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20 (000) millions sous les mers

Salle du trésor, tour de l’horloge engloutie

"Achab vieille crevure, t’as toujours eu le don d’faire perdre du temps à tout l’monde. Tes conneries… Ta putain de théâtralité… M’demande bien l’énergie que t’as pu consacrer à bricoler toutes ces merdes… Probablement ça qui t’a achevé... Enfoiré ça fait plaisir… "


Vernon J. Némo
Explorateur et ex-Capitaine du Moby Bus


Droit, seul devant la grande porte d’acier qu’une explosion démoniaque avait fait sauter de ses gonds, le capitaine Némo était resté en retrait pendant que ses compagnons d’exploration s’engouffraient dans la caverne aux merveilles du défunt Achab. Une vive émotion l’avait saisi à la gorge. Chasseur de trésor, pilleur, explorateur du siècle dernier, le flibustier était mort en emportant avec lui l’emplacement secret de ses richesses, ne laissant à descendance et à son vieux camarade que de maigres indices. Des dernières volontés éparpillées : le souhait d’être cherché sans jamais être retrouvé.

Des années de recherche et d’entêtement plus tard, le deuil de Némo s’était transformé en frustration. Les larmes, le manque et la douleur s’étaient changées en colère.
Mais un coup du sort avait voulu que ce jour-là toutes les pièces du puzzle fussent réunies. L’intérêt commun pour la fortune perdue d’Achab avait rapproché de drôles d’explorateur, unis malgré leurs différents dans une chasse au trésor sous-marine qui se terminait dans les ruines de l’ancienne tour de l’horloge. La chance et le culot leur avaient fait franchir tous les obstacles, le vieux marin n’avait pas eu le temps de reprendre son souffle, mais maintenant qu’il était là, à contempler cet immense dôme, cette chapelle à la gloire des trophées de son plus vieil ami, il se sentait soulagé d’un immense poids.

"…J’ai tenu promesse. "

Il referma le médaillon qu’il tenait plaqué contre son cœur puis s’engagea à la suite de ses compagnons dans la contemplation passionnée de leurs découvertes. La cuistot de l’équipage marine prénommée Cook, cheveux rouges vifs et du genre à chercher les emmerdes, n’arrêtait pas de jurer devant les tas d’or qui s’amoncelaient un peu partout, décorés de joyaux étincelants, d’objets précieux ou plus communs mais d’une diversité complètement affolante.  À la lumière de leurs torches –assez nombreuses grâce au pouvoir du fruit du passe passe - et des limaces phosphorescentes, le trésor brillait comme des centaines de soleil. Une collection de soieries d’Alabasta était pendue au squelette gigantesque d’une baleine qui traversait la cathédrale de part en part, des roues crantées, des engrenages et des pignons usés par le temps servaient d’étagères à une impressionnante et éparse bibliothèque, mais plus singulier était le grand sapin qui trônait au milieu de cette mer de trésor.

"Ça ferait un sacré beau mat, depuis le temps qu’il est là, toujours plein de vitalité tu t’imagines ?! Longtemps que je n’ai pas travaillé un aussi beau matériel, c’est pas du bois d’adam mais on s’en approche ! " s’était exclamé Alma en gravissant une des dunes d’or pour se rapprocher de l’arbre, poursuivi par sa blonde qui était aussi bien décidée à ce qu’ils discutent sérieusement de l’offre du gouvernement mondial qu’à ressortir la plus fortunée possible de cette aventure.

Un peu plus loin, Raphaël les regardait en souriant, enviant leur complicité et se jurant de revenir avec ses propres compagnons dès qu’il se serait débarrasser de la marine.  Lui aussi avait envie de se jeter la tête la première dans cette océan d’or qui lui faisait complètement tourner la tête, mais il était encore tenu en laisse par la commodore Vasilieva et ne tenait pas à ce qu’elle lui reprenne le peu de lest et de liberté qu’elle avait daigné lui accorder. C’était par un affrontement avec la 346ème Carter que tout avait commencé, en essayant de fuir à bord du sous-marin du Capitaine Némo, le vert avait été victime du pouvoir du fruit des menottes et n’avait pas réussi depuis à se débarrasser de sa détentrice. En l’affrontant il avait toutes ces chances de se libérer, bien plus à présent qu’ils n’étaient plus dans l’espace confiné du Moby Bus, mais le moment n’était pas propice à un conflit. Plus il se faisait oublier, mieux ça vaudrait. Faire semblant de respecter les consignes de l’officière –que personne, elle la première, ne respectait- et garder un semblant d’illusion de contrôle par les mouettes, ça lui allait très bien.

Et d’ailleurs, il avait suffisamment de mains à sa disposition pour ne pas se limiter à toucher ce fantastique musée qu’avec les yeux. En plus des petits tas d’or qu’il se constituait discrètement en balluchons, des livres qu’il faisait apparaître devant lui et qu’il triait méticuleusement, sa dernière trouvaille consistait en un petit lot de boules décoratives rebondissantes aux couleurs de Noël. Dans sa sacoche s’amoncelaient déjà de nombreuses trouvailles qu’il se passerait bien de présenter à ses compagnons.

"Pssst… Merci pour l’aide… C’est quoi déjà ha ha… Rafaelo ? Non, j’ai la mémoire qui fume c’était pas tout à fait ça… " s’approcha gauchement le roi Minos, soutenant par sa musculature disproportionnée le gros caisson de rangement dans lequel il stockait sa récolte personnelle : pièces mécaniques et autres morceaux de ferraille qui pourraient servir aux réparations des sous-marins. Au même moment, une des invocations en forme de gant de cuir flottant relâchait une poignée de boulons dans la caisse.
"Raphaël. " lui répondit-il franchement, n’étant vraiment appelé Rafton Anderswag que sur son avis de recherche. " On fait ce qu’on peut, à quoi bon se charger si on a plus de quoi remonter à la surface ! Deux sous-marins ce ne sera pas de trop, vu comme vous étiez déjà serré dans votre boîte à sardine !
- Ha Ha  ha ! Vrai, et ça me fait d’ailleurs penser à une bonne blague. Fine. Comme j’aime. Faudra que je vous la raconte avant qu’on revienne « aux » sous-marins, mais…" il prit le temps de vérifier que personne ne soit en train de les épier, de poser son caisson et de sortir un ample bonnet à pompom qui pendait à sa ceinture "Je viens de trouver ça au rayon lingerie, je le détricoterai bien pour en faire quelque chose de plus raffiné seulement… Qu’est-ce qui est écrit dessus ? " demanda-t-il l’air presque gêné, tapotant ses deux index l’un contre l’autre. Les railleries de la Sergente-Cheffe Cook sur son illettrisme ne l’avaient pas laissé de marbre ou peut-être était-ce le potentiel explosif de sa nébuleuse conquête qui lui intimait d’être prudent.
"Short cut.
- Gné ?
- Short cut, c’est ce qu’y a d’écrit. Comme un shortcut, un raccourci, un moyen d’arriver plus vite à ses fins ou de s’éviter une difficulté. Couper court, j’imagine que c’est un jeu de mot acceptable pour décorer un bonnet ?
- Mouais. T’as pas mieux niveau story-telling ? " lui répondit le grand homme dont le bras emplâtré faisait à peu de choses près sa taille, devant la mine déconfite de Raphaël il eut l'air déçu puis, repérant un gros morceau de mécanique à démonter de la façade, il  lui balança le bonnet et s’éloigna "Garde ça de côté tu veux, je vais avoir les mains plein de cambouis, faut qu’on termine la première livraison de pièces détachées. Et puis faudra faire les sandwichs. Tiens tant que je suis avec vous, Commodore : salade, tomates, oignons, mayo allégée ? "

Laissant le semi-géant prendre les commandes pour la sergente-cheffe Cook, il rangea le bonnet dans sa sacoche, s’occupa de la livraison des pièces détachés d’un tour de passe-passe et recommença à jouer avec ses balles rebondissantes en admirant les lieux. Leur petite expédition était bien gratinée. De quoi s’étonnait-il après tout ? Il était sur la route de tous les périls et ici plus qu’ailleurs, les journées communes n’existaient pas, les rebondissements étaient nombreux.

Pensée tout aussitôt confirmée. Il s’arrêta brutalement, ses balles lui échappèrent et il eut un mouvement de recul. Son ancien capitaine braquait un fusil harpon sur lui.

"Némo ?... Qu’est-ce que ?... "

*TCHAC*

Le trait se ficha derrière-lui, empalant brutalement une petite créature humanoïde, les pupilles dilatées, pourvue d’écailles sombres, de branchies et d’une collerette tombante en guise de chevelure. L’homme-poisson lâcha son dernier souffle en même temps que le poignard avec lequel il s’apprêtait à frapper. Au même moment une des torches s’éteignit.

"En garde. Nous ne sommes pas seuls… "

***

Entrée sous-marine, tour de l’horloge engloutie

"Et voilà, le tour est joué ! " s’exclama la sergente Fhira Benett qui attendait avec impatience le premier arrivage, ne cachant pas son excitation à ses deux compagnons restés à l’arrière pour les réparations.

Eclaireuse de formation, la jeune mouette était la plus apte à se déplacer seule et rapidement dans ce genre d’environnement. Après avoir rejoint le groupe d’exploration, elle, sa supérieure, Raphaël et le Roi Minos s’étaient mis d’accord sur la logistique à mettre en place : elle assurerait la communication entre les deux groupes et les livraisons seraient facilitées par le pouvoir du vert.
Celui-ci n’ayant à une telle distance, qu’une maîtrise limitée de son environnement, elle avait joué les guides d’aveugle pour que la main gantée en lévitation arrive jusqu’à l’entrée sous-marine. Un signal escargophonique pour prévenir, un tour de main pour l’esbroufe et le caisson remplis de pièces de rechange était apparu. Aussitôt vidé, un autre signal et il avait pu être renvoyé.

La plongée dans les profondeurs de Clockwork Island n’avait pas été de tout repos, et s’ils pouvaient s’estimer chanceux d’être arrivés jusqu’ici vivants, leurs deux sous-marins avaient écopé de dommages très importants. Pour ne rien arranger, une gaffe du roi troglodyte avait donné l’occasion au Moby Bus, sous-marin du Capitaine Némo -curieusement le plus spacieux et le moins endommagé des deux-, de retourner à l’état sauvage emporté par des créatures sous-marines.  

"Fini de jouer, maintenant on se retrousse les manches ! On a du boulot pour faire en sorte que ce tas de ferraille nous remonte tous à la surf- "

Une secousse coupa l’ingénieure. D’abord légère, elle fut aussitôt suivie d’une bien plus violente.

Des stalactites tombèrent et un nuage de poussière se souleva.
Une autre secousse et une paroi se fissura. Agitées, les deux marines se tournèrent vers la voûte rocheuse de laquelle semblait venir les perturbations. Les tremblements cessèrent, mais l’espace d’un instant elles crurent voir le plafond s’agiter comme un tissu qu’on déforme en passant à travers. Les pattes cliquetantes, la pince massive et la démarche caractéristique d’un crabe monstrueux qui naviguerait dans la roche.

Puis plus rien.

"J’ai un mauvais pressentiment... "




Dernière édition par Raphaël Andersen le Mar 16 Mar 2021 - 22:21, édité 3 fois
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Ils n’avaient pas menti. J’observai scrupuleusement les lieux avant de rentrer à l’intérieur de cette défunte tour. À l’intérieur, un paradis rempli d’or et d’argent. Charpentier de métier, je fus naturellement ébloui par ce mât de grande qualité. Pourtant pas réalisée avec le meilleur bois, la bâtisse semblait être remarquable. Je tapotai dessus, scrutai avec un œil attentif. Si je détenais un navire, j’y aurais foutu ce mât sans la moindre hésitation. Il y avait le navire de Rik. Néanmoins, difficile de transporter des trésors et des objets aussi imposants. Fait chier.  

Eärendil me tira brusquement de mon moment de contemplation, m’emmenant un peu plus loin, sur une dune faite d’or. C’était bien trop extraordinaire pour y croire.  

- Alors, on fait quoi de sa proposition ? demanda la jolie blonde avec un regard soucieux.  

Alma se retourna vers celle qui contrôlait le gaz, l'observant de loin, craintif.  

- Honnêtement, je ne tiens pas à avoir une prime sur la tronche, mais je ne tiens pas à avoir des ennemis pirates.  

- Va falloir faire un choix, crétin.  

- Si tu veux mon avis, nous ne sommes de toute manière pas suffisamment de taille pour ralentir qui que ce soit. En essayant de les aider, on risque surtout d’y laisser des plumes. Autant faire semblant d’aider le Gouvernement et s’en tirer sans encombre.  

- Ton plan pourri fonctionnera ? Et Rik ?  

- Je n’en sais foutrement rien, Eärendil, sauf que nous sommes nuls et que personne ne doit craindre quoi que ce soit de nous. Quant à Rik, je m’en occupe. Autrement dit, il se débrouillera.  

Cela sonnait juste pour nous deux. On s’en tint donc à ce plan qui n’en était pas vraiment un. Nous ferons de notre mieux sans trop nous mettre en danger. En observant la blonde se déplacer, je vis ses poches pleines à craquer, ses chevilles plus gonflées que jamais, prouvant qu’elle y avait aussi dissimulé des éléments. Elle ne ratait pas la moindre occasion de s’en mettre plein les poches. Elle était de loin la pire de nous deux. Mais comment lui en vouloir ? Il y avait de l’or à ne plus savoir quoi en faire et nous ne pourrons de toute évidence pas tout remonter à la surface. Pour être tout à fait honnête, je profitai de l’agitation générale et mes vêtements amples pour y stocker quelques petits objets de valeurs. Inutile de prendre trop gros. Les plus petites choses étaient parfois les plus précieuses.  

Il y avait néanmoins des choses qui interpelaient ma curiosité. Des choses qui, à mes yeux, avaient parfois plus de valeurs que la tonne d’or qui se trouvait éparpillée tout autour de moi. Je découvris d’autres sculptures ou meubliers utiles et de très bonnes qualités. Qui donc avait conçu de telles merveilles ? Ces pièces, en les assemblant les unes avec les autres, pouvaient former un navire de très bonne facture. Certes pas un navire de guerre, ce qui me passionnait davantage, mais un navire luxueux pouvant transporter de riches personnes. Le genre de navire justement escorté par des navires de guerre. Achab était un homme de goût à l’évidence. Conserver ce navire démonté pour le stocker en toute discrétion était assez habile. Qui volerait ces ensembles séparés sans être capable de les monter ?

De son côté, et ça me navrait profondément, la blonde s’affairait à des choses futiles. Des robes ornées de diamants, une couronne, des talons, des bijoux... Achab avait de quoi séduire une palanquée de gonzesses. Eärendil aurait été la première et pas la plus difficile s’il était encore de ce monde. Mais à mon grand soulagement, elle commençait petit à petit à réaliser qu’elle ne pourrait pas tout prendre. En effet, nous n’avions plus qu’un seul sous-marin pour tout ce beau et, je pouvais l’affirmer assez facilement, tout le monde tentera de ramener un souvenir de cette immense salle remplie de choses merveilleuses.  

Nemo activa son harpon et dézingua un petit homme-poisson qui s’était incrusté à notre réunion. J’avais évidemment sursauté comme une fiotte et Eärendil se cramponnait à moi depuis que les bougies s’éteignirent. Nemo annonça l’évidence : nous n’étions plus seuls. Il y avait encore de la visibilité grâce aux escargots avec des lumino-dials intégrés. Merveilleuse invention. Bref, la situation n’inspirait rien de bon. Jusqu’à maintenant, je suivais la troupe à la recherche de ce trésor, sans trop m’intéresser au reste. En y voyant d’un peu plus près, ou plutôt avec un peu plus de recul, je réalisai que ce trésor était extrêmement convoité et que de nombreux connards attendaient qu’il soit trouvé.

Aussitôt, Eärendil lâcha ses prises, releva sa robe jusqu’à mi-cuisse pour y saisir ses deux dagues. Elle courut vers moi en hurlant mon nom. Gueuler, ce qu’elle faisait de mieux. Je levai les yeux au-dessus, je compris aussitôt ses intentions. Je fléchis légèrement les jambes, courbai mon dos, puis sentis l’un des talons s’enfoncer. Quelle connasse. Se servir de moi comme une rampe en conservant ses talons. Elle s’envola alors dans les airs, enfonça ses deux dagues contre un homme-poisson suspendu à un lustre en cristal doré. Il lâcha sa prise et elle profita de son corps pour amortir sa réception. Elle grommela des choses à son encontre en rapport à la valeur marchande de ce lustre. Oui, cette fille à l’apparence peureuse, était en réalité une véritable veuve noire.  

Un léger tintement vint alors m’alerter. Quand on marchait sur une dune remplie d’or et d’objets en tout genre, fallait s’attendre à justement ne pas être discret. Au sein de cette bulle d’air, il y avait justement de l’air. Ici, les notions de température et de climat pouvaient presque exister. Ma main s’électrifia et d’un pivotement, à la fois des membres supérieurs et inférieurs, mon poing s’enfonça dans la gueule de cette chose répugnante ne ressemblant en rien à un être-humain. Je m’approchai de ma victime qui avait valsé quelques mètres plus loin. Avant d’avoir l’idée de se mouvoir, ma canne pénétra sa grande bouche, menaçant d’écraser sa tête s’il tentait quoi que ce soit.

- C’est donc ta bande qui nous observait depuis le début, hein ? Poiscailles de merde, fis-je avec un regard noir qu'on ne reconnaitrait pas.

J’exerçai une pression supplémentaire sur la canne qui écrasa le crâne de cet individu. Un autre voulut sauver son camarade, hélas en retard, en arrivant sur mon flanc droit. J’effectuai un nouveau pivotement sur moi-même en dégageant la lame dissimulée dans ma canne. La nuque de ce nouvel invité se présentait à moi, je n’avais plus qu’à trancher celle-ci d’un coup net. Ce que je fis. Le cadavre tomba et sa tête roula jusqu’aux pieds d’Eärendil qui hurla. J’espérai que les autres n’aient pas assisté à cet acte de barbarie. Nous avons tous des défauts, des maladies... La mienne, bien qu’encore contrôlée, résidait dans des pulsions macabres. Pis c’était justifié pour le coup, non ?  

Ce serait dommage de nous retrouver en taule pour avoir défendu nos arrières. Quand je pensais que nous étions là par la faute de Rik, incapable de trouver de l’argent facilement, ça me foutait les boules. Dès le début, je sentis la galère de suivre un type qui n’inspirait que misères et bourbiers. Il avait finement joué le coup en attendrissant la blonde, mais moi, je n’étais clairement pas pour le suivre dans cette aventure. Maintenant, cet enfoiré répondait aux abonnés absents. J’attendais un signal, quelque chose, mais rien du tout. Quel piètre capitaine. Je l’appréciais pourtant.  

Twisted Evil
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Je sympathisais avec Caramélie. Mais ça, c'était avant. Avant que la salle au trésor révèle son opulence. A peine le temps de lui dire que je suis le Roi Minos, qu'elle peut m'appeler Minos et que j'aime la viande et suis très content de mon nez qu'elle ne prêtait plus attention qu'à l'appel de l'or. Et même si c'est un peu vexant, je dois dire même moi, je suis impressionné. Les dunes de pièces et divers objets précieux ressemblent à une maquette d'un désert de sable. Mais y a pas que du fric. Dakab avait visiblement pillé quelques cités, ou navires marchands. Des étoffes, des tapis, des dials, des bouquins, un fruit bizarre que j'écrase un peu intentionnellement. Ouais, c'est la fausse note: pas de bouffe. Et qu'on ne me parle pas de conservation. Le miel, le sel, la viande en conserve, même un oeuf de cent ans, ça se garde. Ah là là, ces surfaciens. Eux creusent pour remonter des minerais, nous on remonte pour trouver de la bouffe.

L'or, les liasses de berries, c'est joli. Mais c'est aussi très lourd. Quand Raph la passe crée un réseau de mains pour convoyer des pièces, les sacs de pognons piratent vite les pièces détachées nécessaires au retour. C'est jamais personne, ou c'est juste histoire de ne pas oublier, mais l'argent circule. Moi, j'enveloppe le grand arbre au branches étrangement collées au tronc dans une voile. Ca permet de ne pas l'abîmer en le trimballant, puis accessoirement ça m'évitera de schlingue la chlorophylle. Je profite du transport pour accepter les remerciements de Blondine, qui met encore un peu la honte à son Jules en lui disant que ça c'est un homme utile, qu'il devrait faire un peu de salle et que le jour où ils emménageront ensemble, ce n'est pas elle qui tira le canapé sur trois étages. Pauvre père, si je trouve une bouteille de gnôle je lui réserve. Faudra bien ça.

En route vers le sous-marin, je croise Caramélie qui fait du quasi sur-place en tirant un énorme sac de choses sûrement indispensables à notre voyage. Elle marmonne un truc du genre "c'est trop lourd. Peut-être que si j'équilibrais avec un deuxième." Je la salue, fais gaffe à ne pas lui marcher dessus et continue ma route. Route longue. Et un arbre, ça fait lourd à un bras. Puis j'ai pas mangé. Arrivé au chantier, je vois la mécano jurer et tabasser une plaque pour en arracher les clous qui ont tous droit à un petit nom affectueux que j'aurais des scrupules à répéter ici.

Tu t'en sors ?
Spoiler:

Ca se voit tant que ça ?

Ouais, ça ne doit pas aider en plus avec toutes les merdes que les autres ramènent. Ils ne savent pas encore qu'on n'a plus qu'un sous-marin. Je devrais leur dire.
Ce serait pas mal oui. Mais à propos de trimballer de l'inutile.. qu'elle fait en désignant mon arbre. [/color]
Huh ? Non mais ça c'est rien, théoriquement ça flotte. J'ai bien emmailloté pour protéger de l'eau de mer et suffira de le jeter à l'eau. Ca peut même nous aider à remonter, si en plus on y met du gaz de croqueuse de fruits.  

Je pose le tronc, qui fait un épouvantable bruit de métal. Ca doit avoir rapport avec le fait que, dans mon dos, les autres ont décoré le sapin d'une série de sacs. C'était pas un tronc que je soulevais, mais un baluchon bourré de trucs inutiles au bout. Même le sac de Caramélie y est, la traîtresse ! Et en plus, je passe pour un con auprès de Rouge, la mécano qui voit comme sa couleur.

Je....on va te ramener des pièces.
Ben ouais ! Arrêtez de vous croire riches comme Satoshi et faites ce qu'il faut pour survivre ! Je rappelle que si on n'a pas de vaisseau en état de remonter, on meurt tous ici.
Oui madame...

Je repars, tout penaud. Vrai que pendant qu'on s'amuse, elle bosse. Enfin, on s'amuse. J'ai rien pris pour moi encore. J'ai juste servi de mule pour un jeune couple. Elle a raison, Rouge ! Ca sufft les conneries ! On doit survivre, c'est une question de vie ou de mort. Alors, je retourne dans la salle, je crie un bon coup et leur sers un discours sur l'importance de la responsabilité et l'esprit de corps. Il est temps de mettre tout ce petit monde au pas.

Je fais mine d'enfoncer la porte déjà ouverte par l'explosion de la gazeuse, entre dans la pièce et avise la foule devant.

De la bouffe ♥

Où que je regarde, la zone est envahie par des homme-poissons. Des gambas déjà armées de leur trident à brochette, des saumons au coeur tendre, des capitaines à poêler jusqu'à ce que la peau se détache toute seule, des calamars qu'on peut bouffer vivants et qui vous chatouillent le ventre de leurs derniers réflexes musculaires. C'est un banquet comme j'en rêvais depuis des lustres. Dakab ne m'a pas trahi. Je savais depuis le début que cette chasse au trésor était une bonne idée. Bien des épreuves m'ont attendu, plus d'une fois je faillis renoncer. Mais la persévérance a payée et nous y voilà, au moment de la récompense.

Le premier qui attaque est un homme-grenouille dont seules les cuisses retombent après qu'il ait visé la tête. De détends mon bras et ris comme un enfant en baffant une à une les entrées. Je ne les tue pas, parce qu'il faut les cuire et en laisser aux gars. Rouge aura sa part, elle aussi est énervée à cause de la faim.

Et voilà le travail !  

Une quinzaine de malfrats mal frits gisent à la plancha autour de moi. Je prends le truc le plus gros pour servir de sac: à savoir un genre de gros vase en métal avec des petits trous là où qu'on ouvre pour que ça respire. Parfait ! J'y enfourne autant de corps que je peux, en faisant bien gaffe de ne pas prendre ceux qui ont été dégueulassés par la poussière de l'explosion de port. Tiens, vrai que c'est pas tout dégueux ici, entretenu, même. J'attache mon sac avec des étoffes trouvées et vais pour rpévenir les autres que la bonne nouvelle, c'est qu'on a à manger et que la mauvaise, c'est qu'on n'a plus qu'un sous-marin. Ca devrait équilibrer. Stratège, le Minos !

J'escalade vite-fait la dune de trucs brillants pour couper court et rejoindre les lascars et m'inquiéter, le petite rire embusqué derrière la glotte, de comment Commodore Vasilieva, qui insiste pour qu'on l'appelle Valium, prendra le fait qu'on se partage le butin des ancêtres entre fripouilles et uniformes, quand je me rends compte de deux choses. La première, cette phrase était bigrement longue. La seconde, les potes sont encerclés par de la poiscaille. Pas comme la mienne, pas les troufions qui se reniflent la rondelle pendant que les autres bosses. Je parle de ceux qui bossent. Y a plusieurs dizaines de guerriers, certains embusqués, d'autres bien en lumière. Ils vont du petit mètre au quadruple et ont des armes en os de bestiole géante, mais aussi du plus sophistiqué. Carabines, grenades et des armures en coraux dont j'ignore totalement la solidité. Parmi les membres qui assument leur laideur, y a un quatuor qui porte un gros palanquin où trône un homme-crapaud obèse. Il s'adresse à Némo, Cook, Valium, Raphaël, Aer....Eären...ögrü....la meuf de Blondin et....

