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La mort au trousseau [PV RAGNAR]



Quand un gars puissant à décidé de vous retrouver et de vous faire la peau, c'est souvent le moment de numéroter vos abattis. Quand en plus ce type s'appelle Bambana, mieux vaut se terrer dans un trou de souris, et ne jamais en ressortir avant d'être sur qu'un autre que vous n'a pas offenser un peu plus la terreur de North Blue. Cela faisait une semaine qu'elle avait été dépêchée sur l'île de Hinu Town par Anton, un révolutionnaire véreux qui aurait vendu père et mère pour un peu plus de crédit dans sa communauté. Pas qu'il était idéaliste le type, juste qu'il manquait de ressource, de talent et de courage pour faire autre chose que suivre le mouvement, et s'imposer sur plus petit que lui comme tout les bons tyrans de notre univers.

Et quand on fait une offre qu'on ne peut pas refuser à ce genre d'homme, on arrive souvent à ses fins. Bambana l'avait comprit depuis longtemps, et formait ses petites mains à reconnaître l'odeur des traîtres en puissance, et encore plus des pleutres de première catégorie. Tyran mais faible et docile avec les puissants. Sacré mélange...

- Hinu Town M'sieurs, mais s'il vous plait, m'frappez plus ! Qu'il avait dit, facilement, mais il avait fallut quelques mandales de plus pour être sûr. L'idée, c'était pas d'attraper le plus puissant des révolutionnaires, ni celui qui avait demandé à ce qu'on vole le Don. Non, l'idée était de faire payer le prix du sang, une vie pour une vie, dans la plus pure tradition des gangsters. Et Canaille avait plus de sang sur les mains que de piercings aux oreilles. Elle et Jacob, avait été prit pour cible, et elle ne pouvait rien y faire, la menace était en marche pour l'écraser.

Cela faisait des mois qu'elle était sur Hinu Town, à la poursuite d'une chimère pensait-elle. Elle cherchait en vain un bout d'cailloux. Franchement ? Elle aurait préféré se battre contre l'amiral en chef, si cela aurait pu lui éviter une journée de plus dans cet enfer de grain d'ocre. Le sable vous tenaillait, ne vous quittez jamais, toujours dans une botte, ou s'infiltrant même à travers le chèche qu'elle portait sur la tête. Elle avait l'air d'un bédouine, en beaucoup plus puant.

Son fidèle chameau avec elle, elle sillonnait le pays à la recherche d'une stèle disparue. Elle cherchait pour la gloire, elle cherchait parce qu'un mec lui avait dit de le faire... Et comme toujours, elle avait du mal avec les ordres. On changera jamais une fille de ce calibre, une canaille pareille. Elle ricana en abatant ses cartes sur la petite table qui jonchait plus qu'elle n'était disposé, sur le sable proche des tentes de la fine équipe. Elle s'était fait ami avec certains, détestée par d'autres. En tout les cas, elle était une figure qui comptait. Quand elle ouvrait sa gueule, on l'écoutait.

- Quinte flush, et bim ! Qu'elle fit en avançant ses mains, récupérant les jetons colorés disposés devant elle, se levant de son petit tabouret de voyage, tordu par les heures d'attentes, et le fessier d'acier de la jeune révolutionnaire.

Généralement, quand on veut gagner, l'effet de surprise est utile, et quand on ne veut pas de faire de quartier, nécessaire. Une première détonation. Le mec à la droite de Canaille s'effondre sans comprendre, une balle logé dans sa boîte crânienne. Personne ne capte tout d'suite le truc, sauf notre héroïne. Elle roule sur le côté, se jette au sol et renverse la table pour faire barrage.

Une deuxième détonation, puis une troisième. Elle ne sait pas si les autres sont en vie ou non, et trouve inutile de lancer l'alerte tant la détonation a été assourdissante dans le silence du désert. Même les insectes sont au courant que nous sommes attaqués, pensa-t-elle fugacement, avant de se concentrer sur la situation. Pendant qu'un coyote hurle au loin, comme s'il appelait le reste de sa meute pour le festin qui n'allait pas tarder d'apparaître dans ce coin du désert, Canaille lance un œil de l'autre côté de la table.

Dans le campement sa s'agite. Les hommes sortent en courant, désorganisés, pantouflard, encore en petite tenue. Elle aurait pu trouver sa drôle si qui ne tenait pas un hachoir, qui ne sortait pas un pistolet à silex, ou qui ne dégainait son sabre, ne seraient pas morts en quelques instants.

C'est là qu'elle les vit. Des cols blancs, des costumes noirs, des chapeaux ronds et mous. L'élite de la gestapo de Bambana. Tout ce qu'elle savait elle, c'était qu'elle avait affaire à des gars dangereux, et qui ne venait pas du coin. Leur tenue ne collait pas à l'ambiance locale. Et l'accent du type qui lança un objet dans sa direction ne manquait pas, il venait sûrement de North.

- Schrapnel ! Qu'il fit comme s'il la prévenait à l'avance. Pas d'armes près d'elle, elle courut en dehors de son abris pour ne pas subir la fureur de l'explosion. Elle fut projeter en avant, et sa tête heurta violement un rocher, la sonnant quelques instants. Sa vision se fit floue, ses jambes manquèrent un pas, elle tomba au sol. Elle roula à l'abris entre deux rochers. Elle entendit qu'on prononçait encore un mot, avant de voir voler vers elle un projectile explosif.

Ils n'y allaient pas de main morte avec elle. L'explosion, cette fois ci, ne pût être évitée. Elle reçut de plein fouet les débris de rochers et de grenailles contenus dans la cellule de l'arme de guerre. Le tout mordit sa joue et son œil, comme si elle venait de prendre une sacrée gifle. Elle sentit quelque chose couler le long de sa joue, avant de s'effondrer à cause du choc.

[***]

Pièce noire, sombres intentions. Elle se réveilla comme si on venait de la frapper, sur les dents, colérique, douloureuse. Elle n'était que douleur. Ca la lançait comme si on avait arraché son oeil avec les dents, et elle n'était pas loin de la vérité. Sa vision avait changé, même si elle savait qu'elle peinait à s'habituer à l'obscurité, il y'avait quelque chose de changé. De pas normal. Une raie de lumière plus loin lui indiqua qu'elle était dans une grande pièce, l'humidité et la température, qu'elle se trouvait dans une cave. Un grand homme, sans veston, sa chemise remontée jusqu'au manche et un cigare en bouche, avança en traînant un tabouret derrière lui.

Il prit son temps, et termina d'abords son cigare avant de la regarder, comme s'il la jugeait indigne du temps qu'il perdait là.

