais par des moyens de moins en moins recommandables. Une révolution sur le carreau, ça vous changeait un homme.

« Cela faisait longtemps, Rafaelo. »

L’assassin adressa un signe de tête à la demoiselle, avant de s’échanger le salut révolutionnaire. Il avait ceci de particulier qu’il était encore un As, mais qu’il avait trempé dans tant d’affaires sordides de la révolution qu’il s’était fait des alliés parmi les atouts, à commencer par le Seigneur Ombre. Evidemment venait ensuite Raven, même si allié était un grand terme. Elle était venue là pour attester de l’évolution des travaux, pour s’assurer que tout se passait pour le mieux.

« On ne se connaît pas je crois ? »

« Si, si, c’est moi qui ai répondu au denden de notre fumeux ami, il y a quelques mois. Je suis Amaspa, la sélénite. »

« Ah, enchanté, sœur. »


Raven lui offrit son bras, l’accueillant comme une militante de la cause.

« J’ai entendu dire que tu étais la dirigeante de ce centre de recherche ? »


La sélénite roula des yeux, avant d’enfoncer son regard azur dans celui de l’assassin. Ce dernier la regardait du sourire goguenard d’un enfant pris sur le fait.

« Ce n’était pas vraiment officiel … » coupa Rafaelo, avant qu’Amaspa ne puisse contester.

« Mais je ne suis ni scientifique, ni qualifié pour cela. Je vais, de plus, devoir m’absenter sous peu. Il me semblait naturel de te donner cette responsabilité. De toute manière, tu gères les recherches ici. Il ne nous manque qu’un expert, ou connaisseur, du granit marin. Tu as pas ça dans tes cordes, Raven ? »

« Je dois bien avoir quelques connaissances promptes à nous venir en aide. Quelqu’un qui aurait déjà jeté un œil sur la question, je pense pouvoir trouver ça. Quoi qu’il en soit, attester de l’évolution de cette base n’était que le second but de ma venue. »


Ce faisant, Raven tendit un morceau de papier à l’assassin. Celui-ci, interloqué, haussa un sourcil.

« C’est une convocation ? On peut se faire convoquer ? »

« À vrai dire, Ombre a déjà formulé requête similaire te concernant. Il serait futile de dire que nous ne te considérons pas comme candidat au poste d’Atout. Toi, et Scarlett. Seulement, quelqu’un aimerait te rencontrer pour s’assurer que tu le vaux bien. Ceci est une vivre card vers un endroit dans les blues où tu devras te rendre. Un endroit où Freeman te contactera pour te confier l’endroit de sa localisation. »

« Freeman … »


« Freeman veut te rencontrer, oui. Mais il considère aussi qu’il est temps que tu reprennes en main tes hommes, Rafaelo. Va sur les blues, va à Goa. Et trouve ce que Freeman a caché pour toi. Ce faisant, il te contactera lui-même. »


L’assassin resta interdit quelques secondes. Les choses s’accéléraient. Trop vite pour lui. Il comptait bien partir, retourner sur les blues, mais … il avait encore à faire ! Notamment concernant un certain ponéglyphe et une certaine Reine.

« N’aies crainte, Rafaelo, tu as encore le temps. Lorsque tu seras prêt, cependant, sache que Freeman attend beaucoup de ta part. Tu as échoué, certes, mais ta fidélité n’est plus à prouver. J’espère que tu es prêt à passer à l’étape suivante. »

Le révolutionnaire acquiesça, avec un petit sourire. Bien sûr qu’il était prêt. Il était né pour cela. Et le projet Ourobouros ne faisait que prendre forme. Cette convocation tombait à point nommé, un peu trop même. Il soupira, attrapant la main que lui tendait Raven. Elle aussi avait fort à faire.

« C’était rapide. »

« Le temps est notre plus grand ennemi. À bientôt, je l’espère. Sur ce. Amaspa, j’ai été ravie de faire ta connaissance. Puisses-tu servir la cause autant qu’elle pourra aider ton peuple. »


Et d’un claquement de talons, Raven s’en fut. Ce fut comme si elle n’avait jamais existé : ne restait plus que cette vivre card qui pointait assurément vers Goa. Vers un endroit que l’assassin aurait aimé prendre le temps de visiter à nouveau. Mais le DRAGON avait raison. Il était temps de retourner sur les blues. Il était temps de mettre fin au règne de terreur d’Uther.
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