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Un parrain pour les intrépides

Allez, les marmottes ! On se lève !

La voix portante de Clara s'entendit sur tout l'étage, sortant toute la petite troupe de leur sommeil réparateur. Et c'est dans un gémissement commun que chacun ouvrit les yeux, retrouvant la réalité qu'ils avaient quitté la veille. La rousse, plantée au milieu de la chambre que partageaient Peter et Ryan, arborait un grand sourire et une vivacité qui ferait presque douter de la fatigue qui l'accablait il y a quelques heures. Les autres, en revanche, étaient tous encore un peu dans le flou, prenant le temps de retrouver une vision claire pour se lever.

Difficile de leur en vouloir, d'ailleurs : après tout, cela faisait déjà quelques temps qu'ils n'avaient pas eu de nuit aussi confortable et appréciable que depuis la veille de leur départ de Luvneel. L'aventurier était certes utile, mais niveau ergonomie, on faisait mieux. Ils finirent cependant par chasser le brouillard qui obscurcissait leurs pensées et quittèrent un à un leur couche pour faire leurs affaires matinales.

Clara avait devancé la petite troupe et laissa les hommes à leurs occupations, rejoignant Kaito et Sarah qui prenaient déjà leur petit-déjeuner, levés depuis un certain temps maintenant. Un instant surprise, la rousse se contenta finalement d'une petite moue attristé de ne pas être la première debout et s'en alla rejoindre les cuisines où œuvraient déjà le couple tenancier de l'auberge et qu'elle vint aider avec plaisir.

Bien dormi ?

Dès l'instant où les trois marmottes rejoignirent la salle à manger, leur capitaine les aborda d'un sourire enjoué, les prenant au dépourvu. Ils hochèrent rapidement la tête, gênés, et filèrent rejoindre leur camarade pour préparer leur repas matinal. Pendant ce temps, la navigatrice, qui achevait de savourer son thé, regarda son ami d'un regard grave.

Tu aurais pu leur dire qu'il est presque midi, tout de même.

Kaito sourit de plus belle, arborant cette fois un air amusé.

Pourquoi donc ? Nous ne sommes pas des plus pressés. Et puis on ne peut leur en vouloir de profiter d'un tel sommeil après notre traversée. Je dois bien avouer ne pas avoir aussi bien dormi depuis un bon moment.

Sarah soupira.

Et dire que tu t'es levé avant moi … Bref. Tu ne m'as toujours pas dit comment on va s'organiser aujourd'hui.
J'y viens, j'y viens. Je veux juste que tout le monde soit là pour éviter de me répéter inutilement.

La seconde hocha simplement la tête, ne pouvant rien répondre à cela. Elle se contenta donc de regarder à travers la fenêtre proche le temps que le reste du groupe finisse de préparer son petit-déjeuner – du midi – et rejoigne l'attablée. Lorsque le brouhaha de discussion qui s'était lancé dans la cuisine fut enfin décalée dans la salle à manger, Kaito toussota un coup pour attirer l'attention et reprit la parole.

Bien. Comme prévu, aujourd'hui nous allons nous atteler à trouver un moyen d'acquérir un bateau. J'ai discuté un peu avec nos deux sympathiques logeurs et il s'avère qu'il y a un homme qui pourrait nous aider à cela.
Un homme ?

Peter se montra subitement intrigué, très imité par le reste du groupe. Seule Sarah restait impassible, haussant simplement un sourcil pour montrer son étonnement.

Il s'appelle Wallace Gambetta. De ce que j'en sais, il gère une entreprise d'armature qui a pour habitude de recruter les pirates qui passent dans le coin. Il pourrait nous être fort utile dans notre objectif.
C'est pas une entourloupe, j'espère ?

Tous se tournèrent vers Clara lorsque celle-ci fit mention de cela. Il n'était effectivement pas exclu que ce conseil amène finalement le groupe dans un guet-apens ou ce qui pouvait s'y apparenter. Sarah tint cependant à rapidement rétablir la vérité.

Ce n'est pas impossible, mais de ce que j'en ai vu, les boréens ne sont pas connues pour ce genre de choses. De toute façon, je ne doute pas que nous ayons les capacités de nous en sortir si le cas se présentait à nous.
Sarah dit vrai. Puis si cet homme est connue pour ce genre de choses, c'est qu'il ne doit pas être à son coup d'essai. Nulle doute qu'on obtiendra quelque chose d'intéressant en allant à sa rencontre.

La rousse croisa les bras, abandonnant temporairement le pain qu'elle allait engloutir.

D'accord, d'accord. Mais vous ne me retirerez pas l'idée que ça me paraît louche.
Bonne idée de rester sur tes gardes. Mais de toute façon, nous devons remplir nos obligations ici, alors pour cette fois, tu resteras à l'auberge avec Ryan et Oliver, ma chère Clara.

Sarah sourit en entendant ces mot, comprenant alors pourquoi Kaito les avait laissé dormir plus longtemps. Bien sûr, il y avait aussi Peter dans le lot, mais ce dernier lui paraissait un choix évident de la part de Kaito pour une première sortie. En attendant, la réaction du trio choisi pour rester à la corvée ne se fit pas prier.

Quoi ?! Mais je voulais bouger, moi !
Cela me convient. Je n'avais pas vraiment envie de composer avec le froid juste après cette bonne nuit de sommeil, de toute façon.
Moi je te fais confiance, Kaito !

Devant l'acceptation immédiate de ses deux camarades, Clara abandonna bien vite l'idée de s'opposer à cette organisation, n'ayant de toute façon pas vraiment de réelle préférence. Le kanokunien ne manqua cependant pas de la rassurer.

De toute manière, je compte bien faire tourner le groupe, chacun d'entre nous a son apport à faire autant dans nos objectifs que dans l'aide à apporter à cette auberge.
Bon. Si tu le dis.

Kaito sourit, satisfait. Il poursuivit ensuite la discussion plus tranquillement, lançant un sujet plus banale comme la météo pour que le groupe se détente et retrouve l'ambiance de tous les jours. Midi passée, le petit-déjeuner fit terminée et la petite troupe se divisa comme convenue, Kaito s'en allant avec Sarah et Peter tandis que Clara, Ryan et Oliver retournèrent auprès du couple d'aubergiste pour savoir ce dont ils avaient besoin …

[...]

Dehors, il faisait un froid plutôt acceptable pour une telle île. À croire même qu'il faisait trop chaud. Le trio fut tout de même bien heureux de pouvoir profiter des gants et des écharpes que leur prêtèrent leurs logeurs, certes pas adapté à leurs différentes morphologies ou à leur style, mais fort utile pour supporter la température extérieure. Heureusement d'ailleurs que le vent n'était pas trop fort et évitait de rendre l'atmosphère difficile à supporter pour eux.

Où va-t-on, du coup ?

Peter fut le premier à parler, brisant un silence installé depuis deux bonnes minutes.

La mamie m'a indiqué l'emplacement de son entreprise, ce n'est pas trop loin d'ici.
On devrait peut-être demander le chemin aux habitants, ça évitera que l'on perde du temps.
Bien vu.

D'un commun accord donc, le groupe se mit en marche, alpaguant rapidement le premier habitant qu'ils croisèrent pour leur indiquer la direction. Sans grande surprise, mais tout de même bien heureux de le découvrir, la jeune femme qu'ils avaient abordé leur indiqua sans soucis le chemin à prendre. Kaito l'avait bien compris : ce Wallace Gambetta n'était pas un gars inconnu dans le coin, bien au contraire.

Merci pour votre aide, madame.
C'est réciproque, voyons !

Kaito haussa un sourcil, interrogé. Que voulait-elle dire par là ? Cette femme lui parut soudainement bien étrange, mais Sarah le vit bien vite et se contenta de hocher la tête pour laisser l'habitante disposer avant d'indiquer aux deux gars de la suivre sans discuter, ce qu'ils firent.

Tu pourrais peut-être arrêter d'être étonné par l'hospitalité des gens, tout de même. Ça pourrait être mal vu.
Elle avait l'air de dire qu'on lui avait rendu service.

La navigatrice soupira longuement.

Peu importe. Tu as choisi qu'on vienne à Boréa, va falloir te faire à l'idée qu'ils ont une façon assez particulière de penser. Et puis, t'embêtes pas à comprendre, contentes-toi de les remercier, ça ira très bien.

Devant le sérieux de sa seconde, le kanokunien ne put que lâcher un rire amusé et une légère tape sur l'épaule.

Stresse pas voyons. Au pire je jouerai de mon sourire pour me rattraper. Mais merci pour ton conseil, j'y penserai la prochaine fois. Mais en attendant, en avant vers l'entreprise de ce Wallace !

Prenant un pas plus assuré, Kaito accéléra la cadence, suivant la direction indiquée par la passante sans attendre de savoir si ses deux amis l'avaient suivi dans la manœuvre – ce qu'ils firent, fort heureusement. Et c'est donc assez rapidement qu'ils parvinrent à leur destination, la repérant bien vite tant l'activité y battait son plein autour des nombreux bateaux disposés le long du quai. Quelques hangars étaient présents ici et là et devaient certainement être occupés, mais la plupart du chantier était en extérieur. Seul subsistait le siège, situé plus en retrait de la mer que la zone de travail, et rassemblant ce qui devait être le siège social dans les étages et les entrepôts au rez-de-chaussée. Rien qu'à la regarder, Kaito devinait qu'elle avait déjà pignon sur rue à Vallière, voire même à Boréa tout entière.