- Tu vas parler petite, sinon, tu sais très bien comment cela va finir. Il fit craquer ses phalanges, dans un geste qui se voulait menaçant. Au tours de Canaille de rigoler, des coups, des durs, elle en avait connu. Des deux, et même bien plus. Cela ne l'impressionnait pas, elle rassembla un crachat dans sa bouche et l'envoya sur la chemise proprette du citadin d'ses morts. Elle lui fit un sourire entendu, même s'il n'y voyait que d'un oeil, et que sa vie n'était qu'un calvaire à cette heure ; Pas question de laisser un gars pareille avoir le dessus sur elle, c'était pas envisageable.

Elle reçut un premier coup de poing, le type lui fit un sourire, qu'elle lui rendit. Un drôle de ballet s'engagea alors, tandis que les deux ricanaient dans leur coin.

- Alors, on sait que ton pote est ici, tu vas nous dire où, sinon j'te jure que tu vas crever à petit feu, et dans la douleur !
Qu'il assena en la sonnant d'une claque de cow-boy, direct sur le temporal. Il croyait l'avoir assommé, elle gagna un peu de répit en feignant d'être inconsciente. Il tapait dur. Il faisait mal. Elle avait ses limites.

Il se tourna vers son associé, toujours planqué dans l'ombre, qui ne pipait mot. Amène le visio-denden, on va l'utiliser cette pétasse, qu'elle le veuille ou non ! Même si elle ne parlait pas, il comptait sur la solidarité de son frère d'arme, pour l'attirer dans un piège. Un piège grossier. Un piège qui ne marcherait pas ...

Canaille savait, elle, qu'elle n'était pas suffisamment important pour Jacob Longdrop, pas au point de risquer sa vie pour elle.

Et si lui ne le faisait pas, qui le ferait ?
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Le temps où Ragnar pouvait naviguait paisiblement en mer était révolu. Bien que sa prime ne soit pas la plus exceptionnelle, ses fonctions et son nouveau statut au sein de la Révolution en faisait un criminel notoire. Alors quand on voyait arriver ce genre de personne sur les mers bleues, on ne pouvait les ignorer. C’est pour cela que l’Atout voyageait actuellement sur un navire commercial dans lequel se trouvait une grande quantité de vin à revendre. Il évitait simplement de sortir en plein jour par précaution. Si un navire de la marine parvenait à l’identifier, la situation pourrait rapidement virer au cauchemar.

- Oy ! Tu devrais peut-être jeter un coup d’œil là-dessus, dit Suelto en ouvrant rapidement la porte de la cabine où se trouvait l’Atout. Il tendit un den-den.

En direction du Don des Saints, lieu de leur prochaine mission, un élément vint légèrement retarder les ambitions de la troupe. Une clope au bec, laissant ensuite échapper une épaisse fumée de sa bouche, le révolutionnaire se pencha légèrement vers l’avant pour observer ce que l’instrument avait à lui montrer. Les images n’étaient pas très claires, mais on pouvait clairement voir une femme attachée, blessée et manifestement muette. Et par blessée, on entendait qu’elle l’était sérieusement, avec un œil en moins, par exemple. Ragnar leva ensuite la tête en direction de Suelto.

- Fort bien, fit-il avant d’inhaler une nouvelle bouffée de sa cigarette. Qui est-ce ? On ne m’appelle pas Abbé Ragnar, Suelto. Je ne vais pas ratisser le monde pour sauver des demoiselles en détresse, tu piges ? La marine non plus apparemment. D’ailleurs, d’où est-ce que tu tires cette vidéo ?

- Cette vidéo est destinée à la révolution. Cette femme, Ragnar, c’est une gonzesse de l’Ourobouros. J’ai demandé confirmation à un collègue qui me l’a confirmé. On a seulement son nom de code. Elle bossait avec un autre révolutionnaire porté disparu, à qui le message était sûrement destiné initialement.

- Où est-elle détenue ?

- Hinu Town. À quelques nœuds de notre position actuelle.

- Bien. Préviens le reste de l’équipage du petit détour. Cap sur Hinu Town.

Le temps du trajet, Suelto tenta de récupérer un maximum d’informations sur l’île, notamment grâce à la cellule se trouvant sur place. Cellule qui semblait par ailleurs prête à agir, mais l’Atout prévoyait d’autres choses plus importantes avec celle-ci. L’opération se ferait avec une rapidité et une discrétion sans faille. Enfin, Suelto et Yami le savaient, la discrétion n’était pas un terme forcément approprié quand on parlait de Ragnar, et ce, malgré un fruit du démon adéquat pour cela. L’Empereur ne devait pas être repéré et, à l’instar de ce qui était prévu pour leur prochaine opération, ce dernier se dissimulera dans un livre en se liquéfiant dedans.

Ce coup-ci, ce fut au tour de Suelto de se mouiller et à Yami de protéger le navire de toute intrusion. Il aurait bien aimé profiter des bars locaux, mais Ragnar lui promit qu’ils auraient l’occasion d’y retourner prochainement. Pour l’heure, les deux révolutionnaires partirent pour Ourgarit pour y rencontrer les alliés locaux. La base était impossible à localiser pour un simple inconnu, du fait qu’elle était en réalité construite sous terre. Il s’agissait visiblement d’une ancienne cité souterraine. Ragnar se rappela que celle-ci contenait une quantité impressionnante de Dance Powder grâce à laquelle certaines actions étaient possibles.

Suelto ouvrit le livre duquel l’Atout s’échappa en une flaque d’encre. Il retrouva sa forme humaine assez rapidement. Il sentit ses membres engourdis malgré que le trajet ne fût pas très long. Cela en disait long sur la mission qui l’attendait, où il risquait d’être coincé dans un livre plus longtemps. Bien assez vite, un homme, puis un autre, vinrent à la rencontre des nouveaux arrivants. Ils n’étaient pas encore arrivés et la suite du trajet était encore plus délicat. Après quelques minutes, un troisième personnage, imposant cette fois-ci une certaine autorité, se présenta aux deux arrivants.

- Quel plaisir de te voir parmi nous, Ragnar, s’enthousiasma l’As local. Ça fait bien longtemps que nous n’avons pas eu de voyageur.

- Malheureusement, camarade, Suelto te l’a certainement expliqué, mais notre présence n’est que l’affaire de quelques heures. Ayant pu constater l’avancée de l'opération, je peux vous assurer que nous reviendrons finir le travail à vos côtés.

