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Rallume ta flamme, Jaya !

    Une journée intensive nous attend… Que dis-je ? Plusieurs journées, un nombre d’heures de travail presque surhumain, mais c’est le minimum pour la réalisation de nos desseins. À vrai dire, je ne suis même pas sûr de tenir mes promesses. Oui, jugez-moi, bande de petites merdes, sauf que seule la réussite de la mission m’importe. Et encore, pas totalement, puisque je vais m’efforcer de ne perdre aucun homme.

    À croire que j’éprouve des sentiments…

    Quelque part, c’est pour eux que je me bats, ça serait bête de les laisser mourir. Ma vie d’homme libre est encore loin devant. Le chemin est encore très long. Parfois, je songe à arrêter toutes ces conneries, fuir loin d’ici et vivre une vie paisible. Au fond de moi réside une profonde haine, envers ce gouvernement, qui permet un commerce illégal d’hommes, de femmes et d’enfants. Aussi loin que ce foutu commerce existera, je me battrais pour faire de leur vie un enfer.

    Je mourrais pour une noble cause, me dit-on.

    « Par où commence-t-on ? » Me demande brusquement Belmud, qui me sort brutalement de mes songes.

    « J’aimerais avoir tous les canons dont vous disposez, leur portée, et pour commencer ça sera déjà pas mal. Dans un second temps, il va falloir me sortir tous les navires inutilisables, ou en rendre inutilisables, afin de créer une ligne défensive infranchissable. Mais les canons d’abord. »

    Jaya est une île largement équipée en armement, ce n’est pas ce qui m’inquiète. Non. La chose qui m’inquiète est l’ancienneté de ces dernières, puis la capacité des hommes à les utiliser. Il va falloir expérimenter et s’exercer dessus. Le pire, c’est que c’est la partie « simple » de l’organisation. L’épave de navires va être, à mon sens, le plus gros chantier mais le plus important.

    Mais les canons d’abord.

    Après un certain temps d’attente, alors que le maire de la ville semble déjà se préoccuper des navires, je vois arriver les premiers canons. Je ne m’y connais pas tellement, mais je dirais que ce sont des canons 36 livres et ils doivent peser dans les trois milles kilos. C’est tout ce que je sais, ce sont les canons les plus courants dans notre monde.

    « Portée des canons ? » Questionné-je.

    « Aux alentours de 3500 et 3700 mètres. » Rétorque un citadin.

    Je tiens mon menton de la main droite, tandis que ma main gauche reste dans la poche. Je réfléchis. La portée des canons peuvent varier d’un tir à l’autre… Cela manque de précision. Par sécurité, nous pourrions placer la ligne d’épaves à 3100 mètres, mais j’imagine que ça dépend des marrées… À moins que…

    « Hum… Appelez-moi les architectes, les chefs de chantier… Nous avons du pain sur la planche. »

    « Tu veux faire construire une statue à ton effigie, ô grand Ragnar ! » Se marre Sueto.

    Je l’avais presque oublié ce vaurien.

    « Ça pourrait être un magnifique leurre, cela dit. » Se moque Maria à son tour.

    Bande d’enflures.


    « La chance vous sourit, je manque de temps pour en perdre avec vous… N’oubliez pas les sessions que je vous mettais sur Little Garden, gamins. »

    Leurs visages se crispent, se ferment, puis se rabaissent. Après quelques injures qu’ils me balancent à voix basse, comme si je ne pouvais les entendre à cette distance, ils retournent vaquer à leurs occupations. Le temps d’un instant, leur présence m’a quand même bien soulagée, car la journée est loin d’être terminée.

    « Vous m’avez demandé ? » Me demande un individu dans mon dos, sans doute un des architectes.

    « Bonjour. J’ai besoin de vous pour réaliser des plans de tourelles capables de contenir les canons en hauteur sans s’écrouler par le poids de ce dernier, rapides à construire et avec une certaine hauteur pour assurer la portée minimale que nous avons estimé. Est-ce possible ? »

    « Le poids des canons, s’il vous plaît. »

    « Hum… 3200 kilos, à peu près. »

    « Longueur du canon ? »

    « Un peu de plus de trois mètres. »

    « Je vous remercie. J’étudie ça avec mes collègues et je reviens vers vous. » Conclu-t-il avant de s’en aller.

    « C’est moi qui vous remercie. » Marmonné-je. Il est déjà trop loin.

    Pour les canons, j’ai un bon ressenti. Ce n’est pas quelque d’irréalisable à mon sens. Cependant, pour ce qui est des épaves, je n’ai pas de nouvelle de Belmud depuis quelques temps. Qu’en est-il ? Est-ce impossible ? Rencontre-t-il des difficultés ? Il m’a assuré qu’il ferait tout son possible. J’ai une entière confiance en son jugement. Mon den-den sonne.

    « Ragnar ? C’est Belmud. À quelle distance veux-tu que soit l’épave ? »

    « 3400 mètres. « 

    « Sois levé à la première demain. » Puis il raccroche.

    Il m’a l’air bien occupé le Belmud. Il semble vouloir me montrer quelque chose, c’est plutôt bon signe. Levé à la première heure je serais, pas d’inquiétude à avoir là-dessus. En tout cas, les vestiges de l’époque où Jaya était une île phare de la piraterie sont essentiels à la réussite de notre mission. Le nombre de canons est plus que suffisant, il ne nous restera plus qu’à les tester dès demain.


Dernière édition par Ragnar Etzmurt le Ven 16 Juin 2017 - 19:52, édité 2 fois
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    Le lendemain matin.

    Je sors de ma cabine, sur le navire, où je loge en permanence. Comme d’ailleurs l’ensemble de l’équipage, sauf ceux qui ont le luxe de se payer une chambre à l’auberge. Pensant être le premier debout, je suis stupéfait en voyant Suelto et Maria s’entrainer sur le pont principal. Leur niveau est sensiblement le même. Personne d’autre n’est levé, c’est l’occasion parfaite.

    Je dégaine ma lame de ma hanche, et sur le mouvement, projette une lame de vent en direction de mes fidèles amis. Maria passe en-dessous et continue sa course vers moi, tandis que Suelto passe au-dessus à l’aide d’un saut, cette fois-ci armé de son fidèle fusil. C’est marrant de les voir s’agiter de cette manière alors que leur chance de me vaincre est nulle, surtout avec les facultés de mon fruit du démon, et c’est d’ailleurs pour cette raison que je me refuse de l’utiliser avec eux.

    Le rouquin tire, Maria m’attaque en même-temps avec sa lame. J’esquive facilement la balle grâce au haki de l’observation qui me permet d’anticiper la trajectoire de celle-ci, le tout en parant également le coup de Maria. Assez joué. Je commence à tournoyer sur moi-même, créant une sphère projetant des lames de vent, qui repoussent Maria et les assauts de Suelto.

    « Entraînez-vous davantage, ça ne sera pas de trop. » Dis-je en me moquant. « Pardonnez-moi, le travail m’attend. »

    Et en effet, une véritable armada déboule juste à côté de nous, avec en tête Belmud, qui manoeuvre tout ce bordel. En regardant de plus près, ce ne sont que des navires délabrés, vides, trainés par les quelques navires en bon état. Le maire de la ville laisse apparaître un léger sourire avant de poursuivre sa route. Je monte jusqu’à la vigie pour suivre l’opération de prêt.

    À l’aide d’une longue-vue, j’assiste à tout cela sans en rater une miette. C’est impressionnant. Une ligne de navires se forment, d’autres arrivent encore, ce qui me semble beaucoup dans un premier temps, jusqu’à ce que j’aperçois les canonniers qui préparent les canons dans un second temps. Qu’est-ce qu’il se trame ? Je me fluidifie, une marre d’encre tombe brusquement sur le pont principal, provoquant la surprise chez Suelto et Maria, avant que celle-ci ne se déplace avec vitesse jusqu’aux canons.

    Je retrouve ma force humaine et observe silencieusement. L’envie de les interrompre me vient, sauf que j’imagine que Belmud a un plan en tête, c’est lui le charpentier. Les bras croisés, je regarde tous ces hommes déjà en place, prêts à tirer au signal de leur chef. Plus je regarde au loin, plus je crois comprendre.

    Un homme avec une longue-vue annonce l’ordre de tir, s’en suit alors des dizaines de tirs simultanées en direction des navires en-face, après bien sûr que les autres navires en bons états se soient dégagés de la zone. Des boulets vont au-delà des limites, tandis que d’autres atteignent certains navires qui coulent. Pourtant, personne ne semble surpris. Il semblent que ce soit volontaire au contraire.

