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Le début de la fin

Je jette un coup d’œil à la lettre de Minoel avant de la laisser trainer sur le bureau, ainsi donc même lui se veut instigateur du destin pour mes rencontres avec Clotho, décidément. Mais bon j’ai d’autres chats à fouetter, et pour une fois, j’appréhende vraiment un combat. La nouvelle est tombée ce matin, ils arrivent. Je tourne le dos à l’immense monolithe de roche. Décidément, on est les dindons de la farce dans ce histoire. Tandis que Salem est bien au chaud dans la base, nous on est en mer prêt à jouer aux appâts. La houle est forte et le vent fait claquer la voile, heureusement on ça pour nous. Je n’ai jamais été aussi heureux que le Peace soit un navire initialement prévu pour la contrebande. Ca nous permettra de prendre la fuite efficacement. Je ferme la main sur le bois de la rembarde encore humide et prend une grande inspiration, putain je ne le sens tellement pas. Yama’ peut stresser, mais le capitaine Kogaku n’a d’autre choix que d’être fort et courageux. Au plus les jours passent, au moins je ne supporte cette position… faudrait que je pense à passer la main un jour. Et me contenter juste des voguer non pas en chef mais en compagnon. Surtout qu’officiellement il n’y a pas vraiment de raison qu’Ethan suive encore mes ordres, me demande s’il s’en est rendu compte.

D’ailleurs en parlant du loup, pas le mien, il est resté sur les blues lui, mais bien de mon frère d’arme. Je l’entends pouffer pendant qu’il gravit les marches qui mènent au pont arrière. Rire vite accompagner d’une réplique indignée de la part de Dan’. On avait trouvé un plan infaillible, on avait regardé la gueule de l’otage de Salem et quand Cole s’était marré en lâchant un « c’est ta sœur Dan’ ? ». On a donc eu l’incroyable idée de profiter de leur ressemblance pour travestir le pauvre gars. Dés que la flotte de l’impératrice sera en visuel, on fera passer le message que notre mission de « raccompagner l’otage à Marie-Joie était compromise donc retour à la base ». On jouera ensuite les patauds pour reproduire une erreur de navigation, pendant ce temps Dan’ sera « enchaîné au pont » pour profiter des dernières gouttes de pluies. Si l’impé mort à l’hameçon elle nous foncera dessus, en théorie. Faut l’avouer, c’est un gros plan de casse-cou, si avec ça on n’a pas une prime de risque suffisante pour acheter un petit royaume je me sentirais insulté. Encore faut il qu’on s’en sorte, au loin on entend les marins stationnés entonner l’hymne de la marine pour se donner du courage. « Même si je disparais, l’océan omniscient me guidera », c’est charmant.

Je fais rapidement un tour d'horizon, on a planqué notre frêle esquif derrière un pic rocheux. On a pas la vue sur le reste de l'océan, mais on est à l’abri des regard. A bord, on a toute la fine équipe, des vieux loup de mer qui partage notre aventure depuis quelques années déjà. Les gars s'activent sur le pont en attendant la tempête. Dans un coin, le droïde musical d'Ethan nous balance de la musique tragique pour ne pas nous aider. Ensuite c'est vrai que claquer sur un chant grégorien en latin, c'est plus classe que sur du benny Hill... Si on mélange ça avec le bruit du vent, de la pluie, des vagues et le coassement lugubre des mouettes, on a de quoi partir en beauté... ou avoir la classe ultime en gagnant.


Le den den sonne, il annonce le début de la fin.
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Alors nous y sommes, heh ? Le jour probable de notre mort, sous les ordres d’un Salem méconnaissable, fatigué, en quête de pouvoir ou de… destruction ? La dernière fois que je l’ai vu dans cet état, c’était à l’archipel Shabondy, lorsqu’il a attaqué la QG révolutionnaire après mon infiltration de ce dernier. Il est mon supérieur, donc j’obéis. Cependant, je ne serais pas le stupide soldat qu’il espère que je sois, je penserais avant tout à la vie de mes hommes et à la mienne. Les missions suicides, ça va bien deux minutes.

Les fous rires que nous partageons grâce à l’investissement de Daniel, jouant le sosie de la camarade de Kyoshi, cachent en réalité une peur terrible. Avoir les navires de Kyoshi au cul, pensez-vous réellement que beaucoup ont pu lui échapper indemne ? Permettez-moi d’en douter. Oui, le doute, c’est ça. Tout ce foutoir, ce plan sorti de nulle part, l’attitude du vice-amiral, des alliés que je n’ai pas eu l’occasion de rencontrer… Des grands hommes, paraît-il, sauf que je ne les connais pas.

Pour que cela semble crédible, et ne ressemble pas à un piège, nous sommes plusieurs navires au large, à attendre l’arrivée de la flotte ennemie. Qui dit grande bataille, dit bain de sang. C’est-à-dire que beaucoup de personnes, voire toutes celles qui composent ces navires, vont probablement mourir face aux tirs ennemis. Une mort inutile alors que la véritable bataille n’aura même pas commencé. Des mots durs, des mots réalistes pour autant.

« Yama'. Ton navigateur et tes hommes sont au point ? Il risque de pas mal secouer dans les alentours. demandé-je comme pour me rassurer. »

Rassurer. Moi, Ethan, fraîchement promu contre-amiral, j’ai besoin d’être rassuré. Quel minable. Je fouille dans la poche extérieure de ma veste, celle située au niveau de ma poitrine, de laquelle je sors une boîte métallique remplie de cigares. Saisissant l’un d’entre eux avant de le bloquer entre mes lèvres, je range la boîte et, dans une autre poche, je sors mon fameux briquet également métallique, décoré d’inscriptions dont j’ignore les origines, et ce dans le but d’allumer mon cigare.

C’est con mais je me sens un peu mieux. C’est du moins le cas jusqu’à ce qu’au-delà de la brume qui nous masque la visibilité, des silhouettes apparaissent… Des silhouettes ressemblant étrangement à des navires. Nul besoin d’être un cerveau pour comprendre de qui il s’agit. Je suis partagé d’un sentiment d’excitation à l’idée d’affronter la flotte d’un empereur, mais également par celui de crainte à l’idée de mourir bêtement à cause d’un type trop arrogant.

Stoïque, je fais mine de rester serein face à toute agitation. J’accompagne Daniel, déguisé, au bout du navire, surélevé par une estrade, mon pistolet à canon sur sa tempe. Le but est que Kyoshi voit sa « camarade » menacée. En espérant qu’elle tombe dans le piège. En théorie, quelque soit le résultat de cette mascarade, elle sera forcée de nous rentrer dedans si elle veut récupérer ce qui lui est dû.

Les navires approchent tout doucement. Quelle sera la stratégie de cette sorcière ? La communication ou l’attaque directe ? Je tourne la tête vers l’arrière, le regard en direction de Yamamoto, qu’il se tienne prêt à agir. Cela dit, là encore, je cherchais essentiellement du soutien. Je ne remettrai jamais en cause la réaction de Yama’ face à ce genre de situations. Il est bien plus apte que moi en la matière, l’expérience parle d’elle-même.

« - Dis, Ethan. dit Daniel. Nous sommes bien d’accord, c’est la dernière fois que je me ridiculise de la sorte et que tu pointe ton vieux pistolet sur ma tempe ?
- N’est-ce pas un privilège ?
- Une balle de mon fusil dans ta gueule, nous verrons bien quel est le privilège.
- Détends-toi, Danny. Si tu n’obtiens pas une médaille après cela…
- Prends-moi pour un con. »

Lui, au moins, il a toujours cette faculté de me remettre d’aplomb quand ça ne va pas.



Dernière édition par Ethan R. Levi le Lun 25 Juin 2018 - 13:46, édité 1 fois
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La déesse enfant a parlé et le monde tout entier s’est mis en marche. L'affront est trop grand, beaucoup trop osé, une véritable déclaration de guerre qui doit se terminer en exemple. Le monde est fragile, et des têtes brûlés, des imbéciles prêts à tout pour marquer leur entrée dans la cour des grands ont prouvé que même le Malvoulant est atteignable. Aujourd’hui il leur serait rappelé que ces grands accomplissements ne venaient pas sans conséquence. À ceux qui bafouent les règles, ceux qui ne respectent rien et qui ne pensent que trop peu aux répercussions de leurs actes.

Au capitaine Red, mort.
Aux rookies, réduits à néant.
À vous.

Vous qui êtes en train de vous vidanger dans vos bas à mesure que se dessine au loin la puissance d’un empereur. Vos convictions ont toujours été vos plus grandes alliées, votre foi dans la marine inébranlable et la forteresse qu’est le G5 ne vous a pas permis un instant de douter de votre victoire, mais à présent c’est l’estomac noué que vous contemplez l’horizon. Immobile, trop inquiet de voir la même peur chez votre voisin pour en détourner le regard… Ce n’est pas Marineford, aucun amiral n’est à vos côtés… Pourquoi le vice-amiral Fenyang agissait-il aussi imprudemment ? Pourquoi vous ?

D’où viennent ces navires ? Combien sont-ils et combien abritent-ils d’adversaires à leur bord ? Quelle est leur puissance et l’étendue de leur pouvoir ? Autant de questions qui se bousculent sous votre crâne. Les ordres n’ont été que partiellement donnés, tout va dépendre de l’approche de l’ennemi… mais lequel c’est là la question, vous savez ne pas être seul, mais il semble il y en avoir tant.

"Naze, c’est pas du tout Leona. 'Sont nuls, trop grillé qu’c’était un piège. "


Sortie de nulle part, un être haut comme trois pommes se faufile avec agilité jusqu’aux pieds du commodore. Son épaisse toison rouge, tombant jusqu’à ses pieds, la faisait ressembler à un tas de feuilles automnales.  L’air enfantin de cette petite fée et sa moue amère, déçue par le grimage du pauvre Daniel, est attendrissante mais sa simple présence est une anomalie. Instinctivement, le gradé la pointe de son arme mais il n’a pas le temps de tiré qu’il rencontre la résistance d’une lame. Apparue de façon aussi surprenante que sa compagne naine, une silhouette élégante toute allongée de blanc tient la réplique à Ethan. Celui-ci s’apprête à réagir en sortant sa propre épée, mais pas préparé à être si rapidement attaqué, se retrouve victime du fauchage de la pirate dont les traits du visage se devinent très fins derrière l’immense chapeau qui les cache. Il tombe par-dessus le parapet et cela donne comme un électrochoc à ses hommes. La bataille vient de commencer, l’ennemi est à bord.

"Fu fu fu, tu es beaucoup trop mignonne quand tu essayes de ne pas perdre la face, je te l’avais bien dit qu’ils n’étaient pas assez bête pour laisser un otage si accessible.
- Même, 'sont pourris ceux-là. La prochaine c’la bonne, j’te l’dis !  "

Ce disant la gamine frappe l’air de ce main, comme pour ouvrir un placard invisible à la volée. Son accompagnatrice s’en amuse et alors que les réactions et la riposte  est déclenchée par les marines, laisse une fiole de verre s’éclater contre les planches de l’estrade.

"Un peu de compagnie pour vous mes beaux ~ "

Le verres se brise, les premiers tirs de canon ennemis couvrent l’orchestre de plomb qu’on leur adresse et les deux femmes disparaissent derrière l’apparition d’un gigantesque serpent qui se dresse avant d’engloutir la fausse Leona. Libéré de décennies de jeûne et de frustration, l’équipage de marine est une douce délivrance.