C'est Oliver qui serait heureux de voir ça.
En effet.

Les échanges furent courts et sans réels buts, mais ils permirent de se rappeler qu'ils étaient bien tous les trois présents, Sarah venant compléter la conversation avec un simple sourire. Le capitaine, fort de cette connaissance, se remit rapidement en marche, rejoignant le siège social par une grande court visiblement aménagé pour permettre le passage des visiteurs ou des clients. D'ailleurs, à l'autre bout les attendaient une grande porte, donnant directement sur une grande pièce servant visiblement d'accueil à l'entreprise. L'endroit était étonnamment vide à cette heure de la journée, mais cela n'empêcha pas Kaito de se diriger vers la demoiselle au comptoir qui semblait utiliser son temps à imaginer nombre d'histoires fantastiques. Elle se tourna cependant immédiatement vers le trio lorsqu'il se présenta à elle.

Bonjour et bienvenue à la Gambetta Corporation, que puis-je faire pour vous ?
Eh bien, nous aimerions voir Wall-

Sarah incendia le kanokunien du regard pour le rappeler une fois encore à l'ordre, le stoppant net dans sa question.

... Je disais donc, voir monsieur Gambetta si cela est possible.
Vous avez un rendez-vous ?
Non.
Alors, je regrette, mais ce sera impossible. Le président n'accepte pas d'entrevue en dehors de ses heures planifiées. Je peux néanmoins prendre vos disponibilités pour voir s'il y aurait moyen de le voir pour d'ici … trois jours je dirais à vue d’œil ?

Kaito écarquilla les yeux. Elle se fichait de lui, c'est ça ? Son sang commença doucement à lui monter à la tête, mais une fois encore, Sarah intervint rapidement.

Vous êtes certains que l'on ne puisse le voir en dehors de ses heures de rendez-vous ?
Malheureusement, le président a pour habitude de quitter l'entreprise en dehors de ses heures d'entrevues, aussi je ne puis vous dire où il se trouve actuellement. Cependant, je suppose que si vous tenez tant à le trouver, vous pouvez toujours tenter de fouiller la ville.

Le jeune homme aux cheveux d'argent soupira, retrouvant alors son calme.

Je vois … Merci pour votre aide, dans ce cas. Et bonne journée à vous.
Vous ne voulez pas prendre de rendez-vous, alors ? Les demandes affluent assez vite, alors vous risquez de devoir attendre encore plus longtemps !

Alors que le trio allait s'en aller, l'interrogation de la demoiselle fit se retourner le capitaine avec un large sourire.

Dans ce cas, mieux vaut pour nous qu'on le trouve rapidement.

Ce fut au tour de la secrétaire de soupirer. Visiblement, elle était familière avec ce genre de comportement. Elle se contenta donc de ranger son livre où elle devait noter les heures de rendez-vous de Wallace Gambetta et attrapa ensuite un petit papier.

Dites, pour nos besoins, j'aimerai savoir quel profession vous menez actuellement. C'est pour nos statistiques.

Une nouvelle fois, la petite troupe fut stoppée par les mots de la secrétaire. Une nouvelle fois, Kaito se retourna vers elle tout enjoué. Une nouvelle fois, il parla avec assurance.

Nous sommes des pirates.

Et sans attendre de réponse supplémentaire, il quitta finalement l'entreprise, suivi de près par Sarah et Peter. Maintenant, leur objectif avait changé. Maintenant, ils partaient en chasse de Wallace Gambetta !


Dernière édition par Kaito Yamamoto le Dim 18 Avr 2021 - 20:07, édité 1 fois
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Bon, comment va-t-on le trouver, ce fameux Wallace, du coup ?
Simple : on questionne les passants.

Sarah ne put s'empêcher de mettre sa main sur son visage. Kaito allait lui donner du fil à retordre.

Ce n'est pas aussi simple. Cela pourrait paraître suspect. Et puis qui sait, l'un d'eux pourrait nous demander une faveur en échange, ce qui nous embêterait grandement dans notre recherche.
Tu n'as pas tort. Tu as une idée, dans ce cas ?
Hmmm …

Sarah se plongea un court instant dans ses pensées, laissant le temps au capitaine d'observer un instant le chantier en contrebas. C'est que cela travaillait fort là-bas. Entre les énormes morceaux de bois récupérés à bout de bras pour les faire couper un peu plus loin, les grosses taules d'acier entassés dans des chariots déplacés à mains nus pour certains ou même les innombrables caisses aux contenus inconnus portés sans aucune autre aide que leurs muscles, le pirate constatait avec intérêt tout l'effort qui était fait pour faire vivre une telle machinerie. C'était pourtant bien loin de son idée de liberté qu'il cherchait à prôner.

On pourrait aller voir les bars non loin de l'entreprise dans un premier temps. Ensuite, selon ce qu'on pourra nous dire, on s'orientera sur une zone spécifique de la ville.

Le kanokunien fut soudainement soutiré de ses pensées par la voix de sa seconde, le forçant à prendre un temps d'arrêt pour se concentrer sur ce que lui dit sa navigatrice.

Cela me convient. Peter ?
Également, j'ai pas d'autre option viable en tête actuellement autre que celle que tu as proposé. On aurait pu essayer de parler à un des employés de l'entreprise, mais si la secrétaire elle-même ne sait pas ce qu'il en est …
En effet. Ou alors c'est volontaire de sa part. Dans tous les cas, on risque plus d'y perdre notre temps qu'autre chose.
Dans ce cas, c'est tout vu.

Le trio s'accorda d'un mouvement de tête mutuel et se remit en marche, s'en retournant vers l'artère la plus proche de l'entreprise pour y repérer les bars qui s'y trouvaient. Fort heureusement, ce n'était visiblement pas l'endroit le plus vivant de la ville, mais ils repérèrent trois bâtiments s'apparentant au lieu de beuverie qu'ils cherchaient. L'un d'entre eux semblait malheureusement avoir mis la clé sous la porte tandis qu'un second qui indiquait être fermé pour rénovations. Au final, une seule possibilité s'offrit à Kaito et ses amis, d'autant que celui-ci semblait plutôt animé en cette heure de la journée.

Sans se concerter, ils y pénétrèrent sans hésitation, se retrouvant face à une joyeuse ambiance. D'un côté, il y avait les buveurs, en train de discuter, s'amuser et pour deux-trois d'entre eux se mettre quelques pains sous les regard amusés de leurs amis. De l'autre côté, des familles et des groupes d'amis étaient attablés, profitant d'un bon repas en faisant visiblement fi de l'ambiance du bar, probablement habitué à cela. Enfin, Kaito remarqua aisément que nulle enfant ne se trouvaient là, du moins aucun qui ne soit en âge de comprendre ce qu'il se passait autour d'eux. Finalement, le kanokunien réalisa bien vite qu'ils étaient bien les seuls étrangers dans le bâtiment, et que quelques regards leur étaient adressés, mais il ne s'y intéressa guère, se contentant de rejoindre le comptoir où les accueillirent rapidement le barman.

Bien l'bonjour, étrangers ! Qu'est-ce que j'vous sers ?
Bonjour. On aimerait savoir si …

Alors que Kaito, qui avait évidemment pris les devants, pensait se faire de nouveau stopper par Sarah, ce fut Peter qui agit le premier, plaçant instinctivement sa main devant la bouche de son capitaine.

On prendra euh … Trois cocktails Boréa, s'il vous plaît.
J'vous fais ça dans la minute !

Le barman sourit avant de s'éclipser, se dirigeant vers un couple venant d'arriver à l'autre bout du comptoir. Pendant ce temps, le trio se posa sur les tabourets à leur disposition.

Désolé, je croyais qu'il fallait se montrer un peu plus … Comment dire … Discret ?

Kaito ne put s'empêcher de rire un coup.

Eh bien, au moins on évite le risque d'être viré d'ici avant même d'avoir pu profité d'une bonne boisson. D'ailleurs, c'est quoi, ce cocktail Boréa ?
Aucune idée. Je l'ai juste vu à l'entrée, je me suis dit que ça vous intriguerait.
Rah lala …

Le soupir de la navigatrice se fit entendre très facilement malgré le brouhaha ambiant, mais le jeune homme aux cheveux d'argent devina facilement qu'elle le fit plus par habitude que par sincérité. Après tout, elle aussi avait une certaine curiosité pour ce genre de choses, alors nulle doute qu'elle approuvait la proposition de Peter. En parlant de cela d'ailleurs, voilà que le barman revint avec trois verres remplis qu'il tendit lorsque Kaito posa les quelques piécettes suffisantes à payer la collation, bien peu comparé à la jolie somme que l'équipage avait économisé pour partir à l'aventure. L'important n'était cependant pas là.

Barman ?
Oui, que puis-je pour vous ?

L'homme au comptoir, qui était sur le point de partir, se retourna aussitôt vers Kaito avec un grand sourire.

Au fait, nous aurions une question à vous poser.
Je vous écoute.
En fait, il se trouve que nous somme à la recherche de Wallace Gambetta et …
Oh, ce bon vieux Wally !

Dès l'entente du nom du chef d'entreprise, le barman eut un grand sourire qui se dessina sur son visage et il ne put se retenir de prononcer son nom à haute voix, attirant une nouvelle fois des regards indiscrets vers le trio.