    Je comprends. Une ligne d’épaves visible, mais également invisible dans le cas où l’ennemi se défait aisément de la première. En fonction de la puissance de l’ennemi que nous accueilleront, il est fort probable qu’avec du temps, ils finissent par détruire cette ligne défensive, et c’est pour cela qu’elle ne sert qu’à les retenir le plus longtemps pour leur infliger le maximum de dégâts.

    La ligne, encore en cours de construction, c’est bon. Les canons, une fois les petites tours en place, c’est bon. Qu’est-ce qu’il nous manque ? Un moyen de transmettre un message clair et concis au gouvernement. Quel message envoyer ? Et sommes-nous prêts à l’envoyer ? Je dois en discuter avec les leaders.


Dernière édition par Ragnar Etzmurt le Ven 16 Juin 2017 - 19:53, édité 1 fois
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    « L’avancée des manoeuvres et des mises en place te conviennent, Ragnar ? » S’interroge Belmud.

    « Eh bien… La ligne d’épaves faite à partir d’épaves de navires inutilisés ou trop abîmés stockés sur l’île me semble extraordinaire. C’est parfait. Quant aux canons, de toute évidence, ils peuvent aller au-delà de la ligne, plus encore lorsque les petites tours seront enfin achevées. Reste encore à former les canonniers face aux différentes attaques à prévoir. »

    « Tout baigne, alors ? » S’exclame Sam, comme un abruti.

    « Non, Sam. Tout ne baigne pas. Il reste encore à envoyer un puissant message à nos amis du gouvernement, sans ça, ils continueront de croire que nous ne sommes que des petits citadins révoltés mais inoffensifs. »

    « Que suggères-tu ? » Tempère Belmud.

    « Tu m’as parlé d’un type qui te posait régulièrement des problèmes… Le roi de Jaya, c’est ça ? »

    « M’en parles pas, ça me file des maux de tête. »

    « Une vie plutôt oisive, qui n’a pas réellement de sens puisqu’il reste terré dans cette élégante auberge. Excepté t’emmerder, ce type ne sert à rien et n’a aucune valeur sur cette île… Je suis même persuadé que la plupart des citadins ne connaissent pas son existence. Un roi qui règne dans le vent. »

    Le silence qui règne à nouveau semble approuver mes propos.

    « Ce que je suggère, c’est un assassinat. »

    Les yeux s’écarquillent.

    « On le tue, on envoie les pièces détachées au gouvernement, et croyez-moi qu’ils comprendront que nous sommes sérieux. »

    « Ola… Ola… Ne t’emporte pas, ami de la révolution. On ne tue pas les gens comme ça, ici, qui plus est le roi. »

    « Ne te serais-tu pas attaché à lui en répondant à tous ses caprices, Belmud ? » Demandé-je de manière impertinente.

    Il réfléchit quelques instants. Sam semble approuver, Varnor également.

    « Qui s’en charge ? » S’exclame-t-il soudainement. « Aucun des dirigeants ne doit le faire, il est hors de question que nous soyons mouillés dans cette sombre affaire. Sérieusement, Ragnar, ça ressemble à de la barbarie d’agir ainsi. »

    « N’était-ce pas de la barbarie d’envahir l’île comme ils l’ont fait ? Ne me réponds pas que ce n’est pas une raison pour répondre de la même manière, car tu sais aussi bien que moi la diplomatie ne marche pas avec ces minables. Le plus triste dans cette histoire, c’est que tout au long de ma courte vie, les seuls moments où j’ai pu être diplomate, ce fut avec des pirates, voire des civils, mais jamais un membre du gouvernement. »

    Belmud baisse légèrement la tête.

    « S’il faut se salir les mains, je le ferais sans problème, elles sont déjà bien tachées de sang. Donne-moi ton veto et je m’en occupe dès que tous nos préparatifs seront achevés. »

    Les trois hommes se concertent, je vois les visages se crisper. Je ne suis pas inhumain, je suis conscient que c’est moche de devoir en arriver là, mais il faut savoir ce qu’ils veulent vraiment. Je n’ai pas le temps d’éprouver le moindre remord, je dois tout encaisser, prendre sur moi et faire le point seulement quand tout ça sera fini.

    « Nous acceptons. » Qu’ils me répondent en symbiose.

    Forcément, je vous mâche le boulot.


Dernière édition par Ragnar Etzmurt le Ven 16 Juin 2017 - 19:56, édité 1 fois
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    Trois journées plus tard.

    « Oyyy ! Tête d’encore ! Viens voir par là, c’est beau ce qu’il se passe. » Hurle Suelto.

    J’approche avec lassitude, les mains dans les poches, en train bailler comme un vieux chien que l’on réveille de sa sieste. Je passe des nuits de merde, le tout causé par mes tourments, ma conscience qui a décidé de s’immiscer dans ma vie. Au diable les les principes de bonne conduite, je n’ai que faire de tout ça. Ils seront bien content d’être enfin « libres » et tous en vie. Alors pourquoi m’emmerder avec toutes ces questions qui me rongent de l’intérieur ?

    Mais en arrivant sur le lieu des installations, je suis totalement scotché face à l’étendue des travaux réalisés par l’ensemble des types. Je sors un mouchoir de l’une de mes poches, afin d’essuyer les quelques sueurs froides qui dégoulinent le long de mon front. L’excitation s’empare de mon corps, provoquant des frissonnements intermittents, à l’idée des possibles batailles qui auront lieu ici.

    Une ligne de dix petites tours, chacune équipée d’un canon, visant toute l’entrée dans la zone du port de l’île. Les navires rentrent au niveau de « Mouth Bay », une petite cavité - la seule - qui permet d’entrée dans l’île. L’épave de navires est placée juste à la sortie de cette cavité, ne laissant à l’ennemi aucun moyen de contourner. En face, à quelques kilomètres à portée de tir, des pontons où se trouvent les canons. Le pire, c’est que des soldats de ma faction peuvent très bien se cacher dans les bois, parallèlement à l’ennemi et tirer au fusil sans être vu.

    J’esquisse un sourire. Des plans, des scénarios fusent dans ma tête. Je me réjouis d’avance. Mais pour l’heure, un entraînement concernant le chargement rapide des canons doit se faire. Également un plan d’évacuation des pontons. De toute évidence, j’ai beau me dire que le plan est parfait, je sens qu’il va y avoir des combats sur la terre ferme. Je ne sais pas comment, ni pourquoi, je le ressens. J’ai promis qu’aucun citadins ne mourra ce jour-là, je tiendrais ma promesse.

    Sam s’occupe de la « préparation physique » de ses hommes, notamment de la nage qu’ils auront à effectuer - ou pas d’ailleurs. Les pauvres, les longueurs qu’ils se bouffent, je ne les envie pas. Je suis d’office exclus de cette connerie, mon fruit du démon m’empêchant de me baigner. Puis… ça pas très fun avec ce gros barbu aux dimensions physiques hors normes.

    Le groupe est divisé en deux : l’un nage, tandis que l’autre s’entraîne à charger les canons le plus rapidement possible. Au bout d’un certain temps, la rotation s’effectue. Suelto s’occupe de l’organisation de l’entraînement aux canons. Et Maria… bronze sur transat et se manucure les ongles. Je me place juste au-dessus de sa tête, laissant ma tête fondre d’encre, à cause de cette épouvantable chaleur. Ça se tartine sur sa gueule, elle devient totalement hystérique pour mon plus grand bonheur.

    « Merdia… Tu fais chier, pendejo ! Elle s’était enfin calmée. » Dit Suelto en déprimant.

    Honnêtement, j’ai bien besoin de ça, là, maintenant. Ce soir m’attend une mission qui me déplait particulièrement. L’assassinat, c’est pas tellement mon truc. Tuer des gens, si. Enfin en combat à la régulière. En fait, j’estime que lors d’un combat, mes adversaires savent qu’ils peuvent potentiellement mourir avant de s’y engager. Or, là, je vais devoir tuer un type qui pense vivre encore de longs et beaux jours. Et ennuyants aussi. Finalement, je lui retire peut-être ce cauchemar.

    Tous les moyens sont bons pour justifier mes atrocités. Enfin bref, cette longue et fructueuse journée s’achève petit à petit, et il est temps pour moi de me préparer à la plus prestigieuse de mes missions… Rafaelo, tu serais tellement fier de moi en voyant ça, toi qui m’a partiellement initié à ton domaine de prédilection. Passionnant, vraiment. Pas du tout. À ma gueule, on doit voir à quel je suis motivé à faire ce que je vais faire.