Spoiler:
    Tout ceci a été vite très vite, trop vite sans doute. Un nabot accompagné d’une donzelle apparaît, se foutent de notre gueule avant de se tirer laissant un serpent à la place.  Ils ont fait deux erreurs, des erreurs grossières qui nous prouve qu’en fait, les pirates avec ou sans titre, ce sont des manches. Ils ont eu une chance unique pour nous porter un coup terrible, une bombe et c’était fini. Mais là ils nous ont dévoilé l’une de leur carte, le nabot perd tout effet de surprise. Suffit de dire à Salem ce qu’il se trame et il l’incendiera dés qu’il frisera son haki. Surtout que ce n’est pas de l’invisibilité ou un truc du genre c’est une vraie disparition, ni mon ouïe ni mon odorat ne les captent. La seconde erreur était de nous sous-estimer. Je suis peut-être un mauvais capitaine, mais je suis un leader de combattants. Et mes combattants sont tout sauf des manches, régime drastique et entrainement quotidiens forge les meilleurs soldats. En prime mes officiers et leur mentor se voient attribué le rôle d’exemple et un exemple, ça fait son taf au maximum. Ensuite je dis ça... mais on peut encore se faire avoir... Une fois les quelques secondes de stupeur et de flottement provoqué par le couple fabuleux, la machine se met en marche. Le serpent fond sur un Daniel quelque peu désemparé avant de se faire rembarrer par un drop kick de Rock directement … dans … la trachée ? la glotte ? C’est mal foutu un serpent ça a une tête et un cou… donc tu ne sais pas trop dire sur quoi tu tapes. Pis est ce que ça a seulement une glotte un serpent ? bon il s’est fait zigouiller le temps que je me pose cette question… on va pouvoir l’ausculter. Ah nan, il vient de bouger, résistant le bougre. Bon je laisse mes officiers s’en occuper, on va se prendre une belle bordée d’acier si on reste concentré sur la bestiole. J’ai mich’ et Cole qui le remplissent de plomb avant qu’Ethan ne le tranche d’un revers de sa lame.  

    -OISEAU-TIGRE-CHEVAL !

    Qui dit équipage surentrainé, dis commandement complexe. Et bon, c’est un peu plus classe que dire, « sauve qui peut ! On se tire»… Je me projette ensuite avec un geppou hors de mon embarcation et d’un déluge de lames d’air j’élimine la première salve de tir. Ce qui laisse le temps à mon navire de tourner suffisamment pour limiter la zone de tir. Heureusement, le vent est à notre faveur, on rentre les voiles et on sort les avirons pour retourner à la terre ferme évitant ainsi que la flotte ennemie nous prenne en charge trop facilement. Ce faisant par contre, on limite au minimum les hommes destinés au combat et fatigue les autres. Me tenant alors sur le château arrière je m’apprête à m’occuper de toute menace. J’en profite pour demander à un de mes hommes de transmettre à la base ce qui venait de se passer, son pouvoir de téléportation perdra en force ainsi.

    Je m’arme ensuite du haut-parleur du navire avant de déclarer pour narguer l’ennemi et dans un geste d’esbrouffe sûrement superflus. C’est peut-être une connerie, mais ça à l’avantage de pas passer pour un poltron.

    -Merci pour le sac en serpent !

    Pis bon c’est plus classe qu’une combinaison d’animaux pour tout dernier mots.
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    Alors que vous vous dirigez vers la base, vous vous rendez rapidement compte que votre provocation n'a eu aucun effet sur l'ennemi. Le message est déjà passé que vous n'avez aucune valeur. Les tirs continuent de fuser, mais seuls deux navires sont à votre poursuite et semblent d'ailleurs gagner du terrain... l'abordage est proche et il serait peut-être bon de ne pas vous faire prendre par surprise.

    Le reste de la flotte est encore indistinct, vous n'arrivez pas à saisir toute son étendue et une manoeuvre d'encerclement de la base semble être en cours. Les pirates peuvent frapper de n'importe où et il est encore impossible de savoir d'où viendront les véritables menaces...

    La tension monte à la base et savoir qu'un ennemi posséde une capacité de téléportation n'est pas pour aider. La rumeur ne se répend pas rapidement, mais déjà les concernés perdent en concentration et s'agitent pour être certain de ne pas se faire poignarder dans le dos.

    Vous qui, de votre hauteur, êtes encore loin de réaliser le nombre de l'ennemi, constatez malgré tout de l'agitation dans vos propres rangs. Trois hommes, dont votre second Cole sont en train de se tordre de douleur. Le dernier est simplement pâle un bras serré autour de la taille pour soutenir son malaise, mais les deux autres sont dans un moins bon état. En témoigne le plancher sur lequel traînent les restes de leur déjeuner dans lequel se mélangent leur sang et celui du grand serpent. Occie, la créature déverse son fluide vital sur les planches du navire et il s'en dégage une drôle d'odeur.

    Un autre homme s'écrase sur sa rame en gémissant. La situation est en train de dégénérer et vous perdez de la vitesse, l'empoisonnement est probable mais aurez-vous seulement le temps d'en trouver la cause avant qu'on ne vous ratrappe ?


      La situation est critique. Nos adversaires disposent d’un atout essentiel : le pouvoir de téléportation. J’ai moi-même été pris de court, mais alors que j’étais prêt à riposter, un certain minable était bord. Sans grande difficulté, nous avons pu nous en défaire, mais c’est après que les problèmes ont commencé. En effet, Cole commence à vomir ses tripes, puis d’autres suivent à son tour…

      La panique s’installe à bord. C’est exactement ce qu’il ne faut pas et ce que l’ennemi recherchait depuis le début. Qui a dit que les pirates n’étaient que des barbares qui attaquent de manière irréfléchie ? Vous savez ce qui est le pire dans toute foutue merde ? C’est que je suis excité par la situation. Combattre quelqu’un d’intelligent et de puissant, c’est tout ce qu’il me faut pour mourir en paix. Salem va regretter son action.

      Cette première attaque n’a fait que démontrer que nous ne sommes pas prêts à défier un empereur. Et selon moi, Kyoshi est le plus gros potentiel parmi les empereurs, exactement celle que l’on ne doit pas attaquer malgré qu’elle semble la plus vulnérable à côté des autres. C’est un pur génie. J’accepte volontiers de mourir de sa main. Cela va sans dire que je vais quand même prendre plaisir à me défendre.

      En plus de Cole, deux autres sont touchés. L’un se tenant simplement le ventre, mais l’autre vomi ses tripes à l’instar de Cole. En dépit de la situation, quand est-ce que tout a commencé ? Les deux femmes à bords n’avaient que pour intention de nous intimider. Pourquoi nous laisser ce serpent minable ? Je me retourne vers la bête que nous venons d’abattre. Mes yeux s’écarquillent. Le danger est à bord et s’échappe de ce serpent.

      « Stop ! Tous ! Reculez. »

      Un quatrième homme se met à vomir. C’est bien ce qu’il me semblait. Tous les hommes dans cet état ont été en contact avec cette substance fumante qui s’échappe de la bestiole. Probablement un venin. Un serpent minable, tu parles… Dès le début, c’est la destruction de l’équipage qu’ils visaient. À côté de ça, je tourne la tête vers l’horizon, et c’est avec effroi que j’aperçois deux navires proches… beaucoup trop proches de nous. L’abordage est imminent.

      « - Mozart ! lancé-je à haute voix. Saisis-moi ce maudit serpent et balance-le sur le premier en vue à mon signal.
      Entenduuuuu ! répond-t-il en y ajoutant une touche mélodieuse. »

      Concernant les quatre hommes touchés, qu’est-ce qu’on fait ? Je n’ai pas les compétences nécessaires pour m’en occuper. Mozart se chargera des les descendre dans la cale, là où le personnel médical se trouve avec les équipements nécessaires. Pour l’heure, je déconseille fortement que nous les accompagnons nous même, afin d’éviter toute propagation inutile. On a déjà bien assez de problèmes comme ça.

      « - Tu peux les avoir à cette distance, Mozart ?
      - Si je me donne suffisant d’élan, oui. Dois-je commencer, commodoooooore ?
      - À ta guise, mon ami. Ferme sa bouche pour éviter toute projection de son venin.
      - À vos ooooooooordres ! »

      Après quelques instants de concentration, le musicien cyborg se met à tournoyer sur lui-même, jusqu’à obtenir une vitesse suffisante et enfin balancer le serpent loin d’ici. Le premier navire ennemi, à une cinquantaine de mètres de nous, se voit accueillir avec surprise un nouvel invité qui, la gueule ouverte, provoque une pluie de venin avant même d’atterrir. Retour à l’envoyeur. J’ai spécialement apprécié leur approche non plus.

      « Mozart ! Ramène-moi ces quatre malades chez les médecins. Tiens, toi, toi et toi. Nettoyez ces merdes par terre. Les autres, préparez-vous à l’abordage ! Je laisse Yamamoto prendre le relais, c’est lui gère cette partie. »

      Le début des festivités « concrètes » peuvent enfin commencer.


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      Ethan prend efficacement la mesure du problème et nous délivre de l’influence délétère de la bête. Néanmoins, c’est assez chiant de voir que mes officiers ont été diminué par cette saloperie. Ça permet à Ethan d’assumer pleinement ses missions de second et de s’entrainer pour quand il prendra son envol. Si du moins, on s’en sort. J’inspire profondément pour calmer les trépidations du palpitant et évalue la situation. J’ai quelques hommes indisposés et on va se retrouver flanquer par deux navires on sera donc en infériorité numérique et pas qu’un peu. Néanmoins grâce à l’intervention de mon bras droit, on a diminué les forces de l’une des deux embarcations. Les résidus toxiques répandus sur le pont ont été éliminé avec les pompes à eau, on ne pourra donc plus profiter de cela. On possède à priori deux bonnes minutes avant que les pirates ne soient sur nous. Nous sommes presque à l’arrêt donc nos gars pourront se disposer au mieux pour résister. Néanmoins on est encore trop loin de la base… d’ailleurs notre artillerie devrait bientôt se mettre en branle mais enne nous ne sera d’aucun secours. J’ai néanmoins dans ma poche un machin pour appeler un train si on est vraiment dans la merde, mais j’aimerai éviter d’utiliser l’une des nos cartes pour cette situation. Quoi qu’il en soit, je m’apprête à faire quelque chose de stupide, de très stupide. Tellement stupide que même ces pirates n’y auront pas penser.

      Il est néanmoins temps de rappeler au monde pourquoi est ce que l’on craint la marine d’élite. Nous sommes des têtes brulées trop téméraire pour notre bien Un ramassis d’obstiné et de va-t’en guerre tous les plus obtus les uns que les autres. Et moi je cumule leur tare à mon inconscience. Mais je ne pense pas que nous ayons d’autres solutions, sans mon interventions nos hommes se feront décimer en vain.

      -Ethan ! Tant que je ne suis pas de retour, t’es le chef !

      Grand père, raconte-moi l’histoire de Yamamoto Kogaku, le marin funky ! Et bien vois-tu, son navire n’avait pas de canon car il était le boulet de l’équipage. Mon sabre en bois dans la main gauche et celui en acier dans la droite, je me couvre intégralement le corps de haki. Le navire au serpent a pris un peu de retard, l’autre n’est plus qu’à une vingtaine de mètres. Je parcours en courant les quelques mètres qui me sépare du bastingage et me propulse dans les airs de mon « one flap by bird ».

      Black Bull !

      Je me propulse d’un geppou décuplé par la gravité sur l’embarcation que je percute de plein fouet épaule en avant. Le bois éclate sous la fureur de l’impact, j’ai le coté gauche endoloris et je suis légèrement sonné par l’impact, mais j’ai comme l’impression que l’embarcation à fait une embardée. Je m’ébroue pour me débarrasser des copeaux de bois qui s’étaient glissées dans mes vêtements et je me lance à l’attaque des pirates encore incrédules. J’espère que vous n’êtes pas juste de la chaire à canon les enfants car le capitaine Kogaku a mis ses valeurs de côté pour vous massacrer.
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      Yamamoto:

      Le bois du navire se déchire comme du papier, les copeaux explosent et un nuage de poussière accueille ton entrée spectaculaire. S’il n’avait pas été aussi solide, il se serait probablement renversé… et les occupantes du navire en sont bien conscientes.

      Furieux, surpris, tu saisis pêle-mêle les regards que te lancent celles qui ont réussi à s’accrocher et à ne pas être renversé au cours du choc. Leurs tenues orientales sont comme des cascades de soie, légères elles accompagnent le moindre de leurs mouvements avec une grâce qui t’hypnotise, seulement tu te rends aussi vite compte de leurs potentiel meurtrier. Cimeterres, Senbons et Saïs sortent de nulle part et tu jurerais voir éclater la lueur de l’armement sur certains.

      Un beau comité d’accueil qui n’en a rien que pour toi. Et n’est d’ailleurs pas le seul : une ombre que tu n’avais pas remarqué plonge soudainement de la vigie, d’un pas de lune se propulse et se réceptionne d’un violent coup de poing au haki sur ta personne. Une nouvelle occasion pour toi de goûter à la poussière de ce charmant navire.  