Qu'est-ce que tu fais là toi ?

Bang ! Je dégringole la dune de pièce et roule-boule jusqu'au petit groupe encerclé. Donc, la meuf de Blondin et moi. Et pas Blondin, ni Caramélie. Il a changé de blonde, le chapeau de pêche ? Le petit rusé. Fhira non plus n'est pas là. Frances, si. Frances, c'est la Commandante aveugle. Je l'avais pas vue. Maintenant que je suis aux premières loges, j'entends ce que le crapaud mal léché baragouine en guise de discours de bienvenue.
Spoiler:

Murloc Ness garde cet endroit, protège de l'eau, protège de la rouille, protège des intrus. Et vous, vous arrivez et tuez la famille de Murloc Ness. Vous êtes venus brigander le mauvais Ness.

Grand Murloc, nous n'avons fait que nous défendre. Vos hommes ont porté la première attaque.

Ksss, Padje Ness avait un couteau parce que vous avez des couteaux. Padje Ness voulait menacer et ordonner votre départ, pas vous tuer. Mais vous, vous avez tué un enfant de Ness.

Notre ami dit vrai. Il est d'usage de s'annoncer, même pour menacer autrui. De plus, ce trésor est celui d'Achab, un vieil ami à qui je viens rendre hommage en accomplissant ses dernières volontés. Nous ne sommes pas des brigands mais des...une équipe d'exécutifs testamentaires....oui voilà.

De mieux en mieux...

Ainsi que ses officiers venus certifier la bonne et due forme de la procédure !

Murloc Ness ne reconnait pas le pouvoir de la Marine. La clique des exécutifs de surface est nouvelle sornette.

Mais vous reconnaissez celui des homme-poissons. Selon vos propres lois, l'extraterritorialité est reconnue en ce qui concerne les zones non-submergées.
Spoiler:

Cook stupéfait un peu son assemblée. La cuistot sent les regards posés sur elle et se sent vite dérangée.

Ben quoi ? Faut bien lire pendant qu'on pêche pour ne pas s'ennuyer non ?

La cité de surface a coulé. Tout ce qui est sous l'eau nous appartient.


Objection ! Vous pouvez revendiquer ce qui est submergé, pas immergé. Un sous-marin ne vous appartient pas, sauf s'il est rempli d'eau. Comme vous pouvez le constater, cette pièce est encore protégée par les mécanismes déjà présents du temps de Clockwork. Si vous désirez revendiquer cette pièce, vous devez déclarer la guerre au Gouvernement Mondial. Et quand le monde entier saura que vous vous battez pour un gros trésor, la Marine et la piraterie viendront mettre fin à votre vie de pacha pour prendre tout ce qui vous appartient.

Ha ha ! Cook la moche met en sueur le gros crapaud.  Le mec hésite là. On peut encore s'en sortir sans trop de bobos. Et j'avais raison ! Sa tronche de mérou lui permet de dialoguer avec les saloperies sous-marines. Je serais zoophile, je l'embrasserais.

Bllllblblblblbl ! Très bien, vous pouvez prendre la moitié du trésor ! L'autre sert à Murloc Ness, pour avoir conservé cet endroit. Achab approuverait probablement cet accord qui récompense tous ceux qui ont veillé à ses biens.


Honnête.

Même la moitié, ça en fait des trajets.

Nous remercions le crapaud. La tension baisse et, puisque nous avons l'aval des locaux, on peut même repartir tranquillou. Tu sais, y a une morale. Tout ne finit pas forcément par un bain de sang. C'aurait été un peu bateau, des HP contre des vrais gens. Genre le vilain monstre décérébré contre les héros, non non. On vaut mieux que ça. Et avec le butin qu'on va rapporter, on pourra même payer ce qu'on vaut. Pas moi ! M'en fout d'avoir une prime. Cet argent servira à payer de l'armement. Je n'ai qu'un tiers des encoches à canons prises sur mon gros navire, faut remédier à ça. Puis de la main d'oeuvre aussi. Pourquoi pas des homme-poissons ? Y en a à profusion ici, et pas que des cons. Un petit entretien d'embauche, des bras pour assurer la main d'oeuvre de la coque côté flotte et on est bons. L'Arch va se diversifier.

Encore un petit instant !

On s'arrête, un petit "eh merde" diffus entre les oreilles.

Murloc Ness a, lui aussi, une dernière volonté. Il aimerait que lui soient remis les deux employés qui ont tué ses enfants. Le vieil homme qui a harponné, le jeune qui a achevé. En échange de leurs vies, nous vous assurons même un retour à la surface. La région est pleine de gardiens qui n'aiment pas la chair rose.


Hmm, on sacrifie Némo et Blondin et on peut rejoindre la surface avec plein de fric ? J'avoue que c'est tentant.


Dernière édition par Minos le Mar 2 Mar 2021 - 0:31, édité 2 fois
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Cher journal,


Il doit être écrit qu’il y aura toujours des trouble fêtes pour empêcher les honnêtes gens de profiter des moments agréables. Nous par exemple, on était en train de passer un bon moment à explorer les fonds sous-marins, éviter des essaims d’anguilles géantes, explorer des ruines, faire sauter des portes et de découvrir un trésor. Rien que des choses sympa, quoi ! Et voilà qu’une bande d’hommes-poissons vindicatifs vient gâcher la fête et réclamer leur part ! En réalité ce n’est pas tant leur venue qui me contrarie : il n’y a rien d’anormal au fait qu’un trésor soit gardé par des monstres à éliminer, c’est même l’inverse qui m’aurait surprise. Non, ce qui ne va pas c’est qu’ils commencent à négocier, et que les autres rentrent dans leur jeu. Depuis quand on négocie avec des monstres ? C’est comme si je me mettais à sympathiser avec un pirate ! Hum… ne creuse pas trop cette affirmation, journal. D’ailleurs, arrête d’essayer de détourner le sujet ! Négociation ou pas, la rencontre avec une tribu d’hommes poissons est un évènement qu’aucun humain raisonnable et civilisé ne souhaiterait voir arriver.

Je veux dire, bein… entre nous bien sûr, parce que je sais bien que les autres vont me juger si je leur dis ça. D’ailleurs je me garderai bien de le faire savoir même aux concernés, et pas seulement parce que beaucoup d’entre eux disposent de bras musclés en surnombre ! Mais bon, les hommes poissons, tout le monde sait que sont quand même un peu des êtres arriérés qui vivent en tribus sous l’eau, et qui mangent des humains. Quelle personne saine d’esprit passerait sa vie dans un milieu dans lequel on ne peut pas boire correctement de thé glacé sans voir le contenu de son verre se répandre dans le même liquide ou d’autres gens ont fait tremper leurs pieds ? Ou leurs nageoires ? Ou leur soupe à l’humain ?!

Heureusement, ils ne m’ont pas vue. Au moment où ils ont fait irruption j’étais à l’autre bout de la pièce, et à présent je me dissimule pour les écouter, bien à l’abri derrière une énorme statue représentant un homme nu coiffé de lauriers en train de jouer de la lyre. Une statue de marbre blanc, à peu près aux dimensions de Minos maintenant que j’y pense. D’ailleurs, l’artiste avait un plutôt bon goût en matière de popotins…
Hum, bref ! Mes compagnons d’exploration sont donc entourés par une bande de poissons anthropomorphes et colorés, se livrant à un simulacre de négociations sous la menace. Et même si on oublie le fait que les courageux explorateurs ne sont pas censés négocier avec les méchants monstres, les termes de leur accord me déplaisent. Il ne s’agit pas d’un trésor, ni du trésor d’Achab, du trésor de Vasilieva, et certainement pas du trésor que nous allons nous partager ! Il s’agit du trésor du gouvernement mondial qui n’est pas du genre à brader ses richesses ! Enfin si, de mon point de vue c’est ce qu’il fait à chaque fois qu’il arme un nouveau navire de la marine dans le nouveau monde ou qu’il forme un agent du CP recruté d’après des critères un peu laxistes, mais tu comprends l’idée journal ! A quel moment tous ces gens, pirates, civils impliqués pour des raisons un peu douteuses, prisonniers emmenés en dépit de tout bon sens, ont-ils compris qu’il était question que quiconque ait sa part ?!

Comme si ça ne suffisait pas,  voilà que le chef de hommes poissons croit pouvoir réclamer certains d’entre nous comme bon lui semble ! Tu vois journal, je te l’avais dit : il essaie de récupérer son casse-croute ! Il va en faire du pâté de Némo au persil et de l’Alma grillé à la broche avec des petits morceaux de poulpe !!
Lui laisser Nemo passe encore, mais je suis presque sincère quand je dis que je crois en l’innocence d’Alma au chapeau rayé ; de toute manière, à partir du moment où j’accepte de le considérer comme un citoyen honnête il bénéficie de la protection qui va avec !

Bon, ça suffit ! J’étends les bras, et de larges volutes de gaz s’échappent de mon corps. Du gaz couleur vert fluo, non pas parce que c’est un effet indispensable ou parce que j’aime ce qui est kitsch (quoique ce dernier point est assez vrai), mais pour que les occupants de la pièce réalisent bien ce qui est en train de se passer.

Les plus proches de moi sont deux hommes poissons, l’un braquant une carabine artisanale, l’autre un trident. Ils remarquent le nuage de gaz lorsque celui-ci leur atteint la taille, et reculent instinctivement. Bien leur en prend mais ils ne sont pas assez rapide, et des vagues de fumée verte commence à leur chatouiller les narines, les branchies, et tout autres organes respiratoires potentiels (comme je ne sais pas trop ou viser je brasse large). Il ne leur faut pas longtemps pour tourner de l’œil, trébucher, se relever maladroitement, avant de s’effondrer sous le regard de leurs compagnons médusés. Ils n’en mourront pas évidemment puisqu’il ne s’agit que d’un gaz soporifique, mais ça personne n’a besoin de le savoir ! Ce qui compte c’est l’effroi qui saisit les témoins de la scène devant la vision de ce dangereux nuage de gaz qui emplit peu à peu la pièce !

« - Qu’est-ce que … ? »
« - Il restait des pièges ! »
« - Vite, sortez tous ! »
« - Laissez-passer Murloc Ness ! »
« - Et Grut et Antoinette-Mérou ? Il faut les récupérer ? »
« - Courrez ! »

Allez hop hop hop, tout le monde dehors ! Le gaz se contente de flotter lentement mais surement, tapissant d’abord le sol avant de remonter progressivement, agitant ses remous telles des vagues menaçantes, dévorant peu à peu la pièce et noyant dans son ventre avide les richesses désormais condamnées.
Pour ceux qui ne fuient pas assez vite, je retiens mon nuage et agite devant eux des formes à l’aspect redoutable (sauf les marines et Minos. Eux, le gaz semble juste les pousser bien gentiment, évitant soigneusement d’incommoder leur visage. Dans le cas du roi géant, c’est évidemment uniquement parce que l’atteindre me demanderait trop d’efforts. Bien sûr que si journal, ce n’est pas un traitement de faveur et ne t’avise pas de me taxer de mauvaise foi !) ; il ne s’agit pas de tous les endormir, juste de faire place nette. Mais si le gaz pouvait parler il rugirait et leur criait des houuu ! houuu ! Je vais vous manger !

Au fur et à mesure que je génère du gaz, je sens que je dois aller chercher de plus en plus loin pour consommer mes ressources. La réserve d’air dans la bulle n’est pas infinie, et je la soupçonne d’être en train de diminuer plus vite que prévu. Je me demande même si je ne suis pas en train de faire rétrécir la bulle en entier ! Et tu sais quoi journal ? Ce n’est pas grave du tout ! A partir de maintenant je souhaite bon courage à ceux qui voudront réclamer ce trésor sans l’assentiment du Gouvernement Mondial ! On reviendra avec des sous-marins, une force adaptée pour botter le derrière de quiconque aurait des velléités de partage, et en attendant la salle du trésor est condamnée !
Bon, et, euuh… je vais me dépêcher de rejoindre les autres parce que l’air devient vraiment irrespirable ici !
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Quel plaisir de me retrouver avec une autre blonde. Vraiment. Ça changeait mes habitudes. Cette demoiselle semblait plus douce, plus calme posée. Mais je comprenais bien rapidement qu’elle n’était pas moins dangereuse. La situation était assez palpable. Ma tête, pour la première fois de mon existence, était mise à prix par un foutu poisson répugnant. Je me plaçai progressivement derrière la blonde qui, j’en étais sûr, me considérait comme un pauvre homme innocent à secourir. Elle avait entièrement raison de le croire. Du gaz émanait de ses mains. Au départ, en faible quantité, puis la projection devenait de plus en plus dense. Une brave mangeuse de fruit comme je les aime.

Enfin une femme forte utile. Pas comme Eärendil qui me causait plus de soucis qu’autre chose. Plus éloignée de moi elle se trouvait et mieux je me portais. Voilà comment un connard qui a voulu la sortir de la misère se retrouvait maintenant dans la merde. Elle n’était pas fautive de tout cela non plus. Rik restait clairement mon plus grand danger. S’il nous avait écouté depuis le début, on ne se serait jamais arrêtés ici. Bon, pour sa défense, Eärendil - une fois encore – nous a fortement sollicité quand elle a entendu parler d’un trésor.  

Nous quittâmes rapidement la salle au trésor, envahie par ce gaz maléfique que je n’espérais pas inhaler. Mais lorsqu’à notre sortie, je ressentis des secousses provenant de quelque part non loin de nous. Le gaz que je voulais fuir m’attirait maintenant. Je ne savais plus ce qui était le pire et le mieux pour moi. Tout le monde s’arrêta, stupéfait. Une seconde secousse vint bouleverser la tranquillité qui s’était installée. Des gravats de pierre tombèrent timidement.  

Si un quelconque dieu existait, je priai pour que mes vœux puissent être exaucés. Les craintes de tout le monde étaient avérées. Le bruit cessa. Pour une raison que j’ignorais encore, j’eus le réflexe de me retourner. Sauf que cette fois-ci, vous devriez vraiment me croire, j’aurais aimé ne jamais me retourner. Au plafond, sortant du néant comme un cauchemar, d’horribles pinces enlaçaient les parois rocheuses. Des pinces inconnues de personne.  

Je tentai de rester stoïque face à cette énième situation d’une grande dangerosité, mais mon cœur faillit me lâcher quand un second élément vint m’achever. De ma position, impossible de voir quoi que ce soit, mais un son de fermeture éclair se fit entendre et, quelques instants plus tard, un visage maléfique apparut. Un homme de toute évidence. Moi, personnellement, il ne me parlait pas du tout. Mais à en voir les tronches à mes côtés, ce n’était pas bon signe pour nous. Eärendil, comme les autres, semblait effrayée. Je vis ces yeux rougir et larmoyer.    

- Qu’est-ce qu’il t’arrive Eä’ ? C’est qui ce type ? demandai-je inquiet.  

Elle se retourna vers moi avec un regard de détresse.  

- Ce type, Al’, c’est notre mort à tous. C’est un des lieutenants de Teach, Gin. Un véritable monstre. Personne à ce jour n’a pu témoigner de ces atrocités, sauf ceux qu’il a décidé d’épargner, car ils sont tous morts.  

Sa voix tremblait comme jamais je ne l'avais entendue.

- Qu’est-ce que tu me chantes ? Nous avons la marine avec nous, ils protègent les citoyens au péril de leur vie, non ? Pis les autres ne peuvent pas fuir pour l’instant, donc va falloir qu’ils se battent aussi, dis-je avec assurance.  

Au fond de moi, je me chiai littéralement dessus. De grosses gouttes perlaient le long de mon dos. Mes jambes tétanisées, mon esprit dans le flou, je tentai de récupérer mon sang-froid pour agir en conséquence. Il était vrai que ce type puait la mort. Plus encore que le crabe.  

- Alors c’est ici que se cache le reste de la bande, hein ? C’est l’heure d’venir riche et de tous vous massacrer ! Ziphahaha !  

La couleur était annoncée.  

- Eä’ ? T’es toujours avec moi ? Quelque chose me dit que le gros des types ici présents va s’occuper de ce Gin. Va falloir qu’on gère avec le crabe géant.  

Avec ma lame, peu de chance que je puisse transpercer sa carapace, mais je supposai que ce monstre n'était pas protégé partout. Et là deuxième option serait de l’aveugler. Pas forcément avantageux quand on imaginait les dégâts qu’il pouvait faire dans un sursaut de panique. Au moindre mouvement, j’étais maintenant prêt à me déplacer. La paralysie attendra ma mort. Pour l’heure, je respirai encore et c’était suffisant pour s’accrocher à la vie.

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Ce que les gens pouvaient se montrer nerveux, excités.

D’une joyeuse collecte de trophée, de curiosité et de trésor, leur promenade sous-marine reprenait brutalement le virage des péripéties. On se gueulait dessus, on frappait, on faisait couler inutilement le sang, on négociait ses morts, on déversait du gaz toxique sans bien savoir comment on arriverait à le contenir… Et on se retrouvait suspendu dans les airs, pendu par son poignet à une masse gazeuse à forme humaine qui se passerait bien de vous transporter.

" Ce n’est pas vous, mais la commodore Vasilieva que je suis venue secourir ! Veuillez avoir l’amabilité de lâcher prise, nous risquons de tous tomber autrement ! Je ne suis pas un moyen de transport pour pirate ! "
- Je ne demande que ça ! C’est elle qui ne veut pas me lâcher, j’ai rien demandé! Merde, je ne suis pas descendu jusqu’ici pour que ce trésor m’échappe  !
- Toujours à chercher des excuses pour se défiler. C’est non. " répondit la commodore Vasilieva à l’autre bout des maillons, baillant à s’en décrocher la mâchoire, bien fermement accroché au vol de l’agente du gouvernement et laissant Raphaël se débattre pour ne pas se cogner contre les bibelots, se noyer dans les tas d’or ou respirer un peu trop de gaz soporifique.
- Quel toupet il a… Enfin, on arrive. "

Grimaçant sous l’effort, non sans grâce, Caramélie franchit l’entrée de la salle du trésor et lâcha sa cargaison qui retomba bien plus lourdement qu’elle dans la salle des épreuves. Les hommes-poissons déjà filaient à droite à gauche, fuyant par des tunnels ou par des cavités ménagées entre les colonnes et les marches de l’amphithéâtre. La pièce était beaucoup moins grande que la salle du trésor, pas moins impressionnante néanmoins et plus encore était ce qui les y attendait.

"Oh bordel… Pas encore… "

Déchirant le plafond de la salle des épreuves, une gigantesque fermeture éclair descendait entre les colonnes de stalactites et changeait la topographie des lieux. Le chemin qu’ils avaient pris à l’aller était scellé par des mailles de métal qui fusionnaient deux parois, les gradins étaient tordus, et le décor baillait, éventré par la fermeture éclair et le monstre qu’elle laissait échapper du néant.


Héloïse
Grande Méchante Crabe


Héloïse était de retour. Plus encombrante que jamais. Plus souriante aussi, d’un sourire carnassier.
Crabe géant qu’ils avaient rencontré au hasard de leurs pérégrinations sous-marine, la créature, qui semblait garder une rancune toute particulière envers le Capitaine Némo, était déjà impressionnante et menaçante rien que de par sa taille et ses atouts naturels. Sa pince claqua et tout l’air sembla se dilater, exploser. Ses yeux globuleux s’attardèrent sur le vieux marin et Raphaël n’eut qu’un instant pour envoyer une de ses mains le faire plonger ; l’autre tenaille s’abattait sur eux, arrachant une statue, le socle sur lequel elle reposait, et le sol de la salle sur un bon mètre, exposant par la même occasion le gros roi Murloc Ness et sa suite qui n’avaient pas pu l’exfiltrer par le réseau de cavernes trop étroites. Bondissant sur son trône, l’homme-poisson se mit aussitôt en position de soumission.

" Uurh ! Murloc Ness implore le pardon du grand dieu de la mer, Urrrh Murloc Ness a tout fait pour chasser les humains et préserver le trésor du grand –AARGH "*CRUUNCH*

Sans prévenir, la pince plus agile que ne l’aurait laisser supposer sa taille s’empara du souverain et le fit engloutir par les rieuses quenottes.

"Ziphihihi ! Cette charmante créature a de l’appétit, presque autant que moi pour les belles choses… Vous pensiez vraiment pouvoir vous échapper avec mon trésor ? "


Gin "Tree-eyes" Hololo
Capitaine des Zip’s Pirates


Un frisson parcourut l’assistance. S’extrayant comme une marionnette désarticulée du corps de son moyen de transport, le capitaine des Zip Pirates présenté par Eärendil comme l’une des terreurs du Nouveau Monde, semblait avoir soumis la grande méchante crabe à sa volonté et être le possesseur de l’étrange pouvoir qui défigurait ce qui était jusqu’à présent un bien joli amphithéâtre, vestige de la grandeur de ClockWork Island. Dans un cas comme dans l’autre, il y avait de quoi être impressionnés, et l’aura de puissance qu’il inspirait ne laissa personne indifférent lorsqu'il sauta de sa monture pour se mettre à leur hauteur.

"Pfff, et toi mon guignol ? Qu’est-ce que tu penses pouvoir faire contre l’élite de la 346ème Carter ! " se moqua Cook, toujours la première à mettre les pieds dans le plat et incapable d’éprouver une once d’instinct de survie.
"Zipzip ! C’est aussi ce que m’ont dit vos collègues en surface... Puis elles ont découvert ce qui les sépare d’un Supernova !" répondit factuellement le pirate, se permettant un petit étirement pour provoquer ses proies.
- Si je peux me permettre… il vient quand même de débarquer à bord du crâne de crabe que même nos torpilles ont pas réussi à assommer plus de cinq minutes. Héloïse là. Celle qui vient de se bâfrer d’un homme-poisson qui nous menaçait il y a pas plus de deux secondes… Eh Oh ! Il y a quelqu’un ?
- Commodore Vasilieva je présume ? " se pourlécha-t-il les lèvres en dardant la commodore, ignorant tous les autres présents "Vos gamines étaient alléchantes, surtout votre petite lieutenante colonelle Zipihihi, j’ai adoré les entendre gémir, j’ai hâte de découvrir les cris de l’élite de la 346ème Carter ~ "

À ces mots, Cook et Frances serrèrent les poings, bandèrent les muscles, prêtes à charger. Lorsque le Moby Bus avait embarqué leur commodore de force à la recherche du trésor perdu d’Achab, elles avaient dû choisir entre sauver leur hiérarchie ou participer à la bataille navale qui débutait entre plusieurs équipages venus avec le même objectif. Elles avaient plongé à la suite de la commodore, laissant le reste de la 346ème avec pour consigne d’échapper au conflit maritime. Ne plus recevoir de nouvelles escargophoniques les avait inquiétés, maintenant les railleries de Gin leur laissaient entrevoir le pire, les mettaient hors d’elle-même. La colère et la vengeance s’exprimaient avant toute raison.

"Halte. "

La commodore Vasilieva les arrêta d’un geste impérieux de la main. Son regard si souvent éteint brûlait de détermination. La menotte qui ceignait son poignet s’évanouit en poussière, se consumant comme une mèche jusqu’au gant de cuir du vert.

"Oh mais ne les arrêtez pas, je ne suis pas venu que pour discuter v’savez. À part avec moi-même en fait Zip Zip ! Pas de temps à perdre à écouter piailler la vermine, je préfère l'écraser ~ " l’ignorant, la marine reprit :
" Anderswag vous m’excuserez, j’ai besoin de toute ma liberté de mouvement. Nous devons remettre notre affrontement à plus tard… "

Enfin libéré de la marine, l’aspirant archéologue pensa un instant à se retirer, eu un regard vers la salle du trésor et le gaz fluorescent qui l’emplissait, en eu un autre pour l’immense fermeture éclair qui scellait leur chemin vers les sous-marins.

"Est-ce que j’ai le choix ?...Personne me croira si je dis que j’ai rien demandé…" haussant les épaules, il ne s’attira qu’un regard courroucé des autres marines "Vous me faites une fleur si j’aide ?
-Hum. Ce n'est pas comme ça que ça marche !
- Venez aussi nombreux que vous le voudrez ZIPHIHIHIHI !
"Bon. Disons que par principe, je n’aime pas les psychopathes au rire strident... "

Ce disant, les gants du vert se mirent à crépiter, apparaissant les uns après les autres pour gonfler une atmosphère déjà tendues. Le sourire narquois du supernova lui répondit, il était accoutumé à ce que des utilisateurs de fruit du démon essayent de l’intimider, moins à ce qu’ils réussissent. Les poings de cuir fondirent sur lui comme des éclairs, il évita sans peine les premiers mais aussitôt des dizaines d’autres le harcelèrent et se massèrent pour l’immobiliser. D’un claquement de doigt reproduit cent fois par ses copies, Raphaël libéra le nuage de foudre qu’il chargeait et qui fleurit en une grosse masse noire autour de Gin.

Le Clima Tact n’était pas un art à prendre à la légère, et ses gants climatiques mêlées à son pouvoir démoniaque avaient vite fait de surprendre les ennemis trop sûrs d’eux.