    Bon, allez, c’est pas comme si j’avais quoique ce soit à préparer. Je marche péniblement vers le centre de la ville, en direction de cette fameuse auberge de « luxe ». À priori, celle-ci est facilement reconnaissable, enfin c’est pas comme s’il y en avait la masse ici. Jaya, du moins la cité « Caravelle », est une cité en reconstruction et donc pas excessivement développée. L’auberge est d’ailleurs temporaire, dans le sens où d’autres biens plus luxueuses sont en construction.

    Les « chefs » de la cité m’ont de toute manière indiqué avec joie la localisation du lieu. En dix minutes de marche, j’y suis déjà d’ailleurs. Le soleil n’est pas totalement couché, j’en profite pour me prendre une pinte pour décompresser et faire passer le temps. J’agis la nuit, c’est là que je suis le plus productif pour ce genre de chose. Enfin, je dis ça comme si j’étais un habitué du métier. Fait chier ! Je divague.

    Le soleil disparait petit à petit, je pensais voir la rue se vider mais elle se bonde au fur et à mesure que le soleil s’éclipse. Quel jour sommes-nous ? Les gens ne bossent pas demain ? Ma perception dans le temps est complètement altérée. Je finis malgré tout par me lever, jeter maladroitement quelques pièces, puis m’avancer vers l’auberge située en face. J’y entre.

    Tapisser de rouge, la salle d’accueil est éclairée par de grands chandeliers, assez élégant. Au guichet, se tient un homme tout aussi élégant, qui me sourit dès mon entrée dans l’établissement. Une ambiance plutôt chaude et tamisée. Je m’approche lentement du pupitre en affichant un sourire cordial pour ne pas paraître suspect. Sourire est la dernière chose à laquelle j’ai envie.

    « Bonsoir monsieur, bienvenue. Que puis-je faire pour vous ? »

    « J’aimerais une chambre pour la nuit, s’il vous plaît. »

    « Très bien. » Il se retourne pour récupérer une des clefs accrochées au mur. « Chambre 320, troisième étage, à droite au bout du couloir. »

    Je le remercie et monte tranquillement jusqu’au troisième étage, jouant avec la clef.


Dernière édition par Ragnar Etzmurt le Ven 16 Juin 2017 - 19:57, édité 1 fois
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    Belmud m’a indiqué où se trouve la chambre du roi. Bien évidemment, elle se trouve au dernier étage, c’est la suite la plus grande et elle est gardée par deux gardes. J’espère ne pas être trop gêné par ces derniers, ça pourrait mettre ma mission en péril. Je monte les marches, songeur, puis je ferme les yeux pour me concentrer davantage sur mon haki. Deux hommes au bout du couloir, stoïque visiblement.

    À peine l’étage atteint, avec deux doigts que je pointe à l’instar d’un flingue, je tire deux boules d’encre qui éteignent les chandeliers. De là, je ne perds pas plus de temps, je profite de l’effet de surprise et de mon haki pour me déplacer rapidement vers les deux types. Je vois distinctement leurs silhouettes qui cherchent à comprendre, mais c’est bien trop tard pour ça. Le premier se prend mon poing profondément dans son diaphragme, tandis que l’autre se prend un violent avec le profil de ma main, et ce dans la nuque. Ils s’écroulent.

    Je me liquéfie et entre dans la suite en passant par la serrure. En me reconstituant, je reste surpris par la présence de ce dernier, posé à l’entrée de sa terrasse, buvant son verre de vin, probablement. La lune illumine cet homme qui va mourir. Sans un bruit, je l’observe. Il n’a pas encore remarqué ma présence, les pénombres me cache.

    « Marko ? C’est toi ? » Demande-t-il soudainement.

    « Malheureusement pour vous, monseigneur, je ne suis pas Marko. »

    « Qui êtes-vous ? » S’interroge-t-il en se levant précipitamment.

    « Je suis la mort. » Dis-je en laissant apparaître ma lame.

    « Marko ! Roberto ! » Hurle-t-il.

    « Ils ne viendront pas. »

    « Qu… Qu’avez-vous fait ? Que me voulez-vous ? »

    Inutile de parler. Plus on discute et plus il est difficile pour moi d’agir. Je dois me dire que c’est un sale type, sans ça, le tuer me parait impossible. Et puis merde, il fait parti du gouvernement, c’est probablement un de ces fils de riche qui ne connaissent rien à la pauvreté de ce monde. Pourquoi aurais-je de la compassion pour ce genre de type ? Qu’il crève. Faire preuve de compassion, c’est me tirer une balle dans le pied.

    « Ne posez pas plus de questions. Vous allez simplement mourir. Cependant, votre mort contribuera à quelque chose de gigantesque, monseigneur. »

    « Qu-Quoi ? Mais que diable me racontez-vous ?? »

    J’approche lentement.

    « Non… Non ! N’approchez pas ! »

    Réaction totalement naturelle. J’accélère d’un seul, le saisissant par la gorge, je le surélève vers le plafond. Il tente de se débattre, mais il ne fait en réalité que gesticuler. Je sens la vie disparaître en lui, c’est une horrible qui sensation qui me traverse le corps entier. Des larmes coulent de son visage. Je tente de rester stoïque, mais je dois admettre que ça m’atteint au plus profond de mon âme. Je sers davantage pour accélérer ce cauchemar.

    Plus aucun mouvement. Son regard est totalement vide, seules larmes continuent de couler. Finalement, il tenait à la vie plus que je ne l’imaginais. Je lâche le cadavre et contemple mes mains avec beaucoup de désarrois. Je ne réalise pas tout à fait ce que je venais d’accomplir. Comment des types peuvent faire de cela un métier ? Rafaelo, quel est ton secret ? Je culpabilise profondément.

    J’enroule le corps dans des draps, puis je sors discrètement par la fenêtre avec ce dernier sur mon dos. Sa fenêtre donne sur un espace totalement dégagé, remplit de végétation et sans personne pour m’enquiquiner. Je saute de la terrasse. Je me réceptionne sur des branches d’arbres, je saute sur la suivante, tel un petit singe que je ne suis pas. Mon navire se trouve de l’autre côté, je dois effectuer un long détour. Au moins jusqu’au terrain vague, d’où j’effectuerai certainement le découpage.

    Quelques heures plus tard.


    Me voilà assis sur un rocher,  loin de tous les regards, face à ce corps sans vie. Ma lame tournoie grâce au mouvement de mon poignet. J’hésite à faire ce que je vais de toute évidence faire. Il n’y a pas de retour en arrière possible. Un seul objectif, qu’importe le moyen pour y parvenir, je le ferais.  Je redresse le corps du roi contre le rocher dans lequel j’étais posé précédemment. Me tenant debout, face à ce dernier, je ferme les yeux, et d’un mouvement net, je tranche sa tête et le rocher également.

    La tête au sol regarde en ma direction. C’est une image assez abominable qui se présente. Les larmes commencent à me monter, je pose un genou au sol. Je perds mes forces, à tel point que j’ai l’impression d’être pris dans un raz-de-marée émotionnel. Seule une goutte s’échappe. Ce n’est pas le moment de flancher. À l’aide ma fidèle arme, je me redresse, saisis la tête que j’enroule dans les draps, puis je retourne au bercail.


Dernière édition par Ragnar Etzmurt le Ven 16 Juin 2017 - 19:58, édité 1 fois
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    « Oyyy ! Enfoiré de pendejo ! Où est-ce que tu as passé la nuit ? » Me surprend Suelto, sortit de nulle part.

    « Tiens. » Dis-je envoyant la tête emballé. « Mets ça au frais. »

    « Hein ? C’est quoi ? T’as ramené à bouffé ? »

    Le crétin. D’ordinaire si clairvoyant, j’ai comme l’impression que Maria le rend complètement débile. Sans perdre un seul instant, il déballe le tout et tombe nez à nez avec la tête du défunt roi. En relevant sa tête, il peut me voir dormir par-dessus bord. Depuis le temps que ça dure, je ne pouvais plus me retenir. Et encore une fois, je le dis, ce n’est pas l’acte en lui-même qui me dégoute, mais bien d’avoir tué un type sans défense.

    « Putain… Tu l’as finalement fait, pendejo ! Le petit Ragnar devient un homme. »

    « Ferme ta putain de gueule, Suelto… Vraiment. »

    Il semble digérer la chose mieux que moi. Les types d’Aeden sont vraiment formatés à tout faire. Je ne suis qu’un pauvre ex-marine qui vit assez mal l’idée d’assassiner un type totalement ringard est inutile. Personne n’est inutile, ça va à l’encontre de ce que je défends, mais en même temps il ne servait pas à grand chose non plus.