Oui, voilà. Je disais donc : nous sommes à sa recherche et nous aimerions savoir si vous aviez des informations à son sujet pour nous y aider.

L'homme, un bon cinquantenaire, fit soudain les yeux de merlan frit  avant d'éclater de rire, attirant cette fois tous les yeux sur les Intrépides. Ce ne fut cependant que de courte durée et l'animation reprit son cours normal l'instant d'après.

C'est clairement pas la première fois qu'on vient m'voir pour ce genre de choses, vous savez. Wally est du genre à avoir la bougeotte, faut l'dire, au grand dam de ses clients.
C'est embêtant.
En effet. Cependant, vous avez frappé au bon bar, ça fait un p'tit moment que j'connais l'bougre et à force, j'peux vous l'dire parce que vous avez l'air réglos, mais il aime bien s'promener du côté des faubourgs, à l'est d'la ville. Pas sûr qu'il y soit, mais c'vous qui voyez.
Vous nous aidez beaucoup, dis donc.

Le barman rit à gorge déployée.

Pour sûr ! Vous d'vez avoir vos raisons d'vouloir l'trouver, et pis t'façon, je dois bien avouer qu'les quartiers est sont pas les plus sûrs. Certes, les hérauts veillent, mais soyez sur vos gardes, jeunots.
On le sera, évidemment.

L'homme hocha la tête avec un léger sourire avant de s'en aller sur le regard méfiant de Kaito. De son point de vue, quelque chose le dérangeait. Cet personne avait été étonnamment trop amicale envers eux, et leur avait fourni une très bonne info pour les aider dans leur enquête. C'était presque trop facile. Il n'en fit cependant pas part à ses deux amis, se contentant de boire la boisson qui lui avait servi, un étrange mélange d'alcool fort et de chocolat chaud passant étrangement bien. Le cerveau désormais bien stimulée, le trio quitta ensuite le bar de nouveau sous l'observation de quelques occupants des lieux, certains plus insistants que d'autres. Dès qu'ils furent dehors, les trois « pirates » s'arrêtèrent et se fixèrent l'un les autres.

Dites, c'est moi ou l'ambiance est devenue très étrange dès que tu as commencé à parler avec le barman, capitaine ?
Je t'ai déjà dit de … Bon, pas grave. Et en effet, oui, moi aussi j'ai ressenti. Même lui n'avait pas l'air tout à fait honnête. Il va falloir être sur nos gardes. Vous avez pris vos armes, j'espère ?
J'allais laisser la mienne à l'auberge avant de voir que tu avais pris ton katana, Kaito.
J'ai laissé le pistolet mais je n'en ai guère besoin, je pense.

Le kanokunien se gratta l'arrière du crâne lorsque sa seconde fit mention de son arme, tout juste dissimulé sous sa tenue. Il est vrai que son yukata lui permettait ce genre de choses, mais il n'était malheureusement pas un expert en dissimulation, encore plus vis-à-vis de Sarah. Il était d'ailleurs peu étonné de voir qu'il n'avait même pas vu qu'elle portait sa rapière sur la droite. Au final, seul Peter qui se battait à mains nues était le moins suspect du lot.

Je comprends mieux pourquoi tu n'avais pas mentionné l'idée de trouver l'un de ces hérauts.

La navigatrice arbora un regard condescendant à Kaito, poussant ce dernier à se gratter la tête, instinctivement.

Je te retourne la remarque. Bref, on a été plutôt chanceux de pas se faire prendre par l'un d'eux pour le moment, même si je suppose qu'ils seraient plus enclin à nous rappeler à l'ordre dans un premier temps. Après tout, nous n'avons croisé personne qui ait semblé vraiment choqué par ce que nous portions, alors ça devrait aller. On devrait éviter de croiser un de ces hérauts, malgré tout.
Hmpf … Ok. De toute façon, on a pas de raison de s'attirer d'ennuis, alors …
Cela me va. Du coup, on se dirige vers l'est de la ville, c'est ça ?
Yep ! Le barman nous a donné un indice, autant le suivre.

Peter se contenta de hocher la tête, approuvant la réponse de son capitaine, et le trio se remit en route. Ils ne croisèrent guère beaucoup de monde, la plupart étant très probablement en train de travailler, mais tout au long du trajet, Kaito sentit que quelque chose n'allait pas. À vrai dire, depuis qu'ils avaient quitté le bar, son tracas vis-à-vis de leur « indic » n'avait pas disparu. Au contraire, elle s'était renforcé. Sarah l'avait pourtant bien rabâché à propos de l'hospitalité des Boréens, mais rien n'y faisait : le kanokunien ne cessait de se montrer plus méfiant à chaque minute qui passait.

Finalement, le groupe atteignit sans mal l'est de la ville, un endroit clairement moins chic que les artères principales ou les rues proches des quais, mais on était bien loin d'un bidonville à la Luvneelpraad. Disons que l'endroit n'avait rien de réellement attrayant bien que le niveau de vie y soit visiblement pas si mauvais, comme un quartier de retraités, en somme. Bref, toujours était-il qu'avec la météo pas forcément des plus clémentes et le froid toujours mordant comme depuis leur arrivée sur l'île, Kaito et ses amis ne se sentirent pas vraiment sereins en arrivant sur place.

Je me demande si le barman n'aurait pas essayé de nous mener sur une fausse piste …
Et c'est seulement maintenant que tu te poses la question ?
De toute façon, on n'avait pas d'autre piste, si ?
En effet, Mais on a peut-être pas pris le temps d'en trouver d'autres … En tout cas, j'ai bien l'impression qu'on n'aura guère l'occasion d'y réfléchir plus longtemps.
Je me disais aussi …

Alors qu'ils s'avançaient dans l'une des ruelles qui se présentaient à eux, voilà que trois hommes leur barrèrent la route, montrant de grands sourires carnassiers. Ils furent très vite rejoints par trois autres à l'arrière qui encerclèrent ainsi le trio.

Nous y voilà donc …
Malheureusement, mon intuition était bonne, on était suivis depuis le bar. Il faut croire que le barman n'était pas aussi recommandable qu'on pouvait l'espérer.
Depuis le bar ?
Yep.

Lâchant quelques rires mais sans prononcer quelconque mot, les six hommes commencèrent à resserrer leur étau sur les Intrépides qui se lancèrent alors des regards.

Bon. Je vous laisse les trois devant nous, je m'occupe de ceux à l'arrière. Ils n'ont pas l'air d'être une grosse menace pour nous.
Cela me va. Au pire, on viendra t'aider après.
De même.

La voix peu rassuré de Peter ne manqua d'être notifié par Kaito.

Faites-en ce que vous voulez, de toute manière, on est dans une position de défense actuellement.
Ok.

L'idée était claire pour le timonier : pas forcé de les abattre. Il fallait seulement pouvoir se débarrasser de ses opposants, dont la discussion du trio ne manqua pas de les énerver.

Tu vas pas te foutre de notre gueule longtemps, toi !

L'un d'eux, plus remonté que les autres, quitta sa position et s'élança aussitôt vers Kaito, armé d'un couteau plutôt aiguisé. Manque de chance pour lui, la distance entre lui et le kanokunien fut assez grande pour lui permettre d'attraper son katana et de le sortir à temps pour bloquer l'attaque d'un rapide mouvement vers le haut, frappant l'arme de son attaquant qui s'en trouva déstabilisé et se trouvant alors obligé de reculer pour échapper à la portée de la lame de Kaito qui s'abattit juste devant dans la continuité du mouvement.

Hmpf …
Je ne vais pas vous sous-estimer très longtemps, tu dis ? Je crois bien qu'il va falloir revoir ta pensée, malheureusement.
Petit impertinent. De toute façon, nous sommes trois contre toi, tu aurais dû être plus prudent.

L'homme claqua alors des doigts, invitant ses deux collègues à le rejoindre dans la bataille, ce qu'il firent même si visiblement, obéir à un idéal ne semblait pas leur plaire. Ils s'élancèrent ainsi à trois sur Kaito, couteaux en avant. Ce dernier les fixa d'un air dépité avant de sauter d'un pas en arrière, plaçant alors sa lame en arrière comme s'il préparait un coup.

Attention, ça va aller très vite.
Hein ?!

Le kanokunien inspira un grand coup et lança sa Frappe Delta, fonçant vers ses ennemis avant de relever rapidement sa lame pour la redescendre à la quasi perpendiculaire la seconde suivante avant d'infliger un dernier coup à l'horizontal, touchant au niveau du coccyx de ses adversaires. Si l'attaque n'eut rien de dévastatrice, les trois adversaires furent touchées, l'un au niveau du ventre et du torse, l'autre au visage et en bas de son buste, le dernier au même endroit que le premier mais sur l'autre flanc. Aussitôt, la douleur les transperça et chacun lâchèrent lamentablement leur couteau, criant à la rage. Kaito, qui chassait le sang de sa lame en la secouant un petit coup avant d'attraper une petite serviette dans sa poche pour enlever les dernières traces, les fixa durement.

Vous avez l'air malins, maintenant.

L'un d'eux allait répondre, mais la douleur le stoppa net, le poussant à reculer avec ses camarades. La victoire avait été acquise de ce côté, un peu trop facilement au goût de Kaito malheureusement. Il se disait que cela cachait sûrement autre chose. À son grand plaisir, le plus détermine des trois parvint à prendre la parole malgré la douleur.