Les détails étaient inutiles. Tous comprirent de quoi traitaient les paroles de l’Empereur. Tous ressentirent une certaine satisfaction, une joie intense et une excitation qu’ils ne soupçonnèrent pas depuis de nombreuses années. Ces hommes se sentaient certainement abandonnés depuis le temps. Ragnar lui-même ressentit cette joie immense qui se révéla suite à ses mots. Si ce n’était pas lui en personne, il enverrait tout de même des hommes de confiance en renfort.

- Nous t’écoutons, camarade. Qu’as-tu à nous dire ?

L’As local expliqua la situation. Une bande de malfrats venue de North Blue, dirigée par un certain Peeter, semblait vouloir régler ses comptes avec d’autres malfrats. Malheureusement, au milieu de toute cette affaire se trouvaient des révolutionnaires, dont celle que les deux hommes ont pu apercevoir. Toujours d’après l’As, ils se terraient actuellement dans des bâtisses abandonnées, en ruines, au milieu du désert. Ce n’était évidemment pas stupide. Il n’y avait aucun moyen de s’en approcher discrètement. Suelto et Ragnar le comprirent et échangèrent un rapide regard.



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Elle se sentait comme sur les planches brûlantes d'un théâtre de damnés. Elle se sentait comme sur une scène grotesque, et elle savait que sa vie dépendait de son jeu d'actrice. Impassible, elle ne laissait rien paraître, ne voulant pas qu'aucune aspérités ne puissent être utilisées contre elle. Canaille vit passer plusieurs cortège de spécialistes, qui frappaient d'abords, qui filmaient ensuite, et enfin on envoya un médecin la voir. C'était plus drôle ainsi non ? Qu'on la casse, pour la reconstruire quelques instants après. Elle se sentait molle, malléable, fragile.

Ses cheveux noirs avaient virés au blanc à force de mauvais traitements. Il parait que c'est possible, si l'on applique la bonne force, les bons coups sur la boite crânienne. Et puis le stress n'aidait surement pas. On avait eut la décence de ne pas la violer, simplement pour le plaisir de pouvoir dire qu'on avait pas besoin de ça pour la briser.

Puis de toute façon, qui aurait voulu d'un sac de frappe comme dévidoir ? Qui aurait voulu de ce tas de guenille puant, saignant et geignant parfois à s'en faire crisser les dents ?

Mais elle tenait bon. Elle ne laisserait jamais le loisir à des barbares de cet espèce, de penser qu'ils avaient réussit leur coup. Même si elle ne voyait pas encore comment s'en sortir, un mécanisme de défense vicieux se mettait en place chez la jeune révolutionnaire, lui donnant de l'espoir. Un mécanisme qui tenait en quelques phrases d'un genre de Mantra. Ils arrivent, Ils arrivent, Ils arrivent. Puis l'instant d'après, elle baissait les bras. Elle suppliait que son calvaire s'arrête. Elle trépignait, elle tapait des pieds, comme une enfant.

Elle ne voulait pas être la spectatrice de sa propre déchéance. Elle ne le pouvait pas. Son égo meurtris ne lui laissant aucune chance de se repentir pour ses actes, et devant l'impossibilité de lui faire cracher le morceaux, on en vint à se lasser. A la laisser en paix, quelques heures de plus, puis quelques heures de plus, puis quelques heures encore. C'est ainsi qu'elle grapilla de la liberté, dans son malheur, dans sa geôle, dans sa camisole de douleur.

Elle n'était plus rien qu'une esclave de leur pulsions malhabile, et quand on la frappait, elle rigolait. Canaille avait toujours été cassée quelque part, incomplète. Maintenant, elle savait ce que ça faisait de passer de l'autre côté de la barrière, de subir. D'être la victime plutôt que le bourreau, et celui qui était le pire dans tout ça, c'était leur chef. Engoncé dans sa gangue de droiture, d'honneur et de son brin de folie à lui, il essayait tant bien que mal de tenir sa troupe.

Parce qu'a force de la voir subir sans ployer, bien sûr qu'on en vint à vouloir la tuer.

- Qu'on la tue, et que ça finisse, tout ceci n'a plus aucun sens, Peeter. Fit l'homme de main de Bambana le plus enclin à la pitié, finalement.

- Oui, il a raison, elle ne dira rien, en plus ... Tu commences à t'attacher ou quoi ?

- C'est évident que personne ne viendras la chercher ...

- Non les gars ! Non ! J'veux pas. J'veux qu'elle souffre cette grognasse !  Le plus longtemps possible et le plus délicatement possible. j'veux qu'elle vive un calvaire, pour tout ce que j'ai subis ! Elle s'en sortira pas aussi facilement ...

Aucun altruisme dans sa démarche, que de la haine et de la rage. Qu'une simple idée, lui faire regretter ses actes envers lui, son clan et son honneur. Redorer le blason, faire de cette toile vierge l'œuvre la plus parfaite de la barbarie humaine. Qu'on ne la reconnaissance plus, qu'on la broie lentement, comme lui avait connu la descente aux enfers.

Voilà, il voulait faire de sa vie un enfer, et elle le savait. Chaque fois qu'il pénétrait dans la pièce, il avait ce rictus de haine, et de dégout. Chaque fois. Il était pour elle. Il admirait son travail, tout en ne pouvant lutter contre sa propre humanité, qui le trouvait débéquetant. Il se vomissait lui même, il se trouvait boucher, bourreau, burné aussi. Le Don avait bien prévenu de ne pas faire durer les choses.

Mais le petit père l'entendait pas de cette oreille.

Il était une forte tête, mais on le payait pour ça. Pour prendre des décisions. Et tout le monde fermait sa gueule, compris ? Du côté de Canaille, la vie était une farce. Le temps n'existait pas. La vérité n'était qu'une autre forme de douleur. L'avait-on vraiment abandonnée ? Elle ne savait plus quoi penser, mais il y'avait dans son cœur une forte volonté. Volonté de vivre, volonté de s'échapper, de résister. Depuis qu'elle était gamine, c'était comme ça. Les hommes -entendez par là les être humains, tentait de lui faire du mal, et elle passait son temps à rendre les coups.

Ainsi enfermée, elle ne savait plus quoi penser. Les pieds et les poings liés, comme dans sa plus tendre jeunesse, elle ne pouvait que subir. Alors elle faisait ce qu'elle faisait de mieux : Résister. Pas pour rien qu'elle faisait partie de la révolution.

Hasta la victoria siempre.
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- Tiens regarde ça, dit Suelto Visconti en tendant sa longue-vue à Ragnar.  