    Quoiqu’il en soit, c’est le seul à m’avoir vu dans cet état, ça doit le rester. J’ai besoin de dormir un peu. Une petite sieste et j’irais m’occuper du message. Je manque de lucidité pour agir de manière efficace. Ma cabine se trouve juste devant moi, je la franchis sans me retourner, puis je ferme aussitôt la porte. Avant d’oublier, je sors une feuille de papier, une plume et de l’encre, à présent prêt pour rédiger une lettre. Mais rapidement, après quelques lignes, je m’endors comme un enfant.


    Deux bonnes heures plus tard.


    Les chants de mes hommes qui s’attèlent à leurs tâches me réveille brusquement. Ce n’est d’ailleurs pas plus mal. Je relis brièvement ce que j’ai déjà pu écrire avant de m’y remettre. Rassurez-vous, ce n’est rien de bien travaillé, juste une lettre pour faire clairement comprendre à ces entêtés du gouvernement que Jaya ne leur appartient pas. La tête de leur collègue devrait parler plus que la lettre. Et oui, je digère un peu mieux mon crime.

    Allez, je signe à mon nom et on y va. En me racontant l’histoire de l’île, Belmud m’a indiqué que le gouvernement a tenté de créer une base militaire. Elle existe belle et bien, mais un peu plus reculée dans les terres, et probablement peu gardée. J’imagine que ça sera parfait pour leur laisser un petit colis à transmettre « à l’attention de leurs supérieurs ».

    Je quitte ma cabine. Chacun me salue, il y a du mouvement, c’est agréable à voir. Comme si je lui avais demandé, Suelto me ramène le colis parfaitement emballé. Je lui laisse le commandement du navire le temps de mon excursion. D’après les nouveaux maîtres de l’île, la petite garnison se trouve entre la forêt et la cité, mais que des pirates se trouvent également dans la forêt, méfiance.

    Je repasse donc par ce fameux terrain vague où j’aime me ressourcer. De là, je sors ma longue-vue pour tenter de repérer les bâtiments de cette garnison. Et il s’avère qu’après un bon moment de recherche, je la vois enfin dans un coin encore plus reculé que je l’imaginais. L’herbe est assez haute dans les environs, du moins elle l’est jusqu’à l’entrée de la garnison où elle est parfaitement tondue. C’est ici que je pose le colis, le tout accompagné de la lettre.

    « OOOOOY ! SORTEZ DE VOTRE TANIÈRE, MINABLES MARINS ! » Que j’hurle de toutes mes forces.

    Aussitôt, je me liquéfie et retourne dans les hautes herbes d’où j’observe la scène qui suit. Quelques petits soldats sortent hésitants, armés de leurs fusils, puis scrutent les horizons sans rien trouver, si ce n’est une lettre avec un colis emballé. L’un lit la lettre, l’autre se précipite sur l’emballage, qu’il lâche immédiatement après l’avoir ouvert. Écoeuré, il file vomir un peu plus loin. Celui en possession de la lettre, après cité mon nom à plusieurs reprises, ordonne que l’on contact les supérieurs.

    Ma mission est accomplie. Je m’en vais retrouver mes hommes, toujours sous ma forme liquide, le temps de traverser le terrain vague.
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    La nouvelle a fait le tour de l’île : le roi de Jaya a été décapité par un certain Ragnar Etzmurt, un révolutionnaire pas totalement inconnu des autorités, qui revendique une disparition totale de trace du gouvernement sur ce lieu. Cette nouvelle est bien évidemment remontée dans les hautes sphères, et la réponse fut brève et sans précédent, provoquant la crainte des citadins. Mais le jeune révolutionnaire, sûr de lui, rassure tout le monde et motive les troupes. Les jours passent, jusqu’au jour tant attendu…

    « NAVIRES DE LA MARINE EN APPROCHES ! » Hurle Suelto de son perchoir.

    Un autre homme souffle à la corne-muse, tout le monde s’active dans le port et dans les pontons créés à l’occasion. Les équipes sont rapidement formés au niveau des canons, les citadins non concernés se mettent immédiatement en sécurité comme préparés les jours précédents. Pour le moment, tout se passe exactement comme à l’entraînement. Mes hommes se chargent en armes, maintenant prêts à partir, je les retiens quelques instants.

    « Messieurs, n’oubliez pas ce que nous avons préparés. Un groupe avec Maria, l’autre avec Suelto. Si ça c’est compris, quatre-vingt-dix pour-cents de la mission est réussite. Méfiance aux canons ennemis, vous restez cachés et à couverts, une salve de tirs des deux côtés, puis éventuellement une deuxième sous le commandement de vos superviseurs, et vous filez immédiatement. Ils risquent rapidement de vous tirer dessus, hors de question de périr aussi bêtement, c’est prévisible. Visez bien, rendez-les complètement fous. Que les dieux vous préservent, mes frères ! »

    Je prends le temps de réexpliquer certaines choses à ces bons à riens. C’est vrai, ils seraient capables de tirer, rester sur place le temps de recharger leurs armes, puis se manger des boulets en pleine face, presque à bout portant. Heureusement, j’ai totalement confiance en Suelto et Maria qui vont gérer cette situation à la perfection. Ce sont mes meilleurs éléments. Ils partent rapidement se répartir au niveau des barques et partent à l’aventure.

    Pour ma part, je rejoins Belmud et Sam au niveau des pontons, d’où nous observons et commandons les assauts. Pour l’instant, les navires ennemis ne sont pas encore arrivés. Visibles à la longue-vue, oui, mais soyons patients. Nous les assaillirons seulement lorsqu’ils se taperont l’épaves de navires dissimulés sous l’eau. Nos attaques seront organisées de telles sortes que l’ennemi n’ait pas le temps de riposter ou penser à le faire.

    « C’est le moment, Ragnar, les voici qui arrivent fièrement nous casser la tronche. » Dit Belmud, s’excitant légèrement à sa voix.

    Ne t’inquiète pas, mon pote. Ils ne casseront la gueule de personne. En vrai, je dois être le plus stressé car toute la responsabilité est sur mes épaules, sauf que je dois me montrer sûr de moi. Et je le suis profondément sur ce coup. Mon échec sur Kage Berg me reste encore au travers de la gorge, j’ai appris à réfléchir davantage, et ce plan est le plus aboutit que j’ai réalisé jusqu’à présent.

    L’ennemi approche, pénètre dans l’étroite entrée de l’île, l’étau se ressert, puis se ferme brusquement. En effet, alors qu’ils avancent fièrement, ils se retrouvent brusquement stoppé par quelque chose qu’ils ne voient, faisant basculer certains hommes par-dessus leur navire. Ça me plaît. Tout marche comme prévu jusqu’à présent. Tous ces beaux navires regroupés, bloqués, impuissants…

    « TIREZ I » Ordonne Sam.

    Première salve de canons. Moment fatidique. Lors des sessions d’entraînement, ça marchait, qu’en sera-t-il à présent ? J’observe les projectiles avec insistance. La trajectoire commence à être descendante, plus quelques secondes, bam…Ça passe ! Les navires sont touchés de pleins fouets !  Tout le monde s’exclame de joie sur les pontons, mais nous ne sommes absolument sortis d’affaire encore.

    « OY ! NE VOUS FOUTEZ PAS DE MA GUEULE, RIEN N’EST ENCORE JOUÉ ! TANT QU’ILS NE SERONT PAS ACCULÉS, ILS REPRÉSENTERONT UN DANGER ! » Dis-je en remettant les pendules à l’heure.

    Le sérieux revient sur le visage de chaque, c’est déjà plus rassurant. Hop, ça recharge rapidement. De l’autre côté, des coups de feu retentissent, ce sont mes hommes qui canardent. Je n’ai pas spécialement pris la peine de prévenir les autres, c’est une initiative totalement personnelle et avec mes propres hommes. Belmud me lance un regard complice mais je fais mine de ne pas l’apercevoir en détournant le mien. J’esquisse malgré un léger sourire.

    La marine est totalement acculée. Les navires placés sur les extrémités tirent à l’aveugle dans les bois, pensant toucher les tireurs de l’ombre, mais je prie pour que ce ne soit pas le cas. Pendant ce temps, nous continuons de balancer des rafales de canon, des lignes s’enchaînent, endommagent davantage leurs navires, certains commencent presque à être inutilisables.

    Grâce à ma longue-vue, je vois des hommes quitter certains navires et être repêchés par ceux encore utilisables. Seuls deux navires sont presque intacts : celui d’une femme et un autre d’un homme, qui sont inévitablement des hauts gradés capables de détourner, voire détruire les boulets de canon avec aisance. De toute évidence, vue les pertes, prendre la fuite serait leur meilleure idée, sauf que je ressens comme une drôle de sensation.