Vous ne perdez rien pour attendre, on va très vite revenir avec les autres gars !
Et on ne vous attendra pas.
Pfeuh … bon allez les gars, on se taille !

L'homme, qui cracha un glaire de sang, éleva la voix pour se faire entendre des trois autres occupés avec Sarah et Peter, mais aucune réponse ne vint, et les yeux du malfrat s'écarquillèrent soudainement, suscitant l'intérêt de Kaito qui se tourna vers ses compagnons, constatant avec peu de surprise qu'ils s'en étaient tirés sans soucis. D'un côté, un des bandits étaient parsemés de nombreuses coupures, infligés par la navigatrice sans nulle doute, de l'autre, l'homme était à terre, recrachant son repas après ce qui devait certainement être une frappe bien senti dans l'estomac de ce dernier par Peter. Le troisième, quant à lui, disparaissait déjà derrière une maison, ayant visiblement pris ses jambes à son cou.

Vous êtes toujours sûrs de vouloir nous pourchasser ?
Grrr … Profitez donc de votre fierté, elle ne tiendra pas longtemps, je peux vous l'assurer.

L'homme finit par s'en aller, suivi par les deux autres soutenant leur ventre pour bloquer certainement la douleur. Ne restait donc plus que le trio ainsi que les deux malfrats défaits par Sarah et Peter. L'un d'eux était inconscient, un peu trop amoché par la demoiselle, mais l'autre était encore parfaitement conscient et à sa plus grand malheur trop épuisé pour tenter d'échapper aux Intrépides. Kaito s'avança donc vers lui et chassa son couteau tombé non loin avant de le regarder dans les blancs des yeux.

Bien, j'aimerai que tu me dises combien risque encore de venir.
Tu crois vraiment que je vais te le dire ?
Mauvaise réponse.

En guise d'accompagnement, le kanokunien lui infligea un crochet du droit au visage comme le timonier lui avait déjà montré plusieurs fois. Certes pas aussi bien maîtrisé et puissant, cela eut le mérite de bien secouer le bandit.

Combien vont encore venir ?
Pffr, tu n'auras aucune réponse de ma part, mon con.

Kaito soupira. De toute évidence, il allait falloir forcer les choses. À son grand dam, le temps leur était compté, alors le jeune homme aux cheveux argentés décida d'écourter cela, notamment aussi en voyant les regards désolé de Sarah et Peter qui ne semblaient pas vraiment partisans de l'idée. Il infligea donc à son tour un coup de poing au ventre, prenant le temps de viser là où cela lui paraissait le plus sensible, et laissa ainsi l'homme tomber au sol pour se tordre de douleur en vomissant une nouvelle fois ses tripes.

Bon, allons-y, on a même pas fini de regarder si notre homme était par ici, au final.
Tu penses encore qu'il pourrait se trouver ici ?
Qui sait ? Ces gars n'avaient pas l'air très organisés, celui qui menait visiblement leur groupe n'avait même pas la confiance totale de celui-ci, alors je doute que ça ait été prévu à l'avance. Possible qu'on ait rencontré des membres de gang, Sarah m'en avait parlé.
J'ai simplement dit qu'il y avait des rumeurs à ce sujet.
Eh bien dans ce cas, la rumeur semble s'avérer. En tout cas, je laisse le doute aux informations de ce barman. De toute façon, s'ils sont tous du même acabit, on devrait pouvoir s'occuper d'eux sans soucis.
Si tu le dis.

Kaito lança un sourire amusé en direction de sa seconde avant de se mettre en marche, rangeant son katana en le mettant cette fois en évidence pour ne plus perdre de temps à l'attraper. Les événements venaient de prendre une toute nouvelle tournure, malencontreusement pour les Intrépides. Néanmoins, le kanokunien le sentait : il y avait encore un détail qui lui échappait dans cette histoire, et il espérait bien parvenir à comprendre ce qu'il en retournait réellement …
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Comme convenu donc, ils reprirent leurs recherches dans la zone, se tenant tout de même prêts à cueillir la moindre embuscade. Kaito avait fait le malin juste avant, mais il n'était pas né de la dernière pluie : il y avait de bonnes chances que certains tentent de les avoir avec des pistolet. Et sur ce point, même le plus faible des bandits pouvait parvenir à avoir une personne de son niveau, et encore plus de celui de ses deux amis. Mieux valait se montrer des plus prudents.

Au fait, on fait comment si ce Wallace Gambetta se trouve dans un bâtiment ? On risque fortement de ne pas le voir, si ?
Bien vu. Après, le barman nous a bien spécifié qu'il aimait se promener dans le coin, alors on peut supposer qu'il n'ira pas se cloîtrer en intérieur.

Peter hocha la tête, d'accord avec cette hypothèse. Sarah probablement, mais une autre pensée traversa son esprit.

Maintenant que j'y pense, cela ne vous paraît pas bizarre qu'il vienne par ici pour se promener alors que le quartier n'est pas sûr ?

Le capitaine se tourna soudainement vers sa seconde avec un air choqué.

... J'imagine qu'il est assez fort pour venir ici sans craindre d'être attaqué ? Puis s'il vit ici, il y a sûrement moins de chances d'être pris pour cible.
Possible. Restons sur nos gardes.

Kaito ne répondit pas, mais il était d'accord avec ce rappel. Il redoubla dès lors de vigilance, avançant d'un pas prudent à travers les petites rues de l'endroit. Dans le même temps néanmoins, il continuait de réfléchir à tout cela. Il se doutait bien que le critère « étranger » qui leur collait à la pot avait dû jouer dans la balance, mais il se disait toujours qu'il y avait autre chose. Pour que ces gens les suivent depuis le bar, c'est qu'ils devaient avoir une raison particulière. Était-ce parce qu'ils avaient entendu le barman mentionner Wallace Gambetta et avaient compris que le trio était à sa recherche ?

Dans ce cas, qu'est-ce qui pouvait bien les lier à ce dernier pour qu'ils décident d'agir ? Impossible d'en être certain. Ils pouvaient très bien lui être hostile et penser que les Intrépides savaient des choses sur cet homme, ou au contraire être en vérité à sa solde et s'occuperaient d'éliminer « discrètement » ce qu'ils jugeraient comme une menace pour eux. À moins qu'ils profitent simplement de sa renommée et parvenaient à piéger leurs proies en servant de ce bar. Beaucoup d'hypothèses, aucune réponse évidente dans l'immédiat, ce qui mit le kanokunien dans un état de frustration qui ne l'aidait pas à chasser cette désagréable impression qu'il avait depuis la sortie de ce bar.

Kaito ?

La voix suave de Sarah le sortit soudainement de son étrange torpeur, le rappelant à la réalité pour constater qu'ils arrivaient à la sortie de la ville.

Oui ?
On fait demi-tour ? On a repéré aucune trace de Wallace. On ferait mieux de revenir vers le centre-ville, ça dissuadera ceux qui veulent nous attraper.
En effet. Allons retrouver les trois autres, on leur fera part de nos informations.
Euh …

Alors que la navigatrice et le capitaine allaient se mettre d'accord pour partir, la voix roque de Peter les firent se tourner vers lui, constatant qu'il ne les avaient pas interpellé par hasard. Non loin de là, quelques ombres se profilaient derrière les maisons, se manifestant dès qu'ils comprirent que le timonier avait fait part de leur présence. Kaito ne manqua pas de repérer le gars qu'il avait attaqué un peu plus tôt, mais celui-ci se trouvait cette fois entouré d'une vingtaine de gars armés, soit de couteaux, soit de pistolets. À vue d’œil, le kanokunien comptait cinq armes à feu, mais il ne pouvait en être certain. De toute manière, il fut plus vite attiré par l'homme au centre du groupe. Contrairement à ses compères, il possédait un sabre et paraissait plus dangereux que ses collègues.

Le gars au milieu, il va falloir s'en méfier. Je le sens pas.
J'imagine qu'on te le laisse ?
C'est pas comme tout à l'heure ou quand on était à Luvneel, malheureusement, surtout avec les vingt gars qui le suivent. Dès que ça sera possible, je m'en occuperai, mais faites en sorte de l'éviter. Je dirais qu'il a ton niveau, Sarah.
Je vois. Sinon, comment fait-on avec les habitants du coin ? Cette fois on est bien à découvert.

Dès qu'elle mentionna ce point, Kaito lui indiqua une des fenêtres, dont l'un des rideaux finissait d'être tiré.

Je crois bien qu'on n'aura pas à s'en soucier. Dès que le groupe est sorti de l'ombre, les gens ont commencé à fermer leurs rideaux. Ils doivent avoir l'habitude de cela, et j'imagine qu'ils préfèrent encore ne pas intervenir pour préserver leur bien commun, s'ils sont tant à cheval avec le respect et la collectivité que tu me l'as raconté.
C'est une bien triste constatation, mais il faut bien avouer que cela nous arrange ?
Encore faut-il s'occuper d'eux …
Ne traînons pas dans ce cas.

Sur ces mots, Kaito sortit son katana et le pointa en direction de leurs opposants, imité par Sarah avec sa rapière.

J'ignore ce qui vous pousse à vous prendre à nous, mais je ne vous laisserai pas l'occasion de partir à vos fins.
Oh, enfin quelqu'un qui ne se met pas à pleurer quand il nous voit tous débarquer, je sens que ça va être intéressant.