      Commandant d’élite Yamamoto Kogaku... toujours un plaisir de recevoir des célébrités à mon bord.

      Spoiler:

      ***

      Ethan:

      Tu assistes, passif, à l’impulsivité de ton partenaire, depuis le temps tu commences à avoir l’habitude, toujours est-il que c’est à toi d’assumer la suite de la course-poursuite.

      Le second bateau arrêté par Yamamoto, le premier a déjà rattrapé son retard. Les guerrières de Kiyori ne se sont pas laissées perturber longtemps par le cadavre. Des gerbes d’eaux explosent tout autour de vous, tirés au pied par deux pirates athlétiques, les boulets de canon atteignent une vitesse démente. Un d’entre-eux atteint avec violence la coque de ton navire et en arrache tout un pan.  Tes hommes se bousculent et se cognent, le bois tremblent de l’extase qui parcourt votre bâtiment. La base est encore trop loin pour que vous ralentissiez l’allure, mais cette ombre qui vous talonne se fait de plus en plus agressive. À leur bord, les guerrières s’activent : une salve de flèches géantes  s’envolent, emportant dans leur trainée d’épaisses cordes.

      Vous comprenez tout de suite de quoi il en retourne, elles veulent vous emporter par le fond. Tu es le premier à réagir, ta lame danse dans les airs et arrêtent nombre de ses fléaux mais ils sont encore bien plus nombreux et se plantent partout : mâts, bastingages et mêmes certains de tes hommes se retrouvent transpercés. Le Peace pile brusquement, lesté de son poursuivant alors même que votre porte d’issue semblait atteignable.

      Les pirates s’élancent comme des courants d’air, la bataille se fera à votre bord.

      ***

      Toujours pas de Leona, c’est nul cette mission elle commence à m’gaver ! J’veux me battre moi !

      Margareth nettoie le sang qui tâche son sabre filiforme, elle s’insupporte à le voir moins immaculée que sa propre tenue. Son pied écrase la mâchoire d’un des malheureux gardes n’ayant pas été affectés ailleurs. La mignonne qui l’accompagne s’impatiente, vexée qu’on ne lui porte pas plus d’attention, et les clés avec lesquelles elle était en train de jouer finissent balancées contre les barreaux d’une cellule, préalablement ouverte.

      Fu fu fu, tu es une vraie boule de nerfs… ne t’en fais pas, nous allons vite la trouver. Néanmoins… C’est décevant, je pensais qu’ils abriteraient des détenus un peu plus intéressants ici. Que Léona n’y soit pas, encore ça ne m’étonne pas : même s’ils ne sont pas au courant de ton pouvoir, elle est forcément mieux gardées… Mais si peu de monde, probablement les restes de la philosophie néo-marine : pas de prisonniers, la mort comme seconde chance. J’apprécie l’idée.
      - Renafout’ du cours d’histoire.
      - Fu fu fu. Allons, ne fait pas ta mauvaise tête, l’empathie des plus jalonnées nous aura forcément déjà repérée. On a relâché la bête, maintenant il faut qu’on bouge.

      La moue peu coopérative s’incline et une porte s’ouvre dans les briques qui murent le fond des cachots. Un instant après elle disparaîtrait.


        La situation est désastreuse. Il ne s’agit même de trouver un moyen d’avancer, nous ne pouvons plus. L’ennemi sera à bord d’ici peu. Des officiers sont toujours mal en point, des soldats ont été blessés par les salves ennemies, et Yamamoto n’est plus parmi nous. Il me reste Daniel, Ketsuno et Mozart qui sortent un peu du lot. Le plus important reste encore d’organiser l’abordage en cours. Si je ne fais rien, on meurt tous. C’est la triste logique quand tu es un gradé.

        « Que chacun quitte son poste. Nous allons accueillir nos nouveaux camarades en approche. Ramenez-moi tous les tonneaux, tables, meubles, derrières lesquels vous pourrez vous protéger. »

        Je m’adresse ensuite à Daniel.

        « Organise deux lignes de tireurs, l’une derrière l’autre. Quand la première tire, la deuxième se met en place le temps que la première recharge. Ce sont tes tireurs, tu as les pleins pouvoirs dessus. »

        Puis à Ketsuno.

        « De ton côté, tu prends les épéistes. Dès que les tireurs seront débordés, vous deviendrez la première qui passera au-delà de notre barricade de fortune. »

        Et enfin, je m’adresse à l’ensemble des hommes.

        « Tireurs, quand vous ne pourrez plus tirer et que les épéistes seront en train de vous couvrir, oubliez vos fusils et saisissez vos lames et pistolets. Ça sera une guerre totale ! Un bain de sang ! On va probablement tous y passer aujourd’hui… Mais on s’en doutait, non ? Le plus drôle est de voir jusqu’où nous serons capables de survivre. Pour ceux que je ne reverrais pas, sachez que ce fut un honneur pour moi d’avancer à vos côtés. Tâchez de mourir dignement. En place ! »

        Les discours ne sont pas trop ma tasse de thé. Ils savent déjà pourquoi ils sont ici et ce qu’ils risquent en étant ici. Inutile d’en rajouter davantage. Et oui, la pédagogie n’est pas mon fort non plus. Je ne dispose plus de temps pour penser à d’autres choses. Mozart m’a déjà remplacé à la vigie, sa vue naturellement extraordinaire est bien plus performante que ma longue-vue. De plus, il possède des capacités intéressantes.

        Pour ma part, alors que les premiers ennemis parviennent enfin à poser le pied à bord de notre navire, j’apparais rapidement en face de ces dernières. Je m’occupe de la première vague le temps d’être certain que les tireurs soient prêts. Dans un premier temps étonnées de me voir seul face à elles, les femmes se mettent aussitôt à me foncer dessus. Dans un second temps, ma lame quitte son fourreau, et une puissante lame de vent vient raser la première vague.

        Et je disparais.

        Aux côtés de Mozart, je lui demande un rapport.

        « - Les vagues ennemies s’enfoncent dans notre entonnoooooooir, tuééééééés par nos salves de tiiiiiirs. Cependant, commodore, une archère semble nous causer du tord en visant directement nos tireurs. J’ai tenté de lui tirer dessus, mais elle esquive sans arrêt mes attaques.
        - Reçu. Je chope Ketsuno avec moi pour voir de quoi il en retourne. Au moindre problème, je compte sur ta voix pour me le signaler.
        - Bien entenduuuuuuu. »

        Je disparais une nouvelle pour réapparaitre aux côtés de Ketsuno.

        « - Une balade, demoiselle ? demandé-je en lui tendant ma main.
        - C’est vraiment l’moment pour jouer aux séducteurs ?
        - Ce sont peut-être mes derniers moments avec toi, je tiens à en profiter.
        - Vieux con. »

        Elle accepte.

        Ainsi nous partons nous aventurer dans les terres ennemies, en les survolant grâce au Geppou. En s’attaque aussitôt à l’archère, isolée, mais sans compter sur son ange gardienne pour la protéger. Une énorme lance vient s’attaquer à Ketsuno. Je mets fin à ma course pour m’interposer et sauver la nièce du vice-amiral. Je dégaine ma lame et pare celui-ci. L’attaque est si puissante que mon corps tout entier en tremble.

        « - Continue, Kets’, je m’occupe de cette demoiselle.
        - Je t’ai à l’oeil.
        - Je n’ai pas encore prévu l’infidélité. À voir si madame me fait céder. dis-je en souriant à cette femme Walkyrie.
        - J’espère qu’elle te crèvera. »

        C’est bien une Fenyang celle-ci. Qu’elle fasse attention de son côté, son adversaire n’est pas n’importe qui. En espérant que Daniel et Mozart gèrent bien l’équipage. Mon adversaire du jour requiert toute mon attention. Son coup m’a quelque peu secoué, je ne m’y attendais absolument pas. Une femme de caractère, une femme forte, comme on les aime. Sous son armure, j’y vois plutôt une belle femme aux formes généreuses et au visage angélique. Une belle femme.

        « Où est-ce que tu regardes, crétin ? dit-elle en m’envoyant un nouveau coup. »

        Ce coup-ci, j’esquive le coup d’un bond en arrière, mais elle enchaîne avec son épée qu’elle tient de l’autre bras, qui a échappé à ma vigilance. Je stop mon pas vers l’arrière, puis je pivote sur moi-même pour me donner de la vitesse et une puissance suffisante pour contrer son attaque. À l’impact, son bras est projeté vers l’arrière, elle arme sa lance, je passe en-dessous pour attaque son flanc non protégé, mais je n’attaque que le vide.

        Avec une facilité déconcertante, elle a tout simplement esquivé mon offensive, alors même qu’elle était dans une position peu avantageuse. Je me suis demandé comment une telle chose était possible, mais nul besoin de réfléchir bien longtemps. Son armure est lourde, j’estime être de base plus rapide que cette dernière, c’est donc qu’avec de l’anticipation qu’elle peut esquiver mes attaques. Rien de mieux que le haki de la perception pour cela. Les pires adversaires à mon sens.

        « - Tu vas me causer des problèmes.
        - Je n’ai pas prévu de t’épargner. Ni toi, ni aucun autre homme présent ici.
        - L’autre garce va s’en sortir simplement parce qu’elle est une femme ?
        - Si elle décide vous renier, peut-être.
        - C’est de la discrimination ça, madame.
        - Comme on en subit quotidiennement, jeune homme.
        - Est-ce une raison pour reproduire ce que l’on vous fait subir ?
        - Si tu as une solution, je t’écoute. Si non, meurs.
        - Je ne mourrais pas aujourd’hui. Te concernant, c’est autre chose. C’est regrettable. Tu aurais pu me plaire dans un cadre et contexte différents. dis-je en esquissant un sourire séducteur.




        Dernière édition par Ethan R. Levi le Mar 6 Mar 2018 - 16:24, édité 2 fois
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        Je fais craquer mes épaules et ma nuque, me voilà tomber dans un nid de vipère. Mais j’ai pas trop l’attention de m’éterniser. Soudain un mouvement brusque à l’orée de mon champ de vision m’avertit d’un danger. J’ai juste le temps de me préparer à l’impact et me ramasse une méchante beigne. Ma conscience vacille pendant une ou deux secondes, mais perdre conscience signifie mourir. D’un geste qui aurait pu être élégant, je perfore une partie du pont qui m’accompagne dans ma chute. La carotte de bois percute l’eau et j’en profite pour plonger d’une puissante impulsion. Il est l’heure de rentabiliser ma capacité à nager. Techniquement je pourrais retourner à bord de mon navire, celui que je viens de quitter n’est plus en état de nous poursuivre efficacement. Néanmoins ma fan semble être douée pour se déplacer ce qui pourrait s’avérer problématique. Néanmoins, du peu que j’ai vu, j’ai affaire à un équipage de cador. Je me doute que l’autre équipage soit du même tonneau.

        Bon soit, je finalise ma mission prioritaire avant toute chose. D’un geppou sous-marin je me propulse à la poupe et tranche la queue du vaisseau. Ce dernier va se remplir par l’avant et l’arrière et est privé de son gouvernail. Une épave donc. Je brûle mes dernières réserves d’oxygènes pour remonter à la surface d’une nouvelle propulsion. Je m’agrippe au bastingage et me hisse à bord. J’ai relâché mon haki pour conserver mes forces, donc j’ai pas intérêt à faire de conneries.

        -J’offre mes photos dédicacées à ceux qui se rendent !