    Quoique l’on puisse dire, malgré les capacités de ces types, il est évident qu’ils ne supporteront pas longtemps ces attaques incessantes venant de tous les côtés. Puis je me souviens des capacités d’un des officiers affrontés sur Kage Berg… Comment elle s’appelait déjà ? Gep… Geppou ? Il est fort à parier que ces deux-là la maîtrise haut la main. D’ailleurs, les navires encore en états reculent. Une position de retraite ou une fuite ?

    Mais c’est à cet instant que j’en vois deux arriver vers nous, tels des anges venus nous châtier… J’ordonne à tous de quitter leur poste, de battre en retraite, c’est une urgence. Sam s’occupe de la sécurité de tous ceux présents sur les pontons. Belmud et moi se lançons un regard complice, nous comprenons rapidement que nous allons devoir tâcher nos chemises initialement propres. Ma foi, c’était les risques.

    « Une préférence pour le mec aux allures de beau gosse ou la gonzesse ? »

    « J’te laisse la gonzesse, p’tit veinard, j’préfère les combats d’homme. » Conclu-t-il.
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Le vice-amiral Fuku regrettait déjà sa décision d'approcher la barricade maritime. Les boulets de canons s'étaient abattus autour des navires de la Marine, certains faisant mouche en fauchant les soldats. La commodore Hilda Garde piétinait en observant le spectacle catastrophique qui prenait place. Il n'y avait nul doute que la stratégie des officiers ne s'avérait pas payante. Celle de la révolution en revanche se montrait diablement efficace. Il n'en fallut pas plus à l'officier pour sonner la retraite hors de la portée des canons. Il ne se voyait pas perdre tout ses effectifs de la sorte.

- On se replie les enfants!
- Au diable vos ordres demauviettes, je vais m'en occuper toute seule!

En totale insubordination, Hilda s'était élancée par dessus le bastingage en entendant les ordres de son supérieur. Elle avait tracé une courbe vers la mer, avant de rebondir en prenant appui sur l'air lui même. Le rokushiki s'avérait très pratique dans ce genre de circonstances. Trop gentil garçon pour reprocher son comportement à la guerrière, l'officier général prit son élan à son tour, laissant les dernières consignes de repli aux gradés qui suivaient dans la hiérarchie. Il rattrapa la jeune femme assez rapidement tandis que les navires reprenaient le large.

- Quelle imprudence, commodore...
- Sauf votre respect, vice-amiral, mais ce n'est pas avec ce genre de tactiques qu'on va reprendre l'île.
- Vous êtes aussi impatiente que mignonne on dirait...

La jeune femme rougît et porta son attention sur les troupes qui regardaient ébahies les deux marins qui arrivaient par la voie des airs. Cela lui permettait d'aileurs de repérer les personnes les plus fortes parmi eux, beaucoup moins ébahis par leur manoeuvres. Elle repéra trois individus sur un ponton et se décala immédiatement vers eux. Fuku avait lui aussi discerné les hommes qui se tenaient là. Ils se divisèrent alors que les officiers s'approchaient d'eux, prenant deux directions différentes. Les balles fusaient maintenant autour des deux mouettes qui ne semblaient pas vraiment être dérangées par les projectiles. Le vice-amiral prit l'initiative de suivre les deux hommes qui avaient choisi de partir vers l'est. Avant de s'éloigner, il lâcha une dernière réplique à sa subordonnée :

- On se retrouve sur le navire, Hilda.
- Bien sûr, Fuku.

D'un impressionant bond, la commodore se retrouva au sol, au milieu des rebelles improvisés. Quelques passes d'armes plus tard, une partie des canons avaient perdus leurs effectifs. Hilda ne perdit pas de temps et rattrapa la distance qui la séparait de son opposant. Ragnar Etzmurt, d'une supposée valeur de trente-deux millions de berries, l'attendait là, visiblement prêt à en découdre. Elle s'avança lentement, ne lâchant pas le révolutionnaire des yeux. Si rien d'autre que la vue d'un simple criminel faisait bouillir son sang, l'homme qui se tenait face à lui faisait preuve d'une audace et d'une suffisanse incommensurables en portant ses idéaux de la sorte.

- J'espère que tu as une épitaphe de prête, Etzmurt...

Dix mouvements de pieds, un saut vertigineux qui l'emmène derrière son ennemi. Son poing se nappa d'une espèce de couleur noirâtre et frappa le rebelle dans le dos. Les hostilités étaient ouverte, on allait pouvoir s'amuser. Le coup était sans amorti et Ragnard fut propulsé vers l'avant, bien qu'il pût se rattraper. Un sourire naquît sur le visage de la commodore.

- Je vais pouvoir m'amuser avant de te tuer on dirait...





      Bordel de merde. La réponse adverse ne se fait pas attendre. Une jolie demoiselle, remplie de rage contre tout ce qui se rapporte à la criminalité me fait face, et d’un mouvement extrêmement rapide, elle se retrouve derrière moi. Mon haki de l’armement me signal quelque chose d’effrayant derrière moi, c’est trop rapide, je bascule simplement vers l’avant, me permettant de réduire la puissance du coup initial.

      De toute évidence, elle possède ce fameux haki qui empêche mon fruit de réagir. Son coup aurait dû se noyer dans de l’encre, mais je l’ai pourtant bel et bien senti me toucher. Elle est extrêmement dangereuse. Mon regard se transforme assez rapidement, passant de celui d’un type amusé à celui d’un type qui prend son adversaire un peu plus au sérieux. La moindre erreur peut me coûter la vie.

      Une bonne partie de mon corps se liquéfie, ne laissant visible que le haut de ma chemise blanche, ma tête, et une de mes mains que je prends le temps d’observer, pour une raison que l’on ignore tous. Utiliser mon fruit n’est peut-être pas une bonne idée, mais l’encre est un élément relativement fluide, qui a une capacité de déplacement plus intéressante que d’autres. En fait, si j’arrive à suffisamment anticiper ses mouvements, je pourrais même l’anéantir avec le fruit et ma vitesse de réaction, sinon c’est la mort assurée.

      En réalité, pendant que je reste face à la demoiselle, une partie de moi - sous forme d’encre - se faufile sous le ponton pour réapparaitre derrière elle. Maligne qu’est cet officier, le subterfuge ne tiendra pas longtemps, je dois agir le plus rapidement possible. La masse qui se trouve face à elle s’écrase littéralement au sol, puis s’écoule à travers les nombreux trous présent. Je me reconstitue aussitôt derrière cette dernière, et comme prévu son temps de réaction est impressionnant, c’est pourquoi je dégaine ma lame et balance une bonne lame de vent.

      Elle avait déjà entamé un mouvement de rempli, il était trop tard pour l’avoir à bout pourtant, mais il est évident qu’elle a encaissé la lame de vent de plein de fouet. Elle s’écrase complètement contre une des tours destinée au canon. J’en profite pour la retrouver en deux - trois pas, et d’un mouvement léger et fluide, ma lame passe un coup à l’horizontal. La tour est coupée nettement en deux, l’officier vole au-dessus de ma tête.

      « C’est vraiment pas fair-play de voler au-dessus de son adversaire… Puis à mon sens, c’est un peu significatif de la difficulté que tu éprouve face à moi, non ? Que disais-tu toute à l’heure ? Si j’avais une épitaphe et que tu t’amuserais avec moi ? Ne m’fais pas rire. Y a pas moyen que je perde face à une gonzesse. Descends un peu ton petit cul qu’on règle ça rapidement. »

      C’est vrai après tout, je ne peux pas voler moi, c’est naze. Je ne dis pas que je suis jaloux, même si intérieurement il est vrai que ça me tenterait bien, mais c’est abusé de prendre la fuite comme ça. Des tentacules d’encre se dégagent de mon corps, tournoient quelques instants avant de partir en chasse. La petite blonde esquive assez aisément pour l’instant, elle vole vraiment la garce. Mais qu’importe. Elle va bien finir par s’épuiser à un moment, non ? J’imagine que ça puise quelque part de voler.