Les deux hommes étaient cachés au sommet d’un des monts qui surplombait et entourait cette zone désertique. L’Atout observa effectivement de vieilles bâtisses, assez modestes en superficie, ayant certainement appartenues à de pauvres paysans reculés de tout. Grâce à son mantra, il détecta un bon nombre d’hommes. Pas excessivement nombreux mais suffisamment pour gêner deux hommes en infiltration. Ragnar s’allongea sur le dos et contempla les nuages en fumant sa clope. Suelto le toisa du regard et comprit qu’une boucherie aura lieu.

- J’ai compris, fit-il en préparant son fusil de précision.  

Suelto était un tireur hors-pair et Ragnar voulait évidemment profiter de ses talents. Le tireur rajouta un silencieux au bout de son fusil et commença à s’allonger et se placer correctement. Le plan était simple : Ragnar se déplaçait le plus rapidement possible vers les petites maisons de pierre, Suelto éliminait silencieusement les gardes à l’extérieur avant même qu’ils puissent alerter les renforts, permettant ainsi à l’Atout de s’infiltrer en toute discrétion. Ce qu’ils firent sans encombre. L’efficacité des deux hommes n’étaient plus à prouver.  

Ragnar, sous forme liquide, était maintenant à l’intérieur d’une des maisons. La luminosité était très faible. Seules les brèches aux différentes parties de l’habitacle laissaient pénétrer quelques rayons lumineux. Il y avait cinq types qui jouaient aux quatre, tandis qu’un autre préparait le café. Quand les joueurs de carte aperçurent une masse noirâtre se former à côté d’eux, c’était déjà trop tard. Cinq tentacules les saisirent par la gorge et les surélevèrent, comme pour les pendre. Le faible bruit provoqué était suffisant pour attirer l’attention du sixième qui, en se retournant, ne put sentir qu’une dague perforer sa gorge. Il se vida lentement de son sang et mourut silencieusement, tandis que les cinq en firent de même.  

L’Atout déroula un long câble relié à des explosifs. Il estima à trois minutes le temps avant l’explosion. Il se liquéfia de nouveau, quitta cette maison et entendit des voix s’enflammer dans une des ruines un peu plus en retrait. Son instinct lui dicta de suivre ces voix. À l’instar d’un serpent, il rampa en zigzagant d’un côté et de l’autre, de manière très fluide et rapide, jusqu’à atteindre la porte branlante. Il passa en-dessous. L’obscurité était plus importante car la bâtisse était en meilleure état. C’était néanmoins moins bien aménagé, plus dégagé et avec moins d’hommes. La raison était simple, il y avait une femme en mauvais état, un médecin, un ou deux bourreaux, et vraisemblablement le chef de la troupe.

À l’extérieur, ça s’agitait. Les cadavres de ceux qui montaient la garde furent retrouvés. Le manque de réaction dans la maison d’à-côté attira également quelques bandits qui, à leur grand désespoir, tombèrent sur d’autres cadavres, mais aussi une explosion qui eut raison d’eux. L’explosion attira évidemment tout le monde. Ils quittèrent la maison pour prendre la température à l’extérieur. Seul un homme restait, celui qui tentait de soigner les plaies de la prisonnière. Mais étonnement, son intention n’était plus de soigner.

- Salope ! Ce sont tes amis, c’est ça ? La seule chose qu’ils trouveront ici, ce sera ton cadavre !

Il arma son bras vers le haut pour porter un coup de couteau vers la jeune femme. Ragnar s’empressa de bloquer son bras dans la phase descendante, derrière l’homme en question.

- La seule chose que l’on trouvera ici, ce sera ta tête délogée de son corps.  

Les mouvements furent d’une grande rapidité. À l’aide d’une torsion du poignet, il désarma l’homme qui hurla de douleurs. Il se saisit de son arme et trancha la tête avec force. La découpe n’était pas très nette, le révolutionnaire tira surtout vers le haut en saisissant les cheveux de l’autre main. Le couteau n’était pas très aiguisé. Une grande quantité de sang gicla sur son visage et celui de la prisonnière. Il laissa tomber le corps, jeta la tête avec indifférence et s’occupa de défaire les liens de celle qu’il venait secourir.

- La route vers la liberté est encore longue, dit-il en lui tendant sa main. Tu peux encore te battre, camarade ?

Bien qu’ensanglanté par du sang qui n’était pas le sien, l’Empereur dégageait un certain charisme et une certaine assurance réconfortante. La lutte n’était pas encore terminée.



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Elle avait perdu le compte des jours, des nuits, des heures, des minutes. Elle avait presque perdu la raison. Sa vie était une longue succession de souffrance, et ce passage là n'en était qu'un seul point très fort, très douloureux. Elle ne savait pas s'il en sortirait en vie, c'était la seule différence avec son passé. Canaille perdait ses certitudes. Plus on la travaillait au corps, plus elle avait envie de vider son sac, de pousser la chansonnette, de faire tomber la pluie, d'esquiver en roulant sur le côté, de tenter un truc non d'un p'tit bonhomme.

La première fois, elle avait craché, la seconde, donner un coup de tête au médecin venu la ranimer. On l'avait porté aux portes de la mort si longtemps, si souvent, qu'elle sentait avoir déjà un dossier au paradis, ou en enfer, selon votre bon cœur m'sieur, dame. Bref, la jeune femme se sentait plus morte qu'en vie. Elle dansait sur le fil du rasoir, et chaque faux pas était autant de blessures qui constellait son corps, son cœur, sa foi.

Ainsi, elle n'était rien de plus qu'un sac de viande pour la révolution ? Elle n'avait rien d'autre, aucun intérêt qu'avoir été de la chaire à canon  ? Elle n'osait pas penser à ce triste constat, mais il était là, présent en elle.

Quelque chose sembla changer dans l'air. L'atmosphère était plus pesante, plus forte qu'avant. Ce que ne savait pas la Valseuse, c'était qu'un nouveau protagoniste venait d'entrer sur scène, et qu'il redorait le blason de tout un camp à lui tout seul. Une explosion retentit à l'extérieur, et elle reprit connaissance sur ses entrefaite. La douleur diffuse dans tout son corps la tenailla, sa vue était brouillée. Pourtant, elle sentit le sang chaud couler contre son visage, asperger ses guenilles qui ne tenaient qu'à un fil de couture.

Son univers venait de changer, le chaos et la peur avait tourné casaque, et virer de bord. Elle releva la tête en voyant son sauveur s'approcher d'elle. Si impressionnant qu'elle en eut une nouvelle fois peur. Elle essaya de gigoter sur son siège quand il entra dans son espace vitale. Finalement, il la détacha avec son arme usé, qui n'avait fait qu'une bouchée de ses bouchers.