Mais au moment d’en libérer l’énergie, la salle trembla d’une violente secousse. Héloïse, jouant avec les hommes-poissons et Némo qu’elle essayait tant bien que mal d’attraper venait de passer sa grosse pince à travers le mur les séparant de la salle du trésor. La retirant, elle arracha tout une partie de la façade et découvrit les montagnes de pièces d’or qui se reflétèrent en feu brûlant dans ses gros yeux vitreux. Ses pupilles se dilatèrent d'avidité, elle se mit à baver d'envie et frémit un peu plus. La Grande méchante crabe n’était finalement qu’une rivale de plus à la poursuite du trésor d’Achab. Elle voulut aussitôt s’y jeter, mais l’espace était encore trop mince. À grands coups elle comptait arracher tout le mur, à grands coups elle chassait le gaz soporifique dont l’insignifiante menace ne la préoccupait même pas, à grands coups enfin elle fragilisait un peu plus l’édifice en ruines qui dormait au fond de l’océan.

"On est pas bien ! "

Raphaël déclencha son coup de tonnerre, espérant pouvoir reporter son attention sur le crustacé monstrueux, mais il était trop tard.

Une fermeture éclair s’était matérialisée sur son nuage d’orage et d’un simple geste ascendant Gin s’en extrayait en scindant en deux la charge énergétique comme s’il n’avait s’agit que d’un simple obstacle. En même temps que son issue de secours s’évanouissait, lui chargea.

"ENCORE ! "

Les chaînes de Vasilieva partirent comme des javelots, le petit homme bondit pour les éviter, elle les redirigea aussitôt à son assaut, une menotte manqua de le saisir, une autre de l’assommer et il arrêta la troisième en frappant dans ses mains.

L’air claqua, se déforma, pincé ou détendu en fonction de si les fermetures-éclair qui le parcouraient fussent ouvertes ou fermées.

Soudainement, tout fut sens dessus dessous.
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Y a pas que le climat qui change tout le temps sur Grandline. Quand tu penses qu'il y a quelques minutes encore je faisais des blagues à base de "bouh!" aux poissons emprisonnés dans le gaz. Chaque fois qu'ils sursautaient, z'y prenaient la grande bouffée de Morphée en spray. Mais depuis que le prédateur s'est craboporté à la riflette, c'est nous qui dégustons. Tête de palmier a sa copine qui est tellement une pince qu'elle vient bouffer à l'oeil à peine arrivée. Elle baffre tellement de poiscaille à revendications que j'aurais pitié d'eux. L'intrus à tête humaine, c'est Gin, un larbin de Teach. Je le connais. C'est quasi un voisin, même si on ne s'est jamais vus. Curieusement, y a un plaisir à le voir. Pas parce qu'il est fort ou que ça promet une bonne baston, ça c'est la base. Non, c'est surtout que voir ce zig fringué comme une planteuse de café me rappelle que je me rapproche du Nouveau Monde. Tu sais, c'est un peu comme quand tu vois les premières personnes bronzées au début de l'été. T'as pas encore pris ta dose de vitamine D, mais tu sens déjà le soleil. C'est pareil ici. Et j'adore ça. Il apporte le soleil, à sa façon. Un soleil qui tape fort.

Un autre truc qui fait plaisir, c'est voir les soldats de la Mouette s'agiter façon justice league, mais en bien. Les rangers du risque ne sont pas dévorées par la panique. Aucune danger ne les impressionne et la justice les passionne. Même si je doute que leur courage, leur force et leur gloire les emporteront vers la victoire. Sont fortes, c'est clair. Je voudrais pas les affronter toutes en même temps autour d'un autre meuble qu'une commode à draps. Mais Gin, c'est pas un simple pirate à grande gueule. Le mec est puissant, puis il prend son pied à jouer avec les autres. Il aurait une coupe à la brosse qu'il serait classe. Et avec lui, la monstruosité aussi belle qu'une Cook, qui découpe les murs comme du papier à chaque agitations des papattes, me laisse à penser que ça va pas être notre moment préféré de la journée.

Commodort Valium crée des chaines de menottes pour tenter de limiter l'espace du type qui sépare toute la matière qu'il veut comme si le monde se divisait en deux catégories: celle à droite et celle à gauche. Dans le tableau, l'est le centre de tout. Valium et lui ne se séparent plus, y a même des atomes crochus. Tête de chou aura vité été remplacé. Et causant de Raph, lui aussi se démène avec Spike Laid, tandis qu'Alma et sa donzelle se sont carapatés près de la sortie pour chuchoter des messes-basses qui ne sont pas pour rassurer le groupe. C'est que sa grognasse est pas du genre à planquer des innocents dans sa cave. Je miserais pas un neurone de Braff sur la fidélité de cette fourbe à cheveux d'or. Alors que l'autre blonde, la merveilleuse Cara, elle aide ses potes en uniforme. Bha, forcément que moi aussi, je me mets à combattre les vilains intrus. Personne ne dira qu'il est restés planqué, le Minos. Même si là, techniquement, je me bats pour des gens qui se battent pour un truc dont j'ai rien à foutre. On le met pas ça, dans les wanted, qu'un révo part au rififi des loulous pique-sous d'en face.

La merde, c'est de se diviser entre paire de ciseaux et paire de pinces. Je sais que le nombre est pour nous, mais on est trop dissipés. Surtout si t'ajoutes les poissons qui se partagent entre la fuite et la ratonnade des tourne-dos. Les monstres, c'est mon rayon. Et je pige rien aux attaques de Raph, à part que je lui serrerai jamais la main avec une serviette mouillée entre les trancheuses. Je le laisse mettre ses doigts dans la prise et fonce vers crabosaure pour lui décocher un gnon à faire faire la toupie à une maison en pierre. Mais Héloïse, l'est plus lourde qu'une baraque. Le choc lui fait mal je suppose, mais va lire les détails du ressenti d'un trucs qui a toujours l'air de sourire. V'là qu'elle veut couper ma pierre avec ses ciseaux. C'pas comme ça qu'on joue, mais elle s'en fout. J'lui bourre les règles du shifumi en enchainement de pierres directement dans la bedaine, sous les papattes, mais la chose tente de m'éclater contre le sol et m'éjecte d'un revers de pince comme si je la dérangeais dans son repas. Il va être long à tomber ce tank, et du temps c'est ce qui manque.

Cook est déjà en petits morceaux, tandis que le kanabo de Frances, l'aveugle, a volé avec son bras à quelques mètres du pirate de Teach. Un kanabo, c'est un genre de grosse batte, mais avec des renforts en métal pour que ça tabasse encore plus. Pour le coup, c'est kenavo, kanabo. Elle ne se démonte pas pour autant et sert de soutien à Commodort et Raph. Jusqu'à ce que ce bon pirate joue les samaritains en s'interposant pour éviter à sa geôlière préférée de se laisser surprendre par les déplacements d'un Gin tonique. Sais pas si c'est de lui avoir passé les bracelets, mais elle pourra lui passer la bague au doigt après un tel sacrifice. Enfin, Raph n'est pas mort. Mais disons qu'il se retrouve séparé de son tronc par toutes les extrémités. On dirait un jouet cassé qui s'effondre après l'attaque de Gin. Un jouet qui râle en heurtant le sol. Et le pire, c'est que Valium n'est pas sauvée pour autant. L'autre enfoiré de palmier ne la laisse pas tranquille. Même Frances n'arrive plus à le distraire. Il est trop chaud, il veut découper de la gradée et se marre déjà en pensant au projet. Son rire stoppe net quand il entend la Cipher Pol s'interposer à la rien à foutre entre le naze-gueule et sa proie. Elle plaque ses mains sur le torse du vilain, mais pas pour peloter. Enfin, pas que. Une boule d'énergie apparait au coeur de Palmier, quand on entend tous:

Caramehameha !

Et là, flash, puis Gin se fait souffler, accompagné par un gros trait de lumière vive et un son strident de gaz qui crame à plein régime. On écarquille tous les yeux. Trop la classe ! Même moi je suis jaloux de pas pouvoir faire ça. C'est la meilleure technique du monde. On siffle tous. Je crois que Cara réalise qu'on kiffe à fond son attaque, parce qu'elle prend la pose tout en ne pouvant pas totalement masquer le rosé qui lui teinte les joues. Malheureusement, Gin est solide, trop solide. Il a eu mal, mais est debout, de la fumée qui lui sort encore du torse.

Zarma ! Jamais j'arrive à te toucher, toi et ton logia. Ziphihihihi, on va pouvoir s'amuser un peu.

Le taré sort une lame, bien ornée et tout. C'est un couteau à dépecer, avec une pointe incurvée pour bien suivre la forme des muscles quand on coupe les tendons. C'est pas trop le genre d'instrument qui rassure en speed dating. Ce qui est encore moins rassurant, c'est qu'il a une tronche de granit marin son ustensile de tordu. Il fait une démonstration immédiate en voulant se tailler une Cipher Part. Cara esquive d'une tp de cp, mais on assiste tous à la disparition de son pouvoir de fruit un instant et au sang qui perle à l'un de ses bras quand elle réapparait à côté du dingo.

Je me demande si tes parties démembrées pourront se dissiper après que je te cloue au sol avec ça.

Bon, Héloïse devra attendre. Commence à faire chier ce con, avec ses découpages. Et perso, le granit marin, je m'en tamponne. Me faire planter aussi. Seulement, Héloïse connait pas la gentilhommerie. A coup sûr elle va me suivre à la bagarre et au lieu d'amener des renforts au groupe, je radine la meilleure amie de Némo. M'en voudrais d'être celui qui fout le groupe dans la mélasse.

Histoire de m'aménager du temps, j'opte donc pour la tactique du gros morceau de viande pour distraire l'énorme femelle. Y a plein d'homme-poissons, dans mon sac. Suffit d'en jeter quelques uns et le temps qu'elle se régale j'irai aider les poteaux. Sans plus attendre, je fais basculer le coffre à sorets , cherche l'ouverture et tourne la clé en manivelle pour déverrouiller le couvercle.

Tac! Tac! Tac! Tac! Tac! Tac! Tac! Tac!

Je sursaute en entendant un boucan monstrueux depuis mon coffret, puis les impacts gros comme des boulets de canons qui scarifient le sol façon Grande Ourse. La boîte tressaute comme mardial-piqueur et tire des projectiles tous azimuts à base d'homme-poissons. Oh merde, c'est une pétoire à bégaiement ! Ha ha, j'aime. Comme je peux, je redresse le canon qui tire toujours à feu nourri et dirige la gueule vers celle d'Héloïse. Peu importe que le chef lui prédécoupe sa viande, pourvu qu'elle soit trop occupée à mâcher, ou au moins se décrasser les quenottes. Malheureusement, je suis pas au point niveau art de la gatling et lui barbouille toute la tronche de poisson en sauce, mais rien dans la gueule. Plan B, je lui tire dans un globe oculaire.

Les yeux, bout, vise les yeux !

Et bim, ça fait mouche plusieurs fois. Hélo pas gaie. En plus, elle ne peut pas se frotter les yeux avec ses pinces, ça les couperait. Les yeux, pas les pinces. Encore une fois, pouces opposables master race. Mais pas le temps de niaiser, je rejoins Gin pour une mise aux poings. C'est moi qui le coupe dans ses instincts en y fourrant mon poing dans l'ananas. Et là, je me rends compte de la solidité du bonhomme. Il l'a senti, mais pas assez pour le vacciner des doses suivantes. Dès le second coup, il laisse passer le tronc qui me sert de bras comme une courante et s'improvise bûcheron en y tranchant jusqu'au coude. Ca fait pas mal du tout en fait, c'est juste impressionnant de voir un morceau de soi foutre le camp. Et le truc drôle, c'est que je sens toujours mon membre fantôme, au point que j'le commande toujours à distance. Gin profite de la distance cassée pour faire de même avec une côte, d'un talon qui pourra servir de pilon à des cristaux de diamant. Je pète mon plâtre en chopant mon bras coupé au vol et baffe l'agité du cocotier d'un revers pas piqué des hannetons. Il se réceptionne, se met la mimine à la joue et sourit, narquois malgré la douleur. Mon bras se reclipse quand je rassemble mes morceaux. Raph et Cook sont donc réparables.

Tu fais de gros morceaux, toi. Je vais prendre plaisir à te découper ziphihihihi !

T'appelles ça découper ? Non, ça c'est découper !

Que je fais en ouvrant ma poivrière-gatling par le côté canon. Ca se déboîte et je déverse sur le sol ce qu'il reste des homme-poissons. On n'est pas dans une histoire de Clotho, alors disons simplement que c'est une version sanglante du fdd de Gin, sanglante et un peu déjà mangée aussi. Puzzleman n'a rien contre le côté salissant, au contraire. Y a une forme de fascination dans ses mirettes, comme si Minoël lui avait apporté pile ce qu'il espérait au pied du sapin.

Pas mal comme style. Eux, là, ce sont de ton équipage ? Tu devrais porter les couleurs de l'Empereur Teach. Depuis qu'il a mis une râclée à Red, il recrute du Lieutenant pour remplacer ceux qui sont tombés. Des incapables.

Sont pas de mon équipage, non. Mais tu vas quand même leur foutre la paix. Quant à rejoindre ton boss, ça m'intéresse pas. Suis Roi. Qu'est-ce que j'en ai à foutre de ton Empereur autoproclamé qui perd ses billes face à un zig qu'a un nom de chanteuse démodée ?

Le Roi Minos ? Alors c'est toi. Ca explique que celui de la surface ait semblé un peu léger.

Braff c'est le Roi des cons. Mais toi, ça te dit pas de rejoindre mon équipe ? T'es pas mal côté baston. T'as une coupe de merde, mais t'es un sadique. C'est précieux dans une organisation.

Ziphihihihihi ! Tu te donnes beaucoup d'importance. Aujourd'hui, je vais décapiter un Roi.

On est partis pour la castagne, quand un coeur flotte entre lui et moi, mais pas de notre fait. C'est un genre de ballon gonflé à l'hélium, qui volette vers Gin en suivant un courant d'air. Lorsqu'il arrive près de son visage, le coeur fait boum. Une balle tirée de loin, depuis des gravats, l'a éclaté. L'explosion ne plaisante pas et blesse le pirate à la tête, qui ne doit sa survie qu'à de bons réflexes d'esquive et sans doute un peu de chance aussi. Fhira recharge, bien planquée dans le décor, et tire sur un nouveau ballon en forme de coeur que Caramélie crée à partir de son gaz et qu'Alma dirige via des courants d'air contrôlés. Les petits rusés. Ils ont profité de l'accalmie pour mettre une tactique au point. J'en profite pour ramasser les morceaux de Cook et les balancer dans ma besace à rafales. Elle conteste, mais je sais pas si c'est parce qu'elle ne veut pas se dégueulasse dans la poche à munitions ou si c'est parce qu'elle est vexée que je lui assure que je ne risque pas de tirer un coup avec elle. En plus, je vais lui apporter un compagnon de jarre avec Raph. Bon, je vois la tête, les bras, les jambes. J'ai pas rêvé, il avait bien un tronc le loustic ? Dans le doute, je prends la tête et lui cause.

Raph ?

De l'autre côté, Minos...

Je retourne la tête. C'est mieux en effet.

Il est où ton buste ?

Je le sens bouger, mais je ne sais pas où il est exactement. Attends, c'est humide en bas.

Euh....t'as fait pipi ?

Mais non j'ai pas fait pipi ! Ah, je le sens qui vole dans les airs.

Je regarde. Et en effet, il ne fuit pas il vole. Comprenez bien il vole. Sans ses mains ni guiboles, il vole. Héloïse l'a chopé avec sa bouche et lancé en l'air pour le gober façon pistache. Faut pas perdre de temps et fonc...trop tard.

Euh....

C'est chaud et humide maintenant sur tout le buste. Il se passe quoi ?

Je lui montre comme on brandit Médusa face au Kraken, mais c'est pas le bon côté qui se pétrifie. Vision d'horreur du pirate sans rate en voyant la grosse crabe déglutir une partie de lui sans pression.

Ha mais merde ! Faut y aller ! Récupère mon corps, vite !

Attends, petit chou de bruxelles.  Je te cale dans le sac et j'y vais.

Non, attends ! J'ai une meilleure idée. Trouve-moi un tronc de substitution et on y va ensemble.

Genre, façon Monsieur Patate ? Patatraph ?

Au point où j'en suis, tout fera l'affaire. Trouve-moi juste quelque chose de solide.

Quelque chose de solide, hein ?


De son côté, Gin a beau être résistant, se prendre des explosions dans la tronche, ça use. Il a mis du temps, mais finit par identifier la source. Alma a des couilles, faut le reconnaître. Il utilise ses armes depuis un couvert, mais faut saluer le courage. Furieux, Gin fonce comme s'il avait le soru aux basques et tranche Blondin dans le sens de la longueur. Sauf que ce sont deux pans de vapeur qui se séparent, puis se dissipent. D'autres clones d'Alma se planquent dans la pièce, autour du pirate de Teach. Ce dernier se marre, mais c'est pas un rire sain. Sa démence lui conseillera ses prochaines actions. Et L'aura Palmier se perd à attaquer chaque illusion de Chapeau de pêche. Bon, suffit de tomber une fois sur le vrai, alors Alma, pas fou lui, montre sur toutes ses copies qu'il commence à douter du bon déroulement du plan. Se met même à prier un peu, me semble. Quant à Fhira, Héloïse vient de la trouver et attaque les débris pour la choper et en faire sa prochaine bouchée. Je peux pas aider, je bricole. Je sais que j'aurais pu recoller Cook. Je sais aussi que j'aurais pu offrir à Raph le tronc de Cook. Mais j'ai trouvé mieux pour les deux, bien bien mieux.

Le larbin a détecté Alma. Le pauvre hère recule sur ses quatre pattes jusqu'à ce que le mur le bloque. Le vilain veut prendre son pied avec lui, ou prendre son pied à lui en premier. A force, c'est décousu de chercher à piger les délires de ce malade. Mais Alma reste entier grâce à sa femme venue à sa rescousse. A sa façon. Depuis le couloir qui mène à notre embarcation, on entend un son déformé, mais qu'on reconnait pour être celui des mégadials du sous-marin de la Marine. Eärendill cause, d'un ton paniqué et autoritaire.

C'est fini, vous l'avez réparé ? Allez, aidez-moi à mettre encore ces deux gros sacs et on se partage le butin. Mon homme et les autres se débrouilleront très bien, filons avec le trésor vite !

Ah, okay elle nous sauve en nous plantant sur place. Temps suspendu. Gin cesse toute véhémence, réfléchit et ordonne à Héloïse de s'occuper de nous pendant qu'il va chercher son trésor. Et pouf, plus de Gin. Alma en profite pour se relever, épousseter son chapeau et sécher sa larme, en  prenant une soudaine assurance quasi crédible.

Hé hé, c'était une ruse.  Eärendil  et moi avons concocté cette tactique de diversion pour séparer le pirate et son transport.

Bien pensé, pour un civil. Nous pouvons à présent nous occuper du crabe pour coincer Gin ici et filer de notre côté.

Oui, c'é...c'était le plan. Et je faisais semblant d'avoir peur. Ca faisait partie de la ruse.

Mais bien sûr...Cela dit, si le dingue est parti vers votre femme et Rouge, elles sont en danger non ?

Petit blanc.

Je....hmmm....mince, c'est vrai ça ! Je n'y avais pas pensé.

Pas de souci, on va gérer Héloïse et tataner son maître après. Hey ! Héloïse ! Recrache la bedaine de Raph et soumets-toi, sinon...

Et là je bande mon bras pour montrer comme j'ai de gros muscles qui font peur. Tu m'étonnes, tout en sèche le Minos. Et en plus, collé à ce bras, les parties du corps de Raph qui joue aussi les gros bras en imitant ma pose de frime. Héloïse est épatée. Sûrement.

Eh ouais, Minos est tellement balèze que même ses biceps ont des biceps.

Attention !

La tête de Raph, collée sur le haut de mon épaule, me met en garde que la crabe attaque. Je l'ai vu, mais me prends quand même la rouste qui m'amène au sol.

Mais pourquoi t'as pas esquivé ? Me dis pas que t'as pas vu l'énorme pince qui nous arrivait en pleine poire !

Esquiver, c'pour les faibles.

Des petits gants apparaissent sur mon bras et me filent une décharge. Aïeuh ! Hey mais il va se calmer lui ? J'en fais mon bras droit et voilà comment il me remercie. Petite bagarre entre Patatraph et moi, puis...

Je sens l'acidité. Je viens d'arriver dans son estomac.

Ok, on s'y met. Cook, feu !

Les bras de Cook accrochés à ma gatling tournent la manivelle comme on essore une salade. La gueule des canons crachent une série de détonations qui me font décoller dans les airs façon jet pack. J'arrive juste devant le piège à loup des mers qu'est la tronche d'Héloïse et brandis Raph qui barde ma paume d'une série de gants électrifiés.

Méga-taiseur !

Grosse décharge dans la gencive. Sa carapace la protège, mais elle bave comme tout le monde. L'électricité de répand dans sa gueule et la fait ouvrir grand la mâchoire. J'entre, glisse le long de l'oesophage et atterris dans une poche étouffante où baignent encore un tas d'homme-poissons. Morts pour la plupart.

Ici !

Je cours vers le tronc de Raph et le passe à la cuistot qui l'accroche avec ses jambes au propulseur. Colis récupéré, il est temps de sortir. Cook, qui depuis peu est canon, relance le moulin et nous propulse là d'où on est venu. Sauf que cette fois, elle flingue le monstre de l'intérieur et la remontée acide est immédiate. Les poissons qui vivaient encore là-dedans sont dissouts sur place.

Attention à l'acide ! Fais la Canon en le voyant nous poursuivre dans l'oesophage.

Attention à la glotte ! Fait Raph en mirant l'obstacle à négocier si on ne veut pas se louper au dernier virage.

Ce n'est pas une glotte...

De mon oeil habitué aux endroits les plus sombres, je vois clairement le vieux Némo suspendu à la glotte. Héloïse l'aura finalement attrapé. Dommage pour elle. Je chope le vieux et le remets entre les mains de Raph, tandis que je crapahute sur la langue et fonce vers les dents écartées du monstre qui a besoin de vomir. On s'échappe, suivis d'une explosion acide accompagnée d'un horrible cri du monstre.

Yiiiiiiha !

Atterrisage réussi, mission accomplie. On confie le tronc de Raph à Némo et Némo à Fhira, puis rejoignons Valium, Frances et Caramélie qui poursuivaient la lutte.

Tout le monde va bien ? demande Frances.

Les pouces de mes bras, des bras de mon bras et mon canon se lèvent pour dire que tout roule.

Ils disent que oui.

La visite à l'intérieur s'est bien passé. Mais va falloir en finir avec elle, elle est vénère.

Les attaques combinées lui font plus d'effet. Je crois qu'on tient un truc.

Ouais, le Méga Lord est assez pratique pour se battre. Reste des places d'ailleurs les filles.

M'accrocher à vous ? Sans façon.

Bha, je demande pas que vous me teniez la jambe. Mais à dire vrai, il est probable que Gin détruise nos transports de son côté, vu qu'il est persuadé d'avoir le sien. Si ça arrive, faudra du non-maudit pour nager jusqu'à la surface. Je ne vois pas qui est assez bon en natation parmi nous pour remorquer plusieurs corps jusqu'à l'air libre.

A supposer que nos sous-marins soient détruits. Gin les utilisera sans doute pour remonter les trésors.

Il n'y a plus qu'un sous-marin.

Quoi ?

Fhira !

Faudra bien qu'ils l'apprennent, non ? Les anguilles ont...disons qu'elles sont redevenues sauvages et ont emporté le Moby Bus. Même si on rentre tous sains et saufs, il est impossible qu'on tienne tous dans le sous-marin restant.

Gros blanc, si on omet Héloïse toujours occupée à s'étouffer. Bon, Fhira a vendu la mèche, mais sans m'accuser. C'est sport. Némo est abattu en apprenant pour son sous-marin. Frances, qui a récupéré son bras, sa batte et le tronc réservé de Cook,  nous invite à penser à en finir avec Héloïse. De fait, Alma aussi s'inquiète pour sa femme. Il est décidé d'envoyer en éclaireurs l'aveugle, Némo et Fhira. Cook version canon reste et migre sur une de mes jambes, Caramélie prend l'autre jambe. La menoteuse blasée se résout à s'attacher à mon bras restant. Alma doit encore décider entre aller sauver sa femme ou combattre l'énorme monstre avec les copains, mais Héloïse est prête. Et nous aussi.

Go ! Go ! Poweraiders !
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Cher journal,

Lorsque Minos se redresse, il n’est plus le simple roi-révolutionnaire avec un bras dans le plâtre en moins (sans vouloir le déprécier. C’est déjà un très bon roi-révolutionnaire avec un bras dans le plâtre en moins !), mais le guerrier ultime : avec l’Anderswag (il paraît que c’est son vrai nom. Je crois ? J’imagine que c’est digne d’un monsieur qui a une salade sur la tête de toute manière, hihihi !) et ses nombreuses mains en guise de bras gauche, la commodore Vasilieva en guise de bras droit, Cook la marine costaude à la jambe droite et moi à la gauche… attends, c’est nul la jambe ! Pourquoi je suis à la jambe ? Vu que je suis la plus intelligente je devrais prendre la tête, ce serait tout naturel ! Bon évidemment garde ça pour toi journal, je passerais pour une grosse prétentieuse si je disais ça aux autres.
J’avise Alma-chapeau-rayé qui arrive vers nous et lui dis, l’air de savoir ce que je fais et de lui confier une tâche très importante :

« - Viens par ici, accroche toi à la jambe ! »

Et aussitôt, je quitte ma… sa place nous la forme d’un nuage vaporeux pour venir me percher sur les épaules du colosse pâle.