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    La commodore ne pouvait le nier, son adversaire se montrait beaucoup plus dangereux qu'elle l'avait imaginé. Elle avait fait preuve de suffisance et ça allait finir par lui coûter cher. Le rebelle possédait manifestement les pouvoirs d'un Logia, comme le dossier monté à son encontre le précisait. La seule chose qui gênait la guerrière dans cela, c'était la fluidité de la matière dont était composée le corps du jeune homme. Il s'était laissé tombé en flaque  d'encre avant de se reconstituer derrière elle, lançant une lame de vent au passage. Hilda avait pu dévier une partie de l'énergie  dégagée par l'attaque mais elle avait été propulsé par la force brute du coup. Il l'avait naturellement suivie alors qu'elle s'écrasait contre une des tourelles d'artillerie et avait essayé de capitaliser sur cette première touche pour en placer une seconde. D'un coup sec du talon, l'officier se propulsa dans les airs pour se mettre hors de portée des assauts frontaux de son adversaire. Il ne tarda pas à la narguer, conforté par ses succès qui ne pouvaient qu'agacer la jeune femme.

    - Crois-moi, si je descends, ton sourire va s'effacer de ton visage une deuxième fois!

    Il avait commencé à déployer des sortes de tentacules d'encre qui se jetèrent à la poursuite de la commodore. Elle commença à les esquiver, les entraînant dans une espèce de course-poursuite où elle gardait l'avantage. Néanmoins, le geppou s'avérait plutôt coûteux en énergie et une ultime charge faillit toucher la jeune femme qui réfléchissait à un moyen d'atteindre son adversaire et à lui infliger un coup décisif. Alors qu'elle allait éviter l'attaque une fois de plus, elle renonça et couvrit son buste de l'armure noire que pouvait lui offrir la couleur de l'armement. Le coup la blessa, mais beaucoup moins que si la protection n'avait pas été là. Elle se laissa tomber dos vers le sol et observa de sa tête renversée le révolutionnaire qui parcourait à grande vitesse la distance qui le séparait du point de chute de l'officier. Un léger sourire marqua son visage avant de s'effacer. Elle se propulsa une ultime fois en prenant appui sur l'air dans la direction du jeune homme. Quatre ou cinq mètres seulement les séparaient et Ragnar n'avait aucun moyen d'éviter une attaque aussi rapide. Elle brandit son bras sur le côté et le recouvrit de Haki avant de frapper le torse de son opposant avec. Il alla s'écraser contre le sol et se liquéfia aussitôt.

    - Je t'avais bien prévenu, tâche d'encre...

    La jeune femme s'éleva alors dans les airs. Un poing d'encre presque solidifiée venait de la propulser. Elle s'écrasa contre une toiture basse et se releva immédiatement, se préparant à passer au niveau supérieur. Ses poings de même que ses pieds  se recouvrirent de la couleur noirâtre. Elle redescendit dans la rue et s'approcha du jeune homme qui se tenait à nouveau là, son sourire de nouveau affiché sur sa face. Il tenait son sabre dans sa main et semblait prêt à s'en servir encore durant l'affrontement. Hilda s'arrêta et dévisagea le combattant. La guerrière ne pensait pas avoir à mener un combat aussi intense en venant sur cette île. La prime du rebelle était clairement sous-estimée. Elle ne tirerait pas un si bon prix que ça d'une capture si difficile à effectuer.

    - Tu te défends bien pour une gamine...
    - Cause toujours, tâche d'encre!

    Elle le chargea sans user d'aucune technique à sa disposition pour raccourcir son trajet. Le révolutionnaire lança alors une lame de vent, aussi la commodore qui avait prévu ce mouvement disparut de la vue de son adversaire à l'aide du Soru, réapparaissant au-dessus de sa tête et prête à asséner un coup de talon dévastateur. Si elle échouait, elle ne pourrait plus compter que sur la couleur de l'armement pour la sortir de sa situation. Tout ne dépendait que de la réactivité du rebelle.
        Mes sens sont au maximum de ce qu’ils peuvent faire jusqu’à présent, grâce au haki naturellement, et c’est tout mon corps qui est en alerte. Au moment où elle réapparait, c’est tout mon corps qui se hérisse quelques instants plus tôt. Que dois-je faire ? Me protéger avec les pouvoirs de mon fruits causerait ma perte. Alors, aussitôt, je place ma lame au-dessus de ma tête, à l’horizontal, parant le coup de talon de cette dernière.

        Le coup est tellement puissant que je suis obligé de supporter la charge avec mon second bras. Au moment de l’impact, un cratère se forme, s’agrandit par l’intensité de nos deux forces exercées sur ce pauvre sol. En restant ainsi, elle va simplement m’écraser, comme un pauvre petite crêpes. Sérieusement, j’espère quand même falloir mieux que ça, non ? Quelle tristesse d’être écrasé au combat par une gonzesse.

        Je me liquéfie instantanément. L’officier tombe dans le vide, je me reconstitue rapidement derrière elle, et là  j’esquisse enfin un nouveau sourire machiavélique. Une rotation complète, mon mouvement se termine avec ma lame dans son dos, qui l’envoie valser à nouveau contre le mur d’une maison en brique. Du sang sèche au niveau de ma bouche et de mon menton, dû à l’attaque reçu au plexus précédemment. Cependant, je pense que mon coup lui a bien démonté le dos.

        Peut-elle encore combattre ?

        Tu parles, elle se relève comme si de rien était. Elle semble être du genre à masquer les apparences, à mon avis, sinon c’est un monstre. En y repensant, il se peut qu’elle ait utilisé son haki pour se protéger. De mon côté, son coup porté au sternum m’a bien traumatisé, c’est puissant cette merde. Mon sang dégoulinant parle de lui-même.

        « Ragnar Etzmurt… Ta prime ne parle vraiment pas pour toi. Je m’attendais à ce que tu sois un nouveau révolutionnaire qui tente de se faire un nom, trop ambitieux, facile à capturer… Mais quand j’ai vu notre flotte impuissante, et puis notre intense combat… Pourquoi n’es-tu qu’à trente-deux millions de berries ? Parle ! » Me demande-t-elle.

        « Faut croire que vous faites mal votre boulot, ou que j’suis trop discret pour vous. »

        Elle semble à la fois étonné par mon niveau et plutôt satisfaite à la fois. Pour tout avouer, je suis extrêmement excité par ce combat. Il est tout à fait possible que je crève ici, et croyez-le ou non, cela fait bien longtemps que je n’ai ressenti une telle détresse en moi. Mon instinct de survie s’excite à chaque contact avec cette charmante demoiselle.

        « D’ailleurs, tu sembles savoir qui je suis, mais je suis dans l’ignorance de mon côté. Habituellement, je m’en moque pas mal, là ça m’intéresse d’avoir le nom de celle que je tuerais. »

        « Commodore Hilda Garde, affectée à la flotte du vice-amiral Fuku. Tu ne le sais peut-être pas encore, mais vous allez tous mourir ici et aujourd’hui, un vice-amiral ne bouge rarement pour rien, encore moins avec un commodore. Vous êtes plus chanceux. »

        Ah oui, effectivement. Je devrais un peu plus me renseigner sur les grands personnages de la marine, histoire que je ne me retrouve à découvrir face à qui je suis en permanence. La surprise est quand même de taille ce coup-ci. Je n’ai pas à faire avec une peintre, mais bien à un commodore de la marine, qui aspire certainement au grade d’amiral sur le long terme. Sacré Ragnar, t’as le don d’attirer la merde sur toi.
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      La situation commençait à devenir critique pour la jeune femme. Presque au bout de son réservoir d'idées, sa ténacité apparente était tout ce qui lui restait pour remporter cette victoire. Une étrange accalmie s'était faite et les deux adversaires avaient pu discuter l'espace de quelques instants. Avant ça, le coup porté par la jeune femme avait été amorti par la lame de son opposant, tout la force s'étant réparti au niveau du sol qui s'était bien affaissé. Une fois de plus, Ragnar avait usé de sa fluidité pour échapper à la jeune femme et il l'avait frappé par derrière avec son sabre. Elle avait à peine eut le temps de déployer l'armure noirâtre que le coup l'avait propulsé une nouvelle fois contre la façade d'une maison. Son dos était ouvert sur une large portion et le sang avait déjà commencé à s'échapper par paquets entiers. Il ne lui restait plus beaucoup de temps avant d'y passer. Elle s'était relevé et ils avaient enfin échangés les civilités. Et maintenant il s'agissait de s'y remettre, une fois de plus, pour trouver enfin celui qui prendrait l'ascendant sur l'autre. Hilda sourît une fois de plus, cette fois-ci de plaisir. Elle avait toutes les chances d'y rester mais elle devait aussi remplir son devoir et combattre le jeune rebelle de toutes ses forces. Elle s'élança vers lui au pas de course, tandis que lui lâchait son sabre pour venir l'affronter avec toutes les possibilités que son fruit lui donnaient. Il lança une espèce de flot d'encre dans la direction de la jeune femme qui se stoppa avant de se mettre en garde, restant hors de portée de la diversion. Une forme émergea rapidement de l'espèce de vague et la commodore n'attendit pas avant de frapper.