L'homme au sabre, qui venait de prendre la parole, claqua des doigts et l'ensemble du groupe, l'ancien adversaire du kanokunien exclu et des cinq-six armés de pistolets, s'élancèrent dans la direction du trio, cherchant à leur faire la peau. Dans cette situation, le capitaine des Intrépides aurait adoré avoir appris à maîtriser des attaques pour en toucher un maximum en une seule fois. À son grand dam, il allait devoir se contenter de les avoir plus ou moins un par un.

On fonce dans le tas ou bien ?
Non. Leurs pistolets sont un danger trop important pour être ignoré. Reculons et accueillons nos ennemis comme il se doit. À moins qu'ils ne soient prêts à tirer sur leurs propres collègues, je ne pense que nous aurons à craindre d'autre chose que la masse qui se présente à nous.
Compris.

Comme convenu, les trois amis reculèrent, donnant l'impression de fuir dans un premier temps. Ils trouvèrent cependant bien vite une derrière un pâté de maison et s'y engouffrèrent, obligeant leurs poursuivant à réduire le nombre à prendre les devants. Suffisant pour permettre à Kaito, Sarah et Peter de leur faire face plus équitablement. Les premiers échanges se firent et très vite, les trois premiers ennemis furent à terre, abattus par des coups d'épées bien sentis au ventre ou au visage, ou un uppercut bien violent dans le menton. Une première victoire dans cet affrontement qui fit instinctivement pousser les trois suivants à reculer avant de finalement se lancer à l'assaut, pour finalement finir à leur tour à terre, vaincus de la même manière. Au grand étonnement de Kaito, ils n'avaient vraiment pas le niveau et c'en était à se demander s'ils savaient vraiment se battre. Pris d'un élan de confiance, le kanokunien s'élança ainsi vers le trio ennemi suivant, très vite stoppé par un lancer de couteau qui vint érafler sa joue droite pour lui laisser une fine coupure.

Hmpf, j'ai été un peu gourmand sur ce coup.

Par instinct, il esquissa alors un mouvement de retrait, laissant ses adversaires avancer vers lui en toute confiance. Quelque chose perturba cependant le capitaine pirate : ils étaient bien plus confiant qu'ils ne devraient l'être. Qu'est-ce qui pouvait bien booster autant leur confian-...

Ah. Attention derrière !

Tout juste eut-il finit que Sarah esquiva de peu un coup de couteau manquant de finir dans son cou. Elle répondit aussitôt à l'attaque par quelques coups de rapière qui mit rapidement son assaillant au tapis, mais elle constata bien vite qu'il était suivi de près par une dizaine d'autres.

On est mal, Kaito.
Je constate ça. On va changer de stratégie.
La fuite ?
En effet. Mais pour cela, il nous faut nous occuper de ceux-là. Hmm, si vous pouviez retenir les nouveaux arrivants une petite minute, cela devrait me suffire pour avoir ceux-là.

La navigatrice et le timonier hochèrent simplement la tête avant de se tourner vers la dizaine d'ennemis surprises, laissant les neuf initiaux à leur capitaine – enfin, disons huit, vu l'un d'eux semblait avoir pris la fuite après son lancer de couteau. Cela semblait une situation désespérée, mais dans une telle situation, Kaito savait qu'il allait devoir y mettre l'effort.

Bon, allez, vous m'obligez à me montrer sérieux.

Le sabreur ferma les yeux et soupira puis inspira fort, gonflant ses muscles par la même occasion. Ses adversaires pensèrent alors tenir l'occasion de l'avoir et deux lancèrent leurs couteaux tandis que les trois devant commencèrent à s'avancer pour l'attaquer. Le kanokunien choisit ce moment pour rouvrir ses yeux et passa aussitôt à l'offensive, agitant rapidement son katana pour frapper les deux projectiles le visant. À toute vitesse, il prit de court l'homme au centre qu'il vint trancher d'un grand geste vertical vers le haut. Sans s'arrêter, le capitaine pirate abattit ensuite celui sur sa droite en redescendant la lame sur son flanc, touchant bras et poignets d'amours avec violence.

Kaito avança ensuite d'un pas, esquivant de peu le couteau que le dernier tenta de lui planter, et pivota alors sur lui-même, tranchant alors le bas du dos de cet homme qui ne manqua pas de tomber au sol, pris de court par la vitesse de cet étranger. Trois étaient maintenant à terre, et deux avaient eu la bêtise de croire qu'ils l'auraient en lançant leur arme. Il n'en restait donc plus que trois à battre, et ceux-ci paraissaient décontenancés par l'assaut que venaient de subir leurs collègues. Une pensée sembla néanmoins les ramener à la réalité car ils se reprirent assez vite et s'élancèrent l'un après l'autre vers le jeune homme aux cheveux argentées, tentant visiblement de l'avoir par la surprise.

C'est pas mal vu, mais peu original.

Il fit la moue en les voyant agir ainsi, mais conserva son sérieux et reprit son élan, plaçant son katana en avant pour les recevoir. Le premier tenta bien de l'attendre, mais le capitaine se contenta de répéter le même contre qu'avec l'autre gars tout à l'heure, parvenant à le déstabiliser au point de le pousser à reculer, prenant au dépourvu celui derrière lui qui en fit de même avec le troisième. Ainsi ils se gênèrent mutuellement, laissant à Kaito l'occasion de les envoyer au tapis d'un violent coup de pied sur le ventre du premier pour bousculer le trio.

Sarah, Peter, la voie est libre !

Le capitaine se tourna vers ses deux compagnons pour savoir ce qu'il en était pour eux et constater qu'ils parvenaient à maintenir l'assaut arrière suffisamment pour les empêcher de venir l'embêter lui. Deux étaient même à terre, bloquant le chemin et la possibilité d'une percée rapide. Ils abandonnèrent bien vite leur poste quand le kanokunien fit son annonce et ensemble, ils quittèrent la ruelle pour se diriger vers la sortie de la ville, sur les ordres du capitaine.

Feu !

Cependant, dès qu'ils se trouvèrent à découvert, les cinq pistolets fusèrent sur la demande de celui qui devait être leur chef, les balles passant très près des Intrépides au point de toucher Peter sur le flanc gauche.

Argh !
Peter !
Hmpf, ça devrait aller, ça n'a fait qu'effleurer, mais je le sens bien tout de même.
Ne force plus, dans tous les cas.

Kaito, légèrement inquiet pour son ami, accorda très vite un regard mauvais vers le groupe des pistolets, leur faisant comprendre qu'ils allaient le regretter. Une chose que ne manqua pas de remarquer Sarah, une fois de plus.

On ferait mieux de s'enfuir, Kaito.
En effet. Partez devant, je vais m'occuper de ceux-là.
On a pas le temps pour ça !
Vu la tête qu'ils viennent de tirer, ils pourront pas tirer tout de suite, j'aurai largement le temps de m'occuper d'eux.
Dans ce cas, je viens t'aider !

Le capitaine vint taper sur l'épaule de sa navigatrice.

Non, Peter ne pourra pas s'occuper seul de nos poursuivants, il faut que tu restes avec lui au cas où.

La jeune femme se tut un court instant, comme réfléchissant.

Alors je me charge au moins de retenir ceux qui sont dans la ruelle. Peter devrait pouvoir m'aider. Cela te convient ainsi … Capitaine ?
Hmpf … D'accord, je vous fais confiance sur ce coup.
Confiance réciproque.

Le timonier hocha la tête pour accompagner la réponse de son amie et les deux se retournèrent vers la ruelle d'où arrivaient leurs assaillants tandis que le capitaine s'élança sans tarder vers ces cinq hommes et leur chef. Le sabreur put constater que les trois gars qui avaient lancé leur couteau avaient rejoint celui resté en retrait pour visiblement laisser les autres s'occuper du reste. De sacrés lâches, du point de vue de Kaito. Celui-ci, justement, approchait dangereusement des tireurs qui commencèrent à paniquer en voyant que le jeune homme arrivait plus vite que prévu sur eux. Heureusement pour eux, le kanokunien fut stoppé dans sa course par la grosse menace du groupe, les deux lames venant s'entrechoquer avec force.

Décidément, j'ai tiré le gros lot. Laissez-le moi, les gars, ça faisait longtemps que je ne m'étais pas trouvé d'adversaire à ma taille.
Hmpf.

Kaito était quelque peu remonté, alors il n'avait pas vraiment envie de répondre à son adversaire, mais il avait bien compris ce qu'il en retournait : l'homme qui lui faisait face avait décidé de se battre en un contre un dans les règles de l'art, à sa grande surprise. Il prévoyait peut-être des surprises, mais au vu du regard de défi qu'il lui lança, le capitaine pirate devina qu'il était sincère. Par respect, il recula donc et fixa alors cet homme menaçant. Comme il s'en doutait, ce sabreur n'était pas à son niveau, et le vaincre ne serait pas une grande difficulté, mais Kaito préférait éviter les mauvaises surprises.

Il inspira donc avant de s'élancer une nouvelle fois encore sur cet ennemi, tentant de le frapper à l'abdomen en l'attaquant par le flanc gauche. Un assaut vite repéré et arrêté à temps puis repoussé avec effort, permettant au kanokunien de reculer pour éviter une contre-attaque. Quelques échanges se poursuivirent ainsi dans un sens comme dans l'autre, mais Kaito sentit très vite qu'il n'y mettait pas la même intensité. Là où son adversaire mettait toute sa force pour repousser l'assaut, lui se contentait d'un simple mouvement pour accompagner le coup et limiter la dépense d'énergie. Une petite minute ainsi passé, et l'homme commençait déjà à montrer des signes d'épuisement. Il tentait pourtant de se donner à fond et de surprendre le sabreur étranger à Boréa, mais rien n'y faisait. S'il tenait bien plus facilement la comparaison que ses collègues, le capitaine pirate lui restait supérieur.