« - Salut ! »

Je lui adresse un joli sourire :

« - Bravo pour ton opération de sauvetage, tu es super fort ! J’ai eu peur pour toi, mais il en faut plus qu’une grosse crabe et un palmier fermeture-éclair pour te faire du mal ! »

Pas le temps de dire des bêtises, semble vouloir dire le soupir que pousse la commodore tandis qu’elle active son pouvoir. D’immenses liens métalliques jaillissent de tout son corps, et viennent enserrer celui de Minos afin d’y lier tous les participants, créant une sorte de harnais pour notre guerrier ultime. Maintenant nous sommes prêts ! Des mains lui flottent tout autour comme un essaim, il brandit fièrement son arme-sacoche à goûter, et je déploie ma forme gazeuse dans son dos telle une immense cape irradiante de couleur rose fluo qui flotte dans un vent imaginaire !

« - En avant, Méga MinoCookAlmaRaphVasiCara-zord ! »

Chaque pas que « nous » posons sur le sol est pesant et menaçant. La toute-puissance et les dorikis émanent de chacun de nos mouvements ! En face de nous, à quelques dizaines de mètres à peine dans la salle circulaire, la crabe géante fait cliqueter ses pattes et ses pinces. Elle ouvre sa gueule garnie de dents pointues comme un rugissement silencieux, fléchit ses pattes… et bondit vers nous !

BLAAAAM !

Héloïse ne nous visait pas, mais atterrit sur le mur à la verticale, fichant ses pattes dans les parois, vandalisant ce qu’il restait des gravures et de décors muraux ! Tchac !! Elle fend l’air dans notre direction de ses puissantes pinces ! Tchac, tchac tchac ! Elle semble tourner sur elle-même telle une toupie, ou une scie circulaire, et massacre en un clin d’œil le lent et pesant Méga M.C.A.R.V.C.-zord qui semble bien désemparé face à elle ! Mais lorsque la crabe retire ses pattes, c’est pour constater que sa victime se dissipe sous la forme d’un nuage transparent, et le mirage s’efface…. tandis que son véritable adversaire lui fonce dessus !

Propulsé en avant, le MCARVC lui assène un violent coup… non, une violente pluie de coups d’un poing de géant uni à une dizaine de poings plus petits mains non moins redoutables ! Héloïse est désemparée : elle cherche à riposter mais ses pinces ne touchent que le vide, et les frappes qu’elle reçoit lui martèlent la carapace, la figure, et sa mâchoire pleine de crocs dont elle était si fière !

« - Maintenant ! »

Ordonne Vasilieva à son comparse le bras gauche. Ensemble, ils saisissent l’une des pinces de la créature, l’immobilisent, et la commodore y fixe une large et solide menotte dont elle a le secret.

« - Bravo !! »
« - La seconde maintenant ! »

Mais la crabe géante ne se laisse pas faire : elle s’appuie sur ses pattes et rue avec violence ! D’un violent coup de carapace, elle assène un uppercut au MCARVC qui est projeté vers l’arrière ! Toute son immense carcasse semble devoir s’effondrer vers le sol et pourtant, à mi-chemin, les jambes font preuve d’une remarquable coordination et se stabilisent dans une posture mélangeant arts martiaux et danse classique. Quelques cris de soulagement et de félicitations fusent de notre équipage !

En face de nous, après avoir jeté un rageur mais vain coup de pince et décapité un nouveau mirage, Héloïse se désintéresse un moment de son adversaire pour essayer de dégager son membre menotté.

« - C’est le moment, tout le monde en position ! »

En entendant le signal, je sens un frisson d’enthousiasme parcourir toute notre équipée. Moi-même, je dois t’avouer que je suis assez excitée à l’idée de faire ça ! Comme une seule personne, le MCARVC étend ses bras améliorés, les poings à l’horizontale, tendus et parallèles, imité par son essaim de petits poings. Une boule d’énergie bleue nait dans l’espace entre ses mains, toute petite d’abord, mais qui grossit à toute vitesse ! Dans le même temps, le bras gauche et la jambe droite irradient d’une énergie électrique générée par le pouvoir des climat tact, qui se communique à tout le corps via les liens générés par le pouvoir de la commodore et vient s’infuser dans la boule d’énergie qui se met à enfler, enfler, et à émettre un sifflement féroce.
La salle entière est à présent baignée dans une lumière bleue et aveuglante. Héloïse cesse de se débattre avec sa pince, et à la manière dont s’agitent ses petits yeux noirs je vois qu’elle comprend. Elle comprend qu’elle ne doit surtout pas se laisser toucher ! Mais trop tard, car d’un seul geste, et tandis que tout notre corps uni adopte une posture d’athlète antique, nous nous exclamons d’un seul cœur :

« - MinoCookAlmaRaphVasiCaraméha »

Il y en a au moins un qui dit n’importe quoi et qui inverse les mots, je l’ai très bien entendu ! Si on rate ce sera de sa faute !! Mais comme ce n’est pas mon genre de dénoncer journal, je ne dirai pas qui c’est. D’ailleurs il y a plus inquiétant : imbibé d’électricité comme il l’est, mon gaz explosif n’en est plus vraiment. Le souci journal, c’est que le gaz mélangé à de l’électricité ça forme du plasma, et que le plasma… je n’ai plus vraiment de contrôle dessus, pas plus qu’Alma et Raphaël nos deux climat-tacteurs si je me fie à leurs visages !!!

« - méhaaaAAAAHHH !!! »

FFFFFZZZZBLAAAAAAAMMMM !!!!

La boule d’énergie bleue explose en de multiples rayons qui zèbrent la pièce tels des éclairs ! Ils lacèrent les murs et le plafond, creusent des sillons dans le sol, et manquent de rendre symétrique notre Minos en lui fauchant son second bras ! Mais le plus gros de la décharge part en un seul immense torrent d’énergie qui s’abat de plein fouet sur la crabe géante ! Cette dernière lui tourne le dos et lui présente sa carapace dont la teinte gris sombre a été remplacée par une parure de couleur noire et luisante, à l’aspect redoutablement solide, qui s’empresse d’essayer de la recouvrir dans son intégralité quand… BADAM !!! Le rayon la fauche comme une quille et l’oblitère à travers l’énorme trou qu’elle fore dans le plafond !

La lumière bleue brille encore quelques secondes avant de se dissiper. De nombreux gravats retombent autour de nous sous forme de poussière, puis le clame revient dans la pièce en même temps que la pénombre. Un court instant. Puis nous entendons très distinctement le : « Ploc. Ploc, ploc. Ploc ploc ploc ploc. »

« - C’est de l’eau qui coule, ça. »

Nous tendons tous l’oreille, et puis quelqu’un demande :

« - Vous croyez qu’on a percé la bulle, ou juste le toit du bâtiment ?
« - De toute manière ce n’est pas de notre faute. On a fait très attention à ne rien abîmer avant qu’Héloïse et son humain n’arrivent ! »

♦♦♦♦

20 (000) millions sous les mers 0oiy
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"Irk irk irk ! Hé akhi, je t'avais pas vu dans le coin ! Faut dire que t'es discret... T'attends quelque chose ?"

Sans même tourner la tête pour considérer celui qui lui avait envoyé la balle - pas la balle littéralement, l'homme-poisson viendra plus tard dans le post -, le tatoué laissa s'échapper un soupir. Le soupir d'un agent récemment promu qui, après une altercation avec l'un des Logias connus les plus puissants du monde qui ne l'avait pas laissé entièrement indemne, était désormais chargé d'aider à récupérer un butin au nom du Gouvernement. Le soupir d'un nouveau maudit qui était contraint de rester à la surface d'une île désormais presque entièrement immergée, forcé d'attendre que les mouvements de l'eau annoncent du nouveau avant de ne-serait-qu'envisager d'intervenir. Enfin, le soupir d'un joueur qui allait devoir réajuster la couleur de ses dialogues parce que ceux d'un certain Roi de la Légion avaient une valeur trop proche.

"Rien de spécial. Mon collègue devrait revenir avec le butin sous peu. Je vais vous demander de me laisser."

Après ces quelques exceptions, il est temps d'arrêter les ruptures du quatrième mur. Tout le monde sait que je n'écris pas comme ça, alors on va forcément m'accuser de plagier Minos. Ou Caramélie. Ou Alma. Pourquoi Alma, me diriez-vous, puisqu'il n'a pas brisé le quatrième mur dans ses posts jusqu'à preuve du contraire, si ? Vous seriez surpris de la mauvaise foi ultime dont peut faire preuve quelqu'un qui vous accuse. À tort. Puisque ce n'était pas du plagiat. Un ou deux membres d'OPR n'ont pas le monopole des phrases qui s'adressent directement au lecteur à l'écrit, sinon ça voudrait dire que chaque fois que quelqu'un s'adresse directement au lecteur à l'écrit, il leur devrait de l'argent. Et de l'argent, j'en manque un peu ces temps-ci. Demandez à ceux de la conversation Discord, j'écris littéralement ça après un tacos poulet tikka-falafel et une tentative ratée de nuit blanche.
Retour à Uzi, donc. Chut.

Les jérémiades de l'inconnu qui s'exclamait à sa gauche n'intéressaient à priori pas le tatoué. Outre sa mission qui était d'assurer, aux côtés de la Marine, le bon cheminement du trésor de l'ancêtre Achab jusqu'au sous-sol de la Terre Sainte dans lequel il était supposé trôner, il avait deux intérêts à être ici. Et ces intérêts avaient des noms.
Premièrement, Dorian Silverbreath, un de ses homologues du cinquième pôle, avait été chargé de récupérer le trésor dans les profondeurs accompagné d'une petite équipe, et lui avait été appelé en simple chef des renforts. Accroupi sur la table d'un restaurant à présent vidé de tout personnel et de tous clients, ce qui était sans doute lié aux pirates qui faisaient du grabuge à côté, le regard du sniper quitta la surface de l'eau et se posa sur le petit bateau annexe duquel il était arrivé, encore plein de sbires en costume du CP5. Il en venait à se demander pourquoi les services spéciaux avaient fait déplacer cette cinquantaine de gentilhommes jusqu'à South Blue pour monter avec lui dans l'embarcation de ses voisins du G-4, quand le convoquer lui seul à Marie-Joie aurait encore été la solution la plus simple. Le traitement qu'il recevait de la part des coordinateurs du Cipher Pol était définitivement louche depuis qu'il appartenait à l'organisation, mais ce n'était pas le moment d'en tenir rigueur.
Ce Silverbreath, en tout cas, était célèbre pour être une immense boule de nerfs et de fierté mélangés dans un mauvais cocktail, donnant un individu amer à l'ego disproportionné. Le bruit courait même qu'il était encore plus intolérant envers les hommes-poissons que tous les dragons célestes réunis. Uzi, n'ayant même plus espoir de découvrir en son collègue de travail quelqu'un de plus conciliant que celui dont parlaient les rumeurs, se passa la main sur le visage en réalisant que cet homme représentait probablement l'employé gouvernemental moyen aux yeux des rebelles mondiaux.

Alors qu'il avait conçu pendant une demi-seconde les enjeux du combat des Révolutionnaires, la seconde moitié de la seconde lui permit de repenser au deuxième intérêt de sa présence ici. Rafton Anderswag, selon le Gouvernement. Mais Raphaël Andersen pour lui, qui avait effectué sa première mission en tant qu'agent certifié aidé par cet homme. Quelques temps après avoir donné plusieurs coups de main à l'ancien artilleur, caché derrière l'identité du chasseur de primes Clood J. Eastwint, pour emprisonner trois malfrats ridicules et l'avoir aidé à repousser plusieurs Manslouches, la plante verte s'était retrouvée impliquée dans les évènements de Jotunheim et était devenue un pirate hautement primé.
De son côté, l'homme à la peau brûlante avait été reconvoqué par Sergueï Recat, avec lequel il avait fini par sympathiser au fil de nombreux contrats d'assassinat. De Hat Island, dans les deux sens du terme, tout découlait. La prédiction du meurtre de son père par Ivan, le Lunatique nomade. Puis ledit meurtre, sous ses propres yeux, pendant la mission de protection à Rokade. La libération de Jaws et N'Gari des griffes de cette organisation étrange au Royaume de la Veine. Et sa montée en grade, alors qu'il était encore en deuil, suivie de sa consommation d'un fruit du démon et de la disparition inexplicable de l'administrateur Scorpio. Tout ça pour qu'un coup de fil de Clifton lui apprenne que l'arachnide en costume avait simplement été retrouvé dans son bureau, à se la couler douce. Cette suite de péripéties était à l'origine du double-bourbier dans lequel l'ex-armurier était empêtré. Et cette suite de péripéties avait comme unique prologue cette tâche ridicule qu'il avait effectuée en compagnie de l'ancien croupier. Aujourd'hui, selon les dires du coordinateur qui lui avait été attitré, allait être le jour de leurs retrouvailles. Sauf que l'Alegrian n'était plus une quelconque personne fictive inventée par les efforts conjugués de son imagination et des talents de faussaires des bureaucrates du CP5. Il était simplement l'agent Uzi, représentant du Gouvernement Mondial.
Le lascar qui lui adressait la parole rit de plus belle, d'un air légèrement malsain, et lui rendit la réplique.

"Eh ben, tu manques pas de toupet, irk irk ! Tu me plais bien, même si j'ai aucune idée de qui t'es ! Mais bon, j'imagine que toi, tu vas nous reconnaître. Regarde un peu ceux qui te parlent, akhi, c'est plus poli."

Le ton de l'étranger s'était assombri sur ces deux dernières phrases, mais le Rokadien aux dreadlocks n'était pas d'humeur pour plaisanter. Il se releva patiemment, nettoyant son demi-costume habituel de ses deux paumes de mains, et revira le regard vers le gaillard en se préparant à lui faire goûter une balle de colt mimé. Sauf que ce qu'il vit ébranla d'un coup sec son léger élan de confiance.
Les pirates qui causaient ce brouhaha, depuis tout-à-l'heure, venaient du Nouveau Monde. Il reconnaissait entre milles le symbole dessiné aux peintures tribales sur le torse du varien, représentant un œil aux traits courbés dont les paupières étaient faites de fermetures éclairs. L'équipage de celui qui était peut-être le plus instable mentalement des Supernovas de cette ère, et donc le plus dangereux. Depuis vingt minutes, Uzielgin-fils partageait le bord de la surface de Clock Work Island avec les Zip's Pirates.
Par réflèxe, le tatoué eut un mouvement de recul doublé d'une application légère et inconsciente du Kami-E. Il avala sa salive et fixa du regard les pupilles le flibustier qui lui faisait face, essayant via une activation de la deuxième version de ses Yeux du Diable de le dissuader de s'approcher davantage. La technique n'eut aucune effet sur le bonhomme, qui était trop puissant pour céder à la panique. Ce dernier rit d'un air intimidant et prit la parole, cette fois-ci bien fort afin que le reste de l'équipage l'entende.

"Je préfère ça ! Comme t'as pas l'air bien fort, mais que t'as l'air d'être un homme de parole, on va se taper à la loyale ! J'dois bien ça à un camarade adepte du torse nu ! Le torse nu, y a que ça de vrai, pas vrai les gars ?"

Les autres sous-fifres du célèbre "Tree-Eyes" - dont le surnom était mal traduit au passage, mais les pirates n'étaient pas non plus célèbres pour leurs diplômes en lettres internationales - levèrent le poing et confirmèrent à l'unisson les dires du forban.

"Ouais !"

Alors que l'agent à la peau d'encre se demanda brièvement pourquoi les attroupements de hors-la-loi avaient autant tendance à crier "Ouais !" lorsqu'ils approuvaient la thèse de l'un des leurs, l'autre s'avançait déjà d'un air menaçant en armant son poing, continuant à déblatérer sa campagne d'incitation à enlever le haut.

"Notre capitaine a le droit à deux bouts de tissus, parce que c'est notre capitaine, et qu'il fait ce qu'il veut ! Et Tobias aussi, parce qu'il est trop con, et qu'on a peur ! Mais sinon, c'est hagra générale pour tous ceux de notre équipage qui oseraient porter un T-shirt ! Dommage que tu sois recouvert de tous ces tatouages de mauviette, parce que t'en imposerais presque autant que nous ! J'vais t'aider à corriger..."

Le tir. Mais pas le tir au sens figuré, celui qui venait au sens propre de loger un minuscule stylet en plein milieu de l'œil représenté sur le torse du sagouin. Celui-ci, tentant de balbutier la fin de son discours sans y parvenir, puis tomba à la renverse sur le sol en bronze opaque de l'île, saignant abondamment. Uzi venait de maladroitement déclarer la guerre à l'équipage d'un lieutenant de Yonkou. Il ne manquait plus qu'un accident pareil. Le double-bourbier dans lequel il était en ce moment empêtré s'était changé en triple-bourbier.
Le reste de l'équipage présent sur les lieux repéra immédiatement le coin calme où s'était installé le sniper qui, un tromblon à courte portée rose translucide posé sur l'épaule droite, venait d'abattre leur comparse. Après un cri sauvage général, les Zip's se ruaient désormais sur l'ex-artilleur. Celui-ci déglutit, comprenant qu'il avait des chances d'y passer, et s'empressa de laisser son arme à feu d'évaporer avant de placer ses deux poings l'un au-dessus de l'autre, ouverts selon une certaine épaisseur, laissant un fauchon mimé parer les premiers tirs qui l'avaient pris pour cible. Il courut ensuite au milieu du champ de bataille qu'il venait d'animer de nouveau, et faucha, littéralement, tous les pirates qu'il put. Il ne pouvait maintenir un Tekkai qu'en étant immobile, aussi tentait-il d'éviter les balles d'un Kami-E, et de repérer les tireurs pour les éliminer en priorité. Maintenant qu'il était sorti de sa méditation/observation intense de la surface des eaux de l'île engloutie, il était évident que Hololo était passé par là. L'ancien artilleur du décoller en Geppou pour éviter de trébucher sur diverses parties du corps humains réparties sur le sol, séparées par des fermetures éclairs qui, l'Alegrian en était presque certain, n'étaient pas là au départ. Le pire, et ce qui ne devait pas le dévier de sa concentration sous peine de le blesser d'une balle perdue, était que certains de ces morceaux de personnes bougeaient encore difficilement, sans parler de têtes isolées qui hurlaient autant à la douleur qu'à l'effroi que leur procurait la vision d'être éloignés d'eux-même.
Alors qu'une bonne partie des tireurs qui avaient l'agent à leur portée avaient été neutralisés, non sans peine de la part du tatoué, un cri lointain mais se rapprochant drôlement vite conduisit l'ensemble des pirates torses nus à s'écarter d'un coup, comme craignant l'arrivée d'une menace.

"TOBIAS TROUVÉ QUELQU'UN POUR TAPEEEEER !"

Voyant le colosse au visage écarlate foncer à toute allure dans sa direction, l'agent se déplaça d'un Soru vers l'autre rebord du restaurant de surface déserté devant lequel il s'était installé. Voilà qu'il avait désormais réveillé la bête, crainte par son propre capitaine d'après ce qu'il avait lu, et que le second de l'équipage déviait déjà sans hésitation aucune vers l'endroit où le Rokadien venait d'apparaître. Celui-ci se prépara à tenter de bloquer le coup imminent du Rouge depuis la terre ferme, mais sa tentative d'atterrissage sur le sol se solda sur l'écrasement du buste d'une pauvre femme transformée en puzzle par le pouvoir du Supernova. Entendant un cri sourd, l'homme à la peau brûlante chercha du regard la tête séparée à laquelle il devait se confondre en excuses, mais sa politesse lui fit défaut. Le Tobias était déjà là, projetant son poing dans la direction de l'ancien armurier qui n'avait pas eu le temps d'activer son Tekkai. Celui-ci ferma les yeux par réflexe, s'attendant à se prendre la plus grosse tatane de sa vie, mais fut surpris par l'effet. Il ne ressentit qu'un gigantesque courant d'air, faisant voler ses dreadlocks un instant, observant même quelques uns des Zip's pirates les plus faibles s'envoler sous le choc et luttant pour ne pas connaître leur sort. Il posa délicatement sur le bronze le pied avec lequel il avait malencontreusement écrabouillé la poitrine de la pauvre poupée russe, et tourna lentement la tête en direction du mastard puéril qui se trouvait en face de lui, tentant de comprendre la situation. Et il la comprit rapidement : le second avait arrêté son poing juste devant son visage, ce qui avait suffi à provoquer cette bourrasque. L'obsédé de la castagne se regarda le poignet, lâchant bêtement un soubresaut de rire.

"Hu... hu... Tobias est bien échauffé. Maintenant Tobias veut taper pour de vrai ! Prêt ou pas prêt ? Tobias va taper quand même !"

La majorité du reste de l'équipage prit la fuite, en direction de la terrasse où le tatoué squattait quelques instants plus tôt. L'un d'entre eux fut même surpris à s'évanouir à l'annonce de la brute enfantine. Désormais les deux pieds sur le sol, l'agent se prépara à encaisser le coup et la technique de durcissement de l'épiderme du Rokushiki était, cette fois, pleinement active.
Comme répondant à la provocation - qui n'en était pas une - de l'ex-artilleur, le colosse sot projeta une seconde fois son poing puissant dans la direction, cette fois, du torse de l'agent. L'impact brisa le Tekkai sans aucune difficulté, et envoya le Rokadien à la peau brûlante valdinguer et atterrir plus loin sur la partie émergée de l'île mécanique. Crachant une petite gerbe de mélange hétérogène entre salive et sang, Uzi posa la main sur son flanc pour vérifier l'état de la plaie, pas encore tout-à-fait guérie, que lui avait infligée Arhye Frost il y a peu.
De un, c'était bien dans le top trois des plus grosses tatanes qu'il s'était prises de toute sa vie. De deux, il avait suffisamment entraîné son Te Awase pour ne plus se tromper dans ses calculs d'échelle de puissance. S'il exagérait parfois la force physique de ses adversaires dans le but de ne pas se surestimer face à eux, la valeur était cette fois ridiculement précise : ce Tobias le Rouge était à exactement quatre-mille Dorikis. Soit mille de plus que le résultat que l'agent avait obtenu de lui-même depuis sa dernière mission.

L'homme aux dreadlocks se racla la gorge et resta en retrait, observant le second des Zip's Pirates qui s'avançait de plus belle vers lui. Dans un mouvement tenant davantage de l'instinct de survie que de quoi que ce soit d'autre, il s'empressa de mimer une carabine et sa baïonnette pour repousser la menace, sans prendre le temps de vérifier l'aboutissement de son invocation rosâtre. Il tira cinq fois en direction du barbare immature, espérant le toucher à l'épaule droite et ainsi neutraliser sa principale arme d'usage : son bras. Dans la précipitation, le sniper ne parvint à amener que deux de ses cinq balles à bonne destination.
Déconcerté par ces deux trous de la même circonférence qu'un projectile de calibre sept millimètres qui venaient de se creuser au-dessus de son biceps - et du liquide organique rouge qui commençait à en sortir - , le mastard au visage écarlate cria, plus de surprise de douleur, et accéléra drastiquement sa course vers son ennemi pour s'empresser de rectifier le tir - métaphoriquement, cette fois, puisque Tobias n'avait pas d'arme à feu. Le fils Uzielgin se prépara en conséquence et s'apprêta à embrocher la brute puérile de sa baïonnette. Il attendit ainsi que le second de Hololo se rapproche suffisamment, et, dans la démarche de le transpercer en plein ventre, pressa violemment le canon de son arme sur sa poitrine.

Seulement, un détail manquait à l'appel. La baïonnette n'avait jamais été invoquée par son pouvoir. L'Alegrian était définitivement doublement maudit. Il savait très bien qu'il ne pouvait mimer qu'un objet à la fois, mais dans ce cas-là, pourquoi toutes les armes à feu qu'ils mimaient tiraient des munitions sans encombres ? Y avait-il un conseil des pouvoirs de fruits du démon, quelque part là-haut, qui avait décidé que les balles de colt ou les boulets de canon n'appartenaient pas à la catégorie des objets, mais que les baïonnettes devaient être considérées comme tels ? Qu'est-ce qui différenciait un objet d'un non-objet, alors ?
Occupé à rouspéter intérieurement contre ses capacités encore fraîchement acquises, l'homme à la peau brûlante fut réveillé par un coup de poing aussi violent que le précédent, cette fois envoyé depuis le bras gauche. L'amateur de baston était manifestement ambidextre. Projeté de la même manière qu'à la suite du premier impact, il cracha sur le parterre de bronze une substance qui, cette fois, il en était presque certain, n'était constituée presque que de sang. La salive avait fait son temps, apparemment. Dans ses derniers retranchement intellectuels, l'ancien artilleur réalisa sur quelle île ils se trouvaient. Il y avait autour d'eux, et particulièrement derrière son adversaire dans le cas présent, quelque chose qui représentait un point faible que le colosse aux allures de cyborg partageait avec lui.