        Grand silence…

        C’était peut-être une connerie. Ils se retournent pour charger en groupe mené par la cogneuse. Mais bon, j’ai l’avantage du terrain. D’un coup de poing rapide, j’éclate le mat à l’aide de mon air ring et d’un air blunt. Ce dernier devrait chuter sur l’embarcation et piéger une partie de l’équipage sous sa voile. Je m’élève alors à nouveau d’un geppou pour me mettre hors de portée relative de l’équipage, mais surtout forcer la cogneuse à me foncer dessus. Je lance même deux lames d’air rapide afin de malmener d’autant plus l’embarcation et forcer la dame à riposter. Je pourrais tout simplement trancher net le navire comme je l’ai déjà fait l’une fois ou l’autre, mais je dois conserver mon énergie au maximum. Pour le moment j’ai l’avantage, sans poing d’appui elle sera désavantagée si elle se repose uniquement sur ses poings tandis qu’il me suffira de me reposer sur le tranchant des mes lames. Bien sûr, la réponse ne se fait pas attendre et un obus sombre fuse dans ma direction. Je me déporte sur le coté, mais elle change de course. Son poing couvert de haki percute mon sabre en bois lui-même renforcé par l’armement.
        J’avais déjà expérimenté ce type de duel avec Salem, ça devrait aller. Profitant de l’impact, je me laisse entrainer par son élan relâchant mon geppou et nous forçant à chuter. J’accompagne cella d’un coup de sabre pour profiter de l’ouverture laissée par sa première attaque. Malheureusement cette dernière d’une pirouette se glisse sous ma lame et reprend un peu de distance. Je me propulse alors d’un « one flap by bird » mêlant une série de déplacements rapide afin de lui empêcher de prédire mon attaque. J’apparais alors au niveau de son flanc et m’inspirant du petit contre-amiral j’exécute une pirouette pour renforcer ma puissance d’impact sans reposer sur ma force brute. Mais ce n’est pas suffisant et bloque mon coup de son bras couvert de haki. Néanmoins à son expression, je devine qu’elle a sentit l’impact passer. Je profite alors de cette ouverture pour la noyer sous un déluge de coups, saura t’elle s’en sortir ?
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        Les échanges sont très intenses. À tel point que je commence à suer. Malgré tout ce que l’on peut en dire, c’est agréable de se battre en costume, ils sont particulièrement amples et légers. Cette femme manie sa lance avec aisance. Je parviens plus ou moins à suivre ses attaques, mais ce n’est pas ce qui me contrarie le plus, non. Sa capacité à anticiper mes coups est probablement mon plus gros problème. Cela me ramène à mon premier combat face à Salem.

        Je me rappelle de sa sale main de gros dégueulasse, posée sur ma tête, et qu’il me dit : « t’as encore du boulot, gamin. » Rien que d’y repenser me met dans état de transe. Moi, Ethan, d’ordinaire si calme, commence peu à peu à perdre mon sang-froid. Le combat s’éternise. Nous n’avons pas spécialement le même niveau, c’est seulement son haki de merde qui me fait chier. Elle ne prend même pas la peine d’esquiver, ou disons qu’elle peut difficilement, alors elle pare simplement mes attaques.

        Qu’elle continue ainsi. Je m’élance dans une course vers celle que je veux défaire. On s’échange une nouvelle fois des coups, rien ne change. À un moment donné, elle va forcément s’épuiser. Par sursaut d’orgueil, je m’énerve, je m’excite, je saute et tourne sur moi-même pour devenir une toupie humaine qui s’abat sur mon adversaire. Elle esquive simplement d’un bond vers l’arrière, mais sans lui laisser le temps de souffler, la toupie que je suis bondit sur cette dernière.

        Cette fois-ci, comme le ferait probablement n’importe qui, elle place sa lance entre nous pour stopper mes coups. C’est du statique pour l’instant. Alors je renforce ma lame de mon haki du renforcement, tout en continuant de tournoyer et d’attaquer sa lance. La ravissante Walkyrie finit par concéder du terrain. Je continue de frapper sans retenue, dans le simple but de l’anéantir. Briser sa lance, la briser également en second temps. Sans aucune insinuation.

        Mais comme je m’en doutais, je n’ai pas affaire avec n’importe qui. C’est une femme, oui, mais bien une commandante d’une empereur. Une femme qui a du vécu, de la bouteille. Des batailles, des combats, elle en a certainement bouffé plus que moi. Et ça, voyez-vous, c’est problématique pour moi. En effet, elle arme rapidement sa lance, tandis que je frappe sa poitrine - protégée par son armure, elle m’attaque le sol, mes appuis, afin de cesser ma rotation. Et elle réussie. Pas indemne, mais je me suis tout de même replié.

        « - Madame ne craint pas la douleur ? Ça m’a l’air d’être une bien vilaine plaie que tu as là… dis-je en prenant un air presque peiné.
        - Le commodore est donc moins tendre qu’il n’y parait.
        - Voyons. Quel homme se laisserait tuer ? J’étais pourtant prêt à faire plus ample connaissance.
        - Pour m’utiliser ensuite, comme grand nombre d’hauts gradés dans la marine.
        - Ne me compare pas à ce vieux dégueulasse de Salem, je risque de ne vraiment pas apprécier. »

        Mon regard s’assombrit. Toute assimilation à cette crapule me met hors de moi. Sa lance, je vais la détruire. Son sourire, le défigurer. Son armure, la désintégrer. D’ailleurs, du sang dégouline de celle-ci au niveau de sa poitrine. J’utilise le soru pour disparaître de son champ de vision, je réapparais derrière elle, mais encore une fois elle pare mon offensive. Alors que je pensais réattaquer, je m’aperçois que ses cheveux deviennent des armes tranchantes et m’attaquent avec vitesse. Je les bloque en quelques mouvements d’épée, puis de nouveau le repli défensif.

        « Hm… soupiré-je en constatant cette capacité bien ennuyeuse. »

        Je m’emmerdais déjà bien assez sans cette technique, ça devient de plus en plus pénible. Je l’ai déjà vu quelque part. Après tout, ce ne sont que des cheveux, je n’ai qu’à lui couper et on en parle plus. Et miraculeusement, je me souviens même de la méthode employée pour toucher Salem. Je n’ai le droit qu’à une seule chance. Pour l’heure, je vais simplement me contenter de l’épuiser. Pas de haki pour moi, je dois garder le maximum de mes forces pour le coup fatal.

        À un moment donné, j’attaque normalement avec virulence et, sans que je puisse réellement l’expliquer, son corps s’affine tellement que je frappe dans le vide. S’en suit un vilain coup de pied qui me renvoie d’où je viens. Un lourd coup de pied qui me fait vomir mon déjeuner. C’est donc tout son corps qu’elle peut modifier à son aise. Encore plus emmerdant que je ne l’imaginais… Chiotte ! Ma foi, je dois poursuivre jusqu’à
        [•••]


        De longues minutes se sont écoulées, je fatigue terriblement. Je suis entaillé de toute part, mon costume est foutu. Fort heureusement, j’ai pu éviter les grosses entailles, celles-ci sont légères va-t-on dire. Il n’empêche qu’elles piquent quand même. En face de moi, j’ai l’impression de voir un cadavre. Excepté mon seul et unique coup qui l’a atteint et qui continue - certainement - de lui faire du mal, je n’ai pas pu l’atteindre.

        Cependant, il suffit de la regarder pour voir à quel point cette guerrière est atteinte. Elle ne bronche pas, ne dit rien, mais ses mouvements sont plus maladroits qu’au début. Elle devrait être aussi fatiguée que moi physiquement, mais l’utilisation à outrance de l’empathie provoque une fatigue nerveuse, et c’est bien pire, finalement. De grosses gouttes de sueur s’échappent de joli visage. Son regard reste toujours aussi chaud, preuve qu’elle n’a pas encore abandonné.

        « Ce fut un plaisir, princesse. Malheureusement, la guerre n’est qu’à son commencement et j’ai d’autres chats à fouetter. Et comme t’as pas voulu d’un rencard et que tu m’as comparé à l’autre pourriture, bah… fin, quoi. »

        Très rancunier, oui. Et pour le coup, on a vraiment d’autres chats à fouetter. Je ne sais pas où en est Yamamoto, mais je dois continuer d’être la première rempart contre Kyori. On a encore un atout dans notre manche avant de mourir ou de battre en retraite. Notre but, je pense que l’empereur l’a parfaitement compris, ou au moins son second ou stratège, c’est assez évident. Et si non, bah tant mieux pour nous, hein.

        Pour la première fois depuis le début de notre affrontement, c’est elle qui m’attaque. Serait-elle en train de perdre l’esprit ? Ou décide-t-elle de rapidement en finir ? Ce n’est pas avec ce genre de coup qu’elle va m’atteindre. À force de modifier son corps à outrance, elle a fini par user son corps. Ma comédie y a beaucoup joué. J’ai eu l’air désemparé tout le long, elle m’a touché de nombreuses fois, mais il est temps de mettre un terme à cette mascarade.

        Je dévie sa lance d’un revers de lame, tournoie sur moi-même en terminant avec mon coude dans son sternum. La respiration temporairement coupée, elle se défend en m’attaquant avec ses cheveux taillés en armes blanches. Mon épée renforcée en haki, je coupe ses cheveux comme du beurre. Mais alors qu’elle recule, qu’elle perd à moitié l’équilibre, si proche du bord, je vois une opportunité.

        Je saisis ma lame à l’instar d’un revers de tennis à deux mains, je prends de l’élan, puis je balance une lame de vent assez redoutable. Bien sûr, elle se protège avec sa lame, mais mon attaque a pour but de la projeter hors du navire seulement, non de la blesser. Celle-ci décolle hors de son navire, j’apparais juste au-dessus d’elle pour lui en balancer une deuxième qui l’enfonce dans les fonds marins. Si elle sait nager, peut-être qu’elle s’en sortira. On la repêchera plus tard. C’est dur de nager avec une armure…

        « Oy ! Bouge-toi, Kets’ ! Je ne vais pas passer la journée ici. envoyé-je d’un ton agacé à la concernée. »

        Leur navire est encore intacte. Je pense qu’on va tenter de s’en emparer.

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        Elle a encore des ressources la garce, elle a réussi à prendre un peu de recul avec un coup de pied au flanc. Elle sait donc utiliser ses jambes, bon savoir. Il est l’heure de changer de stratégie, je glisse mon sabre en bois dans ma ceinture pour mieux saisir mon katana. Mais avant, on va retourner aux fondamentaux. D’un mouvement fluide du poignet, je lui balance un Air-wing, un couteau de lancer assez personnel. Et ce n’est pas n’importe quel type de couteau, c’est une saloperie qui marche particulièrement bien contre ceux qui aiment faire dans l’art martial. Plutôt que d’éviter, elle tente de le dévier d’un revers de son bras couvert de haki, classique. ‘fin je dis ça, si elle l’évitait j’aurai profité de l’ouverture pour lui faire bouffer une frappe éclair. Le bout de métal éclate lui transperçant le corps de petits éclats d’acier. Alors j’en profite pour me propulser d’un nouveau mélange de geppou et de soru dans sa direction pour la trancher sans autres formes de procès.

        Elle réussit néanmoins à bloquer l’attaque en concentrant l’armement sur son torse, ce qui ne l’empêche pas de percuter ce qui restait de son navire, un partout. Néanmoins, elle émerge de l’embarcation et me charge dessus, encore ? Bon, bah c’est l’occasion d’essayer un petit tour. Je pointe ma paume dans sa direction et déploye « la main du capitaine ». Son poing ripe contre la décharge d’énergie que je viens de produire et emportée par l’élan, elle ne peut rien faire contre mon sabre qui lui fauche les jambes. Elle chute alors inexorablement, il n’est pas impossible qu’elle survive, mais j’en doute. Privé de ses moteurs, elle est néanmoins inapte au combat. Je lui accorde un dernier regard alors qu’elle frappe l’océan.

        Bon j’ai d’autre chats à fouetter et je commence à manquer de jus, ce combat m’a un peu plus éprouvé que je ne l’aurai voulu. Je rattrape mon navire, il est aux prises avec une autre embarcation. Je tenterai bien de reproduire mon attaque de la dernière fois mais je risque d’abimer ma propre embarcation. Les pirates sont tellement concentré sur mes hommes qu’ils ne me voient pas arrivé. Je me laisse alors tomber sur le pont pour rejoindre la mêlée.
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        "C’est en train de m’agacer, mais d’une force !...
        - Ronge ton frein gars, gueuler va rien y changer. "

        En poste depuis des heures dans une évidente frustration, les soldats de la marine sont soumis à une importante tension. Lentement, à l’abri des murs imprenables de leur forteresse, ils ont vu se rapprocher les pavillons noirs de la terrible Déesse-enfant. Jusque-là, elle et ses disciples étaient l’objet de moqueries graveleuses et si parmi cette élite, tout fraîchement recrutée, l’excitation d’une première bataille attise la vaillance, ils n’en sont pas moins troublés par la menace qui leur fait face.