Tu ferais mieux d'essayer de m'entourlouper, tu y gagnerais au change.
Que tu dis. Mais je dois avouer que tu mérites que je donne le meilleur de moi-même.

Le malfrat décida de redoubler d'efforts et parvint à asséner des coups plus forts qu'avant, mais toujours rien qui ne puisse réellement inquiéter Kaito. Il fut bien touché sur son bras droit au premier coup de la montée en puissance de son adversaire, pris par surprise par la vitesse de l'attaque, mais ceci passé, le repousser ne demandait pas des efforts surhumains. Et petit à petit, le kanokunien sentit que son adversaire s'épuisait, avait forcé bien trop vite et en subissait maintenant le contre-coup. De son côté, avec le froid et les deux affrontements d'avant – sans compter sa blessure –, le capitaine pirate commençait également à sentir ses efforts partir, mais il en avait encore parfaitement assez pour en finir avec tout ce merdier.

Bon, eh bien ce fut sympathique, mais malheureusement, je n'ai pas beaucoup plus de temps à vous accorder.
Quoi ?!

Dans sa fatigue, il sembla que l'homme ne comprit pas ce que lui dit Kaito, mais celui-ci ne s'en inquiéta guère, se concentrant un petit instant en profitant de l'occasion laissé par son adversaire pour lui placer sa Coup Croix en tranchant de gauche à droite puis inversement à grande vitesse, formant ainsi une belle croix rouge au milieu de son torse. Des dégâts non négligeables, qui firent aussitôt crier l'homme de douleur. Son état physique ne l'aidant pas, la douleur ne tarda pas à supporter sa limite supportable et il tomba au sol, inconscient.

...

L'homme que Kaito avait vaincu plus tôt, imité par les cinq tireurs restés en arrière pour le combat ainsi que les trois lâches fixèrent leur chef avec de grands yeux avant de glousser mutuellement, le bruit se faisant presque entendre par le sabreur. Ce dernier leur lança alors le même regard mauvais qu'avant l'affrontement.

Vous êtes les suivants.

Les neuf hommes gloussèrent de nouveau, se lancèrent des regards affolés avant de prendre rapidement la fuite, laissant leur supérieur à la mort. Le capitaine pirate soupira puis se tourna vers Sarah et Peter. Il put très vite constater que la demoiselle avait fait un bon ménage – au prix de quelques coupures peu graves ici et là et des gouttes de sueur – et que les derniers encore debout avaient déjà commencé à détaler en voyant le chef se faire vaincre. Les Intrépides pouvaient souffler, la victoire était leur … Du moins, c'est ce qu'ils pensaient, car alors que Kaito allait pour rejoindre ses deux compagnons, un bruit de sifflet survint non loin, suivi au loin de plusieurs ombres en train de courir.

Hmpf, j'ai bien l'impression que quelqu'un a prévenu les autorités, on ferait mieux de partir rapidement.
Pourquoi donc ? On a fait que se défendre, que je sache.
Peut-être, mais on est des étrangers pour eux, et on a actuellement un gars gravement blessé et plusieurs au sol, qui crois-tu qu'ils vont accuser ?
Pas faux. Je te fais confiance, capitaine.
De même. J'aurai espéré qu'on ait le temps de s'installer avant d'en arriver là, mais le destin n'est visiblement pas de notre côté.

Sarah soupira longuement.

On fait quoi du coup, pour Wallace Gambetta, pour les autres ?
Pour le moment, on se contente de quitter la ville. On devrait bien trouver un coin paumé où se cacher le temps que la situation se calme. La bonne nouvelle est qu'ils ne savent pas qui nous sommes, la mauvaise est qu'effectivement, les trois autres risquent de vouloir nous chercher, et cela pourrait faire comprendre aux autorités que nous sommes derrière tout ça. Mais on avisera plus tard de cela.
Ok, ok.

Le trio s'étant mise une nouvelle fois d'accord sur les paroles de son capitaine, il se mit en route, partant de Lavallière pour s'enfoncer dans les terres de Boréa, espérant éviter d'être attrapé par les hérauts et possiblement la marine qui risquait d'intervenir. À ce stade, il était impossible pour Kaito et ses amis de savoir combien de temps il leur faudrait se tenir loin de la ville, mais une chose était certaine : la situation était catastrophique. Et le pire dans tout cela, c'était que le kanokunien sentait encore au fond de lui que quelque chose clochait …
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Marcher comme il le faisait à découvert ne rassurait guère Kaito, mais heureusement pour le trio, très vite, une petite forêt de conifères se présenta à eux, leur permettant de se tenir caché des regards lancés depuis Lavallière. Ils purent ainsi entamer un rythme plus tranquille, prenant le temps de se frotter pour éviter de se laisser prendre par le froid. La douleur que Peter et Sarah subissaient ne les aidaient cependant pas à supporter aisément la situation. Le capitaine, quant à lui, parvenait à occulter sans trop de mal sa coupure à la joue, bien que la fatigue l'accable petit à petit. Lui qui espérait pouvoir marcher quelques heures, il comprit bien vite que ce n'était pas vraiment une bonne idée pour eux.

Cet endroit devrait nous abriter un petit moment, je ne pense pas qu'ils auront l'idée de venir là pour nous trouver en sachant qu'ils ne doivent même pas encore savoir que nous existons.
C'est risqué. La ville n'est vraiment pas loin …
Je sais, mais votre état et la météo ne nous permettra pas de tenir assez longtemps pour maintenir la bonne distance, d'autant qu'il y a toujours le risque des bêtes sauvages du coin. Au moins ici, on devrait pouvoir éviter d'en croiser, je ne pense pas qu'ils s'approcheront si près de la civilisation.
Juste.
De toute façon, il est préférable pour nous de s'arrêter un peu pour reprendre de nos forces et laisser nos blessures se reposer.
Hmpf, bien d'accord …

Le timonier s’immisça dans la discussion, mais sa voix fit rapidement comprendre à ses deux amis que sa blessure le gênait plus que prévu. Voilà d'ailleurs qu'il ne tarda pas à s'arrêter pour reprendre son souffle. Il ne saignait plus vraiment, très certainement parce que le froid avait bloqué son sang de couler en abondance, mais son état était quelque peu inquiétant. Kaito commença donc à observer autour de lui et finit par repérer une petite bicoque à moitié en ruines – probablement une maison de bûcheron – qu'il indiqua à ses deux compagnons.

Allons nous poser là-bas.
Je te suis.

Peter hocha de son côté la tête pour approuver l'idée et suivit son capitaine et sa seconde jusqu'à la cachette de fortune pour s'y poser, constatant que la bâtisse ne les protégeait que très peu du froid qui dominait à l'extérieur. Ils n'avaient en plus rien pour leur permettre d'allumer un feu dans le semblant de cheminée qui se trouvait là, autant dire qu'il ne s'éterniseraient pas dans cet endroit. Cela permit néanmoins au timonier de se poser et de soupirer longuement pour laisser sortir la pression qui semblait lui lier le ventre depuis un moment.

Arf, il était temps de souffler.
En effet. Mais n'hésite pas à bouger un peu par moments, il ne faudrait pas te refroidir trop vite.
Compris.

Kaito le regarda s'agiter légèrement pour se mettre plus à l'aise, puis il se tourna vers Sarah pour voir ce qu'il en était de son côté. À la voir s'installer contre un des murs en soufflant à grandes respiration, le kanokunien devina qu'elle était la plus exténuée du groupe. Visiblement, elle avait donné plus qu'elle ne le pensait pour occuper les gars tout à l'heure. Son capitaine lui posa une main sur l'épaule.

Reposes-toi un coup, tu risques de t'épuiser encore plus si tu restes éveillée.
On pourrait nous attaquer entre-temps.
Raison de plus de se reposer. Ne t'inquiètes pas, je vais surveiller les environs, je vous réveillerai s'il le faut.
Et toi alors, tu vas pas te reposer ?

Kaito sourit.

J'ai largement de quoi tenir la route. Et puis vous n'êtes pas vraiment en état, tous les deux, pour faire quoique ce soit, alors à choisir, mieux vaut que ça soit moi qui surveille.
Hmpf, mon corps est malheureusement d'accord avec toi, Kaito.

Le kanokunien sourit de plus belle. Visiblement, sa navigatrice n'avait déjà plus la motivation à l'appeler capitaine comme lors de l'affrontement, preuve une fois encore qu'elle était bien épuisé. Et justement, elle ne manqua pas de se mettre rapidement à somnoler, suivi de près par Peter qui devait visiblement apprécier sa position malgré le froid et la douleur.

Le jeune homme aux cheveux argentés les regarda une bonne minute avant de s'étirer puis de jeter quelques regards à l'extérieur, sans rien apercevoir de suspect. Seul le silence régnait autour d'eux, même les animaux qui devaient se terrer dans la zone semblaient être devenus muets. Le sabreur soupira longuement puis partit se poster dans un coin de l'unique pièce de la bicoque, offrant une vue sur l'extérieur depuis la seule fenêtre en état des lieux et qui lui offrait une bonne vision sur la zone aux alentours.