      - Crève !!!

      Elle pivota au dernier moment et frappa le rebelle qui avait simulé une matérialisation frontale pour se glisser dans le liquide qui avait débordé à la droite de la guerrière. Il l'avait déjà piégée à plusieurs reprises et elle lui ne permettrait pas de gagner avec une feinte qu'elle connaissait à présent. Le jeune homme fut soufflé par la puissance du coup qui le propulsa vers l'arrière alors qu'Hilda accompagnait le révolutionnaire dans son élan. Il s'écrasa contre une façade alors que l'officier s'approchait de lui, probablement victorieuse. Elle leva son pied une dernière fois pour achever son adversaire qui ne pouvait plus réagir à cet instant là. La frappe partit... et traversa le corps d'encre sans rencontrer de résistance. La jeune femme soupira et se laissa tomber sur ses genoux. Elle n'avait plus assez de force pour utiliser son haki de façon offensive. Ragnar reprit peu à peu de la consistance et se releva, plutôt surpris par la tournure de la situation.

      - Tu m'as offert un beau combat, Ragnar Etzmurt. Offre moi une fin digne, quelque soit les idéaux qui nous opposent...

      La résignation dans sa voix contrastait avec son assurance ordinaire et sa capacité à garder la face en toutes circonstances. Mais Hilda était le genre à savoir reconnaître une défaite, c'était d'ailleurs ça qui avait fait d'elle un élément qui avait eu une courbe de progression aussi raide. Mais c'était le dernier faux-pas qu'elle pouvait commettre. Cette fois-ci, il n'y aurait pas de retour en arrière. Elle se leva et tira son sabre de sa ceinture. Il ne lui servait jamais d'ordinaire mais elle le gardait au cas-où. Ragnar qui reprenait de ses forces s'était relevé et se plaça face à elle, à quelques mètres. Le rebelle se positionna et leva ses bras, prêt à générer une formidable attaque à l'aide du déplacement de l'air.

      - C'était un honneur, commodore.

      Il abaissa son arme et la "magie" s'opéra. L'air fut condensé et propulsé vers l'avant, formant une sorte de lame de vent capable de trancher à peu près tout. Hilda ferma les yeux en maintenant faiblement son épée. Elle essaya de dissimuler sa peur de la mort et un cri résonna dans sa tête, une voix qu'elle connaissait bien. Fuku lui parlait quelques fractions de secondes seulement avant qu'elle ne trépasse. Mais quand le hurlement se répéta, elle fut bien forcée de constater que le son ne venait pas de l'intérieur de son crâne. Elle eut à peine le temps d’apercevoir l'officier général qui avait propulsé une formidable attaque d'air à son tour, pour stopper la première. Les deux se percutèrent à près d'un mètre de la jeune femme qui fut éjectée par l’explosion formidable, assommée sur le coup. Fuku posa pied à terre. Il avait mené un rude combat contre Balmud, le compagnon du misérable révolutionnaire qui se tenait là. Il avait décroché la victoire de peu et ses blessures ne l'autorisaient pas vraiment à combattre quelqu'un d'autre, fusse-t-il moins puissant que lui. Il jaugea son adversaire mais le dédain et la colère qui l'avaient envahis quand il avait vu sa subordonnée au bord de la mort avaient fini d'ancrer sa détermination. Il allait raser tout forme d'insurrection sur l'île. Ragnar, qui avait eu un le temps de reprendre son souffle, se trouvait face à un adversaire d'envergure.

      - Tu vas rôtir au fond d'une fosse d'ici deux jours, rebelle!

      D'un ample geste de main, une autre impulsion tranchante fut générée dans la direction du jeune homme qui devrait se battre encore un peu pour sauver Jaya. Et surtout sa vie.
          Aaaah. J’allais enfin l’achever, qu’est-ce qu’il me veut celui-là ? Putain Belmud, t’es sérieux ? Je scrute rapidement les alentours pour tenter de le repérer, mais je ne le vois pas… Deux hypothèses, soit ce type l’a désintégré, soit le maire a profité de la situation pour prendre la fuite. Il souhaite plus que tout protéger sa cité, alors s’il est encore en vie, ce vice-amiral ferait mieux de se préoccuper de son derrière, car c’est le combat risque de s’orienter vers un deux contre un.

          Pour l’heure, je me retrouve seul face à un vice-amiral, certes amoché, mais pour un homme de son niveau c’est probablement rien. Quoique pour le coup, Belmud semble l’avoir vraiment bien amoché, il n’a pas l’air dans son assiette le type. Son attaque n’était pas si impressionnante que ça, seulement suffisamment puissante pour repousser la mienne.

          « Affronter un vice-amiral, c’est bien ma veine… Un type à 32 millions de berries, sérieusement, quelle satisfaction un homme de trempe en retirerait ? »

          « Ragnar Etzmurt… Jusqu’à ton acte de barbarie, j’admets que ta prime n’a du tout attiré mon attention. Elle est bien trop faible par rapport à celles que je dois gérer. Puis, si je ne m’abuse, tu es sur Grand Line depuis peu, gamin. »

          « Quelques mois petits mois, juste le temps de me familiariser au climat, échapper à la marine qui me pourchassait et me refaire une santé. »

          « Pourquoi te relancer dans une aventure aussi périlleuse alors que tu avais échappé à la marine ? »

          « Le monde va mal. Ce n’est pas à toi, esclave du gouvernement, à qui j’en veux pour cela. Cependant, personne ne m’empêchera de réaliser mes desseins, même si je dois aller jusqu’à faire des choses abominables. Je te le dis entre nous, je l’ai déjà dit à Hilda avant que tu ne la sauve : je ne mourrais pas aujourd’hui. »

          Mon regard s’obscurcit.

          « Ma petite Hilda… Qu’as-tu fait ?… »

          De son côté, je le sens à la fois peiné et en colère. Je le ressens grâce au haki. Cette commodore compte énormément pour lui, bien plus qu’elle ne devrait.

          « Le vice-amiral en pincerait donc pour son officier rattachée à sa flotte… » Que je marmonne suffisamment fort pour qu’il m’entende.

          « Ragnar… Je vais te tuer. »

          « Un funeste destin se dessine. L’un de nous mourra à la fin de cette journée ensoleillée, c'est certain. »

          J’analyse rapidement le terrain. Le combat avec Hilda a créé pas mal de petits cratères un peu partout. Une idée survient. Je ne sais pas si ça passera face à cet homme, mais vu son état c’est le moment d’essayer. Je le prends en chasse le premier. Il dégaine sa lame et des échanges d’épées s’enchaînent. Des déplacements rapides sur toute l’aire de jeu, en l’air, au sol, c’est impressionnant. Enfin un épéiste de renom. J’esquisse un sourire, je le vois en faire autant. Malgré son rang et sa fonction, il n’est pas difficile de s’apercevoir qu’il reste un fier combattant.

          Plus le combat dure dans le temps, moins je vois mes chances de victoire. Le combat face au commodore m’a bien éreinté, surtout son coup au diaphragme que je ressens encore. Animé par une féroce rage d’avoir blessée sa bien-aimée, ou sa protégée, le vice-amiral m’assène de coups sans interruption. Il veut en finir rapidement lui aussi. Cela signifie une chose : il est sur la fin.

          Lequel de nous craquera le premier ?

          Pas lui décidément. Un puissant coup, malgré la parade avec ma lame, m’écrase contre un mur. La zone devient de plus en plus abimée, toute le quartier devra être retapé. Un flash, mon corps frissonne, je bascule vers ma droite pour esquiver l’arme de mon adversaire, qui s’enfonce dans le mur. Il repart à la charge. Je suis complètement acculé et ne me contente que d’esquiver ses attaques incessantes.

          Si je ne fais rien, ma mort est certaine. Je tournoie aussitôt sur moi-même, relativement rapidement de telle sorte qu’une sphère, un tourbillon se créé par ma propre rotation : le tourbillon divin. Il s’agrandit et dégage une multitude de lames de vent. Mais grâce à des mouvements défensifs de qualité, à l’image du rang de cet homme, il parvient à se défaire de mon attaque aisément.

          Mes attaques sont délogées dans le sol, créant davantage de trous un peu partout. Mon tourbillon s’arrête, je suis essoufflé, mais voilà que le vice-amiral me fout son pied dans le bide. Le coup manque de force mais je suis tellement faible, qu’il me fait chuter. Il me saisit par le col de ma chemise et m’élève vers les cieux, tenant fièrement sa lame de l’autre main. C’est là que je souris comme un enfant.