Il parla, tout était brouillon encore en elle mais elle saisit le message :Elle était libre. La révolution était enfin là. Elle essaya de se lever, mais tremblante et faiblarde, faillit rater un pas et s'écrouler sur le sol de la cave. Ragnar la rattrapa d'une main ferme, solide, solitaire et solidaire.

Elle voulu parler, mais ne fit que tenter d'articuler dans un gargouillis de sang. Elle cracha par terre de l'hémoglobine, de la bile et un peu de salive.

- Merci ... Fut le simple mot qu'elle put dire tandis que le compagnon de l'Atout faisait place nette dehors. Elle l'accompagna en se reposant sur lui, tremblante comme une feuille, aussi forte qu'un nouveau né. Y'a pas à dire ils l'avaient malmené. Mais pas brisée. Elle regarda atours d'elle, ne voyant pas Peeter, qui avait dût s'échapper d'une manière ou d'une autre.

Elle n'avait pas le goût de prévenir qui que ce soit de la menace, si tant était qu'il en était encore une. Qui êtes vous, vous encore ? Qu'elle fit en se tournant vers lui, mais fut directement happée par les bruits de combats, et la sorte de guerre de tranchée qui occupait les deux camps qui s'affrontaient encore. Elle attrapa le premier milicien de Bambana qui passait, le saisissant au colbacs, elle lui fit une prise digne des films d'arts martiaux. Passant au dessus de lui, elle l'emmena au sol d'une roulade savamment orchestrée. Elle avait encore des ressources, la petite.

Elle fourra son poing dans sa bouche tandis qu'elle chercha un moyen de lui faire du mal. Elle finit par l'étrangler avec ses deux mains blanchâtres, tremblante de colère.

Elle ria, tandis que le soleil qui se levait sur les dunes, lui, l'aveuglait. Elle regarda Ragnar comme pour chercher son approbation, puis se rendit compte qu'elle n'en avait pas besoin lorsqu'elle le vit jaillir sous une forme liquide en direction des ennemis encore en vie.

Elle le suivit comme son ombre, ramassant le hachoir qui pendait à la ceinture de son adversaire qui gisait, mort, à ses pieds. Le duo le plus explosif de la révolution était sans doute sur le point de naître. Deux guerriers violents, deux casse cou qui ne savaient pas vraiment obéir aux règles et aux lois.

Et que le monde prenne garde, comme dirait l'autre.
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À leur sortie de ce taudis, Canaille dans les bras de Ragnar, furent accueillis par des hommes armés qui, en un instant, reçurent une balle en plein axe du crâne. Suelto réalisa son job avec brio. Rapidement, la révolutionnaire retrouva un peu de son aplomb et se défoula sur un des bandits aux alentours. Une vraie bouchère. L’Atout imagina la réaction de Suelto, désespéré que son ami ait pu trouver quelqu’un d’aussi taré que lui.

- Ragnar, enchanté, fit-il simplement avec un léger sourire.

Les hommes tiraient à tout va sur ce dernier, réalisant malheureusement que les balles n’avaient aucun effet sur lui. Elles passaient simplement au travers. Il aurait pu mettre un terme à ce capharnaüm dans les plus brefs délais mais, malgré son état lamentable, il souhaitait observer les capacités de sa nouvelle partenaire. Serait-elle avec lui temporairement ou déciderait-elle de le suivre ? Si Ragnar l’en jugeait digne, il l’intégrerait dans son équipe sans discussion.

Constatant la nonchalance de l’Atout, imperméable aux attaques, des hommes décidèrent de s’en prendre à la seule femme du lot, affaiblie et surtout blessée. Tandis que Ragnar se contenta de techniques de projection pour se défaire de ses ennemis, Suelto continuait de tirer des balles pleines têtes pour aider la révolutionnaire qui se battait comme une lionne. Néanmoins, le tireur longue-distance était lui aussi pris pour cible par un bon tireur. L’Atout aurait pu intervenir pour alléger son ami, mais il n’en fit rien. Un peu d’adversité ne lui ferait pas de mal.

Malheureusement, comme s’en doutait Ragnar, l’explosion avait attiré du monde. Entre les différents cartels, la garde royale et la marine, le mieux était encore de les éviter. D’un rapide déplacement, il se retrouva aux côtés de la damoiselle, au milieu de tous ces hommes affamés de viande fraîche, puis disparut aussitôt après l’avoir prise dans ses bras. Du haut de son perchoir, Suelto comprit qu’il était l’heure de rentrer. Il remballa son instrument et prit la route à son tour. Partagés entre l’envie de les pourchasser et plier bagage, les hommes de Peeter furent coupés dans leur élan par des coups de feu qui venaient de la direction opposée. Il s’agissait d’une garnison de la marine.

À une intersection de chemins, les trois révolutionnaires se retrouvèrent. Suelto râla au sujet du manque de discrétion et du temps passé à faire mumuse. Approchant d’un village, l’Atout ordonna l’arrêt de la course. Il déposa délicatement la collègue et lui demanda si elle était apte à poursuivre. Elle acquiesça. Pas du genre à se laisser aller. Comme à leur arrivée, Ragnar se liquéfia et prit possession du livre dans lequel il se trouvait quelques temps auparavant. Le tireur d’élite sortit un fin turban en invitant la damoiselle à s’enrouler le visage avec.

- C'est moi qui me charge de la suite, dit Suelto en enroulant également un turban autour de sa tête. En l’état, tu n’es pas présentable et nous serons vite repérés. Mets donc ce turban afin de dissimuler toutes ces blessures et ce sang qui englobe tout ton visage. Je te demanderai aussi de marcher le plus naturellement possible. Une fois à bord, on s’occupera de tes blessures.

Le sang-froid de ce type pouvait être effrayant comme agaçant. On sentait cependant qu’il voulait éviter les ennuis et quitter les lieux le plus rapidement. Une bouche se forma sur la couverture du livre. Ragnar prit la parole pour rassurer la blessée qui, incontestablement, souffrait le martyr. Il l’encouragea à suivre les consignes de Suelto et que l’on s’occuperait de ses blessures dans les plus brefs délais. Ils commencèrent ainsi à traverser le premier village en feignant de s’intéresser à quelques babioles exposées.

Derrière eux, d’un léger et discret coup d’œil, Suelto aperçut des soldats de la marine, visiblement en train de rechercher des personnes. Il était inutile de paniquer. Ragnar se trouvait dans un livre et les deux autres n’étaient pas connus des services. Il ne fallait pas donner l’impression de vouloir les éviter, mais au contraire de faire comme s’ils n’étaient pas là. Mais les blessures de la révolutionnaire étaient importantes et celle-ci ne pourrait pas faire comme si de rien n’était indéfiniment.