L'eau. L'eau représentait désormais, en plus de la chaleur extrême, l'un des deux ennemis jurés de l'ex-armurier, mais elle était également synonyme de danger pour les circuits du Rouge. Tentant cette ultime stratégie, l'agent se concentra et puisa dans ses forces restantes pour repousser le danger - qui fonçait de nouveau vers lui, mécontent d'avoir été abîmé - d'un double-Rankyaku en forme de croix du Gouvernement. L'attaque ne transperça que superficiellement la peau du Tobias, mais parvint cependant à le faire reculer jusqu'au bord du quai construit autour du restaurant. Ne comprenant que difficilement la démarche de son adversaire, qu'il savait pleinement conscient de leur différence de niveau, le mastard enfantin se gratta le crâne, presque gêné par le fait que la situation le dépasse. Lorsqu'un pas maladroit le rapprocha un peu trop de l'océan, il dut commencer à lutter et à jouer de son équilibre pour ne pas finir en boîte à sardines.
Clock Work était l'île des mécanismes et des engrenages de tous types, alors il était du devoir d'Uzielgin-fils de lui faire honneur. Il écarta les biceps, resserrant chaque main derrière une poignée cintrée imaginaire, et fit mine de peiner à rapprocher ses deux avant-bras. Un faux poing mécanique à ressort fluo finit par se matérialiser entre ses paumes refermées, rendu suffisamment lourd par la gêne qu'il faisait mine d'éprouver à activer manuellement le dispositif. Lorsqu'il déplia enfin la bête, celle ci heurta le torse du colosse à la tête rougeâtre de plein fouet et l'invita à côtoyer la mer.

"Bon sang."

Il n'était pas commun d'entendre Uzi formuler ce genre d'interjections à voix haute, mais il ne s'agissait ici d'une expression qu'à moitié : une partie de sa blessure née de l'altercation avec le Corbeau blanc venait de se rouvrir, et ledit sang coulait de nouveau le long de son flanc, tâchant sa chemise retournée et son pantalon en velours au passage. Observant quelques uns des Zip's voler au secours de leur second en se jetant dans l'océan - ils n'auraient que le bas de leur tenue à sécher, ce qui en soi était pratique -, le tatoué fut cependant plus alerté par ceux qui étaient restés à la surface, observant la situation avec lui sans sembler être pris de panique. L'un des faibles mais téméraires sous-fifres de Tree-Eyes tenta même de profiter de ce moment d'accalmie pour prendre le tatoué par surprise, rapidement calmé par un Shigan de ce dernier.
Le sniper venait à peine de poser la main sur sa plaie que le Rouge ressortit énergiquement de sa nouvelle - et apparemment ancienne - maison faite d'eau et d'eau, et réatterrit sur le sol Clockworkien d'un bond acrobatique. Un seul mot n'eut même pas à sortir de la bouche du tatoué que l'un des pirates de Pearl Harbor verbalisa lui-même la même pensée.

"Naari, j'ai toujours cru que Tobias était un robot."

Ne faisant pas attention à l'expression du vaurien qu'il ne comprenait pas, Uzi regarda également la brute immature à la recherche d'explications. Celui-ci répliqua d'un air fier.

"Tobias est pas un robot ! Tobias juste un homme très balèze !"

Le tatoué soupira, se glissant la main sur le visage. Dans un geste de panique, il avait commis une erreur de débutant : se fier aux apparences. L'autre poursuivit, revenant sur la colère animale qu'il avait manifestée après avoir été touché à l'épaule.

"Tobias est pas animé par cola ! Tobias animé par VOULOIR TAPER TOI !"

L'ex-armurier cligna des yeux et s'éclaircit la gorge, puis eut une vision d'horreur : le bougre était prêt à en finir. Il ne pouvait pas battre Tobias : il était temps de battre en retraite. En retraite, lui, était un adversaire bien plus facile à comprendre.
J'ai re-tenté un jeu de mots à la Minos. On est d'accord que ça ne me va pas ? Bon. Je reprends.
Le tatoué décolla en Geppou espérant se retrouver hors de portée des pirates. Bien que l'agent avait l'impression que même une vingtaine d'Uzi ne pouvaient pas en venir à bout, ceux-ci avaient un point faible : ils étaient relativement bi-dimensionnels. Terrestres, en fait. Les airs étaient réellement en train de lui sauver la vie.
Dans sa course aérienne, il aperçut dans un coin de la ville un drôle d'homme-poisson-lune qui l'appelait de grands gestes des bras. Bien qu'en pleine fuite, le sniper daigna s'arrêter un instant devant l'énergumène. Celui-ci ruisselait mais sentait davantage l'urine que l'eau de mer, et tenait dans les bras une tête, séparée du reste de son corps par fermeture et elle aussi encore trempée, qu'il était probablement allé chercher lui-même dans l'océan. Il la confia à l'agent, qui la reconnut immédiatement : cette tête, aussi inconsciente que le reste de son corps, était supposée appartenir à la Lieutenante-Colonelle Browneye, l'une de ses alliées pour cette mission. Alors qu'il observant non sans effroi le visage inanimé de la gradée qu'il tenait dans sa mains, la créature marine prit la parole.

"C'est à la greluche de tout-à-l'heure. J'suis bien sympa de lui avoir sauvé la tête, parce qu'elle et son pote le géant, j'avais bien envie de me les tarter, tout-à-l'heure. Je sais que t'es pressé, mais EH, ET MOI TU VEUX PAS M'AIDER ?"

Le missionnaire du Gouvernement était déjà parti avec le morceau de la surnommée "Verra" que Dany le ballon par contrainte venait de lui confier. Se représentant comme il le pouvait le reste de l'uniforme de l'officière tel que sur la photo d'elle qu'on lui avait montrée, il en trouva les autres morceaux sous la table d'un autre bar, et s'empressa de mimer une immense hotte pour les y ranger. Deux jambes, deux bras, un buste. Il garda la tête bloquée entre son biceps et son avant-bras droit, soucieux de ne pas l'abîmer, et décolla de plus belle. N'ayant pas lâché son flanc qui continuait à saigner, il échappa de justesse aux pirates qui étaient restés dans le coin suite à l'humiliation de la seconde de la trois cent quarante-sixième Carter - tant de chiffres pour ne pas dire grand chose au final - par le Supernova. Une balle érafla l'épaule du bras avec lequel il contenait sa blessure du convoi et l'endommagea, de sorte à ce qu'il sentait qu'il allait éprouver plus de difficultés à bouger ce bras-là désormais. Un partout, se dit-il en pensant au Rouge.
Il parvint enfin à se poser sur un toit assez haut pour que rien ne puisse le perturber. Il disposa doucement de la tête de Browneye sur le bronze mat de la surface sur laquelle il se trouvait, puis en sortit le reste pour commencer à tenter de reconstruire le casse-tête. Une chevelure longue d'un orange foncé attira cependant de nouveau son attention vers la terre-ferme - du moins la terre-ferme après engloutissement de l'île par l'océan, ce qui avait probablement été au moins le cinquantième étage fut un temps. La civile, coiffée d'un ruban bleu, s'était réfugiée dans un coin de rue ocre, tendant la main vers un petit garçon affublé d'un grand chapeau qui courait en tentant désespérément de la rejoindre. Uzi se passa la main sur le visage.

Non. Laisser un seul homme-poisson à l'hygiène douteuse en bas, bien que contre ses principes, était excusable dans l'urgence de la situation. Mais pas la veuve et l'orphelin. Le Rokadien à la peau brûlante descendit d'un Soru récupérer l'étrange enfant dans l'unique bras qu'il n'utilisait pas pour contenir ses fuites de sang, puis le remonta à côté des morceaux de la gradée, avant de faire de même avec la demoiselle.
Ils étaient désormais quatre être humains sur le toit. Quatre presque entiers. Il se présenta hâtivement et invita la jeune rousse à lui prêter main forte dans sa démarche.

"Agent Uzi, Cipher Pol cinq. Je ne suis pas votre ennemi. Veuillez m'aider à reconstituer la Lieutenante-Colonelle, s'il-vous-plaît. Comme vous le voyez, j'ai été handicapé par les évènements. Petit, tu ne devrais pas regarder."

Ce dernier conseil à l'égard du bambin emmitouflé était venu du cœur. Voir des corps putréfiés, déconstitués, ou dans n'importe quel état évoquant la mort, ce n'était bon pour aucune âme d'enfant. Ça n'avait pas été bon pour la sienne au point qu'il exerçait maintenant un métier où il était entraîné à voir des cadavres sans réagir, voire à en créer. Et le petit avait déjà l'air renfermé, alors l'effrayer encore plus ne présentait aucun intérêt pour l'émissaire gouvernemental. Malgré son apparence intimidante, le sniper semblait se découvrir une certaine fibre paternelle.
La supposée mère du garçon, qui se tenait désormais près de l'Alegrian et tentait comme lui de trouver le sens des membres de l'officière, en profita pour se présenter, non sans exprimer son mécontentement de ne pas y avoir été poliment invitée par l'homme aux dreadlocks.

"Moi c'est Nova, sinon."

L'ancien artilleur fut interpellé par un bruit venant d'en bas. Semblant avoir perdu patience quant à sa propre incapacité à atteindre les hauteurs où nos quatre personnages secondaires étaient nichés, Tobias s'était mis à furieusement tabasser ses propres comparses. Aucun d'entre eux ne semblait parvenir à l'arrêter pour l'instant.


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À bord d'un navire dont la construction semblait encore être en cours, un attroupement de guerriers vêtus de bouts d'armures fracassés et de casques dont il ne restait parfois qu'une corne sur deux semblaient préparer un banquet. Certains clamaient qu'ils venaient d'éviter un assaut et que ce n'était pas le moment de se préparer à festoyer, mais la plupart d'entre eux estimaient qu'il n'y avait jamais de mauvais moment. L'un d'entre eux, plus frêle que la moyenne, avait déployé sa longue vue et semblait s'amuser de la situation.

"T'as vu ça ? Le mec-robot s'est mis à se bagarrer contre ses potes. L'est vraiment con, celui-là."

Le titan qui se trouvait derrière-lui, à moitié endormi sur le sol, s'étira et pouffa d'un air benêt sans réellement comprendre la blague. Il manqua de perforer une table avec les pointes qui armaient son avant-bras gauche, laissant l'équipage affolé replacer les verres qu'ils avaient répartis sur la table selon une organisation précise.

"Roi Minos dit Braff roi des cons ! Mais lui pluuusse con ? Alors Braff plu roi des cons ? Braff pas envie arrêteeeer de être le roi moi !"

Le petit Légionnaire soupira, se demandant pourquoi l'Arch accueillait un type aux méninges aussi peu efficaces, aussi bon guerrier soit-il.

"J'avais oublié qu'on avait le même en taille adulte..."

Une bestiole ressemblait à un pou, suffisamment grande pour être distinctement vue de chacun, sauta de la chevelure du Disciple du Sang pour atterrir sur son index droit. S'interrogeant sur ce mouvement brusque, le guerrier porta lentement le doigt à sa bouche. Le guerrier chétif tendit la main vers son camarade, tentant de l'empêcher de provoquer un accident malheureux.

"Non Braf, c'est Kiki ! Tu dois pas le manger !"

Déjà coincé entre les deux mâchoires du surnommé "Ducon", la petite bête s'agita, signalant qu'il y avait méprise. Le géant à l'intellect limité comprit son erreur et des larmes nerveuses s'échappèrent de ses yeux, tandis que ses bras s'agitèrent comme pour demander à ce qu'on lui retire immédiatement son meilleur ami de la bouche. Ne voulant pas croquer son Kiki, il peinait à formuler ses mots.

"AAAH ! 'IG'I ! 'IG'I, 'ARD'OOOOON !"



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Et un dernier massage cardiaque, qui ne manqua pas de fissurer l'une des côtes de l'officière. Uzi avait appris quelques bases de la formation de soldat de la Marine, dont le secourisme, de ses amis et voisins de la base de South Blue. Il fallait dire que ces gars-là étaient sympathiques et toujours volontaires pour donner un coup de pouce. Mais s'il était déjà complexe d'effectuer un massage cardiaque fructueux sans endommager les os, la constitution faible de la jeune femme ne facilitait pas la tâche.
Veronica Browneye reprit donc son souffle d'une grande inspiration, les yeux écarquillés. La tête posée sur les genoux de l'agent, son corps avait été reconstitué mais les fermetures éclair, bien que closes, étaient toujours présentes. Ce qui signifiait que le capitaine traînait toujours quelque part, et en pleine forme. La fermeture reliant la tête au corps avait d'ailleurs manqué de se casser suite à une fausse manipulation de la part du tatoué, accident que Nova avait empêché de justesse en rattrapant le coup - et non pas le cou, puisqu'elle avait réussi à raccorder la tête. Voyant la gradée se réveiller, la rouquine eut un mouvement de recul, comme craignant des représailles. C'est la maigrelette elle-même qui la calma, manifestement encore incapable de bouger.

"Oh, je comprends. Pas d'inquiétude, pirate, je ne pourrais pas vous arrêter dans mon état même si je le voulais."

Elle dériva ensuite son regard vers celui sur lequel sa nuque était posée, curieuse.

"Et vous êtes ?"

L'agent se présenta le plus calmement possible, bien que sa blessure fuyait de plus belle.

"Agent Uzi, Cipher Pol cinq... Le pôle m'a envoyé pour m'assurer de mes propres yeux que le trésor revienne au Gouvernement. Mais avant ça, il faudrait déjà qu'il remonte."

La soldate soupira et cligna des yeux.

"Vous, un agent ? Qu'est-ce qui m'oblige à vous croire ? Vous avez le corps gribouillé de haut en bas."

Le Rokadien inspira un bon coup. C'était la seconde fois de la journée qu'il était invité à se justifier sur les dessins creusés à l'encre à-même sa peau.

"Nous avons chacun nos tourments. Et chacun nos moyens pour y remédier. Certains plus sains que d'autres."

La Lieutenante-Colonelle ne put hocher la tête, mais indiqua par son regard qu'elle avait comprit. Elle désigna par le même regard le paquet de cigarettes qui était coincé dans la poche droite de sa chemisette. Le fils Uzielgin comprit la demande et, d'abord réticent à faire fumer quelqu'un qui venait de reprendre ses esprits, se résigna finalement à sortir l'une des cigarettes du paquet, avant de chercher un briquet à l'endroit indiqué par la jeune femme frêle. Comme celui-ci était introuvable, Uzi en mima un et alluma le cylindre de papier avec, permettant à la gradée de profiter pleinement de son tabagisme. Il était vain de tenter d'empêcher un fumeur de remplir sa condition de fumeur, pensa l'ex-artilleur. Après une bouffée de fumée sortie de sa bouche et une reprise progressive de contrôle sur son bras gauche, elle reprit la conversation.

"Je vois. Les tatouages sont votre tabac. Lieutenante-Colonelle Browneye, enchantée."

Le sniper hocha silencieusement la tête et, refermant son briquet modèle Germa comme il en avait déjà observé un appartenant à l'un des Sergents du G-4, fit disparaître l'outil sitôt son premier mot prononcé.

"J'ai un collègue ici, Dorian Silverbreath. Vous l'avez croisé ?"

Elle fronça les sourcils et, éloignant la cigarette de ses lèvres d'un usage retrouvé de sa main gauche, envoya un nouveau nuage de nicotine dans le visage de l'ancien armurier, provoquant une petite toux, avant de répliquer.

"Le grand effronté aux dents de requin, là ?"

L'homme à la peau brûlante, gêné par la réputation que semblait avoir son comparse, se gratta la nuque.

"À ce qu'on m'a dit, oui. Je ne l'ai pas rencontré."

L'officière chétive soupira, et s'étouffa brièvement avec sa propre fumée. Le tabagisme en position couchée n'était pas recommandé.

"Oui, il est allé naviguer en profondeur, avec les autres. Le problème, c'est que Gin Hololo s'y est rendu aussi, après ma défaite. J'espère au moins qu'ils ont retrouvé la Commodore."

Uzi tressaillit. Le sang venait de s'échapper d'une giclée surprise, plus violente que le flot régulier qu'il s'était habitué à essayer de contenir. Il reprit, commençant à faiblir de la voix.

"Ce n'est rien. Je n'ai même pas réussi à neutraliser leur second..."

La Mouette sourit de manière moqueuse, probablement habituée à traiter tous types de plaies depuis des années.

"Inconscient est le manchot qui, sauvé par l'adélie de l'assaut du pétrel, ne lui offre pas sa nageoire en retour."

Uzi resta silencieux face à cette métaphore, à son grand regret. Non seulement n'était-il pas un fin connaisseur de la faune arctique, mais il n'était pas non plus dans les meilleures conditions pour y réfléchir. La gradée souffla, déçue du peu d'impact que son proverbe de sage venait d'avoir, et se contenta de sortir de l'une des grandes poches de son cargo large un kit de secours. Tandis qu'elle traitait la réouverture de la plaie de l'Alegrian, sollicitant sa main droite pour remplacer celle qu'elle ne parvenait pas encore à mouvoir, le petit garçon au chapeau laissa s'échapper une pensée à voix haute.

"J'espère au moins que Raph va bien... Il n..."

Par réflexe, Nova venait de couvrir la bouche du petit de sa main. Mais il était trop tard. L'agent, sans bouger de peur de perturber les soins qui lui étaient prodigués, se contenta de s'adresser à l'enfant.

"Raph, tu as dit ? Donc il est bien sur cette île ?"

Le bambin, manifestement content que son salvateur connaisse celui qui était probablement son beau-père, se réjouit et continua la discussion.

"Oh, vous savez qui est Raph ? Vous êtes un ami à lui, pas vrai ?"

Beaucoup plus perplexe, Nova suivit la discussion du coin de l'œil. Elle-même avait l'air assez puissante, ce qui ne manquait pas d'intimider légèrement le tatoué. Celui-ci répliqua honnêtement, l'air grave. Mentir n'allait lui servir à rien.

"Nous avons travaillé ensemble, oui. Ami... Vu les circonstances présentes, non, malheureusement."

Le sniper stoppa un instant Browneye, puis mima un coussin sur ses genoux avant de la laisser reposer sa tête sur ses jambes. La surface de l'eau commençait à s'agiter. Du nouveau s'annonçait-il enfin ? Uzi soupira, se rappelant d'à quel point il aurait préféré attendre tranquillement accroupi sur sa table plutôt que de s'attirer les foudres des hommes de Hololo. Il fut coupé dans ses regrets par la Lieutenante-Colonelle, qui semblait sur le point de finir de traiter sa plaie de manière superficielle.

"Hm, au fait, agent Uzi. Ça me gêne un peu, mais..."

Privé de la parole par son pouvoir, le Rokadien se contenta de regarder son interlocutrice, l'invitant à s'exprimer. En guise de réponse, elle désigna de sa main gauche la jambe droite que le tatoué lui avait raccordée.

"Cette jambe appartient à la Sergente San José. Ce n'est pas la mienne."


Dernière édition par Tim Uzi le Jeu 6 Jan 2022 - 20:46, édité 1 fois
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Qu’est-ce que l’on me faisait faire ? Me retrouver assemblé à Minos, avec des bouts de chacun, combinant nos attaques pour nous défaire de ce foutu crabe, était quelque chose d’assez inédit. Plutôt satisfait qu’Eärendil ne soit pas présente pour voir ça. À ce propos, Eärendil, si ma mémoire ne me faisait pas défaut, elle s’était tirée avec le butin... Pire que ça encore, elle était poursuivie par l’autre taré... Mon visage se décomposa à l’idée qu’elle se fasse sauvagement agressé par ce porc de Gin. Je frappai mon visage de mes deux mains pour me remettre de mes émotions. Et accessoirement attirer mon auditoire.

- Hem ! On a un butin à récupérer, fis-je froidement en tentant de dissimuler mon inquiétude quant à la survie de ma blonde.  

Par ailleurs, sans amoindrir l’importance de la fortune avec laquelle nous comptions nous en aller, il nous était essentiel de quitter les lieux. L’attaque combinée a eu pour effet d’éjecter le crabe hors de notre portée, mais surtout de créer une brèche dans cette bulle d’air, menaçant ainsi grandement notre vie. Là, ça m’emmerdait un peu. Les bruits n’étaient pas encore très inquiétants, mais suffisamment pour un charpentier. La pression que l’eau allait exercer sur cette brèche allait simplement l’intensifier, jusqu’à compléter l’avaler et nous noyer. Notre survie dépendait maintenant du submersible.  

L’assemblage humain se concerta assez rapidement, et ce notamment par l’envie de chacun à récupérer son butin. Certains pour leur propre intérêt personnel, d’autres soi-disant pour le Gouvernement. Je restai songeur sur ce dernier point, doutant cruellement sur l’usage des biens récoltés par cette institution contrôlant le monde. Comme toutes les organisations, par ailleurs, car la révolution ne m’inspirait pas davantage confiance. Vers qui se tourner alors ? Personne, songeai-je. Seul mon travail subviendrait à mes besoins et m’assurerait une vie décente en ce bas monde. Sans m’en rendre vraiment compte, je venais de prendre une décision importante pour mon avenir.

Les pas lourds et puissant de la fusion de tous ces individus faisaient avancer cette masse imposante à une bonne allure. Il n’en fallut pas beaucoup pour rattraper l’engin, rattrapé assez rapidement par l’officier du Yonkou, qui menaçait évidemment de tout découper si les personnes à bord ne se décidaient pas à agir. L’approche peu discrète du reste la troupe attira à son attention. Il dévoila alors un large sourire qui ne me rassurai pas du tout. Ce type avait soif de sang et saloperies en tout genre. Quand je réalisai que je me trouvais sur le torse du Roi Minos et, qu’accessoirement, cette zone était aussi la plus explosée et ciblée lors d’un combat, je me demandai s’il ne valait pas mieux se détacher.  

J’étais peureux par moment, mais certainement pas un lâche. Collé au torse, mes doigts se dégagèrent et bougèrent en direction du pirate. À l’aide de l’air chaud et froid que je générais simultanément, je créai un brouillard qui envahit la zone. Comme je le pensais, à l’aide de sa puissance physique colossale, Gin put aisément se défaire de se brouillard et foncer à toute vitesse sur l’assemblage d’hommes et de femmes. Lorsqu’il frappa cet ensemble, il frappa le vide. Il s’était une fois encore fait prendre par mes petits tours de passe-passe. Néanmoins, ce qui l’attendit après n’était qu’un gros nuage aux traits assez sombres, confectionnés par les soins d’Anderswag, faisant abattre la foudre sur notre adversaire commun. Etant plus puissant que moi, je lui laissai naturellement cette offensive.

Malheureusement, l’attaque n’avait eu l’effet souhaité, puisque Gin semblait parfaitement indemne. Je compris sans grande difficulté que le haki y était pour quelque chose. Je savais qu’au-delà des mers bleues, la plupart des grands possédaient au moins l’un des deux, si ce n’était les deux. Étions-nous cependant complétement démunis ? Je ne le pensais pas. Mais avions-nous nos chances en restant attachés ? Rien n’était moins sûr. Le crabe, c’était drôle. Là, ça l’était un peu moins. Mais sincèrement, je ne savais même pas ce qui m’inquiétais le plus entre ce pirate ou notre risque de noyade si l’on ne bougeait pas nos derches de ce trou à rat.  

Et, à priori, Gin commençait lui aussi à comprendre la situation quand un bruit encore moins rassurant que le précédent se fit entendre. D’ici quelques minutes, le fond marin nous avalera tout cru et nous serons impuissants. Même moi, plutôt bon nageur et surtout sans fruit du démon, n’était pas capable de remonter à la surface à une telle profondeur. Sans parler de la pression que me broierait sur le champ. Non. Fallait s’occuper de ce type au plus vite.  

- C’était drôle de m’amuser avec vous, mais va falloir que je remonte à la surface, zipzip ! J’vais maintenant vous achever et me tirer avec la blonde et son trésor, ziphihihi !

Je levai un sourcil en guise d’étonnement.  

- Qu’est-ce que t’as dit, face de palmiers mexicain ?  

C’était au tour de Gin d’arquer un sourcil.  

- Tu nous l’a énervé, gamin, dit le Roi Minos.  

- Effectivement, reprit le commodore. Il s’est trouvé une paire de...

- Ça ira, coupa Anderswag.

Je ne pus ignorer l’assemblée qui se moquait de moi. Ils avaient raison dans le fond. J’étais complètement impuissant face à tel type et ne pouvais que compter sur leur force pour m’en sortir. Puis comme puni par le destin, le pirate s’élança que personne n’eut le temps de bouger. Pour une raison que j’ignorais encore, je pus voir partiellement les mouvements de Gin, sans pour autant me mouvoir pour esquiver ou parer son attaque. Son poing m’arriva en pleine tronche et fit décoller l’énorme carcasse de Minos. J’étais complétement sonné. J’en avais mangé des mandales, bien que j’évitais le plus possible de me battre, mais celle-ci était de loin la plus douloureuse. Je sentis le sang dégouliner de ma bouche. Ma vue devenait de plus en plus trouble et l’envie de dormir prenante. Si je perdais connaissance, je deviendrais un poids mort en plus d’être fardeau suffisamment lourd comme ça.  

- C’est ce qu’on appelle le karma, gamin, balança Minos en se redressant.  

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"T’es lourd putain… FAIS UN PEU ATTENTION ! "

Le bagout de Minos pesant bien peu en comparaison de sa chute de plain-pied, c’est une armée d’invocations gantées qui s’était matérialisée pour amortir la chute et éviter à la tête du vert de se faire écraser ; quant à Capamélie, leur voluptueuse pèlerine, elle avait préféré s’évaporer que d’encaisser le poids de son crush. Gin frappait dur, il avait fini de jouer. Le sous-marin de la marine, seul moyen qu’il restait à tout ce petit monde pour regagner la surface, était retenu par une fermeture éclair pas plus épaisse qu’un filin mais qui empêchait toute manœuvre de son équipage. Eärendil et Némo, l’une perchés sur l’écoutille, l’autre à moitié immergé, faisaient de leur mieux pour arracher l’arrimage et préparer leur retraite, mais rien n’y faisait : c’était au-dessus de leur force.