        Une menace immobile. La base G5 n’est pas le QG du Nouveau Monde pour rien, disposant des technologies les plus avancées en matière d’armement, elle n’a pas seulement la réputation d’être imprenable mais de n’être même pas du tout approchable. Et c’est bien ce qui frustre nos soldats qui, dans leur naïveté, se sont probablement imaginé que les bateaux pirates se allaient se livrer docilement à leur arsenal. Qu’est-ce qu’ils attendent ? Quel est leur plan ?

        La bataille est en train de se jouer entre trois pauvres équipages et leurs pétarades, de plus en plus proches, on ne les a autorisés qu’à être spectateurs.  Sans explication. L’ennemi finira forcément par bouger et eux ne peuvent qu’attendre. Que fait la flotte toute puissante du G5 ? Pourquoi enfermer toutes les troupes ? Pourquoi se défendre plutôt que d’attaquer ? Quel est le foutu plan du vice-amiral ? Autant de questions qui occupent l’esprit des fantassins de l’élite dans leur pénible laconie.

        "J’en peux plus, il faut que je prenne une pause, il faut que je m’informe…"

        D’un coup d’œil le soldat s’assure que personne ne lui prête attention, il s’éclipse. Peu importe le blâme ou les conséquences, il doit se mettre au courant et comprendre ce que trame le vice-amiral Fenyang. Il ne s’est pas engagé pour être spectateur alors la hiérarchie ça va cinq minutes, mais la patience n’a jamais été son fort.

        Il dévale les escaliers, rasséréné par son insubordination il franchit chaque porte avec le sentiment d’être dans le vrai. Son objectif est clair, mais soudainement  l’agitation qui l’entoure attire son attention. La course des bottes de cuir, des coups de feu, des lames qui s’entrechoquent. Son sang ne fait qu’un tour.

        "SONNEZ L’ALARME ! SONNEZ L’ALARME ! LA BASE EST COMPROMISE !! "

        C’est déjà trop tard. L’intrusion dans les cachots n’est pas passée inaperçue, mais le temps de mobiliser des unités pour s’occuper de la menace arrivée dans cette zone non-défendue, elle a déjà disparue. Mais non sans laisser la mort dans son sillage…

        Et celle-ci se répand comme la peste.

        Dégainant son sabre pour venir en aide à ses camarades, le soldat impatient se jette dans la mêlée mais alors qu’il tranche une première tête, un nouvel adversaire surgit de nulle part et il a tout juste le temps de l’esquiver que ses crocs se referment sur un autre soldat. Ces bêtes sont des cauchemars, un essaim grouillant qui attire les peurs les plus honteuses des braves soldats. Pire encore, elles sont vomies de toute part, rampent et se dressent comme une infinité de nouvelles menaces.

        Un supérieurs est déjà mort, son instinct lui dicte de prendre le commandement. Même en nombre aussi important ces serpents ne sont que des bêtes, par le feu ou par les armes ils s’en déferont sans mal.Mais son œil est attiré par la carcasse d’un de ses camarades qui se gonfle, le thorax éclate dans une explosion de chair et de sang, deux nouveau-nés se jettent sur lui crocs en avant. Il hurle.

        C’est déjà trop tard.

        ***

        Au cœur de l’affrontement naval, les marines se font beaucoup moins de soucis. Les navires pirates se sont vidés à leur bord mais leurs deux champions viennent de terrasser les leaders ennemis et les attaques des amazones se heurtent à l’organisation de leurs défenses militaires. Elles ont beau danser comme des brises et virevolter aux quatre coins du navire qu’elles envahissent, leurs pertes sont innombrables en comparaison des leurs.

        Toutefois, un détail trouble les plus attentifs et les empathiques. L’hostilité de leurs adversaires est contenue, comme si elles ne cherchaient pas vraiment à se confronter à eux. Leurs mouvements sont vifs, précis et abattent les marins distraits mais leur assaut est d’avantage basé sur l’esquive.

        "Quelque chose cloche…"
        "Vous ne savez même pas à quel point, shiru shiru shiru ~ "

        Plus légère qu’une plume, la jeune femme embroche le vieux soldats et ses sens aiguisés sans que personne ne se rende compte de rien. Tranquillement, elle monte jusqu’à la vigie du croiseur marine. La vue y est délicieuse. Aux portes d’une forteresse imprenable, elle ne s’est jamais senti aussi vivante. Aujourd’hui elle a, entre autre changement, troqué son empereur contre une impératrice, mais elle compte prendre sa première revanche contre la marine. Sa collection s’agrandir. Ensuite il y aurait les Sea Wolves.

        Modulant ses cordes vocales grâce au retour à la vie, la pirate donne plus de résonnance à sa voix et du haut de son perchoir se permet de perturber les combats.


        XXX Dorikis
        Retour à la vie – XXX


        "Belle victoire sur Elizabeth, Kogaku. Elle fait un bien joli tronc, shiru shiru shiru."

        Elle s’interrompt quelques instants, le temps de se délecter de l’étonnement des marines et des grognements de l’équipage de la commande Marsh

        "Merci également de nous avoir escorté jusqu’aux portes de votre base... il ne reste plus qu’à y entrer grâce à une de mes petites merveilles ~ "

        Son sourire délicat s’étend alors qu’elle débouche une urne scellée portée à sa ceinture.

        "Oh ! Quelle impolie, j’ai oublié de me présenter ! Shiru shiru shiru… "

        Elle la laisse mollement tomber sur la foule de marine qu’elle surplombe.

        "Aujourd’hui on m’appelle Tessie Minegold… "

        Un des marines, sous le coup du stress, tire sur la jarre et la fait éclater en plein air.

        "Et je vous présente Charybde. "

        Comme pour ponctuer la fin de sa phrase, elle déploit ses bras et les ailettes qui les lient, comme des membranes, au corps de sa tenue. Toutes les guerrières pirates en font de même avant de se propulser dans les airs alors qu’une formidable puissance est relâchée de la jarre. Un courant ascendant permet aux mieux synchronisées de s’élever au-dessus des nuages, sur le bateau tout s’agite, les débris et les corps sont balayés, un vent d’une intensité phénoménale souffle brusquement et en un instant le monstre s’étire dans toute sa grandeur, inondant le navire d’où il s’était éveillé sous des flots déchaînés.



        L’ouragan se développe jusqu’à prendre la taille d’un cuirassé et sa fureur ne semble que d’attendre de s’attaquer à l’enceinte de la base ennemie pour encore d’avantage grossir. Les pirates s’échappent par la voie des airs, espérant sans doute s’infiltrer par surprise.

        Mais ce n’est pas tout, car au loin le signal vient d’être déclenché. La flotte d’une des plus grandes puissances de ce monde se décide enfin à approcher. Le temps est venu d’abattre la colère d’un empereur sur les fous qui la provoquent.
          Ca sent le roussi, les pieds aurait dit un marin taquin. La base est titanesque, elle est capable de mobiliser suffisamment de troupes pour s’emparer d’un petit royaume. Elle a été conçue pour affronter de front la plupart des assauts. Elle s’est dotée d’une architecture tortueuse pour rendre plus ardu la tâche de tout envahisseur, du moins sur le papier. Un peu comme une cité qui se serait entouré de plusieurs rangées de douves et qui se rend subitement compte, qu’elle n’a plus aucun chemin pour fuir. Les quelques forbans qui sont parvenus à se glisser dans l’édifice ont put agir sans éveiller les soupçons avant de libérer la vermine. Manifestement, Kyo a un faible pour les serpents, Salem commenterait cela par « elle a besoin d’un bon coup ». Mais Jango n’est pas ce genre d’homme, il se contente juste de penser qu’il y a un lézard, qu’il y a anguille sous roche. Le calme s’est mué en un capharnaüm déroutant. On lui avait demandé d’attendre près des geôles, sans doute s’attendait t-on a un tour pendable. Il mit quelques secondes de trop avant d’arriver dans le couloir des cellules. Généralement en prison, on évite que les gens puissent rentrer, sortir aussi, cela va de soi. Mais les gens du dehors sont plus dangereux en général. Il avait donc pris la peine de barricader l’entrée, ainsi si jamais il ne parvenait pas à éradiquer la menace, celle-ci ne sortira pas facilement.

          La prisonnière s’est évadée, et les pirates jouent les filles de l’air. Décidément rien ne va plus, on pourrait même croire que la marine est totalement dépassée. C’est vrai après tout, une embarcation seule avec un piège gros comme une maison pour gagner l’avantage sur l’impératrice ? Même un enfant aurait jugé le plan absurde, peut-être même aurait-il remis en question l’intelligence de l’état-major. A moins que tout ceci ne soit juste qu’une farce, un prank comme disent les jeunes, pour détourner l’attention du vrai plan de bataille… On oublie parfois trop vite que le grand dadais a été aux commandes d’un sous-marin, d’un engin volant même qu’il a surement déjà été dans un train… Quand on a la technologie avec soi, on l’utilise avec escient.

          *
          * *

          Un joli tronc ? Je suis désolé ma belle, mais c’est un joli plouf qu’elle a fait. Bon et bien j’imagine que je vais t’envoyer lui tenir compagnie. Je tiens en respect assez facilement les pirates, on dirait presque qu’ils ont peur d’approcher. C’est normal après tout, ne suis-je pas le fameux commandant Kogaku ? Bon j’aurais préféré encore un peu me reposer les jambons, mais je vais devoir faire descendre la demoiselle de son perchoir. Ah oui mais nan Tessie, t’es bien gentille… mais bon ce n’est pas avec les 18 pirates qu’il te reste que tu vas aller loin... Oh une jarre ? Rapidement un frisson traverse la base de ma nuque, danger ! Les pirates sautent à l’unisson déployant leurs robes. Un bruit indéfinissable retentit entre le pet et le coup de tonnerre. Une colonne de vent tourbillonnante commence alors à se manifester au milieu de nulle part. Pour avoir déjà subi une fois le phénomène et en avoir entendu parler par d’autres marins, je comprends directement ce qu’il se passe. J’ai juste le temps de me projeter sur le coté et m’agripper au bastingage. Tessie je te promets que si je te retrouve, je te fais bouffer une urne façon suppositoire et sans lubrifiant.

          Rapidement le navire se démantibule, je suis alors propulsé dans les airs accrochés à ma bouée improvisée, le bois ça flotte, on est d’accord ? La j’avoue je joue les fiers, mais en vrai je vais pas bien. Mon navire et mes hommes sont pris dans l’ouragan et contrairement aux forbans ils ne sont pas préparés. Peu à peu l’angoisse se referme sur moi comme les crocs d’une créature issue de mes cauchemars. Mes officiers dans la cale, mes hommes sur le pont, Ethan, je ne sais pas où ils sont, je suis seul. J’ai encore failli, je ne suis capitaine que de nom. Si seulement je pouvais les aider, si seulement je pouvais sauver les survivants. Et alors que le vent et l’eau battent ma chair, que les échardes et autres débris me meurtrissent, je commence à divaguer. Je me sens comme, dispersé, dilué comme si je n’étais plus unique mais que toutes les voix dans ma tête de mettaient à crier à l’unisson. Je jurerai entendre le Cow Boy jurer à propos d’un canasson mal ferré, Mich penser à une femme dans un port. Ethan penser à la sécurité de Ketsuno et Ketsuno à celle d’Ethan. Rock se demander si battre des bras l’aidera à s’envoler, Dan’ se promettre de survivre pour ne pas se faire enterrer enterré en gonzesse. Nade se demander si je viendrai le sauver, Iro dire adieux à son fils. Taka réfléchir à la manière la plus efficace de plonger d’une altitude de 200 mètres. Kennit se promettre de se vider une bouteille s’il s’en sort. Mais aussi plein d’autres, une inconnue jurer de venger sa sœur. Une autre de ramener plein d’oreilles de marins à la maison.

          Sauf que ces voix ne sont pas que dans ma tête, c’est autre chose. J’aurai presque l’impression qu’elles sont bien hors de moi. J’ai même l’impression qu’en tendant le bras je pourrai attraper l’une de ces voix. Je tends alors le bras comme pour confirme que je ne suis pas devenu fou. Ma main rencontre quelque chose de bombé et moelleux… euh… j’essaye de regarder à travers mes cheveux trempés d’eau et de sang plaqué sur mon visage. Au bout de mon bras, une inconnue l’air aussi scandalisée que réprobatrice… Elle ne parle pas mais j’entend clairement sa voix « génial… ma tenue est déchirée et je me fais ploter par un pervers… journée de merde ».