C'est bien calme … C'en serait presque reposant.

Histoire de passer le temps, Kaito commença à parler un peu tout seul à voix basse, afin de ne pas réveiller ses deux amis, commentant à intervalles réguliers ce qu'il pouvait observer ou ressentir. Une bonne demie-heure passa ainsi sans que rien ne vienne perturber le calme ambiant. Le kanokunien n'en était guère rassuré, la sensation étrange qui le parcourait depuis le bar continuant de le hanter. Il tenta bien de soupirer en se disant que c'était la pression qui n'était pas encore parti de son esprit, en vain. Il soupira donc plus longuement et se tourna finalement vers Sarah et Peter, qui dormaient comme ils pouvaient.

S'ils étaient plutôt agités dans les premières minutes, ils se reposaient désormais plus calmement. Le kanokunien se sentit triste à l'idée qu'il aurait à les réveiller d'ici une autre demie-heure environ – à son avis – pour les forcer à bouger un peu et chasser au maximum le froid. Lui-même sentait déjà que des engelures se manifestaient lentement mais sûrement au niveau de sa plaie et que le reste du corps ne manquerait pas de suivre malgré les gants prêtés par le couple d'aubergistes. Il commença donc à bouger et à se frotter un peu pour se réchauffer comme il pouvait, minimisant ses mouvements pour ne pas faire trop de bruits … De toute façon, il n'eut guère à le faire bien longtemps, car soudain, le bruit d'un chargement d'arme se fit entendre et le temps qu'il se retourne, un homme bien emmitouflé dans ses vêtements le braquait d'un air menaçant.

On ne bouge plus, mon gars. Réveille tes amis, et surtout, pas de gestes brusques, j'ai la gâchette facile.

Kaito gloussa fort. Comment cet homme était-il parvenu à le surprendre si facilement ? Il avait pourtant veillé à faire le guet du mieux possible, tandis que la fine couche de neige présente sur le sol aurait dû trahir sa présence. Le jeune homme aux cheveux argentés était incrédule, mais plus encore, il savait qu'il n'avait aucune chance de faire face à la longue carabine qui pointait sur lui. Soupirant de dépit, il se tourna vers ses deux camarades dormant et siffla le plus fort possible, les sortant aussitôt de leur réveil.

Oh Kaito, tu pourrais nous réveiller plus genti-....

Alors que Peter allait faire savoir son mécontentement sur cette méthode de réveil, voilà que son regard repéra l'homme tenant son capitaine en joue et se braqua, pris au dépourvu. Instinctivement, il se releva à toute vitesse, imité par Sarah qui n'avait pas lâché un mot mais dont les yeux écarquillés trahissait son inquiétude, et il voulut s'avancer avec elle, mais à cet instant, un second homme déboula dans la pièce, lui aussi armé d'une belle carabine visiblement chargée qu'il pointa alors vers les deux blessés.

Je vous conseille de coopérer, messieurs, mademoiselle. Vous ne voudriez pas que votre chef finisse ses jours ici même, perdu au milieu de la cambrousse de Boréa.
... Notre chef ?

Le regard se fit plus surpris encore de la part de la navigatrice. Kaito, lui aussi, était étonné. Il était étonnant de savoir qu'ils semblaient savoir qu'il était considéré comme le supérieur de ce groupe. Il voulut en faire la remarque, mais avant même d'avoir pu sortir un mot, l'arme de l'inconnu se fit plus menaçante encore.

Vous allez nous suivre bien sagement, et surtout pas une parole ou un geste brusque, compris ?

Dans un tel contexte, même aux portes de la mort, le kanokunien aurait tenté l'impossible, estimant que ces hommes profitaient un peu trop de la menace qu'ils représentaient, mais un regard vers ses deux amis lui fit aussitôt reconsidérer la question. En y pensant, s'ils étaient parvenus à l'approcher sans se faire remarquer, pourquoi n'avait-il pas été abattu tout de suite ? Quel mystère se cachait derrière cette apparition soudaine ? Était-ce seulement les hommes qui devaient se trouver à leur poursuite après leur altercation en ville ? La question n'obtint malheureusement de réponse dans l'immédiat, mais le jeune homme se dit que cela touchait à sa pernicieuse sensation désagréable. Il décida donc d'obéir pour cette fois, se contentant d'une moue contrariée.

Au grand étonnement, une fois encore, du trio, les deux hommes se contentèrent de les tenir en joue, les invitant à rejoindre ce qui s'apparentait à un traîneau bien qu'aucun d'eux n'en connaisse assez sur les transports de Boréa pour réellement identifier le véhicule dans lequel ils montèrent. Dans tous les cas, celui-ci se trouva tiré par deux rennes – ça par contre, les trois pouvaient l'identifier sans trop de mal – qui les emmenèrent sur les coups de fouet d'un cocher qui attendait là le retour de ses collègues – ou clients, difficile à dire – vers Lavallière. Le trajet se passa dans un malaisant silence durant lequel les deux inconnus fixèrent continuellement le trio avec les armes toujours dirigés vers eux, les canons venant frôler les gorges de Peter et Sarah comme s'ils se doutaient que Kaito ne tenterait rien avec ses deux amis en danger.

Finalement, à la grande surprise du jeune homme, le traîneau ne s'arrêta guère au niveau de l'endroit où avait eu lieu l'affrontement plus tôt, mais contourna quelques pâtés de maison pour s'arrêter près d'une autre entrée de la ville, très proche de la grande entreprise où ils étaient passés tous les trois plus tôt dans la journée. Ils furent débarqués à cet endroit avec leurs deux geôliers et sur l'ordre de ces derniers, le petit groupe progressa rapidement jusqu'à un passage annexe à l'arrière du grand bâtiment, les emmenant directement au cœur du siège social. Et c'est de plus en plus incrédules que les trois Intrépides montèrent les marches pendant trois à quatre bonnes minutes pour finalement s'arrêter devant une grande porte, les deux inconnus leur indiquant de rentrer dans la pièce avant de reculer légèrement, se mettant en position pour bloquer le couloir qu'ils venaient de traverser.

Euh … On rentre ?
On a pas trop le choix, Peter.
Beh, je croyais que tu comptais improviser si une mauvaise situation dans le genre se présentait. Je suis sûr que tu serais capable de les battre malgré ton état.
Là n'est pas la question. On nous as pas emmené jusqu'ici sans raison, ça cache forcément quelque chose d'intéressant ou tout du moins intriguant. Alors autant voir ce qu'il en retourne, ensuite j'improviserai s'il le faut.

Le timonier se contenta de hocher la tête, voyant dans l'assurance de son capitaine et ami une assurance de leur survie. Sarah, elle, semblait de l'avis de Kaito et se contenta d'approuver, suivant le mouvement pour que le trio pénètre ensemble dans la grande pièce – un office de chef d'entreprise des plus clichés avec une grande baie vitrée offrant la vue sur le paysage en contrebas et surtout des bibliothèques remplies à ras bord de livres divers et variés – pour faire face à l'unique bureau et sa grande chaise en cuir inoccupé.

D'abord perplexe, le kanokunien entendit alors le bruit de la grande porte derrière eux s'ouvrir une nouvelle fois et un homme à la carrure imposante apparut alors, habillé chiquement et dont les cheveux et la barbe rouge ne manquèrent pas d'attirer l'attention. L'homme, tout sourire, s'avança vers le trio et tendit une main amicale vers Kaito, l'invitant à la serrer respectueusement – ce qu'il fit, un peu pris au dépourvu.

Enchanté de vous rencontrer, je suis Wallace Gambetta. Merci d'avoir coopéré, j'espère que mes hommes de mains n'ont pas été trop rustres avec vous.
Hmm, j'ai déjà vu meilleur accueil.

Le capitaine répondit presque instinctivement, quelque peu décontenancé et réalisant encore quelque peu la situation. Il prit un temps pour y penser et réalisa enfin que face à lui se tenait l'homme qu'ils étaient parti chercher à l'origine, et que les deux hommes qui les avaient braqués depuis tout à l'heure se trouvaient être à sa solde. D'un seul coup, ce fut comme si tout paraissait clair pour lui. Enfin, presque clair, mais dès cet instant, son étrange sensation se dissipa et il se détendit, retrouvant aussitôt son calme implacable.

Alors comme ça, vous vous êtes joués de nous ?

Wallace avisa Kaito et arbora un large rictus à la fois amusé et intrigué.

Hmm, eh bien la situation a quelque peu échappé à mon contrôle à un moment, à mon grand dam.

Le kanokunien se mit à rire, sous les regards perdus de Sarah et Peter. Finalement, il se tourna vers eux et leur offrit son meilleur clin d’œil, n'aidant malheureusement pas à leur faire comprendre ce qu'il en retournait. Le chef d'entreprise ne manqua cependant pas d'y remédier.

Je pense qu'il serait plus judicieux de dire que vous avez réussi mon test, bien que ce ne soit pas tellement vrai.
Les bandits, hein …

Wallace hocha la tête positivement.

Je pense que vous l'avez compris à présent, mais il est bon de posséder tous les éléments de cette petite affaire. Si vous êtes venus ici plus tôt dans la journée, c'est évidemment pour me rencontrer car on vous a certainement dit que je recrute des pirates pour qu'ils travaillent temporairement pour moi, mais vous vous doutez bien que si c'était si simple de rejoindre mon entreprise, alors cela ferait bien longtemps que celle-ci aurait fait faillite ou aurait été détruite.
Logique, en effet.