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Ragnar hein ? Ce mec était une d'une puissance et d'une efficacité redoutable, effroyable même. Il possédait un Logia, aussi ténébreux qu'une nuit d'hiver, aussi glacial avec ses ennemis que le vent de North, et toujours plus violent au fur et à mesure que le temps passait. La jeune révolutionnaire fit de son mieux pour faire bonne figure, sentant qu'il se jouait là quelque chose de différent qu'à l'accoutumé. Elle pouvait le sentir jusque dans ses os, poussée par son instinct, que ce type là était au dessus de la norme, un révolutionnaire qui, sans aucun doute, comptait vraiment pour la cause. Un sourire carnassier sur le visage, elle le suivit comme son ombre, dévoilant ses talents de sabreuse à son compagnon. Elle voulait l'impressionner, lui montrer qu'il n'avait pas fait cela pour rien.

Son hachoir virevoltant entre ses mains habiles, la débandade fut totale pour le petit groupe de criminel. Le sang gicla, et elle s'amusa à décortiquer ses geôlier à la manière des crevettes, un soir de réveillon. Il en avaient la principale qualité, et le caractéristique la plus marquante : Tout était bon, sauf la tête.

Un tireur d'élite apparut à leur côtés, sonnant la retraite. Elle se détourna à regret de l'homme qu'elle massacrait avec son arme. Elle planta son instrument dans son crâne, le fendant dans toute sa largeur comme s'il n'était que du papier.

- Allons-y, dit-elle sobrement, comme si tout cela lui était indifférent, comme si tout ce sang n'était pas sur son visage, comme si ce n'était qu'une simple escale sur son chemin de vie. Elle sourit à Suelto en attrapant le turban qu'il lui tendit. Elle l'enroula autours de son visage, et prit l'air le plus détendu, le plus normal et le moins boiteux possible.

La cargaison débarqua quelques instants, interpellant les deux individus de manière anodine, le tireur d'élite fit jouer son accent bédouin construit de toute pièce, et ses paroles bafouillée sur un ton apeuré, surpris, saisissant tant son talent d'acteur semblait naturel...

- Et Elle, c'est qui ? Fit le capitaine de la petite troupe, qui semblait aussi pressé d'en finir avec cette mission que de rentrer à la maison, dans la fraîcheur de la cargaison, et à l'abris des tempêtes de sables récurrentes de la région.

Suelto leur expliqua qu'elle était sa cousine, et que lui, pauvre marchand itinérant, avait dût fuir son campement pour échapper à l'explosion dévastatrice qui secouait encore la population environnante. Les deux révolutionnaires furent assez convainquant pour que la marine les laissa passer. Canaille souffla de soulagement quand il furent assez loin de la troupe des bleus et blancs. Elle se mit à parler alors, même si elle n'était pas causante elle regarda droit dans les yeux le révolutionnaire qui avait dissimulé son fusil dans un étui à canson.

- Je me dois de vous remercier également, vous avez risqué votre vie pour moi ... Je ne le mérite surement pas.

- Allons Miss, fit l'homme, tout nos camarades valent le déplacement, s'ils sont fidèles à la cause. Il sortit le livre de son sac et une bouche apparut en plein centre du livre. Ragnar allait surement lui parler, maintenant. Peut être souhaitait-il en apprendre plus sur Canaille, ou sur la situation à Hinu Town.

A dire vrais, bien habile aurait été celui qui aurait deviné ses intentions, et ses plans. Surtout la jeune femme boiteuse qui semblait reprendre des forces et des couleurs, à mesure que le soleil montait dans le ciel orangé d'Hinu Town.
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Suelto se réalisa en tant qu’acteur et il fut visiblement des plus convaincants. Ragnar, terré dans son livre, fut également soulagé même s’il n’était plus que ça inquiété par la situation. À vrai dire, le seul individu reconnaissable et recherché n’était autre que lui. Sa bouche se reforma au niveau de la couverture du livre. Il était comme absent mais ressentait et entendait toujours ce qu’il se passait autour de lui. La réponse de Suelto le fit sourire et l’on pouvait l’observer sur ses lèvres.

- Qu’est-ce qui te prend d’effrayer nos recrues avec ce genre de réponse ? On croirait entendre des fidèles de Kiyori, dit l’Atout d’un air amusé.

- Le pire dans tout ça, c’est qu’elle n’a même pas réagi à mes conneries.

Canaille ne semblait pas rechigné à la tâche et elle l’avait déjà prouvé. Ragnar et Suelto savaient pertinemment qu’il n’était pas chose aisée de suivre une ligne de conduite, une idéologie, de manière éternelle. Des révolutionnaires dans l’âme, où l’idée d’anéantir le Gouvernement Mondial était ancrée dans mémoire génétique ne couraient pas les rues. Suelto, par exemple, n’hésiterait pas à quitter la révolution si le chemin emprunté s’éloignait du sien. Ragnar, lui, avait des desseins bien trop obscurs et mystérieux pour que l’on puisse réellement deviner.

- Assez bavardé, nous avons encore de la route, pesta Suelto qui était assez à cheval sur les horaires.

Le trio s’approcha d’Attalia, ville portuaire dans laquelle leur navire était stationné. C’était souvent dans les derniers mètres que les coureurs se relâchaient, mais il n’en était ici pas question. Il s’agissait du poumon économique de l’île, avec beaucoup de touristes et de commerçants, alors il était aisé de se dissimuler dans la masse. Mais en approchant du navire, Suelto aperçut des soldats de la marine en train de vérifier la cargaison de leur navire. Ragnar resta sans vie dans le livre, comme s’il n’existait pas.

- Avons-nous des raisons de nous inquiéter ? demanda Canaille.

- Aucune, milady, rétorqua Suelto avec confiance. Le lieu de notre prochaine destination ne nécessite ni armes, ni soldats. Aucune personne n’est primée. Aucune arme ne se trouve à notre bord. Ces soldats ne trouveront que du rhum, du brandy et du fromage.

Suelto suggéra d’attendre patiemment que les soldats puissent terminer tranquillement leur travail. Ragnar aurait évidemment préféré une approche plus amusante, mais l’avis de son camarade prendrait le dessus sur ses sanglantes envies. D’autant plus que la vérification se passa sans encombre et de manière assez expéditif. La marine recherchait certainement quelque chose mais ne ciblait pas un navire en particulier. Le navire révolutionnaire contenait effectivement des explosifs, mais il fallait vider barils et caisses, assembler les différents éléments pour être capable de monter une pièce.