"Zip… Zip… Zip… C’est que vous êtes en train de me faire perdre patience… " commenta le Supernova qui gérait tous les fronts en même temps sans montrer le moindre signe de fatigue, il continuait de sourire, d’un rictus qui n’inspirait rien de bon "Préparez-vous à crever !
- Cause toujours."

D’un claquement d’air, les bras écartés dans une position de combattant, le pirate du Nouveau Monde fit apparaître des serpentins striés de métal qui aussitôt s’enroulèrent autour de ses poings en prenant la couleur noire de l’armement. Son fruit du démon avait plus d’un usage.
Le Roi Minos sous sa forme de Mégalord ne se laissa pas intimider, d’un coup de pied furieux dans le sol, il le déforma et la roche au pied de Gin se souleva violemment, l’envoyant valser.  
Un bond, une réception sur le décor et le Supernova repartit percuter Minos, uppercut difficilement encaissé grâce à la modeste cotte de mailles que lui offrait la commodore Vasilieva.  Il enchaîna, et à chaque coup le grand révolutionnaire s’enfonçait un peu plus dans le sol, n’arrivant pas à passer à travers ce déluge. Après Alma, se furent Cook et Frances, toujours en morceaux,  qui se firent brutalement décrochées du Mégalord avec la poivrière-gatling-gun-propulseur et mordirent la poussière … Ou plutôt la flotte.

"Zip… Zip… Zip… Je n’ai plus de temps à perdre avec vous. L’eau monte… Je ne vais pas avoir le temps de sauver tout mon trésor… Je vais devoir trouver une solution pour revenir c’est agaçant… Vous… "

Comme un dément, le maudit perdait à chacun de ses assauts un peu plus de lucidité, virant dans la bestialité.

"Cook ! FRANCES ! Partez aider au sous-marin, le temps presse. Nous devons préparer notre repli. " ordonna le bras droit du Mégalord en même temps qu’elle envoyait une menotte de la taille d’une petite barque étreindre une stalactite et aussitôt qu’elle en rétractait la chaîne pour éviter l’attaque furieuse de Gin. De mémoire de marine, on avait rarement vu la commodore Vasilieva s’impliquer autant dans un affrontement.

Minos et ses deux derniers équipiers s’arrachèrent à la terre, Gin voulut bondir encore mais un double lariat le surprit dans son impulsion : piochées sur le propulseur où Cook les avait accrochées après leur récupération, Raphaël avait permis à ses jambes d’apparaître subitement de part et d’autre de Gin. Infusées de haki, La cuisse bien coincée entre deux mains flottantes, elles se déplièrent pour prendre leur revanche sur le Supernova.

" Quelle souplesse Raph’… ‘Me semblait commencer à comprendre comment marchait ton fruit. En fait je suis toujours largué.
- Je… ne veux… plus… ja-mais… voir ça…
- JE FAIS CE QUE JE PEUX ! Profitez plutôt de cette ouverture au lieu de vous écouter parler  !
- Bien reçu. Meteooor SHOOT " emporté par le mouvement de balancier induit par la suspension de son bras droit, Minos décrocha une énorme stalactite d’un coup de pied destructeur et l’envoya sur Gin accompagné d’un glaviot ensanglanté.
"Futile ! "

Déjà remis, la tête de palmier déplia la fermeture éclair qui lui servait de poing américain comme un fouet et celle-ci trancha l’air, l’énorme rocher et la paroi de la caverne sans difficulté. La stalactite explosa à l’impact.  

"Power Raiders DISPERSION ! "

Le bras droit et le bras gauche du Mégalord se séparèrent du corps principal et tous les trois se laissèrent tomber dans le nuage de poussière que venait de disperser leur adversaire.

"Zip ! Zip ! ZIP ! " le fouet de Gin se multiplia en des dizaines d’exemplaires, il croisa les bras et se prépara à les réceptionner au vol "Dispersez-vous autant que vous voulez, je réussirai toujours à vous atteindre… ARGL- "

La main du pirate se jeta subitement à sa gorge. L’air avait quitté ses poumons. Le souffle haletant, le cœur palpitant, il paniqua un instant avant de remarquer la cloche de vide qui s’était formé autour de sa tête. ELLE ! Où était-elle ?! C’était l’utilisatrice du fruit du gaz qui l’avait attaqué un peu plus tôt.

"Regarder ailleurs alors qu’on te tombe dessus, tu ne manques pas d’air ! " ne put s’empêcher de commenter le roi troglodyte pendant que Raphaël faisait ce qu’il pouvait pour rassembler les parties de son corps et leur éviter de tomber à l’eau.
"Alma ! Mon torse est en train de couler ! "

De toute part, menottes et mains gantées vinrent immobilisées Gin qui distrait ne trouva pas immédiatement la force de se débattre. La poigne des mains faiblit, mais l’attaque était réussie. Mastodonte dans sa catégorie, si une chute de plain-pied de Minos pouvait faire des dégâts, se le prendre en chute libre, casque en avant, en pleine tête, cela faisait forcément des dégâts : peu importe qu’on soit trouffion de base ou terreur d’élite.

L’impact fut dément et généra une violente onde de choc.

Alma occupé à aider Raphaël à se rassembler but la tasse, l’arrimage pirate du sous-marin se décrocha, Némo, Eärendil et les marines tombèrent à l’eau et la caverne sous-marine se fractura un peu plus. Un craquement sinistre fit écho à l’attaque pendant encore quelques douloureuses secondes, et l’eau s’engouffra encore plus rapidement, recouvrant à présent la plage artificielle d’un bon mètre.

Un long silence suivit. Etait-ce fini ?

Raphaël se releva tant bien que mal, aidé par le chapeau rayé. Il sentait ses jambes immergées trembler comme des feuilles. Ce n’était déjà pas simple pour un homme normal de marcher dans l’eau, arriverait-il seulement à mettre un pied devant l’autre ? Nager n’était même pas une option.
Caramélie se posa à côté de la commodore Vasilieva, sur un des gros débris arrachés de la voute par Minos. Ne voyant plus Gin à travers le nuage de poussière, elle n’avait pas pu maintenir plus longtemps sa technique qui lui permettait une zone de son oxygène.

La poussière se dissipa et la silhouette victorieuse de Minos apparue, casque cabossé, torse bombé et les deux bras levés pour bander tous ses muscles. Les filles applaudirent, le vert jubila :

"Ça c’était un sacré coup ! Bien joué bordel ! "

Enfin. Ils allaient pouvoir se concentrer sur la seule chose qui importait : retourner à la surface. S’étant également trouvé un piédestal pour se maintenir en dehors de l’eau , Raphaël s’apprêta à invoquer une armée de mains flottantes pour gérer les derniers préparatifs, il ne vit rien venir. Un instant plus tard, une tentacule d’acier venait lui transpercer l’épaule de part en part, manquant de l’arracher.

La douleur faillit lui faire tourner de l’œil.

Le spectacle qui suivit tout autant.

Le corps de Minos, figé dans sa posture, se sépara en deux dans le sens de la hauteur, découpé par la maudite fermeture éclair. De lui, jaillissaient autant de fouets striés d’acier que de personnes présentes dans la caverne, toute infusée de Haki et ayant toute frappé au moment où personne ne s’y était attendu. Même celles qui étaient restées sur leur garde n’avaient rien vu venir. Le coup avait été si violent que Caramélie elle-même ne put reprendre sa forme de Logia et tomba durement contre la roche.

Se juchant sur le corps brisé du demi-géant pour échapper à l’eau, Gin leur adressa à tous un regard méprisant. Il était lui aussi en mauvais état, la mâchoire tordue, une épaule décrochée, du sang coulant sur tout son visage.

"Si c’est tout ce que vous avez, vous méritez bien de crever ici. Moi je me tire. Zip. "

Poussé dans ses ultimes retranchements, le Supernova avait changé de ton.
S’être fait avoir et avoir été autant amoché lui déplaisait au plus haut point, il les aurait tous achevé jusqu’au dernier, le plus cruellement possible. Mais il n’avait plus le temps. La noyade qu’il leur offrait serait son dernier cadeau.

D’un saut, il rejoignit le corps affaissé de Raphaël encore sous le choc.

"Ca c’est pour moi. "

D’un coup de pied, il le fit basculer sur le côté et lui arracha la sacoche dans lequel l’aspirant archéologue avait collecté quelques-unes de ses trouvailles collectés dans les trésor d’Achab. Il sauta ensuite sur le sous-marin, inspecta rapidement les trésors accrochés au grand sapin, lui-même bien accroché au submersible. Il capta que Raphaël était en train de le regarder, encore incapable de prononcer un mot, englouti par l’eau dans pas plus de dix minutes, une lueur de défi semblait encore briller dans ses yeux. Cette pensée l’amusa, il devait rêver. Il lui offrit un dernier clin d’œil provocateur avant de fermer l’écoutille.

Et bientôt le sous-marin plongea.  

Mais un gant de cuir apparue entre temps au niveau du submersible avait encore son mot à dire.

***

Cinq minutes plus tard, dans le sous-marin de la marine

"J’Y CROIS PAAAAS BORDEL ! "

Le siège du co-pilote vola, complètement broyé à travers les sacs d’or qui jonchaient le sol. La rage habitait le pirate qui valait 300 000 000 de Berrys. Gin "Tree-eyes" Hololo, le capitaine des Zip’s Pirate, lieutenant du Malvoulant lui-même, venait de se faire promener, ridiculiser, humilier et pire : BLESSER par des pirates et des marines de bas étages. Comment cela n’avait-il pu qu’arriver ?

Il n’avait pas même l’ombre de ce qu’il était venu chercher dans les profondeurs. Le grand trésor d’Achab, la promesse d’une richesse facile et de récompenses au-delà de ses espérances : tout cela lui avait été volé par une épuisante vermine.

Il allait revenir.

Pas avec ce sous-marin branlant, pas avec ce crabe inutile. Il devait retrouver son équipage et préparer une plus grosse expédition pour remonter toutes ces richesses perdues à la surface. Les emporter sur Pearl Harbor. La chance qu’il avait était que tous ceux qui connaissaient l’emplacement du trésor périraient d’ici quelques minutes. Il se ferait un plaisir de venir rendre visite à leurs dépouilles.

Repensant au vert et à la sale mine qu’il lui avait faite, il attrapa rageusement la sacoche volée et la vida sur le tableau de bord.

Que de la merde. Un bouquin, des balles rebondissantes, des portes clés et des babioles en or semblant représenter des personnalités et des inconnus, une drôle de relique, une écharpe, quelques écus, un bonnet et des cartes postales merdiques.

"Short Cut… " lit-il en empoignant le bonnet, seul élément du paquet qu’il trouvait à son goût "Ce gars avait vraiment un grain… Il s’est cru dans un supermarché en période de soldes ou quoi ? Bordel… " se regardant à nouveau dans le petit miroir qui traînait sur le tableau de bord, il contempla sa tête amochée et la colère reprit. La tronche de travers il ressemblait vraiment à une « Face de Palmier Mexicain ».

"FUCK. "

Gouttes de sang séché aux lèvres, il enfila le bonnet sans prendre garde, prêt à passer ses nerfs sur le premier qu’il croiserait à la surface.

Manque de bol pour lui, il n’avait pas lu le manuel.

Dans les profondeurs, personne ne l’entendit crier.
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L'équipe se rassemble, dans tous les sens du terme. Et causant thermes, ça chauffe ici à s'en glacer les veines. La bataille fut vaine et on s'est fait battre par un arbre à dure écorce, mais sans répartie. Reparti avec la cosse du fruit de notre labeur. L'hâbleur bombera le torse, quand pour nous tout se corse. La seule poche qui se remplit est faite d'air. Ce qui, à cette profondeur, fédère et fait dare-dare profiter des dernières stratégies et savoir-faire. Moi, je considère le conifère, avec le confrère Raph, penché sur la souche griffée. C'est pas le tarif rififi, mais la griffonnage de glyphes d'un temps dévoré par Noctis. Mais tronche de réglisse, il parcourt dans le bon ordre les symboles successifs du temps où cette police régissait. Je capte, il capte, il capte que je capte et je capte qu'il capte que je capte. Bref, Raph lit les ponéglyphes.

Qu'est-ce que vous faites vous deux ?


Je tranche une fine coupe à la base du tronc. Juste de quoi effacer l'écriture interdite et me mets à bouffer le frisbi de bois d'une demi-gueule. L'autre sert toujours de planche à voilà aux rescapés qui sorte de l'eau autant de matos et de trésor qu'ils peuvent.

Rien ! On réfléchissait à un plan pour partir.

Et lui, c'est normal qu'il bouffe un arbre ?

Hmm, je goûte, juste. Suis un genre d'arboriste. Et je peux dire, au goût, que ce sapin est sans doute un truc qui vient du One Polar.

L'île légendaire ? Quelqu'un peut lui rendre l'autre moitié de son cerveau ?

Curieusement, je suis d'accord avec Minos. J'ai déjà entendu parler d'un arbre de ce type. Il devrait déplier ses branches s'il est assez froid.

C'est passionnant. Continuez d'identifier les trésors qu'on a ramené pendant qu'on coule avec.

On pourrait en faire un mât.


Rouge a cessé de sauver les meubles en bricolant des pièces mécaniques sur son armure et ma gatling pour bidouiller un nouveau système de propulsion. Elle nous rejoint, inspecte l'arbre et propose:

Caramélie, pouvez-vous refroidir l'air ?

Je peux essayer de concentrer l'azote oui. Avec un bon mouvement, ça pourrait créer une zone de froid.

Le climat tact peut aider en jouant des pressions différentes. La compression de l'air en courant continu pourra le refroidir davantage.

Excellent ! Bon, on plonge sous l'eau, on pousse l'arbre recouvert du baluchon à trésor jusqu'à quitter ce tombeau. Là, on sépare l'air chaud et l'air froid. Le froid fera se déplier les branches, le chaud nous empêchera de geler et s'accumulera en hauteur pour nous pousser vers la surface. Opération Méduse.

Ou alors, la version cinq secondes d'ascension. On ne déplie pas le sapin, on s'y accroche juste et on garantit une bombonne d'air pour l'équipage histoire de. A la proue, en guise d'étoile du Berger,  le canon chargé de gaz sous pression fabriqué par Caramélie. Il tire du gaz hyper pressurisé et chauffé au max. Assez pour faire d'évaporer la flotte au contact. L'eau sous vapeur brûlante coulisse le long de la bâche, tenue par l'armature naturelle de l'arbre. Et nous en-dessous, pour ne pas cramer bien sûr ! Plus de résistance sur notre trajectoire, on file tout droit à une vitesse expodan....expondant ?

Exponentielle.

Voilà, ça ! Ca trace quoi ! Et la bonne idée, c'est que la flotte va refroidir grâce au bain glacé autour de notre missile. Ce qui va réduire la zone de vapeur de façon aérotruc, jusqu'à ce que l'eau liquide touche à nouveau notre bâche et augmente la pression à son cucul. Et hop ! poussée naturelle par l'arrière, comme un suppositoire. Dans les cinq secondes d'allumage, on est à la surface. Même moyen de tracer jusqu'à la lune, sans transition. Opération Spermatozoïde.

Super plan, on fait un check du poing. On, c'est moi et ma moitié; et je parle pas de Cara. L'autre Minos est emballé, on se félicite. Le reste de l'assemblée ne partage pas notre enthousiasme.

Je n'ai jamais rien entendu d'aussi stupide.

T'as rien entendu alors ! C'est pas parce que tu piges pas que c'est débile !

On préfère l'opération Méduse.

Le nom ? On peut le changer ça.

L'opération. Toute l'opération.

Le souci, c'est que remonter, même en plus de cinq secondes, ça va nous tuer. La différence de pression sera trop violente; on est allés trop bas. Et sitôt lancés, pas moyen de se créer des paliers de décompression.

Caramélie, pouvez-vous contrôler le gaz à l'intérieur des corps ?

Celui des autres ? Je n'ai jamais essayé. Voulez-vous que je vide vos poumons ?

Pas exactement. Au cours de mes missions, j'ai pu faire de la reco en zone subaquatique, avec des instructeurs homme-poissons. Ils m'ont expliqué que le souci, avec les humains, c'est que leur sang traite mal la décompression. Vous voyez, ce qu'on appelle se faire craquer les os ? En vérité, on ne craque pas du tout l'os. C'est du liquide entre nos os qui crée des bulles d'airs qui éclatent, à cause de la variation de pression. Quand on remonte trop vite, c'est pareil. Du gaz se répand mal dans notre sang et ça nous tue. Mais si vous, Caramélie, vous pouviez empêcher le gaz de se former, alors peut-être - j'insiste sur le peut-être - que nous pourrions remonter sans subir de dommages.

Pour le coup, la pression est sur notre Agent. Eh, sûr que si ça foire, on crève tous. Sauf elle. Les minutes étant comptées, on prépare déjà la bâche pendant qu'elle estime que si on reste tous en contact physique avec elle, et qu'on évite d'opposer la moindre résistance à son pouvoir, y a moyen. La donzelle de Chapeau de Pêche est curieusement la première à valider le plan. Ou les blondes ont un lien sacré entre elles, ou elle a plus peur de la noyade que de l'implosion. De toute façon, qui a le choix ?

Minos, vous devriez vous ressouder. On vous voit sautiller à cloche-pied partout.

Hein ? Naaan, ce serait irréversible. Au contraire, vous avez deux Minos pour le prix d'un. Appelez-nous Deminos !
- Héminos !
- Hein ?
- Quand la coupe est verticale, ce sont des hémisphères. Donc Héminos.
- Héminos, c'est pas viril.
- Deminos, c'est réducteur.
- Ecoute, de toute façon, c'moi le chef !
- Sans dec' ! Et depuis quand ?
- Depuis que je porte à droite. Eh ouais, on n'est pas jumeaux parfaits mon pote. T'es monocouille et on n'a pas l'avantage des serpents.
- Rhaaaa, comme si t'allais en faire quelque chose ici ! J'ai peut-être pas toute l'artillerie, mais c'est moi qui ai le bon bras. Tu crois que j'ai pas remarqué que tu souffres chaque fois que tu utilises ton bras à peine déplâtré ? T'es droitier mais faible, c'moi le guerrier ici.
- Eunuque !
- Bras cassé !


Et on se met sur la gueule. C'est pas la première fois que je m'affronte, tout va bien. Quelques bourre-pifs plus tard, le groupe nous engueule. Soi disant on foutrait le boxon, genre bourrus cernés des eaux. On se calme tous les deux, mais à charge de revanche. Vais pas me laisser insulter par un équeuté manchot. Au final, chacun dans son coin et on finit le transport. Son Héminence décore le sapin de sacs de trésors pendant que le Demi-homme gémit en poussant le tronc vers la sortie. Chacun prend place et mes moitiés se tournent le dos pour collaborer à la poussée finale. On n'a pas pu tout embarquer, mais tant pis. Y a plus que les trois mètres et davantage qui ont encore pied.  

Deminos, entre dans la bâche avec les autres.
- J'avais compris, ferme-la !


C'est ça qui est bien avec son double quasi parfait, on se comprend. Un petit couloir sousmarin et on sera au grand air. Enfin, au grand bleu. Pendant que je continue de pousser le sapin, je profite de ma place avec les autres pour respirer d'une narine et alimenter mes deux parties. Et ça marche ! J'ai pas besoin de respirer sous l'eau pour bosser. Par contre, tout est deux fois plus fatiguant. Dans le cockpit, tout le monde participe. Alma gère le courant froid avec Caramélie pour déployer les branches du sapin, tandis que Raph plaque ses mains partout sur la bâche pour la maintenir gonflée et gérer le courant chaud. Valium tisse une chaine pour resserrer la proue et offrir une corde à Héminos, resté dehors pour offrir un oeil et un gouvernail à l'extérieur. Deminos transmet les infos et Rouge se sert de petits instruments inclus sur son armure pour nous donner des infos sur la pression, la direction et les mouvements alentours.  Y a plus trop de chef, que des survivants unis dans un but commun. Le ballon blanc remonte, tranquillement, dans l'indifférence totale des surfaciens.

Visuel sur un monstre marin.

Quel type ?

Une grosse tortue, 'vec une carapace en forme de graine. Elle est en train de gober des tentacules de poulpe.


Carapace lisse, avec des lignes verticales ?

Yep !

Une tortue luth.

Pour une fois que les monstres marins nous aident un peu. Je n'aurais pas voulu d'une attaque de kraken.

En espérant qu'elle ait assez mangé.


Petit blanc. Puis, un des membres de l'opération Méduse pose la question qu'il valait mieux oublier.

Ca mange quoi d'autre, une tortue luth ?
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Cher journal,

Notre drôle d’équipage chevauchant notre encore plus drôle d’embarcation remonte avec une étonnante douceur vers la surface. Je prendrais bien le temps d’admirer -et de te décrire- la majesté des profondeurs abyssales et l’émerveillement que j’ai à contempler la ville engloutie qui s’éloigne, mais c’est difficile d’y voir quoi que ce soit dans notre abri de fortune et la majeure partie de mon attention est sollicitée par l’effort nécessaire pour générer une quantité de gaz suffisante pour alimenter et maintenir la forme et l’atmosphère de la bâche recouvrant comme un énorme ballon le sapin déployé, ainsi que la santé de ses occupants. Je n’aurais jamais pu maintenir un tel dispositif sans nos climat-tacteurs, mais bien évidemment lorsqu’il s’agira de se féliciter je m’en attribuerai tout le mérite !
D’ailleurs, j’ai été claire dès le départ avec mes compagnons de voyage : j’ai insisté pour que Rik, Raphaël et Minos me confirment qu’ils se considèrent toujours prisonniers sur l’honneur, et qu’ils se feront un devoir de se laisser conduire en prison par les collègues de la marine une fois de retour à la surface ! Ils ont toujours été prisonniers sur le principe évidemment, mais leur empressement à se remplir les poches de trésor pourrait laisser croire qu’ils ont vite oublié ce détail d’importance. Ceux qui ne veulent pas peuvent toujours rester en bas, ou demander à quelqu’un d’autre de gérer leurs paliers de décompression !

Puisqu’on parle de paliers de décompression je dois t’avouer quelque chose journal : contrairement à ce qu’ils ont l’air de croire je ne suis pas en train de procéder à un savant rééquilibrage du contenu de leurs poumons. Ce serait trop compliqué de faire une manœuvre aussi subtile sur autant de personnes simultanément. Surtout qu’ils passent leur temps à respirer et à faire le bazar dans ce que je fais déjà ! Encore plus alors que je suis déjà en train de générer de quoi maintenir notre abri ! En vérité je me contente de m’assurer que le mélange à l’intérieur de notre abri de fortune reste sensiblement le même que celui de la bulle sous-marine d’où nous venons et, à priori, que celui de la surface. C’est comme si nous étions dans un véritable sous-marin, la sécurité en moins ! Tout ça je ne leur ai pas dit bien sûr, je préfère autant qu’ils se sentent le plus redevable possible ! Tant pis si ça implique qu’on passe tout le voyage du retour tous assis en cercle sur le tronc du sapin, chacun se tenant les mains, pour me « faciliter le travail ». On ressemble un peu à une secte comme ça : la Secte de Caramélie. Ou la Secte de la méduse. Ou à l’école maternelle des P’tits Loupiots en plein exercice d’éveil.
Le seul pour qui s’applique le problème en réalité, c’est le demi-Minos qui fait trempette dehors. Et puisque la moitié de son corps s’expose au danger de différence pression, c’est le seul dont je surveille effectivement ce qu’il respire. J’ai de très grosses réserves à propos de l’utilité de ce qu’il fait dehors à vrai dire, mais il avait l’air tellement fier de lui en partant que je n’ai pas voulu l’en empêcher. En plus vu la manière dont sa moitié de visage me lance des regards, je crois qu’il m’aime bien.

Finalement notre plan se déroule relativement bien compte tenu des circonstances, jusqu’à l’apparition du nouveau monstre marin venu prendre sa place dans la file d’attente des créatures qui cherchent à nous dévorer aujourd’hui. Je ne peux pas leur en vouloir à tous ces monstres, on est chez elles après tout, mais je persiste à penser que c’est plutôt mesquin et qu’à leur place on en ferait pas autant ! Nous les humains on est bien plus accueillants avec les poissons qui s’aventurent à la surface ! Regarde les hommes poissons et les sirènes par exemple, ils sont très heureux sur terre ! La plupart du temps leurs propriétaires en prennent soin, surtout que des esclaves de ce type ça coûte cher.
Malgré le danger, l’annonce de notre guetteur sous-marin est accueillie avec un certain détachement : la tortue a l’air occupée, et puis qui voudrait manger un sapin à part Minos ? Hélas il vient à Frances l’aveugle l’idée de poser la question qui fâche :

« - Ça mange quoi d’autre une tortue luth ?
- A part les poulpes ? Des poissons je dirais. Des crustacés aussi, et puis des algues parfois. Ah, et des méduses bien sûr !
- Vous voulez dire un genre de truc un peu pâle, arrondi sur le dessus et avec un faisceau de trucs un peu souples qui dépasse en bas ? Ça ne ressemble pas un peu trop à la description de notre embarcation ? » commente Rouge la marine.

Il y a un second blanc dans l’habitacle, et puis Cook s'écrie:

« - Minos, il faut vite renter !
- Surtout pas ! Si l’intégrité de l’habitacle n’est pas maintenue tout le monde va exploser de l’intérieur ! Sauf moi qui vais juste me noyer.