          « La mort te fait tant rire, Ragnar ? Je dois avouer que ce combat me semblait inespéré initialement, mais je me réjouis de voir que ma chère Hilda et moi en ressortirons en vie. Sans toi, cette cité périra et se rendra incontestablement. La victoire reviendra au gouvernement, une fois encore… »

          « Et qu’est-ce qu’elle en pense ta protégée, crétin ? » Dit une voix familière, derrière Fuku.

          Bel… Belmud qui écrase la commodore avec son pied, tandis qu’il est prêt à lui fracasser le crâne avec son marteau. Alors qu’il me tient encore, le vice-amiral tremble, son visage se transforme littéralement. Il me plait finalement, le Belmud. Mais là, ça craint. Aussitôt qu’il me lâche, Fuku disparaît de mon champ de vision. Le maire comprend qu’il doit agir vite, il abaisse violemment son marteau, mais avant qu’il n’atteigne de la jolie blonde, le chevalier de la marine réapparait en face de lui et balance sa plus grosse lame de vent.

          Le maire, violemment projeté contre le toit d’un bâtiment un peu plus loin, inconscient et recouvert de sang. Je suis scotché. Le coup envoyé était d’une telle puissance. Il rasé une partie du bâtiment avec son attaque, et encore, sa victime en a encaissé une bonne partie avec son corps robuste. Voici de quoi relève le pouvoir de l’amour. Impressionnant. Je dois mettre un terme à ce combat de merde, ce type est un monstre face auquel je ne peux normalement rien faire. Comment diable ce Belmud a-t-il pu l’affaiblir autant ?

          « Écourtons ce combat, vous n’êtes que des lâches de vous en prendre à elle. »

          « Ne me mêle pas à ça, c’est toi qui est venu interrompre notre combat. »

          « Brave guerrier, fais tes prières, car ma prochaine attaque signifiera ta mort. »

          « Tu n’as même pas saisis pourquoi je suis devenu si faible en si peu de temps… » Dis-je cette fois-ci tout bas.

          Le vice-amiral me fonce dessus. Il disparait encore une fois, puis réapparait face à moi, le bras en l’air pour m’infliger le coup de grâce. Je bloque son coup, avec mon meitou, le temps d’un instant avant de me liquéfier. Un pique transperce soudainement son flanc gauche avant de se liquéfier. Surprit et inquiet, il recule précipitamment, mais un second pique transperce l’une de ses cuisses, par derrière.

          Il pose un genou à terre. Une multitude piques surgissent de part et d’autre et attaquent ce pauvre homme, qui malgré tout, parvient à s’en défaire. Je me reconstitue au niveau de son flanc gauche, d’où il a été blessé, puis je balance ma plus puissante lame d’air - soit pas grand chose étant donné mon état. Et pour preuve, cela le balance quelques mètres sur le sol. En se relevant, j’aperçois ses yeux totalement désorientés par la scène.

          « Je vois que tu commence à saisir la situation. »

          La multitude de trous créés par les nombreuses attaques durant les deux combats, ont servi pour stocker des infimes parties d’encre, de sorte d’en faire des espèces de flaque d’encre. Étant donné qu’il y en a partout, j’ai plus ou moins accès à tout le terrain, mais ça me prend pas mal d’énergie. C’est pourquoi je lui ai infligé de lourds dégâts dès le début, quitte à me prendre son attaque pour retenir son attention. Deux piques d’encre solidifiés transpercent les deux épaules de Fuku afin de l’immobiliser.

          « Tes dernières paroles, maintenant. »

          « Laisse-la repartir en vie. »

          « Une barque l’emmènera sur son navire. Autre chose ? »

          « Fais ça rapidement. »

          « Aucun problème. » Dis-je d’une voix dynamique.

          J’arme mon épée vers le ciel, puis d’un mouvement net, sans bavure, j’abats celle-ci vers mon adversaire complètement immobile. J’y mets mes dernières forces, alors comme il le souhaite, j’espère que ça le tuera d’un seul coup. Mais des signaux m’interpellent, quelque chose arrive rapidement, c’est trop tard. Je ne peux plus arrêter mon coup. Qu’est-ce que c’est ? Les yeux de Fuku, initialement fermés pour attendre sa mort, s’ouvrent également à toute vitesse.

          L’impact a lieu. Du sang git effectivement de partout. Merde. Ce n’est pas le sang que je voulais faire couler… Divinité, mon meitou, se nourrit d’un sang qui ne devrait celui qu’il devait boire. Hilda… Pourquoi cet acte inconsidéré ? Elle s’est interposée pour sauver le vice-amiral. Toute l’encre répandue un peu partout revient à moi. L’homme dévasté face est maintenant libre.

          Sa fidèle amie, le corps salement amoché par mon attaque, meurt à petit feu. C’est un exploit qu’elle ne soit pas morte sur le coup. Divinité est une robuste épée destructrice, il n’y a quasiment qu’elle ne peut pas trancher. Elle tombe dans les bras de l’homme qui l’aimait à ne plus compter. Des larmes coulent chez les deux êtres. Quelle scène désastreuse.

          Suelto et Maria me rejoignent, avec le reste de la bande, pointant leurs armes en direction de l’homme du gouvernement. Je leur ordonne de ne pas tirer, à moins d’être dopé, il ne peut rien nous faire dans cet état. Il reste digne. Fier comme un coq, seules des larmes coulent, alors qu’ils murmurent des choses à l’oreille de sa bien-aimée. Je me refuse d’entendre ses dernières paroles à son égard.

          Désolé, je ne le suis pas. Hilda Garde, commodore de la marine, serait repartie en vie si elle n’avait pas sacrifiée sa vie pour cet homme. Fuku est un homme sage, il le sait mieux que quiconque. Hélas, mon nom restera gravé en lui comme celui qui a tué cette femme, ainsi la vie est faite. Je m’approche lentement de lui.

          « Mes condoléances… Prends le corps, monte sur cette barque, un peu plus loin, et fuyez sans plus attendre. Trop de sang a coulé aujourd’hui. »

          Dans un état déplorable, et sans dire un mot, il parvient à se relever en portant la dépouille à bout de bras. Il marche sur une jambe, laissant l’autre trainer au sol. Les batailles sont de plus en plus sanglantes. Vers quel monde est-ce que je vais à la fin ? Je n’avais jamais imaginé une telle chose… Fuku s’arrête un instant.

          « Lors de notre prochaine rencontre, car il y aura une prochaine rencontre, l’un de nous deux mourra à coup sûr. » Puis il s’en va.

          Je dégueule soudainement une flaque de sang. Sur les rotules, je sens mes forces me quitter. Mes hommes se précipitent autour de moi, Maria organise une zone à ne pas franchir pour me laisser un peu d’espace. Bien que ma vue soit trouble, j’aperçois Belmud qui se déplace en se tenant à l’épaule de Sam. Je crois que l’on s’en sort tous à peu près convenablement… À peu près.

          Je m’effondre totalement au sol. Comme je le disais un peu plus tôt, l'un de nous mourra aujourd'hui, mais je ne m'attendais pas à ce que ce soit cette femme. La vie est pleine d'incertitudes auxquelles nous ne sommes absolument pas préparés.
        • https://www.onepiece-requiem.net/t14120-ragnar
        • https://www.onepiece-requiem.net/t14066-ragnar-etzmurt
        La Marine s'était retiré dès que Fuku avait rejoint les navires, sa bien-aimée dans les bras. La défaite était cuisante. Hormis les deux officiers, pas un soldat n'avait pu mettre le pied à terre. Un assaut final aurait été envisageable, mais il n'aurait rien changé à la situation, ou bien il aurait coûté le prix fort. Le vice-amiral était dévoré par le chagrin qui avait même estompé sa haine. Il ne lâcha pas la belle commodore des yeux de tout le trajet jusqu'à Marinford. Une fois là-bas, il dût s'y résoudre. Hilda fut incinérée comme selon ses souhaits et les honneurs militaires lui furent rendus. Quand l'affaire fut close, l'officier général s'adressa au reste de l'amirauté. Ses homologues étaient pour la plupart présents même si certains, à l'instar d'Alheïri S. Fenyang, n'avaient pu venir. Fuku pris la responsabilité de la défaite de Jaya sur ses épaules. Sa crédibilité en avait pris un coup. Aussi, les autorités se penchèrent sur le cas de Ragnar Etzmurt. Sa faible prime n'augurant pas sa puissance, des remaniements pourraient advenir.