          C’est donc ça l’empathie…

          Bon bah, y’a plus qu’à comme on dit… surfer sur l’ouragan pour réunir l’équipage…
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          On va s’emparer de rien du tout. L’intention était de nous emparer du navire ennemi, donc. Mais une tornade vient perturber nos plans. En effet, celle-ci emporte tout autour d’elle et les pirates semblent être équipés de telle sorte à utiliser ce vent pour leur déplacer. Je comprends aisément que ce piège va complètement séparer nos troupes, c’est la misère. Je comprends également que l’objectif de tous ces oiseaux volants est de passer par-dessus les défenses du QG.

          Il me faut agir rapidement. Ketsuno n’est plus dans mon champ de vision. Une partie de moi tend désespérément à la retrouver, mais une autre partie, ma conscience professionnelle, me pousse à me projeter vers la bataille. Puis merde, c’est une Fenyang. Elle me cassera les pieds pour ne pas l’avoir secouru mais tant pis. Ce n’est pas n’importe qui non plus, elle est capable de mettre au tapis Daniel et Mozart en même temps. Ces nullards.

          Où sont-ils d’ailleurs ?

          Je scrute les environs en m’agrippant fermement à l’un des mats du navire, mais celui-ci tend à se rompre à cause de la force exercée par la tornade. Les vagues obstruent ma vue, je ne parviens pas à repérer notre – probablement défunt – navire. Cependant, une voix extrêmement et malheureusement familière retentit. J’ai la profonde conviction que cette voix n’a échappé à personne dans les alentours. Absolument personne.

          « Ethaaaaaaaaan-samaaaaaa ! Oùùùùùùù êtes-vouuuuuuuuus ? hurle le cyborg. »

          Je n’ai jamais été aussi content de l’entendre. Pratique d’avoir un microphone à la place des cordes vocales. Ce fléau n’est certainement pas permanent, alors en se cramponnant bien, les pertes ne devraient pas être trop importantes. Les types ont vécu bien pire que ça. Et sinon, une bonne baignade dans une mer agitée n’a jamais fait de mal à personne.

          Je décolle en direction du QG pour rattraper l’ennemi et, accessoirement, en empêcher le maximum d’y parvenir. Mais voilà qu’encore une fois, une voix vient perturber mes projets. Cette fois-ci pour mon plus grand malheur, elle provient de la source de tous nos maux : la tornade. J’aperçois ce foutu cyborg, tenant fermement Daniel qui, pour son plus grand désespoir, se retrouve embarqué dans cette galère.

          « Ethan-samaaaaa ! Sauvez-nouuuuuus ! »

          Je me retourne et fonce tête baissée vers cet énorme tourbillon. Comment s’y prendre ? Ils vont dans tous les sens, mais il semblerait qu’ils se dirigent vers le sommet, comme les pirates… sauf que les pirates contrôlaient leurs mouvements à l’aide de leurs combinaisons. Mozart a parfaitement compris qu’il ne devait pas lâcher le brave Daniel, car les deux seraient totalement dispersés, et ça risquerait d’être délicat pour les réceptionner.

          En effet, j’ai bien prévu de les réceptionner.  

          [•••]

          Au niveau du mur, là où se dirige la horde de pirates, se trouvent un homme. Cet homme n’est pas seul, il y a tout un régiment armé de fusils, prêt à tirer au signal de celui qui se tient devant eux. Un kimono rouge laissant apparaître ses muscles saillants, des cheveux longs détachés, virevoltant au souffle du vent, et une épée à la main. On croirait effectivement voir un véritable samouraï. Cet homme est le vice-amiral posté au QG, le vice-amiral Nagashimi Bayushi.

          Ce lieu est son dortoir, sa demeure, sa raison de vivre. Que des minables tentent de s’en emparer à la fâcheuse tendance de le mettre sur les nerfs. Alors à l’approche des petits oisillons, d’un simple mouvement horizontal se dégage une énorme et puissante lame de vent, qui se dirige tout droit vers l’ennemi. Il est impressionnant de voir qu’un simple mouvement puisse dégager une telle terreur. Parallèlement, le signal est lancé, la flotte de Kyori approche. Le regard vers l’horizon, le vice-amiral est pensif.

          Les oiseaux esquivent pour la plupart, approchent, le samouraï donne le signal, ça tire, ça tombe, mais un bon nombre de pirates parviennent à franchir le mur. Entre ceux qui tombent au niveau des soldats et qui entament le combat, et ceux qui vont au-delà du mur, le vice-amiral est quelque peu débordé par la situation. Il avait pris la décision de poursuivre ceux qui avaient dépassé le mur, mais une brune diabolique, la fameuse Tessie, vient s’interposer.

          « Tu n’iras pas plus loin mon mignon. dit-elle d’une voix presque séduisante.

          [•••]

          De mon côté, je survole toujours non loin de la tornade pour y trouver une solution, quand une lame de vent d’une grandeur absolue, au moins égale à celle de Salem, vient couper en deux l’attaque qui nous a tant posée problème. Mes deux acolytes sont désormais en chute libre, je les récupère en deux-trois impulsions n’étant guère très loin de moi. D’où provient cette foutue attaque ? Je ne connais que trois hommes capables de faire une telle chose au QG. Le quatrième est d’une puissance totalement supérieure aux trois autres.

          C’est là que ça se complique. Je pourrais simplement déposer mes deux camarades, mais j’ai absolument besoin de ces derniers. Daniel est le léger des deux, je lui demande de s’accrocher à mon dos. Quant à Mozart, en tournant sur moi-même, j’utilise la force accumulée par la rotation pour le projeter le plus loin possible. Où ? En direction des pirates volants. En effet, seul un fou le verrait, mais ils forment un chemin jusqu’au mur du QG. Ça demande des habilités motrices, mais bon. C’est un cyborg après tout.

          Mais Daniel n’y échappera pas non plus.

          « - N’y pense même pas, crevure !
          - Tu crois que j’ai le choix ? Tu pèses ton poids !... On se rejoint là-haut. »

          Et sans lui laisser le temps de se débattre ou se plaindre, je saisis son bras, et comme Mozart, je pivote pour le balancer à toute vitesse. Pas un son sort de sa bouche, juste un doigt d’honneur lancé à ma personne. Je crois qu’il n’est pas content. Le cyborg a déjà commencé son ascension, un saut, deux sauts, trois et… il tombe. Mais c’est sans compter sur Ketsuno qui, passant devant moi avec le regard assassin, intercepte le musicien avec lequel elle termine sa route. Je vous avais bien dit qu’elle n’avait pas besoin de moi.

          Au final, mes trois partenaires parviennent tous avant moi au champ de bataille. Des combats font rages au niveau du mur. Il faut libérer le passage pour permettre l’utilisation des gros engins de défense. Cela ne m’a pas échappé non plus, le signal a retenti pendant nos péripéties. À peine le pied posé, je sors ma longue-vue d’une poche intérieure de mon costume abimé, puis regarde au loin la flotte avancer. Je sors mon den-den d’une autre poche.

          « Vous avez pour ordre de raser tout ce qui flotte. »

          À qui ce message est-il destiné ?





          Dernière édition par Ethan R. Levi le Sam 28 Avr 2018 - 11:08, édité 1 fois
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          "Trop lent, shiru shiru shiru."

          Le sourire de la pirate s’étire. Son pouvoir lui permet tellement de choses. Des plus grandes forces de la nature aux plus fragiles des êtres, de l’insaisissable aux créatures millénaires, elle est à même de faire sien tout ce qui existe sur cette Terre. Le flacon qui scintille dans sa main contient la nouvelle pièce de sa collection et la base du G5 vient de perdre la tête de son commandement. Cela l’amuse énormément : colère, frustration et rage se sont mêlés en elle pendant ses longues années en geôle, elles ont muté et de cette transformation est née une douce obsession. Sa réflexion et ses doutes en une absolue clarté. Son ambition en une revanche passionnée.

          Drake Percecoeur, le presque empereur est mort. Pas elle. Et le monde allait bientôt l’apprendre.

          "Fenyang, tu es le prochain. "

          Ses sabres sortent de nulle part et d’un mouvement ascendant elle tranche en deux les soldats qui l’assaillent. Beaucoup trop simple. Perturbés par la disparition de leur meneur, les gestes de ces derniers sont maladroits. Le chaos est partout autour d’eux.

          Le nombre de pirates est ridicule, mais l’effet de surprise a fonctionné et les défenseurs tombent comme des pics sous les flèches et les lames de leurs ennemis. Le feu d’une épidémie se répand depuis les cachots, les portes ont été fermées trop tard et les nuisibles telles les têtes d’une hydre se multiplient à chacune de leurs victimes si bien que pour les empêcher d’envahir les salles de stockage des munitions, ces serpents infernaux monopolisent les artilleurs qui ne semblent pouvoir les descendre que par le feu. Quand à Charybde, cette tornade de légende dont on raconte qu’elle dévaste des flottes, des royaumes et des îles entières depuis les temps anciens , l’attaque du samouraï n’a pas suffi à la faire fléchir : tout juste à libérer ses prisonniers de son emprise. Affaiblie et divisée en deux typhons de moindre ampleur, elle continue toutefois d’harceler les défenses de la base, fissurant les murs et arrachant les canons de leurs meurtrières.

          À quoi bon le nombre si personne n’est à même de l’organiser.

          La danse des femmes pirates est infernales, elles esquivent, parent et s’acharnent plus qu’aucun de leurs confrères. Leur fougue est décuplée car au loin les boulets de canon et les cris guerriers tonnent. Leurs sœurs les rejoignent, elles sont en première ligne mais cela ne fait pas d’elle des sacrifices. C’est la gorge de cette base marine qui sera tranché, le sang des mouettes qui sera répandu et cette île même qui sera sanctifiée sous le doux joug de la déesse enfant.

          Gonflant les muscles de ses jambes et conférant à ses articulations une silhouette féline grâce au retour à la vie, Tessie bondit et se réceptionne aisément quelques étages plus bas en tordant le cou d’un quarantenaire en train d’aider un blessé. Ce dernier est le suivant à succomber.
          D’un regard vers les hauteurs, elle admire son chef d’œuvre. Elle a à faire, mais les pirates de Jogfried se chargeront bien d’assurer ses arrières.

          Kogaku n’a qu’à bien se tenir.

          ***

          "Tu crois qu’il nous voit ?
          - J’en suis persuadé, je pense même qu’il nous a senties arriver.
          - Mais c’pas possible ! ‘Fin tant que j’ouvre pas de portes, mon fruit nous cache dans une autre dimension, non ?
          - Fu Fu Fu, je ne prétends pas connaître toutes les spécificités du fruit des portes, mais s’il nous est possible d’entendre et de voir tout ce qu’il se passe dans cette dimension , j’imagine que d’une façon ou d’une autre, il est également possible d’identifier notre présence dans la dimension du fruit. Nous parlons d’un vice-amiral tout de même.
          - Ouais mais… regarde." la petite boule de nerfs, hérissée d’une crinière rouge se tapit et rampe à quelques mètres de son emplacement initial "L’a pas bougé un œil ! Je te l’avais dit, i’peut pas nous voir ! " observe-t-elle les index enfoncés aux deux coins de ses lèvres pour les étirer et tirer la langue à leur grand ennemi.
          "Fu fu fu, tu es incorrigible Misty. Enfin, c’est tout de même bien embêtant, sa base est à feu et à sang, on a relâché des serpents hydres qui se reproduisent plus vite que des rongeur, un cyclone est en train de dévaster ses défenses et il ne trouve rien de mieux à faire que de garder Leona avec ses manières de pervers.
          " Moi i’me fait rire ! C’tant mieux, j’ai bien envie d’me castagner avec lui ! "

          À peine a-t-elle fini sa phrase que l’officier disparaît et réapparaît aussitôt devant elle, genou armé de haki il défonce le mur derrière lequel elles se cachent avec une facilité et une violence déconcertante. La pierre épaisse éclate comme du pain sec, la plus jeune des demoiselles hurle mais quand le nuage de poussière retombe, Alheyri Fenyang est bien obligé de constater que personne ne se trouve derrière. Gêné et déconcerté par cette présence qu’il  n’arrive pas à débusquer, il époussette son uniforme et reprend ses cent pas.