Kaito répondit à la volée, ne cherchant pas à tergiverser. Les détails concernant les conséquences de ce recrutement de pirates ne l'intéressait guère, mais il avait bien compris en se rappelant le chantier plus bas que Wallace ne pouvait guère se permettre de prendre n'importe qui à la volée. Il y avait certainement des règles … Des conditions.

C'est pour ça que j'ai mis en place un petit test pour permettre de déterminer qui sont les pirates qui souhaitent que je les recrute. Une fois identifiés par ma secrétaire, je suis aussitôt prévenu et mes deux hommes de main attitrés partent mettre leurs compétences à l'épreuve.
Et le barman ?

Le chef d'entreprise sourit, amusé.

C'est un très bon ami à moi, il m'aide dans ce petit test notamment. La totalité des commerces de la rue adjacente sont évidemment dans le coup, bien que leur seul mission soit principalement de rediriger les hommes « cherchant Wallace Gambetta » vers des coins un peu reculé de la ville pour que mes hommes puissent faire leur travail plus facilement.
Cela explique que l'on ait croisé peu de monde dans ce quartier …
Plus ou moins, les gus qui nous ont attaqué semblent plus en être la cause.

Wallace Gambetta opina du chef.

Ton capitaine a raison. En fait, depuis quelques semaines, un petit gang de rues s'est créé dans ce coin de la ville et ils avaient visiblement senti le filon de mon test, alors dès qu'ils en avaient l'occasion, il s'attaquaient à ceux qu'ils pouvaient en nombre pour s'accaparer leurs richesses ou qui sait, en faire des esclaves.
Attaquaient ?
Oui, nous pensions que les hérauts les avaient finalement maté grâce à nos indications, mais il semblerait qu'au moins quelques-uns aient subsisté.
Je vois. Pourquoi ne pas être intervenus dans ce cas, si vos hommes étaient à notre suite ?
Je pense que tu connais déjà  la réponse, jeune homme.

Kaito se gratta la tête. Maintenant qu'il avait compris tout ce qu'il en retournait, cette réponse lui paraissait assez évidente, surtout vis-à-vis des timings.

J'imagine que vous n'étiez même pas encore au courant de la situation concernant ces bandits et que vos hommes de main n'ont pas ordre à intervenir sauf cas extrême ?
Exact, bien que l'inaction de mes hommes soient plus dû au fait que même à deux, ils auraient pu avoir beaucoup de mal à gérer tout ce groupe. D'après le rapport qu'ils m'ont transmis après votre fuite de Lavallière, ils ont choisi de ne pas intervenir car ils ont jugé ne pas en avoir besoin. Ils pensaient, d'après leurs dires, entrer en contact avec vous pour vous aider à couvrir votre fuite mais vous avez été plus rapides.
Hmpf …

Le trio, le kanokunien plus encore, comprit qu'il était passé à peu de choses de s'éviter de tenter la mort à s'enfoncer dans les terres de Boréa sans objectif ou protection particulière.

Malheureusement pour vous, il n'était pas difficile de retrouver vos traces, on devine facilement que vous êtes parfaitement étrangers à cette île … Au moins cela a permis à mes hommes de vous retrouver rapidement une fois leur rapport transmis.
C'est bête.

Que dire de plus ? Kaito se contentait de répliquer instinctivement aux explications de Wallace pour lui montrer qu'il suivait toujours. À côté, Sarah et Peter restaient silencieusement, mais il n'était pas difficile de comprendre que cela leur rappelait leurs douleurs et surtout ravivait la sensation de froid que leurs engelures continuaient de leur infliger très légèrement, le temps que la chaleur achève de les imprégner.

En tout cas, j'ai été surpris d'apprendre que vous avez pu vous défaire de ces hommes par vous-mêmes, vous êtes plutôt forts ! C'est d'ailleurs justement ce qui fait que vous êtes actuellement présents ici.
Pour nous féliciter ?
Pas seulement. Bien que fâcheux, je dois bien avouer que votre affrontement est révélateur de votre potentiel combatif, aussi je vous annonce que vous avez réussi mon test haut la main !

Le kanokunien cligna des yeux, prenant le temps de prendre conscience des mots de son interlocuteur.

Nous allons pouvoir travailler pour vous en échange de votre aide pour nous développer ?
En effet, mais j'aurai quelque chose en plus à vous proposer.
Quelque chose en plus ?

La curiosité de Kaito ne manqua pas d'être titillée à cette annonce.

Comme je viens de le dire implicitement, votre force a attiré mon attention. J'aimerai vous proposer de vous employer comme « mercenaire » à mon compte, en plus des petits boulots que je pourrai vous fournir normalement.

Wallace ne manqua pas d'insister sur le côté mercenaire avec ses doigts.

Je ne puis vous en dire plus tant que vous n'aurez pas accepté la proposition, secret confidentiel oblige, mais il s'avère que certaines de mes affaires nécessitent parfois une intervention musclée que je ne puis apporter à chaque fois. Sachez évidemment que vous n'êtes pas les premiers à qui je fais une telle proposition, ou même les derniers, mais que vous pourriez être amenés à mettre la main sur ce que cherchez en venant ici bien plus vite que vous ne l'imaginiez.
C'est bon à savoir. Et cela concerne tout mon équipage ?

L'homme aux cheveux rouges sourit, plus amusé que jamais.

Plutôt perspicace, comme question. Comme vous l'avez sûrement compris, je ne m'adresse qu'à vous seul, le capitaine. Je ne vous empêcherai guère d'embarquer vos hommes dans les missions que je pourrai vous confier, mais vous seul sera considéré comme mon exécutant.
Je vois. Cela me paraît réglo.

Kaito se tourna vers Sarah et Peter, qui semblaient visiblement attendre que ce dernier viennent demander leur avis, et ces derniers ne manquèrent pas de réagir rapidement en comprenant que c'était le cas.

Pour moi aussi, cela me paraît honnête. La décision t'appartient cependant, Kaito. Pour ma part, je m'y plierai quelle qu'elle soit.
De même. Je te fais confiance, capitaine, je te l'ai déjà dit.
Et tu sais que tu peux tout à fait proposer un tout autre avis si le cœur t'en dit, Peter. Mais merci pour ça.

Le capitaine pirate revint sur Wallace.

Dois-je conclure à cela que c'est un oui ?
... En effet.
Dans ce cas, c'est parfait ! Je vous recontacterai très rapidement pour faire signer les contrats d'emploi et nous reparlerons à cette occasion de ce qui vous attend.
Si vous pouviez en préparer trois de plus pour nos amis qui n'ont pu nous suivre aujourd'hui, ça serait avec plaisir.

Wallace arbora un large sourire satisfait.

Évidemment. Oh, et tant que j'y pense : ne vous inquiétez guère pour votre situation, nous avons déjà prévenus les hérauts de ce qu'il en était, vous êtes lavés de toute soupçon.

Kaito ne put s'empêcher de hausser un sourcil, perplexe.

Et ils savent que nous sommes des pirates ?
Aucunement. Ils savent que j'emploie des pirates, mais ils ne connaissent rien de mon test. Donc je peux supposer sans trop de soucis que vous ne risquez pas de voir débarquer les autorités de sitôt, pour le moment. De toute façon, vous êtes maintenant sous ma responsabilité – ou plutôt celle de l'entreprise – et vous êtes donc sous ma protection.
Je vois. C'est rassurant.
En effet. Bien, vous pouvez disposer et retrouver vos amis maintenant, et si vous avez des questions à me faire parvenir, adressez-vous à ma secrétaire.
Compris.

Sur ce dernier mot d'approbation, le kanokunien salua solennellement son désormais patron et s'en alla sans demander son reste, suivi de près par Sarah et Peter. À la sortie, ils recroisèrent les deux hommes qui les fixèrent d'un air méfiant mais en restèrent simplement là, laissant le trio descendre les escaliers jusqu'au rez-de-chaussée pour y croiser la fameuse dame de l'accueil. Kaito ne put se retenir de fixer celle-ci d'un air ronchon, se sentant trahi par cette personne, mais continua rapidement sa marche pour quitter le bâtiment.

Ce n'est qu'une fois à l'extérieur que les trois membres des Intrépides libres purent enfin laisser sortir tout leur stress. Cet après-midi était passé à toute vitesse et la nuit ne montrait même pas encore de signe de présence. L'adrénaline, lui aussi, redescendait rapidement et bientôt revint les douleurs pour la navigatrice et le timonier ainsi que les sensations de chacun pour tous. D'un commun accord, ils choisirent de presser le pas pour retourner à l'auberge et faire part des événements à leurs trois amis restés en retrait. Clara sera sûrement attristée d'apprendre qu'elle a raté une occasion de prouver sa force, mais le plus important, c'est que chacun d'eux s'inquiétera très certainement de l'état du capitaine et ses deux compagnons.

Dans tous les cas, à l'issue de ces retrouvailles, tous prendrait conscience que leur situation avait désormais évolué : ils venaient de se trouver un travail pour pouvoir alimenter leur futur fortune et surtout, d'accomplir la première étape dans la préparation pour partir à l'aventure sur la fameuse Grand Line. Maintenant, il était temps de découvrir ce que le destin leur avait réservé pour qu'ils puissent parvenir à leurs objectifs, de découvrir  … les futures aventures des Intrépides Libres.
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