Pour des raisons évidentes, Canaille allait intégrer le navire pour échapper à ses bourreaux, mais son avenir demeurait encore incertain. Ils montèrent à bord du navire, accueillis discrètement en héros par les collègues, puis levèrent les voiles aussitôt que possible. L’Atout resta caché. Il ne sortirait qu’une fois éloigné de la portée des longues-vues. Le rouquin emmena donc l’invité auprès des médecins pour que ses blessures soient observées et soignées le cas échéant. Après quelques nœuds de parcourus, Ragnar entra dans la cabine où se trouvait Canaille et s’installa sur le coin du lit sur lequel elle était installée. Les dégâts sur son visage semblaient terribles. Un œil en moins a priori.

- Dis-moi, la borgne, dis-m'en plus à ton sujet. Qui es-tu ? Que fais-tu ? Quels sont tes desseins ? Une telle envie de vivre, une telle combativité sont forcément alimentées par quelque chose.

L’Atout laissa apparaitre un petit sourire mesquin.



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Une fois hors de portée de ses tortionnaires, sur un navire, dans la sécurité de l'ombre de Ragnar, la jeune femme pût souffler un peu plus. On la confia directement aux bons soins d'un médecin, un compétent, un vrais. Il faut dire que c'était autre chose que les méthodes de boucher qu'avait fait son prédécesseur sur Canaille. On la prit avec délicatesse, on lui apporta le plus de soin humain, éthique et morale possible. On arriva à sauver son œil gauche, bien qu'on lui annonça qu'elle ne verrait plus rien de ce côté là, à cause des erreurs du ripoux.

Elle s'y attendait, elle le sentait, c'était son corps après tout. Elle remercia l'équipe médicale et demanda à ce qu'on l'amène à ses quartiers. Elle faillit éclater en sanglot, mais la porte fut alors poussée par un homme au cheveux de feu, d'une prestance certaine, qui en tout les cas emplissait bien les vêtements qu'il avait sur le corps. On eut dit un homme presque normal, comme ça, malgré son charisme sans équivoque. Il avait cet air sur le visage, celui d'un chien fou qui court après les jambes et tente de croquer tout ceux qui sont pas dans sa team.

Une certaine folie dans la pupille, voilà surtout ce qui marquait Canaille, comme si elle n'était plus seule.

- Bonjour, monsieur... Depuis qu'elle était arrivée sur le Navire, elle s'était rencardée sur le type, Ragnar Etzermut. Cela faisait tellement longtemps qu'elle n'avait pas été en contact avec l'Armée Révolutionnaire,  et d'autant plus à ce niveau hiérarchique. Des changement avaient été opéré, et le gars qui arrivait ainsi de manière anodine, faisait parti du top 10 des révolutionnaire les plus recherché dans le monde. Elle ne pouvait plus jouer aux ignares... J'me présente, Canaille Rogers, nom de code la Valseuse. La jeune femme se sentait en sécurité ici, elle pouvait se livrer un peu plus. Elle voulait le faire. Car après tout, Suelto et lui avait bien entendu risquer leur miches pour la sortir de là. Un bel élan de solidarité, qui la poussait à l'honnêteté.

- J'étais sur Hinu Town en mission pour Anton, j'suppose que la fuite vient de lui, ou d'un de ses gars de North. Elle gagnait du temps, elle le savait, en commençant par le plus proche pour s'éloigner au fur et à mesure de la conversation. J'bosse pour un de vos collègues à la base, mais j'ai plus de nouvelles depuis un moment alors on improvise. Quand à ses objectifs ? Ils étaient simple. Faut dire que je suis une survivante m'sieur, à la base tout mes piercings sont marqués du poinçon d'un ancien maîtres qui me possédait. J'suis un pure produit de l'esclavagisme, j'ai jamais connu mes parents toute façon... Elle montra les dents en souriant outrageusement ... J'suis le genre à jamais m'laisser abattre, sinon ça ferait longtemps que je serais morte.

Elle passa les doigts dans les piercings de son oreille droite. L'un deux était frappé d'un sceau de Tenryubito. Elle connaissait leur perversion, et leur méthodes. Je hais ses pourris du système, ce sont les pires hypocrites du monde, j'aimerais les rayer de la cartes. Redresser le monde qui va de travers ... M'venger de tout ses crevards... Puis elle se tut, car si elle faisait cela surtout, c'était pour retrouver sa sœur jumelle, qui elle, n'avait jamais dût changer de maître, tant elle était douce, belle, gentille, docile ... Elle tourna son oeil unique, l'autre caché pudiquement par une mèche de cheveux suavement placé, vers le regard de son compatriote.

- C'est étonnant que ce soit vous, mais j'suis bien contente de tomber sur un fidèle à la cause, et pas l'un de ses faux cul de la bureaucratie ou un véreux comme Anton. Ca fait du bien d'être de retour au bercail, mais j'dois vous demander : Qu'est-ce que vous comptez faire de moi ?
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- Enchanté, Canaille, dit Ragnar en hochant amicalement la tête. Mais je t’en prie, appelle-moi Ragnar. Je n’ai ni l'âge, ni le CV d’un “monsieur”, vois-tu.

Il sourit à la suite de ses propres mots. En réalité, il enrageait de sa faiblesse si visible à côte des grosses puissances de ce monde. Jonas Mandrake, son prédécesseur, était un homme bien plus respecté et dont la force n’était plus à démontrer. Sa seule présence pouvait faire ployer le genou à tout un royaume. Ragnar, lui, n’était encore qu’un enfant chez les adultes. Il se sentait parfois de trop dans certaines discussions, certaines batailles, alors même qu’il était le représentant des forces armées de la révolution. Des pensées qu’il gardait évidemment précieusement au fond de lui.

- J’ai pu obtenir une lecture de ton dossier sans grande difficulté. Suelto a pu avoir une lecture de ton dossier. Ton identité, ton passé, tout m’a été révélé pendant que ce bon vieux Robert s’occupait de toi.

Robert était le médecin de l’équipage. Et grâce à ses relations avec Rafaelo, l’Atout pouvait aisément avoir des informations sur certains membres de l’Ourouborus.

- Tu verras que dans l’armée, beaucoup de soldats ont été orphelins, esclaves ou souvent les deux. Des enfants abandonnés par le monde, par le Gouvernement, à des fins pervers et lucratifs pour ce même gouvernement. Il m’est difficile de fermer les yeux là-dessus.