J'ai un regard d'excuse sincère en direction du demi-Minos à côté de nous et lui suggère, pas très sure de moi:

- Euh... essaye d’être le moins tentaculaire possible ?
- On pourrait peut-être essayer de dégonfler un peu l’habitacle pour paraitre moins…
- Elle a tourné la tête dans notre direction.
- Il n’y a pas moyen d’accélérer sans nous mettre trop en danger ?
- Ce n’est peut-être pas trop tard pour retourner à l’abri de la bulle ?
- Ça a quoi comme prédateur une tortue luth ?

J’ai bien envie de suggérer le luthiste, mais je garde mon idée pour moi parce que je sens bien que tout ce que je vais récolter c’est un regard glacial de mes collègues de la marine. Pourtant, pour ma part je ne suis pas si inquiète que ça parce qu’il faudrait vraiment que cette tortue soit myope ou neuneu pour nous confondre avec une de ses proies habituelles !

« - Ah ça y est, elle se dirige vers nous. »

Bon d’accord journal, maintenant je m’inquiète ! Puisqu’aucun de nous ne peut sortir de l’habitacle on a vraiment aucun moyen de se défendre à part si Deminos arrive à la battre tout seul ! Ou bien qu’il se sacrifie en guise de coupe faim en espérant que ça suffise à faire diversion ? Le pauvre !!

La tortue se met à décrire des cercles autour de nous. Sans doute essaie-t-elle d’identifier cet objet menaçant ou appétissant qui la nargue bien involontairement ? Ce manège dure une ou deux longues et angoissantes minutes, et je commence à espérer qu’il ne se passera rien d’autre lorsque soudain une ombre recouvre toute la paroi de notre habitacle. Elle est sur nous ! Et puis… bang ! Un choc secoue notre embarcation qui dévie de sa trajectoire initiale, mais qui tient bon par miracle ! La tortue colossale glisse à côté de nous, puis fait demi-tour.

« - Elle revient ! »

BANG ! Un nouveau choc ébranle notre submersible de fortune et le projette dans l’autre sens ! Le monstre pousse un cri étrange, un  peu semblable à un jappement produit par un bec de plusieurs mètres de large ! Elle nage avec aisance dans notre direction et… BANGANOUVEAU !

« - Tenez bon ! Il faut maintenir l’habitacle, mais sans forcer sur les parois !
- Mais qu’est-ce qu’elle fabrique ?
- Je crois qu’elle joue à la balle…
- N’importe quoi ! »

Pourtant, il semble de plus en plus évident que c’est le cas : poussant ses espèces de jappements qui ressemblent à des cris de joie, la tortue nous pousse avec son bec, nous fais sauter avec sa carapace, nous secoue avec ses palmes et nous projette dans toute les directions avec un amusement flagrant  ! Elle nous repousse d’un côté, nous tourne autour jusqu’à ce que le sapin-ballon perde son élan, puis nous envoie à l’opposée, puis vers le bas, puis vers le haut ! Je perds la notion du temps tant je suis tiraillée par les efforts pour maintenir notre bulle artificielle, les poumons de Minos, et faire semblant de disperser un peu de gaz bienfaisant dans l’habitacle alors qu’en réalité je vomis sous forme nuageuse mon thé à la pastèque !

Soudain… floussshhh ! Dans un bruissement assourdissant de vagues et d’eau qui dégouline, notre « méduse » sort de l’eau ! La bulle qui nous maintenait à l’abri se dégonfle immédiatement et se ratatine comme un vieux ballon percé. Le sapin, lui, est bringuebalé dans tous les sens et nous avec ! Les autres se cramponnent à ses branches, mais pour ma part je m’empresse de m’en séparer. Vite ! Je saisis par le bras les deux autres maudits, Rafton Anderswag et la commodore Vasilieva, tout en remplissant avec autant de gaz que possible mon corps qui se met à gonfler, et à prendre la forme d’une très belle cara-montgolfière qui décolle avec une élégante nonchalance. Bien m’en prend puisque le sapin n’a pas l’air trop sûr de savoir dans quel sens il veut se stabiliser et commence à faire de tonneaux sur lui-même ! Priant pour que nos autres compagnons s’en sortent mais surtout pour ne pas me faire happer par le déchainement d’eau que notre arrivée a provoqué, je m’empresse d’enchainer les geppous sous forme gazeuse pour me hisser autant que possible dans les airs.

Une ombre gigantesque colore la surface de l’eau, puis une tête et une carapace de émergent à notre suite ! La colossale tortue luth tourne son immense œil dans notre direction, et je suis persuadée d’y lire une expression déçue en voyant l’état de son jouet. Elle fixe le sapin et son ballon dégonflé quelques instants, puis le cara-ballon qui s’éloigne hors de sa portée, avant de finalement replonger et s’évanouir dans les profondeurs marines…
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Ce groupe ne manquait pas d’idée pour s’en sortir. Un beau sapin, une utilisatrice du logia du gaz, une légère manipulation de la météo et nous voici de nouveau à la surface. Toujours cette même blondinette, vive d’esprit, s’empara des deux utilisateurs de fruit et s’envola loin de la mer. Surprenante solidarité pour des personnes qui ne se connaissaient pas, voire même qui ne s’appréciaient pas du tout de part de leur camp. Néanmoins, il était plaisant d’assister à ce genre de scène. Nous étions sortis d’affaire, la tortue luth ayant pris le large, mais je ne me sentais pas rassuré pour autant.  

Il nous fallait retrouver l’un des ilots qui nous entourent. Pour ce faire, je comptais utiliser mon climat tact pour nous faciliter la tâche. Je ne savais pas si tout le monde savait nager, puis j’avais sincèrement la flemme. Cette aventure m’avait une fois encore usé. Un submersible cabossé, des serpents géants, un crabe géant, l’un des hommes proches d’un des empereurs... Non. Sans déconner, foutez-moi la paix. Franchement, à mon âge, vivre ce genre de chose. J’étais un peu casse-cou dans ma jeunesse, mais je suis largement calmé depuis. Ouais, ouais, ne me parlez pas de la phase avec les poiscailles, c’était l’instinct de survie qui dominaient mes actes.  

- Cramponnez-vous bien, dis-je en tendant mon bras de libre à l’opposé de l’ilot que je visai.  

Mes bagues vrombissaient, mon bras entier tremblait. C’était bien la première fois que je testais cette technique. Il m’était difficile d’emmagasiner l’air en un seul point. Habituellement, je m’amusais simplement moduler l’air, à l’orienter dans une direction ou dans une autre. Ici, la tâche était un peu plus délicate, davantage encore dans ces conditions. L’air se regroupait à vue d’œil autour de ma main. Je la plaçai ensuite sous l’eau et dégageai d’un seul coup l’air accumulée. La propulsion fut assez puissante et me surprit également. Nous partîmes d’un seul coup sur une dizaine de mètres, avant de ralentir progressivement et laisser les vagues terminer le travail.  

Nous voici échoués sur l’un des ilots. Mission accomplie. La sieste peut commencer. Quoi que pas tout à fait, puisque je tenais à connaître la suite des aventures. Puis il ne semblait pas juste que des types se fassent la mal tous seuls. Je voulais dire par là que nous avions tous œuvrés à la richesse des uns et des autres, comme une véritable famille. Au diable les règles dictées par les étoiles ! Au diable les principes moralisateurs des religieux ! On a récolté ce pognon, ce n’était pas pour renflouer les caisses déjà pleines du gouvernement. Étonnamment, j’avais plutôt confiance en ces pirates, qui partageraient certainement le trésor. Ni Rik, ni Minos, accepteraient d’être dupés.  

- Je propose que l’on ne traîne pas trop ici. Minos, officiers de la marine et du gouvernement, j’embarque dans le navire qui nous accueillera, Eärendil et moi, simples civils embarqués dans cette sordide histoire.  

À priori, ce n’était pas l’ordre du jour. Très mauvais timing. La priorité était pour l’un de retrouver son équipage, pour les autres de reformer leur armée. La commodore s’inquiétait évidemment pour ses soldats restés à la surface. Et certainement pas à tort puisqu’elle a certainement combattu l’équipage de ce fameux Gin. Non loin de nous, là d’où nous venions, de la fumée s’élevait encore.

- Qu’est-ce qui nous attend là-bas, Al’, se demanda Eärendil.  

- Une nouvelle vie, paisible cette-fois-ci, rétorquai-je en observant l’horizon.  

- Tss... Tu attires le malheur, abruti. Comment veux-tu imaginer une vie paisible ?  

En réalité, c’était elle qui m’attirait toutes les merdes.  

- Réfléchissons à un endroit où se poser, Eä’. On a eu notre dose, tu ne penses pas ?  

- Quoi ? Toi et moi ?

Je ne répondis pas et la regardai avec insistance.

- Bon, ok... Il est grand temps de s’en mettre plein les poches, fit-elle avec un grand sourire.  

À commencer par le trésor d’Achab. Tous étaient à l’affut. Puis je ne ruserai pas un type comme Anderswag, spécialisé dans le domaine. À choisir, c’était probablement ce dernier qu’il fallait surveiller, mais Vasilieva s’en chargeait déjà parfaitement bien. Naïvement, j’avais envie de croire en la bonté d’âme de chacun. Pourtant, ce léger aparté avec la blonde m’avait remis les idées au clair. Nous vivions dans un monde bien trop cruel pour se laisser amadoués ainsi par de vils scélérats. En attendant, il nous fallait poursuivre la route. Même la femme gaz semblait pressée.  

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"Browneye !
- OH BON SANG !
- Vite, il faut aller les aider !"

Une surprise, et pas des moindres, attendait les explorateurs sur l’îlot. Ce qui était autrefois une dune et hier une plage couverte de cabane de pêcheur, présentait à ce moment l’image de la désolation. Etendus les uns à côté des autres, au milieu des restes d’une bataille navale, des corps repêchés, blessés et éclatés étaient pris en charge par une drôle d’équipe d’infirmiers.

"Nova ! Jack ! Qu’est-ce que vous faites là ?! "

Les marines n’avaient pas menti, en plongeant ils avaient tous échappé au conflit de la surface. Comment est-ce que tout avait dégénéré ? Etait-ce le coup de poisson de Minos ou tout simplement l’attrait pour les trésors du capitaine Achab qui avait ameuté un si grand nombre de belligérants ?
Ici comme dans les profondeurs, un seul semblait avoir triomphé : Gin.
Et s’il n’en avait pas été de leurs différents pouvoirs, ils n’auraient pas été là pour le constater. Les lèvres de Raphaël se serrèrent alors qu’il emboîtait le pas de course des officières, laissant le trésor au bon soin de la bataille de regard opposant Caramélie, Alma, Deminos, Héminos et Eärendill.

La commandante Browneye, assise sur un lit de camp rose fluorescent explorait un tas de membre dézippé pour trouver jambe à son pied.

Nova, chevelure rousse incandescente, avait tressé quelques bandages de fortune et faisait des aller-retour pour aider les morceaux de corps que la mer rejetait, tandis que Jack, jardinier en herbe chapeauté, apportait de l’eau fraîche et tentait de rapiécer celles et ceux qui avaient repris conscience. Dans le lot des blessés, il y avait pour beaucoup de marines avec lesquels le capitaine des Zip’s s’était amusées, mais aussi des pirates rivaux et des insulaires miraculés.
Il n’était pas encore temps de compter les disparus.

Lorsque les deux civils aperçurent leur ami et le reste de l’équipage d’exploration, ils s’arrêtèrent dans leur besogne pour les accueillir avec soulagement et grand intérêt pour ce qui s’était déroulé dans les profondeurs. Le vert résuma la situation et, l’air sombre, évoqua rapidement leur défaite contre Gin et la menace qu’il représentait. C’était la première fois qu’il se confrontait aux pirates d’un empereur du Nouveau Monde et, s’il avait déjà été dépassé par plusieurs de ses affrontements, il n’avait jamais constaté un tel écart de puissance.

"Ils sont partis après avoir décimé tout le monde. Je… Je n’ai jamais vu un équipage aussi meurtrier, il y a tant d’épaves… C’est les marines qu’ils ont attaquées en premier, ça me met en rage de le dire mais bien leur en face, c’est probablement ce qui leur a permis de survivre. Ils se sont amusés avec elles, c’était leur tour de chauffe. Ceux qui sont venus après n’ont pas eu cette chance. De notre côté on a eu de l'aide...
- Et Gin ?
- Il a plongé dès qu’il a compris qu’une équipe d’exploration avait plongé. Il a dompté ce crabe géant… ce monstre… On ne l’a pas vu repointer son nez à la surface, pas de sous-marin… Tu dis qu’il a prévu de revenir, pour le trésor mais… Bientôt ? Tu penses qu’il est encore dans les parages ? Qu’on devrait partir maintenant? " commenta pensivement Nova qui, sans avoir vu le combat opposant le Supernova à ses victimes, en constatait tous les dommages.
"On ne peut tout de même pas laissé tout le monde comme ça… " s’inquiéta à son tour le petit bout d’homme, préoccupé par ses nouveaux patients "Et avec quel bateau ? "

Le dépit se lut aussitôt sur le visage de Raphaël. Parmi les épaves victimes de la bataille navale, il y avait leur petite embarcation endommagée. Comment était-elle arrivée là, qu’était-il arrivé à l’équipage de Dorian Silverbreath, l’histoire ne le dirait probablement pas, mais le vert repéra très vite l’ensemble de leurs affaires rangé en un beau tas d’équipements sur un coin de plage.

"Je n’ai pas de solution de repli… On va devoir en trouver un autre si on veut reprendre la route. "

Mais c’était aussi le cas de la 346ème. La commodore Vasilieva, Frances sa seconde, Cook la cuisinière, Rouge et Fhira se jetaient une à une sur les survivantes de leur équipage, résumant leur épopée, rendant des comptes ou s’excusant de ne pas avoir été présentes au pire des moments. Elles étaient toutes très agitées, fortes et dignes dans cette épreuve de retrouvailles, mais l’exploration sous-marine et les passages des Zip’s étaient lourds de conséquence.
Aucune ne voudrait plus jamais entendre parler de feu le Capitaine Achab et de ses dernières volontés.

"J’ai p’t-être une solution pour vous… "

Les autres s’étaient pudiquement rapprochés. Le grand mât de pin, chargé de trésors et traîné bruyamment par les deux moitiés du roi démon, était la seule source de bruits aux alentours. Ces deux derniers se disputaient à voix basse tout en s’amusant beaucoup de leur nouvelle condition, et le reste du groupe semblait déjà s’y être habitué. Némo, lui, était tourné vers l’horizon.

Le cœur lourd. Le vieil homme contemplait la mer et la quête de sa vie. Il avait retrouvé la trace d’Achab, touché son héritage, obtenu une revanche depuis tant de temps désiré. Son souffle était calme, son esprit serein et une petite bizarrerie dans le paysage lui tira même un sourire.

Des formes ondulaient entre les récifs des bâtiments engloutis, des formes bariolées, allongées qui semblaient danser et plonger au rythme des vagues. Une masse s’étira, et au loin il vit ce point qui l’obnubilait tant se décrocher et s’envoler, projeté par les violents battements de ses tortionnaires. La masse métallique grossit, elle se rapprochait faisant siffler l'air dans son sillage. Les bêtes l’avaient lancée droit sur eux. Jack et Nova paniquèrent, mais Raphaël les calma d’une tape sur l’épaule, il avait lui aussi reconnu un vieil ami.

Se fichant entre le sable et l’écume, l’obus de métal fit sourire les autres, alors qu’en arrière-plan un ballet d’anguilles affirmait à la lueur du jour leur vive palette de couleurs. C’était un au revoir, des remerciements, de sincères condoléances, la fin d’une aventure.

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Le Moby Bus venait de rejoindre son propriétaire.

"Aucun doute, on d’vrait pouvoir tirer des merveilles de cette vieille carcasse insubmersible ! Avec toutes les épaves du coin, en sélectionnant le meilleur du pire, j’suis un peu près sûr qu’on arrivera à reconstruire un navire digne de ce nom ! Si vous n’y voyez pas d’inconvénient, j’ai encore envie de faire un bout de route avec lui… Tu serais le bienvenu gamin, j’aurai bien besoin d’aide pour partir à l’aventure. Je suis qu’un humble ingénieur ‘près tout.   " finit par lâcher le Capitaine Némo, le vert n’eut le temps que d’apprécier l’offre d’un hochement de tête de gratitude qu’aussitôt les rapaces se pointèrent.
-Vous avez besoin d’un charpentier ? Alma est le meilleur que vous pourrez trouver sur le marché de… de ce trou paumé là ! On parle devis ? Quel est ta part de trésor déjà Raphaël ?...   " s’incrusta Eärendill, bien décidée à prendre l’initiave et à placer ses pions quoiqu’en dirait son compagnon, en se mettant à faire semblant de calculer des chiffres qu’elle avait déjà depuis longtemps en tête "Mettons qu’on partage en part égale, ta part, plus celle du Capitaine, plus…
- C’est quoi ces histoires de partage là ?" s’offusqua Nova, tout de suite moins concernée par l’agonie des marines.
"Quelqu’un a parlé de chantier naval ?
- Faut qu’on appelle nos gars hé !
- T’es sûr de vouloir les présenter ? ‘Sont un peu rustres, il y a du monde en deuil là…
- Allez, on peut pas les en priver quand même ! Il y aura des règles à respecter. Genre…
- Pas de baston ?
- T’es dur là…
- Au fait vous avez vu Rik ?
- Le brun pas bavard qui plonge avec des lunettes de soleil ? Pas depuis un moment.
- Ah… Bon, il a encore du filer cet enfoiré.
- Comment ça 50M de Berrys ?! Toute la matière première est là, vous avez trois pauvres clous à planter pour faire un bateau viable, vous nous prenez pour qui là ?!
- Attends je suis pas forcément contre lâcher un peu de notre part, on a remonté pas mal de trucs intéressants…  " commenta à son tour Raphaël, pris dans la discussion et dont l’intérêt pour le tronc venu de One Polar s’était à nouveau réveillé.

Un peu en retrait, Jack et ses yeux d’enfants se posèrent sur cette foule d’adultes en train de sauter d’un sujet à un autre, oubliant déjà que la menace d’un pirate stéroïdorikisé planait sur eux, mais c’est plus spécifiquement l’agacement de la jeune femme –drôlement vêtue d’ailleurs- qui se tenait à ses côtés qui retint son attention.

Quand Caramélie n’en put plus de les entendre jacasser, elle claqua des doigts et cela déclencha une explosion miniature, pas violente, mais suffisamment bruyante pour faire sursauter et réagir l’assemblée.  

"Personne ne m’écoute ou bien ? Ce trésor est la propriété du Gouvernement Mondial. Les hors-la-loi sont en état d’arrestation. C’était la condition pour que je vous aide à refaire surface. Je suis contrariée que vous ayez pris notre arrangement si peu au sérieux.   "


Dernière édition par Raphaël Andersen le Jeu 28 Oct 2021 - 11:03, édité 1 fois
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Cher journal,

Accompagnant la commodore et ses officières, je fais le tour de la plage et nous mesurons toute l’étendue des dégâts. Je me doutais qu’il avait dû s’y passer quelques malheurs après notre départ en sous-marin, mais rien que la marine ne saurait gérer ! Rien qui aurait pu malmener tous les navires présents et leurs équipages à ce point !
Une première inspection en compagnie des charpentières rescapées de la 346ème Carter nuance toutefois cette impression de désastre absolu : évidemment aucun de nos bateaux ne pourra reprendre la mer dans l’immédiat, mais nous devrions être à même de leur apporter des réparations sommaires, au moins pour les transporter jusqu’au chantier naval le plus proche où ils seront sérieusement remis à neuf. Heureusement, nous devrions pouvoir réquisitionner le service des habitants de Clock Work pour nous fournir de l’aide et des matériaux.

Le bilan humain n’est pas très reluisant lui non plus, mais également à nuancer : on dénombre hélas quelques victimes, et de nombreux blessés, mais par chance le capitaine pirate Gin semble avoir préféré user et abuser de son pouvoir de fermeture éclair pour morceler ses cibles plutôt que de les achever. Plus important encore, mon équipier du CP5 va bien. J'évite juste de trop rester avec lui parce que c'est trop la honte: il ressemble encore plus à un pirate que les pirates eux-mêmes !

Les officières et moi avons passé les appels escargophoniques qu’il fallait, et nous sommes arrangées pour savoir attendre l’arrivée de secours dans un délai raisonnable d’une semaine. Et d’ici là, nous disposons de forces raisonnables -du moins une fois que celles-ci auront re-zippé leurs membres- pour tenir en toute sécurité et protéger autant l’ "île" que ses habitants, nos prisonniers, et notre trésor.
… Trésor que les prisonniers semblent un peu trop pressés de vouloir se partager dans notre dos !!
Je les rappelle à l’ordre de manière un peu démonstrative, et conclus :

« - Messieurs Nemo, Anderswag, Achilla, Roi Minos et leurs équipages, vous vous trouvez toujours en état d’arrestation et notre retour à la surface implique votre retour sous les verrous ! Dans ces conditions, la possession d’un trésor dont vous n’aurez pas la moindre utilité en prison devrait être le dernier de vos soucis ! On pourra toujours en discuter quand vous aurez payé votre dette à la société et que vous serez redevenus d’honnêtes citoyens libres. Comme les très respectables madame Earendil et monsieur Alma ici présents par exemple, pour qui le Gouvernement Mondial prévoir un pourcentage à l’égard de leur aide. »

Conclus-je en désignant avec un sourire chaleureux les deux civils à la respectabilité plus que douteuse, mais qui ont eu la bonne idée de ne pas se compromettre avec leurs amis pirates au point qu’il ne soit plus possible de faire marche arrière.

« - D’un autre côté, on a plus vraiment de cale dans laquelle les mettre aux fers, ni de menottes, ni de cages. »

La casseuse de pieds en cheffe qui vient m’interrompre en plein rappel à l’ordre c’est Cook, la marine tatouée. Avant que je ne puisse lui jeter un regard courroucé et décrédibiliser son intervention par une remarque à base de « depuis quand on demande leur avis aux sous-fifres ? », sa supérieure Frances la commandante aveugle ajoute :

« - Puisque vous avez très bien respecté votre liberté conditionnelle sous la surface, je suis sure que vous saurez faire de même sur cette île. D’ailleurs, vos mains pourraient être mises à contribution bien plus utilement qu’en les attachant : nous avons des navires à remettre en état !
- Et c’est vous qui garderez un œil sur eux, je suppose ? »

Dis-je d’un air cassant, plongeant assez vainement mon regard intense dans ses yeux vides. Cette dernière tourne le visage dans ma direction et répond avec un sourire aussi faussement innocent que le mien :

« - Voilà, exactement ! Après tout c’est notre travail en tant que marine de nous occuper des pirates. »

De guerre lasse, j’abandonne :

« - Oh… après tout vous avez raison. En ce qui me concerne j’ai livré les criminels à la 346ème Carter. Le reste n’est plus de mon ressort ! En revanche le trésor reste où il est, et à l’exception de nos collaborateurs civils et militaires qui auront le droit à leur part, et une fois déduite la part qui revient à la commodore Achab à titre d’héritage, le reste est la propriété du Gouvernement. »

Bon, tout compte fait les choses ne vont pas si mal. D’accord la marine et les autres équipages présents ont subi de gros dégâts, mais aucun n’était sous ma responsabilité ! Au lieu de ça, j’ai la possibilité de rédiger un rapport de mission très valorisant dans lequel je sauve un équipage de marine en perdition, trouve un trésor, capture quatre criminels dont trois avec une belle prime sur leurs têtes, et mets la main sur une fortune au bénéfice de mes employeurs ! Et à présent je vais avoir un peu de temps libre et toutes les excuses possibles pour sympathiser avec monsieur Minos. De manière tout à fait honnête bien sûr !
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Ne pas m’associer à Rik face aux yeux des agents du gouvernement fut de loin la meilleure des idées. À la suite des propos de la blonde gazeuse, Eärendil et moi-même échangions de beaux regards heureux, rassurés. Cela conforta aussi notre idée de ne plus voyager aux côtés de monsieur Achila qui, en plus de me déplumer, nous causait bien trop de soucis. Notre présence sur Grand Line était bien trop prématurée. Nous manquions de tout. De force mentale, de puissance militaire, de moyens financiers... Bref, il était temps de retourner au bercail. La marine se proposait généreusement de nous raccompagner. Merci à elle.

- Cependant, fis-je en me tenant le menton, nous n’irons effectivement nulle part avec cette épave. Chacun d’entre vous devra être mis à contribution.

Eärendil, sans fanfaronner, passa devant avec une certaine assurance. Une éloquence qu’on lui ignorait presque. Quelle comédienne !

- Alma est un charpentier. Un bon charpentier qui plus est. Le chantier naval de Bliss souhaite l'avoir dans ses rangs depuis un moment et c’est pour cela nous nous y rendons. Tout travail mérite rémunération, vous êtes bien d’accord ?

Les femmes acquiescèrent. En effet, nous n’étions ni prisonniers, ni esclaves, alors le travail d’un artisan devait logiquement être rémunéré.

- En plus de la compensation que nous doit le Gouvernement... Merci à lui, fit-il en s’inclinant respectueusement vers ses représentants. S’ajoute à ce pourcentage le travail de notre cher charpentier qui, je vous l’assure, ne vous décevra pas.