          "Gulps… Changement de stratégie ? "
            Vous savez, on me demande souvent c’est quoi le machin plus cinglé que j’ai fait. Je pense que la même si ce n’est pas volontaire, on est facilement dans mon top 5. Alors ça partait d’une bonne idée. Bon d’accord, c’était une très mauvaise idée, mais y avait de la réflexion derrière. En fait je pense avoir légèrement sous-estimé la physique. Quoi qu’il en soit, j’étais donc accroché à mon morceau de bateau, il s’est envolé. Alors pour tenter d’aller récupérer mes hommes, j’ai décidé donc de tenter de me propulser avec une lame d’air ou du moins une vague d’air. Bon de me diriger avec une explosion de puissance. J’avais juste pas prévu que mon frêle esquif soit expulsé hors de la tourmente. Vous savez, un coup de poing, c’est rapide. Une balle de pistole c’est rapide. Mais avez-vous seulement imaginé chevaucher un bout de bois propulsé hors d’une tornade ? Bon il va s’en dire que mes hommes devront se démerder sans moi, je suis plaqué contre le bois par l’accélération. Bon si on fonçait vers le large, ça irait. Mais nan, on fonce tout droit sur la base. J’ai beau être une brèle en physique je sais comment ça va finir. Ah…

            -Ainsi donc voici le chien fou de la marine d’élite…

            Voilà qui est inattendu, mais pas désagréable pour autant. Alors présenté comme ça on pourrait dire que c’est une paresse de narration. Je me contenterai de dire que c’est un coup du destin, une rencontre préméditée. A votre avis, qu’est ce qui pourrait bien arrêter un bout de bois lancé à une vitesse folle ? Et bien si je vous disais une femme blonde couverte de fourrure. Vous ne me croiriez pas, n’est-ce pas ? En temps normal, vous auriez raison, mais pour cette fois ci, non. Je me relève donc et époussette mon uniforme. Si la dame est en mesure de tenir à une main une portion de bateau avec moi dessus, c’est que j’ai pas affaire à n’importe qui. D’ailleurs, mon nouveau sens me crie qu’elle va me défoncer tel une boite de ragout pour chat.

            -Et a présent tu vas dire « je vais te défoncer comme une boite de ragout pour chat ! »
            -Je viens de le dire à haute voix ducon …

            Ah… C’est pas encore tout à fait au point…

            Je saute gracieusement à terre.

            -Personne ne m’appelle le chien fou, tu sais.
            -Ca me semblait approprié… mais bien visé vraiment. J’ai hésité à te trancher en deux… mais tu l’avais prévu hein… c’était quoi ton plan ?

            Nan je t’assures, c’était un accident.

            -Tu es plus maline que tu en a l’air !
            -Je vais tellement te buter connard !

            D’un large revers de bras, elle bazarde mon bout de bois au loin. Adieu mon ami, sache que tu as été le meilleur bout de bois volant que je n’ai jamais connu. Je regarde autour de moi, on est sommet de l’un des murs de la forteresse. La chute n’est pas conseillée, soit des falaises assertées et la mer soit un parquet en béton armé. Elle est quelque peu plus massive que moi et est accompagnée d’une hache impressionnante. Pas le genre de celle qu’on utilise pour couper du bois, un machin plus massif. J’imagine qu’on s’en sert pour transformer des maisons en bois de chauffage.

            -Un dernier mot Kogaku ?
            -T’aurais pu trouver un truc plus onirique pour tes dernières paroles ?
            -Tu sais quoi ? J’vais t’appeler Babouche et faire de toi mon singe de compagnie…

            Elle s’élance vers moi et abat son imposante arme sur moi, je me contente d’un bon en arrière, pas question de bloquer ça. Elle arrête sa lame à quelques centimètres du sol et reprend directement avec un coup d’estoc. Ok, elle est douée et baraquée. J’ai juste le temps d’interposer mon sabre avant de me faire propulser en arrière sous la violence du coup.

            Elle est forte.

            Mais bon, je ne vais pas lui laisser mener la danse. Je ravale la distance que j’ai perdu d’un soru et tente un coup de taille pour trancher la hampe de son arme. Malheureusement, elle couvre son arme de haki juste à temps. Ma lame ricoche contre sa protection. Elle en profite pour m’asséner un coup bien sentit dans la mâchoire du manche de son arme.

            Elle n’est vraiment pas mauvaise.

            Je recule chancelant et me laisse tomber de la muraille pour qu’elle ne puisse pas profiter de son avantage. Arrivé à hauteur des toits, j’amortit ma chute d’un geppou et me pose sur cette nouvelle surface. Je me positionne directement près à la réceptionner. Elle me toise de haut avec un rictus. C’est vrai que la chute est haute sans geppou… Mais malgré tout elle saute, elle est tarée ! Alors bon quand une personne vous saute dessus couverte de l’armement, vous avez deux possibilités. Gagner la classe ultime en interceptant l’impact sans broncher. Ou la classe en se contenant de faire un pas sur le côté pour qu’elle s’éclate. Enfin on a la classe spéciale qui consiste à l’éclater en l’air. Mais bon je me doute qu’elle a une solution car elle y a aussi pensé…

            Je fais donc un saut en arrière, cette dernière se réceptionne d’une roulade, faisant crisser l’ardoise. J’espérais qu’il se brise, mais bon, on parle d’un bâtiment militaire. Elle n’est pas encore tout à fait relevée qu’elle se propulse vers moi telle un fauve. J’ai à peine le temps de couvrir mon abdomen de l’armement pour ne pas me faire trancher. Mais ça ne l’empêche pas de me couper le souffle et de m’envoyer valdinguer sur le toit adjacent m’offrant de nouvelles contusions légères. Bon je doute que la force brute m’aidera contre elle, faudra y aller tout en subtilité.

            Elle me laisse à peine le temps de reprendre mes esprits qu’elle s’élance et saute pour couvrir la distance qui nous sépare. Je m’élance alors dans sa direction et déploye «la main du capitaine » pour la dévier de sa course et la projeter au sol. C’est assez marrant de la voir ricocher contre ma barrière. Mais c’est pas suffisant, d’une puissante contorsion des reins, elle se débrouille pour atterrir sur ses deux jambes. Elle enchaine directement avec une double lame d’air qui sectionne le bâtiment en biseau, m’envoyant la rejoindre à terre. Heureusement, la portion tranchée du bois finit sa course contre le bâtiment d’en face sans me propulser à terre dans un océans de débris.

            Je saute alors dans sa direction pour tenter l’opération qu’elle avait échouée. A la différence que j’ai le geppou, d’un « one flap by bird », je me propulse dans son angle mort toujours en chute avant de me propulser en piquée sur elle. Elle avait prévu le coup et la lame crisse contre son armement. Ma lame se plante dans le sol et je finis mon déplacement d’une roulade. Bon Yugure est planté au sol, me reste encore mon second sabre, je ne suis pas totalement démuni…
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            Alors que je m’allume un cigare, que je coince délicatement entre mes lèvres, je tranche une de ces sauvageonnes qui me saute dessus. Quelle est cette sale éducation ? J’observe attentivement la situation, protégé par Ketsuno, Daniel et Mozart, le temps d’évaluer un peu l’étendu des dégâts. Le moins que l’on puisse est que malgré notre nombre, nous sommes loin de dominer l’ennemi. Nous devons réorganiser tout ce merdier. Le vice-amiral est occupé à faire joujou.

            Je vérifie que personne ne soit encore en train de grimper les parois du mur, quand en penchant ma tête, une flèche arrive à toute vitesse me transpercer la boîte crânienne. En me redressant rapidement, je parviens à l’esquiver in extremis, mais elle parvient tout de même à éteindre mon cigare. Je le rallume tranquillement et me retourne vers Ketsuno, en train de se battre.

            « Dis, ma chère Ketsuno, je crois qu’une certaine demoiselle attend que tu lui règles son compte. »

            En se retournant et en voyant la flèche retomber juste devant moi, elle comprend aisément de qui il s’agit. Elle crache alors sur le cadavre d’une femme qu’elle a tout juste abattu, puis elle se retourne vers moi en attendant son adversaire.

            « - Il est temps de réorganiser ces troupes. Mozart, micro et active le haut-parleur.
            - De suuuuiiiiite ! Vous pouvez y aller, monsieur.
            - Ici le contre-amiral Levi. Écoutez attentivement les trois ordres qui vont être prononcés. Resserrez les rangs, assurez vos arrières et venez à moi. »

            Je coupe le micro que je rends à Mozart. Prit d’une folle envie de se rendre utile, il s’en va aider les hommes à ressouder les rangs. Quant à Daniel, enroulé de munitions, il tire absolument sur tout ce qu’il peut atteindre. J’aime beaucoup le voir à l’oeuvre, c’est d’une précision sans pareille. Il ne tire jamais quand il sait qu’il ne peut atteindre sa cible. C’est d’ailleurs avec lui que je me charge de nettoyer la zone. Enfin, je ne fais pas grand chose puisqu’à lui seul le ménage est déjà fait. À tel point qu’il se permet de tirer une balle qui frôle mon visage, en direction d’un ennemi tentant de m‘atteindre par surprise à mon dos.

            « À tous les tireurs ! Rapprochez-vous du centre et abattez-moi tous ces putains de piafs volants ! »

            Les autres serviront de protection. Vu notre nombre, je pense peu plausibles qu’elles parviennent à déstructurer nos lignes. Leur offensive va rapidement s’essouffler, mais nous allons nous faire massacrer en restant ici, car les renforts arrivent à grands pas. On doit impérativement utiliser l’artillerie lourde pour les endommager et surtout les ralentir, le temps que le mur soit safe et que le vice-amiral mette un terme à son combat. Je ne peux pas retirer Daniel de la troupe, il gère les tireurs d’une main de maître et ses tirs sont trop précieux.

            Je m’en charge.

            Utilisant le soru, je quitte la formation ni vu ni connu pour réapparaitre à côté d’une demoiselle qui tient le premier canon. Avant même qu’elle n’ait le temps de remarquer ma présence, elle se prend une balle de mon pistolet à silex en pleine tête. Cruel, oui. Nous sommes en guerre et avoir de la pitié pour l’ennemi est synonyme de mort. Mon frère serait très fier de moi. Pourriture. Tirer au pistolet a pour but de simplement attirer l’attention des autres pirates, afin que je n’ai pas à me coltiner tous les canons présents. Le mur est sacrement long.

            Approchez, mesdames, je ne compte pas vous épargner dès lors que vous agissez de manières aussi sauvages. Il n’y a que Ketsuno pour qui je tolère ces manières abruptes. Je range alors mon pistolet au profit de ma chère lame, bien trop bafouée par le sang de ces vermines. Misogyne, oui. Mais au-delà des femmes, ce sont surtout ces pourritures dirigées par une plus grande pourriture, qui osent venir attaquer un QG du Nouveau Monde. Pour qui cette foutue Kyori nous prend-t-elle ? Au début, je me chiais dessus à l’idée de l’affronter. Maintenant, j’ai la rage au ventre. Elle doit périr.

            Avant même que j’entre en contact avec elles, Ketsuno me passe devant et explose la première qui arrive. Elle en a déjà terminé avec son adversaire ? Elle est tachée de sang au visage et sa tenue traditionnelle de la marine vire au rouge sang également. Une vraie boucherie. C’est quand une autre gonzesse tente de m’attaquer, qu’une balle lui transperce le crâne. Daniel arrive fièrement en fumant une de ces vieilles clopes.

            Daniel… Ketsuno… Celle-ci est en colère, lui presque le sourire aux lèvres. N’aurait-il pas tué la proie de Ketsuno ? Cela expliquerait sa furie. Qu’elle se défoule, au moins ça m’évite de trop m’épuiser, puis ça ira d’autant plus vite avec le type à la gâchette un peu trop facile à mon goût. Nous avons déjà tous tué des personnes, sauf que c’était souvent en situation de danger de vie ou de mort. Je ne dis pas que ce n’est pas le cas ici même, mais je ressens malgré une différence particulière ce coup-ci. On tue sans ressentir le moindre mal dans notre crime, car tuer est un crime.