Ragnar ne précisa à aucun moment qu’il fut lui aussi un orphelin, car il fut récupéré par une généreuse famille d’adoption. Il eut d’ailleurs un léger pincement au cœur en se demandant ce qu’ils étaient devenus depuis le temps. Il fut sorti de ses songes par le discours de Canaille, qui expliqua les raisons de sa présence sur Hinu Town, son incroyable combativité et sa haine des dragons célestes. Fallait croire qu’un bon révolutionnaire était un révolutionnaire qui haïssait ces types. Après ce qu’elle avait vécu, c’était très certainement logique.

- Cette volonté que tu as de vouloir survivre à tout prix te sera encore utile. Aussi longtemps que battra ton cœur, tu devras te battre pour survivre. Cette haine que tu as doit te nourrir mais sans jamais prendre le dessus sur ta réflexion.

Ragnar le reconnaissait, il n’était pas le plus légitime pour donner ce conseil.

- Ce que je compte faire, miss Rogers, tu le décideras toi-même. Toutes les personnes à bord ont décidé de me suivre de leur plein gré. Si tu souhaites retrouver ta vie d’avant, tu le peux. Si tu souhaites renforcer mon armée, je t’accueille avec le plus grand des plaisirs. Chez moi, la bureaucratie n’existe pas. Ton bureau sera le monde entier et les champs de bataille. Ton maquillage sera le sang de tes adversaires, ta nourriture la chaire de ces derniers.

Un message de recrutement qui en aurait fait fuir plus d’un, mais qui ferait rester les plus tarés des guerriers de ce monde.





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Le verdict était tombé, la Canaille était invité dans l'équipage de Ragnar. Cette idée fut tournée plusieurs fois dans son esprit et plus elle tournait, plus elle sculptait en même temps les contours de ce futur partenariat. Elle le laissa dérouler ses idées, en venir aux faits, et lui exposer sa vision des choses, de la révolution.

Elle le regarda droit dans les yeux, pour lui tenir un discours dans ce style :

- Eh bien, comptez sur moi Ragnar. Je serais votre sabre dans la nuit, votre bouclier dans les moments difficiles. Vous pourrez toujours compter sur moi, parce que je ne connais ni la fatigue, ni l'usure, ni tout ce qui afflige notre partie de nos jours. Je serais inaltérable, capable des pires sévices pour faire ressurgir la liberté dans le giron de la révolution. Elle tendit sa main, qu'il attrapa au niveau de l'avant bras, scellant le pacte qui les unissait.

- Un jour, peut être, me feriez vous assez confiance pour vous confier. Tout les héros ont leur sombre passé, et devenir révolutionnaire, est rarement dût à une vie paisible. Sachez que je ne mets pas que mon arme et mon bras à votre service.

Elle sourit à cette idée, qui pouvait prêter à confusion, mais qui n'avait aucune équivoque pour les deux révolutionnaires ; Ils parlaient la même langue, le même langage, cela faisait du bien à Canaille de voir que la révolution pouvait compter sur des hommes comme lui. Fidèles, droits, honorables. Avec un soupçon de violence, et une pincée de folie. Car qui pouvait rester sain d'esprit, dans un monde auquel il manquait clairement une case ?

- Je suis un élément instable, explosif surtout, mais qui fait toujours de son mieux. Ma volonté de vivre surpasse mon désire d'en finir avec cette chienne qu'est la vie. J'ai souffert, j'ai saigné, je continuerai à le faire pour la plus grande gloire de notre mouvement. Même si notre relation n'a pas été toujours rose, j'sens qu'aujourd'hui, j'ai fais un grand pas dans la bonne direction...

Elle le regarda une nouvelle fois dans les yeux, son oeil mort faisant tâche au millieu de son visage, mais renforçant ce sentiment que Canaille, était prête à tout pour survivre, et faire vivre son mouvement.

- Hasta la victoria siempre, dit-elle sobrement, comme un dogme qu'elle ne s'autorisait à déroger, comme si elle essayait de se convaincre en même temps qu'elle le disait.
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Il observa Canaille avec fin sourire pour analyser chacune de ses réactions. Sa réponse était pleine de sincérité et de détermination. C’est quoi cette fille, un cyborg, se demanda Ragnar en l’écoutant. Elle lui rappela ses premières années dans la révolution. Autrefois, il était extrêmement volontaire à toutes actions contre le gouvernement, près aux pires atrocités ordonnées sans poser la moindre question. À présent, c’était encore le cas, sauf qu’il déléguait un peu plus.

- Cesse donc de me tutoyer, j’ai l’impression d’être quelqu’un d’important, dit-il en regardant le sommet de l’armoire à pharmacie de la pièce, juste en-face de lui. Nous sommes

Ragnar sortit son paquet de cigarettes. Il utilisa son mantra pour vérifier que Robert n’était pas à proximité, sachant pertinemment qu’il interdirait l’usage de cigarette en ce lieu. Il proposa ensuite une mèche à sa camarade.

- Tu sembles correspondre au profil que je recherche pour compléter mon équipe, fit-il après une première inhalation.

Des personnalités explosives ne l’effrayaient pas. Il fallait savoir les exploiter à bon escient, les contrôler en leur apprenant à contrôler leurs émotions... Si l’on prenait l’exemple de Kardelya, elle était au contraire posée et réfléchie. Canaille, elle, serait en quelque sorte l’inverse de cette dernière. Une belle association de sagesse et d’explosivité. Le regard perçant de son seul œil en disait long. Elle avait la rage au ventre.

- Si tu veux le fond de ma pensée, je ne sais pas si nous avançons dans la bonne direction, mais nous avançons. Tout le monde n’est pas mauvais dans le Gouvernement, certains révolutionnaires sont certainement plus condamnables que ceux que l’on combat, dit-il en se grattant la tête d’un embarrassé.

Ragnar a tué nombre de personnes, parfois innocentes, dans le simple but d’aller au bout de ses desseins. Mais toujours pour ce qui lui semblait juste.

- En grandissant et en gravissant les échelons de notre organisation, je me suis maintes fois questionné sur le but de nos actes. Heureusement pour moi, l’esclavagisme et le statut des dragons célestes me confortent toujours dans mes décisions et engagements.

Son regard s’assombrit et une sorte d’aura froide et meurtrière commençait à se dégager de lui. Bien que courageuse et peu craintive, Canaille ne put s’empêcher de ressentir de légers frissons et des sueurs froides perler sur son dos.

- Ce système doit s’effondrer et nous le forcerons à ployer le genou si nécessaire.

Le poing serré, la volonté de Ragnar, bien que contenue, pouvait aisément se lire sur son visage.





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