Merci Eärendil. En plus d’avoir une pression supplémentaire quant à la qualité de mon travail, je me demandai si nous étions vraiment en droit de demander davantage étant donnée la situation. Mais elle n’avait pas tort cela dit. Sans mes compétences, un voyage sur Grand Line était impossible en l’état. Il nous fallait rapidement se mettre au boulot. J'organisai les groupes de travail en fonction des caractéristiques de chacun, préalablement observées durant notre descente dans les fonds marins. L'avantage, c’est qu’il y avait beaucoup de restes autour de nous, des vestiges d’une bataille acharnée en surface, qui deviendront des pièces essentielles après un passage par mes mains.

Reboucher les trous, ce n’était pas le plus difficile à réaliser. En utilisant les bonnes planches récupérées, en les plaçant correctement, en renforçant les parties fragilisées, le navire flotterait aisément jusqu’à notre prochaine destination. Ce qui me posai un plus gros problème était le mât grandement endommagé et le support autour fragilisé. Pour le second, à l’instar des trous, le renforcer de nouveau sera aisé. Quant au mât, je pensais fabriquer des supports de maintien qui partiront du pont principal vers la zone la plus sensible de l’édifice.

- Cook ! Avec moi sur le pont principal, j’ai besoin de gros bras. Eärendil gérera le reste pour boucher les trous. Au boulot !

Pressé de bien faire, pressé de quitter ce lieu anxiogène, pressé de commencer une nouvelle vie. Nous partîmes tous à nos postes pour commencer les travaux. Il fallait plutôt parler de rafistolage car ce qu’on s’apprêtait à réaliser n’était dans mon standing habituel.



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"Encore ?! Je t’ai dit non hier, elle va finir par s’en rendre compte à force… On est en sursis et faudrait qu’on arrête d’attirer l’attention sur nous, on a quand même nos têtes mise à prix, elles peuvent revenir sur leur décision n'importe quand.
- TA tête est mise à prix. TU t’es démerdé tout seul pour avoir cette prime. TU nous as rendus complices. Je veux bien faire des efforts et prendre sur moi, ne pas effrayer Jack…
-… il est juste là…
- …je n’ai pas peur en vrai…
- Ne rentre pas dans son jeu, elle ne demande même pas notre avis…
-  … faire l’adulte responsable et prendre les choses en main, mais je me dis que tant qu’à vivre en hors-la-loi, se faire pourchasser par le gouvernement mondial et ne plus pouvoir trouver un port sûr où nous arrêter, je me dis que… hm… il faut aussi profiter des avantages, non ? Enfin je veux dire, on ne fait rien de moralement répréhensible, on n’est pas en train de dépouiller la veuve et l’orphelin, si ? C'est pas comme si on s'attaquait à un convoi de fonds, c'est des petites broutilles tout ça finalement, on n’embête personne… On ne fait que prendre… récupérer… piocher… Oui voilà piocher, on ne fait que piocher notre part de la récompense.  Est-ce si déraisonnable ? "
 
Les jours passaient sur les plages de Clock Work Island et aucune nouvelle menace ne s'était déclaré. Les chantiers de reconstruction avançaient rapidement, et ce même si les charpentiers en herbe –guidés par Alma et le roi Minos- n’avaient à leur disposition que peu de moyens. Personne ne s’attendait à faire de miracle, les réparations et constructions seraient sommaires, mais cela devait permettre à chacun de reprendre la mer.
 
Peu s’y intéressaient, préférant être dans les bonnes grâces des autorités, mais le petit chantier de remise en état et de transformation du Moby Bus était celui qui paraissait le plus vivant.
Le fier mat de pin, recroquevillé à la chaleur du soleil, avait été installé sur ce qui prenait peu à peu la forme d’un pont, la structure et la coque de métal du sous-marin était retravaillée, remodelée et cousues de cordes, de poulies et de nœuds soigneusement sélectionnés et tressés par Nova. Les premières voilures avaient été fixées par les mains animées de Raphaël qui s’occupaient aussi de toutes les petites tâches ingrates que leur confiaient la maîtrise d’œuvre, les plans ébauchés par Némo l’ingénieur et les charpentiers de Minos se complexifiaient au fil du chantier et nécessiteraient sans doute plus tard de passer par un vrai chantier naval pour que l’ouvrage soit achevé.
 
L’important était qu’il flotte et qu’il puisse naviguer sur la Route de Tous les Périls, ce pourquoi le Capitaine s’amusait déjà à bricoler tout un tas de petites finitions au fur et à mesure qu’il glanait du matériel sur les autres épaves : toiles, cordages, artifices, pièces de bois ou de métal, rien n’échappait à son œil d’expert et aux razzia dont était capable le petit personnel de Raphaël.
 
Toutefois ce qui animait cette discussion nocturne n’avait que peu à voir avec l’ingénierie navale, rien même si ce n’était la petite pièce que Nova avait gribouillée dès qu’elle l’avait repérée sur les plans de l’ancien Moby Bus. Némo n’avait pas eu son mot à dire, et cette grande salle aux parois renforcées, idéalement située et cachée derrière l’ancienne cabine qui servait à présent de pièce à vivre, s’était transformé en coffre-fort.
Depuis, la rouquine gardait l’endroit comme un cerbère, travaillant, se reposant et vivant sans se soucier de la lumière du jour pour protéger le secret de sa précieuse et trop grande salle du trésor.
 
Trop grande mais surtout trop vide, et c’est bien ce qui l’incitait à autant presser Raphaël, Nova était soucieuse de la remplir. Clock Work était une grande étape de leur voyage, ils ne pouvaient pas repartir sans rien.
 
"Regarde ! Même Jack se fait un plaisir de ramener sa part ! N’est-ce pas Jack ?
- … mon dieu, mais quel exemple on donne à ce gosse. T’étais pas censé passer la journée avec la Sergente-Cheffe Cook pour qu’elle t’aide avec ta serre et tes plantes « réservoirs » pour l’eau potable ? Elle s’en faisait une joie quand on en a parlé au repas d’hier ?
- Hm… " hésitait le gamin, commençant à avoir le vertige à force de se tortiller, il n’était clairement pas à l’aise et plusieurs regards gênés vers la rousse eurent raison de la patience de Raphaël.
"Plaisir mon cul oui ! " rétorqua-t-il à sa navigatrice "C’est toi qui lui a demandé de faire la sale besogne quand je t'ai dit que j’arrêtais d’aller gratter dans le trésor d’Achab. On a assez pour nous, pour Némo, c’est lui-même qui a dit que ça lui suffirait !  Que ce n’était pas la peine d’irriter les marines, il doit être en train de peindre son pont –jamais il se repose- mais si tu veux je vais le chercher ! Peut-être même qu’il va nous proposer de plonger encore une fois avec cette épave, histoire de bien récupérer tout ce qui reste, qu’on a pas eu la décence de remonter, de bien racler les fonds marins pour ne pas laisser un berry traîner… Tu diras bonjour aux monstres marins au passage, moi je coule, j’ai déjà donné, je resterai à me dorer la pilule ici.
- Allez Raph’, fais pas ta mauvaise tête… Une deeeeeeeeeeeernière foooois… On va partir demain de toute façon !
- Tu me gaves."
 
Claquant la porte derrière lui, le vert enjamba les marches qui partaient de la cabine et remonta jusqu’au pont supérieur. Un peu plus et l’agacement aurait mué énervement. Il valait mieux qu’il se change les idées dehors.  Au clair de lune, bercé par le remous des vagues sur la coque de l’ancien sous-marin, il laissa son regard s’attarder sur les étoiles brillantes -elles guideraient bientôt sa route- puis se laissa captiver par le  crépitements incandescent d’un grand brasier flottant entre terre et mer.
 
Regroupés en demi-cercle, de grandes choppes à la main, les hommes de la légion faisaient la fête autour d’un feu de joie à la hauteur de leur équipage. Quelques locaux et quelques membres d’autres équipages survivants s’étaient joints à eux, débarrasser et nettoyer les côtes de l’archipel désolées par la bataille navale n’avait pas été une mince affaire. En retour les festivités n’étaient que plus grandes. Les carcasses de navire et les débris inutilisables avaient été dressés comme un grand bûcher qui chaque matin s’éteignait avec la fin des festivités et chaque soir était rallumé pour les reprendre. On honorait et on laissait s’envoler les morts parmi les étoiles au fur et à mesure qu’on les retrouvait ou qu’on les perdait. C’était beau et triste, c’était une célébration qui avait commencé dès la première nuit et que chacun rejoignait et quittait à sa guise.
 
Pour Raphaël, ce ne serait pas ce soir : Le roi Minos lui en avait déjà suffisamment fait baver la veille.
 
Il s’accouda au bastingage pour contempler l’horizon découpé par les reliefs de l’île engloutie. C’était des rires, de grandes embrassades, une grande beuverie. En voyant une marine humilier un pirates au bras de fer, d’autres chanter à gorge déployée en faisant démonstration d’une danse de West Blue, il ne put s’empêcher de sourire et de se sentir grisé par la scène. Conneries sur conneries s’enchaînaient, personne ne faisait vraiment attention à ce qu’il se passait chez son voisin et, dans une bonne entente forcée par les circonstances, les rivalités se transformaient en franche camaraderie.
 
"Et puis après tout, pourquoi pas… "
 
Une connerie de plus, une connerie de moins…
Quelques mains gantées apparurent sur le sable, se mirent à ramper sur leurs petits doigts de cuir, s’éloignant du chantier du Moby Bus pour se faufiler entre les festivaliers. Vêtues de leur robe de nuit, elles n’avaient pas les capacités et la polyvalence des Climat Gloves, mais elles se faisaient très discrètes et n'avaient pas leur pareil pour collecter tout ce qui passait entre leur doigt. Un tour de passe-passe plus tard et leur larcin tombait  des mains de Raphaël sur le pont du Moby Bus, tel était leur pouvoir.

"T'comptes encore gerber toute la nuit gamin ? Hrrrr Hrrr Hrrr"

Son masque de soudure relevée pour fumer une cigarette, Némo s'assit à ses côté en lui en proposant une.

"Je vois déjà qu'on ne va pas s'entendre…" lui répondit Raphaël, une alumette déjà enflammée à la main, ne préférant pas réagir à la remarque sur son état de la veille. Il n'y avait franchement rien à commenter, mieux, tout méritait d'être oublié dans un nuage de nicotine. Une inhalation et il envahit ses poumons, un expiration et c'était son cerveau. La paix. Et pendant ce temps là, un petit sac d'or était aparru dans son autre main, il le déposa sur le bastingage, sans un regard.
"Prendre la mer avec nous, vous êtes sûr ?... " préféra-t-il reprendre avec un air amusé " Pas que je crache sur votre hospitalité, mais j'imagine qu'après avoir été solitaire aussi longtemps, on s'habitue à une certaine forme de… silence ? … tranquillité ? Je suis pas sûr qu'on puisse dire de nous qu'on est « tranquilles »…
- C'bien le problème quand on est obsédé par un objectif. Ca rend fou, ça fait vivre, c'est puissant, mais quand on y est arrivé, on est plus sûr de rien gamin…
- Ce dont je suis sûr c'est que je le plains pas votre pote le Capitaine Achab, il se mettait bien ! Il nous met bien " quelques grosses pièces et un joyau victimes de prestidigitation se posèrent à côté du sac d'or.
"Bel enfoiré…
-Je signe pour vivre autant de choses que son trésor en raconte… Bon gros pirate, peut-être, mais putain d'explorateur.
- C'est pas peu dire." souffla Némo avec une pointe de nostalgie dans la voix "Le monde il le voulait. Il l'a eu, il y a goûté, il s'est jamais reposé.  J'ai pas réussi à suivre… Avant la solitude de cette quête qu'il m'a laissé en héritage, je l'avais lui. On avait un équipage, on avait des aventures à vivre et une histoire à écrire… Une route de jeunesse, se découvrir, apprendre, forger notre expérience. Et puis elle est arrivée, l'occasion de trouver la tranquillité, de franchir une étape, de construire autre chose. Il l'a pas voulu. Était-on si différent ? À chaque fois que je pense à lui, c'est cette question que je me pose.  Il m'a laissé… Ou bien était-ce moi…
-
- Désolé de t'emmerder avec mes histoires, c'est du passé…" s'excusa-t-il gêné en voyant Raphaël grimacer, un baîllement plus tard il reprit en s'époussetant et en commençant à enlever sa tenue de travail "La fatigue… Tout ça pour dire que je sais dans quoi je m'embarque, pourquoi je le fais et si je suis sûr de le vouloir, on aura tout le temps de le découvrir ! Je vais pas t'embêter plus… Bonne nuit. "

La grimace toujours aux lèvres, le vert attendit de voir l'ingénieur disparaître avant de libérer le hurlement de douleur qu'il réprimait. Par intérêt et par politesse, il ne s'était pas senti légitime d'interrompre l'histoire de Némo alors même que la Commodore Vasilieva se faisait un plaisir de jouer au chasse-taupes avec ses invocations.  

Il la voyait et elle l'avait vu, à plusieurs dizaines de mètres du Moby Bus, arracher une à une les mains qui rampaient dans la nuit et leur tordre nonchalamment les doigts. Se laissant retomber le dos contre le plancher, il rampa à son tour jusqu'à sa couchette pour se faire oublier, regrettant amèrement de ne pas s'être écouté.



***


"Tobias pense que le patron devrait arrêter de tuer des nakamas. Nous jamais rentrer à Pearl Harbor si plus de nakamas…"

Un peu plus loin sur la Route de Tous les Périls, avançant vers leur destination de retour sans se douter qu'ils avaient laissés autant de survivants après leur passage à Clock Work Island, l'équipage des Zip's Pirate vivaient leur soirée d'une toute autre manière.

Tonneaux d'alcools répandus et membres dézippés se côtoyaient par terre, une à une et coup après coup celui qui répandait ses molaires au milieu de tout ça, regrettait de ne pas avoir été envoyé par-dessus bord comme d'autres avant lui.

Aviné, le dos bossu et crispé de rage, son agresseur à la chevelure parfaitement rasée

"IL. A. RI. CET ENFOIRE S'EST MOQUE DE MOI. JE. L'AI. VU. " chaque phrase ponctuée d'un crochet ou d'un uppercut, Hololo "Tree-eyes" Gin le boss du rocher de Pearl Harbor et capitaine des Zip's Pirate faisait honneur à sa folie meutrière "RENDS TOI UTILE TOBIAS, FERME TA GUEULE ET APPORTE MOI CE PUTAIN DE BONNET DU DIABLE ! JE VAIS LUI MONTRER  CE QUE C'EST QUE DE SE FAIRE DEVORER UNE PARTIE DE SOI ! T'AS COMPRIS DEBILE ?! JE VAIS TE BOUFFER !"

Revenu victorieux, le sous-marin chargé de trésor dérobé à feu le Capitaine Achab, le pirate fort connu pour sa fière et imposante chevelure était également revenu allégé de cette dernière, victime d'un bonnet que la malchance et la malice avait déposé là. Pensant tous les explorateurs du Moby Bus et de la Marine morts dans les profondeurs, et n'étant pas encore prêt à une apparition publique il n'avait personne d'autres que son équipage sur lequel déverser sa frustration.

Seulement l'information circulait bien vite, et le quotidien mondial ne tarderait pas à faire une mise à jour de son portrait… Ses Nakamas ne le savaient pas encore, mais au fond ils priaient déjà d'être passé par-dessus bord avant que Gin ne tombe sur l'illustration de sa nouvelle prime.

Gin "Tree-eyes" Hololo
Capitaine des Zip’s Pirates


Spoiler:
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  • https://www.onepiece-requiem.net/t14957-raphael-andersen-je-suis-vierge-ascendant-lion
Un de nos canons de poursuite tire en l'air, vers les zigs qui se pointent à l'horizon en chantant leurs louanges fantasmées. Le boulet éclate en longue fusée de détresse éclairant d'un rouge prémonitoire le navire ennemi. Sur les hanches de la beauté du jour, un tatouage marqué "Présentation". Les gueules à bord hurlent si fort qu'on comprend à tous leur background. "On est l'équipage des Comte oubliés", suivis d'informations succinctes. Din Delight, le commerçant maudit, Siméon Cievoski, ou Ciekoski, qui serait un Duc parmi les Comtes, Azuma Tokaji dont on ne pige rien à ce qu'il hurle. C'est pas comme si quelqu'un allait y faire gaffe t'façon. Je plaque ma nouvelle poivrière sur le pont et vise. En contrebas, côté plage, ni les aventuriers, ni la Marine présente ne bronchent plus. Ca fait une semaine qu'ils assistent au même rituel. Je tourne la manivelle qui dégueule les débris à peine digérés du navire précédent. Ca mitraille partout. Le temps de faire le point, les tirs pulvérisent la proue, puis balayent tout ce qui habite la coquille de noix. Seconde recharge, juste pour finir de désosser le grand mât de l'épave qui avance sans aucune conviction vers le rivage. Certains des membres d'équipage ont survécu. Ca non plus, la Marine n'y fait plus gaffe. Trop de prisonniers. On leur donne le choix entre les travaux forcés ou se faire pousser des branchies là où l'ancienne cité a encore pied.

Bataille finie avant d'avoir commencé. Je range ma pétoire dans mon dos, regagne la plage et demande à un de mes gars de changer le score. Dix-sept. Le deuxième à débarquer de nuit. Ils sont plus rares. Plus cons aussi. Je m'écrase le derche autour du feu de camp et pioche dans le buffet à volonté de poisson grillé.

Ce qu'on redoute un peu tous, c'est le retour de Gin. La légion a eu la chance d'échapper à son massacre parce qu'il a pris Braff pour moi. Visiblement, il respectait mon combat et m'a même proposé de rejoindre Teach. Braff lui a répondu des trucs absurdes, mais très enthousiastes. Je crois qu'il s'est dit que j'étais plus débile qu'on le dit et qu'il me fallait forcément un temps de réflexion. Je lui dis pas, parce qu'il ne pigerait pas, mais la débilité de mon pilote a sans doute sauvé l'équipage.

Je demande la gnôle à Alma. Il n'a jamais été ravi d'être là, mais je pense que cette semaine en huis clos, à boire des coups, réparer des trucs, se sentir utile et au milieu de gens de tous poils qui collaborent, ça l'a un peu grandi malgré tout. J'ai veillé à le mettre à l'aise, moi aussi. L'Arch est immense, mais encore trop vide. Cela dit, pour un charpentier, c'est le paradis. Il a eu l'atelier qu'il voulait, le matos qu'il voulait, les heures de calme sans sa dulcinée qu'il voulait. Ils s'aiment au final, mais d'une drôle de manière. Comme l'idée d'héberger le personnel a vite germé, on a pris le temps de clouer des cabines sur un étage, avec un aménagement de bureaux pour la Marine. C'est étrange, de voir les uniformes passer leurs coups de biniou, taper leurs rapports et faire comme si on était dans une base de la Marine. Mais ça aussi, on s'y fait. De fait, elles ont dû pipeauter un peu pour que leur hiérarchie ne les considère pas comme traîtresses aux nations fédérées. L'appui du Cipher Pol a arrondi les angles et voilà que l'Arch est un navire de dépannage le temps de les emmener à l'île suivante. Les secours de la Mouette mettront trop de temps et leur rafiot - ce qu'il en reste - cèdera comme un homard au premier coup de couteau. La solution, c'est embarquer, me laisser les rennes, mais interdiction d'enfreindre la loi. C'était d'accord.

Je reviens.

Désertant la bouteille et les fêtards des lieux, je passe à côté d'uniformes blancs, de peaux de bête et de haillons pirates qui se marrent ensemble et dessinent une toile de fin du monde où les gens ne s'entretuent plus. C'est comme une guindaille après un match. L'armistice est illusoire et toute autant éphémère, mais ça fait du bien de ressentir, un instant, cette chaleur et le plaisir d'être ensemble, sans considérer les choix de chacun. Juste profiter des choses simples.

Mes gros petons se plantent à côté de Raph, en retrait, pris dans ses pensées. Le gars a ce côté poète torturé, mais en pas chiant. Je le vois souvent réfléchir, faire le point dans sa caboche. Comme d'hab, je prétexte le besoin de son feu pour allumer un cierge et tirer des bouffées en regardant le même ciel que lui. Je l'informe qu'on repart demain et que, en cas de souci technique, il sera le bienvenu à bord. Raph a bien pigé que je m'en foutais, du trésor. Me suis gavé en matos de récup et en armement des infortunées victimes de Gin. Avec ce qu'on a dans les cales, y a de quoi enfanter une flopée de bébé navires. Mais même tout ça, je m'en fous. Un soir, on a causé tous ensemble de ce qu'on voulait, ce qu'on aimait, comment on voyait l'avenir. Y a pas eu le jeu de la bouteille et c'est tant mieux, parce qu'on aurait du silence de honte à l'heure actuelle. Mais le "je n'ai jamais" a battu son plein dans la plus grosse soirée gerbe de la semaine. On en a appris des trucs, oublié bien plus encore. Entre le petit bonhomme et moi, y a taquinerie et respect. Ce soir, il y a bouffées de tabac, murmure de l'océan et conscience que c'est la fin de l'accalmie. Je dépose un papier sur le muret qui supporte ses coudes. Dessus, y a sa trombine, mais avec un montant barré à la main et majoré. Il vaut  LXXIV  patates. L'info lui décoche un sourire. Je le quitte sur un simple Ca fait cher le centimètre.

Je regagne le navire. L'équipage achemine déjà les débris du Présentation et quelques recrues parmi les oubliables se survendent pour embarquer, quitte à devenir révolutionnaires. Y en a un qui veut devenir Marine et on a beau lui expliquer que c'est pas un bâtiment du Gouvernement Mondial, il persiste. Quand en plus il apprend que je suis Roi, ça entretient son délire qu'on est dans l'endroit le plus légitime de la troisième voie. Faut dire que, de ce qu'on raconte, reste plus grand chose dans le sillage. Clockwork n'était qu'un aperçu de ce qui nous attend. Ca aussi, ça contribue à rendre la Marine à bord consciente des aubaines. Pour le reste, j'ai proposé à Némo de laisser une part de son butin aux locaux, pour qu'ils rebâtissent. Pour ma part, je recrute les volontaires. Ma générosité s'arrête là. Enfin, pas tout à fait.

Dans un couloir, je croise Danny, le poisson-lune. Ouais, ma prime pour avoir aidé à récupérer la cheffe des Mouettes. Je l'ai pas tué. Au moment d'en avoir le pouvoir, j'ai renoncé. Comme je lui ai dit, l'expédition avec la Marine m'a appris qu'on pouvait pardonner et j'ai décidé de commencer avec lui. Il a tué une amie, mais j'ai décimé tous ses potes. Je comprends sa haine, autant qu'il comprend la mienne. Du coup, lui aussi a eu le choix. Embarquer ou rejoindre les siens. Il a mis du temps à se décider. Son choix n'est pas fixé d'ailleurs. Mais c'était la première fois qu'un humain en capacité de lui nuire ne le faisait pas. C'est un sentimental, faut croire. Il est à bord, jusqu'à ce qu'il me trahisse ou que je revienne sur ma décision.

Mes pas me mènent jusqu'à ma cabine. En refermant la porte, je vois mon épée se déhancher encore un peu contre le meuble où je l'avais laissée.

Je suppose que ce n'est pas du tout ce que je crois.

Le gaz autour de l'arme en bonbon reprend couleur, gagne en densité et décante une silhouette féminine que je connais à présent sur le bout des doigts. Caramélie me regarde de son air coupable le plus faussement désolé. Le meitou au goût sucré est un sérieux concurrent. Je devrai le provoquer en duel un jour. Pour l'heure, elle me demande si je veux de l'intimité. Comme je ne comptais pas virer indécent, c'est inutile. Avec elle aussi, les choses ont changé. On a vécu une étrange semaine, on s'est charmés, mais on n'oublie pas qu'on reste ennemis. Opposants, du moins. J'ignore si elle feint son attachement et si je dois me méfier. J'ai pas les codes du mensonge. Mes intentions sont claires et ça doit la rassurer d'un côté. Pour un révo, j'ai vraiment pas grand chose à cacher. Du reste, j'ai eu le temps de lui expliquer que ma fonction de Roi n'était pas un titre pompeux que se donnent les dix milles Empereurs et Impératrices du monde. Ici, c'est un vrai titre de naissance, avec son royaume et tout. Caramélie fait partie de la haute. Malgré nos attitudes et cultures différentes, on s'est entendus sur le fait que le sang a une importance.

Je m'endors sans l'entendre s'évanouir. Le lendemain, pâteuse, goût de grillade et de tabac dans la tronche, empreinte de l'armure sur le dos. Le temps d'une toilette de tigre et me voilà sur le pont, à braver ce cagnard qui me toise comme s'il voulait me souhaiter bonne route. L'équipage s'affaire à reprendre le large. Formation convois, avec les navires cabossés dans notre dos comme une série de casseroles ficelées à un cabot. On salue les locaux, on lève l'ancre sans plus rien péter et vogue la galère. Prochaine destination: Dead End. Parait qu'on y officie des bastons de gladiateurs et que c'est géré par des salopards de la révo. Ca tombe bien, on a de quoi honorer quelques paris à bord.


Quand vient la fin de l'été, sur la plage
Il faut alors s'en aller
Les vacances ont duré
Emportant la tendresse
De nos soirées.

- Le grand Uzi

Hrp: Minos a utilisé la poivrière gagnée à Minoël. Merci à tous pour ce rp.
  • https://www.onepiece-requiem.net/t985-techniques-de-minos
  • https://www.onepiece-requiem.net/t956-minos-kahezaro-en-cours