            Les renforts, toujours en rang, commencent à me dépasser et à attaquer les dernières pirates. La situation est un peu plus stable à présent. Il y a des groupements d’hommes isolés, qui se font bombarder par celles qui planent au-dessus de leurs têtes, on ne peut plus rien pour eux. Je tiens à garder les rangs et à éviter toutes dispersions. Elles sont maintenant si peu nombreuses que je les imagine mal nous tenir en joue.

            La réalité est que le vice-amiral avait disparu de mes radars et que la tornade s’est transformée en deux typhons qui caressent la muraille. Les canons pour lesquels je me suis battu jusqu’à présent sont détruits et certains hommes avec. De plus, l’ennemi a commencé à investir la base, l’alarme sonne depuis quelques minutes maintenant. Le mur est foutu et à part risquer de perdre davantage d’hommes, nous n’avons plus rien à défendre ici.

            J’ordonne une évacuation et un rassemblement en bas des escaliers. Daniel et Mozart donc de l’autre côté de la muraille, là où d’autres femmes pirates tentent d’atterrir. Hélas pour elles, se font écraser par ces deux messieurs qui amortissent leur chute sur leur dos. Deux en moins qui meurent sur le coup. Ketsuno et moi descendons de manière plus douce à l’aide du geppou.

            « - Comment si peu de femmes peuvent foutre un bordel pareil dans un endroit si sécurisé, s’indigne Daniel en s’allumant une clope.
            - Qu’est-ce qu’il dit le clown ? rétorque Ketsuno.
            - Que des femmes n’ont rien à faire sur un champ de bataille, dis-je en observant les dégâts le cigare à la bouche. 
            - Bande de sales connards… J’vais vous montrer c’qu’une femme peut faire sur un champ de bataille. »

            Comment booster ses hommes ? Appelez-moi et vous ne serez pas déçus. Les soldats arrivent dans la foulée, tous essoufflés par toutes ces marches à descendre… Que voulez-vous faire de types comme ça ? Il faut nettoyer la zone et vite. Pas le temps de tergiverser avec des conneries. Autant que je le peux, je dois prendre les commandes et nettoyer cette foutue zone. Le QG va être envahi, c’est quasiment certain mais autant que ça le soit avec Kyori et ses soldats, pas de vulgaires pirates qui volent.

            « Par groupes de six personnes, ratissez-moi tout l’extérieur du QG. L’ennemi est maintenant trop peu nombreux, je ne tolèrerai pas que des groupes soient décimés. Me suis-je bien fait comprendre ? L’indestructible muraille derrière vous va s’effondrer, inutile de s’en préoccuper. Les canons sont morts, Kyori approche tranquillement, à nous de l’accueillir comme il se doit. »

            Puis après avoir tiré une taffe, je retire le cigare de ma bouche et regarde toutes ces têtes de déterrées. Ça me dégoûte.

            « Dites-moi, soldats, quand on veut aller chez vous, on frappe à la porte ? »

            Les soldats acquiescent sans trop comprendre. Des petits « oui » timides sortent de leurs bouches.

            « ALORS POURQUOI EST-CE QU’ON N’EN FAIT PAS DE MÊME DANS CE PUTAIN DE QG ? »

            Là, ils sont muets. Presque effrayés.

            « On vient. On détruit notre muraille. On vole au-dessus d’elle pour tout saccager.  C’est comme ça que vous souhaitez que l’on vienne chez vous, hein ? C’EST CHEZ NOUS ICI ! CHEZ NOUS ! »

            Je m’approche de la meute.

            « Chez toi ! Chez toi ! Chez toi, dis-je en pointant un type différent à chaque fois. CHEZ NOUS !! »

            Tout le long de ma prise de parole, j’effectuais de grands gestes. Dans le fond, au-delà de motiver les troupes, j’extériorise probablement ma peur et mon excitation.

            « AU BOU-LOT !! C’est l’heure du grand ménage, terminé-je en fumant de nouveau mon cigare. »

            Des tas de petits groupes se forment et partent à la chasse en criant comme des enfoirés. Là, on y est enfin. Ça ressemble à quelque chose d’acceptable. Faut vite se barrer de là par contre, je ne tiens pas à être enseveli sous les décombres d’une muraille écroulée. Durant ma marche, mon denden sonne une première fois, c’est l’un des pilotes des trains des mers qui m’annonce qu’ils arrivent à grande vitesse. Je ne sais pas comment ça va se passer, mais ils causeront forcément des dégâts. Survient ensuite un second appel.

            « - Quoi encore ?
            - C-Contre-amiral Levi ! La base est infestée de serpents qui se multiplient sur les cadavres de nos hommes !
            - Dis-moi que c’est une foutue blague… Et que fout le vice-amiral Fenyang !?
            - Injoignable.
            - Ce connard… Où est situé cet essaim ?
            - Les cachots, l’armurerie, peut-être même plus maintenant…
            - Contact l’amiral Tetsuda et le colonel d’élite Jango ! Continue d’appeler le vice-amiral amiral Fenyang !
            - Bien reçu !
            - Je me rends aux cachots le plus vite possible, en espérant que d’autres y parviennent avant moi. »

            Durant tout ce temps, des foutus serpents nous bouffaient de l’intérieur.



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            Décontenancé ? Pas tout à fait.

            - « Votre pouvoir n’est pas mal, bien que je sache pas vraiment ce que c’est... »

            J’eus un rire. Dans cette folie meurtrière où des milliers d’hommes de la marine risquaient leur peau, je me marrais comme un con. Oui, un con. C’était ce que j’étais à l’instant même. Mais comment ne pas l’être après tous les efforts que j’avais consenti à faire pour arriver à cette situation aussi complexe qu’inédite ? Mais cette connerie là ne tarderait pas à faire place à un sérieux sans faille. En l’honneur des morts qu’il y aurait dans cette bataille, car oui, il y en aurait à la pelle des deux côtés. Maintenant que j’avais une idée de leur tactique, je pouvais plus ou moins prévoir ce qui allait suivre. De toute façon, une chose était sûre : Le menu-fretin ne m’intéressait aucunement. Je voulais juste que mes hommes me creusent un chemin pour aller m’attaquer directement au plus gros de l’affaire. Une étincelle qui changerait le cours des choses… Et cette dernière ne tarderait pas à apparaitre…

            - « Mais si vous ne voulez pas m’attaquer, allez jouer ailleurs. Ou au moins, ramenez-là directement. »

            J’eus un sourire presque carnassier. Exit le « gentil » et « intègre » vice-amiral. Si j’avais appris une chose sur Tetsu, c’est qu’il fallait se débarrasser de ces qualités qui étaient plus des fardeaux qu’autre chose quand on avait affaire à l’une des flottes les plus puissantes du monde. Après m’être épousseté, je me tournai donc vers un couloir qui menait à la menace la plus immédiate au sein même de cette base : Les hydres. Une petite mise en bouche avant le plat de résistance. Le final ! Puisque les autres gradés étaient occupés ailleurs apparemment et que l’amiral ne daignait pas lever le petit pouce pour le moment, il n’y avait plus qu’à y aller moi-même. Quand à ma prisonnière, ses potes pouvaient la récupérer. Elle était de toute façon à l’article de la mort et ne me servait à rien vu que Kiyori était déjà sur place et qu’elle ne s’en irait pas. Sans doute pas avant d’avoir rasé les environs.

            Et avant d’avoir eu ma peau…

            C’est donc sous un sourire que j’avais fait mon apparition, comme ça, de nulle part.

            Au beau milieu du chaos.

            - « Crevez. »

            Et sans que les bêtes ne puissent comprendre grand-chose, j’avais commencé à les hacher menu à l’aide de mon meitou. Ma danse était quasiment macabre et ma silhouette n’était même pas visible pour ces bestioles tant j’étais rapide : Geppo. Soru. Haki de l’armement. La sentence était terrible. Rapidité d’exécution. Puissance brute. Arme légendaire. Comment d’aussi piètres créatures pouvaient rivaliser avec un tel potentiel ? Non. On ne jouait pas dans la même catégorie. Ces trucs n’étaient pas de ma ligue. Moi, j’étais maintenant dans la cour des grands et j’entrais même par la grande porte. Après moins de cinq minutes, j’avais complètement nettoyé les environs de toutes menaces visibles. Un bon échauffement qui me mettait dans les bonnes conditions. Un sourire presque mauvais déforma ma gueule. Dans ma tête, il n’y avait plus qu’une seule personne à éprouver. Kiyori n’en ressortirait pas indemne…
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            " Mission accomplie, nous avons récupéré Leona. Attendons l’ordre de  battre en retraite.
            -C’mec est un abruti… Plus aucun intérêt… "

            Frustrée de ne pas être prise au sérieux, la petite Misty peste en prodiguant les premiers soins à l’otage nouvellement libérée. Le mépris du vice-amiral est offensant, mais probablement pas autant que sa bêtise. Quel était son but en ravageant Testu Island si ce n’est attiser la colère de l’impératrice et la pousser à venir récupérer Leona. À quoi bon s’il abandonnela partie en cours de jeu, qu’espére-t-il…

            "À toutes les unités déployées, je répète,  préparez-vous au repli, l’objectif est accompli."

            Depuis la dimension du fruit des portes, Margareth fait calmement passer le mot, son escargophone multi-ligne en main. Elle est la première à être surprise de la facilité avec laquelle elles ont mis en déroute les défenses du G5, mais si la tête flanchet le corps est impuissant. Elle vient d’apprendre le décès de son capitaine Elizabeth Marsh, mais cela ne l’empêche pas de garder les idées claires et de préparer l’évacuation de la base dans le plus grand des calmes. Tout du moins, jusqu’à ce qu’on vienne l’interrompre.

            "Je ne suis pas d’accord. "

            Aussitôt elle reconnait la voix de Tessie Minegold, cette mercenaire qui a rejoint depuis si peu de temps les rangs de la déesse-enfant et qui pourtant a su imposer son plan de bataille. Son ton est inflexible, empreint de l’expérience de ses autres vies.

            "L’objectif c’est Fenyang et l’anéantissement de cette base. Il a provoqué la déesse au nom du Gouvernement Mondial, ces chiens doivent comprendre à qui ils ont affaire.
            - Si je peux me permettre, nous n’avons pas besoin de plus de pertes pour cela. De grandes guerrières sont déjà tombées et leur base est déjà mal en point, quelques tirs d’artillerie et les murs tomberont.
            - D’avantage et nous raseront cette base ! "

            Quelqu’un tousse et le silence s’installe. L’échange escargophonique n’est pas un dialogue et tous les capitaines sont à l’écoute de la dispute. Certains même auraient bien eu leur mot à redire, mais quelqu’un de plus important les tient tous en haleine. Le souffle est divin, l’inspiration et la réflexion prennent un instant mais toutes auraient sacrifié d’avantage de leur temps à l’écouter, les mots sont précis et parfaitement articulés. Une sentence irrévocable.

            "Je veux sa tête. "

            La discussion n’est plus de rigueur.

            ***

            À l’intérieur des frontières de la base, les guerrières de Kiyori encore debout se comptent sur les doigts d’une main. La plus imposante, Jogfried la hache de glace tient encore facilement ses adversaires en respect. Son duel conter Yamamoto Kogaku n’en est plus un depuis un moment, mais sa hache tourbillonnante et ses poignets d’acier démembrent s ans trop de difficultés ceux qui essayent de se joindre à leur tête à tête.

            D’une passe, elle manque de le décapiter, d’une riposte ce dernier l’atteint à l’épaule mais se mange un coude en pleine mâchoire. À découvert, on lui saute immédiatement dessus. Des lames pénètrent ses muscles, des balles mettent à mal à son armement, mais elle tient bon, fait virevolter son arme meurtrière et le commandant d’élite ne doit son salut qu’à l’armement qu’il infuse au dernier moment dans sa garde.  

            Leur affrontement est terrible mais moins que ce qui suivit.

            Soudainement, le hurlement des tornades jumelles se tait. Elles explosent et avec elle le mur d’enceinte qu’elles malmenaient. Les détonations ne cessent pas, les blocs de pierre s’effritent et bientôt c’est tout une architecture qui implose et qui laisse le G5 à nu.

            Les navires de Kiyori sont à portée de tir.